Lors du pèlerinage du secteur de Martigny à l’hospice du Grand-Saint-Bernard, une question a été posée pour approfondir notre mission de chrétien : « Que ferait saint Bernard aujourd’hui ? »
Dans les années 1050, il ne s’est pas contenté de venir en aide aux nécessiteux. Poussé par une charité prévenante, il a fait construire un hospice pour venir en aide aux voyageurs en danger qui franchissaient le col. Il répondait à un besoin réel, vital.
Aujourd’hui quel est le plus grand besoin vital chez nous en Europe ? Le sens de Dieu ! Quel passage devons-nous franchir ? Celui de passer de l’humain au divin ! Je vois trois cols comme au Grand-Saint-Bernard…
• Le col de Fenêtre qui fait passer du visible à l’invisible. Voir la création avec les yeux et admirer, avec le cœur, la bonté du Créateur tout en rendant grâce. Respecter la nature par amour de Dieu qui nous offre tant de beauté. Au sommet de la création, voir un frère, une sœur et y reconnaître le Christ.
• Le col des Bastions qui fait passer du superficiel à l’essentiel. Ne pas rechercher le paraître mais découvrir « le sens du ciel » : la vérité de notre être, fait pour aimer et vivre dans la paix du cœur.
• Le col des Chevaux qui fait passer de l’éphémère à l’éternel. La vie sur terre est éphémère, nous sommes sur un col. Jésus ressuscité est le passage, « la Pâque » qui nous conduit sur l’autre versant, celui du bonheur éternel qui dépasse toute imagination.
L’amour seul demeure, parce que Dieu est Amour. Ainsi les actes, si petits soient-ils, accomplis par amour, ici et maintenant, deviennent des instants d’éternité.
La première rencontre du groupe Eveil à la foi a eu lieu dans la chapelle de semaine de Vouvry. De jeunes enfants entourés de leur maman et papa, ainsi que du pasteur Didier Wirth et de Christophe Allet y ont participé. Et j’y ai été gentiment invitée.
Il faut se mettre un peu de biais devant ce texte pour ne pas avoir la vue troublée par l’impression « vu et connu », depuis l’interpellation « bon maître » jusqu’au fameux chameau et son impossible voyage ! Se décaler et laisser émerger deux questions : « Que dois-je faire ? » et « Mais alors qui ? »
Une semaine vraiment pas comme les autres ! Près de 1000 km parcourus de nuit, en car, un campement sous tente dans le « village des jeunes » du sanctuaire, une semaine de vie communautaire, de rencontres avec les pèlerins malades, de célébrations, de vie dans un lieu où viennent se recueillir près de 6 millions de visiteurs par année !
Le 11 août 1949, Maurice Tornay était assassiné en haine de la foi près du Col du Choula, dans la province du Yunnan, à la frontière entre la Chine et le Tibet. Pour la Fondation qui perpétue sa mémoire, 75 ans, c’est l’occasion d’un jubilé !
Par Les amis de la Fondation Maurice Tornay | Photo : DR
Septième enfant d’une famille de paysans, Maurice Tornay est né le 31 août 1910 à la Rosière. Il a entendu très tôt l’appel de Dieu à devenir prêtre. Fidèle dès l’adolescence à la confession et à la communion ainsi qu’à la récitation du chapelet, cet enfant doué manifeste cependant un caractère affirmé et difficile. A 21 ans, après des études au collège de Saint-Maurice, il entre chez les chanoines du Grand-Saint-Bernard, pour, écrit-il « correspondre à [s]a vocation qui est de quitter le monde et de [se] dévouer complètement au service des âmes, afin de les conduire à Dieu et de [se] sauver [lui]-même ».
L’appel de la mission. – A la fin des années 20, la Société des Missions étrangères de Paris (MEP) cherche des renforts et sollicite l’appui des chanoines du Grand-Saint-Bernard. Ils pourront ainsi mettre à profit leur expérience de la haute montagne et ériger des hospices au passage des cols les plus difficiles. Les premiers chanoines partent en 1933. Ils seront rejoints, en 1936, par les chanoines Cyrille Lattion et Nestor Rouiller, ainsi que par le jeune Maurice Tornay. Maurice est encore séminariste quand il quitte l’Europe. De 1936 à 1938, il doit achever sa formation et apprendre le chinois et le tibétain. Il est ordonné prêtre le 24 avril 1938. Jusqu’en 1945, il est chargé du probatoire de Houa-Loupa, un « petit séminaire » où l’on dispense un enseignement chrétien à des enfants chinois ou tibétains.
