Une dignité inaliénable

Créée en 1988 à l’initiative des trois Eglises officielles du canton de Genève, catholique romaine, catholique chrétienne et protestante, l’Aumônerie Genevoise Œcuménique auprès des requérants d’asile (AGORA) se bat, hier comme aujourd’hui, pour contrer les idées reçues et remettre au centre de toute discussion la dignité humaine.

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS : OLIVIER CHANSON, ECR

Depuis 1993, on dénombre plus de 48’000 personnes décédées en essayant de fuir vers l’Europe. La plupart noyées dans la mer Méditerranée. D’autres abattues aux frontières. Des hommes, des femmes, des jeunes, des enfants, des bébés. Ceux qui survivent aux barricades de la forteresse Europe ne s’attendent pas à trouver un sol inhospitalier qui leur réserve bien souvent un parcours digne des Douze travaux d’Astérix avant l’obtention du droit d’asile.

« La migration et l’asile sont perçus comme un poids. Or, ils font partie de l’histoire et de l’ADN de Genève. D’ailleurs, le développement de l’industrie horlogère aurait été différent sans eux », pointe Virginie Hours. Mais les préjugés sont tenaces. « Trop souvent j’entends la formule : ils viennent en Europe, car ils s’imaginent que la vie y est plus facile. On oublie que la grande majorité d’entre eux aurait préféré rester chez eux au lieu d’être contraints à l’exil ». Virginie Hours fait partie de l’équipe d’aumôniers et bénévoles à pied d’œuvre dans différents lieux du canton : tels que la zone de transit de l’aéroport de Cointrin, dans les établissements de détention administrative, dans les différents logements où les requérants résident sur le territoire.

« De nombreuses situations trouveraient des issues simples et humaines si le droit était appliqué, car les dispositions législatives existent et prévoient les conditions d’accueil ou de régularisation des personnes ». L’Eglise a un vrai rôle de garde-fou à jouer afin de « rappeler sans cesse qu’il s’agit d’hommes et de femmes tous uniques et qui méritent le respect ».

 

Au service, mais comment ?

Une chose que l’AGORA accomplit et dont on ne se rend peut-être pas compte ?

Virginie Hours : Nous faisons partis d’un « réseau », celui des aumôniers suisses qui travaillent dans le domaine de l’asile. Nous nous rencontrons à Berne deux fois par an afin d’échanger sur la situation existante dans les Centres fédéraux d’asile (CFA), un partage d’expérience et d’information. Ces contacts nous permettent ainsi de suivre des personnes que certains collègues accompagnent déjà au sein d’un CFA lorsqu’elles sont affectées au canton de Genève. Aussi, il n’y a pas de rupture. Ces instances sont importantes également pour mener certaines réflexions ou négociations avec Berne. Actuellement par exemple, un accord-cadre avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est en cours de renégociation et un travail de réflexion est mené sur la présence d’aumôniers musulmans, présence que nous appelons de nos vœux.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?

VH : Nous intervenons régulièrement dans les écoles, à la demande des enseignants, pour présenter l’AGORA et rendre plus tangible la question de la migration et de l’accueil. Nous essayons ainsi de contribuer à casser certains préjugés ou certaines peurs. Nous intervenons aussi en appui du travail de la coordination asile lors de temps forts ou en sollicitant que l’Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) applique simplement les règles en transmettant des dossiers à Berne. Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation, mais de compréhension et de reconnaissance. Il s’agit aussi de permettre la construction de pont entre les Genevois et les personnes de l’asile et de susciter la réflexion. C’est pourquoi, par exemple, nous avons répondu positivement à la demande de l’Espace Madeleine. Celui-ci proposait de nous y impliquer le mois dernier en animant deux soirées dans le cadre de l’exposition Les Pèlerins afin de susciter la réflexion sur les liens entre pèlerinage, asile et migration.

