Franchir la centaine en chantant!

J’ai rencontré Lucienne chez elle autour d’un café en pensant qu’en 30 minutes le tour serait joué. Deux heures plus tard, j’étais toujours à écouter le récit passionnant de sa vie, à apprendre de sa sagesse et de sa foi qui, sans doute, lui a permis de traverser un siècle dans la sérénité, entourée de sa famille.
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La confiance de l’espérance

Texte et photo par Isabelle Roulin

« Athée souhaits », voici le thème de la rubrique centrale. Comme j’ai l’esprit taquin, un peu d’humour pour commencer. En effet, si quelqu’un lit les deux premiers mots de cet article à haute voix, il ne s’agit pas d’une référence à la religion, mais d’une réponse possible à quelqu’un qui a éternué. 😉 Vive la complexité de notre langue française !

Plus sérieusement, que veut dire le mot « athée » ? Se dit d’une personne qui ne croit en aucun pouvoir divin ; contrairement à un agnostique qui refuse de se prononcer et qui émet des doutes sur une existence divine. En résumé : l’athée ne croit pas alors que l’agnostique dit : je ne sais pas.

Si, d’après les statistiques, les athées sont en voie de disparition, je peux constater dans mes connaissances que le nombre des agnostiques augmente. Par contre, il est une catégorie non répertoriée qui, à mon sens, mériterait que l’on s’y arrête. Il s’agit de celle qui correspond à toutes les personnes qui ne se laissent enfermer dans aucune catégorie existante. Elles ont soif de spiritualité, croient en quelque chose ou quelqu’un de plus grand mais qu’elles refusent de nommer ou d’enfermer dans un quelconque dogme ou religion. Ces personnes admettent ne pas savoir mais vivent dans la confiance que la vie ne s’arrêtera pas à la mort. 

J’ai pu lire et entendre plusieurs témoignages de personnes ayant fait une expérience de mort imminente (EMI) ou ayant vécu le phénomène de décorporation qui démontrent que la vie ne s’arrête pas avec notre enveloppe charnelle quand le cœur cesse de battre. 

Pour ceux qui le souhaitent, vous trouverez de nombreuses vidéos abordant le thème de la mort sur le site internet de Christophe Fauré, psychiatre français. 
Son site : https://christophefaure.com/ 

Etre chrétien, c’est avoir la confiance de l’espérance et je vous la souhaite à vous toutes et tous qui me lisez.

«Mieux athée que mauvais catholique!»

« Le scandale, c’est dire une chose et en faire une autre… tellement de catholiques sont ainsi ! »

Par Thierry Schelling | Photo: vatican.news

« Mieux athée que mauvais catholique !» Ça, c’est dit ! Et de la part du Pape, qui plus est ! Si ses détracteurs se tapent le front de désespoir, les lecteurs attentifs de l’Evangile reconnaîtront la raison d’une telle affirmation.

Hypocrisie

En effet, François expliquait lors de son homélie du matin (février 2017) qu’on entendait souvent dire : « Je suis très catholique, je vais toujours à la messe, j’appartiens à telle ou telle association… mais sa vie n’est pas chrétienne : les employés sont sous-payés, on ment et vole les gens, on recycle l’argent sale… » bref, tant d’occasions pour trahir ses bonnes intentions. « Le scandale, reprend le Pape, c’est dire une chose et en faire une autre… tellement de catholiques sont ainsi ! »

Et donc, l’athée est peut-être plus cohérent que le catholique hypocrite ! Car celui-ci scandalise tout un chacun, qui le fait préférer se dire athée plutôt que catholique. CQFD.

Respect de la conscience

Dès son élection, s’adressant aux médias, il avait conclu l’entretien ainsi : « Puisque beaucoup d’entre vous n’appartiennent pas à l’Eglise catholique ou ne sont pas croyants, j’adresse de tout cœur ma bénédiction en silence, respectant la conscience de chacun… » Geste inédit pour un pontife, mais très… Vatican II et sa déclaration en faveur du dialogue interreligieux Nostra Aetate !

