MCR avec Pierre Farine

Texte et photo par Isabelle Valticos

La présence de Mgr Farine à notre après-midi du 14 mars dernier a transformé notre rencontre MCR (Mouvement des Chrétiens Retraités) en un moment exceptionnel. Il n’est en effet pas si fréquent de recevoir un évêque !

C’est pourtant en toute simplicité que Pierre Farine, évêque auxiliaire du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg de 1996 à 2015, est venu partager avec nous cet après-midi, en qualité de nouveau conseiller spirituel de notre Mouvement.

Celui qui préfère qu’on s’adresse à lui avec un « Pierre » ou un « mon Père » plutôt que le pompeux « Monseigneur » a d’abord participé à notre pause spirituelle autour du thème de l’Espérance avant de concélébrer la messe avec l’abbé Joël Akagbo et rencontrer ensuite de manière informelle et directe les membres de notre groupe autour d’une tasse de thé et de quelques gourmandises sûrement agréées en temps de Carême.

Comme il se l’est promis, Pierre Farine va visiter ainsi tous les groupes de notre Mouvement dans le canton de Genève. Ce n’est pas sans une certaine fierté que nous lui avons permis d’essuyer les plâtres en étant le premier groupe à avoir eu l’honneur de sa venue dont nous garderons toutes et tous un souvenir chaleureux d’un homme de foi dont le lumineux sourire vous met tout de suite à l’aise.

Prochaine et dernière rencontre de l’année pastorale : le 13 juin, dès 14h15 dans la salle Saint-François de Chêne (messe à 15h15 suivie du goûter).

Les Céciliennes seront de retour en novembre!

Chanteuses et chanteurs se réjouissent déjà : le retour des Céciliennes est programmé pour novembre prochain à Cugy. Avec quelques changements mais ce même besoin pour les membres des chorales de se retrouver pour le plaisir de chanter ! Les préparatifs avancent bon train. Etat à six mois de l’événement.
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Athée souhaits

L’existence de Dieu sera-t-elle un jour confirmée par la science ? Qui sait…

Vous aussi, cela vous fait tousser de lire que les athées sont en voie de disparition alors qu’on parle sans arrêt d’une baisse du sentiment religieux? Paradoxalement, cette classe « d’incroyants » est bien en voie d’extinction selon certaines recherches. Faut-il alors créer un biotope protégé pour la préserver?

Par Myriam Bettens | Photos : DR

« La religion est l’opium du peuple. Aujourd’hui, je dirais plutôt la Ritaline des masses », écrit tout de go Thierry Stegmüller lors d’un échange de SMS. Il fait encore partie de ces 4 % de la population suisse se qualifiant d’athées. « Sommes-nous en voie de disparition ? », répond-il en écho, tout en ponctuant sa réponse d’un rire. L’enseignant au Gymnase de Bienne n’y croit pas : « De la part des croyants, nous avons tout de suite une étiquette. Or, cela dépend où est-ce que nous plaçons le curseur. Les gens que je rencontre ne se disent pas athées, mais le sont de fait. »  Une observation que confirme Thierry Dewier, président de l’Association suisse de la Libre Pensée. « Après une semaine au Salon du livre de Genève à discuter avec de nombreux visiteurs, j’ai remarqué que ces personnes se disent par exemple catholiques, mais ne croient à aucun des dogmes du catholicisme. La religion n’est plus qu’une marque culturelle. » Tout comme son homonyme, il soutient que tout est question de définition. « Très peu de gens affirment être persuadés que Dieu n’existe pas. Ils préfèrent dire qu’ils ne savent pas et souvent, ils ne veulent pas non plus savoir. »

Pourcentages d’athées et d’agnostiques dans le monde.

De l’athéisme à l’indifférence

« Il y a aujourd’hui une indifférence du religieux », pointe Christophe Monnot, maître de conférence en sociologie des religions à l’Université de Strasbourg. « On voit actuellement en Europe que lorsqu’une génération se désaffilie [ndlr., quitte officiellement une Eglise], la génération suivante va plus loin en termes de « non-religion ». » Même si la Suisse semble encore relativement préservée, Thierry Dewier souligne que le renouvellement constant des croyances engendrera une mutation de la société et peut-être même des dogmes. « Ce qu’il se passe en Europe constitue probablement l’embryon de ce qu’il va se produire à l’échelle mondiale. » Ce phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur selon les derniers chiffres de l’Office de la statistique suisse (OFS) et « la catégorie des « sans-religion » retient de plus en plus l’attention des chercheurs, à la mesure de l’importance que ces personnes occupent dans les statistiques sur les affiliations religieuses », relève Jean-François Mayer, directeur de l’Institut Religioscope. « En Suisse, dans les années septante, on ne recensait que quelques pourcents de non-affiliés. Aujourd’hui, ils représentent un tiers de la population », développe Christophe Monnot.