Une pastorale pour rendre visible

La Pastorale des familles de l’Eglise catholique romaine à Genève a officialisé l’accueil pastoral et spirituel des personnes LGBTIQ+ et de leurs familles ainsi que sa collaboration avec l’Antenne LGBTI Genève de l’Eglise protestante genevoise (EPG). Le 1er septembre dernier, à l’occasion d’une soirée témoignage, un prêtre a partagé la manière dont il concilie son homosexualité et sa vocation ecclésiale. Le point avec Anne-Claire Rivollet, responsable de la Pastorale des familles.
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Une proposition…

… pour plonger dans les histoires et imaginaires de nos rues

Des mots soufflés par des panneaux accrochés à des arbres en ville de Genève invitent à plonger dans les histoires qui remplissent nos rues et font les identités singulières de notre ville. Pour écouter ces récits, tissés entre la préhistoire et le futur, on saisira avec son smartphone les codes QR suspendus dans les branchages et on glissera ses écouteurs dans ses oreilles. Des voix de comédiennes donnent vie, d’arbre en arbre, à ce fourmillement d’histoire(s), d’imaginaire et de vécu.

Trois possibilités pour plonger dans ces parcours-récits :

• Les codes QR :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours et vous notez le point de départ pour le parcours sélectionné,

– en saisissant avec votre smartphone les codes QR accrochés aux arbres, vous atterrissez directement sur les podcasts de chaque halte et sur les autres contenus liés à chaque lieu.

• Par GPS / Géolocalisation :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours

– vous activez le bouton « GPS » sur le plan,

– vous autorisez Hypercity à accéder à votre localisation si votre appareil vous le demande,

– vous repérez votre position (vous êtes le point bleu sur le plan),

– et vous cliquez sur « Commencer le parcours ».

• Par un « simple » clic :

– vous choisissez un parcours en vous rendant sur la page hypercity.ch/parcours

– vous cliquez sur le n. 1 dans le plan ou dans la liste « Les haltes »,

– après avoir écouté le contenu d’une halte, vous cliquez sur « Poursuivre le parcours », puis sur le no suivant dans le plan, et ainsi de suite…

… pour visiter Genève en répondant à des devinettes

Une application mobile gratuite, dénommée Ouchui, a débarqué à Genève : elle permet de découvrir des lieux de la Cité de Calvin, mais aussi de Lancy ou Carouge, en répondant à des devinettes sur les lieux visités. Au fil d’une enquête faisant appel à la culture générale, la rapidité et le sens de l’observation, ce jeu de piste vous conduira à travers diverses zones géographiques et thématiques tout en satisfaisant votre curiosité grâce à diverses anecdotes et faits historiques. Rendez-vous sur ouchui.ch avec votre smartphone pour commencer à explorer votre ville.

Marcher et prier ensemble

PAR DORIS BUCHARD | PHOTO : WWW.TOURISME-TARN.COM

Marcher, oui, mais vers où ?
Aide-nous, Seigneur, à nous diriger constamment au centre, pour nous reconnaître sarments greffés sur l’unique vigne qui est Jésus.
Aide-nous à nous aider mutuellement afin de rester unis et de porter des fruits autour de nous.
Aide-nous à laisser sur le bas-côté les péripéties existentielles et quotidiennes.
Ainsi notre marche sera convaincue vers le monde afin d’y porter la présence du Seigneur.

Prier, oui, mais comment ?
Dans notre prière aussi, comme sur le chemin, nous ne pouvons pas avancer seuls.
Aide-nous Seigneur, par la grâce de Dieu à la diffuser harmonieusement entre les croyants qui s’aiment.
Aide-nous à prier les uns pour les autres car chacun est une rencontre sur notre chemin.
Aide-nous à être unis dans la prière comme Tu nous l’a appris.
Ainsi, notre prière sera convaincue pour les autres et le vent de l’Esprit soufflera et nous inspirera.
Alors oui PRIER et MARCHER ENSEMBLE aura du sens.