Dialogue plutôt que diatribe

Ne pas oublier que dès 1965, le pape Paul VI avait confié aux jésuites le maintien de liens et du dialogue avec l’athéisme d’alors… et Jean-Paul II intensifiera la lutte contre l’athéisme pratique avec sa culture caractéristique du déchet, lutte reprise par François en rappelant l’ignorance crasse de bien des catholiques du trésor inestimable que représente la doctrine sociale de l’Eglise. Ce compendium se conclut notamment par ceci : « Celui qui croit se conformer à la vertu surnaturelle de l’amour sans tenir compte du fondement naturel qui y correspond et qui inclut les devoirs de justice, se trompe lui-même. »

Jubilé de saint Bernard

Statue de saint Bernard sur le col grandement éponyme, qui montre au pèlerins perdus la direction de l’hospice.

Le 15 juin 2023, en la fête de saint Bernard, la congrégation du Grand-Saint-Bernard ouvrira une année festive qui marquera le centenaire de la proclamation de saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne, ainsi que les 900 ans de sa canonisation. Des événements sont prévus tout au long de l’année: spectacles, pèlerinages, colloque, etc. Chacun y trouvera de quoi se réjouir.

Propos recueillis par Pascal Tornay | Photo: Pecold

Simon Roduit, expliquez-nous ce qui a présidé, en 1923, à ce que saint Bernard soit nommé patron des alpinistes et des habitants de la montagne ?
Dans une lettre apostolique du 10 août 1923, le pape Pie XI « donne saint Bernard de Menthon comme patron céleste non seulement aux habitants des Alpes ou à ses visiteurs, mais à tous ceux qui entreprennent l’ascension des montagnes ». Pie XI explique avoir lui-même connu la joie de « reprendre de nouvelles forces en escaladant les cimes » alors que son esprit était fatigué par les études durant ses jeunes années. Il mentionne aussi avoir vécu personnellement l’accueil des chanoines à l’hospice. Cette lettre est adressée à l’évêque d’Annecy qui est à l’origine de cette heureuse initiative. Pourquoi ? Parce qu’ils fêtaient alors le milllénaire de la naissance du saint, placée selon la légende, en 923 au château de Menthon, au bord du lac d’Annecy. Nous savons à présent qu’il est né plus tard, à l’orée du onzième siècle. 1923 était aussi le jubilé des 800 ans de sa canonisation par l’évêque de Novare. Ces anniversaires montrent combien saint Bernard n’est pas l’apanage d’une congrégation, mais appartient au trésor de toute l’Eglise.

Qui sait-on réellement de saint Bernard ?
De sa vie, nous savons peu de choses, sinon qu’étant archidiacre d’Aoste, il a fondé des hospices sur les deux cols qui portent désormais son nom et qu’il a mené une vie de prédicateur. Il a laissé un exemple de charité, particulièrement avec l’œuvre de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, qui est aujourd’hui encore un lieu où le Christ est adoré et nourri, selon la devise laissée par le saint fondateur aux chanoines.

Les deux aspects de ce jubilé nous rapprochent de ce saint : les 900 ans de sa canonisation sont l’occasion pour nous d’imiter sa charité et son inventivité. Les 100 ans de sa proclamation comme patron des habitants des Alpes et des alpinistes sont l’occasion de nous mettre sous sa protection. Par sa beauté, la montagne nous permet de nous tourner vers le Père dans un acte de contemplation. Par le péril qu’elle peut causer, elle nous invite à nous tourner vers le ciel pour demander, par son intercession, la protection divine.

Quelle est la signification profonde d’un jubilé ?
Dans le livre du Lévitique la manière de fêter un jubilé, chaque 50 ans, une année « sabbatique » : un temps particulièrement consacré au Seigneur. On y laisse la nature se reposer du travail de l’homme. On remet les dettes afin que les terres reviennent à leurs propriétaires. C’est une année de fête durant laquelle tous réjouissent. Depuis 1300, le jubilé est devenu une fête célébrée dans toute l’Eglise chaque 25 ans. Le pape François a déjà annoncé le prochain jubilé ordinaire en 2025 sur le thème « Pèlerins de l’espérance ». Durant un jubilé chrétien, les fidèles sont invités à se réjouir en lien à une thématique particulière, et à se mettre en marche, comme pèlerins, vers Rome ou un autre sanctuaire.

