Mourir c’est naître à la vie

Nous n’avons qu’aujourd’hui pour grandir dans le pardon Pour nous laisser emplir de la seule Présence Qui, dans un cœur à cœur rempli de silence, Nous révèle que toute mort est nouvelle naissance,  Pour que tombe le masque de la toute-puissance, Et que la lumière d’en haut brille dans le regard
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Il suffira d’un signe…

Texte et photos par Pierre Moser

Gnostique, moi ? Peut-être… un peu. En tout cas suffisamment pour regarder certains colifichets de haut. Ces reliques, objets de superstition, m’ont toujours paru d’un autre âge. Je ne les utilise donc pas pour affermir ma foi… Mais voilà, sauf si ma mémoire me joue un tour des plus pendables, je crois, moi aussi, sans avoir vu (cf Jn 20 : 29).

Certes, cette foi m’a été donnée, mais je l’ai aussi façonnée et consolidée à l’aide de signes. Quels signes ? C’est quoi ces signes ? La définition qui me parle le mieux est celle d’un « reste ». Plus qu’une pure traduction du latin reliquiae, elle désigne quelque chose qui a résisté au temps. Au temps qui lui était normalement imparti. Et qui me parle, qui m’inspire. Les restes de construction romaine, même si leur survie est surprenante, ne sont rien d’autre que des empilements de cailloux morts. Les signes vivants sont, eux, beaucoup plus impressionnants.

L’Eglise en est un. Plus de deux mille ans que les humains essayent de la détruire, de bonne ou de mauvaise foi. Et pourtant elle est toujours debout. Ni plus ni moins abimée qu’à ses débuts. Sous des formes bien différentes au cours des âges. Avec des soucis en rapport avec la société dans laquelle elle s’insérait. Catacombes pour se cacher des bourreaux, chevaliers pour jouer les bourreaux, sécularisation pour rendre à César ce qui est à César. Un tel signe ne peut et ne doit pas être en mains humaines, c’est une évidence.

La résurrection en est un autre. Comme le dit si bien Paul, si elle n’existe pas, alors notre foi est vaine. Mais nous y croyons, et ce même après deux millénaires de tentatives de déconstruction. Un même événement qui, cependant, a été reçu de manière différente : les apôtres ont cru, les légionnaires, eux, ont oublié. Mais ni les uns ni les autres n’auraient pu l’imaginer a fortiori. La Bible, et je conclurai avec elle, c’est le « reste » qui a le plus défié le temps. Non pas son écriture, qui a été soumise aux capacités de l’homme, mais sa tradition orale millénaire qui a mené à une retranscription écrite juste avant le début de notre ère.

La différence entre ces signes qui me soutiennent avec ceux, un peu plus… charbonniers… est leur désincarnation. La Sainte Epine et le Saint Suaire ont des réalités bien physiques alors que mes signes sont un peu plus… abstraits… Mais ni vous ni moi n’avons participé, ni même assisté, à leur naissance. Heureux qui croit sans avoir vu.

Jeux, jeunes et humour – novembre 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi certaines fanfares se nomment-elles « Cécilia » ?
Vierge et martyre romaine, Cécile, fêtée le 22 novembre, est la patronne des musiciens. On raconte qu’avant d’être décapitée, elle aurait entendu la musique de Dieu. Par dérivation, on a donné le nom de « Cécilia » à certains corps de musique, en plus d’une célèbre chanson de Simon and Garfunkel.

par Pascal Ortelli

Humour

Un dimanche avant la messe, un paroissien croise M. le Curé et s’aperçoit qu’il a un pansement sur la joue. Le desservant lui explique que pendant qu’il se rasait, il s’était concentré sur l’homélie qu’il allait prononcer et qu’il n’avait pu éviter de se couper. Après la messe, le même paroissien va trouver le curé dans la sacristie. « Si je peux me permettre une petite remarque, M. le Curé, la prochaine fois, concentrez-vous sur le rasoir et coupez l’homélie ! »

par Calixte Dubosson

Des changements dans l’UP

Le Père Karol Garbiec, nouveau prêtre auxiliaire de l’UP La Seymaz.