« Chrétien dans un monde qui ne l’est plus »

PAR L’ABBÉ AIMÉ MUNYAWA
PHOTOS: ODIE ARIANE, JEAN-CLAUDE GADMER

Aux jours d’aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre des voix qui disent: «ce monde est pourri» ou encore «tout a changé on ne sait plus où on va». Toutes ces expressions et tant d’autres encore de même nature prouvent à suffisance combien le changement d’époques est parfois déconcertant. S’il n’impose pas un véritable défi ou challenge comme ce fut à l’époque des dinosaures, il exige tout de même des efforts assez particuliers d’adaptation pour se mettre à jour ou de renoncement pour se forger un nouveau style de vie.

« Appelé aujourd’hui à être témoin par des compromis sans compromissions.»

Les chrétiens, dans leurs efforts quotidiens de sainteté et de rectitude morale, se trouvent aussi à la croisée des chemins où ces mutations sociétales et éthiques peuvent tantôt s’emboîter ou tantôt s’opposer. Mais il faut que la marche continue dans une série de compromis sans compromissions. Le défi est de taille quand on veut être une personne de son temps, de son milieu tout en restant un véritable chrétien, c’est-à-dire un aspirant du ciel. Comment vivre avec le cœur au ciel et les pieds sur la terre sans que la terre ne remplisse le cœur ? Rien de nouveau sous le soleil. Le Seigneur Jésus avait déjà prévenu ses disciples en leur disant : « Vous êtes dans le monde, mais vous n’êtes pas du monde. » Cette recommandation incite les chrétiens de tous temps à rester comme de véritables lumières pour leur temps et pour leur époque. Pourtant, moult voix invitent fidèles et pasteurs de l’Eglise à s’adapter tant à l’époque qu’à la société. Mais concrètement, à quoi l’Eglise et ses fidèles doivent-ils s’adapter ? Le défi des compromis sans compromissions se révèle être une architecture complexe et sans formule prédéfinie. Il faut du bon sens au rendez-vous ! Or, le bon sens n’étant pas toujours la chose la mieux partagée par l’humanité, l’urgence est à l’humilité du Christ pour porter sur notre société le même regard d’amour qui incite au service.

Bâtisseurs de paix

 

TEXTES ET IMAGES
PAR MADEP-ACE ROMAND

A l’écoute des enfants qui s’interrogent très sérieusement sur leur avenir, le MADEP-ACE propose cette année d’aborder la thématique de la paix avec le slogan:

« Bâtisseurs de paix ! »

Ce thème étant très vaste, nous avons choisi de le développer à travers quatre clés qui sont les suivantes:

Respecter: « Agir, non seulement pour cultiver (labourer, défricher, travailler) notre terre, mais également pour la garder (sauvegarder, soigner, surveiller) » (Laudato Si) afin de la conserver pour les générations futures.

Coopérer : Agir, travailler ensemble en vue de quelque chose, participer, concourir à une œuvre ou à une action commune en laissant une large place aux jeux de coopération qui poursuivent les objectifs de notre Mouvement.

Nuancer : Eveiller l’esprit critique en dépassant la vision binaire (vrai / faux, bien / mal…) pour entrer dans une manière de penser qui transforme l’intériorité pour accueillir l’inattendu et pouvoir ainsi vivre de manière plus fraternelle.

Pardonner : Devenir de vrais bâtisseurs de paix en devenant des exemples vivant d’actions pouvant nous y conduire, le principal moyen d’y parvenir étant, selon le pape François, le pardon qui permet d’élargir nos cœurs et obtenir la paix à laquelle nous aspirons tous.