Yerkalo, le temps des persécutions. – En 1945, le père Emile Burdin, curé de la paroisse de Yerkalo décède. Il faut lui trouver un successeur capable de relever le défi d’un poste à grande valeur symbolique, puisque le seul à être implanté sur le territoire tibétain. C’est aussi le plus exposé de la mission : à l’isolement – le confrère le plus proche est à huit jours de marche – s’ajoutent les persécutions ourdies par les lamas. C’est Maurice qui est choisi. Comme ses prédécesseurs, il sera rapidement en butte aux persécutions auxquelles il résiste avec courage et détermination. Chassé par la force, en janvier 1946, il tentera en vain de réintégrer sa paroisse où, comme il l’écrit : « De vieux chrétiens attendent anxieusement une dernière absolution, une dernière communion. Qui la leur donnera ? »
En désespoir de cause, il tente le voyage de Lhassa, capitale tibétaine, pour rencontrer le Dalaï-Lama. Conscient du danger, mais prêt à mourir pour ses paroissiens, il se met en route, mêlé à une caravane de marchands chinois, le 10 juillet 1949. Démasqué après 17 jours de marche et contraint de revenir sur ses pas, il tombe dans une embuscade tendue par les lamas et meurt assassiné avec son serviteur Docy, le 11 août 1949.
Il est d’abord enterré dans les jardins de la mission. Vingt-huit ans plus tard, les chrétiens de Yerkalo, qui le considèrent comme leur martyr et n’ont pas cessé de le vénérer, récupèrent ses restes et ceux de Docy. Tous deux reposent désormais dans le cimetière de ce qui fut l’un des postes les plus difficiles de la mission du Tibet. Considéré par l’Eglise comme martyr, Maurice Tornay a été élevé au rang de Bienheureux par Jean-Paul II le 16 mai 1993.
Grande fête du Jubilé Maurice Tornay
Dimanche 20 octobre 2024 à Orsières : 9h, procession de la gare d’Orsières à la salle de gym de la Proz, avec le clergé, les chorales, les fanfares, les scouts et les fidèles. 10h, messe chantée (150 à 200 chanteurs) sous la direction du compositeur Damien Luy. Fête populaire sur place.
Aller vers les périphéries, facile. Belle profondeur de la part du pape François. Qui n’a pourtant pas fait l’unanimité parmi nous. Comment ? Quitter nos églises ? Déserter nos paroisses ? Là où Dieu se trouve ? Je sais, je caricature, mais seulement un peu. Le fait est que ces populations me dérangent… J’ai donc de la peine à rejoindre ces périphéries, surtout celles d’à-côté. Ou alors celles du bout du monde, celles dont je ne vois pas la misère, et qui sont tellement plus exotiques. Je caricature toujours ? Est-ce que je préfère construire un puits au milieu du Sahel ou nourrir une femme de ménage d’ici ? Et puis, les ONG s’en chargent très bien à ma place.
Que ces organisations soient plus efficaces que moi, cela se confirme tous les jours. Mais la charité est-elle le seul message ? Il est vrai que parler d’incarnation, de salut, de résurrection à des ventres vides ne passe pas forcément. C’est donc à l’Eglise d’endosser cette mission, qu’elle a reçue du Christ, en complément de la charité : Allez, de toutes les nations faites des disciples (Mt 28 : 19). Mais y suis-je préparé ?
De nos jours, les formations incluant un tant soit peu de religion disparaissent sous les coups de boutoir du politiquement correct. Plus rien à l’école, très peu dans nos familles. Et nos églises ? Ce sont pourtant de vraies bandes dessinées de KT : vitraux de l’histoire des Saints, chemin de croix, statues de la Sainte Famille. J’entends vos murmures : les textes sont souvent en latin. Et alors ? A la grande époque des cathédrales, seuls quelques lettrés pouvaient les déchiffrer. Et ce n’est pas à eux que ces bandes dessinées étaient destinées. Le latin n’était donc pas un obstacle.
Je dois en fait apprendre à refaire parler les images… Mais moi qui fréquente cette église au moins une fois par semaine, de quoi je me souviens ? Suis-je en mesure de décrire ce que je côtoie si souvent ? Cette formation ne me serait-elle pas aussi nécessaire ? Bref, transformer les murs de l’église, bâtiment, en centre de formation de la périphérie ne serait-ce pas une bonne idée ?