Par Fabienne Dubouloz-Gigon, représentante de l’évêque 
Photo : DR

Genève, le 13 septembre 2023

Chères amies, chers amis, 
Mesdames, Messieurs, 
Bonjour, 

Je vous écris en commun pour annoncer des changements qui concernent vos deux unités pastorales, tant il est vrai qu’un travail en Région est vôtre depuis quelque temps déjà, ce qui nous réjouit énormément. Je profite de ce message pour vous remercier sincèrement de ce que vous mettez en œuvre pour cet ambitieux et beau projet pastoral. 

En juin dernier, je vous apprenais le départ de l’abbé Joël Akabgo, appelé par notre évêque à rejoindre l’équipe de prêtres in solidum de l’UP Mont-Blanc-Basilique Notre-Dame, en septembre 2023. 
Depuis, l’UP La Seymaz est en attente d’une nomination. 
Nous avons la joie de vous annoncer celle de l’abbé Karol Garbiec comme prêtre auxiliaire à 100% dès octobre 2023. 

L’équipe pastorale de l’UP La Seymaz sera ainsi composée de l’abbé Thierry Schelling, administrateur ; des abbés Sviatoslav Horetskyi et Karol Garbiec, prêtres auxiliaires ; de Mme Astrid Belperroud, assistante pastorale ; de Mme Sabrina Faraone, coordinatrice en catéchèse et de M. Etienne Schmelzer, bénévole. L’équipe pastorale continuera à favoriser une pastorale vivante et à être à votre écoute. 

L’équipe pastorale de l’UP Eaux-Vives-Champel, elle, est désormais composée de l’abbé Thierry Schelling, curé modérateur ; de l’abbé Thierry Fouet, curé in solidum et répondant de Sainte-Thérèse, de Mme Astrid Belperroud, assistante pastorale et de M. Franck Luzuy, bénévole. L’abbé Karol Garbiec continuera à rendre des services sur cette UP. 

Je remercie chacune et chacun pour votre engagement et vous redis toute ma confiance pour l’animation de la pastorale de vos paroisses. 

En vous souhaitant une année pastorale riche et fructueuse, je vous quitte avec cette invitation du Professeur François-Xavier Amherdt lors de sa leçon d’adieu, en mai dernier, et que je partageais dernièrement en Bureau pastoral : passer d’une « spiritualité de la nage », où nous comptons sur nos propres forces, à une « spiritualité de la planche à voile » que fait avancer le souffle de l’Esprit. 

Avec l’assurance de ma prière et de mon soutien fraternel

Lost in… translation des reliques

Carole Alkabes a retrouvé 250 squelettes disséminés dans toute la Suisse.

La photographe Carole Alkabes a sillonné la Suisse durant cinq ans à la recherche de ces saints martyrs chrétiens parés de riches soieries, de bijoux et de pierres précieuses. Une chasse au(x) trésor(s) qui interroge notre regard sur la mort à une époque où elle ne s’expose plus.

Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer

Comment avez-vous appris l’existence de ces martyrs « enluminés » ?
On m’avait demandé de faire une exposition dont le thème était la mort. J’ai d’abord mené une réflexion sur ma propre mort, mais je cherchais tout de même de l’inspiration pour cette exposition et une amie m’a parlé de ces fameux martyrs. 

J’étais loin d’imaginer que ce conseil allait devenir une formidable épopée qui me conduirait dans tous les cantons suisses, excepté Genève et Vaud… trop protestants pour ce type de reliques. (rires)

Vous avez d’ailleurs découvert des reliques dans des endroits totalement insolites ?
Complètement ! (rires) La plupart se trouvaient encore dans des églises et quelques-unes dans des musées par peur que ce précieux patrimoine ne se détériore. 

Par contre, j’en ai trouvé trois au fond de l’entrepôt de la cure de Porrentruy. Ils ont ensuite été transférés au Musée de l’Hôtel-Dieu (MHDP). 

A Soleure, les frères d’un couvent trouvaient ce squelette « démodé ». Ils l’ont monté au grenier et stocké avec, entre autres, les produits ménagers du couvent !

