Le nombre d’or

Le nombre d’or est notamment présent dans la spirale des coquilles des mollusques.

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

Le nombre d’or, aussi connu sous le nom de proportion divine, est une constante mathématique irrationnelle d’environ 1,6180339887 (un nombre irrationnel est un nombre qui ne peut pas s’écrire sous la forme d’une fraction a/b,a et b sont deux nombres entiers positifs ou négatifs comme 2, 3, 4…). Représenté par la lettre grecque phi (φ), il fascine les mathématiciens, les artistes et les architectes depuis l’Antiquité. 

Les premières observations et descriptions du nombre d’or remontent aux mathématiciens grecs comme Euclide qui l’ont décrit dans leurs études géométriques. Léonard de Vinci l’incorpore dans ses œuvres d’art et d’architecture : « L’Homme de Vitruve » est une représentation des proportions idéales du corps humain en utilisant le nombre d’or.

En architecture, le Parthénon d’Athènes et la pyramide de Khéops en Egypte sont souvent cités comme utilisant cette proportion. Dans la nature, le nombre d’or est également présent : on le retrouve dans la disposition des feuilles autour d’une tige, la spirale des coquilles de mollusques, dans les proportions des corps de certains animaux, dans la forme de certaines galaxies. Cette présence récurrente dans les structures naturelles renforce la perception que le nombre d’or est une sorte de « code » universel de beauté et d’harmonie pour comprendre les proportions et la beauté intrinsèque de l’univers reliant de manière fascinante les mathématiques, l’art et la nature.

C’est le mathématicien Léonardo Fibonacci (1170-1250) qui donne à ce nombre une existence formelle : le nombre d’or est issu d’une suite de nombres arithmétiques dont la somme est égale aux deux précédentes (1 + 1 = 2 ; 2 + 1 = 3 ; 3 + 2 = 5 ; 5 + 3 = 8…) et si nous divisons n’importe quel nombre de la suite F(n) par son précédent F(n-1), nous convergeons vers le nombre d’or (ex. 5 ÷ 3 = 1, 618~). Dans la Bible, le rapport 5/3 se retrouve par exemple dans l’Arche de Noé (« cette arche, tu la feras longue de 300 coudées, large de 50 et haute de 30 » – Genèse 6, 15) ou la Maison de Salomon (elle avait 100 coudées de longueur, 50 coudées de largeur et 30 coudées de hauteur).

Ce nombre d’or est donc une formidable construction mathématique et naturelle qui nous invite à regarder notre monde avec curiosité et émerveillement : observons cette nature qui nous entoure et cherchons-y ce nombre d’or !

Une catéchiste passionnée

Adeline a l’air inquiète et un peu intimidée lorsqu’elle m’accueille. « C’est la première fois que je m’adonne à cet exercice du témoignage », me dit-elle. Cependant, très vite, autour d’un café, la glace se brise. De sa voix douce, elle me partage son engagement comme catéchiste au service des personnes en situation de handicap. 

Par Véronique Benz | Photos : Adeline Maillard, V. Benz

Adeline a une sœur et deux frères, dont un en situation de handicap. Elle a toujours été très engagée dans sa vie de foi (servante de messes, lectrice, auxiliaire de la communion et animatrice du parcours confirmation). Elle fait également partie de la fraternité franciscaine de Bulle. 

« Lors d’un parcours de confirmation, nous avions un thème sur la découverte de monde du handicap. Durant tout le cheminement, nous avons eu des échanges avec Clos-Fleuri à Bulle, une institution pour les personnes en situation de handicap. » C’est là qu’Adeline rencontre Nathalie Jaccoud, alors responsable du Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS cf. encadré). Elle commence ainsi, en marge de ses études en pédagogie curative, à enseigner la catéchèse dans des institutions spécialisées. 

Catéchèse et préparation aux sacrements

Cela fait plus de dix-sept ans qu’elle enseigne la catéchèse et prépare des enfants et adolescents en situation de handicap aux sacrements. Depuis cette année, Adeline travaille également avec des enfants sourds et elle est, d’autre part, référente pour la Communauté catholique des sourds de Fribourg. « J’éprouve beaucoup de plaisir à rencontrer mes élèves. Nous avons de la chance, comme nous les suivons sur plusieurs années, de les voir grandir et évoluer. » Adeline m’explique que pour soutenir l’attention des enfants en situation de handicap mental ou de polyhandicap, il est nécessaire d’avoir un support visuel et matériel. 

Adeline Maillard côtoie tous les âges et pratiquement tous les handicaps. « Je passe souvent d’un groupe où les jeunes parlent beaucoup à un autre groupe qui ne parle pas et où ils sont tous en chaise. J’aime cette diversité. Il faut découvrir une manière différente de communiquer, beaucoup observer leur visage, leur façon d’être. J’avais une élève en chaise qui chaque fois que je m’approchais d’elle, faisait un grand sourire, car elle savait que j’allais lui faire un signe de croix. Nous sommes dans une société où tout va très vite. A contrario, dans le monde du handicap, il faut savoir prendre le temps, regarder, observer. » 

Pour les enfants et leur entourage

Adeline Maillard note que souvent, les enfants viennent à la leçon de catéchèse avec des stagiaires ou des éducateurs. « Finalement, les accompagnants participent avec nous. De temps en temps, des stagiaires me confient un souci. Nous ne sommes pas là que pour les élèves, mais aussi pour tout leur entourage. » 

Adeline expérimente des moments touchants. Elle se souvient d’un élève qui lui expliquait qu’il avait dû endormir son chien dont il était très proche. « Il m’a dit : tu sais, c’était très dur chez le vétérinaire, mais je savais que Jésus était à côté de moi et qu’il me prenait dans ses bras et ça m’a fait du bien. »

Son engagement permet à Adeline de relativiser beaucoup de choses. « Cela me donne une plus grande ouverture d’esprit. Mes élèves m’évangélisent. Les enfants en chaise sont toujours souriants. Je me dis qu’ils ont compris qu’il fallait regarder le positif de la vie. Cela m’aide à voir les bons et beaux côtés de la vie. » Elle sourit. Derrière son sourire, à travers nos échanges, je devine d’innombrables visages et une mission de catéchiste qu’elle fait avec passion et beaucoup de joie. 

Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS)

Le COEPS rejoint les enfants et les adolescents des classes d’enseignement spécialisé du canton de Fribourg. Le COEPS propose un enseignement religieux confessionnel et œcuménique et un accompagnement aux sacrements (baptême, première communion et confirmation). Il rejoint également les adultes en situation de handicap et les personnes sourdes et malentendantes par des temps de célébration. 

Un souvenir marquant de votre enfance
Lorsque j’avais six ans, j’allais les mercredis après-midi aux champignons avec mon grand-papa. Après son décès, j’y allais avec mon papa et maintenant, j’y vais avec ma fille. 

Votre moment préféré de la journée 
Le soir, lorsque notre fille va se coucher, nous prenons un moment tous les trois, mon mari, ma fille et moi pour prier et revoir notre journée, ce que nous avons aimé, ce qui s’est moins bien passé. 

Quel est votre principal trait de caractère ?
La patience et la discrétion. Je pense que pour travailler dans le domaine de la catéchèse spécialisée, la patience est essentielle.

Un livre que vous avez particulièrement aimé
J’ai relu plusieurs fois « Ensemble, c’est tout » d’Anna Gavalda. 

Une personne qui vous inspire
Ma grand-maman paternelle. Elle n’a de loin pas eu une vie facile et a connu beaucoup de souffrance, mais elle n’a jamais perdu la foi. On la voyait très souvent avec son chapelet. Comme elle habitait Broc, elle allait, je crois, presque tous les jours prier aux Marches. J’aime y aller pour me sentir plus proche d’elle. 

Une citation biblique qui vous anime 
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il créa, homme et femme il les créa. » (Genèse 1, 27) J’aime cette parole de la Genèse qui dit que nous sommes tous faits  à l’image de Dieu. Pour Dieu nous avons tous la même valeur, il nous aime comme nous sommes, au-delà de notre handicap.

Adeline Maillard

• Née en 1983, elle vit à Bulle (FR), ville dans laquelle elle a grandi.
• Mariée et maman de Justine qui a 7 ans.
• Maturité au collège du Sud à Bulle, puis pédagogie curative scolaire à l’Université de Fribourg.
• Depuis 2007, catéchiste au COEPS (Centre œcuménique de pastorale spécialisée) à Clos-Fleuri à Bulle, à Saint-Joseph à Fribourg en section surdité et au Carré d’As à Romont.

En librairie – janvier 2025

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Pèlerins à Rome
Prions en Eglise

Se rendre à Rome, c’est effectuer l’un des pèlerinages majeurs de la foi chrétienne, comme aller en Terre Sainte ou sur les chemins de Compostelle. Berceau de la civilisation chrétienne, siège du guide des catholiques, Rome est une ville riche d’une histoire plurimillénaire. Ce guide, proposé par Prions en Eglise pour le Jubilé 2025, vous accompagnera dans la découverte culturelle et historique de tous les lieux et monuments importants. Il facilitera votre démarche de pèlerin par des propositions concrètes de gestes, prières et chants, adaptées à chaque étape. En suivant les traces de Pierre et Paul, vous plongerez aux sources de la foi et ferez de votre séjour un temps fort personnel et spirituel.

Editions Bayard

Acheter pour 17.90 CHF

Pèlerins de l’espérance
Pierre Coulange

« L’espérance ne déçoit pas ! » (Rm 5, 5) Qu’espérons-nous pour l’Eglise, pour le monde, pour nous-même ? Peut-on espérer pour autrui ? Peut-on espérer le salut pour tous les hommes ? « Les pèlerins de l’espérance ne manqueront pas d’emprunter des chemins anciens et modernes pour vivre intensément l’expérience jubilaire. » (Pape François) Préparé par une équipe de professeurs du Studium de Notre-Dame de Vie, ce livre entrecroise différents regards sur le thème de l’espérance. 
Il présente également la bulle d’indiction du jubilé et l’enracinement biblique du jubilé chrétien.

Editions Parole et silence

Acheter pour 25.50 CHF

La très belle histoire de Notre-Dame de Paris
Catherine de Lasa

Le 15 avril 2019, une grande émotion saisit le monde entier à la vue de l’incendie qui vient de se déclarer à Notre-Dame de Paris. Tous, Français ou étrangers, catholiques ou incroyants, montrent leur attachement à la célèbre cathédrale et à tout ce qu’elle représente. « Cette cathédrale est habitée par un peuple, a déclaré Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris. Mais elle n’est pas seulement habitée par ceux qui prient ou qui la visitent. Elle est le vaisseau d’une présence. Elle est la maison de Dieu et c’est pourquoi elle est la maison de tous. » Dans ce livre, découvrons l’histoire fabuleuse de Notre-Dame de Paris, depuis sa construction jusqu’à nos jours. 

Editions Pierre Téqui

Acheter pour 18.00 CHF

Abigaëlle
Dominique Pérot-Poussielgue Anastasia Wessex

Il était une fois une petite marmotte nommée Abigaëlle. Elle aimait tant s’amuser avec ses frères et sœurs ! Mais attention, dès que quelqu’un passait avant elle, c’était la crise ! Cela ne plaisait pas du tout à cette marmotte au caractère bien trempé ! Et pourtant, le premier est-il toujours le plus heureux ? Un conte pour faire réfléchir aux valeurs de l’Evangile. Dès 4 ans.