A l’aide de ces thématiques, qui aident à bâtir la paix quotidiennement dans les différents milieux où vivent les enfants, chacun d’entre eux pourra ainsi développer une empathie envers l’autre afin de mener une vie heureuse dans une société en paix et vivre de la parole de l’évangile :

« Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu ! » (Mt 5, 9)

Oui, Jésus est venu apporter la paix. C’est un don de Dieu qui nous donne confiance pour traverser ensemble les difficultés et les conflits dans l’espérance d’une vie heureuse pour chacun. Contrairement à la paix du monde qui serait absence de guerre, la paix de Dieu nous mobilise en profondeur.

Etre bâtisseurs de paix est ainsi une attitude à adopter à chaque instant pour favoriser une dynamique qui rend possible de vivre ensemble afin de contrer la violence, d’apprendre la tolérance, le respect et l’harmonie.

Lors des rencontres qui se déroulent une fois par mois, il sera donné une couleur particulière à notre démarche du « voir / comprendre / agir » qui deviendra « respecter / nuancer / coopérer, pardonner ».

Si des enfants souhaitent rejoindre ou créer une équipe ou des adultes désirent devenir accompagnateurs d’équipes, vous pouvez prendre contact avec Pascale Delaloye au 078 661 48 90 ou par mail : pascale.
delaloye@paroisses-herens.ch.

Synode 2023…

… qu’attend Dieu de son Eglise du troisième millénaire ?

PAR L’ABBÉ ROBERT NIÊM | PHOTO : DR

A l’occasion du 50e anniversaire du synode des évêques en 2015, le pape François a insisté sur l’égale dignité des baptisés. Ceux-ci ont tous un rôle à jouer dans l’Eglise et forment ensemble un unique Peuple de Dieu. C’est dans cette perspective que le prochain synode mondial aura lieu. Il se déroule en trois étapes: une consultation dans tous les diocèses, une synthèse au niveau des conférences épiscopales et, pour terminer, un débat au niveau continental.

Le dimanche 17 octobre 2021, le synode a été officiellement inauguré par une liturgie dans chaque diocèse du monde catholique; il prendra fin en octobre 2023. Que signifie le mot «synode»? Synode, du grec synodos, signifie «chemin parcouru ensemble», d’où sa dénomination d’assemblée délibérante. Il réunira, en octobre 2023 à Rome, des évêques du monde entier pour discuter de la Mission de l’ensemble de l’Eglise et de l’Unité de la foi en son sein. Par la suite, se fera la mise en œuvre des orientations votées.

Pour une Eglise synodale : communion, participation et mission. Notre diocèse LGF a organisé des échanges, des enquêtes et des débats sur les expériences et les attentes des fidèles envers une Eglise synodale. Notre Unité Pastorale Sainte-Claire a également mis sur pied une démarche synodale intéressante par deux soirées : mardi 22 et mercredi 23 février 2022. Celles-ci ont réuni une soixantaine de personnes qui ont exprimé de nombreux vœux. Le CUP a retenu deux pistes les plus importantes à ses yeux qui seront discutées lors des prochains conseils de communauté en automne: la liturgie et la place des jeunes dans un proche avenir.

Nous sommes au seuil de ce processus. Poursuivons donc notre chemin conjointement, avec confiance, enthousiasme, fidélité et surtout avec un amour fraternel et solidaire, dans l’unité et dans le souffle de l’Esprit Saint. C’est là le chemin de la synodalité que Dieu attend de chaque baptisé de son Eglise. Amen! Alléluia.

Synodalité, où en sommes-nous?

A l’issue de la phase diocésaine (automne 2021-printemps 2022) et après la rencontre suisse du 30 mai à
Einsiedeln, on peut se demander où en est le processus synodal lancé par le pape François en vue du Synode des évêques en automne 2023.

Le soufflé est-il déjà en train de retomber ? Tout au contraire, mais il faut du souffle pour accompagner sur la durée ce pro- fond renouveau souhaité pour l’Eglise. La Conférence des évêques suisses a publié la synthèse nationale envoyée à Rome, et la suite du processus fera l’objet d’une réflexion sur le plan de chaque continent.

