Par Thierry Schelling
Photo : Lorin Klacoker
On entend encore cette jérémiade, parfois, dans nos églises : ils sont où les jeunes ? Certainement un râle de personnes se voyant prendre de l’âge et constatant ce que les statistiques leur certifient : la pratique de la religion est en diminution depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale. Même si un regain, dernièrement, surexcite les pieux !
Des années pastorales qui sont le fruit du Concile Vatican II devraient tellement nous réjouir : Dieu a répondu aux prières pour les vocations… mais pas dans les séminaires. Non. Dans les paroisses, les centres de formation théologique, les instituts de catéchèse et autres endroits où des milliers de femmes et d’hommes – dans cet ordre-là ! – ont été mandatés par leurs évêques et supérieurs religieux (comme pour les Tiers-Ordres) pour accomplir maintes tâches : baptêmes, mariages, catéchèse, pèlerinages, enseignement, etc.
Oui, dans bien des coins du monde – c’est sûr, il faut juste sortir le nez de son pré carré ! –, les vocations des laïques et laïcs abondent.
Dieu a donné à l’Eglise des papes avec défauts et qualités – que les journalistes ne manquent pas de relever et de contraposer ! – mais qui ont guidé la barque Eglise avec brio : Paul VI a conclu le Concile en signant, notamment, le nouveau Missel ; Jean-Paul II a parcouru le monde pour rappeler qu’aucun continent n’a de privilège d’ancienneté ou de maturité quant à la foi chrétienne ; Benoît XVI qui a présenté l’exégèse biblique comme un art de la dentelle théologique accessible aux patients ; François qui a remis les pauvres, les migrants et les réfugiés au cœur de l’action pastorale, au nom de la fidélité à l’Evangile. Et maintenant Léon XIV, qui prend ses marques tout doucement avec un leitmotiv : la paix !
Et les jeunes ? Mais ils sont des millions aux JMJ, aux multiples rassemblements locaux, aux nombreux festivals spirituels, à Taizé, dans les sanctuaires mariaux de Guadalupe, Aparecida, Lourdes, Montserrat ; ils sont des milliers au service de la personne souffrante, démunie, âgée, seule. Rien que dans notre Région, les enfants au KT vont dans les « appartements protégés » de Thônex, à l’hôpital des Trois-Chêne, à l’EMS de La Terrassière – des rencontres comme faisant partie du parcours catéchétique !
A côtoyer et accompagner les catéchumènes de notre région depuis 4 ans, ces trentenaires et quadragénaires, avec (souvent) famille et boulot, ont toutes et tous un engagement social : pour la défense des réfugiés, de la nature, des animaux, de l’environnement, du patrimoine… ; plusieurs sont proches aidants, accompagnent des aînés dans une journée-découverte, etc. IMPRESSIONNANT !
Savoir lire « les signes des temps », c’est aussi un aiguillon du Concile et devrait le demeurer en ces temps postconciliaires : « Vous ergotez sur le rite tridentin ou romain », mais « vous oubliez justice et miséricorde », relève Jésus (ok, je paraphrase un peu…) ; « vous savez lire le langage des nuages » mais « avez-vous perdu votre capacité d’émerveillement » envers NOS jeunes ?
Rassurez-vous : nos jeunes font Eglise hors nos bâtiments aux liturgies un peu plan-plan pour eux, mais ils célèbrent Dieu tout aussi bien, et surtout, à leurs façons ! Et c’est beau de leur avoir donné le goût de l’altruisme sous toutes ses formes : pour cela, vous, paroissien.ne.s émérites, soyez remercié.e.s !
