Alors que d’après un rapport des Nations Unies de 2022 plus de 828 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde, la sécurité alimentaire reste un défi crucial pour l’avenir de l’humanité. Cette table ronde propose une réflexion approfondie sur les enjeux du droit à l’alimentation, en intégrant des perspectives globales et locales.
La Campagne œcuménique de Carême organise une table ronde autour du « paradoxe de la faim », le mercredi 2 avril à 18h30 à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), Chemin Eugène-Rigot 2, 1202 Genève.
Cette table ronde explorera notamment :
– Le droit à l’alimentation comme droit humain fondamental et les obligations des Etats pour garantir ce droit, avec l’expertise de Christophe Golay, Senior Research Fellow à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains à Genève.
– L’agroécologie comme solution durable face aux défis alimentaires et climatiques, avec un focus sur la République démocratique du Congo, présenté par Germain Nyembo Kasendue. Il est économiste spécialisé en agriculture, Coordinateur des programmes d’Action de carême en République Démocratique du Congo.
– La discussion mettra en lumière des initiatives concrètes, des solutions durables et des synergies possibles entre différents acteurs pour garantir un avenir où chacun aura accès à une alimentation suffisante, saine et durable.
… Pour « écouter » sainte Thérèse
Spectacle musical, Sainte-Thérèse : Ma petite voix, autour des textes de sainte Thérèse, écrit, interprété et mis en scène par Mathilde Lemaire.
Le jeudi 3 avril à 20h à l’église Sainte-Thérèse. Durée 1h20
Ce spectacle musical fait suite à la sortie en mars 2017 chez le Label ADF-Bayard d’un album autour de 13 poèmes de sainte Thérèse de Lisieux, interprétés par la chanteuse Mathilde Lemaire et le pianiste Bertrand Lemaire.
Ce spectacle propose plusieurs chants de l’album en fil rouge avec d’autres œuvres de variété et sacrées de compositeurs français contemporains de Thérèse (Fauré, Gounod, Saint-Saëns, etc.), des chants en partage avec le public, des lectures de poèmes et des anecdotes sur la vie de Thérèse Martin. Un diaporama de photo illustratif et quelques surprises musicales et visuelles seront aussi proposées.
Depuis le IVe siècle (temps de l’empereur Constantin), les chrétiens peuvent se rendre à Jérusalem, et surtout lors de la Semaine sainte, refaire le chemin que le Christ avait parcouru les jours précédant sa mort.
Le nombre d’événements violents à visée politique ou idéologique est en augmentation dans le monde depuis plusieurs années. Lors d’une conférence au Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC), le criminologue Ahmed Ajil a tenté de décortiquer les mécanismes à l’œuvre dans le processus de radicalisation vers la violence.
Ahmed Ajil.
Par Myriam Bettens | Photos : GTD, DR
Voiture-béliers, attaques à l’arme blanche, fusillades… Ces événements meurtriers sont en augmentation en occident selon les chiffres de la Global Terrorism Database (GTD), une banque de données recensant tous les faits de terrorisme dans le monde de 1970 à 2020. Ces actes meurtriers sont souvent menés sous couvert de justification religieuse ou idéologique, mais qu’est-ce qui pousse ces individus à la radicalisation vers la violence ?
Cette interrogation a fait l’objet des recherches d’Ahmed Ajil, docteur en criminologie à l’Université de Lausanne. Pour essayer de décortiquer les mécanismes qui mènent à la violence, il est allé à la rencontre de djihadistes, d’anciens d’Al-Qaïda, mais aussi de simples militants, en Suisse, au Canada et au Liban. Il était l’invité, courant février, du Centre intercantonal d’information sur les croyances (CIC) pour une conférence publique dans le cadre de la formation Divers-Cités, qui a pour but de « renforcer les compétences en médiation et en communication interculturelle, essentielles pour des interactions respectueuses et avisées dans des contextes de pluralité religieuse ».
Du positif dans la radicalité
« Le sujet est complexe, il faut donc garder certaines nuances », lance d’emblée Ahmed Ajil. Le conférencier, aussi chercheur à l’Université de Lausanne et spécialiste des questions de contre-terrorisme, de radicalisation et des violences politico-idéologiques en lien avec le monde arabe, affirme encore : « La radicalisation est un phénomène positif. La société a besoin de radicaux, car c’est souvent ces personnes qui changent le cours de l’histoire. Ce qui est problématique, c’est lorsqu’on instrumentalise une cause pour des intérêts idiosyncratiques ». Ses recherches de terrain ont démontré « le profond sentiment d’injustice » à la racine de toute mobilisation. Cette dernière passe par trois phases clés : l’identification, l’appropriation et la responsabilisation face à cette injustice. Toutefois, Ahmed Ajil décrit l’engagement vers la violence comme une étape ultérieure à celle de la mobilisation, qui requiert des facteurs additionnels de types contextuels, une disponibilité biographique et un « certain goût pour la radicalité ».
