Vous soignez avec Amour ce parterre de roses que votre main a planté ; elles sont belles comme un enfant des hommes et tous les jours vous leur rendez visite. Vous les soignez, vous leur apportez la nourriture qui leur convient, soit parce que vous l’aviez prévu dès la terre de plantation, soit parce qu’un nutriment nouveau est indispensable.
Prière des mères
« Unies, par la prière nous sauverons nos enfants. » Se soutenir mutuellement par des prières toutes simples, s’appuyer sur la Parole de Dieu et choisir la confiance…
La foi vécue avec joie

Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le séminariste du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, Rémi Steinmyller.

Par Rémi Steinmyller | Photos : DR
Au moment de rédiger cette carte blanche, la Suisse romande compte plus de 400 inscrits qui se rendront au Portugal en juillet prochain.
Quel est leur désir profond ? Vivre un événement dans la foi, c’est-à-dire une expérience communautaire. Ce que ces jeunes vont découvrir sur place c’est que leur foi, qui peut parfois être mise entre parenthèses pendant l’année, peut être vécue avec joie. Les JMJ seront la grande respiration annuelle dont chaque croyant a besoin. Une retraite spirituelle, lors d’un voyage qui mène loin de chez soi : c’est ce qu’on appelle un pèlerinage. Jésus n’était-il pas constamment sur les routes ? Il entraîne derrière lui une foule innombrable ; à Lisbonne c’est lui qui rassemble des centaines de milliers de personnes ! Si certains y vont pour la fête, ils se rendent vite compte que Dieu mène la barque et qu’il les appelle à le rencontrer. Nombreux sont ceux qui, bouleversés par la joie qui transpire de l’événement, se rendent compte que l’Eglise resplendit de la diversité de ceux qui en font partie.
Mais ne nous berçons pas d’illusions, la grande effervescence vécue va retomber. Eh quoi ? Regardons l’évangile: alors que Jésus a disparu aux yeux des apôtres et que ceux-ci retournent à leurs occupations, il faudra que Pierre se lève au milieu des disciples, pour proposer d’aller à la pêche.
De même, il en faudra quelques-uns parmi les pèlerins de retour de Lisbonne, qui se lèvent et qui disent : « Allons ! Et engageons-nous pour Jésus-Christ. » Comment ? Il faudra créer des petites communautés vivantes qui prient. Il faudra ici des témoins qui donnent leur vie au Christ pour continuer de vivre ce qu’ils auront vécu auprès du Seigneur là-bas. Si nous souhaitons que l’esprit des JMJ continue, il faut s’engager là où le Seigneur nous le demande.
Etre pèlerin, cela consiste, de retour chez soi, à témoigner du voyage, à se souvenir des rencontres dans lesquelles nous avons vu le Seigneur et surtout à faire advenir le règne du Christ en s’engageant à un événement dans lequel la foi est impliquée. Comme Marie, levons-nous et partons en hâte vers les lieux dans lesquels le Seigneur nous appelle.
JMJ 2023: Vamos a Lisboa!

Les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) sont une formidable aventure spirituelle et humaine. La prochaine édition aura lieu en été 2023. Elles sont proposées à tous les jeunes de 16 à 30 ans qui désirent vivre cette aventure.

Par le Comité romand JMJ | Photos : WYofficial, DR
Plusieurs routes et différentes formules sont proposées au départ de la Suisse (en vélo, en passant par Lourdes, en passant par Braga). 420 jeunes Romands sont déjà en route pour l’aventure. Les jeunes pèlerins pourront découvrir le Portugal et recevront l’hospitalité des Portugais qui se préparent à recevoir les jeunes du monde entier depuis des mois. Des jeunes seront en route entre le 22 juillet et le 8 août selon les formules, ils seront tous le 31 juillet à Lisbonne pour vivre une semaine le long du Tejo du 1er au 6 août 2023 à l’invitation du pape François.
Cet évènement mondial hors du commun rassemble des jeunes venus des cinq continents. L’invitation est faite à tous. La rencontre des cultures et le vivre ensemble lors des JMJ est un riche témoignage d’humanité pour construire la paix.
Tous sont invités à vivre les Journées Mondiales de la Jeunesse. Les anciens participants, les amis, les paroisses sont invités à encourager les jeunes à participer, à prendre soin de les accompagner spirituellement et à les soutenir financièrement. Les jeunes de 16 et 30 ans sont invités à se lever et à partir pour l’aventure. Ensemble, en marche, à la suite de Marie : « Elle se leva et partit en hâte. » (Luc 1, 39)
-> Infos et inscriptions : www.jmj.ch – info@jmj.ch