Quels objectifs avez-vous en organisant toute une année de festivités dans ce cadre ?
Durant cette année jubilaire, divers événements sont organisés pour nous aider à nous réjouir d’avoir saint Bernard comme patron des Alpes, et une démarche de pèlerinage est proposée à l’hospice. L’objectif principal c’est faire connaître et prier saint Bernard, mais aussi à inviter les fidèles à continuer son œuvre de prédication et de charité dans les milieux de la montagne et les paroisses des Alpes, en devenant comme saint Bernard des missionnaires joyeux par une charité et un accueil inconditionnel du prochain.

Prière à saint Bernard

Seigneur, tu nous as donné saint Bernard comme patron des alpinistes et des habitants de la montagne. Par son intercession protège-nous dans toutes nos ascensions. Après avoir joui de la beauté de la nature, que nous retournions à notre tâche plus sereins et plus forts dans le service de Dieu et de nos frères. Tandis que nous nous efforçons de marcher sur ses traces ici-bas, accorde-nous d’atteindre le véritable Sommet qui et le Christ.

Amen.

Le jubilé

Retrouvez le programme des festivités, qui dureront du 15 juin 2023 au 28 août 2024, sur le site internet –> centenairesaintbernard.ch

Fêtes des guides, exposition, démarches jubilaires, spectacles, manifestations alpines, colloques, célébrations… Un programme varié de découvertes et rencontres durant toute l’année !

Les athées, une espèce en voie de disparition?

Par l’abbé Daniel Reynard, curé | Photo: Raphael Delaloye

La proportion d’individus sans affiliation religieuse pourrait se réduire de 35% d’ici à 2050. Mais pas sûr que les athées périclitent sans résistance.

Les libres-penseurs sont de plus en plus menacés par le retour du religieux. Quand on sait que les croyants font plus d’enfants, il est légitime de s’interroger sur la survie, à terme, des athées. Vont-ils péricliter sans résistance ou bien s’organiser en communauté transnationale pour faire entendre leur voix ?

J’ose dire ici que nous avons besoin des athées, ils nous font avancer. Ils nous empêchent de tourner en rond, ils nous remettent en question, nous obligent sans cesse à nous remettre à l’établi de la foi pour nous confronter au monde, à la vie, alors dans ce sens merci.

Si quelqu’un dit : « J’ai rencontré Dieu, Il existe, fuyez. »

Si quelqu’un dit : « Je n’ai pas rencontré Dieu, Il n’existe pas, fuyez également. »

Dans les 2 cas, ils ne le font pas dans une optique spirituelle, religieuse ou métaphysique, mais dans un but politique au sens large.

Sortons du débat primaire et réducteur de « Dieu existe » ou « Dieu n’existe pas » pour entrer dans la foi qui est du domaine de l’expérience personnelle, d’une rencontre car la foi transcende ce débat pour ou contre.

Celui qui a besoin de nier Dieu devrait se poser des questions sur lui-même tout comme celui qui cherche absolument à convaincre que Dieu existe.

Je crois que nous sommes tous des chercheurs de l’au-delà, d’un monde meilleur. Dans ce sens, on n’est jamais aussi athée qu’on le croit ni aussi croyant qu’on le prétend.

Alors sachez que Jésus entend votre questionnement, Il est vivant et veut venir à votre rencontre, car Il sait que vous avez besoin d’une rencontre personnelle. Il se peut que vous doutiez, que vous soyez dans un temps de déception ou de découragement, que la présence de Dieu vous semble si lointaine. Jésus vous donnera ce rendez-vous que vous attendez. Cherchez-Le et répondez-Lui comme Thomas l’a fait : mon Seigneur et mon Dieu.

Le sens de la couleur blanche

L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.