Chrétiens, vraiment ?

« Il y a maintenant tellement de personnes qui sont dans la non-croyance que les limites de ce que l’on considère comme l’athéisme peuvent se reconfigurer. Les critères employés pour le définir correspondent à une certaine classe de personnes, alors que l’on constate que dans la population, beaucoup en sont malgré tout très proches. » Pour Thierry Dewier, « toute notre société se rattache fortement aux valeurs humanistes, sans pour autant le reconnaitre ». Il va même plus loin : « La population tient peut-être même plus de la libre-pensée qu’elle ne le pense. » Christophe Monnot explique que la compréhension de la religion est devenue beaucoup plus sectorisée. « Ce n’est plus une religion globale et sociale, mais de l’ordre du bien spirituel privé. Il entre dès lors en compétition avec d’autres biens ou propositions. » Le choix est devenu possible. « Avant, la tradition familiale primait en matière de religion. Ce qui relevait auparavant de l’inné ne l’est plus aujourd’hui. » Thierry Stegmüller abonde dans le même sens, il temporise toutefois : « Ce qui finalement me dérange n’est pas la religion, mais ce que les gens font de leur foi. » En effet, la remise en question de l’utilité de la religion dans la société risque de « pousser les Eglises à devenir plus confessantes et donc en marge », argue Christophe Monnot. Il ne faut donc pas tout jeter, car « l’histoire et la dimension sociale des Eglises démontrent qu’elles ne répondent pas qu’en termes de biens spirituels. C’est un ensemble de facteurs favorisant la cohésion sociale ». Néanmoins, le processus d’effacement du religieux déjà bien entamé ne s’effectuera pas sans tensions sociales.

Analphabétisme religieux

« Nous allons inévitablement vers une rupture entre les religieux et les athées, car ces derniers n’ont presque pas d’enfants, alors que les croyants en ont plus. Au niveau mondial, les croyants seront donc beaucoup plus nombreux. Alors que les athées seront en minorité de population, mais constitueront le groupe dominant dans les pays occidentaux. Le clivage entre ces deux pôles ne peut que s’accentuer. » Le problème principal étant l’analphabétisme (a)religieux : « Les athées ne comprendront pas ce que les religieux entendent sur certaines choses et les religieux auront du mal à dialoguer avec les athées parce qu’ils auront l’impression qu’on leur sert des concepts erronés. » Pour reprendre les mots du philosophe allemand Jürgen Habermas, les religieux et les laïcs doivent entrer dans le langage de l’autre pour maintenir un espace public serein.

De Dieu aux « A-dieux »

Etre « sans Dieu » n’est pas nouveau. Cette occurrence retrouvée dans la Lettre aux Ephésiens en atteste.

Pour certains, Il est l’Alpha et l’Oméga. Pour d’autres, cet alpha, ou ce « A » n’est que la particule signifiant la privation, voire plus intimement la négation. Petit lexique pour s’y retrouver dans cet univers où Dieu ne fait pas loi.

Athéisme : doctrine ou attitude fondée sur la négation d’un Dieu personnel et vivant.

Agnosticisme : doctrine ou attitude philosophique qui considère l’absolu inaccessible à l’intelligence humaine.

Ignosticisme : position philosophique qui considère qu’une définition cohérente d’une doctrine théologique doit être posée avant toute discussion sur la nature ou l’existence de ce concept. Le « I » initial provenant du latin ignoro (ignorer, ne pas savoir).

Areligiosité : attitude de celui qui est étranger à toute préoccupation religieuse.

Irréligiosité : attitude de celui qui conteste ou défie la religion. Employé à tort pour qualifier une personne sans religion.

Voltairianisme : scepticisme en matière religieuse, esprit de dérision exercé à l’encontre des Eglises, notamment chrétiennes.