Qu’est-ce que cette relégation « au placard à balais » dénote-t-elle ?
Une mort devenue indésirable. Elle n’a plus sa place dans nos vies, mais c’est à mon sens une grave erreur. Ce langage primordial permet de s’interroger sur sa propre mort. C’est d’ailleurs aussi pour cela que le culte des martyrs a perdu de son attrait. Les paroisses étaient mal à l’aise avec ces squelettes exposés à la vue de tous. Ils les ont relégués derrière des panneaux en bois ou des tentures afin que les paroissiens ne soient plus « dégoûtés ». Bon, elles ne manquaient pas d’ouvrir le reliquaire le jour anniversaire du martyr pour inciter les paroissiens à faire des donations… (rires)

Plus prosaïquement, ces reliques servaient les intérêts religieux de l’Eglise catholique, autant que ses intérêts économiques… 
Oh oui ! En 1578, un ouvrier retrouve, par hasard, l’entrée de catacombes dans un vignoble, à l’extérieur de Rome. A cette même époque, la Réforme protestante est à son apogée en Suisse et l’Eglise catholique cherche à la contrer. Cette découverte est une aubaine. Les martyrs érigés en glorieux défenseurs de la foi servent à asseoir « la vraie foi ». Outre l’aspect religieux, ces reliques avaient une vraie valeur marchande. Un spécimen coûtait un an et demi de salaire d’ouvrier, sans compter les décorations qu’il fallait ajouter en plus.

La Garde suisse pontificale a aussi joué un rôle important dans l’acheminement de ces reliques en territoire helvétique… 
Elle était la parfaite commanditaire. En plus d’être rapide, ses rangs étaient formés de croyants. Dès lors, cette mission a été perçue par la Garde comme une vocation de protection de la Suisse contre la Réforme. Elle a même procédé à des levées de fonds afin de rapatrier le plus possible de ces reliques en Suisse. C’est la raison pour laquelle notre territoire en compte autant.

C’était donc un vrai coup de com’ de l’Eglise ?
Enorme ! D’ailleurs, le mot « authentique » vient de là. L’Eglise catholique, a créé des certificats d’authenticité pour ces martyrs, qu’elle joignait aux ossements. Ce certificat s’appelait « un authentique ». Par contre, personne ne peut dire avec certitude s’ils étaient « authentiquement » chrétiens. Ces derniers, comme les juifs et les païens, étaient enterrés dans les mêmes catacombes. Là il y a un os !

Capsula temporelle

Carole Alkabes, photographe exerçant son activité à Sainte-Croix a retrouvé 250 squelettes disséminés dans toute la Suisse. Elle a également découvert une boîte, appelée Capsula, servant à acheminer les ossements. Cette Capsula, encore scellée, était sur une étagère à l’Abbaye de Saint-Maurice. « Lorsque les ossements partaient de Rome, ils étaient emballés dans de la gaze individuellement, puis scellés avec le sceau du Pape. Ceux-ci étaient déposés dans la boîte avec un certificat d’authenticité, puis elle-même scellée avec la marque du pontife. » On ne peut aujourd’hui certifier que les squelettes étaient ceux de chrétiens, par contre on a pu déterminer « qu’ils datent d’une période comprise entre le IIe et le Ve siècle, leur sexe et qu’ils ne comportent jamais aucun os surnuméraire. Les squelettes sont complets avec parfois une réplique d’un os manquant en bois, en cire ou en plâtre ». Autre détail étonnant, les parures dont sont apprêtés les martyrs ne valent pas un clou ! « Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’or n’est que du métal doré et les pierreries du verre coloré », mais la valeur patrimoniale de ces martyrs est, elle, inestimable !

Pour découvrir ces martyrs aux parures os-tentatoires : Martyrs. Les reliques oubliées. Paru aux éditions Favre en 2018.

La translation des reliques est un processus ritualisé de déplacement des restes d’un saint ou d’objets saints depuis un lieu vers un autre.

Une première bénédiction des cartables !

Par Ludivine Perret-Gentil 
Photo : DDR

En ce dimanche 17 septembre, le soleil brillait autant à l’extérieur de l’église Sainte Thérèse qu’à l’intérieur, relayé par les nombreux enfants venus à la messe. Une fois n’est pas coutume, la plupart étaient venus avec leur cartable. En effet, tous ces écoliers portaient leur sac sur le dos pour le faire bénir en ce début d’année scolaire.