La foi vécue avec joie
Des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Rencontre avec le séminariste du diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, Rémi Steinmyller.
La prière, au-delà de la méditation

La pratique de la prière, ses liens avec la méditation sont décrits et analysés dès les débuts de l’ère chrétienne. Saint Jérôme (347-420) écrit : « Le moine se reconnaît non à ses paroles et ses discours, mais à son assise en silence. »
Mais cette « méditation chrétienne », qui peut prendre la forme d’une attitude contemplative, se situe toujours dans l’attention du croyant à la présence de Dieu comme le précise le théologien Eckhart von Hochheim (1260-1328) : « Il est très doux pour un ami d’être près de son ami. Dieu nous assiste et demeure près de nous, constant et immuable. »
Cependant, si la prière peut utiliser les méthodes de la méditation, elle prend de nombreuses formes : parole et silence, méditation sur un texte et simple disponibilité, solitude et communauté. Bien des polarités de ce type structurent le champ de la prière chrétienne.
Les bienfaits de la méditation
La science s’intéresse à la méditation en cherchant à montrer ses effets sur nos comportements, nos perceptions de notre environnement. Il apparaît ainsi que la méditation apporte de nombreux bienfaits essentiellement sur nos perceptions mentales et psychologiques :
• La méditation favorise le bien-être mental.
• La méditation stimule le cerveau.
• La méditation réduit la douleur.
Il est démontré qu’à l’issue de cinq séances de 20 minutes de méditation, la plupart des participants ont remarqué une diminution significative de leur niveau de stress au quotidien, d’anxiété, de dépression, de colère et de fatigue, et une meilleure attention. Par ailleurs, ils ont vu leur comportement s’améliorer sur le plan émotionnel, cognitif et social.
Prière silencieuse
Concrètement, l’attention portée dans la foi à la présence de Dieu se trouve facilitée par l’énonciation intérieure du Nom de Dieu. Origène (185-253) nous le rappelle lorsqu’il écrit : « Aujourd’hui encore le nom de Jésus apaise les âmes troublées, réduit les démons, guérit les maladies ; son usage infuse une sorte de douceur merveilleuse ; il assure la pureté des mœurs ; il inspire l’humanité, la générosité, la mansuétude. »
En présence de Dieu, ce que nous sommes est plus important que ce que nous faisons, « Dieu est le Dieu du présent, disait Eckhart von Hochheim. Tel il te trouve, tel il te reçoit, tel il te prend. » C’est dans cette relation de personne à personne entre le croyant et Dieu que réside la spécificité de la méditation chrétienne.
Ce qui est essentiel dans cette longue tradition d’assise silencieuse, ce n’est pas la pratique, encore moins ce qui pourrait apparaître comme des techniques, c’est la présence du Christ. C’est Lui qui donne sens à la pratique, c’est le don de son Esprit qui fait grandir l’union avec Lui.
Les Camps Voc’: un trésor à transmettre à vos enfants
Chaque année, à Pâques et en été, c’est plus de 200 enfants et jeunes qui vivent une semaine entre pairs pour approfondir leur foi, réfléchir aux grandes orientations de leur vie, rencontrer Dieu au travers d’un thème spécialement conçu pour les camps, exprimer leurs talents et partager des activités avec d’autres jeunes chrétiens.
Qui sont les spiritains?
Les spiritains sont des religieux, prêtres ou frères, membres d’un institut missionnaire : la Congrégation du Saint-Esprit sous la protection du Cœur Immaculé de Marie.
Jusqu’à tout perdre par amour