Libre-pensée : revendication de l’autonomie de la conscience humaine contre les règles qui prétendent la limiter.

Humanisme : attitude philosophique qui tient l’homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d’épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines.

Naturalisme : doctrine philosophique qui considère la nature comme principe unique, à l’exclusion de toute intervention divine ou idéale.

Déisme : doctrine selon laquelle la raison peut accéder à la connaissance de l’existence de Dieu, mais ne peut déterminer ses attributs.

Sortie des servants de messe et des lecteurs de Collombey et Muraz, samedi 6 mai 2023

Pour la sortie récréative des lecteurs et servants de messe, cette année, nous sommes allés au Parc Aventure à Aigle. Cette journée était synonyme de joie et de bonne humeur. Elle a permis de faire de nouvelles rencontres et de profiter d’une après-midi au soleil et au cœur de la nature.
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Athées ou chercheurs de Dieu ?

Par François-Xavier Amherdt | Photo: DR

Cela peut nous rassurer et nous donner élan : même le grand prédicateur Paul connaît un échec cuisant dans sa prédication sur le Christ ressuscité d’entre les morts, à l’aréopage d’Athènes (voir le passionnant épisode en Actes 17, 16-34). Cela veut dire que nous aussi, dans notre pastorale « en sortie », nous pouvons affronter des réticences sans que nous nous en culpabilisions. Nous semons et proposons, les personnes croisées disposent, en totale liberté.

Mais sur l’agora centrale de la capitale hellène, l’apôtre des nations a-t-il rencontré des athées ? Les philosophes qui l’ont abordé étaient-ils opposés à toute conviction religieuse ? Ne se reconnaissaient-ils pas plutôt d’une forme de polythéisme, selon un « panthéon très humain » ? Paul d’ailleurs commence par leur parler du Dieu universel et créateur en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être, de la race duquel nous sommes (Actes 17, 28), plutôt que des idoles semblables à de l’or, de l’argent ou de la pierre taillée (v. 29). Et il en arrive à les interpeller à propos de « l’autel au dieu inconnu » qu’il a rencontré dans la cité et dont il est venu annoncer le vrai visage, en Jésus-Christ Sauveur.

Retour du paganisme

De nos jours aussi, nous constatons que les athées au sens strict sont relativement peu nombreux, alors que nous assistons à un retour du paganisme et du poly-théisme qui redivinise la nature, les astres, l’homme augmenté, les stars du sport et du show-business, les dictateurs et les gourous. C’est donc une prédication à la saint Paul qu’il nous convient de déployer, nous efforçant de répondre à la quête spirituelle authentique des gens et sachant montrer combien Jésus-Christ répond aux interrogations existentielles et fondamentales de l’humanité.

C’est à une nouvelle forme d’« apologétique » positive que nous sommes conviés, capable de donner envie aux « athées, païens et idolâtres » que nous sommes tous de s’ouvrir à la vie dont le Dieu biblique veut nous combler. Cela implique de nous laisser nous-mêmes évangéliser par ceux avec qui nous échangeons.

65 ans, l’heure d’un choix crucial…

Ce message, reçu de notre curé Jean-Pascal Genoud, le 17 janvier 2023 par WhatsApp, est le dernier d’une petite série qu’il avait envoyée, un peu comme des clins Dieu, à quelques proches et amis. Il l’avait intitulé ainsi: «65 ans: l’heure d’un choix crucial entre les bras fermés de Morphée ou les mains ouvertes du Ressuscité!» En voici la teneur…

Par Jean-Pascal Genoud | Photos : Marion Perraudin

Minuit et demi, ce 17 janvier 2023. Je revêts mon pyjama en jouant plus ou moins habilement entre les tubes de la sonde nasogastrique et ceux de la pompe anti-douleurs. Je m’assoupis quelque peu et suis réveillé, comme souvent ces dernières nuits, par le retour d’une intense douleur dans le bas-ventre. A force, on m’a appris à ne pas tarder. Je sonne donc l’infirmière qui me donne un comprimé de Buscopan, un médicament spécialement conçu pour maîtriser les crampes intestinales. Je l’informe que, pour laisser le temps nécessaire au médicament de faire son effet, je sors me fumer une clope devant l’entrée principale de l’hôpital. L’agente Securitas qui surveille l’entrée toutes les nuits n’est pas surprise de me voir faire ce pèlerinage nocturne. Elle a l’habitude de mes allers et venues. 