Par Mgr Jean-Marie Lovey, évêque du diocèse de Sion
Photo: cath.ch/Bernard Hallet

«Regardez les champs déjà blanchissent pour la moisson.» (Jn 4, 35)

Donner « carte blanche » à quelqu’un relève manifestement d’une totale confiance remise à la liberté du récipiendaire. Aussi, je remercie les éditions de L’Essentiel de cet espace qui m’est offert, au risque de devoir connaître et assumer l’inquiétude devant la page blanche ! 

Je me propose donc de livrer ici quelques propos inspirés de ce que peut signifier le blanc dans notre vie diocésaine, personnelle, communautaire, bref, dans notre vie chrétienne.

Une prédication vivante

Au cours de la dernière grande veillée pascale, en la cathédrale de Sion, seize catéchumènes adultes ont été revêtus par leurs parrains et marraines du vêtement blanc des nouveaux baptisés. 

Disposés, après leur baptême, en couronne dans le chœur de la cathédrale, ils devenaient une prédication vivante aux yeux de toute l’assemblée ; leur simple présence proclamait à la manière de saint Pierre : « Comme des enfants nouveau-nés, désirez le lait spirituel et pur afin que par lui vous croissiez pour le salut. » (1P 2, 2) Gratitude à l’égard des nouveaux baptisés adultes, témoins de l’œuvre de l’Esprit dans notre Eglise ! 

De la blancheur du baptême à celle du matin de Pâques, c’est le même éclat qui, en nous sautant aux yeux, devrait nous bouleverser autant que les femmes venues au tombeau. L’éclat de l’ange qui avait l’aspect de l’éclair et dont la robe était blanche comme neige. (Mt 28, 3) Gratitude à l’égard de ces tout petits que j’ai suivis en séance de Godly Play et qui savent s’émerveiller de la beauté des anges vêtus de blanc ! (Jn 20, 12)

Un modèle de vie

A l’écart, sur une haute montagne, les vêtements de Jésus devinrent resplendissants, d’une blancheur telle qu’aucun foulon sur terre ne peut blanchir de la sorte. (Mc 9, 3) Ce texte de la Transfiguration a été donné aux consacrés comme modèle de leur vie. Je rends grâce pour le paysage de nos montagnes où Dieu se dévoile à nos yeux. Et gratitude envers les personnes qui luttent non seulement contre l’érosion des glaciers, mais d’abord contre celle de la vie religieuse dans le diocèse. 

Face à toi-même

Dans le cadre du Jubilé, la Congrégation du Saint Bernard a demandé à Benjamin Bender, comédien et musicien martignerain connu pour son engagement chrétien et pour sa foi, de créer et de présenter un spectacle autour de la spiritualité de la montagne. Il est accompagné d’Aline Bonvin qui cosigne la mise en scène et de Laurine Moulin qui composera la musique du spectacle.
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Athée souhaits

Par Stéphane Vergère | Photo : Raphaël Delaloye

Après un temps pascal riche en célébrations, suivi des premières communions, voici venu le temps de rendre grâces à l’occasion de la Fête-Dieu et d’apprécier encore les événements vécus et d’approfondir notre foi… que ce soit durant ce mois de juin ou alors durant la pause estivale qui pointe à l’horizon.

C’est selon et à tes souhaits !

Car même s’il nous arrive de prendre le large, n’oublions pas que LUI veille constamment dans un coin de notre barque. Et IL attend patiemment qu’on veuille bien l’inviter, qu’on LUI fasse une petite place en nous et qu’on LUI fasse confiance. 

Alors comment ne pas s’inspirer de ce petit récit très éclairant ?

«À tes souhaits ?»

