Par Thierry Schelling
Photo: DR« Je dors toujours six heures. Et je prie. » Voilà le secret de l’équilibre du pape François qui, au contraire de ses prédecesseurs, ne va pas à Castel Gandolfo ou au Val d’Aoste pour vaquer l’été à la promenade alpestre ou à la contemplation de la nature.
En juillet 2016, il tweetait ainsi : « L’été est pour beaucoup l’occasion de se reposer. C’est aussi un moment favorable pour entretenir des relations humaines. » Rien de spécial, donc, du bon sens apprécié par tous. Pour le Pape, l’été le laisse à demeure romaine, et d’aucuns disent qu’il prend plus de temps pour la prière, l’étude et la lecture. On dit même qu’il écouterait de la musique argentine !
Simplicité, donc. Lui qui a voulu une Eglise pauvre pour les pauvres se devait de vivre ses vacances pauvrement. Sans résidence 5 étoiles, mais au contraire en ouvrant Castel Gandolfo au public qui se délecte des jardins surplombant le lac d’Albano.
N’empêche, il ne prendrait aucunes vacances, et ce depuis toujours. Alors qu’il a enjoint les prêtres à le faire lors de son homélie de la messe chrismale de 2015 : « Comme il est difficile de se reposer », lançait-il au presbyterium rassemblé à Saint-Jean du Latran. Or, « le repos est une chose de Dieu », expliquait-il. Qu’on se rappelle le shabbat qui clôt la création dans la Genèse et invite au repos, littéralement au farniente. A l’attente, aussi, comme un certain Samedi saint.
Une bonne fatigue
Il y a des fatigues inhérentes au ministère, et « c’est une bonne fatigue », assure-t-il. Il y a par contre une mauvaise fatigue, celle « de soi-même, de la déception de soi-même, de jouer avec l’illusion d’être autre chose » que soi… Et de conclure : « Celui qui ne s’aime pas se fatigue et à la longue se fatigue mal. » François, lui, aime passer du temps avec d’autres, au repas de midi : « un temps de repos spirituel » pour lui, des vacances en somme.
En 2016, le jésuite belge, Charles Delhez, a publié un ouvrage suggestif : « En vacances avec le pape François », rassemblant soixante-deux courtes méditations pour chacun des jours de juillet et d’août. De quoi nourrir les vacances des fidèles.
Avec François, l’été, c’est la vacance des activités mais non les vacances en somme ! Quant à dormir, justement, notre papal octogénaire jésuite suivra peut-être son maître Ignace, qui, la nuit, réservait une partie du temps à se reposer, chapelet à la main, non exempt de quelque pieuse occupation de l’esprit.
A bon entendeur.