Médecin et chrétien

Salle des malades des Hospices de Beaune, aujourd’hui un musée.

Médecine et religion sont liées. Dans l’Antiquité, les prêtres exercent couramment la médecine. Jésus-Christ, Fils de Dieu, est aussi un « médecin » des âmes et des corps. Les Evangiles sont remplis d’anecdotes, d’histoires décrivant comment, dans sa vie publique, le Christ guérit les malades. Dieu nous guérit, directement ou indirectement, par l’entremise des saints et bienheureux.

Par Pierre Guillemin | Photos : DR

Dieu guérit par les sacrements : réconciliation, Eucharistie, onction des malades.

Dieu guérit par des miracles de guérison qui sont les signes et surtout les rappels de sa compassion et de Son Amour infini.

Dieu guérit par la médecine et les médecins : c’est son action la plus normale, la plus commune. Ainsi, l’Eglise n’est pas éloignée de la médecine. Bien au contraire, car toute guérison est un retour à plus de vie, à cette vie que Dieu est toujours prêt à nous donner.

L’Eglise est à l’origine des hospices, des hôtels-Dieu, des hôpitaux. Combien de missionnaires, de religieux, de religieuses se sont sacrifiés au service des souffrants, des exclus, des sans-abris ? Saint Damien, saint Camille de Lellis, saint Jean de Dieu, saint Vincent de Paul, la bienheureuse Mère Teresa, entre autres, qui nous montrent que l’Eglise a toujours été la première à s’occuper des malades, des lépreux, des handicapés, des sidéens, des exclus.

Ferveur et désintéressement

Et elle continue ! Ainsi, par exemple, en matière de lutte et de soins contre le sida, c’est l’Eglise catholique qui prend en charge 28 % de l’activité mondiale. A la suite
de l’Eglise, de nombreux médecins se sont attachés au soin des malades avec ferveur et désintéressement. Dans l’histoire du christianisme, plus de 50 médecins ont été béatifiés ou canonisés ; parmi eux citons :
Luc, patron des médecins, Côme et Damien, les médecins anargyres (c’est-à-dire les saint médecins byzantins qui exerçaient leurs talents sans être payés), saint Martin de Porrès, le bienheureux Nicolas Sténon, saint Joseph Moscati, sainte Jeanne Beretta Molla et tant d’autres.

La question du lien entre Eglise et médecine n’est pas récente. Mais contrairement à l’idée commune, l’Eglise ne condamne ni la médecine ni la chirurgie. Nous pensons souvent en effet que le concile de Tours de 1163 interdit la pratique de la chirurgie en citant Ecclesia abhorret a sanguine (L’Eglise a horreur du sang). Or cet adage ne se trouve nulle part dans les actes du concile de Tours. Il n’apparaît qu’en 1744 à la page 35 de l’histoire de la chirurgie française composée par François Quesnay. En réalité, le concile de Tours défend aux religieux profès (religieux qui a prononcé ses vœux pour s’engager dans un ordre) de sortir de leur cloître pour exercer la médecine, étudier les lois civiles et s’adonner aux affaires sous prétexte de charité (canon 8). Le concile ne flétrit pas la médecine, le droit ou le commerce, mais les religieux qui se mêlent d’affaires séculières. 

Citons deux exemples de médecins chrétiens qui n’auraient pas pu exercer leur art si ce concile de Tours l’avait interdit. 

Au XIVe siècle, Guy de Chauliac, chanoine de la collégiale Saint-Just dans la région lyonnaise, fut médecin et chirurgien de quatre papes : Benoît XII, Clément VI, Innocent VI et Urbain V. Il aurait, par exemple, trépané Clément VI pour le soigner de céphalées. Il est considéré comme le plus grand chirurgien du Moyen-Age : son ouvrage Chirurgie, Chirurgia Magna restera un ouvrage de référence jusqu’au XVIIIe siècle.

Guy de Chauliac soignant le pape Clément VI.

Ambroise Paré, chrétien fervent, ne cessa jamais de célébrer dans ses œuvres la gloire de Dieu. Paré soignait tous les hommes, sans tenir compte de leur confession, fait extrêmement rare au XVIe siècle, période des guerres de religion. Mais Paré ne limita pas son art à soigner les rois et les pauvres gens, qu’il plaçait, en tant que thérapeute, sur un pied d’égalité. Gynécologue avant la lettre, il se préoccupa avec une magnifique attention des femmes enceintes, des techniques d’accouchement et des soins aux nouveau-nés, « petites créatures de Dieu », écrit-il, qui l’émerveillaient comme l’émerveillaient toutes les beautés de la création, plantes incluses. La foi chrétienne d’Ambroise Paré s’épanouit dans son esprit d’entreprise, dans son inventivité, dans sa compassion envers ses patients, rois, notables et simples soldats, et plus que tout dans sa volonté de transmettre un savoir exigeant par amour du bien public, trait de cet humanisme du XVIe siècle dont, aux côtés d’Erasme, de Rabelais ou de Montaigne, il nous offre un exemple admirable.

Engagements actuels

Et aujourd’hui ? Si l’Eglise et la médecine sont si proches, comment, par des exemples d’engagement de médecins et de chrétiens, pouvons-nous comprendre ce lien qui est si difficile à comprendre dans nos sociétés modernes ?