Bien qu’elle s’appelle « Bénédiction des cartables », il s’agit avant tout lors de cette cérémonie de bénir les enfants et le travail qu’ils vont accomplir tout au long de l’année. Elle vise à encourager les écoliers à vivre pleinement leur quotidien sous le regard de Dieu. A Genève, la Pastorale des familles organise et coordonne cette action spirituelle. 

Durant la célébration, des intentions de prière ont été lues par les enfants pour les encourager à se laisser guider par Dieu. Une pensée toute particulière a également été adressée aux enseignants et à toutes les personnes qui accompagnent les écoliers. Les enfants ont ensuite été rassemblés autour de l’autel puis le curé, Thierry Fouet, les a bénis solennellement. A l’issue de la cérémonie, les catéchistes ont distribué des badges « porteur de joie » à épingler sur les cartables ainsi qu’un dépliant.

« Nous avons choisi le thème de la joie, car comme le dit le pape François, la joie est la perle précieuse du chrétien. C’est elle qui donne de la saveur au quotidien et chaque enfant peut en être si aisément le messager. Nous indiquons la joie comme un antidote à tant d’anxiétés et dont le monde a grand besoin », précisent Anne-Claire Rivollet et Marie Montavont de la Pastorale des familles à Genève.

A cette fin, chaque enfant a reçu un dépliant avec des propositions mensuelles de partage et d’amitié, l’invitant à être attentif aux autres. Par exemple en septembre, les enfants étaient invités à avoir des attentions pour les nouveaux élèves de leur classe, en octobre, ils peuvent choisir d’être l’ange gardien d’un camarade de classe. Ainsi de septembre à juin, des petits défis variés et amusants les incitent à faire rayonner l’allégresse autour d’eux. 

Que ce bel élan nous inspire nous aussi dans notre quotidien professionnel et personnel. En cet automne flamboyant, prenons le temps de méditer cette phrase de Claude Reysz : « La joie est le soleil des âmes ; elle illumine celui qui la possède et réchauffe tous ceux qui en reçoivent les rayons. »

Puisse le Seigneur accompagner nos petits porteurs de joie… et de foi au fil de leur parcours scolaire.

Vitraux de Hans Erni, chapelle protestante de Martigny

Quelques nuages résiduels demeurent, mais le soleil est dégagé. Il semble que tout s’éclaire enfin.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Si Noé avait 600 ans au moment du déluge, Hans Erni n’en avait « que » 105 lorsqu’il a réalisé les cartons des trois vitraux de la tribune de la chapelle protestante de Martigny. Il s’agit des derniers d’une série de dix-sept baies commencée trois ans plus tôt.

Pour le maître verrier, l’Atelier Simon Marq de Reims, le défi est de traduire la peinture en verre. La tâche n’est pas aisée, les matières sont très différentes et dans le cas d’un vitrail, il convient de prendre en compte le soleil qui traversera l’œuvre (ou pas selon les jours). Nous ne pouvons que souligner la prouesse : la beauté des couleurs, les détails, les mouvements… transparaissent à travers ce vitrail nommé : Noé, le retour.

Le premier mouvement se trouve dans le ciel. Quelques nuages résiduels demeurent, mais le soleil est dégagé. Il semble que tout s’éclaire enfin.

Le second mouvement est l’accueil de la colombe par l’homme. La disposition des mains et des bras, l’inclinaison de la tête, l’échange de regards avec l’oiseau font partie des éléments qui concourent au partage des émotions de l’œuvre.

Un avenir plein d’espoir

Dans un reportage de la RTS effectué lors de l’inauguration des premiers vitraux de la chapelle, Erni explique qu’il souhaite aider à penser un avenir plein d’espoir. L’artiste veut permettre l’enchantement de l’âme en créant un lieu qui invite au recueillement et à la paix. 

La municipalité proposait de financer l’éclairage de l’extérieur du bâtiment. Léonard Gianadda, le mécène qui a offert les 17 baies, a proposé de plutôt réaliser un éclairage intérieur. En effet, ainsi qu’il l’explique dans un de ses Léoguide, si tout le monde ne rentre pas dans les églises, alors il faut « faire sortir le temps dans la rue en l’illuminant ». C’est un véritable cadeau de lumière qui est fait à tous les passants. En ce mois de novembre qui peut parfois être un peu triste, il vaut la peine d’aller se promener à la nuit tombée dans les rues de Martigny.