La religion ne fait pas tout
Pour le criminologue, la religion joue, certes, un rôle dans le passage à la violence. Elle apporte aux acteurs de ces violences un lexique religieux de légitimation, une identité et une mémoire collective, ainsi qu’une sacralisation des actes commis. Or, Ahmed Ajil souligne la dialectique constante entre le domaine politique et le religieux. D’ailleurs, il déplore une tendance à séparer ces deux pôles pour ne prendre en compte que le facteur religieux, alors que l’aspect politique est souvent le déclencheur de toute mobilisation. Egalement actif dans la recherche sur le contre-terrorisme, le conférencier estime aussi que cette lutte se focalise trop sur la prévention de l’acte lui-même. « On va chercher des signaux faibles d’une radicalisation potentielle et les personnes ou les groupes le plus facilement associés avec ces phénomènes-là [les communautés musulmanes, ndlr.] payent le prix d’un « surplus de sécurité » ». De plus, « cela réduit l’espace pour l’expression de l’indignation. Les gens ne s’engagent plus, car dès que l’on se mobilise dans un registre politique – avec en plus une identité musulmane – cela devient suspect. »
A l’appel de notre évêque et pour faire suite à la session diocésaine du 7 mai 2024 à Genève, toutes les personnes engagées bénévolement ou professionnellement en pastorale étaient invitées à répondre à l’interpellation « Osons le changement ! Et maintenant que faisons-nous ? »
A la mi-juin prochain, notre curé-modérateur, l’abbé Darius, marquera ses 40 ans de prêtrise lors de la messe dominicale à la collégiale. Il nous livre ci-dessous son témoignage sur ce parcours qui l’a conduit à la prêtrise.
Dans un ancien catéchisme, à la question de savoir ce que signifie « croire », on peut lire : « Croire, c’est tenir fermement pour vrai ce que Dieu nous a révélé et ce que l’Eglise nous apprend à croire. » Cette réponse est loin d’être fausse aujourd’hui encore, seulement, une telle foi est-elle utile et solide ? Je pense que croire est plus que tenir fermement quelque chose pour vrai, même si je n’en suis pas moi-même convaincu à 100 %.
Lorsque je crois quelqu’un, je lui donne mon cœur, car le mot latin « credere » (croire) est dérivé de « cor dare » (donner son cœur). Il en résulte que la foi est d’abord une relation personnelle. Je fais confiance à quelqu’un que j’aime. C’est la foi en un Toi que nous appelons Dieu. La foi n’est donc pas d’abord l’adhésion à des vérités de foi, mais une relation personnelle et confiante avec Dieu. Le pape Benoît a dit à juste titre dans une homélie : « Ce en quoi nous croyons est important, mais celui en qui nous croyons est encore plus important. » Si je crois en Dieu, je peux lui confier toute ma vie. Je peux lui donner mon cœur, car Dieu n’a pas seulement ouvert son propre cœur pour nous depuis longtemps, mais il nous l’a offert. Je peux compter sur lui face à toutes les épreuves, entre ses mains mon cœur est bien gardé. Dieu, je crois et c’est pourquoi je te donne mon cœur.
Extrait de la préface du livre « Doux désert » de l’abbé Darius. Préface rédigée par l’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal au moment de la parution du livre.
Le Mur de Planck est un concept fascinant en physique théorique qui nous plonge dans les premiers instants de l’Univers.
Depuis l’élaboration en 1927 de la théorie du Big Bang par l’Abbé Georges Lemaître 1 (1894-1966), les physiciens n’ont eu de cesse de chercher à remonter le temps et à comprendre la formation de l’Univers telle que l’on peut se l’imaginer suivant cette célèbre théorie.
Par Pierre Guillemin | Photos : DR
Un échange a eu lieu en 1981 entre le Pape Jean-Paul II et le célèbre astrophysicien Stephen Hawking. Selon le souverain pontife, Dieu aurait choisi la manière dont l’Univers devait commencer.
Mais selon Etienne Klein2 « nous n’avons ni la preuve que l’Univers a une origine ni qu’il n’en a pas eu ». Et surtout, « vouloir prouver l’existence de Dieu à partir de la science, c’est déconsidérer l’un et l’autre ». En effet, « si Dieu était le résultat positif d’une enquête rationnelle menée par la communauté des chercheurs, il n’aurait plus que le statut d’une connaissance […].Prétendre prouver scientifiquement l’existence de Dieu serait aussi faire preuve de naïveté à l’égard de la science elle-même. Car, si elle devenait capable de livrer une conclusion aussi définitive à propos de ce qui est a priori hors de ses champs d’action et d’investigation, cela impliquerait qu’elle aurait terminé sa propre construction, au point de pouvoir trancher toutes les questions qui se posent à nous, y compris celles qui ne sont pas scientifiques. Or, la physique, pour ne citer qu’elle, n’est pas du tout achevée. Elle bute notamment sur la contradiction formelle qui existe entre deux théories fondamentales, la relativité générale et la mécanique quantique ». C’est donc à une forme de mur contre lequel la science bute : le Mur de Planck.
Un concept fascinant
Le Mur de Planck est un concept fascinant en physique théorique qui nous plonge dans les premiers instants de l’Univers. Le terme se réfère à la plus petite échelle de temps possible, appelée le temps de Planck, qui est environ 10–43 secondes après le Big Bang. A cette échelle, les lois de la physique telles que nous les connaissons s’effondrent et une nouvelle physique dominée par la gravité quantique pourrait entrer en jeu.3 Si, en nous appuyant sur la relativité générale d’Einstein, nous remontons le temps jusqu’à ce temps de Planck, et donc si nous essayons de nous projeter aux limites de ce temps de Planck par l’intermédiaire des modèles de relativité générale et des modèles quantiques, alors les quatre interactions4 sont unifiées, c’est-à-dire qu’elles s’appliquent en même temps. Or, l’unification de ces quatre interactions fondamentales est impossible en utilisant la relativité générale d’Einstein ou la physique quantique : ces théories sont donc incomplètes et ne sont valables que quand la gravitation et les effets quantiques peuvent être étudiés séparément.