Le Père Philippe Gauer – prêtre, médecin, spécialiste de bioéthique – nous rappelle que l’homme, voulu et aimé par Dieu, est au cœur du regard du médecin chrétien sur son patient. Dans son ouvrage Soigner : la découverte d’une mission à la lumière du Christ médecin, il nous rappelle que « jamais nous ne voyons Jésus s’apitoyer sur une maladie, son regard se fixe toujours sur la personne ». S’inspirant de l’attitude du Seigneur, les médecins catholiques apprennent à poser un regard d’amour sur le patient et à en être les serviteurs.

Des soins pour l’âme

Le docteur Xavier Emmanuelli, médecin, philosophe, chrétien, voue sa vie et surtout son action en tant que médecin au profond engagement chrétien qui l’anime. Il est cofondateur de « Médecins sans frontières » en 1971, médecin-chef à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis de 1987 à 1993, fondateur du SAMU Social de la ville de Paris en 1993, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de l’Action humanitaire d’urgence du 18 mai 1995 au 2 juin 1997, président du Haut comité pour le logement des personnes défavorisées du 29 août 1997 au 23 août 2015, fondateur du SAMU Social International en 1998, parrain d’Action Froid (Association citoyenne à but non lucratif venant en aide aux sans domicile fixe toute l’année).

Dans une interview de 1995, réalisée par Jean-Claude Noyé, Xavier Emmanuelli s’exprimait ainsi : « A vrai dire, c’est la fin d’un monde, d’une civilisation, qui a commencé au XVIe siècle et qui a eu des étapes marquantes comme le XVIIIe siècle, dit des « Lumières », le XIXe siècle et son lot de souffrances terribles qui ont accompagné la révolution industrielle, puis ce XXe siècle vraiment apocalyptique avec ses deux conflits mondiaux et tout le reste. Un monde sans Dieu voué à la production. On est arrivé au bout de cette logique. Le communisme lui-même, sorte de « christianisme de la terre » sans transcendance, amorce de communion des saints en termes matérialistes, a déçu ceux qui avaient placé en lui leurs espoirs. L’apocalypse est là. C’est l’exclusion qui nous sépare les uns des autres. C’est se couper de nos racines. »

N’y a-t-il pas du saint Vincent de Paul dans ces propos et ces actions ? 

Laissons enfin le dernier mot à Monique Cuany, PhD, Professeur HET-PRO en Histoire du christianisme qui nous rappelle que pour Basile le Grand (330-379) « la médecine est une image des soins dont notre âme a besoin ». Comme certains médicaments, les soins et avertissements du Seigneur peuvent parfois nous être désagréables et pénibles. Mais son but, comme celui du médecin ou du chirurgien, est de nous guérir et de nous restaurer.

Un hôpital catholique en Irlande.

JMJ: des souvenirs plein les yeux

Témoignages en images des jeunes de la région qui racontent comment ils ont vécu l’aventure des JMJ de Lisbonne, du 2 au 6 août 2023.

Luc, médecin et évangéliste

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Parmi les médecins chrétiens les plus fameux, la palme revient sans nul doute à Luc : compagnon de Paul, ses salutations sont transmises avec celles de Démas, au terme de la lettre aux Colossiens (4, 14). Luc ne fait pas partie du groupe des douze apôtres, mais il est l’auteur d’une œuvre en deux parties complémentaires : le 3e évangile et les Actes des apôtres. Il est souvent représenté dans l’Antiquité et l’iconographie par le symbole du taureau, à cause de la crèche de l’Enfant Jésus dans son Evangile (Luc 2, 7), qu’entouraient l’âne et le bœuf. Certes, le texte lucanien n’en parle pas explicitement, mais les deux animaux proviennent de passages de l’Ancien Testament (Isaïe 1, 3) où on les voit entourant leur maître auquel ils restent fidèles.

Le « cher médecin » dont parle Paul n’est jamais présenté en activité professionnelle, mais nous pouvons affirmer que les deux volets de ses écrits contribuent puissamment au bien-être des cœurs. Le 3e évangéliste, en effet, est celui des quatre qui ménage la place la plus abondante à l’action de l’Esprit Saint que Dieu octroie à ceux qui l’en prient. Si même les pères terrestres, tout mauvais qu’ils soient, sont aptes à donner « de bonnes choses » à leurs enfants, à combien plus forte raison le Père céleste transmettra-t-il l’Esprit à celles et ceux qui le lui demandent (Luc 11, 9-13). La troisième personne de la Trinité est du reste l’agent principal des Actes.

En outre, le médecin Luc déploie le plus abondamment de tous le cadeau de la miséricorde dont le Seigneur comble les êtres. C’est lui qui en visibilise le mieux les bienfaits à travers les belles paraboles du chapitre 15, celle de la brebis perdue que le berger prend tous les risques d’aller ramener sur ses épaules (Luc 15, 4-7) ; celle de la drachme égarée que la maîtresse de maison met tout son zèle à retrouver, à l’exemple de Dieu qui part en quête des pécheurs (15, 8-10) ; et celle du Père prodigue en amour pour ses deux fils, le cadet dépensier et l’aîné jaloux (15, 11-30).