Parmi les martyrs, nombreux sont ceux qui ont dû tourner le dos à leur famille et couper les liens avec elle pour suivre le Seigneur. La Coréenne Anne Pak-Agi était l’une d’entre eux.
Par Myriam Bettens | Photo : cbck
« Avez-vous encore beaucoup de vies à vivre ? », ont demandé les geôliers à Anne Pak-Agi face à son apparente insensibilité de cœur. En effet, son mari et son fils avaient été libérés alors qu’elle continuait à croupir en prison. « Il suffit d’un mot pour que vous fassiez de même. » Ce « mot » devait prendre la forme d’une apostasie et la Coréenne en rejette l’idée même : « J’ai décidé de garder ma foi et de mourir pour elle. » Une foi alors réprimée dans la Corée du XVIIIe siècle.
En 1836, elle est arrêtée en même temps que son mari et son fils aîné. Son époux avait alors de nombreux alliés à la cour. Ces derniers les incitent à apostasier pour éviter l’emprisonnement et la peine capitale. Après de multiples tortures, son mari et son fils cèdent. Anne Pak-Agi, quant à elle, reste ferme dans sa foi. Le juge alterne douceur et sévérité pour la faire ployer, en vain. Des morceaux de sa chair sont méthodiquement retirés, jusqu’à mettre ses os à nu, mais elle campe sur ses positions.
Ses proches lui rendent visite chaque jour et la supplient d’apostasier pour recouvrer sa liberté, au lieu de quoi celle-ci leur répond : « Pour quelques jours de votre vie, vous exposerez-vous à la mort éternelle ? Au lieu de me demander de transgresser, vous devriez m’exhorter à rester ferme. Revenez plutôt à Dieu et enviez mon bonheur. »
Après trois ans de prison, Anne Pak-Agi a été condamnée à mort par décapitation. Le 24 mai 1839, « pour avoir lu des livres erronés et porté des images diaboliques », elle a été emmenée à l’extérieur des murs de la ville avec huit autres catholiques afin d’y être exécutée. Anne Pak-Agi a été canonisée le 6 mai 1984 sur la place Yoido, à Séoul, par le pape Jean-Paul II.
Soupes de Carême et fenêtre caté à Martigny-Croix
C’est à la salle Saint-Joseph qu’on a pu déguster cette année à trois reprises une bonne soupe de Carême organisée et mitonnée par la communauté locale emmenée par Françoise Richon, la nouvelle responsable du Conseil de Communauté.
Comment comprendre la baisse des vocations en Europe
Par le Chanoine Philippe Aymon | Photo : Wikimedia Commons
Lors d’une rencontre avec trois pasteurs.es des paroisses réformées de Suisse romande, ces derniers.res partageaient leur souci du manque de relève pour le corps pastoral protestant. J’ai alors fait la proposition suivante : « Il faut peut-être autoriser le mariage des pasteurs.es ? » Mais c’était déjà fait…
J’espère que la question chez nous n’est pas celle du célibat. Dans une société où plus de la moitié des mariages finissent en divorce, sans parler des unions libres qui précèdent le mariage officiel, ne cherche-t-on pas à refiler aux prêtres et religieux « un truc qui ne marche pas » ?
Mais, comme la question est posée, il est possible que le problème ne soit pas les vocations, mais l’Europe. Que reste-t-il de la foi et de l’espérance chrétienne dans ce vieux continent marqué par le confort et la dénatalité ? Dans une société où la spiritualité n’a de valeur que comme quête d’un bien-être supplémentaire, où Dieu est une idée et plus une présence, qui aurait l’idée saugrenue d’embrasser une vocation religieuse ?
De plus, la question des vocations est le « marronnier » de l’Eglise : elle revient régulièrement et lui donne l’occasion de se regarder le nombril, au lieu de regarder la réalité. Elle compte les sorties d’Eglise et refuse de regarder ceux qui y sont sans plus y être. Comment peut-on attraper la vocation quand un enfant arrive à la confirmation, s’il y arrive, en ayant participé à une quinzaine de cours de catéchèse et un peu moins de messes ? La vocation est une rencontre avec le Christ, pas la réception d’un sacrement !
Le problème n’est pas Dieu qui oublie d’appeler ou un manque de générosité du côté de ceux qui devraient répondre. Le problème c’est notre pastorale incohérente, sociologique et vide d’une véritable rencontre avec le Christ.
La place du mort
Par Nicolas Maury | Photo: Flickr
Maints sont les critères qui peuvent être utilisés pour définir quand est née la première civilisation. Conteuse et thanatologue, Alix-Noble Burnand m’avait expliqué, lors d’une interview réalisée il y a fort longtemps, que d’après elle, le moment clef est survenu lorsque les hommes des cavernes ont commencé à enterrer leurs morts.
Le sociologue Jean Ziegler * va dans le même sens en prétendant que rien ne détermine mieux une société que la place qu’elle fait à la mort. En ce sens, le Brésil, à travers les rites de l’Umbanda ou du Candomblé, a des années-lumière d’avance sur un Occident qui, depuis le XXe siècle, refoule ses futurs trépassés dans des chambres aseptisées.
La ritualisation de la mort de l’autre la rend pourtant supportable, permettant à chacun de canaliser son angoisse devant sa propre finitude. Même en voulant l’éviter, on ne pourra pas l’empêcher de nous rattraper… au contour.
Celui qui en parle le mieux, c’est évidemment Pierre Desproges : « Au Paradis, on est assis à la droite de Dieu. Normal, c’est la place du mort ! »
* Ziegler, Jean : Les vivants et la mort, Seuil, 1975.
Tamis de la miséricorde
A Pâques, on célèbre la vie qui a vaincu la mort du corps. En réfléchissant sur les différentes sortes d’abus, on constate qu’ils peuvent provoquer des « morts » dans les cœurs et les esprits. Les abus commis par des chrétiens nous choquent.
Carême africain
Quel cadeau pour moi de vivre le Carême au Togo ! Le Carême s’appuie sur 3 piliers : la prière, l’aumône et le jeûne. J’essaie de le vivre chaque année de mon mieux, mais cette année il a résonné de manière très différente et surtout de manière concrète pour moi !
Belle collaboration entre les paroisses du Haut-Lac et le CO de Vouvry
Qu’en est-il de l’apport religieux au niveau du Cycle d’Orientation (CO) de Vouvry ? (apport soutenu ou animé par les Paroisses du Haut-Lac). En voici un bref aperçu.
Mortellement vôtre
Parler de la mort est peu plaisant. Tellement peu qu’elle a été reléguée en marge et confiée à des personnes qui savent s’en occuper sans trop faire de bruit. Le Covid l’a ramenée sur le devant de la scène et avec fracas. Ne serait-il pas temps de lui redonner sa place au sein de notre société. Au sein de la vie ?
Par Myriam Bettens | Photos : Flickr, Pxabay, DR
La mort est abstraite. Elle incarne l’altérité radicale, l’expérience qu’il n’est jamais possible de vivre à la première personne. Pourtant, que la mort puisse difficilement se penser ne signifie pas que l’Homme en soit réduit à son ignorance. Elle est au contraire sa marque distinctive : l’humain est le seul animal qui sait qu’il va mourir. Il y a là une irréductible singularité et une unicité de l’expérience humaine. Or, dans une société obsédée par le besoin de maîtrise, « se retrouver face à la mort, c’est accepter l’échec », glisse Rachel Wicht. L’aumônière aux HUG, maintenant retraitée, poursuit : « Dans un hôpital, tout est fait pour que tu ne croises jamais la mort. » Un paradoxe d’autant plus flagrant au vu de la dernière pandémie. Philosophe et éthicien, Stève Bobillier nuance néanmoins cette trompeuse contradiction : « Elle est restée virtuelle, immatérielle. Nous nous trouvions dans une sorte d’administration de la mort pour protéger la société. » Une manière de l’intellectualiser pour mieux la gommer ? Rachel Wicht et Stève Bobillier s’accordent à dire que le tabou entourant la mort persiste encore fortement et que, même présenté comme un mécanisme de protection légitime, il est plus délétère qu’autre chose.