Une bulle de paradis?

Sobrement dressé au pied de la Vieille-Ville de Genève, l’Espace Madeleine situé dans le temple du même nom, se veut ouvert sur la ville. Depuis septembre 2020, deux ministres du culte se sont unis pour y proposer une «bulle de respiration au milieu de la semaine».

La rue du Purgatoire, non loin de la Madeleine. Celles du Paradis et des Limbes existaient aussi, mais les historiens ne s’entendent pas quant à leur localisation exacte.

Par Myriam Bettens 
Photos : Albin Salamin, notrehistoire.ch

L’un en blanc et vert, l’autre en noir et blanc. Le premier est catholique et le second protestant, côte à côte dans une même posture de recueillement. Les deux hommes sont amis avant d’être ministres du culte. Et c’est dans un même élan que Thierry Schelling et Emmanuel Rolland ont souhaité se retrouver chaque mercredi matin au Temple de la Madeleine pour une célébration œcuménique. Outre l’office du mercredi, le temple propose café, espace d’accueil public et expositions ouvertes aux touristes et personnes de passage dans le souhait d’ouvrir un lieu ecclésial au grand public.

Cette fin de matinée ne fait pas exception. Le temple bruisse de conversations, du tintement des tasses à café et du frottement de semelles des nombreux visiteurs sur la dalle nue du temple. Le vrombissement de la circulation pénètre par à-coups à l’intérieur de l’édifice, signe qu’un curieux vient de pousser la porte en bois sombre de l’entrée. « Nous sommes appelés à embellir le monde », déclare Thierry Schelling, le ministre catholique, en guise de salutations. Les murmures du temple s’éteignent. Même les voitures paraissent avoir entendu l’exhortation du prêtre. Elles semblent plus silencieuses.

Le prêtre invite la trentaine de personnes présentes à accueillir ce moment comme « une bulle de respiration au milieu de la semaine ». Le confrère réformé, Emmanuel Rolland, reprend le flambeau pour apporter le commentaire au texte de l’Evangile du jour. « Ce matin, j’ai rendu visite à un prêtre de la Fraternité Saint-Pie-X. Il affirmait que les catholiques romains se sont «  protestantisés  » », lance le pasteur, une lueur rieuse dans le regard. « J’ai donc appris que nous sommes tous les deux protestants… même si je suis un protestant pire que lui », ajoute-t-il encore à l’adresse de Thierry Schelling. Il avait sollicité une entrevue auprès de ce prêtre pour éclaircir la question des rebaptêmes de protestants au sein de la Fraternité. 

Or, ce prêtre lui assène « l’importance de la lettre » et de la validité de la formule baptismale, qui mal énoncée rend le baptême caduc. « Peut-être que les protestants sont un peu trop dans l’esprit et pas assez dans la lettre, mais on est rassuré par ce Jésus qui ne demande pas de certificats de baptême pour soigner ou délivrer », souligne Emmanuel Rolland. Ce Jésus-là distribue sa puissance de vie « sans paperasse » et sans séparer « les croyants des hérétiques en ne cherchant pas à construire une église avec le succès de sa prédication », au contraire « Il part, parce que d’autres ont besoin de lui, car Il n’est pas simplement à nous, mais aussi aux autres ». 

« Nous voulons reprendre les paroles qui nous rassemblent tous en tant que baptisés et certainement au-delà », annonce Thierry Schelling en se levant pour convier les participants à entamer un Notre Père chanté. A nouveau réunis face à la petite assemblée, les deux ministres prononcent alors une bénédiction à deux voix et quatre mains. Une fois l’aube et la robe pastorale retirées, plus rien n’est à même de différencier le protestant de l’autre protestant. Car à la Madeleine, la spiritualité peut se vivre sous de nombreuses formes et c’est également ce que souhaitaient les deux amis. « Nous désirions proposer un moment de parole libre et de partage », glisse Emmanuel Rolland en fourrant sa robe et son col à rabat dans un cabas. « Une bulle de respiration au cœur de la ville », abonde Thierry Schelling. Une bulle de respiration judicieusement située entre la Rue du Purgatoire, d’Enfer et de Toutes-Ames…

