Une proposition…

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : DR

… de bibliothèque d’objets en prêt

Besoin d’une perceuse pour faire des trous dans le Gruyère ? Un casque antibruit pour ne plus souffrir des répétitions de cor des Alpes de votre voisin ? Plus sérieusement, pourquoi acheter un objet que vous n’utiliserez qu’une seule fois ? Empruntez-le ! La Manivelle fonctionne exactement comme une bibliothèque ou une ludothèque. Il suffit de vous inscrire, de payer une petite cotisation, de réserver l’objet sur lequel vous avez jeté votre dévolu et de l’emprunter pour une période définie. Toutefois, attention, la Manivelle fonctionne de la même manière qu’une bibliothèque, les oublieux paient des frais de retard… Plus d’informations et lieux de prêts sur manivelle.ch

… Pour emprunter à vos voisins ce qu’il vous manque

Frapper à la porte de son voisin pour lui emprunter un caquelon à fondue ou une pompe à vélo se pratique de moins en moins. Chacun préfère posséder « ses » objets. Pumpipumpe rend tous les objets cachés dans les appartements, armoires et caves visibles. L’association à but non lucratif créée en 2014 à Berne est un outil pour activer le réseau de voisinage. Pour que cela fonctionne, il faut rendre ces objets visibles là où les voisins passent quotidiennement, c’est-à-dire aux boîtes aux lettres. Pumpipumpe propose donc sur son site web une série d’autocollants à apposer sur sa propre boîte afin de montrer à ses voisins quels objets vous êtes disposés à prêter. Qui sait, le prêt d’un objet pourrait déboucher sur un apéro ou même une fondue dans un caquelon… partagé ! Plus d’informations et autocollants disponibles sur Pumpipumpe.ch

Rencontre avec Florine Keller, photographe et thérapeute

Je rencontre inopinément Florine alors qu’elle circule dans l’église de Martigny, prenant des photos à l’occasion de la bénédiction d’un couple. On échange rapidement quelques mots, car la célébration doit commencer. La jeune femme est photographe et thérapeute. Elle vit à deux pas de l’église, c’est un profil intéressant, me dis-je. Qu’aurait-elle à partager ? Je me prends à lui proposer sans détour une interview pour votre magazine préféré…
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Spectacle théâtral « La Lumière du désert »

Cette pièce de théâtre nous fera entrer dans l’aventure spirituelle et humaine de saint Charles de Foucauld. Un homme toujours en recherche : une lumière dans les déserts de nos vies.

Une aventure spirituelle et humaine fascinante… Vicomte Charles de Foucauld, riche, jeune indiscipliné, athée, officier de cavalerie, explorateur, géographe, linguiste, puis moine cistercien, prêtre, ermite au Sahara, marabout chrétien des Touaregs, frère universel, toujours en quête de sens, de vérité, d’authenticité et d’absolu. Il voulait des compagnons, il mourra dans la solitude. Il a cru apporter l’Evangile aux Musulmans, il a été assassiné par l’un d’entre eux. Il pensait que la France apporterait les lumières de la civilisation au Maghreb, elle en sera expulsée. Mais frère universel il reste à jamais. Un précurseur silencieux, une voix dans le désert ? « Il tient une place essentielle dans l’ordre du monde. »

A Martigny, dimanche 8 janvier 2023 à 16h à l’église de Martigny-Bourg.
Entrée libre. Collecte à la sortie.

Nos ados à Lourdes: pèlerinage d’été 2022

Cette année le pèlerinage des «Ados de Lourdes» a rassemblé une trentaine d’Ados venus principalement du diocèse de Sion mais aussi de celui de Lausanne-Genève et Fribourg. Ils étaient encadrés par cinq animateurs et deux prêtres. Adeline Meuwly, Emeric Gendre, Ahmid-Nicolas Diawara Tercitano et Camille Berset de notre Unité Pastorale y ont participé. Ci-dessous un récit de cette formidable expérience.

PROPOS RECUEILLIS PAR ALINE JACQUIER (ANIMATRICE GROUPE ADOS LOURDES

C’est en car que nous avons quitté le Valais vendredi soir vers 19h pour nous retrouver à Lourdes samedi matin à 9h. A peine arrivés, nous avons pris possession de notre campement au « Village des Jeunes ». Les ados logeaient sous tentes alors que les animateurs dormaient dans le chalet attenant, privilège de l’âge ! Les repas de midi étaient pris au réfectoire et préparés par notre formidable équipe cuisine. Quant à ceux du soir, nous les mangions autour du feu de camp.

Sur les pas de Bernadette

Comme nous étions arrivés deux jours avant le reste des pèlerins romands, nous en avons profité pour visiter la région, notamment les grottes de Bétharram. La partie ouverte au public s’étend sur 2,8 km et comprend une impressionnante dénivellation de 80 mètres. Avec la canicule qui nous guettait à l’extérieur, cette sortie fut très appréciée par l’ensemble du groupe. Nous nous sommes également rendus à Bartrès, petit village à 3 km de Lourdes, où se situe la bergerie, endroit où Bernadette gardait ses moutons.

La majorité de nos activités se passaient au sanctuaire ou dans les environs. Pour certaines d’entre elles, notre groupe se séparait. Les plus âgés ont eu la possibilité, tout au long de la semaine, de seconder les hospitaliers et brancardiers auprès des malades et personnes en situation de handicap.

Quant à nous, dont c’était la première fois à Lourdes, nous sommes allés marcher sur « les pas de Bernadette » en visitant les lieux où elle a vécu. Nous avons aussi appris à mieux la connaître grâce à la comédie musicale qui est jouée à Lourdes durant tout l’été.

Lourdes, lieu de grâces

Marie avait dit à Bernadette : « Viens boire à la source et t’y laver. » Nous avons pu passer plusieurs fois à la grotte, boire à la source ainsi que nous rendre aux piscines pour y effectuer le geste de l’eau (l’immersion n’est actuellement plus possible en raison du Covid). Pour accompagner nos prières, nous avons brûlé des cierges aux intentions qui nous avaient été confiées. Au cœur de notre pèlerinage, nous avons vécu un moment fort de communion avec l’ensemble des autres pèlerins lors de la procession mariale.