Editions Emmanuel Jeunesse

Acheter pour 18.10 CHF

Pour commander

Construire ensemble

Texte et photos par Lorin Klakocer et Evelyne Lamboley

Je m’appelle Evelyne Lamboley et je suis fondatrice de l’association Alliance Soutien Intentional, accompagnée de mon filleul Lorin, son vice-président et entouré de membres actifs. Voici un peu de l’histoire de l’association : fondée en 2013, notre mission est de venir en aide aux plus démunis, tout spécialement au Bénin où nous œuvrons sur les communes de Porto-Novo et d’Adjarra.

Cette année, grâce à la générosité de tous, nous avons pu subvenir à la scolarité d’enfants quant à leur scolarité : fournitures, uniformes, etc.

Nous avons pour projet la construction d’un dispensaire pour continuer à développer localement les infrastructures.

« Moi, Lorin, j’ai eu la chance d’acompagner la fondatrice et d’effectuer deux voyages au Bénin, pour ne retrouver que bonheur et joie de vivre dans les yeux des enfants, même les plus démunis. Quelle joie pour moi d’accompagner l’autre vers demain ! »

Notre prochain voyage est prévu au printemps et nous espérons pouvoir commencer la construction du dispensaire.

Notre site internet est actuellement en cours de rénovation, cependant nous sommes à votre disposition pour plus d’infos à l’adresse et numéro suivants : asi.assotiation2024@gmail.com et au 079 833 61 19.

Nos coordonnées bancaires : 
UBS SA – CH52 0024 3243 1219 63M1 Y 
BIC/SWIFT – UBSWCHZH80A – A. S. I. – CP 496 – 1225 CHENE-BOURG

Dans une classe, élèves attentifs.
Lorin et ses amis à la récré !

Une proposition…

… pour faire tomber les murs

Samuel Amedro, pasteur et président du Conseil régional de Paris et Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, seront présents à Genève du 17 au 19 janvier à l’occasion de la sortie du livre « Le pasteur et l’évêque, lettres pour faire tomber les murs ».

Par Myriam Bettens | Photo : DR

Ensemble, ils ont signé ce livre décapant publié aux éditions Labor et Fides par Marion Muller-Colard en 2023. Une correspondance lucide et enthousiaste de deux « frères d’âmes », responsables d’Eglise, « qui ne pensent qu’à elle en espérant qu’elle pense, enfin, à autre chose qu’elle-même ! ».

A l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, les auteurs sont invités à Genève. Une opportunité unique de les écouter, de dialoguer avec eux et de célébrer ensemble.

Vendredi 17 janvier à 18h30 au Sacré-Cœur en présence des autorités des Eglises protestantes et catholiques de Genève. Présentation et débat avec les auteurs, animé par Marion Muller-Colard

Samedi 18 janvier à 11h au temple de la Madeleine. Présentation et débat animé avec les auteurs par Alexandre Winter, pasteur et modérateur et Pascal Desthieux, curé de la basilique Notre-Dame de Genève

Samedi 18 janvier à 18h30 : messe à la basilique Notre-Dame de Genève, présidée par le cardinal Jean-Paul Vesco, suivie d’un échange fraternel avec les auteurs 

Dimanche 19 janvier à 10h : célébration œcuménique à la Cathédrale Saint-Pierre, présidée par Alexandre Winter et Sandrine Landeau, pasteure, avec les auteurs

Un œcuménisme dans toutes ses dimensions

Deux hommes de foi et de Parole partagent un souci commun : que l’Evangile ne soit pas retenu prisonnier des institutions qui le portent. Et ces institutions, qu’on appelle Eglises, sont-elles encore portées par lui ?

Occupant des fonctions centrales dans leurs Eglises respectives, Samuel Amédro et Jean-Paul Vesco offrent dans cette correspondance une réflexion vivifiante. Sans se complaire dans l’inquiétude et dans la plainte, l’évêque et le pasteur esquissent une véritable communion qui les porte à une parole concrète, à la fois critique et constructive pour une Eglise au service du monde, une Eglise ancrée qui se laisse dérouter par les rencontres et l’actualité. (Source, Ed. Labor et Fides)

Amédro Samuel ; Vesco Jean-Paul, Le pasteur et l’évêque, lettres pour faire tomber les murs, Editions Labor et Fides, Collection : Lettres à…, 2023, 160 p.

Handicapés de la joie 

Nos contemporains ne manquent pas de dire combien l’Eglise respire la tristesse et l’ennui, alors que la Bible ne cesse d’inviter à la joie rappelle le Frère dominicain Sylvain Detoc dans son livre « Déjà brillent les lumières de la fête ». C’est de cette fête dont il était question lors de la dernière rencontre Un auteur, un livre au Temple de la Madeleine.

Texte et photo par Myriam Bettens

« Merci beaucoup Monique. Merci monsieur le pasteur de m’accueillir », commence Sylvain Detoc, aussitôt coupé par Blaise Menu. « Juste Blaise », intervient le co-modérateur de la conférence, un brin taquin. Loin d’être décontenancé par cette interruption, le Dominicain poursuit sur le même ton : « Première boulette. Il y en aura d’autres ! A vrai dire, je n’étais pas trop rassuré en arrivant au temple ce matin… J’ai découvert qu’on y accédait par la rue du Purgatoire. Mon GPS m’indiquait que sinon c’était la rue de l’Enfer. En plus de cela, je me présente en grand habit de moine dans un temple protestant. Qui plus est, le jour où la communauté catholique prie, comme on dit dans le jargon de la tribu, pour les âmes du Purgatoire… autant dire que ce n’est peut-être pas très engageant pour vous parler de la festivité chrétienne », glisse l’invité à l’assemblée, que cette introduction émaillée de traits d’humour déride peu à peu.

