Choisir la fraternité

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Michel Racloz, représentant de l’évêque pour la région diocésaine Vaud, est l’auteur de cette carte blanche. 

Michel Racloz, représentant de l’évêque pour la région diocésaine Vaud
Photos : cath.ch, DR

Le 1er février dernier, nous avons fait mémoire du dramatique appel de l’abbé Pierre adressé sur les ondes en 1954 à la suite du décès d’une femme sans logement en France. Cette réalité demeure actuelle aussi en Suisse romande.

Cet évènement m’a amené à reprendre un livre de l’abbé Pierre « La Fraternité »1. Il est paru en 1979 à l’occasion des 50 ans de la fondation d’Emmaüs. Quelle vision prophétique émerge des propos de l’abbé ! Elle est simple et profonde. Il dénonce des situations de misère et d’injustice. Il annonce un horizon nouveau en comptant sur l’engagement de tous. L’abbé Pierre nous invite à un choix radical. « Ces deux voies sont très claires : moi sans les autres ou moi avec les autres. Etre heureux sans les autres ou être heureux avec les autres. Etre suffisant ou être communiant. »

Un double écho a résonné en moi… du côté de la vie de Jésus et de l’appel du pape François à travers son encyclique « Tous frères ». Avons-nous pris conscience que Jésus nous invite à devenir des sœurs et des frères ? Simplement considérer toute personne comme une sœur ou un frère amène une transformation radicale en soi et dans la relation. C’est un long apprentissage vers la Vie. Les histoires des douze fils de Jacob et des douze apôtres nous indiquent les écueils à surmonter, le temps nécessaire, les changements à vivre sous la conduite de l’Esprit Saint.

Au centre de son texte, le pape François nous offre une relecture d’une parabole connue, mais « adoucie »… Il l’intitule « un étranger sur le chemin » et non le « bon samaritain » ! Si nous souffrons, qu’attendons-nous de celui qui s’approche ? Choisissons-nous d’ouvrir les yeux et notre cœur pour permettre à celui qui souffre de trouver sa place dans la fraternité universelle ? Cette fraternité n’est-elle pas la grande voie pour œuvrer à la paix, témoigner de l’espérance, œuvrer au devenir d’une Eglise synodale et vivre sa vocation baptismale ?

1 Abbé Pierre, Fraternité, Arthème Fayard, 1979.

Groupe Œcuménique d’Accueil des Réfugiés (GOAR) de Monthey: Jacqueline Rigamonti passe le flambeau

Souvenez-vous, en automne 2015, avec l’arrivée de requérants d’asile venant de Syrie, notre évêque, Mgr Jean-Marie Lovey, lance un appel à la solidarité des Eglises et des mouvements citoyens. Un groupe de bénévoles, issus des paroisses catholiques et protestante de Monthey, se met à l’œuvre et prend le nom de GOAR. Jacqueline Rigamonti coordonne les diverses facettes de l’engagement : cours de français, contacts avec l’office de l’asile, suivi des bénévoles, accompagnements des familles.
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Jeux, jeunes et humour – avril 2024

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi la prière d’ouverture s’appelle « collecte » ? *
La prière d’ouverture qui change à chaque messe prend place après le Kyrie ou le Gloria. Normalement, un temps de silence la précède pour permettre à chacun de prier personnellement dans son cœur, avant que le prêtre ne rassemble ces prières et prie au nom de tous. Voilà pourquoi, elle porte le nom de « collecte », parce qu’elle collecte et réunit les diverses demandes des fidèles en une seule prière que le prêtre présente à Dieu au nom de la communauté.

Par Pascal Ortelli

* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.

Humour

Deux religieux avaient obtenu la permission de leur Abbé de participer à une noce familiale. Ils revinrent au couvent en ayant légèrement abusé de la dive bouteille. Comme il était déjà tard et que nos deux compères, visiblement éméchés, voulaient éviter à tout prix de croiser leur Abbé dans les couloirs, l’un des deux dit à l’autre : 
– Va devant, fais quelques pas et je verrai si tu marches droit !
Après cela, le marcheur revient vers son confrère et lui demande le résultat du test. Celui-ci répondit :
– Oui, tu marches droit, mais qui était donc celui qui marchait avec toi ?

Par Calixte Dubosson

Le premier Pardon

Les enfants de 4H de Collombey et de Muraz, inscrits au parcours de préparation au sacrement du Pardon, ont bénéficié pour la première fois de ce beau et grand sacrement le 2 février (à Collombey) et le 9 février (à Muraz). C’est l’occasion, sous forme d’une interview, de faire le point sur ce sacrement, avec les catéchistes engagées dans cette préparation.
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L’éthique de la tech

L’intelligence artificielle (IA) grignote chaque jour un peu plus d’espace dans nos vies. Porteuse de promesses dans certains domaines tels que la recherche médicale, elle ne cesse de générer craintes et mises en garde, et ce, jusqu’au Vatican. Eclairage avec Ezekiel Kwetchi Takam, dont les travaux explorent les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle.