L’évêque du diocèse du Valais, Mgr Jean-Marie Lovey, a présidé le pèlerinage. Il a passé la soirée du jeudi en notre compagnie, au « Village des Jeunes ». Nous avons pu lui poser des questions et partager librement avec lui autour d’une raclette.

Vendredi matin, le réveil fut plus difficile que les jours précédents car il était synonyme de rangement du camp. Après la célébration mariale d’envoi et avant de monter dans le car pour rentrer chez nous, nous avons rempli une dernière fois nos gourdes à la source de la grotte en promettant à Marie et Bernadette d’y revenir l’année prochaine mais cette fois avec nos amis.

Notre Dame de Lourdes, prie pour nous !

Buisson ardent et icônes…

… relecture de mon chemin de foi

PAR JEAN-MARC WILD | PHOTOS : MATTHIAS WILD

En recherche du Vivant, la nature a été, très tôt dans mon enfance, un miroir qui reflète ce qui est beau et vrai. Je l’ai reproduit, en dessinant et en peignant des animaux, des plantes et puis des paysages. Avec cette pas- sion du Vivant, durant ma jeunesse, mon regard a commencé à pénétrer l’interface du visible; pour chercher ce qui est «de rière» l’apparence; l’Etre qui ordonne tout.

Après un parcours aux Beaux-Arts à Berne et une formation théologique de deux ans à l’école de la Foi à Fribourg, ma recherche du Vivant et l’expression artistique personnelle se mêlent et se fécondent. Dans notre quotidien matériel et jusque dans notre chair, n’y a-t-il pas une révélation qui vient de l’Esprit, un Souffle du Vivant qui cherche à s’exprimer?

En traversant une forêt, en Crète, sur les pas de saint Paul avec une quinzaine de jeunes de notre Unité Pastorale, je méditais sur la force de la Vie en admirant des arbres géants. Entre deux, des géants couchés pourrissaient et se décomposaient pour retourner à la petitesse de la poussière, me renvoyaient la question: que fais-tu de ta vie? En emportant un bout de bois chez moi, cette question, résistant au temps, s’est transformée en une expression de ma foi.

Le bout de bois est devenu un buisson ardent. Dans toute la matière, dans chaque être, une lumière habite, intérieure et invisible. Une lumière incréée comme dirait un croyant orthodoxe; le JE SUIS, le nom de Dieu révélé à un curieux Moïse. Le nom que le Christ incarne et révèle en affirmant: Je SUIS la VIE – Je SUIS la LUMIÈRE du monde. C’est existentiel: qu’est-ce qui peut me séparer de l’Amour fondateur du Christ – ni la mort et la décomposition, ni l’enfer et les esprits… (d’après Rm 8, 38-39).

L’art serait-il sacré dans la mesure où une œuvre matérielle laisse transparaître une lumière christique qui éclaire et attire tout être?

A Hauterive, accompagné par un moine iconographe, j’ai pu «écrire» deux icônes. Ce n’est plus mon expression personnelle et artistique qui compte, mais l’expression d’une longue tradition qui veut rendre visible l’ordre profond des choses – la Parole divine révélée dans l’histoire de l’humanité. Comme un vitrail enseigne lorsqu’il est traversé par la lumière, l’icône renvoie à une autre dimension par la lumière intérieure de la foi.

Là, justement, où mon regard s’arrête sur le visage du Christ, représenté, matérialisé par une superposition de couches de peinture; là, ma foi m’ouvre à « ce qui est derrière », à une présence transcendantale. Le sensible devient une passerelle pour le spirituel. Dans une icône bénie il y a quelque chose de l’ordre du sacramentel.

Les Paroles que j’ai choisi d’inscrire dans le livre ouvert du Christ bénissant, sont devenues le roc de ma prière quotidienne: «Si tu savais le don de Dieu… et Celui qui te dit : Donne-moi à boire.» (Jn 4, 7-17) Chaque matin, je me rappelle que ma vie est fondée et ancrée dans un don gratuit. Le «Si» de l’affirmation de Jésus me fait aussitôt prendre conscience de mon non-savoir face à ce don de Dieu qui me dépasse infiniment ! Mais malgré cette petitesse, le Christ m’invite à lui donner à boire! Deux soifs se rencontrent. N’est-ce pas cela la prière? Lui donner à boire moi- même durant ces moments que je Lui offre avant de commencer la journée.

C’est un long chemin de fidélité, où l’Autre travaille plus que moi-même, où Sa patience dépasse la mienne, où Son Amour réanime le mien – jusqu’au moment où je pourrai supporter la question que Jésus a posée à Pierre: M’aimes-tu vraiment?

Jeunesse-Lumière

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la Valaisanne Viviane Gay-des-Combes de prendre la plume.

PAR VIVIANE GAY-DES-COMBES | PHOTOS : DR

Je m’appelle Viviane, j’ai 27 ans, je viens de Martigny et j’ai terminé mes études d’assistante en pharmacie. L’année dernière, j’étais à Jeunesse-Lumière, une école de prière et d’évangélisation. C’est une école catholique qui accueille des jeunes entre 18 et 30 ans pour vivre ensemble une expérience de foi et de charité fraternelle.

Cette année, nous étions 23 jeunes de huit pays différents à vivre ensemble dans une grande maison dans le sud de la France, à deux heures de Toulouse. Notre année s’est articulée autour de quatre piliers. La vie de prière, la vie fraternelle, la vie de mission et la vie de formation. Cette expérience m’a beaucoup apporté sur le plan spirituel et humain. Construire une vie de prière m’a aidée à mieux démarrer mes journées et m’a permis de les vivre plus sereinement. Je me sentais apaisée les jours où j’avais prié le matin.

Les différents cours donnés par des laïcs ou des prêtres de la région portaient sur la bible, l’oraison ou encore la vie consacrée ou le mariage. Ces cours m’ont permis d’apprendre davantage sur ma foi et de poser toutes mes questions pour pouvoir mieux comprendre en quoi je crois et pourquoi. Le dernier pilier était la mission. Nous sommes partis à la rencontre de jeunes étudiants dans des collèges privés catholiques. Nous leur avons partagé notre joie de croire, comment on vivait notre foi au quotidien et qu’est-ce que cela nous apportait. Nous leur avons aussi transmis notre témoignage de vie.