De vie à trépas
« Nous avons une bonne représentation de ce procédé avec les enfants. Croyant les protéger, nous enrobons le tragique de la mort avec des métaphores qui produisent l’effet contraire de celui recherché », affirme Franziska Bobillier. La psychologue donne notamment l’exemple d’enfants terrorisés par le fait de devoir dormir, car on leur avait expliqué que « grand-maman s’était endormie pour toujours ». D’où la nécessité « d’impliquer l’enfant dans le processus de deuil tout en restant le plus clair et factuel possible ». Qu’est-ce qui finalement angoisse nos contemporains au travers de ce blasphème suprême qu’est la mort ? Rachel Wicht indique que c’est le passage de vie à trépas que les gens redoutent le plus et que de nombreuses « légendes » entourent ce moment, lui donnant un caractère encore plus effrayant. « Le mourant va-t-il hurler ou se redresser d’un coup au moment du trépas, sont certaines des questions qu’on m’a posées. » Pour sa part, Stève Bobillier pointe en premier lieu les acceptions du terme et le vocabulaire utilisé pour la qualifier. « Le français reste en définitive très vague sur ce qu’est la mort. On sait difficilement la définir. » Insaisissable par le vocabulaire et la pensée, la mort se soustrait, encore une fois, à notre maîtrise.
Un deuil soumis à résultats
Son confrère Thierry Collaud, éthicien et médecin, se demande si le tabou de la mort n’est pas en fin de compte un refus du tragique. « La société a tendance à vouloir effacer les manifestations de chagrin et de douleur, car finalement notre souffrance dérange les autres. » De là à dire qu’il faudrait mourir sans faire de bruit, il n’y a qu’un pas. Rachel Wicht acquiesce : « Aujourd’hui, la perte d’un proche ne « nécessite » que trois jours de congé. Implicitement, cela signifie qu’on peut être triste, mais pas trop longtemps. » Experte des questions de deuil, Franziska Bobillier parle même d’une obligation de résultats. « On ressort systématiquement le schéma des étapes du deuil, comme des échelons à gravir pour nécessairement aller mieux. Or, l’ordre des étapes n’a pas pu être confirmé par les études scientifiques. Le processus est fait d’innombrables allers-retours qui prennent du temps. » Cela souligne aussi la propension de nos sociétés à faire disparaitre les difficultés et « il est urgent qu’elles réapprennent à vivre avec des échecs et des recommencements, car c’est bien cela que la mort nous enseigne : à vivre « malgré » », développe Thierry Collaud. En outre, ce qui freine l’acceptation pleine et entière de notre finitude réside peut-être « dans le désir originel d’immortalité de l’être humain », précise Fiorenza Gamba, chercheuse dans le domaine de la Digital Death (mort numérique, ndlr.) à l’Université de Genève. De ce point de vue, la toile répond à une part de cette attente. En effet, « notre double numérique » continue d’exister, même après le décès.