Près de chez nous, l’Abbaye Notre-Dame d’Abondance

En France voisine, dans le village d’Abondance, il est un bijou niché dans un écrin de verdure s’ouvrant sur un cirque de montagnes : fondée au 12e siècle par des chanoines issus de l’Abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, Notre-Dame de l’Assomption connaîtra grandeur et décadence avant de devenir le premier édifice savoyard classé au titre de « Monument historique » en 1875.
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Nos fleuristes au service de la prière

Le samedi 19 août, les fleuristes de nos paroisses se sont rencontrés à la cure de Choëx pour une formation. Certains sont déjà expérimentés, d’autres viennent de commencer ce service, tous ont à cœur de rendre nos églises belles et accueillantes pour les messes dominicales.
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Steve Perrinjaquet: Un Monsieur pompes funèbres épanoui

Pierre Périsset est l’un des personnages parmi les plus connus dans le landerneau broyard ! Un demi-siècle de règne à la tête des pompes funèbres locales, ça marque ! Celui qui dirige les Pompes funèbres Périsset à Estavayer et Verdon à Payerne, Steve Perrinjaquet, assume avec beaucoup d’entregent cette succession de « M. Pompes funèbres » dans toute la région broyarde. Et avoue qu’il a voulu exercer cette activité particulière.
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L’aventure d’une centenaire

Le parcours de Marguerite Blanchard (1898-1998) publié aujourd’hui sous le titre « Une vie rayonnante »*, reflète l’action extraordinaire de Dieu dans la vie ordinaire d’une enfant, d’une adolescente, d’une femme qui a choisi de placer sa confiance en Jésus, en toute circonstance.
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Le «Café deuil» ou… s’ouvrir pour moins souffrir

Une fois par mois, le troisième mercredi, deux femmes possédant un bagage d’« écouteuse » animent à Estavayer un « Café deuil ». Un rendez-vous où les personnes endeuillées peuvent venir s’ouvrir de leurs peines, chagrin, douleurs sans aucun jugement ni connotation religieuse. Un lieu « pour s’ouvrir afin de moins souffir ».
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Recevoir la confirmation «sur le tard»

La confirmation est un sacrement magnifique qui permet, en tant qu’adulte, d’affirmer en pleine conscience et de tout son cœur son appartenance à Jésus et à l’Eglise. Christelle a reçu cette marque d’amour du Seigneur récemment. Elle raconte ici comment elle se situe aujourd’hui comme chrétienne.

Par Christelle Gaist | Photos : DR 

A l’instar de beaucoup d’enfants des années 90 de la région martigneraine, j’ai suivi un parcours catholique relativement classique. J’ai été baptisée à quelques mois, puis j’ai été guidée vers la première communion à l’âge de 8 ans. Je garde de bons souvenirs de cette préparation avec tous mes copains de classe. 

Quelques années plus tard, la confirmation me fut proposée, sans vraiment m’expliquer en quoi celle-ci me serait « utile ». Je n’ai pas du tout grandi sur des bancs d’église et, même si certains membres de ma famille étaient croyants, leur rapport à la foi restait très intime : nous n’en parlions pas. Ma grand-mère paternelle m’invitait parfois à prier la Vierge Marie lorsque je me trouvais chez elle, mais tout cet univers m’était flou.

La confirmation était encore systématique dans les années 2000. Ma parade pour y échapper avait été de déclarer que je m’étais engagée sur ce chemin en vue des cadeaux matériels. C’était la vérité, car je n’y voyais aucune valeur, et encore moins spirituelle. Je ne savais alors pas que je m’assiérai pendant de longues années sur les précieux dons du Saint-Esprit, sur une communauté et des enseignements très riches. Mon adolescence et mes premières années en tant que jeune adulte m’ont cabossée. Déconnectée des enseignements chrétiens : j’ai commis des erreurs. J’ai essayé de développer mon identité dans des recoins plus ou moins sombres, sans grand succès. 

Ces dernières années, j’ai déploré, dans mon entourage proche, le fait que nous ne célébrions plus, à l’église, l’union de deux personnes ou l’arrivée d’un enfant. Il me manquait ces sacrements qui rythmaient nos vies. J’avais besoin de me sentir en famille, de resserrer les liens, d’officialiser les grandes étapes de la vie. J’ai décidé d’enlever la poutre logée dans mon œil et je me suis rendu compte que mon propre parcours comme catholique était inachevé. Il était temps pour moi d’avancer et de grandir dans mon rapport à Dieu. J’ai par conséquent contacté la paroisse de Martigny pour enclencher ce processus. 