Une question fondamentale
Ce concept du Mur de Planck tire son nom du physicien allemand Max Planck (1858-1947), le père de la mécanique quantique. L’idée du Mur de Planck est intimement liée à la théorie du Big Bang. Selon notre compréhension actuelle, l’Univers a commencé à partir d’un état extrêmement dense et chaud. En remontant le temps jusqu’à l’instant du Big Bang, nous atteignons un point où notre compréhension classique de la physique cesse d’être valide – c’est le Mur de Planck. Au-delà de ce mur, nous entrons dans un domaine de spéculation théorique où les effets de la gravité quantique doivent être pris en compte. Mais cela reste du domaine de la théorie : comment en effet pourrait-on vérifier la validité d’une telle approche ? En d’autres termes, il faudrait pouvoir remonter au moment même où l’Univers tel que nous le connaissons se serait construit. Si cela est possible, qu’y avait-il donc avant ? C’est une question absolument fondamentale car nous ne connaissons pas dans notre Univers de système aussi grand ou aussi petit possible qui se soit créé à partir de rien (Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »).
C’est donc bien face à un mur que les physiciens se heurtent pour expliquer parfaitement ce Big Bang et peut-être avant ce Big Bang.
Nouvelles théories
A cette échelle de 10–43 secondes après le Big Bang selon la théorie, l’énergie et la courbure de l’espace-temps atteignent des niveaux si élevés que les concepts traditionnels de temps et d’espace deviennent flous. Les théories actuelles, comme la relativité générale d’Einstein et la mécanique quantique, ne sont pas en mesure de décrire ces conditions extrêmes. Pour explorer ce domaine, les physiciens cherchent à développer une théorie de la gravité quantique, telle que la théorie des cordes ou la gravité quantique à boucles pour ne citer que les plus récentes.
• La théorie des cordes propose que les particules fondamentales ne soient pas des points, mais des objets unidimensionnels appelés « cordes ». Ces cordes vibrent à différentes fréquences pour donner naissance aux diverses particules observées. Une des implications de cette théorie est l’existence de dimensions supplémentaires au-delà des trois dimensions spatiales et une dimension temporelle que nous connaissons. Ces dimensions supplémentaires pourraient jouer un rôle crucial dans la description de la gravité quantique. Si mathématiquement, c’est tout à fait possible, physiquement nous ne connaissons qu’un Univers à trois dimensions voire quatre en incluant le temps.
• La gravité quantique à boucles tente de quantifier directement l’espace-temps lui-même. Selon cette théorie, l’espace-temps est constitué de petites unités discrètes, ou « boucles », qui forment une trame à l’échelle du temps de Planck.
Le lien manquant
En cherchant à comprendre la création de l’Univers, en franchissant ce Mur de Planck, nous pourrions peut-être comprendre pourquoi l’Univers a évolué de la manière dont il l’a fait. Cela pourrait également nous éclairer sur la nature fondamentale de l’espace, du temps et de la matière.
Mais comprendre la création de l’Univers c’est aussi former les modèles pour en expliquer l’origine. L’Univers a-t-il une origine ? C’est-à-dire, qu’y avait-il avant l’Univers ? Aucune théorie actuelle ne peut l’expliquer et il est très possible que nous n’y arrivions jamais.
Mais si la science se nourrit de questions et y répond parfois, ne manque-t-il pas à ces théories ce lien si particulier que nous appelons Dieu ? Surtout, n’oublions pas les paroles de Jésus (saint Jean 8, 23) : « Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. »
1Essentiel, juin 2023. 2Essentiel, septembre 2024. 3 La gravité quantique cherche à unifier la physique quantique, c’est à dire une physique probabiliste, et la relativité générale qui est une approche causale de la physique, basée sur la gravité et le temps. 4 Electromagnétisme, interaction faible qui décrit les forces s’appliquant dans le cas de la fusion nucléaire, interaction forte qui décrit les interactions au sein du noyau atomique et gravitation.
La rencontre entre Stephen Hawking et Jean-Paul II leur a permis de discuter de l’origine de l’Univers.Max Planck est l’un des fondateurs de la mécanique quantique. De ses travaux, est conceptualisée l’ère de Planck, période de l’histoire de l’Univers au cours de laquelle les quatre interactions fondamentales sont unifiées.Les théories actuelles, comme la relativité générale d’Einstein et la mécanique quantique, ne sont pas en mesure de décrire les conditions extrêmes du Big Bang.Détail des phases qui ont suivi le Big Bang.
Qu’y avait-il avant le Big Bang ? La Bible et le Credo répondent « Dieu Trinité ».
Par François-Xavier Amherdt Photo : DR
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague. » Le premier verset de la Bible ne dit donc pas que le Seigneur disposait d’un matériau préexistant. Tout était sans consistance et sans subsistance, comme un chaos, un « tohu-bohu » (c’est de l’hébreu de ce verset que vient l’expression). Car telle est notre foi (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 296-298) : nous croyons que Dieu n’a besoin de rien d’antérieur ni d’aucune aide pour créer. Et la création ne provient pas de la substance divine, comme une émanation qui sortirait de manière « nécessaire ». Non, Dieu crée « de rien » et en toute liberté.
Si le Seigneur avait tiré le monde d’une matière préexistante, qu’y aurait-il eu alors d’extraordinaire ? Un artisan humain façonne ce qu’il veut lorsqu’on met à sa disposition un matériau. Au contraire, c’est la puissance divine qui se manifeste précisément du fait qu’il part du néant pour faire tout ce qu’il veut et y projette (Théophile d’Antioche).