A mon retour, je passe devant la chapelle. C’est fou comme ce genre de maladie incurable dont je souffre vous donne des accès de piété totalement inhabituel ! J’avise un coussin confortable que je dérobe à l’espace méditation pour le placer sur le banc devant le tabernacle. […] Après un temps d’action de grâce pour 65 ans de vie palpitante, je tombe dans les bras de Morphée.

Mon infirmière est occupée à répondre à différents appels dans l’unité des soins palliatifs dont elle a la garde cette nuit. Après une heure, pensant que j’étais rentré dans ma chambre, elle vient contrôler et ne peut que constater mon absence. Elle se fait du souci. Constate que j’ai laissé mon portable sur place et se résout à appeler l’agente Securitas qui l’informe que je n’ai pas fait très long dehors et que je suis rentré dans l’hôpital. Pas étonnant : dehors il neige et fait près de zéro degré. S’ensuit une battue dans les dédales des corridors.

Il est 3h30 quand j’entends résonner la grosse voix italienne de la Securitas : « Il y a quelqu’un ? » Je sors violemment hébété d’une phase de sommeil paradoxal, me demandant où je suis. J’étais en train de faire un cauchemar. Nous étions très nombreux dans une grande aula en pan incliné. Notre prévôt, debout tout devant, demande qui veut bien lire un passage des Actes des Apôtres, prévu dans les lectures du jour. Comme j’ai un missel en poche – C’est étonnant de voir comment ce genre de maladie m’a réservé des accès de piété parfaitement inhabituels ! – Dans le récit de la Pentecôte, arrivant la longue énumération des différents peuples de pèlerins juifs rassemblés pour l’occasion, pour ménager l’auditoire, je choisis de simplifier et d’en omettre un grand nombre. Le prévôt, visiblement fâché par la liberté que je prenais par rapport à la littéralité du texte sacré, s’exclame à l’adresse de tous : « Ce n’est pas tout à fait la Parole de Dieu qui vous a été lue. » Et je vois le sourire de l’agente Securitas, soulagée de m’avoir enfin trouvé. Je perçois aussi le regard amusé de l’infirmière de nuit qui l’accompagne. Celle-ci me dit : « Vous avez au moins prié pour nous ? » « J’ai eu tout le temps de prier pour le monde entier », dis-je ! Et on me reconduit en chambre. L’infirmière Ophélie me fait un gentil reproche pour lui avoir provoqué une grande frayeur. Sur quoi elle m’offre un bon café bien fort et j’obtiens de sa part la grâce de pouvoir repartir brièvement pour une dernière clope d’action de grâce…

La Parole de Dieu de ce jour, de la lettre aux Hébreux (6, 15.19.20) : « C’est par sa persévérance qu’Abraham a obtenu ce que Dieu avait promis… Cette espérance, nous la tenons comme une ancre sûre et solide pour l’âme. Elle entre au-delà du rideau, dans le sanctuaire où Jésus est entré pour nous en précurseur. » 

La pensée du jour que m’envoie ma sœur Françoise à l’occasion de mon anniversaire, une citation du musicien Olivier Messiaen (dans « La musique de l’invisible », ndlr) : « Entendre sur cette terre le son de l’invisible est une joie extraodinaire. »

Enfin, de l’hymne que propose la revue Magnificat pour ce 17 janvier : « Dieu ma joie, tu as fait de ma pauvreté ta demeure de silence où tout être peut adorer le secret de ta présence. »

Bien à vous, Jean-Pascal

Jean-Pascal dans diverses postures homilétiques…

Franchir la centaine en chantant!

J’ai rencontré Lucienne chez elle autour d’un café en pensant qu’en 30 minutes le tour serait joué. Deux heures plus tard, j’étais toujours à écouter le récit passionnant de sa vie, à apprendre de sa sagesse et de sa foi qui, sans doute, lui a permis de traverser un siècle dans la sérénité, entourée de sa famille.
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La confiance de l’espérance

Texte et photo par Isabelle Roulin

« Athée souhaits », voici le thème de la rubrique centrale. Comme j’ai l’esprit taquin, un peu d’humour pour commencer. En effet, si quelqu’un lit les deux premiers mots de cet article à haute voix, il ne s’agit pas d’une référence à la religion, mais d’une réponse possible à quelqu’un qui a éternué. 😉 Vive la complexité de notre langue française !