C’est ainsi que le Seigneur guérit les âmes à la manière de son Fils qui fait bon accueil aux publicains et mange avec tous les égarés. Confions-nous sans hésitation aux soins de Luc.

Un journal pour rapprocher!

Par Claude Jenny 

Quelque 8800 exemplaires de ce journal ont été distribués en cette fin août ! 

– Mais pourquoi est-ce que je reçois ce journal ? Je ne suis pas abonné !

Certains vont effectivement se poser cette question. Rassurez-vous : les non-abonnés n’ont pas été abonnés d’office… Cette distribution massive résulte de ce que l’on appelle une opération « tous ménages ». C’est-à-dire qu’une publication est distribuée dans toutes les boîtes aux lettres d’un périmètre défini. En l’occurrence, toutes les localités de la Broye fribourgeoise qui sont rattachées à la paroisse Saint-Laurent-Estavayer. Une décision du Conseil de paroisse qui a voulu, une fois, toucher tout le monde ! Et non les seuls abonnés à cette publication paroissiale.

Le contenu rédactionnel de ce journal est particulier. Nous avons demandé à une petite vingtaine de personnes engagées dans la paroisse d’apporter leur témoignage, de vous dire ce que leur apporte leur service à la communauté.

Ce journal « tous ménages » vise certes à enrichir le fichier de celles et ceux qui décideront, pour quelques francs, de souscrire un abonnement annuel (huit numéros). Mais surtout, il veut chercher à rapprocher celles et ceux qui sont déjà engagés dans la paroisse avec ceux qui… ne le sont pas encore !

Au milieu de ce journal, vous trouverez huit pages différentes que nous appelons le « cahier romand ». Le même qui est encarté dans toutes les éditions romandes de L’Essentiel et qui est rédigé par une rédaction romande sous la responsabilité de Saint-Augustin SA, coéditeur de ce journal. En dernière page, vous trouverez aussi le moyen de vous abonner à ce journal – version papier ou édition électronique, au contenu identique – ainsi que de souscrire gratuitement à d’autres canaux d’informations sur la vie paroissiale (un site internet « rénové », une lettre hebdomadaire (incluant les horaires des messes) à laquelle vous pouvez vous abonner gratuitement dès maintenant en quelques clics. Cette Newsletter vous parviendra chaque jeudi par e-mail.

Pour « faire connaissance » avec votre paroisse, une possibilité – parmi d’autres – vous est offerte le dimanche 17 septembre prochain en venant participer à la fête de la rentrée paroissiale, dès 9h45, à la grande salle de Cheyres (voir annonce en page 15).

Bonne rentrée à toutes et tous !

JMJ Lisboa 2023: le drapeau de la Coreb a flotté à Lisbonne

Douze jeunes Broyards ont accueilli le pape François aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Lisbonne, dont quatre de notre UP. Retour sur une incroyable aventure.

Par la rédaction 
Photos : Lazare Preldakaj, JMJ Lisbonne

C’était un première : le pape François a été accueilli le 3 août à Lisbonne avec un drapeau de la Communauté régionale de la Broye (Coreb). Plus d’un million et demi de jeunes chrétiens participaient aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) dans la capitale du Portugal, en provenance de 150 nations du monde. Le logo broyard, blanc, noir, vert et bleu avec son soleil jaune, a été présent dans la foule tout au long des JMJ et jusqu’à la messe finale du dimanche 6 août 2023. Avant de partir aux JMJ, nous avons cherché avec les jeunes un symbole qui nous unit et nous représente en tant que Broyards… le drapeau de la Coreb était la meilleure solution. Nous sommes heureux de l’avoir emporté et nous remercions la Coreb pour son prêt. Notre Broye est désormais un peu plus connue en Suisse (lors de la fête nationale du 1er août où plus d’un millier de Suisses étaient présents) et dans le monde (lors des grands rassemblements). « C’était la première fois qu’un groupe de jeunes de la Broye intercantonale participait à ce rassemblement mondial et nous voulions marquer ce moment »,  nous confie Lazare Preldakaj, coordinateur régional pour la pastorale jeunesse. 

Les douze jeunes Broyards, qui faisaient partie des quelque 500 Romands présents à cet événement surnommé « les Jeux olympiques de la foi » par son gigantisme, ont d’abord passé une semaine de préparation dans les paroisse et les familles de l’archidiocèse de Braga avant de rejoindre la capital du Portugal.

« Nous étions logés à Colares à la périphérie de Lisbonne (deux heures en transports publics). Les journées étaient denses mais les yeux et les corps ne sentaient pas la fatigue, parce que la joie d’être ensemble, le désir de vivre et de partager la foi avec d’autres jeunes étaient grands. Après le petit déjeuner organisé par les paroisses et les familles d’accueil lisboètes, les jeunes Romands ainsi que quelques centaines de Français se donnaient rendez-vous sur un terrain de foot pour une catéchèse avec un évêque invité. Le pape François avait intitulé les catéchèses « Rise-up », qui veut dire « Lève-toi ». Une nouvelle manière de faire la catéchèse : louange, lecture de la parole de Dieu, témoignage d’un jeune pour lancer le thème et approfondissement catéchétique et théologique par un évêque francophone invité. 