Ce qui m’a le plus touchée, c’est la vie fraternelle. Apprendre à connaître d’autres jeunes, vivre avec eux, partager les joies et les peines ensemble, se découvrir à travers les autres, apprendre à s’aimer, se pardonner sont toutes des expériences que j’ai vécues cette année. Elles m’ont permis de grandir et de mieux me connaître. J’ai tissé de beaux liens d’amitié avec eux et je me réjouis de les revoir. Pour la suite, j’ai le désir de partir fonder l’école Jeunesse Lumière à l’île Maurice avec trois autres jeunes de mon année.

Se lancer dans une nouvelle aventure, participer à la fondation de l’école, découvrir une nouvelle culture et un nouveau pays sont des éléments qui m’ont motivée à me lancer dans ce nouveau projet.

Je suis en attente du visa et dès que possible, je m’envole là-bas. Si vous le souhaitez, vous pouvez me soutenir dans la prière ou financièrement.

Merci de votre soutien et en Union de prière !
(CH95 0076 5000 C088 6684 1).

Festival

L’art sacré a son festival. A Sion. Le FAS !

 

Initialement nommé Festival de Musique Sacrée, essentiellement consacré à cet art majeur, le rendez-vous annuel proposé par la Maîtrise de la Cathédrale est devenu le Festival d’Art Sacré, permettant ainsi la découverte de nouvelles réalités artistiques : architecture, peinture, etc.

LILIANE VARONE ET JEAN-HUGUES SEPPEY | PHOTOS : CC-CAHINAC

Le 17e FAS se décline donc à nouveau en musique et en peinture. Les façades majestueusement habillées par les reproductions de tableaux du Caravage, vous accueillent, de messe en messe, de concert en récital. Bienvenue !

Les concerts

Donné par l’Ensemble vocal de la Maîtrise ainsi que par le prestigieux ensemble Les Sacqueboutiers de Toulouse, le concert du 4 décembre est construit autour du Caravage et en lien avec l’exposition. Il se veut varié, jouant sur les contrastes à la manière du grand peintre et incluant des pièces de l’époque ainsi que d’autres œuvres musicales en lien avec le peintre milanais.
Dimanche 4 décembre à 17h – Aux couleurs du Caravage

Place aussi aux artistes locaux pour le concert du 11 décembre avec un trio valaisan: l’excellente soprano Franziska Heinzen chante des airs baroques, accompagnée de la dynamique violoncelliste Lina Luzzi et de l’organiste Jean-David Waeber. Franziska et Jean-David sont deux musiciens employés de la Maîtrise à qui est confiée le joyau qu’est l’Ecole Maîtrisienne, rassemblant une trentaine de jeunes en formation.
Dimanche 11 décembre à 17h – Caprices d’Amour

Le chœur Novantiqua, avec son nouveau chef, Sylvain Jaccard, vous propose, le lendemain de Noël 26 décembre, une (re)découverte de la Messe en Sol majeur de Francis Poulenc que le compositeur a dédiée à la mémoire de son père, grâce auquel il estime avoir « etrouvé la foi». Novantiqua vous propose aussi une interprétation renouvelée de ses Quatre motets pour le temps de Noël.

Deux pièces récentes entourent les œuvres de Poulenc: le Lark Ascending de Ralph Vaughan Williams ainsi que The Ancient Prairie du compositeur letton Ēriks Ešenvalds.
Lundi 26 décembre à 17h – La Découverte

Dimanche 8 janvier, Les Jeunes à l’Unisson, Ecole Maîtrisienne, Singschule Oberwallis et Chœur d’Hommes de la Schola (à découvrir dans L’Essentiel de janvier).

 

Les récitals d’orgue

L’organiste titulaire Edmond Vœffray et l’organiste adjointe Catherine Gremaud-Babel font résonner les grandes orgues de la Cathédrale, les mardis 20 décembre (M. Vœffray) et 3 janvier (Mme Gremaud-Babel) à 19h30. A l’issue de chaque récital, vous avez la possibilité de monter à l’orgue pour une visite de l’instrument.

 

 

L’événement Caravage

photo : Domaine public
Dans la Cathédrale, l’exposition de reproductions grandeur nature de tableaux du peintre italien Le Caravage. A ne pas manquer !

« L’art, voie royale vers Dieu »

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Recevant les mécènes des Musées du Vatican quelques mois après son élection (2013), pape François leur a déclaré : « A chaque époque, l’Eglise a fait appel aux arts pour exprimer la beauté de sa foi et proclamer le message évangélique de la magnificence de la création de Dieu, de la dignité de l’homme créé à son image et ressemblance et du pouvoir de la mort et de la résurrection du Christ pour apporter rédemption et renaissance à un monde marqué par la tragédie du péché et de la mort. »

Tout est bien résumé : l’art exprime la foi d’une époque de l’Eglise. Il parlait jadis et ne peut ne plus parler aujourd’hui, mais chaque époque produit son art, devrait produire son art, exprimant la foi des contemporains. L’important est ce qu’il provoque dans le cœur de celle ou celui qui regarde : « Contempler le grand art, expression de la foi, aide à retrouver ce qui compte dans la vie », dira-t-il en 2018.

Risque de stagnation

Reprenant le thème du chant sacré, en 2017, il rappelle : « D’un côté, il s’agit de sauvegarder et valoriser le patrimoine riche et multiforme, hérédité du passé, en l’utilisant avec équilibre aujourd’hui et évitant le risque d’une vision nostalgique et archéologique ; d’autre part, il est nécessaire de faire en sorte que la musique sacrée et le chant liturgique soient pleinement inculturés aux langages artistiques et musicaux d’aujourd’hui. »

De même, avec le rite tridentin, qui est une « liturgie morte pour quelques vivants », qui souffre d’« indietrismo »1 et qui est déconnecté de l’esprit du Concile Vatican II, notamment son ecclésiologie. C’est plus qu’une question de goût – ce que l’art est aussi – car par l’art, on catéchise : et certaines images fausses sont tenaces (Dieu est-il un vieillard aux cheveux chenus ?) mais nécessitent un balayage…

Au cirque !

Jongleurs et clowns sont parfois présents aux audiences du mercredi et François ne manque pas de les remercier pour leur « travail de beauté qui fait du bien à tous ». N’est-ce pas le but de toute forme d’art dans le fond, qui plus est de l’art religieux ?