C’est le Créateur du monde qui est à la source de toute réalité et qui a constitué l’espèce humaine, ainsi que le reconnaît la mère des sept fils dans le deuxième livre des Maccabées, au moment où ceux-ci sont prêts à s’offrir en sacrifice par respect pour la Torah : « Mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu’ils contiennent, et sache que Dieu les a créés de rien, et que la race des hommes est faite de la même manière. » (2 Maccabées 7, 28)
A la question : qu’y avait-il « avant » le Big Bang, la Bible et le Credo répondent donc : Dieu Trinité. C’est pour cela que le Seigneur peut aussi, par l’action de l’Esprit Saint, donner la vie de l’âme à des pécheurs en leur conférant un cœur pur (Psaume 51(50), 12) et également le souffle au corps des défunts par la Résurrection, « lui qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence » (Romains 4, 17). Il existe ainsi un parallèle total entre la création initiale de l’homme et la recréation de la chair, des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (Apocalypse 21, 1) lors de la Résurrection pour la vie éternelle.
En outre, puisque Dieu a pu faire resplendir la lumière dans les ténèbres par sa Parole (Genèse 1, 3), il est aussi à même de transmettre la lumière de la foi à celles et ceux qui l’ignorent et se meuvent loin de lui (cf. 2 Corinthiens 4, 6).
Léon XIII demandait aux biblistes d’acquérir une véritable compétence scientifique.
Par Thierry Schelling Photo : DR
Premier round
Léon XIII affirme en 1893 que « la théologie ne tire pas ses principes des autres sciences, mais immédiatement de Dieu par la révélation […] et ne reçoit rien de ces sciences, comme lui étant supérieures, mais elle les emploie comme étant ses inférieures et ses servantes ». Et d’exiger des biblistes qu’ils acquièrent « une véritable compétence scientifique de façon à surpasser leurs adversaires sur leur propre terrain ».
Second round
En 1943, Pie XII affirme qu’en 50 ans, on a mieux compris encore les Ecritures grâce : aux « fouilles scientifiques », une « méthode plus sévère et un art perfectionné par l’expérience », la « découverte de monuments écrits » et de « papyrus » ainsi que la « meilleure connaissance de la littérature et les institutions publiques » de l’époque du Christ ! Apprendre les langues bibliques, aller dans le « moindre détail » de l’Ecriture, user de la « critique textuelle », autant de méthodes à intensifier pour mieux connaître la Bible qui font écrire à Papa Pacelli que « les questions soulevées au temps de Léon XIII contre l’authenticité, l’antiquité, l’intégrité et la valeur historique des Saints Livres […] se trouvent aujourd’hui débrouillées et résolues ». Progrès il y a eu, grâce aux sciences…
Troisième round
En 1965, le Concile Vatican II encourage les exégètes « de s’efforcer […] de pénétrer et d’exposer plus profondément le sens de la Sainte Ecriture, afin que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de l’Eglise ». Le dialogue devient la norme entre sciences et théologie et la « divine condescendance » des « aspects humains […] et divins » de l’Ecriture est à poursuivre sans cesse.
Quatrième round
L’interprétation de la Bible dans l’Eglise (1983) rassemble ce quasi-siècle de déclarations papales sur la Bible en insistant que l’exégèse « doit communiquer [le sens des Ecritures] à son destinataire qui est toute personne humaine » contemporaine.
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion, est l’auteur de cette carte blanche.
Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion Photos : cath.ch/Bernard Hallet, unsplash
La baisse de la pratique religieuse n’est pas à démontrer ! Ce fait indique-t-il la baisse de la spiritualité dans notre monde occidental ? J’ai lu qu’un théologien attirait l’attention sur un phénomène de société qui se répand de plus en plus et qui montre que la soif de spiritualité est bien présente. Il s’agit de cette coutume qui consiste à se faire nageur sauvage en se plongeant dans l’eau froide. Certains praticiens témoignant qu’ils trouvent par cet exercice réconfort, renouveau intérieur et spiritualité !
Chez les chrétiens tout commence par un plongeon. Le rite devenu parfois tellement symbolique risque de nous le faire oublier, mais le baptême est littéralement un plongeon. Saint Paul le signale clairement aux Romains (6, 4-23). Si se plonger dans l’eau froide exprime l’enfouissement dans la mort du Christ pour témoigner de la résurrection en remontant des eaux, – ce que les baptistères antiques permettaient de bien comprendre –, alors le geste serait chargé d’une forte spiritualité. Mais est-ce bien l’intention de ces « nageurs sauvages » de nos lacs et rivières d’hiver ?
En marquant les 1700 ans du concile œcuménique de Nicée en 325, les religions chrétiennes veulent offrir à leurs fidèles un autre bassin rafraîchissant ; un lieu où se replonger avec tout son être et son histoire. Il s’agit de retremper cœur, mémoire et dynamisme de vie dans la foi de l’Eglise dont le baptême demeure le lieu source. Tout commence au baptême, tous les ministères s’y enracinent et tout en découle. Les croyants qui proclament le Credo de Nicée et essayent d’en vivre témoignent de l’unité pour laquelle le Christ a tellement prié. Bien plus qu’une forme de spiritualité, le plongeon et le maintien régulier dans les eaux du baptême, c’est-à-dire dans la foi de la communauté croyante, est l’enjeu vital pour demeurer chrétien. Le Symbole de Nicée dit : Je reconnais un seul baptême (plongeon) pour le pardon des péchés.