Plus sérieusement, que veut dire le mot « athée » ? Se dit d’une personne qui ne croit en aucun pouvoir divin ; contrairement à un agnostique qui refuse de se prononcer et qui émet des doutes sur une existence divine. En résumé : l’athée ne croit pas alors que l’agnostique dit : je ne sais pas.

Si, d’après les statistiques, les athées sont en voie de disparition, je peux constater dans mes connaissances que le nombre des agnostiques augmente. Par contre, il est une catégorie non répertoriée qui, à mon sens, mériterait que l’on s’y arrête. Il s’agit de celle qui correspond à toutes les personnes qui ne se laissent enfermer dans aucune catégorie existante. Elles ont soif de spiritualité, croient en quelque chose ou quelqu’un de plus grand mais qu’elles refusent de nommer ou d’enfermer dans un quelconque dogme ou religion. Ces personnes admettent ne pas savoir mais vivent dans la confiance que la vie ne s’arrêtera pas à la mort. 

J’ai pu lire et entendre plusieurs témoignages de personnes ayant fait une expérience de mort imminente (EMI) ou ayant vécu le phénomène de décorporation qui démontrent que la vie ne s’arrête pas avec notre enveloppe charnelle quand le cœur cesse de battre. 

Pour ceux qui le souhaitent, vous trouverez de nombreuses vidéos abordant le thème de la mort sur le site internet de Christophe Fauré, psychiatre français. 
Son site : https://christophefaure.com/ 

Etre chrétien, c’est avoir la confiance de l’espérance et je vous la souhaite à vous toutes et tous qui me lisez.

«Mieux athée que mauvais catholique!»

« Le scandale, c’est dire une chose et en faire une autre… tellement de catholiques sont ainsi ! »

Par Thierry Schelling | Photo: vatican.news

« Mieux athée que mauvais catholique !» Ça, c’est dit ! Et de la part du Pape, qui plus est ! Si ses détracteurs se tapent le front de désespoir, les lecteurs attentifs de l’Evangile reconnaîtront la raison d’une telle affirmation.

Hypocrisie

En effet, François expliquait lors de son homélie du matin (février 2017) qu’on entendait souvent dire : « Je suis très catholique, je vais toujours à la messe, j’appartiens à telle ou telle association… mais sa vie n’est pas chrétienne : les employés sont sous-payés, on ment et vole les gens, on recycle l’argent sale… » bref, tant d’occasions pour trahir ses bonnes intentions. « Le scandale, reprend le Pape, c’est dire une chose et en faire une autre… tellement de catholiques sont ainsi ! »

Et donc, l’athée est peut-être plus cohérent que le catholique hypocrite ! Car celui-ci scandalise tout un chacun, qui le fait préférer se dire athée plutôt que catholique. CQFD.

Respect de la conscience

Dès son élection, s’adressant aux médias, il avait conclu l’entretien ainsi : « Puisque beaucoup d’entre vous n’appartiennent pas à l’Eglise catholique ou ne sont pas croyants, j’adresse de tout cœur ma bénédiction en silence, respectant la conscience de chacun… » Geste inédit pour un pontife, mais très… Vatican II et sa déclaration en faveur du dialogue interreligieux Nostra Aetate !

Dialogue plutôt que diatribe

Ne pas oublier que dès 1965, le pape Paul VI avait confié aux jésuites le maintien de liens et du dialogue avec l’athéisme d’alors… et Jean-Paul II intensifiera la lutte contre l’athéisme pratique avec sa culture caractéristique du déchet, lutte reprise par François en rappelant l’ignorance crasse de bien des catholiques du trésor inestimable que représente la doctrine sociale de l’Eglise. Ce compendium se conclut notamment par ceci : « Celui qui croit se conformer à la vertu surnaturelle de l’amour sans tenir compte du fondement naturel qui y correspond et qui inclut les devoirs de justice, se trompe lui-même. »

Jubilé de saint Bernard

Statue de saint Bernard sur le col grandement éponyme, qui montre au pèlerins perdus la direction de l’hospice.