Le frère dominicain Sylvain Detoc était venu présenter son dernier livre « Déjà brillent les lumières de la fête », lors de la rencontre Un auteur, un livre, au temple de la Madeleine, animée par Monique Desthieux et Monsieur le pasteur (sic) Blaise Menu. Pour l’auteur, cette difficulté à entrer dans la fête, pourtant commandée par la Bible, n’est pas nouvelle. « Les prières matinales des premiers Dominicains n’étaient pas toujours plus toniques que les célébrations d’aujourd’hui. »  Il narre quelques savoureuses anecdotes tirées de la vie de Saint Dominique où celui-ci « n’hésitait pas à traverser le chœur de l’église, en courant d’une stalle à l’autre, pour faire accélérer le tempo du chant quand les frères mollissaient ! ». 

« La Bible est une bibliothèque de livres racontant une seule et même histoire d’amour. Dieu a épousé notre condition humaine, afin que nous épousions sa condition divine. Lorsqu’on découvre cela, on a le cœur en fête ». Le Dominicain reconnaît toutefois que la fête est un sujet glissant, dont les plaisirs qui y sont associés – manger, boire, danser, rire en heureuse compagnie – ne sont pas toujours en odeur de sainteté. Or, comme nous l’apprennent les saints et les mystiques, le Diable ne s’attaque qu’à des réalités qui ont de la valeur et une portée spirituelle. « Figurez-vous que Thomas d’Aquin, dans la deuxième partie de la Somme de théologie, traite de la vertu d’eutrapélie. En d’autres termes, la vertu de la fête, de la bonne humeur, l’art de bien prendre les choses, de bien tourner son cœur et son intelligence pour prendre la vie du bon côté ».

Mais « alors que le commandement de la joie et de la fête revient à longueur de pages dans la Bible et les livres liturgiques, qui irait se confesser de ne pas avoir suffisamment ri, fait la fête ou communiqué de joie ? » Quel désolant témoignage de constater l’incohérence entre ce que nous demandent les Ecritures, ce que nos prières proclament et ce qui est effectivement mis en pratique dans notre vie quotidienne. Afin d’entrer dans la festivité divine, « il s’agit de démasquer les contrefaçons de fête, de libérer la foi des croyances toxiques qui métastasent la vie chrétienne ». Sylvain Detoc enjoint le public présent, mais aussi ses lecteurs, à « faire sauter les verrous [culturels, affectifs, etc., ndlr.] de leurs cœurs pour libérer cette festivité, afin de retrouver le bonheur d’être des terriens aimés de Dieu ». L’Eglise (re)deviendrait alors « le comité des fêtes », au service de cette joie retrouvée. 

Sylvain Detoc, Déjà brillent les lumières de la fête, Paris, Cerf, 2023, 172 p.

Grande joie!

Fabienne Gigon bien entourée !

Par Sabrina Faraone
Photos : Pascal Voide

Grande joie pour notre UP d’avoir accueilli et reçu la fraternelle visite de la représentante de l’Evêque, Mme Fabienne Gigon, lors de la messe du 17 novembre en l’église du Bon Pasteur à Puplinge. 

L’occasion pour elle de maintenir le lien avec les membres du Peuple de Dieu. Cette visite amicale avait pour but d’aller à la rencontre des paroissiens et paroissiennes pour les encourager, découvrir et partager avec tous les baptisés qui ont pour mission d’annoncer la Bonne Nouvelle. D’ailleurs, cette mission ne concerne pas uniquement les catholiques, mais ceux et celles en lien avec les réalités sociales et avec ce qui fait la vie, le quotidien de chacun et de chacune. 

Fabienne Gigon accomplit chacune de ses visites pastorales en étant animée d’une charité pastorale qui la fait apparaître comme le principe et le fondement visible de l’Unité de l’Eglise. 

La messe était présidée par les abbés Thierry Schelling, Karol Garbiec, Sviatoslav Horetskyi, entourés d’une ribambelle d’enfants de chœur et accompagnés de la Chorale de Chêne-Thônex ainsi que des membres de l’Equipe pastorale. 

Après la messe, les paroissiens et paroissiennes ont eu la possibilité d’échanger et de poser des questions à Mme Gigon.

Puis, à l’apéro convivial préparé et offert par le Conseil de paroisse de Puplinge- Presinge, chacun a pu continuer à discuter et à échanger sur le parvis de l’église.

Une visite pastorale marque un arrêt sur images dans la vie des Communautés Chrétiennes, percevant les nouveautés que l’on vit sans s’en apercevoir vraiment.

Gratitude envers vous tous les paroissiens et paroissiennes de l’UP La Seymaz. La représentante de l’Evêque ne peut pas cheminer seule, elle ne peut agir et guider le peuple de Dieu qu’avec lui ainsi qu’avec les femmes et les hommes qui, quelles que soient leurs convictions, acceptent de collaborer pour le bien du plus grand nombre.

Pèlerins d’espérance

La démarche du Jubilé est nécessaire pour regarder sereinement vers l’avenir.