Les prisons congolaises sont malfamées : mouroir, violations des droits de l’homme, malnutrition, tortures… Mais parfois, la vie chrétienne découverte à la Prison centrale de Bukavu redonne espoir et sourire à certains détenus. Alfred Munkegere, catéchiste et membre de l’aumônerie avec l’abbé Adrien Cishugi, témoigne de sa rencontre avec le détenu Munyaka Ndjale.
Par Alfred Mukengere, catéchiste de l’aumônerie à la prison centrale de Bukavu | Photos : José Mittaz
Un samedi de mars à 13h30. La cour centrale de la prison de Bukavu est moins remplie que d’habitude. Beaucoup de détenus sont dans leurs cellules à la sieste. Lorsque nous demandons à voir Ndjale, les agents de l’ordre – des détenus ayant reçu cette fonction – partent à sa recherche, mais en vain : il n’est ni dans sa cellule, ni dans la cour. C’est finalement vers les douches que les agents le trouveront. La cinquantaine, teint noir, avec une calvitie et une dent arrachée, l’ancien chef rebelle des groupes armés Maï-Maï arrive mouillé, en singlet, culotte et babouches : « J’étais au boulot et je n’ai pas eu le temps de me changer », s’excuse-t-il en arrivant. Depuis deux ans, Munyaka Ndjale a fait le choix de soigner et laver les détenus atteints par une maladie cutanée qui crée des démangeaisons et des plaies sur tout le corps : le Kiguci, plus connue sous le nom de la variole du singe (Mpox).
« La vie carcérale est difficile. Mais cela dépend comment tu la vis. Après mon baptême en 2020 ici à la prison, je ne suis pas devenu lecteur, garde paix ou choriste, mais j’ai opté pour le ministère de la Caritas. C’est là que j’ai trouvé ma vocation. Je me charge de soigner et de laver tous les détenus qui souffrent du Kiguci. Moi je suis kada (commandant), et le premier kada (commandement), c’est l’offrande. Je préfère partager ma vie pour une cause commune, que de la vivre pour un bonheur personnel. »
Avant son baptême, Ndjale était un opposant farouche à la vie chrétienne. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) était son premier ennemi. Pour lui, tous les chrétiens étaient des personnes dénuées de patriotisme. Et c’est finalement en prison, après six ans d’incarcération, qu’il découvre ce que signifie être chrétien.
« Moi-même, je te le dis, je n’avais jamais eu envie de devenir chrétien. Chaque fois que j’entendais parler des chrétiens, je les pourchassais ; certains mouraient, d’autres se cassaient les pieds dans la fuite. Ceux qui étaient pris captifs, je les tabassais comme si l’Etat n’existait pas. Ici en prison, durant les six premières années, j’étais un opposant farouche à l’abbé Adrien. Je dois avouer que Satan m’enchaînait. Je ne savais plus où j’en étais. Mais Dieu m’a envoyé son travailleur : l’abbé Adrien. Il a commencé par m’apprendre des choses, puis je suis allé à la catéchèse chez Alfred et finalement j’ai cru. Je crois que c’est Dieu lui-même qui est venu dans ma vie. »
Inimaginable ! Un an après son baptême, Ndjale a été sollicité par des détenus catéchumènes pour devenir leur parrain. Cet ancien recruteur et chef rebelle Maï-Maï devient parrain pour les catéchumènes. Mais comment est-ce possible ?
« Je suis fier d’être devenu parrain de baptême, alors que j’avais commis tant de crimes dans ma vie : j’ai beaucoup versé le sang, j’ai volé les choses d’autrui, j’ai violé des femmes. Mais curieusement, Dieu lui-même a envoyé des détenus catéchumènes vers moi et ils m’ont choisi comme parrain. Je considère que c’est un message de Dieu pour moi : il veut que je sois celui qui porte la bonne nouvelle aux autres, un signe pour les autres. »
Le baptême a changé la vie de Ndjale : il a choisi d’apprendre à être libre, même en prison.
« Depuis que je suis chrétien, je me sens libre. Même si je meurs maintenant, je dois aller au Ciel. Avant je n’étais pas libre, tout le temps préoccupé par le fait de ne pas enfreindre les conditions pour survivre. Mais aujourd’hui, je vis sous la protection du Seigneur, Sauveur de ma vie. Ici en prison, deux choses me font souffrir : je mange mal et je dors mal. Mais intérieurement, je me sens libre, fier et heureux.