Le 15 juin 2023, en la fête de saint Bernard, la congrégation du Grand-Saint-Bernard ouvrira une année festive qui marquera le centenaire de la proclamation de saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne, ainsi que les 900 ans de sa canonisation. Des événements sont prévus tout au long de l’année: spectacles, pèlerinages, colloque, etc. Chacun y trouvera de quoi se réjouir.

Propos recueillis par Pascal Tornay | Photo: Pecold

Simon Roduit, expliquez-nous ce qui a présidé, en 1923, à ce que saint Bernard soit nommé patron des alpinistes et des habitants de la montagne ?
Dans une lettre apostolique du 10 août 1923, le pape Pie XI « donne saint Bernard de Menthon comme patron céleste non seulement aux habitants des Alpes ou à ses visiteurs, mais à tous ceux qui entreprennent l’ascension des montagnes ». Pie XI explique avoir lui-même connu la joie de « reprendre de nouvelles forces en escaladant les cimes » alors que son esprit était fatigué par les études durant ses jeunes années. Il mentionne aussi avoir vécu personnellement l’accueil des chanoines à l’hospice. Cette lettre est adressée à l’évêque d’Annecy qui est à l’origine de cette heureuse initiative. Pourquoi ? Parce qu’ils fêtaient alors le milllénaire de la naissance du saint, placée selon la légende, en 923 au château de Menthon, au bord du lac d’Annecy. Nous savons à présent qu’il est né plus tard, à l’orée du onzième siècle. 1923 était aussi le jubilé des 800 ans de sa canonisation par l’évêque de Novare. Ces anniversaires montrent combien saint Bernard n’est pas l’apanage d’une congrégation, mais appartient au trésor de toute l’Eglise.

Qui sait-on réellement de saint Bernard ?
De sa vie, nous savons peu de choses, sinon qu’étant archidiacre d’Aoste, il a fondé des hospices sur les deux cols qui portent désormais son nom et qu’il a mené une vie de prédicateur. Il a laissé un exemple de charité, particulièrement avec l’œuvre de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, qui est aujourd’hui encore un lieu où le Christ est adoré et nourri, selon la devise laissée par le saint fondateur aux chanoines.

Les deux aspects de ce jubilé nous rapprochent de ce saint : les 900 ans de sa canonisation sont l’occasion pour nous d’imiter sa charité et son inventivité. Les 100 ans de sa proclamation comme patron des habitants des Alpes et des alpinistes sont l’occasion de nous mettre sous sa protection. Par sa beauté, la montagne nous permet de nous tourner vers le Père dans un acte de contemplation. Par le péril qu’elle peut causer, elle nous invite à nous tourner vers le ciel pour demander, par son intercession, la protection divine.

Quelle est la signification profonde d’un jubilé ?
Dans le livre du Lévitique la manière de fêter un jubilé, chaque 50 ans, une année « sabbatique » : un temps particulièrement consacré au Seigneur. On y laisse la nature se reposer du travail de l’homme. On remet les dettes afin que les terres reviennent à leurs propriétaires. C’est une année de fête durant laquelle tous réjouissent. Depuis 1300, le jubilé est devenu une fête célébrée dans toute l’Eglise chaque 25 ans. Le pape François a déjà annoncé le prochain jubilé ordinaire en 2025 sur le thème « Pèlerins de l’espérance ». Durant un jubilé chrétien, les fidèles sont invités à se réjouir en lien à une thématique particulière, et à se mettre en marche, comme pèlerins, vers Rome ou un autre sanctuaire.

Quels objectifs avez-vous en organisant toute une année de festivités dans ce cadre ?
Durant cette année jubilaire, divers événements sont organisés pour nous aider à nous réjouir d’avoir saint Bernard comme patron des Alpes, et une démarche de pèlerinage est proposée à l’hospice. L’objectif principal c’est faire connaître et prier saint Bernard, mais aussi à inviter les fidèles à continuer son œuvre de prédication et de charité dans les milieux de la montagne et les paroisses des Alpes, en devenant comme saint Bernard des missionnaires joyeux par une charité et un accueil inconditionnel du prochain.

Prière à saint Bernard

Seigneur, tu nous as donné saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne. Par son intercession protège-nous dans toutes nos ascensions. Après avoir joui de la beauté de la nature, que nous retournions à notre tâche plus sereins et plus forts dans le service de Dieu et de nos frères. Tandis que nous nous efforçons de marcher sur ses traces ici-bas, accorde-nous d’atteindre le véritable Sommet qui et le Christ.