Par Adeline Wermelinger*
Photo : vatican.news

Une nouvelle mise à jour de nos logiciels est disponible : réjouissons-nous ! Oui, l’Année sainte est l’occasion de repartir de zéro, de renouveler la foi de notre baptême, de raviver notre relation au Christ, d’expérimenter la miséricorde du Père, de nous laisser embraser par l’Esprit Saint pour témoigner de l’espérance qui nous habite (1 P 3, 15). Nous sommes invités à nous mettre en route afin de nous laisser transformer. Ceux qui partiront à Rome en pèlerinage auront la chance de passer les quatre portes saintes des basiliques majeures : par cette démarche, nous voulons mettre nos pas dans ceux du Christ, aller à sa rencontre, lui qui vient sans cesse à nous.

Nous mettre en route demande également de nous laisser rejoindre, ici, à travers la grâce du pardon, au cœur de la démarche du Jubilé. Et cela est nécessaire pour regarder sereinement vers l’avenir. Le thème de cette année jubilaire résume bien ces quelques lignes : pèlerins d’espérance ! Je vous souhaite donc, avec le pape François, que cette année « soit pour tous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, « porte » du Salut (Jn 10, 7.9). Il est « notre espérance » (1 Tm 1, 1) ». (Bulle d’indiction, 1)

* Référente du Pôle couples et familles (LGF).

2025 une Année sainte

Le 24 décembre 2024, le pape François a ouvert la Porte sainte, marquant ainsi le début de l’Année jubilaire 2025. Le Pape nous invite à vivre cette Année sainte en devenant des « Pèlerins d’espérance », thème du Jubilé. 

Par Véronique Benz | Photos : Véronique Benz, pixabay, unsplash

Le Jubilé a toujours représenté dans la vie de l’Eglise un évènement d’une grande importance spirituelle, ecclésiale et sociale. 

Le terme « jubilé » vient du mot hébreu Yobel qui désigne la corne du bélier. La fête du jubilé, chez les Juifs, était annoncée par des sonneries de cors, faits en corne. Dans le Lévitique (Lv 25, 10), Dieu dit à Moïse : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé : chacun rentrera dans son patrimoine, chacun de vous retournera dans son clan. » Le Jubilé intervient à la fin d’une période de sept fois sept ans alignant symboliquement le temps de Dieu, qui est infini et les temps des hommes. De la même manière que le septième jour, le sabbat marque la fin de la semaine, le sabbat des sabbats clôt le cycle de quarante-neuf années. 

A l’image du sabbat, l’Année jubilaire est un temps de repos où chacun était invité à rétablir le rapport correct avec Dieu, entre les personnes et avec la création. Cela impliquait la remise des dettes, la restitution des terres aliénées, la libération des esclaves et le repos de la terre. 

Temporalité variable

Dans l’ère chrétienne, après le premier jubilé de l’an 1300, les échéances pour la célébration du jubilé étaient fixées par Boniface VIII tous les cent ans. 

Elle est réduite à cinquante ans en 1343 par Clément VI. En 1389, en commémoration du nombre des années de la vie du Christ, c’est Urbain VI qui voulut fixer le cycle jubilaire tous les trente-trois ans et qui annonça un jubilé pour 1390. Celui-ci fut pourtant célébré après sa mort par Boniface IX.

Cependant, en 1400, à l’expiration des cinquante années précédemment fixées, Boniface IX confirma le pardon aux pèlerins qui avaient afflué à Rome. 

Martin V célébra un nouveau Jubilé en 1425, en faisant ouvrir la Porte sainte pour la première fois à Saint-Jean-de-Latran. 

Le dernier à célébrer un jubilé de cinquante ans fut le pape Nicolas V en 1450. Paul II a porté l’échéance jubilaire à vingt-cinq ans, et en 1475 une nouvelle Année sainte fut célébrée par Sixte IV. 

Depuis lors, les jubilés ordinaires ont eu lieu de façon constante tous les vingt-cinq ans. 

Des moments extraordinaires

Il y a aussi des moments « extraordinaires » : par exemple, en 1933, Pie XI a voulu rappeler l’anniversaire de la rédemption et en 2015, le pape François a lancé l’Année de la Miséricorde. La manière de célébrer cette Année sainte a également évolué. A l’origine, elle coïncidait avec la visite aux basiliques romaines de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Par la suite, d’autres signes ont été ajoutés, comme celui de la Porte sainte.

Les signes du Jubilé

Le pèlerinage
Le Jubilé demande de se mettre en marche et de franchir certaines frontières. En effet, lorsque nous bougeons, nous ne changeons pas seulement de lieu, mais nous nous transformons nous-mêmes. 

La Porte sainte
Du point de vue symbolique, la Porte sainte prend une signification particulière : c’est le signe le plus caractéristique, car le but est de pouvoir la franchir. Son ouverture par le pape constitue le début officiel de l’Année sainte. 

La réconciliation
Le Jubilé est un signe de réconciliation, car il ouvre un « temps favorable » (cf. 2 Co 6, 2) pour sa propre conversion. C’est une invitation à vivre le sacrement de la réconciliation, de profiter de ce temps pour redécouvrir la valeur de la confession et recevoir personnellement le pardon de Dieu.

La prière
Il y a de nombreuses façons et raisons de prier, mais à la base, il y a toujours le désir de s’ouvrir à la présence de Dieu et à son offre d’amour. La communauté chrétienne se sent appelée et sait qu’elle ne peut s’adresser au Père que parce qu’elle a reçu l’Esprit du Fils. 

La liturgie
La liturgie est la prière publique de l’Eglise : selon le Concile Vatican II, elle est « le point culminant vers lequel tendre toute son action et, en même temps, la source d’où provient toute son énergie » (Sacrosanctum Concilium, n. 10). 

La profession de foi
La profession de foi, également appelée « symbole », est un signe de reconnaissance propre aux baptisés. On y exprime le contenu central de la foi et on recueille synthétiquement les principales vérités qu’un croyant accepte et dont il témoigne le jour de son baptême et qu’il partage avec toute la communauté chrétienne pour le reste de sa vie.