Faut-il attendre des changements structurels immédiats ou de nouvelles règles rela- tives à la question des ministères? Si l’on se souvient que la synodalité, dans l’esprit du Pape, est avant tout une attitude spirituelle et une manière d’être Eglise en ce temps, rien n’empêche d’œuvrer déjà à la mise en œuvre de ce «marcher ensemble» dans toutes nos activités pastorales.

Prière pour le Synode

PHOTO : PXHERE

Chaque session du Concile Vatican II a commencé par la prière Adsumus Sancte Spiritus, premiers mots de l’original latin signifiant «Nous nous tenons devant Toi, Esprit Saint», qui a été utilisée historiquement lors des conciles, synodes et autres rassemblements de l’Eglise depuis des siècles et étant attribuée à Saint Isidore de Séville (vers 560 – 4 avril 636).

Nous voici devant Toi, Esprit Saint;
en ton nom, nous sommes réunis.
Toi notre seul conseiller,
viens à nous, demeure avec nous,
daigne habiter nos cœurs.
Enseigne-nous vers quel but nous orienter ;
montre-nous comment nous devons marcher ensemble.
Nous qui sommes faibles et pécheurs,
ne permets pas que nous provoquions le désordre.
Fais en sorte que l’ignorance ne nous entraîne pas
sur une fausse route
ni que la partialité influence nos actes.
Que nous trouvions en Toi notre unité,
sans nous éloigner du chemin de la vérité et de la justice,
en avançant ensemble vers la vie éternelle.
Nous Te le demandons à Toi,
qui agis en tout temps et en tout lieu,
dans la communion du Père et du Fils,
pour les siècles des siècles.
Amen.

Les anges dans nos campagnes

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Omniprésents dans les églises et nombre de représentations artistiques, les anges imprègnent l’imaginaire populaire. Pour l’Eglise catholique, l’existence des anges est une vérité de foi, marquée chaque 2 octobre par la mémoire liturgique des saints Anges gardiens.

Lorsque les bébés naissent, ils posséderaient toute la Connaissance du monde. Dieu, ne souhaitant pas que ce «secret» soit dévoilé trop rapidement, chargerait les anges gardiens de veiller à ce que celui-ci ne soit pas éventé. Pour ce faire, le protecteur ailé poserait alors un doigt sur les lèvres de l’enfant avant sa naissance. Chacun de nous conserverait alors, dans sa chair, la marque des anges: le creux se situant entre la lèvre supérieure et la base du nez.

Simples créatures imaginaires ou véritables messagers d’un céleste monde, un rapide coup d’œil sur les étals des commerces et dans les librairies démontrera que le succès de ces figures célestes ne se dément pas. D’ailleurs, l’enquête de l’Office fédéral de la Statistique (OFS) sur la langue, la religion et la culture, datée de 2019, révèle que près d’un Suisse sur deux croit que des anges ou des êtres surnaturels veillent sur eux (ndlr. toutes traditions confondues).

Le terme «d’Ange gardien» n’est jamais explicitement indiqué dans la Bible, mais associé aux anges protecteurs, mentionnés dans divers passages, tels que celui de l’Exode (23, 20) où Dieu dit: «Je vais envoyer un ange devant toi pour te garder en chemin et te faire parvenir au lieu que je t’ai préparé.» Le concept d’Ange gardien remonte à la Haute Antiquité, mais la compréhension d’une créature surnaturelle dévolue à notre protection n’intervient que dans les derniers siècles de notre ère, à partir du moment où la croyance se détache du collectif pour s’installer dans un rapport plus personnel à la divinité. Déjà célébrée localement depuis le XVe siècle, la fête des saints Anges gardiens est rendue universelle sous l’impulsion de Clément X et devient ainsi une doctrine officielle de l’Eglise catholique.