« C’était génial de voir des milliers de jeunes de tous les pays chanter pour louer le Seigneur partout, dans le bus, dans les trains, dans la rue. Les jeunes ont pu vivre leur foi connectés avec le monde entier », explique Lazare Preldakaj. Il avait déjà participé aux JMJ de Rome en l’an 2000 : « Le pays, la culture des jeunes, la société et la technologie ont beaucoup changé depuis l’an 2000. Mais le  plus important n’a pas changé. Ce qui fait la beauté des JMJ est identique, à savoir : le désir de créer des liens et de chanter ensemble les louanges au Seigneur avec des jeunes du monde qui vivent la foi comme nous, et nous sentir vraiment une seule Eglise catholique», dit Lazare.

Le Pape a prié jeudi pour « ceux qui n’ont pas pu venir en raison des conflits et des guerres ». « J’éprouve une grande douleur pour la chère Ukraine, qui continue de beaucoup souffrir », a-t-il dit. Dimanche, le souverain pontife a lancé au terme de la messe : « Merci à toi, Lisbonne, qui restera dans la mémoire de ces jeunes comme une «  maison de fraternité  » et une ville des rêves. » Les jeunes avaient veillé sur place et beaucoup y avaient passé la nuit. Le drapeau de la Coreb a pu rentrer dans la Broye au terme d’une folle expérience.

Témoignage des jeunes Broyards et des familles d’accueil

Une partie des jeunes Broyards et Romands avec les familles d’accueil de la paroisse de Cunha, archidiocèse de Braga.

Témoignage de Rafael Martins (porte une casquette avec la croix blanche) et de sa maman Elisabeth (elle est au milieu du groupe et elle porte un sac à dos vert devant) de la paroisse de Cunha, la paroisse d’accueil dans le diocèse de Braga. 

Nous avons été heureux de passer une semaine chez vous. Rafael, peux-tu nous dire quelque chose de cette semaine passée ensemble ?
Nous sommes dans la deuxième semaine des JMJ, mais pour moi les meilleurs moments de ces JMJ c’était quand vous étiez chez nous, dans notre paroisse (le jeune est ému). Je remercie le Seigneur que vous  soyez venus chez nous, dans notre paroisse. Je ne savais pas à quoi m’attendre quand vous êtes arrivés. Mais j’ai découvert de belles personnes, non pas d’une beauté extérieure, même si vous êtes belles et beaux, mais intérieure.

Est-ce que cela a changé quelque chose en toi ?
Vous m’avez aidé à grandir dans la foi. J’était croyant avant, mais maintenant ma foi est plus résistante et plus grande. Merci !

Elisabeth Martins, la maman de Rafael.
Quelle image avais-tu des Suisses avant de nous rencontrer et a-t-elle changé ?
L’image que nous avions des Suisses, c’est que ce sont des personnes très sérieuses, strictes, carrées. On imaginait recevoir des personnes froides et réservées. Maintenant je suis complètement chamboulée : l’image que j’avais des Suisses à complètement changé. Vous nous avez donné une chaleur humaine et un témoignage de foi vivante qui nous a fait du bien. La preuve, c’est que maintenant que nous sommes à Lisbonne, nous sentons le besoin de vous rencontrer. Un lien d’amitié très fort est né entre nous. J’espère pouvoir continuer à nourrir cette amitié. J’ai beaucoup appris avec les jeunes que nous avons reçus, je me sens plus riche qu’avant. Je rends grâce au Seigneur qui vous a adressés à nous. 

Quentin Hostettler de Neyruz, 26 ans (UP Notre-Dame de Tours).
Combien de JMJ as-tu faites ? Pourrais-tu nous dire quelques mots concernant ton expérience ? 
A Cracovie j’ai reçu une claque du Seigneur pour m’avoir dit : réveille-toi, tu n’es pas seul à croire.
A Panama j’ai expérimenté la force et la miséricorde de Dieu. 
Et maintenant à Lisbonne, je cherche son appel.
L’accueil chaleureux en diocèse m’a marqué Nous avons créé une belle fraternité, une fraternité que j’espère continuer à nourrir après ces JMJ. 

Pourrais-tu faire une synthèse de tes trois JMJ ?
Si je devais faire une synthèse des trois : partout où on va, Dieu reste le même. Dieu reste amour.

Andréa Bersier d’Estavayer, 24 ans.
Combien de JMJ as-tu vécues, Andréa ? Peux-tu nous dire quelques mots concernant ton expérience ? 
J’ai fait trois JMJ, tout comme Quentin : Cracovie, Panama et maintenant Lisbonne.
A Cracovie j’ai reçu un coup de cœur. J’ai vécu des moments très forts, une vraie communion commune si je peux le résumer ainsi. Maintenant j’ai envie à faire toutes les JMJ, tant que mon âge me le permettra.
Les JMJ m’ont permis de me connecter et de vivre la foi avec d’autres jeunes. Dans nos régions nous avons des jeunes qui croient mais qui ne pratiquent pas la foi. C’est beau de voir que je ne suis pas seule à vivre la foi. Une autre chose qui m’a marquée, c’est la vie en communauté. Lisbonne est un challenge pour moi, j’avais besoin de me ressourcer et me reconnecter avec moi-même et avec le Seigneur.