L’indulgence
L’indulgence est une manifestation concrète de la miséricorde de Dieu, qui dépasse les limites de la justice humaine et les transforme. Cette expérience de miséricorde passe par certaines actions spirituelles qui sont indiquées par le Pape. 

Vivre le Jubilé 2025

Ci-dessous, vous trouverez quelques propositions pour vivre le Jubilé. D’autres pèlerinages seront certainement proposés pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de se rendre à Rome. Devenez des « pèlerins d’espérance ».

• Jubilé des jeunes 
Du 27 juillet au 3 ou 4 août
Pour les jeunes de 18 à 30 ans, mais possible dès 16 ans si le jeune est accompagné d’une personne majeure responsable.
Prix : Fr. 650.– (inclus : trajets, hébergement, repas et visites)
Informations et inscriptions : www.jmj.ch/jubilé-des-jeunes-rome-2025/

• Valais
Pèlerinage diocésain du 17 au 22 octobre, formule « ados & jeunes »
Informations : www.tasoulafoi.ch/jubilé-des-jeunes

• Fribourg et Neuchâtel
Le pèlerinage du printemps : du lundi 21 au samedi 26 avril. 
Il s’adresse principalement aux confirmands et aux confirmés.
Le pèlerinage de l’automne : du dimanche 12 au samedi 18 octobre. 
Il s’adresse aux servants de messe et aux familles.
Informations : www.cath-fr.ch/pelerinages2025
Renseignements : pelerinages2025@cath-fr.ch, 026 426 34 21

Pèlerinage national à Einsiedeln à Notre-Dame des Ermites samedi 17 mai.
Inscriptions jusqu’au 31 janvier sur le site : 
www.eveques.ch/pelerinage-national-2025

A voir aussi le site du Jubilé 2025 : www.iubilaeum2025.va

A l’origine, la manière de célébrer cette Année sainte coïncidait avec la visite aux basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul.

L’Année jubilaire (Lévitique 25)

L’Année jubilaire était annoncée solennellement par le Yobel, une trompette en forme de corne.

Par François-Xavier Amherdt | Photo : unsplash

Même si elle n’a pas été toujours formellement appliquée en Israël, l’Année jubilaire constituait pour la nation élue une institution d’importance, comme un rappel de son identité (Lévitique 25). Annoncée solennellement par le Yobel, c’est-à-dire la trompette en forme de corne de bélier, elle se célébrait après 7 semaines d’années, soit 7 x 7 + 1 année, chaque 50 ans donc.

La Pentecôte, ou fête du 50e jour après la Pâque, commémorant le don de la Loi pour le peuple juif et l’envoi de l’Esprit pour les chrétiens, reprend du reste la même symbolique chiffrée d’un accomplissement du temps, 7 désignant la totalité et 50 la plénitude redoublée et absolue.

Tout ce dont disposait Israël est un don : ses terres, ses vignes et ses vergers, ses bêtes et ses troupeaux, ses travailleurs – encore esclaves à l’époque pour certains – et ses biens. Pour s’en souvenir, le peuple de la Première Alliance était invité à repartir de zéro : à remettre les dettes, à rendre les terres achetées et à regagner ses propriétés, à laisser les champs en jachère, à libérer les esclaves et ainsi, à faire la fête toutes et tous ensemble.

Bien sûr, cette pratique restait comme un idéal et n’était pas applicable formellement telle quelle. Il n’empêche que les appels répétés, notamment par l’Action de Carême – Pain pour le prochain chaque période précédant la Résurrection, en faveur de la remise des dettes des pays pauvres, s’inscrit dans cette logique libératrice solidaire et jubilatoire. 

Il s’agirait de leur donner l’occasion de reprendre un nouvel élan et d’en faire bénéficier l’ensemble de la planète, puisque tout est lié dans notre monde entre nations, et au sein du cosmos avec la nature. 

L’Année sainte du Jubilé, ordinaire chaque 50 ans ou extraordinaire chaque quart (en 2025) ou tiers de siècle, résonne donc comme une invitation pressante pour chacun(e) d’entre nous à replacer ses compteurs à plat, à recevoir le pardon divin, à vivre des réconciliations avec ses ennemis et avec soi-même, à intensifier l’aumône, le jeûne et la prière ainsi que sa relation intime et collective avec le Seigneur. Puis à porter tout cela dans l’allégresse, avec le souverain pontife argentin nous pressant d’ouvrir la porte de nos cœurs, et avec l’Eglise universelle.

Ouvrir l’Esprit aux Ecritures

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Comment comprendre le mystère caché depuis des siècles, sinon à travers la « Révélation » ? C’est le Fils qui a été envoyé manifester le dessein du Père dans l’Esprit Saint, c’est lui qui est venu l’expliquer (exégèse, en grec) et l’interpréter (herméneutique, également en grec). 

Pour ce faire, Jésus part du Premier Testament, la Loi, les prophètes et les écrits de sagesse, dont les Psaumes, et il interprète pour nous dans les Ecritures tout ce qui le concerne. C’est ainsi qu’il procède pour les deux disciples marchant vers Emmaüs, complètement déboussolés par la mort du Messie sur la croix (cf. Luc 24, 27). En cela, le Christ est véritablement « l’exégète du Père », il nous dévoile le projet divin. 

Ainsi, le Ressuscité nous ouvre l’intelligence à la compréhension des textes, comme il le fait avec les apôtres avant son Ascension, en une dernière catéchèse : quel privilège ils ont eu de recevoir en direct un tel enseignement par l’intéressé lui-même (Luc 24, 45) ! Il s’agit de pénétrer à l’intérieur de la Parole biblique, comme le signifie l’étymologie du terme « intelligence » en latin, intus-legere, lire au dedans.