Par Myriam Bettens | Photos : Jean-Claude Gadmer

Pour le chercheur, le futur nous appartient.

Cette année, les débats du Forum économique mondial (WEF) portaient sur l’intelligence artificielle et sa régulation. L’IA est considérée comme l’un des principaux risques de la prochaine décennie. Qu’en pensez-vous ?
L’intelligence artificielle est bien l’un des plus grands dangers de la prochaine décennie, mais pas pour les raisons apocalyptiques et extinctionnistes auxquelles nous pensons. Ce discours-là est essentiellement articulé autour d’un questionnement existentiel de l’intelligence artificielle, alors que les enjeux concrets se déploient déjà. Elle est dangereuse, non pas parce qu’elle anéantirait la civilisation humaine suivant un schéma de science-fiction, mais en raison de ses impacts écologiques, économiques et humains. Prenons l’écologie. L’énergie nécessaire à la puissance de calcul pour entraîner les modèles d’intelligence artificielle populaire aujourd’hui représentera 14 % des émissions totales de CO2 en 2040.

L’ONU souhaite la création d’un pacte mondial pour le numérique, or il existe aujourd’hui au moins sept cents politiques d’encadrement de l’intelligence artificielle avec des priorités et des systèmes de valeurs différentes. On s’en sort comment ?
L’existence d’une pluralité de chartes éthiques n’est pas véritablement un problème, à condition qu’il existe une réelle redistribution de ses chartes dans les différentes régions du monde. En d’autres termes, il faudra que toutes les régions du monde puissent produire des chartes qui s’inscrivent dans leur réalité socioculturelle. L’initiative de l’ONU serait alors fructueuse, d’une part, si elle se libère de cette naïveté de croire qu’elle pourra produire un pacte mondial et d’autre part en capabilisant toutes les régions du globe afin qu’elles puissent penser des réflexions éthiques sur l’intelligence artificielle et les partager sur une plateforme gérée par l’ONU où ces différentes visions pourraient entrer en dialogue.

OpenAI [développeur de ChatGPT] vient de révéler le démarrage d’une collaboration avec le département américain de la défense. Les sept péchés capitaux rapportent apparemment plus que le développement d’une IA « éthique » ?
Absolument et c’est très révélateur de cette idéologie accélérationniste et technocapitaliste qui sous-tend le développement des intelligences artificielles. Au sein de OpenAI, deux visions du futur de l’intelligence artificielle se confrontent. Ceux qui souhaitent la ralentir, car elle pourrait poser de grands défis à l’avenir et ceux qui la considèrent comme une possible solution à tous les maux de l’humanité. Le CEO, Sam Altman, semble faire partie de cette catégorie. Certes, dans ce discours, on peut ressentir une certaine tonalité altruiste, mais au fond c’est une idéologie qui s’inscrit simplement dans un capitalisme néolibéral.

A l’occasion de la journée mondiale de la paix, le Pape a exhorté à un développement éthique de l’intelligence artificielle. Est-ce un vœu pieux de sa part ?
Je trouve cette réflexion du Pape très pointue d’un point de vue conceptuel et très riche au niveau propositionnel. Ce n’est pas la première initiative du Pape en ce sens. Le Vatican a toujours été très précurseur dans les réflexions autour de l’éthique de l’intelligence artificielle. Déjà en 2020, l’Académie pontificale pour la vie avait publié L’appel de Rome pour une éthique de l’IA, entérinée par plusieurs entreprises dans le domaine dont IBM et Microsoft. Ce n’est donc pour moi pas un vœu pieux, car dans notre société, le futur nous appartient, il est le résultat de notre volonté. Le plus important est d’avoir des volontés réalistes, innovantes et disruptives et cet appel s’inscrit dans ce dynamisme-là. L’essentiel serait maintenant de savoir si nous avons la volonté de porter ce dessein à son stade de réalisation et là, c’est un choix qui nous appartient.

Bio express

Ezekiel Kwetchi Takam est né en 1998 à Bertoua (au Cameroun). Il est doctorant en éthique théologique à l’Université de Genève. Ses travaux explorent, sous une perspective théologique, les enjeux éthiques de l’intelligence artificielle. Outre ses recherches, il propose conférences et accompagnement des entreprises souhaitant répondre éthiquement aux problématiques posées par ces nouvelles formes d’intelligence.

Fresque du Jugement dernier, église Saint-Romain du château, Rarogne, Valais

Du côté des élus, tous regardent dans la même direction.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

L’église Saint-Romain du château est un des joyaux du gothique tardif en Suisse. On peut notamment y admirer une fresque du Jugement dernier réalisée par Hans Rinischer.