Un maître voyageait avec son disciple qui était chargé de s’occuper du chameau. Un soir, tellement fatigué, le disciple n’attacha pas l’animal et dit à Dieu dans sa prière d’en prendre grand soin. Or le lendemain matin, le chameau avait disparu ! « Où est le chameau ? » demanda le maître. Je ne sais pas, répondit le disciple. « Tu dois le demander à Dieu ! Hier soir j’étais si fatigué que je lui ai confié notre chameau. Ce n’est donc pas ma faute s’il s’est enfui ou s’il a été volé. » Le maître lui répondit : « Oui, c’est bien de faire confiance à Dieu de tout ton cœur, mais d’abord attache ton chameau. Car Dieu n’a pas d’autres mains que les tiennes. »

L’Ascension de Jésus au Ciel et l’envoi de l’Esprit Saint à la Pentecôte sont le prélude d’une présence fidèle et aimante à nos côtés. Mais notre Père compte aussi sur nos mains pour que son Règne vienne…

Sur ce, il ne dépend que de nous pour qu’advienne le meilleur et qu’évolue notre foi jour après jour jusqu’à nous laisser rejoindre par LUI. 

D’ores et déjà BEL ÉTÉ et… à vos souhaits !

Jeux, jeunes et humour – juin 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Que se passe-t-il le dimanche après la Pentecôte ?
L’Eglise fête la Sainte-Trinité. Après avoir reçu le don de l’Esprit Saint, nous sommes à même de mieux saisir l’originalité du cœur de la foi chrétienne : la Révélation d’un Dieu unique en trois personnes. C’est l’occasion de nous rappeler que nous sommes baptisés : « Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »

par Pascal Ortelli

Humour

Un monsieur se promenait au bord d’un lac quand il remarqua quelque chose d’insolite. Un homme assis dans l’herbe en tenue de pêcheur, mais sans canne à pêche, avec à sa droite une boîte de conserve.

– Que faites-vous mon brave ?
– Comme vous le voyez, je suis en train de pêcher.
– Comment ça ?
– Si vous me donnez 20 francs, je vous explique comment.

Piqué dans sa curiosité, le promeneur sort 20 francs.

– Alors ?
– Je m’approche de l’eau avec ma boîte de conserve et le poisson saute dedans.
– Et vous en attrapez beaucoup ?
– Vous êtes le cinquième aujourd’hui !

par Calixte Dubosson

Il est où Jean-Pascal?

La question m’est posée, dans un chuchotement, par ma petite-fille Mia qui le connaît bien. Elle a six ans et elle interroge… Nous sommes au dernier banc de cette église paroissiale bondée, comme tous ceux qui sont là et qui arrivent encore, nous sommes venues avec sa mère pour un dernier A-Dieu à Jean-Pascal…
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Là où tout a commencé

Depuis le début de son pontificat, le Pape n’a eu de cesse d’appeler les jeunes à s’engager et à dire « oui » à l’appel de Dieu. Encore cette année, des milliers d’entre eux vont y répondre en se rendant aux JMJ. Rencontre avec Elisa Freléchoux pour qui ces rencontres ont une saveur particulière.

Par Myriam Bettens
Photos : J.-Claude Gadmer, DR

Les Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) ont pour vous une signification spéciale…
Oui exactement ! Mes parents s’y sont rencontrés, mais ce n’est bien entendu pas la seule raison qui me pousse à y aller. Pour la petite histoire, ils habitaient dans deux régions différentes, éloignées d’à peu près 400 kilomètres. Pas loin d’où vivait ma mère, se situait une communauté de frères dont l’un d’eux est allé enseigner dans l’école où travaillait mon père. Ils ont organisé ensemble un voyage aux JMJ… Mes parents ont fini par se marier (rires).

Que représentent pour vous ces JMJ ?
C’est l’occasion de participer à un voyage avec des jeunes qui partagent la même foi que moi. Ce partage n’est pas toujours évident dans la vie quotidienne. En plus, j’imagine que rencontrer des jeunes du monde entier et participer à un événement de cette ampleur aura un impact certain dans ma vie et restera dans ma mémoire pour longtemps.

Justement, de quelle manière pensez-vous que ces rencontres soutiendront et alimenteront votre foi ?
Cela peut vraiment devenir une source de motivation. Le fait de voir autant de personnes s’unir dans la même foi et la même prière peut réellement « réveiller » quelque chose en soi. C’est également très encourageant de voir que d’autres jeunes comme moi ont cette foi-là. Cela permet de la garder, d’en être fière et surtout, de ne pas avoir peur d’en témoigner.