Outre la liberté, la vie chrétienne m’a fait deux grâces : la sagesse et la valeur de l’homme. Avant, je ne pouvais pas accepter que quelqu’un me touche dans l’œil sans que je ne morde son doigt. Mais aujourd’hui, quand on le fait, je me tais. Incroyable ! Souvent j’en ris et je me demande si c’est moi ou si c’est une autre personne ! Mais j’en suis fier. La vie chrétienne m’a aussi appris la valeur de la personne humaine, quels que soient son origine, son ethnie, sa race, sa forme. »
A la fin de son incarcération, Ndjale souhaite continuer à vivre de l’Evangile et à le partager, par-delà les frontières ethniques et les lignes qu’il considérait comme ennemies.
« Si Dieu peut écouter ma demande, je le supplie de faire de moi la personne qui ira évangéliser mes frères Babembe et Rwandais qui sont à la maison, afin qu’ils sachent qui est Dieu. Parce que verser le sang n’a aucun intérêt. En reconnaissant qui est Dieu, nous aurons la paix. Une fois j’ai lu sur un calendrier ici à la chapelle : « Baptisés et envoyés ». Depuis ce jour, j’ai compris que je deviendrai missionnaire. »
La catéchèse pour les adultes est une des activités de l’Aumônerie catholique de la prison centrale de Bukavu. Elle est organisée chaque mercredi pour les catéchumènes qui se préparent à recevoir les sacrements ainsi que chaque samedi pour toute la communauté chrétienne de la Prison.
A l’heure où vous recevez ce témoignage, Munyaka Ndjale vient d’être libéré de prison. Pour lui, une nouvelle vie commence.
Le catéchiste Alfred remet la Bible et un chapelet à chaque nouveau baptisé.Les baptêmes ont été célébrés lors de la veillée pascale dans la cour centrale de la prison, sous une pluie diluvienne.
Invitation
A l’occasion du Mois de la Mission Universelle qui est centré cette année sur la solidarité avec les chrétiens de la République Démocratique du Congo, la paroisse de Martigny vous invite à une soirée missionnaire proposée en collaboration avec l’association Amis de Bukavu dont le site vous propose des manières concrètes de soutenir des projets au service de la vie (www.amisdebukavu.com) :
vendredi 11 octobre à 19h30 à Notre-Dame-des-Champs.
Cette soirée sera animée par l’abbé Adrien Cishugi, aumônier de la prison centrale de Bukavu, et le chanoine José Mittaz. Soyez les bienvenus à cette soirée de témoignage et de partage avec la présentation d’un nouveau film sur la vie chrétienne à l’intérieur de la prison de Bukavu.
Au fond, ce que nous transmet le Christ au travers de son message n’est-il pas essentiellement une proposition de son Père et notre Père, d’aimer et de se laisser aimer ?
Ce message a été considérablement alourdi et compliqué par ceux qui ont rapporté les faits et les paroles de Jésus en tentant de les articuler avec le judaïsme et son prophétisme. Ainsi a-t-on attribué au Dieu dont Il nous parle des comportements et des exigences envers nous qui ont masqué le sens profond de ce qu’Il nous propose.
Ce Dieu immense, créateur d’un Univers qu’Il habite et anime avec une générosité sans limites, est la source de l’Amour et de tout ce qu’il génère de beau, de bon, d’harmonieux. Après avoir été durant des millénaires interprété en termes humains, lorsque « les temps furent accomplis » et que l’évolution humaine permettait enfin de le comprendre en Esprit et en Vérité, Il s’est incarné dans Celui en qui « Il a mis tout son Amour », Jésus le Christ, afin que cet Amour nous soit annoncé, expliqué et puisse pénétrer nos vies.
Cet Amour, qui éclaire, colore et fait vraiment vivre toute chose, ne s’impose jamais ! Il est une proposition (« je me tiens à la porte et je frappe et SI quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte j’entrerai chez lui »). On ne peut forcer qui que ce soit à aimer, seule la Grâce peut inspirer ce sentiment, que l’on soit croyant ou non…
Nous avons été élevés avec tout un catalogue de conduites à tenir si nous voulons être « sauvés », avec en prime la contribution du sacrifice du Christ pour racheter notre péché existentiel ou les péchés de nos vies.