C’est portés par l’Esprit du Vivant que les exégètes et théologiens contemporains scrutent la Révélation. Nous avons les yeux aussi aveuglés et le cœur aussi endurci que les compagnons du chemin d’Emmaüs ou que les onze avant d’avoir reçu les instructions du Maître et bénéficié de la Pentecôte avec Marie.

C’est toujours le même souffle divin qui a inspiré les Ecritures anciennes, qui a accompagné les évangélistes et les écrivains des Actes, des lettres et de l’Apocalypse dans leur travail de rédaction, et qui continue d’insuffler son élan et de transmettre sa lumière aux lecteurs et lectrices d’aujourd’hui. Rien ne vaut le fait de recevoir la Bible lors de la liturgie ecclésiale, de la pratiquer dans des groupes de lecture ou de l’explorer seul dans sa chambre. L’Esprit invoqué nous initie à la Parole de Dieu et nous la donne en nourriture.

Accueillir la lumière de l’Espérance

Messes dite Rorate durant l’Avent, c’est-à-dire à la seule lueur des bougies.

Texte et photo par Marion Perraudin

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa lueur guider nos pas dans la nuit,
Lorsque tout semble voilé et obscur,
Pour découvrir le cadeau de l’Amour reposant dans l’étable de notre cœur.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et la laisser éclairer notre marche vers la maison du pain,
Habiller notre cœur de la joie de l’attente de la venue du Sauveur
Afin de savoir reconnaître le visage de l’Enfant qui va venir.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa clarté nous conduire à l’humble crèche
Pour accueillir le plus beau des cadeaux, le Salut et de la Paix offert,
Afin de laisser naître en nous l’Emmanuel pour le porter au monde.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Pour la laisser briller sur tous les matins de l’an neuf,
Que cette flamme fragile, grandisse et brille sans cesse
Afin que nous devenions témoins de la Lumière de l’Enfant Dieu.

L’exégèse, pour quoi ?

Pour François, l’exégèse a pour but d’aider le peuple chrétien à percevoir de manière plus nette la Parole.

Par Thierry Schelling | Photo : flickr

« Outre la compétence académique, il est demandé à l’exégète catholique la foi », insiste le Pape. Etonnant, non ? Car on attend de l’exégète qu’il croie ce qu’il lit. Il entend par « foi » « une vie spirituelle fervente, riche de dialogue avec le Seigneur », précise-t-il. Il a donné le but de l’exégèse : « Aider le peuple chrétien à percevoir de manière plus nette la Parole de Dieu dans ces textes, afin de mieux l’accueillir pour vivre pleinement en communion avec Dieu. »

Pour qui ?

Déjà en 1993, la Commission biblique internationale avait écrit : « Pour parler aux hommes et aux femmes, depuis le temps de l’Ancien Testament, Dieu a employé toutes les possibilités du langage humain, mais en même temps, il a dû soumettre sa parole à tous les conditionnements de ce langage. »1 Non seulement il est bon d’avoir la foi, mais de connaître les langages humains ; l’exégète fait le pont, en quelque sorte pour que « l’exégèse n’a[it] pas le droit de ressembler à un cours d’eau qui se perd dans les sables d’une analyse hypercritique ». Expliquer pour expliciter et non pas complexifier, pourrait-on résumer.

Comment ?

Dans la préface d’une nouvelle édition de la Bible du Youcat en allemand en 2015, François a confié : « Si vous voyiez ma Bible il se pourrait qu’elle ne vous impressionne pas vraiment : quoi, c’est cela, la Bible du Pape ? Un vieux livre tout abîmé ! Vous pourriez m’en offrir une nouvelle très coûteuse, mais je n’en voudrais pas. J’aime profondément ma vieille Bible qui m’a accompagné la moitié de ma vie. Elle a vu mes plus grandes joies et elle a été mouillée de mes larmes. C’est mon trésor le plus précieux. Je vis d’elle et pour rien au monde je ne voudrais m’en séparer. »

1 Conclusion, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise, 1993.


Le tunnel de l’amitié

Par Claude Amstutz
Photos : DR

Lors de son voyage apostolique en Indonésie, le pape François a  mentionné la construction d’un tunnel souterrain – le tunnel de l’amitié – reliant à Djakarta la mosquée d’Istiqlal et la cathédrale Sainte-Marie de l’Assomption, signe pour le monde entier que, dans l’histoire de cette nation et dans la culture que l’on y respire, la mosquée et la cathédrale, comme les autres lieux de culte, sont des espaces de dialogue, de respect mutuel, de coexistence harmonieuse entre les religions et les différentes sensibilités spirituelles.

Vous me direz peut-être que c’est beau, certes, mais si loin de nous, occidentaux, parfois refermés sur nos traditions et nos rites d’un autre âge. Pourtant, à l’approche de la fête de la Nativité de notre Sauveur, ne rêvons-nous pas, nous aussi, d’une grande maison pour l’humanité, sans portes verrouillées, sans fondamentalisme ni extrémisme, mais lieu d’accueil, de dialogue, d’apprentissage mutuel et d’amour réciproque ? Sans même y penser, au fil de cette période de l’Avent, nous contemplons la crèche de Noël avec tendresse et joie : cette première maison que nous figeons si volontiers en des temps révolus.

La Vierge Marie et saint Joseph sont là pour nous rappeler que cette maison pour l’humanité reste à construire chaque jour dans nos cœurs, entre nos propres murs, dans nos paroisses, voire, peut-être, sur les ruines présentes que foulent nos pas.