Alix Degiorgis de Villarepos (UP Notre-Dame de Tours), 15 ans.
Comment est-ce que tu vis tes premières JMJ ?
Je ne m’attendais pas du tout à tout ça. Je craignais de ne pas réussir à m’adapter, mais cela est arrivé très naturellement. Je pars d’ici avec la conscience que je ne suis pas seule à croire. J’ai rencontré des amis de mon âge qui croient comme moi. Je retourne en Suisse ressourcée. J’ai pu renforcer ma foi et je désire continuer à la vivre et à m’engager pour la paroisse. Ce qui m’a marquée, c’est que partout les gens s’entraident comme si on était une famille, alors qu’on ne se connait pas. On parle à des gens comme si on les connaissait depuis 10 ans alors qu’on vient de se croiser. Alix précise qu’à Braga, « c’était superbe. Surtout de voir la manière chaleureuse avec laquelle nous avons été accueillis. »

Adonay Habtemariam de Payerne, 17 ans.
Ce sont tes premières JMJ… Qu’attendais-tu de cette expérience ? 
Quand j’ai entendu parler des JMJ, j’imaginais y voir beaucoup de jeunes croyants mais je ne m’attendais pas de tout à ça. Je pars avec la joie d’avoir vu beaucoup de jeunes du monde qui se sont déplacés pour vivre et partager la foi. 

Emanuel Preldakaj de Payerne, 19 ans.
Se protège du soleil avec le drapeau de la Broye.
Mon père m’a parlé des JMJ… il avait participé à Rome en l’an 2000, il avait vécu une belle expérience. Il m’a proposé de vivre cette expérience unique. Je suis heureux d’être là. Il m’avait parlé de son expérience mais je suis venu pour le découvrir. Je ne m’attendais pas du tout à ça mais je suis très heureux d’avoir vécu cette expérience. Ce qui m’a marqué c’est de voir des milliers de jeunes qui louent le Seigneur et chantent dans les rues, dans les trains, dans les bus, dans les restaurants et dans les métros. Une belle expérience qui m’a fait du bien et que je conseille à tous les jeunes.

Comment devenir des athlètes performants au service de Dieu ? 

L’abbé Pierre-Yves Pralong.

Les conseils de l’entraîneur Pierre-Yves Pralong

En rentrant de Lisbonne, les jeunes Broyards ont fait halte à Buglose, dans la commune de Saint-Vincent-de-Paul, dans les Landes. L’abbé valaisan Pierre-Yves Pralong a prononcé une homélie sportive, comparant la vie du chrétien à la composition tactique d’une équipe de football. Chers jeunes, nous avons vécu des belles choses pendant ces JMJ, mais il est important de continuer l’entraînement pour rester connectés.

Sur la ligne de défense, on commence par l’action de grâce : « Dire merci pour tout ce que nous avons reçu. » Il s’agit d’être ensemble, pour être dans « la joie de croire et de vivre ensemble la foi. » L’union est nécessaire, car « un chrétien seul est un chrétien en danger ». La tactique de la défense requiert aussi d’appréhender le présent et « d’éviter de vivre avec la nostalgie d’une expérience passée ».

L’action du milieu de terrain commence par la prière. Il s’agit de commencer sa journée avec le Seigneur. L’entraînement consistera à la parole de Dieu (un bout chaque jour) et à vivre les sacrements. L’entraîneur-prêtre nous recommande de « construire notre week-end à partir de la messe. Autrement, nous n’aurons jamais le temps ». L’action passe aussi par l’engagement: que puis-je faire pour ma paroisse ? 

A l’avant, le jeu d’attaque gagnant, c’est de « ne pas avoir peur du futur » et à « grandir en sainteté chaque jour ». Il est important enfin de « laisser Dieu remplir notre vie ».

Vie consacrée et joie!

L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.

Par Sœur Marie-Emmanuel Minot, représentante de l’évêque pour la vie consacrée du diocèse de LGF
Photos : cath.ch, DR

Il y a quelques mois, les médias se sont « emparés » d’un sujet sensible : que vont devenir les bâtiments des communautés religieuses, des monastères ? Mais ils ont oublié que dans ces bâtiments, vivent des hommes et des femmes qui ont consacré toute leur vie au Seigneur ! Je ne veux pas nier la réalité : l’âge des consacrés, des consacrées augmente ; il y a des congrégations qui s’éteignent, mais après avoir été des témoins vivants de Jésus ressuscité. Et pourtant, il y a encore la vie. 

Qu’est-ce que je découvre en visitant les communautés ? La joie ! Une joie profonde, qui interpelle dans ce monde marqué par la violence, les guerres, l’inquiétude du lendemain, etc. qui sont des réalités. Mais le Christ ressuscité nous communique sa joie. « Je vous ai dit cela, dit Jésus, pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite. » (Jn 15, 11) C’est le don que Jésus nous fait. « Un saint triste est un triste saint » disait saint François de Sales. Et notre pape François encourage souvent les consacré-e-s à être des témoins joyeux de l’Evangile. « Là où il y a des consacrés, il y a toujours de la joie » dit-il. Et cette joie, les consacrés la vivent en Suisse romande soit dans le silence des monastères soit dans le service apostolique. Ils sont actifs comme visiteurs de prison, d’hôpital, dans les paroisses, auprès des étudiants, étudiantes…

La vie religieuse est en voie d’extinction, disent certains ! Les communautés religieuses se colorent ! Venus d’autres continents, de plus jeunes apportent une vitalité encourageante. Le mélange des cultures n’est pas toujours facile, d’un côté et d’un autre, mais quelle richesse partagée ! Dans la liturgie, dans les moments de détente, dans le service… Le mélange de générations aussi enrichit. 

« Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera. » (Jn 16, 22)

Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2023

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Quel Jacques fête-t-on le 25 juillet ?
Parmi les apôtres appelés par Jésus, on distingue Jacques de Zébédée, frère de Jean, et Jacques d’Alphée associé à l’apôtre Thadée. C’est le premier qui est fêté en ce jour et appelé « le Majeur ». Les Actes des Apôtres rapporte sa mort à la suite de la persécution d’Hérode et en fait le deuxième martyr après Etienne. Une tradition ultérieure en fait l’évangélisateur de l’Espagne où il est vénéré à Compostelle.

par Pascal Ortelli

Humour

Une épouse essayait désespérément de guérir son mari d’un penchant à l’alcool. Après de multiples tentatives infructueuses, elle décida de prendre les grands moyens. « Si tu rentres une nouvelle fois éméché, tu n’échapperas pas à la caresse de mon rouleau à pâte. » Sentant que cela devenait sérieux, le mari promit de ne plus recommencer. « D’ailleurs, dit-il, dès ce soir, à la place du bistrot, j’irai à la chasse aux escargots. » Il en recueillit une grande quantité dans un sac qu’il mit sur ses épaules. Au moment de rentrer chez lui, des copains insistèrent pour boire un verre au bistrot du coin. Après plusieurs refus, il accepta mais, dit-il : « Juste un verre ! » Ce qui devait arriver arriva et au lieu de revenir chez lui à 20h, il arriva à 23h. Au moment de franchir le seuil, il buta sur le perron et tous les escargots se répandirent dans le couloir sous les yeux de sa femme. Dans un éclair de lucidité, il regarda vers les escargots et il dit tout fort : « Voilà les petits, on est enfin arrivés ! »

par Calixte Dubosson

Spectaculaire interprétation de l’organiste Philippe Marchello

En jouant dimanche 18 juin, après la messe, la célèbre pièce « L’orage »
de Jacques Vogt, Philippe Marchello a marqué d’une manière spectaculaire ses trente ans de présence à l’orgue de la collégiale d’Estavayer.
Une église comble a réservé une standing ovation à cet organiste passionné autant que dévoué.

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Des héritages à raviver

Depuis 50 ans, l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT) s’intéresse à la diversité des héritages chrétiens pour établir durablement des traits d’union entre confessions chrétiennes. Dès septembre, la nouvelle volée s’interrogera sur la manière de raviver ces héritages respectifs. Entretien avec Anne Deshusses-Raemy, codirectrice catholique, et Blaise Menu, son homologue protestant.

Par Myriam Bettens | Photos : J.-Claude Gadmer, M. Deshusses

L’œcuménisme est aujourd’hui perçu comme un acquis. Comment nourrir le débat œcuménique de nos Eglises, qui semble un peu… endormi ?
Anne Deshusses-Raemy – C’est un acquis parce que nous sommes les héritiers de ces pionniers qui ont fait un travail énorme pour l’unité. Et ce n’est pas un acquis parce que l’œcuménisme semble un peu victime de son succès. Beaucoup de choses se passent à la base et ne sont pas reconnues par les institutions. A l’inverse, des initiatives se concrétisent, en bilatéral, entre les Eglises mais ne descendent pas à la base ou ne sont pas acceptées.
Blaise Menu – L’horizon que nous pouvons avoir par rapport à l’œcuménisme est à l’image de la compréhension de l’origine et elle a beaucoup changé. Nous avions un regard relativement unitaire et complètement imaginaire sur l’Eglise des origines, alors que le christianisme est dans la diversité et le conflit depuis le début ! Si l’œcuménisme est de revenir à cette espèce d’unité parfaite, rêvée, c’est une pure illusion. L’œcuménisme ne peut que faire face à sa diversité. Je ne sais pas s’il est un objectif ou un chemin, mais j’opterais plutôt pour le second. Un chemin sans cesse à réentreprendre.

N’y a-t-il pas également un changement de la compréhension de ce qu’est l’œcuménisme et donc des attentes qui s’y rapportent ?
ADR – Dans la société, le terme commence à prendre une connotation interreligieuse. Dans les milieux ecclésiaux, les positions se polarisent beaucoup plus qu’avant entre ceux qui sont fatigués et ceux pour qui œcuménisme rime avec « surtout pas ».
BM – Auparavant, on pouvait compter sur une compréhension partagée. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus flou et cela va dans plusieurs directions. Ce qu’on constate surtout, c’est une espèce de fatigue par rapport aux appareils ecclésiastiques et l’incompréhension que nous soyons toujours à nous diviser pour des choses qui apparaissent de plus en plus pour les gens comme des broutilles.