Or le seul péché qui ne peut être remis, nous dit le Christ, est celui contre l’Esprit, soit le fait de refuser l’Amour ; ce faisant nous nous mettons hors-jeu de cette histoire d’Amour qu’est la vie en Dieu et nous nous punissons nous-mêmes ! En fait, Dieu n’y est pour rien : nous ne faisons que refuser sa proposition !
Dans la mesure où nous l’acceptons, la vie prend une autre tournure : l’Amour transforme notre visage, nos pensées et nos actions comme ceux de l’autre et tout prend une coloration différente.
Le discernement qui s’en inspire n’est-il pas de voir et de comprendre, au travers du prisme de l’Amour, les faits de la vie quotidienne et les comportements d’autrui comme de nous-mêmes et de tenter de penser et d’agir dans cette perspective ?
Alors accueillons cette proposition de Vie telle que le Christ nous l’a enseignée en tentant de la comprendre et de la vivre dans son sens originel, avec l’aide de Son Esprit !
Zsuzsana Molnar est une artiste d’origine hongroise née à Lausanne en 1967. Elle a un fils et vit à Martigny depuis 2020. Pleine de force et de douceur, elle a traversé une existence semée d’embûches. En 2016, elle reçoit un mystérieux appel intérieur qui l’enjoint de peindre…
La communauté des sœurs de la charité de Sainte Jeanne-Antide Thouret, dans laquelle a œuvré durant 24 ans Sœur Anne-Cécile Moullet – décédée au début de l’été – se situe dans un quartier populaire de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Une action soutenue par plusieurs paroisses de la Broye.
Jésus pose cette question, abrupte et intime, à ses disciples (Cf Mc 8, 29). Dans ce texte, nous avons la réponse de Pierre : elle nous est familière, trop peut-être… Mais qu’en est-il des autres disciples ? De nous aujourd’hui ?
Désireuse d’élargir son champ d’activités en couvrant tout le canton, l’organisation Caritas a ouvert une permanence à Estavayer. Une extension qui va dans le sens du « mariage » de l’action diaconale avec le service « Solidarités » de l’Eglise fribourgeoise.
La Bibliothèque du Vicaire (devenu curé) est une grande ressource pour tous les âges et les différentes phases de la vie. Celle-ci est constamment actualisée et de nouveaux ouvrages font leur apparition régulièrement.
Peut-être que durant cet été, certains parmi vous ont suivi avec attention différents événements sportifs, avec par exemple en football, l’Euro 2024, en cyclisme, le Tour de France ou encore les JO de Paris.
« Vous comprenez, mon Père, mes enfants n’y voient que des vieux, à la messe. On préfère venir chez vous ! » Aveu assumé de parents lorsque je leur demande innocemment d’où ils viennent…
Ça me donne à réfléchir. Et donne d’autant plus de sens à prendre soin des « célébrations pour familles » afin que les petits, moyens, jeunes ados, puissent communier… à leurs contemporains. Sans compter que bruits, tétées inopinées et balades intempestives à deux ou quatre pattes dérangent les aînés… qui se plaignent de ne plus en voir, des bambins, à la messe ! On nage en plein paradoxe.
Alors, nos paroisses, des « Eglises pour les vieux » ? C’est comme ça. Mais c’est aussi prendre soin des aînés que de maintenir des messes le dimanche matin, même si le regroupement de communautés les invite à se déplacer de quelques kilomètres… non sans maugréer. Esprit de communauté ou confort perso avant tout ?
Cependant, catéchumènes et jeunes avec ou sans parents fréquentent nos « messes en familles » même la semaine (eh oui, il fallait oser !) : un franc succès en pleine expansion… dans certaines régions. Y sont invités les aînés, pratiquants habitués qui – sans surprise – boudent l’affaire… « Trop brouhaha » (parole d’un octogénaire). L’intergénérationnel « sauvera le monde », vraiment ?
Nous partons à la découverte d’un « homme de Dieu », l’abbé Etienne Raboud, originaire de Choëx. Petite rétrospective avec l’abbé Jérôme Hauswirth, originaire également de Choëx !
L’allongement de l’espérance de vie a changé le visage de la population.
Souvent, nos assemblées dominicales ou de semaines sont suivies en majorité par des personnes vieillissantes. Ce phénomène se voit aussi au niveau de l’organisation des paroisses. Allons-nous vers une Eglise de retraités?