Il semble qu’à l’origine, la fresque comprenait un Christ juge. Cependant, des considérations architecturales ont amené à modifier l’agencement et à supprimer une portion de l’œuvre. 

Des infiltrations d’eau ont entraîné plusieurs campagnes de restauration. Celle des années 1920 a cherché à retrouver autant que possible la représentation d’origine, rajoutant visages et couleurs. Ces pratiques ont disparu aujourd’hui. La restauration des années 1970 a fait le choix de retouches visibles de près, permettant ainsi de préserver la lisibilité.

Si le ciel est bleu à gauche comme à droite, sur la terre, les réalités sont différentes. D’un côté, le sol est vert, de l’autre ocre et dépouillé. On pourrait y voir une allusion au pays de lait et de miel promis par Dieu, opposé à la terre aride. Il y a aussi la symbolique de la vie et de la mort.

A notre gauche (à la droite du Christ, s’il était représenté) se trouvent les élus. A notre droite (à la gauche du Christ), se trouvent les damnés (Cf. Mt 25, 31-46).

Du côté des élus, c’est l’unité qui prédomine. Tous regardent dans la même direction. Parmi eux, un personnage dénote. Sa peau n’est pas de la même couleur, son corps est marqué par les années. Cela peut étonner alors que l’état de conservation du corps est parfois compris comme un reflet de la perfection spirituelle. Les ecclésiastiques chargés dans une charrette et ramenés de force chez les damnés nous permettent peut-être une interprétation. Ce ne sont pas forcément ceux que l’on attendait qui seront sauvés.

En contraste avec la paisibilité des élus, c’est le désordre et l’horreur qui sont de mise chez les damnés. Mais, ce qui différencie ceux qui sont sauvés de ceux qui ne le sont pas n’est pas l’état de leur corps. On pourrait y voir un signe que ce qui distingue élus et damnés n’est pas visible, que cela se joue dans le secret du cœur.

La foi en tous ses états

« Le Christ est ressuscité ! / Il est vraiment ressuscité ! » C’est ainsi que les chrétiens (spécialement en Orient) se saluent en ce temps de Pâques. C’est aussi une profession de foi. Et c’est pour préserver cette même foi que des chrétiens endurent encore aujourd’hui la persécution et même le martyre. Nous pouvons ainsi nous demander : comment se porte la foi (chrétienne) en Suisse ? Pourquoi est-ce important de « croire » ?
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Redécouvrons la prière du chemin de croix

Ce mois de mars est englobé dans le temps du Carême qui culmine avec la Semaine sainte, et enfin avec la fête de Pâques, le 31 mars. Ce grand mystère de la mort et de la Résurrection est au cœur de notre foi. Depuis de nombreux siècles, la piété chrétienne s’est plue à méditer en particulier la Passion de Jésus, avec notamment la dévotion du chemin de croix.
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Quel avenir pour le centre de Montet?

La vie au sein du Centre continue normalement jusqu’à la fin du mois de juin même si le groupe les Focolarinis et les Focolarines ont quitté le centre au 29 décembre. Il reste les jeunes de l’école de vie qui ont pu prendre une place dans l’organisation du Centre et ainsi vivre une nouvelle expérience.
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L’adoration eucharistique: source de force intérieure, de calme et de joie

Pendant la Semaine sainte, nous célébrons le Jeudi saint, l’institution de l’eucharistie et du Sacerdoce. Le vendredi, nous nous immergeons dans la passion du Christ. Le Samedi saint est placé sous le signe du repos au tombeau et le dimanche de Pâques, nous célébrons la résurrection du Seigneur qui a vaincu la mort. Nous pouvons dire que Jésus a tué la mort par sa mort et sa résurrection. Nous célébrons la mort et la résurrection du Seigneur dans chaque sainte célébration eucharistique.
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Les auxiliaires de l’Eucharistie formés à bonne école!

Nombreuses et nombreux sont les bénévoles de notre paroisse qui vivent ce beau ministère d’auxiliaire de l’Eucharistie soit à la messe ou en apportant le Corps du Christ chez les malades à la maison, à l’hôpital ou au home. Une journée de formation a eu lieu en février à Estavayer.
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Des jeunes répondent à l’appel de Dieu

Rencontre avec cinq jeunes catéchumènes. Ils nous parlent, avec générosité de leur chemin vers Dieu. Des moments de partage très ouverts et sympathiques avec chacune des adolescentes de 14-15 ans et un jeune adulte de 23 ans. Pour la plupart, leurs parents catholiques se sont éloignés de la pratique religieuse. On ne parle que très peu, ou pas du tout, de religion en famille.
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