Comment parler aujourd’hui d’œcuménisme quand pour beaucoup de chrétiens cet héritage (ou identité) est synonyme de blessure ?
ADR – C’est d’abord de reconnaître la blessure. Les formations comme l’AOT permettent de les mettre au jour, pour ensuite en guérir certaines. En remettant notre théologie en perspective par la contextualisation, cela permet de se demander si aujourd’hui, certains de ces principes sont toujours aussi pertinents pour notre vie de croyant.
BM – Nous connaissons les casseroles de nos institutions et de nos théologies. Nous essayons de faire en sorte que ce tintamarre de casseroles que l’on traine devienne quelque chose d’un peu plus musical ! Si on refuse ces casseroles, on laisse le tintamarre derrière nous. Plus que de nommer les blessures, nous cherchons à donner aux participants des outils pour comprendre comment le réaliser.

Est-ce que la posture d’« œcuménisme poli » a rendu la parole moins impertinente et stimulante ?
BM – Je pense que c’est tout à fait juste. A la base des démarches œcuméniques, il y a une réalité qui est celle de la rencontre. Des personnes qui se parlent franchement, vont au bout des choses et apprennent à s’apprécier. Cela traduit un œcuménisme d’agapè, d’amour mutuel, que le Christ nous a commandé.
ADR – Et c’est dans ce sens que cela doit aller… l’amour pour atteindre ensuite l’unité et non pas l’inverse. Mais une unité dans la diversité. C’est aussi la raison qui nous a décidés à nous demander comment devenir un ferment pour cet œcuménisme.

La foi en héritages ?

« Chacune et chacun d’entre nous vient de quelque part : une famille, un lieu, une culture, une tradition, une religion, un milieu social… que nous portons, selon notre histoire, comme un poids lourd ou comme un étendard. C’est ce « quelque part » que nous nommons « héritages ». Il arrive qu’il soit non pas unique ou unifié, mais multiple, croisé, entrelacé. Pour Confronter les points de vue et rivaliser d’estime mutuelle, l’Atelier Œcuménique de Théologie (AOT) lance sa 26e volée sur la thématique des héritages.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 15 septembre prochain ! 

Plus de renseignements sur aotge.ch

L’équipe enseignante et administrative de l’AOT se met au vert en attendant ses futurs étudiants.

Notre Dame de la Visitation

Notre Dame de la Visitation,
Toi qui partis vers la montagne rejoindre Elisabeth en hâte,
Conduis-nous nous aussi à la rencontre de tous ceux qui nous attendent
Afin que nous leur annoncions l’Evangile vivant :
Jésus Christ, Ton fils et notre Seigneur !
Nous nous hâterons, sans nous laisser distraire et sans retard,
Dans la disponibilité et la joie.

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Jésus marche sur l’eau, vitrail de Jaeger, église Saint-Pierre, La Chaux-de-Fonds

Le Seigneur dégage une grande stabilité.

Par Amandine Beffa | Photo:Jean-Claude Gadmer

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi, j’ai toujours imaginé que Pierre marchait sur une mer calme, lisse comme une patinoire. L’histoire que nous raconte ce vitrail est bien différente. Le travail du verre met en évidence des flots sombres et agités. Et en effet, lorsqu’on lit l’épisode rapporté dans l’Evangile selon saint Matthieu (14, 22-33), on remarque que la barque est battue par les vagues, que le vent est contraire et qu’il fait nuit. 

En arrière-plan du vitrail, les disciples semblent lutter pour maintenir leur embarcation. Le personnage en bleu clair tient fermement les cordages. Pierre a de l’eau jusqu’à la taille, la situation semble tragique. Pourtant, son visage est étonnamment calme. En s’attardant sur la poignée de main par laquelle Jésus le retient, on observe qu’elle est solide. Le Seigneur dégage une grande stabilité.

L’inscription au bas de l’œuvre rappelle la demande de Jésus à Pierre : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14, 31)

Se pose alors une question : à quel moment Pierre a-t-il douté ? Est-ce le moment où il a pris peur en marchant sur l’eau ? Peut-être… et en même temps, sa première réaction est de crier vers Jésus pour être sauvé. Le visage du disciple sur le vitrail exprime cette sérénité de celui qui sait que le Seigneur est à ses côtés dans les épreuves.

Peut-être est-ce le doute initial : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » (Mt 14, 27-28)

Le grec nous donne un élément de réponse. Le mot que nous traduisons généralement par « douter » signifie littéralement « se tenir entre deux ». Il exprime quelque chose de l’hésitation.

Et si le problème n’était ni de demander des preuves, ni d’avoir peur face à l’adversité, mais de ne pas aller au bout de l’élan. Et si ce que Jésus demande a Pierre était : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu renoncé ? »

Patrimoine et richesse collective

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec la Valaisanne Laetitia Vergère. 

Par Laetitia Vergère
Photo: DR

Le patrimoine, dans sa diversité, est une source de richesse collective et d’héritage. Il constitue un facteur de rapprochement, de tolérance, de liberté et de respect. Sa destruction représenterait une menace, c’est pourquoi il est primordial de le protéger et de le garder précieusement afin d’éviter qu’il disparaisse de la conscience générale. 