Par Calixte Dubosson | Photos : Flickr, Pxhere, DR
Le XXe siècle a été le théâtre de plusieurs révolutions démographiques. Le premier constat est celui de la baisse de la mortalité à la naissance ainsi qu’une baisse générale de la fertilité. Mais le fait le plus marquant est celui de l’allongement de l’espérance de vie, qui a totalement changé le visage de la population en Suisse. Ceux qui bénéficient de la retraite sont de plus en plus nombreux et il est de plus en plus courant que certains ou certaines atteignent l’âge plus que respectable de 100 ans. Avant de parler des conséquences de cette évolution, parlons d’abord du sens et de la valeur de la vieillesse.
Les bienfaits de la retraite
Ceux qui touchent leur retraite sont souvent libérés des soucis de la rémunération, des contraintes liées à la pression des échéances et de la hiérarchie, de la compétition et de l’exigence de performance. Ils sont incités à se réengager dans la société, selon leurs convictions, leurs charismes et les appels de leur foi. Ils perçoivent mieux leur authentique aspiration à « être » plutôt qu’à « faire ». Bref, ils peuvent faire des choix, libres et ouverts, sur l’utilisation et la gestion de leur temps. Ainsi, leur existence s’ouvre sur une période plus apaisée et sur la possibilité de comportements plus naturellement bienveillants, modestes, gratuits et notamment à l’écoute attentive de ceux que la vie place sur leur chemin. Evoquons aussi d’autres valeurs que les Ecritures soulignent.
Les aînés dans la Bible
Ouvrons donc la Bible pour mieux comprendre le sens et la valeur de la vieillesse. Le livre du Lévitique s’exprime ainsi : « Tu te lèveras devant ceux qui ont des cheveux blancs, tu honoreras la personne du vieillard, c’est ainsi que tu révéreras ton Dieu. Je suis l’Eternel. » (Lv 19.32) Plusieurs aînés entourent la naissance de Jésus : Zacharie et Elisabeth avancés en âge donnèrent naissance à Jean-Baptiste, le précurseur. Siméon « vivait dans l’attente du salut d’Israël ». Anne, la prophétesse âgée de 84 ans, « ne quittait jamais le Temple où elle servait Dieu nuit et jour par le jeûne et la prière » (Lc 1.37). Voilà qui démontre clairement que les personnes âgées ne sont ni au chômage, ni exclues du ministère ! Il n’y a pas d’âge limite pour le service du Seigneur.
Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel.
Les aînés dans l’Eglise
Et en Eglise, qu’en est-il ? D’une manière positive, la sagesse des aînés, leur spiritualité propre, leur témoignage montrant avec simplicité le plus souvent qu’il est possible de tenir dans la foi une vie entière, d’aborder sa propre fin de vie dans un état d’esprit apaisé et confiant, voilà autant de traits qui sont authentiquement et spécifiquement associés à l’édification du corps ecclésial et à son rayonnement au sein du monde actuel. A ces considérations d’allure spirituelle, il est normal d’adjoindre des constatations de bon sens. Les personnes âgées représentent une part essentielle du « public » chrétien actuel. Que deviendraient nos célébrations dominicales si, par hypothèse absurde, on en retirait impérativement tous les fidèles de plus de 60 ans ? Qui resterait-il dans nos grandes nefs ? Le même raisonnement par l’absurde pourrait être aussi appliqué à nos services ecclésiaux, au plus local, mais aussi sur le plan régional voire diocésain. Que deviendrait l’Eglise sans tous ces bénévoles qui la font voir, qui la font vivre ? Et parmi ces généreuses âmes, quelle est la proportion des personnes retraitées et généreuses de leur temps libre ?
Témoignages
Il est temps de donner la parole à ces aînés engagés dans la pastorale. Sara, dans la septantaine, s’occupe de la décoration florale de son église. Elle témoigne : « Dans ce service d’Eglise qu’est la « décoration florale », ce qui rend cette activité valorisante c’est qu’elle permet à la fleuriste de mettre en valeur les textes de la liturgie tout en aidant la communauté paroissiale à prier. Cette tâche est variée et laisse de la place à l’imagination grâce à la richesse des temps liturgiques : comment exprimer la joie, la douleur, l’espérance ? Le choix des fleurs et de leur couleur, les végétaux et les accessoires qui les mettent en valeur donnent à la composition florale une place de choix dans la liturgie qui contribue à la beauté de la célébration. Nous devons avant tout rechercher la simplicité pour donner au bouquet le vrai sens de la louange, c’est ce qui nous différencie des fleuristes professionnelles. »
Viviane, préretraitée, participe à la vie de sa paroisse comme chanteuse dans sa chorale, lectrice et présidente du conseil de communauté. Elle nous explique le pourquoi de son investissement : « Ma soif de connaître Dieu m’a conduite sur le chemin des notes de musique et des accords de dièses et de bémols liturgiques. Ma foi a fait de grands pas en m’engageant à la lecture de la parole jusqu’à porter ma paroisse avec fierté en acceptant d’en devenir présidente du conseil de communauté. Une source d’enrichissement, de prières, de partages et de rencontres. »
Où sont les jeunes ?
