Veillée avec Thérèse dans la confiance

Veillée avec Thérèse dans la confiance
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2020

Par Geneviève de Simone-Cornet | Photos: Sandrine Minniti

La veillée de prière animée le 1er octobre à la Colombière par Marie-Agnès de Matteo et l’abbé François-Xavier Amherdt a attiré près d’une centaine de paroissiens de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte (UP). Un beau succès pour cette première rencontre du cycle «Saveurs de Dieu» retransmise sur YouTube qui invitait à entrer dans la prière et la spiritualité de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

L’icône de Thérèse de Lisieux placée derrière l’autel ornée de fleurs et de bougies.

Derrière l’autel, une icône de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face et des fleurs, en haut, projetée sur un écran, une photo de la carmélite morte de la tuberculose à 24 ans : un regard à la fois intense et doux. Dès l’entrée, les paroissiens se sentaient accueillis en ce jour de sa fête. « Nous sommes ici pour goûter la présence autrement, par les sens, de celui qui nous aime et que nous essayons d’aimer afin d’être en communion avec lui », a expliqué en introduction le curé modérateur, l’abbé Jean-Claude Dunand.

Confiance, humilité, abandon

La veillée, à deux voix alternées, a permis à chacun d’entrer dans la prière de Thérèse et de mieux comprendre sa spiritualité. Tour à tour, l’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de pastorale à l’Université de Fribourg, et Marie-Agnès de Matteo, membre de l’Equipe pastorale, ont rendu vivante la sainte de Lisieux. La flûte, l’orgue électronique et des chants sur des paroles de Thérèse ont créé une ambiance de prière.

Née en 1873 et morte en 1897, Thérèse a été canonisée par Pie XI en 1925, déclarée patronne des missions – elle qui a passé presque toute sa vie à Lisieux, en Normandie – et proclamée en 1997 docteur de l’Eglise, « génie spirituel ». Pourquoi ? « Par sa petite voie qui mène tout droit à Dieu, sa simplicité, son humilité et son abandon. Elle a ouvert un chemin mystique, cette relation intime avec Dieu : le chemin de l’enfance spirituelle », a relevé l’abbé Amherdt. « Tout simplement en accueillant le projet de Dieu pour elle », a poursuivi Marie-Agnès de Matteo. Alors oui, elle est proche de chacun : « Nous reconnaissons notre visage en celui de Thérèse, avec notre besoin d’aimer et d’être aimés. Elle nous aide à avoir une relation vivante avec Dieu, à découvrir sa tendresse pour nous ».

La prière, un élan du cœur

Chacun était convié, comme Thérèse, à goûter la présence de Dieu dans la confiance et l’abandon. Pour cela, il convient d’adopter plusieurs attitudes : m’accepter tel que je suis, ne pas m’attribuer les vertus que Dieu me donne, ouvrir mes mains à Dieu pour qu’il y dépose son trésor, reconnaître le Christ comme le visage de l’amour jusque dans la nuit, me donner à travers d’humbles travaux pour m’unir aux autres, me lancer dans les bras du Christ, cet « ascenseur pour le ciel », dit Thérèse, devenir plus petit, avancer avec espérance à travers le brouillard, ne pas me décourager, bannir la peur, jeter mes péchés dans le brasier de l’amour et de la miséricorde.

Et prier. Pour Thérèse, la prière est « un élan du cœur, un simple regard jeté vers le Ciel, un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie; enfin, c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus… ».

Goûter la présence, c’est aussi goûter la Parole de Dieu. L’abbé Amherdt a aidé chacun à méditer à partir d’un extrait de la première lettre de saint Jean. Ainsi, a relevé Marie-Agnès de Matteo, « l’amour dont nous sommes capables vient de Dieu, un Dieu qui nous aime tels que nous sommes et qui nous appelle à participer à sa vie et à son œuvre dans le monde. Alors la plus banale des vies devient féconde si elle est vécue dans l’amour et en Dieu ». Il s’agit de nous laisser aimer par Dieu, « de le laisser pénétrer nos zones d’ombre » ; comme Thérèse, « ne plus craindre, mais avoir confiance en son amour, car la confiance mène à l’amour ».

Prier, c’est aussi « donner de son temps à Dieu pour que son amour nous apaise, circule en nous et nous apprenne à aimer », a affirmé Marie-Agnès de Matteo. Ce que Thérèse a fait : « Elle savait que Dieu l’attendait, présent à l’intime d’elle-même », a dit l’abbé Amherdt.

La pastorale du parfum

Nous aussi, Dieu nous attend au-dedans de nous. A nous de faire un pas dans l’abandon. Un pas proposé durant la veillée, « car on prie avec tout son corps pour prendre contact avec Dieu ». Dix minutes ont été consacrées à « faire un acte de foi en la présence de Dieu », transformant la Colombière en une oasis de silence.

Enfin, Thérèse de Lisieux n’a cessé de demander à Dieu de l’attirer vers lui pour un cœur à cœur où elle est devenue un canal de la grâce pour autrui. La preuve ? « Son cœur à cœur a laissé une traînée de lumière », a lancé l’abbé Amherdt. « Nous courrons à l’odeur de tes parfums », aimait-elle à répéter, reprenant une phrase du Cantique des cantiques. « C’est la pastorale du parfum : sentir bon la présence et la communiquer autour de nous. Ou avoir la saveur de Dieu pour la transmettre », s’est exclamé l’abbé Amherdt. Enfin, il nous faut être lumière du monde : « Une flamme contagieuse, plus qu’un certain virus… ».

Après l’expérience de l’oraison, une démarche était proposée : écrire sur une feuille de papier ses intentions de prière, puis les déposer dans la confiance, l’abandon et l’amour dans une corbeille posée sur l’autel. Après la bénédiction finale, tous se sont retrouvés sur le parvis où le prêtre a brûlé les feuilles.

Pari réussi avec Thérèse : les paroissiens de l’UP ont goûté Dieu autrement. Avec leurs sens et tout leur corps. Merci à François-Xavier Amherdt et Marie-Agnès de Matteo pour cette initiative originale.

Veillées « Saveurs de Dieu » »

Par Marie-Agnès de Matteo et GdSC

L’Equipe pastorale de l’UP Nyon-Terre Sainte propose, tout au long de l’année pastorale, cinq veillées de prière sous le titre « Saveurs de Dieu ». Pour goûter la présence de Dieu autrement qu’à la messe, dominicale ou en semaine. Dieu passe par nos sens pour nous rejoindre, nous toucher, nous parler, nous aimer. Il le fait à travers la liturgie et les sacrements, mais aussi dans le quotidien de nos vies. Comment, dès lors, reconnaître sa présence et entrer en relation avec lui?

Après Thérèse de Lisieux et sa spiritualité, les paroissiens seront invités à entrer en résonance avec des chefs-d’œuvre de la musique classique, à contempler des œuvres d’art et des icônes et à s’émerveiller de la beauté de la création.

Autant d’expériences qui aideront chacun à se laisser traverser par le souffle de l’Esprit. N’hésitez pas à nous rejoindre pour qu’ensemble nous goûtions aux multiples saveurs de la présence de Dieu les jeudis 3 décembre 2020, 4 février, 22 avril et 3 juin 2021.

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