1 Mot italien, littéralement « en-arriérisme » ou « retour en arrière », récurrent chez François pour décrire cette nostalgie de certains Catholiques à croire que « c’était mieux avant »…

La Beauté dans l’art chrétien

PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO,
CURÉ-DOYEN
PHOTO: RAPHAEL DELALOYE

A son origine, ces paroles de la Genèse, au premier soir de la création du monde: «Et Dieu vit que cela était beau.» Dieu est beauté. Des siècles durant, belles étaient les œuvres des hommes inspirés pour rendre gloire au Créateur de toutes choses. Figurez-vous, mes frères, si vous le pouvez, quelle est la Beauté. Tous ces belles choses que vous voyez, que vous aimez, c’est Lui qui les a faites. Si elles sont belles, combien Beau est-il lui-même?» (Saint Augustin) Contemplant la beauté des choses visibles, bien pensées, réalisées avec talent, nous cheminons vers celui qui est la Beauté même.

La Création Nouvelle, née de la résurrection du Christ, incite le chrétien à se passionner pour une culture de la beauté. Malheureusement, nous connaissons un cancer qui ronge l’Eglise de l’intérieur d’elle-même: la culture du moche. Un grand nombre d’éléments très moches défigurent la vie de l’Eglise d’aujourd’hui. Dans sa liturgie, dans sa musique, dans son architecture, nous sommes loin de l’intelligence et de la splendeur des temps passés. La laideur n’évangélise personne, elle conduit à l’indifférence, au mépris de la religion, et finalement, à son abandon complet.

Au contraire, il importe beaucoup pour nous d’apprécier des œuvres d’art authentique qui nous rapprochent de Dieu: davantage que les paroles, la communication non verbale de ce qui fait du bien à voir et à entendre joue un rôle primordial dans la transmission et dans l’accueil du message du Christ.

Une bonne pâte

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Gritti-quoi? Gri-tti-bänz! Mais oui, vous savez… cette préparation en pâte sucrée que l’on mange à l’approche de la Saint-Nicolas. Un bonhomme en pâte, quoi! Fallait le dire plus tôt…

Disponible de la mi-novembre à la fin décembre sur tous les étals de boulangeries, ce petit bonhomme en pâte ou Grittibänz est très étroitement lié au 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas. Le terme en lui-même est composé de deux mots. Gritti, provient de Gritten et se traduit par «écarter les jambes». Bänz, quant à lui, est la forme abrégée du prénom «Benedikt» qui, en raison d’une occurrence fréquente, est utilisé de manière générale pour désigner un «homme». Par corrélation, il désignait le Schmutzli, personnage païen aux manières austères qui devint le sujet du bienveillant évêque Saint-Nicolas.

L’un des plus anciens témoignages d’une figure de pâte en forme d’homme, le jour de la Saint-Nicolas, se trouve dans la maxime de Saint-Nicolas du réformateur zurichois Heinrich Bullinger datant de 1546. Il est à souligner que la figurine en question est un Grittibänz féminin. Il semblerait donc que pendant longtemps, les pâtisseries en forme de femmes n’étaient pas aussi rares qu’aujourd’hui… Par ailleurs, la vénération de Saint-Nicolas s’étant implantée au nord des Alpes dès le XIe siècle, différentes coutumes en ont découlé au fil du temps. L’une d’entre elles trouve son origine dans le nord de la France et consiste à élire parmi les élèves, le jour de la Saint-Nicolas, un enfant-évêque qui dirige le monastère et l’école le temps d’une journée. La plus ancienne source rapporte une telle coutume à Bâle au XIVe siècle: les enfants traversaient la ville avec à leur tête un enfant-évêque déguisé. Tous recevaient un Wecken – un petit pain – à base de farine blanche. Puis, à partir du XIXe siècle, les sources commencent à indiquer que l’on mangeait des Teigmännli – bonshommes en pâte – le 6 décembre. C’est ainsi que la première référence au nom actuel de Grittibänz fait son apparition.

Les petits Romands, eux, ne découvrent cette spécialité qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Avant cela, ils devaient se «contenter» des biscômes et des mandarines de Saint-Nicolas et des anailles – noix et noisettes – du Chalande genevois.

Recette: Grittibänz – Bonhomme en pâte de la Saint-Nicolas

Temps de préparationTemps de reposTemps de cuisson
40 minutes sur deux jours2 heures25

Le Grittibänz est de retour! Annonciateur de la proche venue du Saint-Nicolas, mais aussi de son acolyte le Père Fouettard… Si votre soulier contient un morceau de charbon au lieu de la friandise tant attendue, cela ne signifie qu’une chose: il faudra être plus sage l’année prochaine!

Ingrédients pour la pâte

  • 500 g de farine pour tresse
  • 1 ½ cc de sel
  • 3 ½ cs de sucre
  • ½ dé de levure (env. 20 g) émiettée
  • 80 g de beurre en morceaux, ramolli
  • 3 dl de lait tiède

Ingrédients pour le façonnage

  • 8 raisins secs
  • 1 œuf battu
  • 2 cs de sucre en grains
Le Grittibänz est lié au 6 décembre.

Préparation

  1. Préchauffer le four à 180°.
  2. Dans un récipient, mélanger la farine, le sel, le sucre et la levure.
  3. Ajouter le beurre et le lait puis pétrir le tout en une pâte souple et lisse. Couvrir et laisser lever à température ambiante pendant env. 2 h jusqu’à ce que la pâte double de volume.
  4. Couper la pâte en 4 morceaux et former des rouleaux avec. Découper env. ¼ dans chacun d’eux pour la tête.
  5. Pour les jambes, entailler le tiers inférieur de chaque rouleau. Pour les bras, entailler en biais le tiers supérieur de chaque rouleau. Avec les bouts de pâte découpés, former des boules ovales et les replacer sur les corps. Représenter les yeux à l’aide de raisins secs. Mettre les bonshommes en pâte sur une plaque chemisée de papier cuisson et les laisser lever pendant encore 30 min. env.
  6. Les badigeonner d’œuf et saupoudrer de sucre en grains. Faire cuire env. 25 min. dans le bas du four préchauffé. Sortir et laisser refroidir sur une grille.