Amen.

Le jubilé

Retrouvez le programme des festivités, qui dureront du 15 juin 2023 au 28 août 2024, sur le site internet –> centenairesaintbernard.ch

Fêtes des guides, exposition, démarches jubilaires, spectacles, manifestations alpines, colloques, célébrations… Un programme varié de découvertes et rencontres durant toute l’année !

Les athées, une espèce en voie de disparition?

Par l’abbé Daniel Reynard, curé | Photo: Raphael Delaloye

La proportion d’individus sans affiliation religieuse pourrait se réduire de 35% d’ici à 2050. Mais pas sûr que les athées périclitent sans résistance.

Les libres-penseurs sont de plus en plus menacés par le retour du religieux. Quand on sait que les croyants font plus d’enfants, il est légitime de s’interroger sur la survie, à terme, des athées. Vont-ils péricliter sans résistance ou bien s’organiser en communauté transnationale pour faire entendre leur voix ?

J’ose dire ici que nous avons besoin des athées, ils nous font avancer. Ils nous empêchent de tourner en rond, ils nous remettent en question, nous obligent sans cesse à nous remettre à l’établi de la foi pour nous confronter au monde, à la vie, alors dans ce sens merci.

Si quelqu’un dit : « J’ai rencontré Dieu, Il existe, fuyez. »

Si quelqu’un dit : « Je n’ai pas rencontré Dieu, Il n’existe pas, fuyez également. »

Dans les 2 cas, ils ne le font pas dans une optique spirituelle, religieuse ou métaphysique, mais dans un but politique au sens large.

Sortons du débat primaire et réducteur de « Dieu existe » ou « Dieu n’existe pas » pour entrer dans la foi qui est du domaine de l’expérience personnelle, d’une rencontre car la foi transcende ce débat pour ou contre.

Celui qui a besoin de nier Dieu devrait se poser des questions sur lui-même tout comme celui qui cherche absolument à convaincre que Dieu existe.

Je crois que nous sommes tous des chercheurs de l’au-delà, d’un monde meilleur. Dans ce sens, on n’est jamais aussi athée qu’on le croit ni aussi croyant qu’on le prétend.

Alors sachez que Jésus entend votre questionnement, Il est vivant et veut venir à votre rencontre, car Il sait que vous avez besoin d’une rencontre personnelle. Il se peut que vous doutiez, que vous soyez dans un temps de déception ou de découragement, que la présence de Dieu vous semble si lointaine. Jésus vous donnera ce rendez-vous que vous attendez. Cherchez-Le et répondez-Lui comme Thomas l’a fait : mon Seigneur et mon Dieu.

Le sens de la couleur blanche

L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.

Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion
Photo: cath.ch/Bernard Hallet

«Regardez les champs déjà blanchissent pour la moisson.» (Jn 4, 35)

Donner « carte blanche » à quelqu’un relève manifestement d’une totale confiance remise à la liberté du récipiendaire. Aussi, je remercie les éditions de L’Essentiel de cet espace qui m’est offert, au risque de devoir connaître et assumer l’inquiétude devant la page blanche ! 

Je me propose donc de livrer ici quelques propos inspirés de ce que peut signifier le blanc dans notre vie diocésaine, personnelle, communautaire, bref, dans notre vie chrétienne.

Une prédication vivante

Au cours de la dernière grande veillée pascale, en la cathédrale de Sion, seize catéchumènes adultes ont été revêtus par leurs parrains et marraines du vêtement blanc des nouveaux baptisés. 

Disposés, après leur baptême, en couronne dans le chœur de la cathédrale, ils devenaient une prédication vivante aux yeux de toute l’assemblée ; leur simple présence proclamait à la manière de saint Pierre : « Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait spirituel et pur afin que par lui vous croissiez pour le salut. » (1P 2, 2) Gratitude à l’égard des nouveaux baptisés adultes, témoins de l’œuvre de l’Esprit dans notre Eglise ! 