Notre bien-aimé Jésus est patient. Il nous tend la première pierre pour manifester sa joie et devancer la nôtre.

Que les paroles de Aelred de Rievaulx, moine cistercien du XIe siècle, parlent à notre cœur : Le bien qui se trouve dans le prochain nous donne autant de joie que celui qui est en nous (Le miroir de la charité III).

Belles fêtes à toutes et à tous !

Et si Alain Delon avait raison?

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Alain de Raemy, administrateur apostolique du diocèse de Lugano, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par Mgr Alain de Raemy
Photo : DR

Peut-être le savez-vous. En 2018 Alain Delon a surpris la journaliste Catherine Ceylac, dans son émission Thé ou Café, en déclamant sa « passion folle » pour la femme au monde qu’il aime le plus, le comprend et à qui il se confie totalement… la Vierge Marie. 

Venant de cet acteur, il y avait de quoi surprendre ! La journaliste exprimant son étonnement, Delon en rajoute. Il extrait de sa poche une statuette d’une Vierge alsacienne, qui l’accompagnit partout « parce qu’elle a existé, parce qu’elle été ce qu’elle a été, parce qu’elle a fait ce qu’elle a fait et elle continue à le faire ».

Un autre journaliste, Bernard Pivot, quelques années plus tôt dans Apostrophes, lui posait cette question : « Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ? » L’acteur lui répondit : « Puisque tel est ton plus grand et ton plus profond regret, je le sais, viens je te mène à ton père et ta mère, afin que pour la première fois tu les voies ensemble. »

On perçoit l’immense souffrance de l’enfant, restée celle de l’adolescent et encore plus évidente chez l’adulte. Il précisait aussi qu’il n’avait pas fait de bonnes expériences dans les écoles catholiques où il avait été placé… Un homme éloigné de sa famille et blessé dans sa vie et son âme.

Et pourtant il l’a senti. Marie est au nom du Christ la plus proche des plus lointains. La seule qui les voit grandeur nature ! Puisqu’elle n’a jamais rien connu du péché, elle a toujours vécu l’évangile de son Fils à la lettre et en direct (et même par anticipation !) : « Ce que vous faites au plus petit, c’est à moi que vous le faites. » Le plus petit, c’est aussi celui qui semble le plus lointain, comme ce plus grand qui, vu de loin ne semble qu’un tout petit point ! Mais pas pour Marie qui voit en son Petit le plus Grand des temps et de l’histoire ! Marie dans sa pureté a aboli les distances. Elle ne tient personne à distance.

Voilà l’effet Marie sur le plus petit, ce petit apparemment loin. Elle en est aussi naturellement que surnaturellement proche. Et elle ne scandalisera jamais le plus fragile, qui ne s’en croit pas digne. C’est pourquoi les plus lointains perçoivent en elle, sans le savoir, l’Amour que son Fils est et donne.

Oui, Alain Delon avait raison.

Parce que Marie avait toutes les raisons de le détecter, de l’aimer loin des siens lui, et de l’aimer encore.

Elle saura lui présenter ses parents séparés, réunis par un Amour qui rassemble et réconcilie. Marie le permet, en toute innocence et simplicité. 

Accueillir un enfant

Par Marta et Yorick Hossfeld 
Photo : Florian Tibor Hossfeld

Ce printemps, nous avons eu l’immense joie d’accueillir dans notre famille notre fils, Leonydas Aleksander, un véritable petit ange venu combler nos cœurs de bonheur.

Entrant dans la période propice à la préparation de Noël et de l’annonciation, il a reçu le plus cadeau du ciel : la bénédiction spéciale dans la sérénité de notre église Saint-Joseph, celle du baptême, entouré de notre famille et de notre communauté. 

Ce moment unique a amené une profondeur particulière à notre foi, appelant l’esprit de Noël et la lumière qu’apporte la naissance d’un enfant. 

Alors que s’illuminent déjà les premières lueurs qui réchauffent les cœurs en cette saison froide, nous anticipons la célébration de notre premier Noël avec Leonydas Aleksander, symbole d’espoir et de renouveau dans notre foyer. 

La présence de notre fils est pour nous le plus précieux des cadeaux, un miracle qui chaque jour nous remplit de gratitude. 

En ce Noël 2024, et alors que nous venons de nous souvenir du jour de notre mariage (fin novembre), nous rendons grâce pour notre fils et la bénédiction qui l’accompagne, priant pour que cet amour et cette paix illuminent notre famille pour toujours.

Que la paix de Noël emplisse vos foyers !

Jeux, jeunes et humour – décembre 2024

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Que signifie le mot « messe » ?*
Lorsque la messe était célébrée en latin, le prêtre disait : « Ite missa est », ce qui signifie : « Allez, la messe est dite » ou plus littéralement : « Allez, c’est le renvoi », non pas au sens de bon débarras, mais pour nous inviter à partir nous aussi en mission et témoigner de ce que l’on a reçu.

Par Pascal Ortelli

* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.

Humour

Un élève appelé Toto avait la fâcheuse habitude de tutoyer sa maîtresse. Chaque fois, celle-ci le reprenait, mais il n’y arrivait pas. Elle lui infligea une punition : « Pour demain, tu copieras vingt fois la phrase suivante : « Je ne dois pas tutoyer ma maîtresse ! » » Le lendemain, Toto apporta sa punition à l’institutrice. Elle constata qu’il avait copié 40 fois la phrase imposée. Celle-ci lui demanda pourquoi il avait écrit le double de ce qu’elle avait prescrit. Toto répondit : « C’était pour te faire plaisir ! »

Par Calixte Dubosson

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