La Bible contient tout ce qu’il est nécessaire de savoir sur Dieu et Jésus-Christ. Le mot « bible » sans majuscule et par métaphore, se dit d’un ouvrage essentiel dans lequel on peut trouver toutes sortes de renseignements indispensables pour quoi que ce soit. Il s’agit d’un ouvrage de référence dont on ne peut se séparer, qui a quasiment une valeur sacrée.
On entend parfois aussi l’expression être la bible de… c’est-à-dire être la référence indispensable.
Le mot bible vient de la ville de Byblos, qui contrôlait le commerce de papyrus, la plante à partir de laquelle on a fabriqué les premiers livres.
Par Véronique Benz
Humour
Dans un cinéma l’ouvreuse accueille un couple venu avec leur bébé.
Elle ne voit pas ça d’un bon œil et redoute que l’enfant se mette à pleurer durant la séance. Elle les met en garde en disant : « Si l’enfant pleure, vous devrez quitter la salle.
Evidemment on vous remboursera ! » Une demi-heure après le début du film, le mari se penche vers sa femme :
La religion serait-elle par définition un outil de soumission des femmes qui les renverrait à leurs trois K ? (Kirche, Küche, Kinder). La réponse est un peu plus nuancée. Entretien avec Sarah Scholl, spécialiste des mutations du protestantisme et du catholicisme en modernité.
Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer
Pour l’historienne, la vie religieuse a permis à certaines femmes de s’émanciper au sein du christianisme.
Que pensez-vous de l’assertion invoquant la religion comme appareil de soumission des femmes ? Le religieux n’est pas par essence uniquement un outil de contrôle. A chaque moment de l’histoire, un double mouvement s’opère : soumission et émancipation. C’est clair, les Eglises ont été au service de l’ordre social au travers des pasteurs et prêtres desquels la population recevait les mots d’ordre moraux. Mais on voit aussi que des femmes s’émancipent grâce au christianisme. La vie religieuse, par exemple, constitue une possibilité au XIXe siècle, et déjà avant, d’échapper au modèle des trois K. La mission, par ailleurs, leur a permis de vivre quasiment comme des aventurières. Le christianisme est donc aussi une voie pour trouver des formes de libertés.
Justement, jusqu’au milieu du XVIIe siècle, les femmes exerçaient de vraies responsabilités religieuses, même au sein de l’Eglise catholique (notamment dans le système monastique). Pourquoi ce revirement ? La relégation des femmes se décide assez vite, déjà avant le Moyen Age. Le resserrement est très rapide, mais cela n’empêche pas à une organisation féminine du religieux de se mettre en place. Dans les congrégations et aussi dans la société, car elles avaient un certain pouvoir religieux sur leur famille et leur réseau. Les mystiques sont aussi écoutées, à condition de rester dans le giron de l’Eglise et son orthodoxie. Ce qui change au XIXe siècle, c’est la vision de la femme dans la société, fondamentalement rattachée à sa famille, avec la division et la spécialisation des tâches qui lui sont dévolues.
En même temps, le retour de la femme à sa cuisine et à l’éducation des enfants avait une légitimation quasi divine… Oui, exactement. Lorsque naît cet idéal des trois K en Europe, dont l’âge d’or se situe entre 1850 et 1950, il y a vraiment l’idée que c’est voulu par Dieu, mais ce n’est pas le seul argument. Cela s’insère aussi dans une logique d’organisation et de progrès de la société, qui n’est pas perçue comme un mouvement conservateur. Les tâches maternelles sont considérées comme positives et reconnues socialement. Néanmoins, la vision de cette « vocation » n’est jamais statique, comme un ordre immuable, car il y a toujours des transformations. C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle ce discours est si précaire.
Quel rôle jouent les chrétiens dans le développement et le maintien de ce modèle ? L’investissement du protestantisme dans l’idéal familial contemporain est très fort. Dans les sociétés qui passent à la Réforme, le monde monastique n’existe plus et c’est dans le monde séculier que le projet divin s’organise. Cette perspective renforce encore le rôle de la femme éducatrice, spécialement au XIXe siècle. Il va même se « professionnaliser » [ndlr. écoles ménagères ]. Le christianisme, dans son ensemble, devient dans le courant du XXe siècle, gardien du temple familial. Attaquées sur tous les fronts [ndlr. socialisme, sciences et sciences humaines], les Eglises s’emparent du bastion restant : les questions morales avec une emphase particulière sur la famille et les rôles différenciés. Cette construction des trois K, issue de la seconde moitié du XIXe siècle, est très ancrée, puisqu’elle a survécu aux guerres, aux totalitarismes et aux révolutions culturelles de la fin du XXe siècle. Cet idéal est toujours là, comme un fantôme qui plane sur nos vies.
Dos au Mur
Les imposantes silhouettes des Réformateurs sont sculptées dans la rochedu Mur des Bastions. Mais de réformatrices, en a-t-on déjà entendu parler ? Pas si sûr. Un ouvrage paru pour les dix ans des éditions Labor et Fides répare cette regrettable erreur. Réformatrices. Douze voix de femmes protestantes, XVIe-XXIe siècle, un ouvrage collectif, dirigé par Sarah Scholl et Daniela Solfaroli Camillocci, présente les portraits, mais aussi des extraits de la production théologique de ces femmes « portées par la Réforme et porteuses de son esprit ».
Bio express
Sarah Scholl est historienne du christianisme, de la laïcité et de la sécularisation. Enseignante à la Faculté de théologie de l’Université de Genève, elle est spécialiste des mutations du protestantisme et du catholicisme en modernité, ainsi que des rapports entre religion, politique et société en Suisse aux XIXe et XXe siècles.