La beauté du Temple

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Si le pape François nous invite, dans La joie de l’Evangile (n. 167), à emprunter en pastorale et catéchèse la voie de la beauté (via pulchritudinis), c’est que la personne du Christ incarné comble notre vie d’une splendeur nouvelle et d’une joie profonde.

L’art sacré, soit dans la richesse du patrimoine passé, soit dans la floraison des productions actuelles, est ainsi à même d’offrir un langage symbolique, dans la ligne des paraboles du Nouveau Testament. Car le corps du Christ manifeste pleinement la présence de Dieu, ainsi que le signifiait déjà le Temple d’Israël chanté par le prophète Ezéchiel (chapitre 47). Comme l’eau vive s’échappait du côté droit du sanctuaire pour faire fleurir la nature sur son passage et assainir la Mer Morte, ainsi Jésus sur la croix laisse couler de son sein l’eau et le sang qui transmettent l’Esprit à l’humanité à travers les siècles. C’est en son corps ressuscité, rebâti en trois jours (Jean 2, 19), que le Christ fait habiter la plénitude de la divinité qui se répand sur l’univers.

La magnificence du Temple ancien d’Ezéchiel rejaillit sur le Temple Nouveau que constitue le Crucifié-Transfiguré au Calvaire. Les ennemis de son dessein d’amour n’ont pas réussi à défigurer la beauté du Serviteur souffrant, car son cœur ouvert englobe l’ensemble de l’humanité dans le salut généreusement offert. Si bien que l’Agneau immolé devient lui-même le Temple glorieux de la Jérusalem céleste descendue du ciel (Apocalypse 21, 22). Il est tellement rayonnant de la beauté de sa gloire qu’il sert de flambeau à la Cité parfaite, sa Fiancée et son Epouse (Apocalypse 21, 9), flanqué de douze portes formées d’autant de perles (Apocalypse 21, 21), au cœur de laquelle prennent place les multitudes des nations. Et cette Ville sainte, illuminée par l’Agneau victorieux, « resplendit telle une pierre très précieuse, comme un jaspe cristallin » (Apocalypse 21, 11).

Les assises de son rempart brillent des mille feux des bijoux les plus fascinants (Apocalypse 21, 18-21) et couronnent de ce fait toutes les disciplines artistiques humaines. Puissions-nous tous nous y retrouver pour en admirer l’éclat !

Le langage de l’art sacré

L’art sacré, en Suisse romande, est riche en époques et styles. Aujourd’hui, il nous parle de ce qui habitait le cœur de nos ancêtres.

A l’époque romane (XIe–XIIe), la réorganisation de la vie religieuse entraîne le renouvellement de la construction. On bâtit pour rendre visible la présence du Pape ou celle des ordres religieux comme Cluny qui connaissent un extraordinaire rayonnement. Ainsi que l’écrit Raoul Glaber, un moine bénédictin (v. 985 – 1047) : « Dans tout l’univers… on reconstruit les églises à neuf… il semblait que la terre, se secouant, dépouillait ses vieux vêtements et revêtait çà et là un blanc manteau d’églises. »1

Les édifices sont désormais orientés : le chœur se trouve à l’est. En entrant, le croyant quitte l’ouest, côté du soleil couchant, symbole de mort, pour progresser vers le côté du soleil levant, symbole de Résurrection.

La trace des siècles

En Suisse romande, il n’y a plus d’église en pur style roman. Les siècles y ont laissé leur trace. L’abbatiale de Romainmôtier, l’église de Saint-Pierre-de-Clages ou le temple de Saint-Sulpice témoignent de ce qui nous reste principalement de la période :
une forme de sérénité et de sobriété.

A partir du XIIIe siècle, l’église devient monumentale. La verticalité est une métaphore du désir d’élévation vers Dieu.

C’est une période de renouveau qui combine prospérité, innovation et ferveur. L’art roman est progressivement remplacé par un nouveau style venu du nord de la France.

Le thème du Jugement dernier est certes très présent, mais ce n’est pas le mal qui domine. L’angoisse est accompagnée de l’espérance du salut. Lorsque l’on regarde les œuvres, le paradis prend souvent plus de place que l’enfer. La présence de saints en prière montre une confiance dans
l’intercession.

Langage symbolique

Si l’on a beaucoup dit que l’art est nécessaire parce que le peuple ne savait pas lire, cela ne signifie pas qu’il était inculte. Bien au contraire, il comprend un langage symbolique qui nous échappe parfois aujourd’hui.

L’art vitrail connaît son apogée. Suger, l’abbé de Saint-Denis, parle du « mystère de la lumière comme révélateur divin ».2

Les murs ne sont pas aussi sobres qu’ils le sont aujourd’hui. Le portail latéral de la cathédrale de Lausanne garde quelques traces des peintures qui recouvraient alors les sculptures. La chapelle des Maccabées, dans la cathédrale de Genève, nous donne une idée (certes imparfaite) de ce à quoi les églises pouvaient ressembler.

Catholicisme triomphant

Au XVIe siècle, après l’ébranlement de la Réforme, le Concile de Trente tente
de réagir à ce qui est alors perçu comme la « menace protestante ». L’art joue un rôle majeur, il est utilisé pour tenter de reconquérir les fidèles hésitants. Face à l’austérité réformée, on fait appel aux artistes de premier plan pour faire éclater la beauté. Le catholicisme est présenté comme une religion triomphante qui célèbre la gloire de Dieu.

En ville de Fribourg, le retable de l’église des Augustins ou l’église des Cordeliers nous permettent de goûter au style baroque. C’est Outre-Sarine que l’on retrouve les plus beaux témoignages de l’époque, avec notamment l’abbatiale d’Einsiedeln ou l’église des Jésuites de Lucerne.

Une voie vers Dieu

Il faut attendre le XIXe siècle pour voir apparaître la notion de préservation du patrimoine. On prend alors conscience de sa richesse. Il n’est plus question d’innovation, mais de classification et de conservation. Pour Eugène Viollet-le-Duc : « Restaurer un bâtiment n’est pas le préserver, le réparer ou le reconstruire, c’est le replacer dans un état complet qui a pu ne jamais exister à une époque donnée. »3

Alors qu’à la période baroque, on faisait appel aux plus grands noms, il est demandé à l’artiste de s’effacer. L’œuvre doit mener à Dieu. 