Un cimetière dans la poche
« Nous avons un cimetière dans la poche » lance Stève Bobillier avec un geste éloquent à son smartphone. En effet, « dans cinquante ans et avec la croissance actuelle, Facebook comptera plus de comptes utilisateurs de morts que de vivants ». Pour Stéphane Koch, spécialiste des questions numériques, « notre relation à la mort a énormément évolué. Les réseaux sociaux sont devenus les médiums privilégiés pour annoncer un décès, mais aussi pour perpétuer la mémoire des défunts par des pseudos anniversaires. C’est comme si le rituel ne prend jamais fin ». A cela, Fiorenza Gamba réplique que le Net a ouvert « un espace incroyable pour inventer des manières différentes et personnelles de ritualiser la mort ». Dans ces sphères numériques, les endeuillés peuvent partager leur chagrin et « vivre ce deuil à leur rythme ». Par ailleurs, même si le numérique nous laisse effleurer l’idée d’immortalité et rend la frontière entre monde des vivants et des morts de plus en plus poreuse, Thierry Collaud se demande si, en définitive, la mort ne se laissera jamais apprivoiser.
Eternité numérique

« Il y a une vraie réflexion à mener de son vivant concernant la trace que l’on désire laisser sur le Net », pointe Stéphane Koch. Malgré le décès, l’empreinte numérique continue d’exister. C’est pourquoi le consultant conseille de se pencher sur ces questions de son vivant, par des dispositions testamentaires. Il note aussi la possibilité de se tourner vers des services tiers, tels que tooyoo.ch, permettant de gérer les questions liées aux réseaux sociaux, comptes e-mail et nettoyage des référencements sur les moteurs de recherche après le décès. Au sujet de la « mort numérique » et ses implications, la fondation TA-SWISS publiera en septembre 2023 les résultats d’une vaste étude sur « l’influence des technologies numériques dans la prévoyance funéraire, la gestion des données numériques d’un-e défunt-e et le travail de deuil. Elle tirera des conclusions et, si possible, des recommandations à l’intention des parlementaires, des juristes, des professionnels du domaine funéraire et de la population sur la manière d’aborder cette question ». A suivre sur www.ta-swiss.ch/fr/mort-a-l-ere-numerique