Hors du cadre des JMJ, dans le quotidien, pouvez-vous partager cette foi ?
A l’heure actuelle, je suis la coordinatrice des servants de messe de ma paroisse et nous avons eu plusieurs fois l’opportunité de partir avec le groupe de la chorale. Je connais également les jeunes de ma paroisse et ils organisent régulièrement des activités en groupe. Mais clairement, ce n’est pas à l’échelle des JMJ (sourires).

La rencontre de Lisbonne sera la première édition à laquelle vous participerez. Comment vous y préparez-vous ?
J’ai vraiment hâte (rires). A vrai dire, je n’ai pas particulièrement envie de « préparer » ces rencontres. Dans le sens où, je ne souhaite pas avoir des attentes précises, ni même me projeter dans quelque chose de particulier. Je préfère juste attendre, avec impatience, et vivre le moment !

C’est l’aventure en quelque sorte ?
C’est aussi cela qui est chouette, non ? Rencontrer un grand nombre de personnes que l’on ne connait pas encore, sortir de ses habitudes et se laisser « porter » par le moment. 

Le pape François a souvent encouragé les jeunes à s’engager « pour changer le monde ». Vaste responsabilité…
Oui, en effet, cela paraît très compliqué à mettre en œuvre. Mais effectivement, lorsqu’on regarde l’Eglise aujourd’hui, où elle en est, je crois qu’il incombe particulièrement aux jeunes d’en renouveler l’image. C’est finalement à nous de donner l’exemple à d’autres, puis aux nouvelles générations. De plus, il est toujours plus facile d’agir lorsqu’on a un modèle qui nous ressemble. Pour prendre un exemple concret, l’histoire de Carlo Acutis a eu beaucoup plus d’influence sur moi que le récit de n’importe quel autre saint.

Et donc, en tant que jeune, comment fait-on pour changer l’image de l’Eglise ?
Si j’avais la réponse, le problème n’existerait certainement plus (rires)! La première étape consiste déjà à oser dire que l’on est croyant. Le fait de montrer qu’on est fier de cela permettra de percevoir notre foi comme quelque chose de positif. Ensuite, c’est par des discussions, en traduisant en gestes notre ouverture, en réaffirmant que l’Eglise n’est pas seulement les scandales qui font les gros titres des journaux. C’est un travail de patience et de persévérance.

(Auto) bio express

Je m’appelle Elisa Freléchoux, j’ai 17 ans et suis en dernière année au Lycée cantonal de Porrentruy. Dès la prochaine rentrée universitaire, j’intégrerai la Faculté de droit de Fribourg. En dehors des heures de cours, je fais du patinage artistique et du piano, mais j’aime aussi passer du temps avec mes amis, cuisiner ou encore lire. Je suis également responsable des servants de messe de ma paroisse : la transmission des gestes et significations qui constituent notre foi me permet d’approfondir la mienne.

Des jeunes du monde entier seront à Lisbonne.

Peinture de Paul Monnier, église Saint-Charles-Borromée, Avusy (Genève)

Par Amandine Beffa | Photo: Jean-Claude Gadmer

Saint Charles-Borromée, le saint patron de l’église d’Avusy, dans le canton de Genève, est surtout connu comme artisan de la Contre-Réforme catholique. Il fait en effet partie des évêques ayant permis l’application du Concile de Trente. Paul Monnier a toutefois choisi de représenter un autre épisode de la vie de l’archevêque de Milan : l’épidémie de peste qui a touché la ville en 1576.

L’œuvre monumentale, une des premières réalisations de l’artiste avec le Groupe Saint-Luc, couvre une surface de plus de 100 m². Elle est divisée en deux parties. Au second registre, Charles Borromée est conduit au Ciel au terme de sa vie terrestre. Sur les côtés, des anges portent son chapeau de cardinal (à gauche) et une couronne (à droite). Selon certaines interprétations, la couronne est une allégorie de la charité. 