De septembre 2022 à mai 2023, nous nous sommes retrouvés chaque mois en petit comité pour une rencontre chaperonnée par Jean-François Bobillier, animateur pastoral. Ce cheminement m’a ouverte à la beauté des évangiles, à la mystique des saints, et surtout à la joie d’être entourée d’autres catholiques. La cérémonie en elle-même et la journée qui l’a précédée ont été remplies d’amour, de lumière et de la présence de Dieu. 

La confirmation était un point de départ, une invitation à continuer à marcher vers Le Seigneur. Depuis une année, j’ai vécu beaucoup de premières fois. J’ai découvert avec enthousiasme la célébration de la Toussaint, les messes éclairées à la bougie du mois de décembre, le mercredi des Cendres, le dimanche des Rameaux, l’hospice du Grand-Saint-Bernard et j’en passe. J’ai participé à des messes magnifiques, j’ai visité des endroits splendides, j’ai rencontré des croyants pleins de sagesse. Ainsi, mes horizons se sont considérablement élargis. 

Les réseaux sociaux ont également joué un rôle d’évangélisation important dans ma conversion. Certains témoignages m’ont accompagnée alors que je trouvais mes marques dans la foi catholique. Par exemple, une interview déterminante a été celle de l’acteur américain Shia LaBeouf par l’évêque Robert Barron. LaBeouf s’est tourné vers le catholicisme en incarnant Padre Pio à l’écran. Dans cet échange avec l’évêque, LaBeouf mentionne son rapport à la prière du chapelet. Sa ferveur m’a donné envie de le prier à mon tour. 

Je peux dire aujourd’hui, qu’après avoir enfin saisi la main tendue de Dieu, que mon cœur s’est apaisé. Saint Augustin, mon saint patron, a écrit au Seigneur : « […] vous nous avez créés pour vous, et […] notre cœur est toujours agité de trouble et d’inquiétude jusqu’à ce qu’il trouve son repos en vous. »  

Je crois désormais vivre cette même sérénité que seul Dieu peut nous donner. Gloire à toi, Seigneur ! 

Sur Youtube : Bishop Barron Presents – Shia LaBeouf – Padre Pio and the Friars. Saint Augustin in Confessions, Livre 1, Chap. 1.

Lors de l’appel, pendant la cérémonie.

Caté-Connecté

Par Gérald Voide
Photo : Marie-Paule Dénéréaz

Un mois riche

Octobre 2024, un mois ecclésial intense. Ce sera la première session du Synode des Évêques sur le processus synodal ou comment cheminer ensemble qui intervient après toute une phase de préparation. En effet, « en octobre 2021, le pape François a convoqué tous les membres de l’Église catholique en synode, générant ainsi des centaines de milliers de réunions dans le monde entier. Les paroisses, les diocèses, les Conférences épiscopales…, se sont exprimés lors de cette première phase d’écoute et de partage, ce qui a été la plus grande consultation du peuple de Dieu jamais organisée ! » (tiré du site de la conférence des Évêques de Suisse)

Le mois d’octobre, traditionnellement, est aussi le mois de la mission universelle. Le thème 2023 est « Le cœur brûlant, se mettre en chemin ». Ces mots font écho à l’expérience des disciples d’Emmaüs (Luc 24, 13-35). Ils rencontrent le Ressuscité. Le cœur brûlant, ils deviennent messagers de la résurrection de Jésus.

« Le mois d’octobre est (aussi) celui du Rosaire, de cette prière répétitive, simple, profonde et belle. Elle nous apprend à contempler le Christ avec le regard de Marie, sa Mère. Tout comme Marie gardait dans son cœur les événements de la vie de son Fils, nous revenons encore et encore à ces mystères de Jésus qui transforment notre vie… Plus que notre seule vie, c’est la vie du monde qui est transformée par cette prière. » (Fr. Pavel Syssoev, op.)

Ensemble, dans la joie et la communion avec toute l’Église, prions pour le Synode et pour que le Christ soit toujours plus connu et aimé. 

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