Une maison qui revit
C’est en septembre 2021 que le Conseil de Fondation de la Maison Cana-Myriam s’adresse à la Maison de la Diaconie et de la Solidarité pour faire revivre la magnifique bâtisse occupée jusqu’en 2017 par la communauté Cana-Myriam à Muraz (Collombey). En étroite collaboration avec les membres du Conseil de fondation, une équipe de projet se met alors en route. Sa mission ? Discerner ce qui pourrait être le dessein de Dieu pour ce lieu hors du commun et mûrir un projet stimulant et viable.
Le retour des soupes de Carême!
Le deuxième week-end de mars se sont tenues, dans plusieurs localités de la paroisse, les premières soupes de Carême selon un déroulement normal post-covid.
Mortellement vôtre

Texte et photo par Laetitia Vergère
Ce n’est un secret pour personne : Jésus a accepté sa destinée et est mort sur la croix, bras ouverts, accueillant sans différence tous les pécheurs de l’humanité. Sa mort est un symbole d’amour, de rédemption et de sacrifice pour tous les chrétiens. En offrant sa vie, Jésus nous montre un exemple d’amour inconditionnel, révélant ainsi l’amour infini de Dieu pour l’humanité.
Mais, 2000 ans plus tard, que pouvons-nous tirer d’un tel acte ? Il s’agit d’une invitation à la réflexion, à l’introspection et à l’action. Nous sommes toutes et tous appelés à l’amour et au sacrifice pour les autres, actes que nous faisons sans nous en rendre compte au quotidien : sacrifier nos besoins personnels pour subvenir à ceux des membres de notre famille ou de notre communauté, se « tuer à la tâche » pour pouvoir payer nos factures ou donner à ceux qui sont dans le besoin, prendre de son temps pour s’inquiéter de son voisin… Le message reste intact au fil des années : vivre en aimant les autres comme nous-mêmes, à lutter contre l’injustice et à travailler pour la paix et la réconciliation dans le monde. La mort de Jésus est un symbole puissant de l’amour et de la compassion que nous devrions toutes et tous cultiver les uns envers les autres.
En fin de compte, Jésus, « mortellement nôtre », nous rappelle que nous ne sommes pas seul·e·s et que nous avons un chemin à suivre dans la vie, en nous inspirant de son exemple d’amour et de sacrifice pour chercher à vivre de manière plus authentique et alignée avec nos valeurs… En méditant sur ce message, nous pouvons trouver un sens plus profond à notre existence et être inspiré·e·s à vivre de manière plus aimante et plus authentique.
« Vivre et mourir pour le Seigneur »

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
« Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. » (Romains 14, 8) Que voilà une parole qui contraste avec nos farouches revendications d’autonomie et d’indépendance, comme si l’être humain pouvait se couper de son Créateur et s’autogérer sans en référer à la Transcendance ! Sans cette interpellation de Paul aux Romains, nous tombons dans le « transhumanisme ».
D’abord, sous le regard de Dieu, vie et mort sont inséparables. Nous savons que nous mourrons inéluctablement, mais c’est afin de rejoindre le Christ Vivant. Si Jésus est mort et ressuscité, c’est pour nous faire vivre en plénitude : « Je suis venu pour que vous ayez la vie et que vous l’ayez en abondance. » (Jean 10, 10) Tout dépend de Jésus-Christ. Lui seul a accompli sa trajectoire d’humanité jusqu’au bout, dans l’amour. Lui appartenir dans la mort, vivre les derniers temps de notre existence terrestre en nous « lâchant » sur son cœur et en le laissant disposer de notre souffle, c’est nous livrer à cette seigneurie d’amour qui nous veut vivants. Dans la toute-faiblesse de notre mortalité, nous expérimentons ainsi la toute-puissance de notre seul Maître.
Il nous a donné l’être, au premier moment de notre conception, il est là pour accueillir notre dernier souffle, à l’heure que nous ne choisissons pas. Toute notre vie dépend du Dieu Sauveur. Elle est un cadeau dont nous ne disposons pas. Et cela est très libérateur ! « Mourir dans la dignité », c’est nous abandonner dans les bras du Père, avec le moins de souffrance possible, en toute confiance.
En outre, « Nul d’entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même. » (Romains 14, 7) Ni notre existence ni notre trépas ne peuvent être cachés. Ce que nous expérimentons de beau ou de rude a des incidences sur la communauté à laquelle nous appartenons. Sinon, nous dépéririons. Car dans le Seigneur, notre existence et notre décès concernent aussi nos proches et nos amis. Pâques, c’est partager notre vie et notre mort, sans
retenue.