C’est le style néo-gothique qui prédomine. La période médiévale est prise comme exemple de la chrétienté parfaite. La basilique de Genève est un exemple de l’architecture de l’époque.

Alexandre Cingria publie en 1917 La décadence de l’art sacré. Il dénonce un art qui laisse indifférent et passe ainsi à côté de sa mission. L’artiste est en effet convaincu que l’art permet de mener à Dieu qui est la source de la Beauté. L’homme n’est pas pure intelligence. « Si idéaliste qu’on soit, en effet, il est impossible lorsqu’on est homme, de juger, d’aimer, de prier, d’adorer en pur esprit. Tous les rapports de l’homme à Dieu procèdent toujours des sens. »4

Parmi les nombreuses critiques énoncées par Cingria se trouve la suivante : « Et à cause de ce divorce entre l’art et l’art sacré, les esprits religieux deviennent ennemis de la beauté. La Beauté, quand elle se révèle à leurs yeux dans l’art moderne, représente pour eux le péché. »5 Il est vrai que les résistances sont nombreuses. Mais, comme l’énonce le Père Marie-Alain
Couturier, o.p. : « Il vaut mieux s’adresser à des hommes de génie sans la foi qu’à des croyants sans talent […] Tout art véritable est sacré. »6

Le temps de la contemplation

Et aujourd’hui ? Le Concile Vatican II disait : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. »7 Est-ce que les bâtiments églises sont toujours le lieu des joies et des espoirs des tristesses et des angoisses des hommes de ce temps ? Est-ce que le langage de l’art sacré nous parle encore aujourd’hui ?

Il est certain que l’art continue à parler aujourd’hui, la Beauté n’a pas perdu son attrait. Le comprendre implique peut-être une initiation, ou simplement de prendre le temps de la contemplation.

1 Cité par communautés d’accueil dans les sites artistiques, CasaQuid Lexico, Paris 2019, p. 57.
2 Cité par Mgr Doré in Doré Joseph, Symbolique des cathédrales, Les Editions du Palais,
Paris 2012, p. 98.

3 Cité par communautés d’accueil dans les sites artistiques, CasaQuid Lexico, Paris 2019, p. 44.
4 Cingria Alexandre, La décadence de l’art sacré, 1917, p. 4.
5 Ibid, p. 64.
6 Couturier Marie-Alain, La leçon d’Assy, 1950.
7 Gaudiumet Spes, no 1.

Le langage de l’art sacré

 

TEXTE ET PHOTOS PAR L’ABBÉ FRANÇOIS ROTEN

Si l’art a été, dès le début du christianisme, considéré comme important dans la vie de l’Eglise, c’est parce qu’il nous parle de Dieu et nous rapproche de lui. A travers le beau, le bien et le vrai, le croyant distingue la présence du Créateur, de Celui qui, devant la beauté de ses œuvres au commencement des temps, «vit que cela était très bon» (Genèse 1, 31).

Au-delà de la simple recherche esthétique, l’art sacré veut être un chemin qui dit Dieu, qui signifie sa présence, qui permet à l’homme de s’approcher de lui.

Cela est particulièrement remarquable dans l’élaboration des églises et des objets destinés au culte divin qui, selon les mots du Concile Vatican II, doivent être «dignes, harmonieux et beaux, capables de signifier et de symboliser les réalités surnaturelles» (Sacrosanctum Concilium no 122). Ainsi l’art est comme une porte ouverte vers l’au-delà.

Dans ce contexte nos églises paroissiales et cathédrale sont tout sauf des bâtiments quelconques: leur nom même – ekklêsía en grec – signifie littéralement «la communauté rassemblée». Les églises de pierre sont donc signe des communautés vivantes que nous sommes, chacun étant appelé par vocation baptismale à devenir une pierre vivante de l’édifice spirituel qui est le Corps du Christ (1P 2, 5).

La liturgie souligne cette symbolique lorsqu’au début de la célébration du baptême, elle invite le futur baptisé à «entrer dans la Maison de Dieu afin d’avoir part avec le Christ pour la vie éternelle»: l’entrée dans le bâtiment-église étant signe de l’entrée dans le peuple-église, communauté rassemblée des croyant qui célèbrent leur Dieu.

 

Se prendre une châtaigne

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Les bogues c’est toujours embêtant, à moins d’être tombés d’un arbre. Mais pour ces bogues-là, pas besoin d’être un as du décodage pour les distinguer de leurs cousins. On vous raconte tout sur cette piquante surprise automnale, histoire de pas vous faire gauler (sic) en les ramassant.

Il n’y a pas que les amateurs de «castagne» qui les apprécient. A l’automne venu, de petites cahutes fleurissent çà et là dans nos villes. La harangue du vendeur vous promet des «chauds… marrons… chauds». Mais détrompez-vous, ce qui se trouve dans le petit cornet de kraft qu’il vous tend n’a rien à voir avec son cousin de la Promenade de la Treille, annonciateur du printemps et dont les fruits servent aux enfants pour réaliser leurs sculptures «cure-dentesques», ni même avec le marronnier tant apprécié des journalistes en mal de «scoops».

Pour des millions d’Européens, l’importance historique du châtaignier – «l’arbre à pain» – est comparable à celle des céréales ou de la pomme de terre. En Suisse, son fruit occupait jadis une place à part dans l’alimentation de base, surtout dans le sud du pays, en Valais et dans la région du lac des Quatre-Cantons. Divers noms de localités, tels que Kastanienbaum (LU) ou Kestenholz (SO), témoignent de l’importance et de l’ancrage de ce fruit dans la tradition helvétique. Au Tessin, la châtaigne était déjà devenue l’aliment de base au VIe siècle et constituait la principale monnaie de paiement des redevances seigneuriales ou ecclésiastiques. Surnommé «le pain du pauvre», le fruit conférait à la population l’unique source de survie durant plusieurs mois lors de périodes de disette.