Vitraux de l’Ascension (à gauche) et de la Pentecôte (à droite).
Par Amandine Beffa | Photos : Jean-Claude Gadmer
Si l’église de Rossens a été construite en 1874, c’est en 1985 qu’ont été installés 13 vitraux de l’artiste gruérien Jacques Cesa.
Quatre baies forment un cycle sur le mystère pascal. La particularité est d’avoir lié les thématiques avec les quatre éléments : Crucifixion – Eau ; Résurrection – Terre ; Ascension – Air ; Pentecôte – Feu.
Traditionnellement, les quatre éléments décrivent ensemble la totalité de l’univers. Il existe des représentations anciennes de la présence des quatre éléments au pied de la Croix. Ils symbolisent la douleur de toute la Création à la mort du Christ.
1. Eau – Crucifixion Saint Jean écrit dans la Passion : « Mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » (Jean 19, 34) L’eau est présente dans les rites catholiques, c’est l’eau du baptême : symbole de mort et de vie.
2. Terre – Résurrection Dans le contexte de la Résurrection, la terre évoque le tombeau. Matthieu mentionne explicitement l’élément terrestre : « Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. » (Matthieu 28, 2)
3. Air – Ascension Nous lisons dans les Actes des Apôtres : « Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. » (Actes 1, 9) L’air évoque aussi la douce présence de Dieu qui ne s’impose pas. Elie rencontre Dieu ni dans l’ouragan, ni dans le feu, ni dans le tremblement de terre, mais dans le murmure du silence (1 Rois 19, 11 – 12).
4. Feu – Pentecôte Il s’agit probablement du lien le plus évident : « Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. » (Actes 2, 3) Le feu, symbole de la Puissance de Dieu, c’est aussi un des modes de présence du Saint-Esprit.
L’émission Passe-moi les Jumelles avait consacré un reportage à Jacques Cesa, accessible sur PlayRTS.
A Chamonix, la statue du guide Jacques Balmat indiquant le sommet du Mont Blanc à Horace Bénédict de Saussure.
Par Pierre Guillemin | Photo : DR
Horace Bénédict de Saussure (1740-1799) est un scientifique, naturaliste, géologue et alpiniste suisse, connu pour ses contributions pionnières dans plusieurs domaines scientifiques. Né à Conches, près de Genève, chrétien convaincu par la beauté de la Nature, il étudie à l’Académie de Genève, où il se spécialise dans les sciences naturelles, avant de devenir, à seulement 23 ans, professeur dans cette même Académie.
Il est totalement un homme des Lumières refusant le « trop spéculatif » et cherchant par les moyens de la raison scientifique à comprendre la Nature, en particulier la géologie des montagnes, et à s’émerveiller de la Nature et de la Création au travers de ses nombreuses publications et livres.
Saussure est très connu pour ses travaux et observations en géologie. Il a mené des études approfondies sur les Alpes, leurs constitutions et leurs caractéristiques physiques et chimiques. Son ouvrage majeur, les Voyages dans les Alpes, publié en plusieurs volumes entre 1779 et 1796, est une référence dans le domaine. Il y décrit de manière détaillée la géologie, la botanique et la météorologie des régions alpines, posant les bases de l’étude scientifique des montagnes et des éléments les composant. D’un point de vue scientifique, sa théorie visionnaire sur les « refoulements horizontaux » qui ont provoqué la formation des Alpes, établit les fondements de la tectonique des plaques qui ne sera formalisée et décrite qu’au XXe siècle.
Outre ses contributions à la géologie, Saussure est également célèbre pour avoir inventé plusieurs instruments scientifiques toujours utilisés de nos jours, comme l’hygromètre, utilisé pour mesurer l’humidité de l’air, l’héliothermomètre ancêtre du capteur solaire moderne, l’anémomètre qui mesure la vitesse du vent. Ces instruments scientifiques, il les a inventés parce qu’il en avait tout simplement besoin pour réaliser ses études scientifiques, notamment dans l’étude de la formation des montagnes, des roches mais aussi les variations de pression en fonction de l’altitude.
Passionné par l’exploration alpine, il joue un rôle clé dans la conquête du Mont Blanc. Mais contrairement à l’idée reçue, s’il gravit effectivement les pentes de la célèbre montagne, il est le troisième homme à en avoir atteint le sommet en 1788, après avoir, stimulé par son désir de mieux comprendre la géologie de la région, offert dès 1786 une récompense à quiconque atteindrait le sommet du Mont Blanc. Cet événement marque le début de l’alpinisme moderne.
« Par sa musique, l’organiste doit élever les âmes des fidèles vers Dieu », confie Philippe Marchello. Organiste amateur passionné et passionnant, il considère que l’organiste n’est pas d’abord un musicien de concert, mais un artiste au service de la liturgie.
Par Véronique Benz | Photos : Georges Losey, DR
Après des cours de piano, Philippe Marchello poursuit ses études musicales par l’orgue. « A l’âge de 15 ans, mon maître d’apprentissage m’avait permis de prendre une demi-journée par semaine de congé pour pouvoir suivre les cours au conservatoire. J’ai grandement apprécié ce privilège. »
D’abord organiste dans son village natal de Fétigny, il est entré « par la petite porte » comme organiste à Estavayer-le-Lac. « J’ai commencé par jouer pour quelques messes, puis pour des sépultures. De fil en aiguille, je suis devenu l’organiste titulaire. » Cela fait plus de trente ans que Philippe Marchello œuvre au sein de la paroisse d’Estavayer-le-Lac.