Ainsi, restaurer une église ou un autre bâtiment religieux est nécessaire sur plusieurs points. Tout d’abord, cela permet de garder les fondamentaux : les murs, les vitraux, l’autel, etc. Aussi, il incite à garder une certaine cohérence architecturale et permet aux fidèles et aux visiteurs de reconnaître aisément de quelle confession fait partie l’édifice. Et finalement, la restauration peut permettre de donner « un coup de neuf », en remettant le bâtiment au goût du jour, adapté à l’époque de restauration.

Mais la restauration est-elle uniquement physique, se rapportant à l’édifice, ou bien pourrait-on aller plus loin ? L’église (la bâtisse) et l’Eglise (la communauté) n’ont-elles pas les mêmes besoins ? 

Le mot Eglise – du grec ekklêsia, qui signifie « assemblée » et provient du verbe ekkaleô (« je convoque ») – désigne à la fois la communauté religieuse fondée par Jésus-Christ, le christianisme et l’institution religieuse qui a été mise en place autour de cette foi commune. Comme nous le rappelle l’Evangile selon saint Matthieu (Mt 9, 13) Jésus « n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs ». Peut-être qu’une restauration de la pensée et du jugement serait nécessaire, en grattant les dorures et les parures de l’Eglise actuelle, afin de retrouver ceux que Jésus est venu appeler : tout le monde, quel qu’il soit, afin que chacun se sente accueilli et accepté, dans l’Amour du Christ et de la Communauté ? 

Les servants de messe en sortie à Lausanne

Le lundi de Pentecôte (le 29 mai), nous sommes allés à la
cathédrale de Lausanne avec les servants de messe de Monthey et Choëx. Cet édifice religieux qui était d’abord rattaché à l’évêché fut voué au culte protestant dès 1536. Cette sortie était organisée par « Les Anciennes » pour remercier le groupe des servants qui ont fidèlement servi aux messes durant cette année. Par chance, le soleil nous a accompagnés tout au long de notre journée, lui donnant des airs de vacances.

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Des couleurs et des sens

Par Pierre Guillemin | Photo : Pixabay

Les couleurs suscitent en nous des émotions. D’un point de vue statistique, le bleu, par exemple, est aimé par 57 % des hommes, mais seulement par 35 % des femmes. 23 % des femmes aiment le violet mais 0 % des hommes. 

Dans l’Antiquité, la couleur bleue était le symbole du deuil, du malheur et du désarroi, mais ces croyances se sont inversées après l’an mille. Chez les Romains, cette couleur était associée aux barbares : avoir les yeux bleus était dévalorisant et personne ne portait de vêtements de ce coloris avant le IIIe siècle. Les XIIe et XIIIe siècles marquent une « révolution du bleu » du fait de la théologie. Dieu est un dieu de lumière et celle-ci se manifeste de deux façons : la lumière divine (lux) et la lumière terrestre (lumen). Pour les différencier, il fallait trouver une technique dans les images : le ciel au sens de la couche atmosphérique devient bleu, alors que l’or est utilisé pour représenter la lumière divine et le Ciel au sens du paradis céleste. Le bleu est devenu le symbole de la pureté, de la spiritualité en désignant des valeurs positives comme la force, le sacré, l’inaccessible (le Ciel).

A Rome, le rouge est associé au pouvoir. C’est la couleur des généraux, des patriciens et plus tard des empereurs. Son usage est d’ailleurs réglementé et interdit à ceux qui ne font pas partie de ces catégories. Le Code Justinien (VIe siècle ap. J.-C.) condamne à mort ceux qui achetaient ou vendaient le tissu de couleur Porpora à mauvais escient.

Dans la culture chrétienne, la royauté spirituelle de la Vierge revêt des insignes de la royauté temporelle, dont le rouge. Ceci indique, aussi bien pour la Vierge que pour le Christ, leur nature humaine, alors que pour tous deux, le bleu est indice de divinité. Lorsque l’habit de Marie est une robe rouge, recouverte d’un manteau bleu, le rouge signifie son lien avec le monde terrestre tandis que le bleu (plus ou moins foncé) est la couleur spirituelle, par analogie avec le Ciel, mais aussi parce que le bleu est la couleur la plus coûteuse pour les artistes du Moyen-Age, car elle provient du lapis-lazuli broyé.

Synesthésie

Mais les couleurs peuvent aussi être associées aux sons, aux goûts. C’est ce qu’on appelle la synesthésie. Environ 4 à 6 % de la population avec une proportion significative de « créatifs » possède cette capacité d’association entre les couleurs et les émotions. Pensons à Arthur Rimbaud et son poème « voyelles » (1871), Van Gogh (La nuit étoilée, 1889), Charles Blanc-Gatti (Suite bergamasque de Debussy, 1930), Kandinsky (composition VIII, 1923). 

Et nous, ne sommes-nous pas émus devant la beauté des couleurs d’un vitrail d’une église ou d’une cathédrale ? Nos prières n’en sont-elles pas plus éclairées ?

Du cœur à la partition

Bien connu sur le coteau de Choëx où il a grandi, Guillaume Délèze anime régulièrement des messes à l’orgue ou au piano. Parmi ses projets musicaux variés, ce musicien « touche-à-tout » a récemment composé deux ordinaires pour la messe. Guillaume nous partage son expérience et sa passion pour la musique.

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