Traditionnellement, sa consommation débute entre le 1er novembre et la Saint-Martin. La fourrure que l’on découvre en ouvrant la bogue évoque celle du manteau que saint Martin a partagé alors avec un mendiant et rappelle, outre la générosité du saint, celle de l’arbre. Gare toute- fois : les fruits des châtaigneraies tessinoises – même tombés au sol – appartiennent à leur propriétaire jusqu’à la Saint-Martin. Ensuite, libre à vous de gauler l’arbre…

Recette: Le gâteau des anges

Temps de préparationTemps de cuissonPortions
45 minutes sur deux jours60 minutes sur deux jours12

La châtaigne est une école de persévérance et ne récompense que ceux qui ont le courage de surmonter tous les obstacles qui précèdent sa dégustation: bogue piquante et peau adhérente. Les fins gourmets devront être encore plus patients pour goûter à cette douceur très prisée de la fin d’année: les marrons confits (ou glacés).

Ingrédients et ustensiles

  • 1 panier de cuisson
  • 1 pèse-sirop ou densimètre en degré Baumé (°Bé)
  • 1 kg de marrons
  • 1 c. à s. de sel
  • 1,5 l d’eau
  • 1 kg de sucre en poudre
  • 4 sachets de sucre vanillé
  • 1 gousse de vanille
Les fins gourmets apprécient cette douceur de fin d’année: les marrons confits.

Pelage des marrons

Commencez par pratiquer une incision dans chaque marron. Faites bouillir une marmite d’eau avec une cuillère à soupe de sel. Plongez les marrons 5 min dans l’eau bouillante. Sortez et égouttez-les. Il vous sera plus facile de les peler en ôtant les deux peaux. Rincez les marrons à l’eau froide.

Cuisson des marrons

Placez les marrons dans une marmite et recouvrez-les d’eau froide. Portez l’eau à frémir mais sans la faire bouillir. Laissez cuire les marrons 30 min. Surveillez bien cette cuisson, car les marrons sont fragiles et ne doivent pas casser.

Préparation du sirop

Dans une marmite large, mélangez le litre et demi d’eau, le sucre blanc, le sucre vanillé et la gousse de vanille fendue dont vous aurez préalablement gratté les grains dans l’eau. Portez à ébullition et laissez bouillir pendant 5 min. Le sirop est prêt quand vous mesurez 20°Bé avec le pèse-sirop. Coupez le feu.

Réalisation des marrons confits

Placez les marrons dans un panier de cuisson puis plongez-le dans le sirop bouillant. Laissez cuire à feu très doux jusqu’à ce que le sirop atteigne les 25°Bé (environ 10 min). Puis ôtez du feu et laissez refroidir l’ensemble jusqu’au lendemain (pendant 20 à 24h). Le lendemain, ôtez avec précaution les marrons du sirop. Portez le sirop à ébullition. Puis replongez les marrons dedans et prolongez la cuisson à feu très doux jusqu’à ce que le sirop monte à 35°Bé. Otez les marrons du sirop et laissez-les sécher sur une grille.

Conservation

Une semaine dans le bas du réfrigérateur. A sortir au moins une heure avant la dégustation.

Revivre les gestes de convivialité paroissiale: de l’eucharistie aux agapes

Cela semble une banalité aujourd’hui – voire anachronique – de dire que nous reprenons peu à peu conscience du plaisir des gestes de convivialité au sein de nos communautés.
Le repas des bénévoles et la fête patronale à Sainte-Thérèse en sont les illustrations les plus enthousiastes de ce début d’automne 2022.

PAR ANNE-MARIE COLANDRÉA | PHOTOS : DR

Le repas des bénévoles est l’occasion de retrouver toutes les personnes qui offrent de leur temps et de leurs talents: des enfants et jeunes de la Maîtrise, des membres du chœur mixte, aux personnes de l’accueil lors des messes dominicales, des lecteurs, des ministres de l’eucharistie aux personnes engagées dans le service de la sacristie, des catéchistes et toute autre personne œuvrant pour la vie paroissiale. Tous et toutes ont partagé, avec gourmandise, les agapes aux goûts et couleurs ukrainiennes. Ce repas offert aux bénévoles de Sainte-Thérèse est aussi l’occasion de soutenir une communauté sœur par les liens caritatifs : ainsi l’amitié née des relations pastorales avec le Père Sviatoslav ont permis cette rencontre.

La fête patronale est à la fois l’expression de l’attachement à la Petite Thérèse, avec gratitude, et de l’émerveillement face à la beauté des expressions de la foi. Cette beauté s’exprime dans la liturgie, dans les nombreux bouquets de roses – symbole cher à Thérèse – dans l’église comme dans les locaux avec toute l’attention offerte pour recevoir les paroissiens qui ont pu participer au buffet. C’est aussi l’occasion de se retrouver avec la communauté polonaise qui réside à Sainte-Thérèse. Plus que les mots ce sont les sourires sur les visages rayonnants, les rencontres qui se tissent entre fidèles de longue date et les nouveaux arrivés et l’enthousiasme des enfants qui donnent le ton de cette fête aux cultures multiples, en communion sous le patronage de la sainte. Les enfants ayant fait connaissance avec la Petite Thérèse au caté, sont venus nombreux, entrainant leur famille, pour venir fêter celle qui est comme eux. Ils ont manifesté leur joie en honorant pleinement chaque étape de cette journée avec les jeunes bénévoles venus les accompagner du déjeuner à l’animation des jeux.

Un grand merci à tous les participants et à tous ceux et toutes celles qui contribuent à la réalisation de ces moments de communion.

Mieux ou pas ?

PAR JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND
PHOTOS: JEAN-CHRISTOPHE CRETTENAND, MONIQUE CHESEAUX

A la lecture du thème central du présent numéro « Fin du monde, une histoire sans fin » ce n’est pas l’Apocalypse qui m’est venue à l’esprit, ni même la foule de perspectives peu réjouissantes se profilant dans le sillage du réchauffement climatique. Non. Rien de cela. La première phrase qui a fait écho à cette question dans mon esprit était « C’était mieux avant ».

Du coup, en cherchant le rapport entre ces deux phrases (je me suis dit qu’il y en avait forcément un), je me suis rendu compte que mon état d’esprit du moment avait fait rebondir mes pensées sur « une histoire sans fin », avant de les faire ricocher sur un « c’était mieux avant ».