« Actuellement, je n’accompagne le chœur mixte Saint-Laurent plus que deux fois par mois. Il y a une baisse des célébrations, car moins de prêtres. Nous avons également constaté que c’était un engagement conséquent pour les membres vieillissants de la chorale. Le troisième dimanche, pour honorer un souhait de l’équipe pastorale, nous faisons chanter la foule, le directeur Jean-Louis Raemy comme chantre animateur et moi à l’orgue. Enfin, nous, essayons : l’assemblée ne chante que très peu ! Souvent, la quatrième messe du mois, je la joue comme soliste. »
Son activité d’indépendant permet à Philippe Marchello de se libérer facilement pour les enterrements. Les concerts, seul ou avec le chœur, parfois avec un orchestre ou d’autres musiciens, font partie de la charge de l’organiste. « Comme amateur, c’est toujours un challenge de travailler avec des musiciens professionnels. J’ai la sensation de devoir me surpasser. C’est motivant. » Etre organiste c’est aussi, selon Philippe Marchello, savoir se réinventer par la découverte de nouvelles œuvres.
L’organiste de la collégiale Saint-Laurent s’est également formé à l’improvisation au conservatoire de Fribourg dans la classe de Jean-Louis Feiertag. « L’improvisation permet à l’organiste de capter l’ambiance de l’église et de recréer le climat du moment, d’introduire ou poursuivre un chant de la chorale. Je trouve que cela devrait être une matière obligatoire. L’organiste est là pour aider les gens à prier. La musique doit élever l’âme, la conduire vers la transcendance. Lorsqu’à la fin d’une célébration, vous réalisez que, modestement, vous avez contribué à la mise en relation entre les fidèles et Dieu, c’est un véritable cadeau. »
Une des grandes souffrances de Philippe Marchello est l’appauvrissement de la culture musicale. « Je vois le répertoire qui s’affaiblit, notamment dans les recommandations venant de la pastorale. Le souhait de la pastorale est que les chœurs chantent de moins en moins en latin. La pastorale a l’impression de suggérer des choses dans l’air du temps, plus au goût des jeunes, mais souvent cette musique est de mauvaise qualité », relève-t-il. « L’organiste peut s’appuyer sur un répertoire d’environ six siècles ayant comme base le chant grégorien. C’est tout de même rare pour un musicien. »
« Jouer de l’orgue est ma passion, mon moteur, mon quotidien… En apprentissage, à l’âge de 15 ans, je me levais déjà à 5h du matin pour jouer de l’orgue avant d’aller au travail. Cette passion ne m’a jamais quitté et j’espère qu’elle ne s’arrêtera jamais ! »
Vos moments préférés de la journée ou de la semaine Le matin, je me réveille à 5h, je lis mon quotidien La Liberté, puis je fais mon bureau, je me mets à l’orgue pour préparer les prestations importantes et les concerts. Le soir, vers 21h, je me couche fatigué, content du devoir accompli. Le dimanche matin, à la messe, mon jeu d’orgue est le fruit du travail de la semaine. C’est gratifiant !
Quel est votre principal trait de caractère ? Je suis perfectionniste, entier et franc.
Un livre que vous avez particulièrement aimé Je suis passionné d’histoire, par conséquent j’aime les romans historiques. Je lis également beaucoup de revues musicales.
Une personne qui vous inspire Jean-Sébastien Bach. C’est pour moi un modèle qui a porté la musique à son plus haut niveau. J’apprécie son acharnement au travail, son inlassable passion pour la musique, son perfectionnisme, sa foi et son inspiration au divin.
Une prière que vous aimez Ma prière est le « Je vous salue Marie ». J’ai une spiritualité très mariale. J’aime me mettre sous la protection de notre maman du ciel.
Philippe Marchello
• Plâtrier-peintre indépendant, il a pris la succession de son père et de son grand-père dans l’entreprise qu’ils ont fondée. • Organiste depuis l’âge de 15 ans • Formation au conservatoire de Fribourg, classe de Klaus Slongo • Depuis 1993, organiste titulaire de la collégiale Saint-Laurent à Estavayer-le-Lac • Membre de l’Abbaye Notre-Dame-du-Mont-Carmel ou Confrérie du scapulaire
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Je crois en Dieu Paul-Adrien d’Hardemare
Qu’est-ce que croire en Dieu ? Comment lui parler dans la prière ? Pourquoi le mal existe-t-il ? C’est quoi, un sacrement ? Que se passe-t-il à la messe ? Comment être chrétien ? Autant de questions auxquelles ce livre tente de répondre, pour expliquer aux jeunes adultes en quête de sens ce qu’est la foi catholique. Un parcours de formation complet qui peut aussi être utilisé en parcours catéchuménal. Avec des QR codes pour accéder à des vidéos en ligne.
Actuellement, nombreux sont les nouveaux chercheurs de Dieu qui découvrent le Christ et l’Eglise catholique à l’âge adulte. Ce livre est pour eux, comme pour les chrétiens de longue date qui souhaitent consolider et progresser dans la connaissance du Christ, de la Bible et de ce que nous dit l’Eglise depuis 2000 ans. Comment lire la Bible ? Qu’est-ce que cela change d’être catholique ? Et surtout pourquoi tant de mal et de souffrance si Dieu est bon ? C’est à toutes les questions essentielles pour nos vies que répondent seize auteurs, prêtres ou laïcs, tous riches d’une pédagogie confirmée et d’une expérience de terrain.