Revenons au premier registre. A l’arrière-plan, il est possible de reconnaître la cathédrale de Milan. Devant, est dressé un autel et l’archevêque distribue la Sainte-Communion. Il est entouré d’une foule de personnes en grande souffrance. En effet, si le saint a aidé les autorités civiles à mettre en place des mesures de protection pour éviter que la maladie ne se propage, il s’est aussi engagé pour ne laisser personne dans une détresse spirituelle. Il fait construire des croix à tous les carrefours de la ville. Des autels y sont dressés pour célébrer la messe et pouvoir apporter l’Eucharistie aux habitants alors strictement confinés. Charles Borromée demande aux prêtres de déambuler dans les rues en priant et de confesser ceux qui le désirent par la fenêtre de leur habitation. Dans le respect des gestes barrière – comme nous le dirions aujourd’hui – il rend visite aux malades, convaincu que la santé de l’âme est plus importante que celle du corps.

Le travail de Paul Monnier étant d’une grande qualité, il vaut la peine de s’arrêter sur les détails : les drapés du tissu, les expressions des visages, le mouvement des mains… Ensemble, ils composent l’émotion de cette œuvre qui nous parle, plus largement, de tous ces prêtres qui donnent leur vie au service des plus petits.

Rafaëlle Mascaro: une montagne d’énergie au service des autres

Rencontrer Rafaëlle Mascaro, c’est faire le plein d’énergie, tant cette femme dynamique rayonne ! Femme de foi et altruiste, elle nous parle de son chemin de vie et de foi atypique avec enthousiasme. Rien ne la prédestinait à s’engager en Eglise.
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Accueillir ou célébrer?

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le Valaisan Benjamin Bender. 

Par Benjamin Bender | Photo : Pierre Daendliker

En parlant de minorités, de nombreux représentants de notre Eglise – et le pape François en première ligne – utilisent régulièrement un verbe : accueillir. « Qui suis-je pour juger ? » ajoute ensuite François.

Dans les différents sens que peut prendre le verbe « accueillir », je relève celui qui semble correspondre à la demande de l’Eglise : admettre quelqu’un au sein d’un groupe, d’une famille, d’une assemblée. 

Accueil parfois difficile

L’Eglise a un beau passé d’accueil. Elle a été présente pour de nombreuses personnes et l’est encore aujourd’hui. Et pourtant, nous ne saurions nier que pour certaines minorités, l’accueil est encore très difficile. Pourquoi cela ? J’aimerais vous proposer aujourd’hui un élément de réponse parmi d’autres : pour qu’une personne ne soit pas seulement admise dans un groupe, mais qu’elle puisse être pleinement elle-même, qu’elle puisse s’y épanouir et grandir, nous devons célébrer qui elle est. « Célébrer » signifie faire publiquement la louange. 

Sommes-nous vraiment capables de célébrer celles et ceux qui sont différents de nous, qui ne pensent pas comme nous, qui n’agissent pas comme nous ? Sommes-nous capables de dire ouvertement que la différence de l’autre est une richesse inestimable ? Cela, sans vouloir l’assimiler à la majorité ? 

Lorsque l’on fait partie d’une majorité, il est très dur de comprendre ce que vit l’autre partie de la population. 

Faire un pas vers la minorité

C’est souvent l’incompréhension qui règne. Je le dis et je l’assume : c’est tout d’abord à la majorité de faire un pas vers la minorité. C’est à la majorité de s’agenouiller pour laver et embrasser les pieds de la minorité. Il y a une raison très claire à cela : la minorité, par son existence même, doit sans cesse lutter pour sa visibilité et son droit d’exister au sein du groupe. La majorité détient donc le pouvoir de la faire taire en un rien de temps si elle n’y prête pas une attention particulière. Il revient donc à la majorité de s’approcher de la minorité, de l’écouter, de la visibiliser et enfin, de la célébrer. 

Ce n’est pas une perte de pouvoir ou de privilège. La minorité restera minoritaire, mais elle aura enfin le droit d’exister en tant que telle. 

Aujourd’hui, je vous invite du fond du cœur à faire un pas vers une personne issue d’une minorité, à faire cet effort, pour trouver en l’autre ce qui est bon à célébrer chez elle. 

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