En effet, ayant eu, peu avant ma lecture, des discussions sur la situation générale des sociétés villageoises et des cycles de hauts et de bas que l’on y rencontre, j’étais forcément exposé à ce type d’association (plus ou moins naturelle je l’avoue). Je pense ici tout particulièrement aux groupes de bénévoles qui « quittent »
parfois, par vagues, la société dans laquelle ils s’étaient engagés durant plusieurs années et dont la participation active était devenue quelque chose d’acquis. Ce phénomène nous met a priori devant un constat pessimiste car tout à coup les chiffres, à qui l’on a donné tant d’importance, chutent. La société qui avait des bases solides, nous apparaît tout à coup en péril, au bord du crash. On fait alors juste abstraction du fait que les membres de ce groupe qui s’en vont étaient arrivés en même temps dans cette société, ou engagés les uns par les autres, les uns envers les autres, justement par la force de leurs liens et intérêts de l’époque.

Pour ma part, je ne vois pas dans ce phénomène un signe de fin, mais bien un signe de renouveau. Immanquablement, de nouvelles forces vont prendre le relais, avec de nouvelles idées, de nouvelles attentes, une énergie nouvelle. Evidemment, il y a parfois un « vide » (la reprise peut prendre plus ou moins de temps), bien souvent des « c’était mieux avant », mais au bout du compte l’essentiel doit rester de répondre aux besoins et attentes du moment en vivant pleinement chaque nouveau cycle.

Lumière de la Paix à Fribourg

Dimanche 11 décembre à 17h, la flamme de Bethléem sera accueillie à l’église Saint-Paul au Schönberg. Des adolescents ainsi que quelques chanteurs à l’étoile seront les ambassadeurs de cette chaîne de lumière, qui se répandra simultanément dans d’autres lieux d’accueil en Suisse et sur le continent européen.

PAR JEAN-MARC WILD ET PAUL SALLES
PHOTOS: FRIEDENSLICHT.CH

Une « Nuit des lumières » œcuménique et interculturelle avec des chants de Taizé nous rassemblera pour recevoir cette lumière qui voyage inlassablement, de main en main, de personne à personne – un cœur à cœur avec « Jésus le Christ, lumière intérieure ».

En ces temps où le bruit des armes fait l’actualité, la prière pour la paix se fait toujours plus pressante et nécessaire. Venez joindre votre prière à notre espérance du Royaume où la fraternité universelle est unie dans le Christ.

Et alors que nous nous préparerons à accueillir dans la crèche le « prince de la paix » (Is 9, 5), celui pour qui les anges chantent dans le ciel « Gloire à Dieu et paix sur la terre » (Lc 2, 14), que cette lumière allumée dans l’église de la Nativité à Bethléem puisse être accueillie dans nos foyers, nos quartiers, nos communautés et que nous soyons des artisans de paix.

Munissez-vous d’une lanterne ou d’une bougie fermée pour porter cette lumière dans vos familles, vos quartiers, vos paroisses et vos célébrations de Noël. Des bougies et lanternes seront également proposées sur place.

La Lumière de la Paix sera ensuite accessible dans la chapelle de Saint-Justin jusqu’au 2 février, fête de la Chandeleur.

Contact : Jean-Marc Wild (jmw@justinus.ch)
Informations : www.friedenslicht.ch/fr

Génial !

 

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DIVERS

Ce n’est pas moi qui le dis, mais bien Delphine, Diane, Luca, Iris, Miaro, Gérome, Sviatoslav, Słavomir, Karol, Etienne, Odette, Françoise, Jonathan, Lorenzo, Lionel, Pierre et Astrid ! Ouf, cela fait une longue liste, mais pas aussi longue que celle des servant.e.s de messe célébrant, le soir à St-Jo, à 18h, avec les abbé Karol et Thierry ! Les photos sont à peine assez larges pour embrasser tout le monde, et le chœur de l’église est lui adéquat pour mettre chacune et chacun côte à côte, et ainsi face à l’assemblée qu’ils et elles servent si fidèlement à Champel, aux Eaux-Vives et ailleurs.

A cause du temps, c’est l’option B qui nous a retenus : Meinier, en campagne genevoise. Après quelques jeux à St-Jo’ pour « briser la glace », TPG, accueil église rénovée récemment pour ses 300 ans, présentation par l’aimable président de paroisse, quelques jeux avant le pique-nique, puis, soleil apparaissant, promenade d’une petite heure dans les alentours, retour à la salle, jus, jeux, joie !

Retour à l’église pour se préparer à la célébration, au grand ravissement des fidèles : Où sont-ils les jeunes ? Eh bien… là où elles et ils se sentent co-actrices et co-acteurs de l’animation, y compris de la liturgie ! ! !

 

 

This is the end ?

PAR CHRISTOPHE ANÇAY
PHOTO: MARIE-PAULE DÉNÉRÉAZ

«Au commencement», tels sont les premiers mots de la Bible. Dieu a créé le monde. Il a un début. Cela veut-il dire qu’il a aussi une fin ?

Dieu a créé le monde et y a placé l’homme et la femme. Et qu’avons-nous fait de cette création ? Notre façon de vivre nous conduit de façon assez certaine si ce n’est à la fin du monde, à la fin d’un monde – la Terre n’a pas besoin de l’humanité pour tourner ni le cosmos de la planète bleue. L’exploitation irraisonnée des ressources, la pollution et le réchauffement qui s’ensuivent auront des conséquences graves pour l’humanité. La domination de l’argent, qui conduit une partie de l’humanité à construire sa fortune sur la misère de l’autre, ne peut conduire à autre chose qu’à un effondrement.

« Dieu créa l’homme à son image. » (Genèse 1, 27) Dans les circonstances qui sont les nôtres, saurons-nous être à l’image de Dieu qui crée et saurons-nous créer un monde nouveau ? Ou serons-nous comme Adam et Eve qui, en voulant se prendre pour Dieu, ont causé la ruine de leur monde ?

La Bible aime parler d’accomplissement plutôt que de fin du monde. Saurons-nous être guidés par l’Esprit pour mettre le génie humain au service de l’accomplissement de la création ? La Bible s’achève par le Livre de l’Apocalypse. Pourquoi ce titre est-il si souvent associé à quelque chose de terrible alors qu’il signifie « révélation » et raconte, dans son langage imagé, la création qui atteint son apothéose en Dieu ?

Voici les mots de la fin dans la Bible : « Viens, Seigneur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! » (Apocalypse 22, 20-21)

Toutes les citations bibliques, © AELF

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