Les retraités sont conscients qu’ils ne sont pas éternels. J’avais, en son temps, surpris un septuagénaire qui faisait partie du comité d’organisation de la patronale de son village interpeller un adulte dans la quarantaine. Il lui faisait remarquer que la moyenne d’âge de ce comité frisait la soixantaine. Il devenait donc urgent de penser à la relève. Et c’est là le problème fondamental. Il ne touche pas seulement les paroisses, mais aussi l’ensemble de la société. Pour preuve, la difficulté de trouver des candidats pour les élections communales en Valais. Un parti a même mis une annonce dans un journal en promettant aux intéressés un temps de travail rémunéré de 15 % ! D’autre part, les municipalités valaisannes, inquiètes quant au renouvellement de leurs autorités communales, ont lancé dans tout le canton, une campagne de recrutement intitulée « Prends ta place ! ».
La civilisation des loisirs
Comment en est-on arrivé là ? La réponse ne serait-elle pas dans l’avènement d’une société dite de consommation ? La dernière voiture, le dernier smartphone, le dernier parfum d’une grande marque, la dernière veste de telle boutique à la mode, la société de consommation envahit nos chaumières depuis des décennies. Notre société moderne semble s’accomplir dans cette soif effrénée de produire et de consommer et ce, pour le soi-disant grand bonheur de tous !
Il faut ajouter aussi l’émergence d’une autre société, celle du divertissement. Il est bien difficile de faire le tour de toutes les possibilités de loisirs qui sont offertes chaque semaine, en vue du week-end, par les offices du tourisme, de la culture et du sport. On croule sous la panoplie des manifestations de tout genre qui invitent à promouvoir le bien-être et le plaisir de chacun. « Prenez soin de vous », cette expression moderne servie à foison lors des fins d’émission ou de reportage TV montre bien que l’on s’éloigne de l’idéal chrétien qui est de donner sa vie pour que l’autre vive !
Enfin, en ce qui concerne notre Eglise qui est en passe de devenir une Eglise de retraités, il est important de souligner que si le monde change, l’Eglise aussi. Les jeunes chrétiens préfèrent un engagement à l’image du flash photographique. Ils sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) mais ils ne vont pas pour autant s’engager dans un conseil de paroisse qui exige un suivi sur le long terme.
L’avenir appartient à Dieu et il se pourrait bien que ceux et celles qui sont étouffés par cette civilisation des loisirs découvrent qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ; que la générosité et le don de soi sont des valeurs qui épanouissent, rendent heureux, les autres et soi-même.
Les jeunes chrétiens sont d’accord de se réunir par millions lors des JMJ mais ne s’engageront pas pour autant dans un conseil de paroisse.
Vie montante
Le Mouvement chrétien des retraités (MCR) est un mouvement d’action catholique créé à l’initiative de laïcs retraités et au service des retraités.
La retraite est une période d’une trentaine d’années environ.
La mission du MCR est d’aider les retraités à bien vivre cette étape. La retraite peut être un temps d’enrichissement, d’approfondissement personnels et d’engagement au service des paroisses. Il en existe dans tous les cantons romands.
Communauté paroissiale aux mille couleurs,
Qui révèle le visage du Dieu Amour,
Dans la spontanéité et la curiosité des enfants,
Ouvrant leur cœur à Jésus,
L’accueillant comme un ami.
Fêter les jubilaires de mariage est une tradition dans nos paroisses. Une fois par année, les couples qui ont un jubilé de mariage sont bénis pendant la messe paroissiale. Après six années à l’organisation, André et Anne-Marie Premand passent la main à Marianna et Domenico Micale. Eux-mêmes mariés, et jubilaires cette année, ils ont accepté de répondre à nos questions.
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