De la blancheur du baptême à celle du matin de Pâques, c’est le même éclat qui, en nous sautant aux yeux, devrait nous bouleverser autant que les femmes venues au tombeau. L’éclat de l’ange qui avait l’aspect de l’éclair et dont la robe était blanche comme neige. (Mt 28, 3) Gratitude à l’égard de ces tout petits que j’ai suivis en séance de Godly Play et qui savent s’émerveiller de la beauté des anges vêtus de blanc ! (Jn 20, 12)

Un modèle de vie

A l’écart, sur une haute montagne, les vêtements de Jésus devinrent resplendissants, d’une blancheur telle qu’aucun foulon sur terre ne peut blanchir de la sorte. (Mc 9, 3) Ce texte de la Transfiguration a été donné aux consacrés comme modèle de leur vie. Je rends grâce pour le paysage de nos montagnes où Dieu se dévoile à nos yeux. Et gratitude envers les personnes qui luttent non seulement contre l’érosion des glaciers, mais d’abord contre celle de la vie religieuse dans le diocèse. 

Face à toi-même

Dans le cadre du Jubilé, la Congrégation du Saint Bernard a demandé à Benjamin Bender, comédien et musicien martignerain connu pour son engagement chrétien et pour sa foi, de créer et de présenter un spectacle autour de la spiritualité de la montagne. Il est accompagné d’Aline Bonvin qui cosigne la mise en scène et de Laurine Moulin qui composera la musique du spectacle.
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Athée souhaits

Par Stéphane Vergère | Photo : Raphaël Delaloye

Après un temps pascal riche en célébrations, suivi des premières communions, voici venu le temps de rendre grâces à l’occasion de la Fête-Dieu et d’apprécier encore les événements vécus et d’approfondir notre foi… que ce soit durant ce mois de juin ou alors durant la pause estivale qui pointe à l’horizon.

C’est selon et à tes souhaits !

Car même s’il nous arrive de prendre le large, n’oublions pas que LUI veille constamment dans un coin de notre barque. Et IL attend patiemment qu’on veuille bien l’inviter, qu’on LUI fasse une petite place en nous et qu’on LUI fasse confiance. 

Alors comment ne pas s’inspirer de ce petit récit très éclairant ?

«À tes souhaits ?»

Un maître voyageait avec son disciple qui était chargé de s’occuper du chameau. Un soir, tellement fatigué, le disciple n’attacha pas l’animal et dit à Dieu dans sa prière d’en prendre grand soin. Or le lendemain matin, le chameau avait disparu ! « Où est le chameau ? » demanda le maître. Je ne sais pas, répondit le disciple. « Tu dois le demander à Dieu ! Hier soir j’étais si fatigué que je lui ai confié notre chameau. Ce n’est donc pas ma faute s’il s’est enfui ou s’il a été volé. » Le maître lui répondit : « Oui, c’est bien de faire confiance à Dieu de tout ton cœur, mais d’abord attache ton chameau. Car Dieu n’a pas d’autres mains que les tiennes. »

L’Ascension de Jésus au Ciel et l’envoi de l’Esprit Saint à la Pentecôte sont le prélude d’une présence fidèle et aimante à nos côtés. Mais notre Père compte aussi sur nos mains pour que son Règne vienne…

Sur ce, il ne dépend que de nous pour qu’advienne le meilleur et qu’évolue notre foi jour après jour jusqu’à nous laisser rejoindre par LUI. 

D’ores et déjà BEL ÉTÉ et… à vos souhaits !

Jeux, jeunes et humour – juin 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Que se passe-t-il le dimanche après la Pentecôte ?
L’Eglise fête la Sainte-Trinité. Après avoir reçu le don de l’Esprit Saint, nous sommes à même de mieux saisir l’originalité du cœur de la foi chrétienne : la Révélation d’un Dieu unique en trois personnes. C’est l’occasion de nous rappeler que nous sommes baptisés : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

par Pascal Ortelli

Humour

Un monsieur se promenait au bord d’un lac quand il remarqua quelque chose d’insolite. Un homme assis dans l’herbe en tenue de pêcheur, mais sans canne à pêche, avec à sa droite une boîte de conserve.

– Que faites-vous mon brave ?
– Comme vous le voyez, je suis en train de pêcher.
– Comment ça ?
– Si vous me donnez 20 francs, je vous explique comment.

Piqué dans sa curiosité, le promeneur sort 20 francs.

– Alors ?
– Je m’approche de l’eau avec ma boîte de conserve et le poisson saute dedans.
– Et vous en attrapez beaucoup ?
– Vous êtes le cinquième aujourd’hui !

par Calixte Dubosson

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