Une préposition qui pose question !

Une préposition qui pose question !
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), février-mars 2020

Par Jean-François Deléaval | Photo : https://gentlemanscholar.org

Phébée, diaconesse de l’Eglise de Cenchrées.

Ce mois, le thème central de L’Essentiel est « Femme de diacre ».

Belle décision, en vérité, que ces femmes ont prise : accepter que leur mari devienne diacre et de parcourir, ensemble, le cheminement qui conduira le postulant au diaconat.

Certaines épouses restent en retrait de la mission de leur époux, d’autres y sont engagées à des niveaux divers. Mais la plupart ont suivi la formation initiale avec leur mari, elles continuent à être invitées aux rencontres des fraternités de diacre ou avec celles de l’évêque, aux récollections ou encore à participer à la formation permanente. Ainsi, plutôt qu’épouse de diacre » je dirais que chacune est avant tout une « femme dont le mari est diacre ». 

A la suite d’une enquête organisée par l’épiscopat français, dans ce genre de couple, les décisions prises sont en faveur de la famille mais l’épouse apparaît souvent comme la gardienne de l’agenda et c’est encore elle qui alertera sur les surcharges d’emploi du temps. 

Les pages centrales de L’Essentiel de ce mois sont donc « Femme de diacre ».

Est-ce que l’Eglise a peur de laisser tomber le « de » et n’ose pas poser franchement la question : « Femme diacre » ?

Le Pape actuel a évoqué le 12 mai 2016, à l’assemblée internationale des supérieures générales, la possibilité de créer une commission chargée de clarifier la question du diaconat des femmes, commission composée de six hommes et six femmes. Sage décision mais lenteur vaticane ! Les recherches seront encore une fois retardées par des questions théologiques sur le diaconat ordonné pour les femmes. Puis nous avons toujours le terme récurrent de « la femme dans l’Eglise » : attention c’est une créature diabolique et il faut s’en méfier ! N’a-t-on pas entendu, souvent au siècle dernier, que celle-ci devait se cantonner à leur rôle de reproductrice et de femme d’intérieur ? 

Hélas, force est de reconnaître que dans notre hiérarchie vaticane, la mentalité n’a que peu évolué ! Et pourtant, si je relis ma Bible, je constate que lorsque Israël ou l’humanité est dans la dèche, c’est toujours une femme qui sauve la situation. Et, là, je pense à la Vierge Marie…

En vérité, la créature que Dieu a confiée à l’homme est un trésor de qualités, de dévouement et de sagesse : il est temps qu’on le reconnaisse et surtout qu’on lui confie des responsabilités au sein de l’Eglise. Oui, mais vous êtes bien obligés de le reconnaître, l’Esprit Saint a encore beaucoup de travail…

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