De Péguy à Botticelli, d’Irénée de Lyon à Beethoven, de Kant à Henri de Lubac, Raniero Cantalamessa, ce fils de saint François, explore peinture, poésie, gospel et philosophie : toutes les cordes humaines sont ici utilisées pour entrer en harmonie avec la voix du Seigneur à sa créature. Ce « traité contemporain des vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité », solidement ancré dans le magistère catholique, se veut une proclamation de la foi commune aux traditions protestante et orthodoxe à l’horizon du bimillénaire de la Rédemption en 2033.
Le Youcat pour les enfants nous invite à entrer dans la compréhension de la foi de l’Eglise catholique. Rédigé dans un langage simple, il est destiné aux enfants de 8 à 12 ans. Grâce à ses illustrations amusantes, il suscite questions et découvertes et permet un dialogue passionnant sur Jésus, les sacrements, la prière, etc. Les enfants et accompagnateurs y trouveront en outre des informations intéressantes sur chacune des questions. Ce livre a été testé auprès d’enfants pendant plusieurs années, examiné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à Rome, préfacé par le pape François.
« J’ajoute un compliment au lombric qui dans la glèbe en raconte autant que la mésange dans l’aulne. » 1 Ah, la faune et la flore, ces armadas chatoyantes et enchanteresses de notre planète Terre. Que serait-elle sans ses ornements ? Que serions-nous sans insectes (sauf le moustique, on est d’accord !), girafons ou passereaux (même les moineaux genevois…) ?
Et pourtant, tout part à vau-l’eau : des espèces disparaissent, de nouvelles sont découvertes, certes, mais la fragilité de l’écosystème ne garantit pas leur pérennité, d’autant plus que les zoos ne sont plus souhaitables. Et pendant ce temps, le lombric laboure…
Deux encycliques sur le thème – première pour un pape ! – ont-elles mobilisé les troupes catholiques quant à la « sauvegarde de la maison commune » ? Dans les hémisphères nantis de sur-industrie et percluses de surconsommation, peu d’effets : la Cité du Vatican et la fameuse ex-villa d’été de Castel Gandolfo ont des programmes 100% respect de l’environnement et même une école d’apprentissage de sauvegarde de la biodiversité récemment inaugurée… Ces minuscules biosphères sont plus aisément traitables ; mais que dire de nos larges espaces verts européens ?
Quant au Sud, bien des parties pâtissent : montées de eaux pour les iliens du Pacifique ; inexorable assèchement des quelques nappes lacustres résistantes aux frontières entre déserts et forêts ; incendies ravageurs… Et je continue à mal trier mes déchets, à jeter des tonnes de plastique d’emballage de mes achats, à manger des fruits et légumes importés à grands frais (Max Havelaar est cher, quand même ?)… Les chiens aboient mais la caravane passe.
Se plonger dans l’historique de l’univers est fascinant et nous apprend que, naturellement, notre monde explosera dans 5 milliards d’années. Bon. So what ? Mais aimer son prochain – suprême commandement du Christ – concerne aussi mon proche vivant : minéral, végétal, animal. A Caïn, Dieu lança : « La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. » (Gn 4, 10) ; on pourrait raccourcir : « La voix de la terre crie à moi »…
En science des religions, comme dans toutes les sciences aujourd’hui, nous faisons face à nos limites en termes de savoir. Et pour cause : nonante-cinq pour cent des composants de l’univers nous sont inconnus. Entre autres, la fameuse matière noire dont on soupçonne l’existence, sans plus d’explications plausibles, en tout cas aujourd’hui. Et les scientifiques d’approuver de plus en plus cette marge de progression. Fini l’impérialisme du savoir des années soixante qui nous promettait, demain, de tout expliquer. La connaissance a repris sa place, en toute humilité, celle qu’elle aurait dû toujours avoir, parsemée de doutes, prompte à se remettre en question.
Quoique… Et si ces dérives scientistes s’était habillées de manière plus subtile ? Et si nous, laïcs, étions pris dans une forme de raison tout aussi absolue ? Et si nous, humanistes, avions pris la relève de ces raisonneurs ? Au point de débattre du sexe des anges, de leur hiérarchie et de leur vêtement… Nous savons maintenant tout sur tout. Tout doit avoir une explication rationnelle. Alors que, souvent, la vérification ne sera pas possible car il s’agira essentiellement d’interprétations : sur les mêmes textes sacrés, Satan et Jésus obtiennent deux interprétations totalement contraires (Mt 4 : 1-11, Lc 4 : 1-13). Et ces différences d’interprétation se poursuivent jusqu’à maintenant : théologie de la prospérité contre une théologie plus… sociale. Argent contre Vie… Aisance contre bonheur…
Toute croyance serait donc à proscrire ? Toute vérité serait bonne à questionner ? Nous faisons depuis toujours le grand écart entre les certitudes qui nous rassurent et les doutes qui nous font progresser. Avec, comme béquille, une superbe clé de lecture qui fonde notre foi : aime ton prochain comme toi-même, tout un programme… Chaque action qui irait à l’encontre de ce commandement devra être questionnée. Et avec le plus grand discernement : Satan essaiera toujours de nous faire prendre un mal pour un bien. C’est compliqué, mais à la portée de notre bon sens.
Mais ce n’est pas tout : notre espérance est aussi ailleurs. Dans le mystère, dans l’autre révélation de cette incarnation. La résurrection, la Trinité, le Royaume, la virginité de Marie, etc. resteront encore longtemps insaisissables. Vouloir gloser sur celles-ci, ce serait à nouveau « fabriquer » un Dieu à notre image, et ce n’est pas le bon combat.
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