Recette: Le gâteau des anges

Temps de préparationTemps de cuissonPortions
20 minutes30 minutes12

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Gâteau des anges, préparation venue des Etats-Unis, ne doit sa naissance qu’à l’avènement… du batteur électrique. Il a été nommé ainsi par opposition aux gâteaux à base de beurre ou de chocolat, beaucoup plus «diaboliques» pour la digestion !

Ingrédients et ustensiles

  • Moule à gâteau «cheminée» de 4 l minimum (de type Savarin haut ou Kouglof)
  • Beurre pour le fond du moule
  • 10 blancs d’œufs
  • ¼ cc de sel
  • 1¼ cc de jus de citron
  • ½ cc de poudre à lever
  • 1 gousse de vanille, pulpe raclée
  • 240 g de sucre
  • 1 sachet de sucre vanillé
  • 2 cs de liqueur d’amande amère (Amaretto, p. ex.) ou un peu d’extrait d’amande
  • 125 g de farine, tamisée
  • 250 – 500 g de fraises ou autres fruits de saison 2 dl de crème fouettée
Le Gâteau des anges a été nommé ainsi par opposition aux gâteaux à base de beurre ou de chocolat, beaucoup plus «diaboliques» pour la digestion !

Préparation

  1. Beurrer le fond du moule sans graisser les bords.
  2. Battre les blancs d’œufs, le sel, le jus de citron, la poudre à lever et la gousse de vanille.
  3. Incorporer la moitié du sucre et le sucre vanillé progressivement sans cesser de remuer. Continuer de battre jusqu’à ce que la masse brille.
  4. Ajouter la liqueur ou l’arôme.
  5. Mélanger le reste du sucre et la farine, incorporer délicatement à la masse en 2-3 portions.
  6. Verser dans le moule préparé. Tapoter plusieurs fois le fond du moule de façon à chasser les bulles d’air.
  7. Cuire 30-35 min dans la partie inférieure du four préchauffé à 180°C. Retourner immédiatement sur une grille avec le moule et laisser refroidir dedans. (Il est essentiel que le gâteau ne s’affaisse pas.)
  8. Détacher les bords du gâteau du moule avec un couteau, démouler.
  9. Couper les fraises ou les fruits de saison en morceaux. En décorer le gâteau ou servir les fruits et la crème en accompagnement du gâteau.

N.B: Des moules spéciaux à gâteau des anges existent. Si vous utilisez un moule à Savarin d’une contenance de 1¾ l, les proportions sont les suivantes : 6 blancs d’oeufs, ¼ de cc de sel, 1 cc de jus de citron, 1 pointe de couteau de poudre à lever, 1 gousse de vanille, 145 g de sucre, ½ sachet de sucre vanillé, 1½ cs de liqueur ou un peu d’arôme et 75 g de farine.

Le sourire de Marie

Le mois d’octobre est le mois du Rosaire. En regardant le sourire de Marie, prenons le temps de méditer les mystères du Rosaire.

TEXTE ET PHOTO PAR MARION PERRAUDIN

Notre Dame des Lacerandes.

Cherchons le sourire de Marie, 
A l’aurore de nos journées, 
Pour oser un Oui nouveau, 
A l’inattendu de Dieu 
Le sourire de la Mère invite à l’abandon confiant en son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux carrefours de nos rencontres, 
Porteurs de la joie et de l’espérance, 
Qui révèlent les merveilles du Seigneur 
Le sourire de la Mère invite à ouvrir notre cœur 
pour accueillir son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux cœurs de nos silences intérieurs, 
Pour transformer nos déserts, 
En une oasis de prières 
Le sourire de la Mère invite à un cœur à cœur avec son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux moments des choix et des décisions, 
Pour que sa lumière soit le guide, 
Qui montre le chemin à suivre 
Le sourire de la Mère invite à écouter et à vivre 
de la Parole de son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux chemins de la vie, 
Lorsque les pas sont difficiles, 
Et que pèse le poids du fardeau, 
Le sourire de la Mère invite à lever les yeux vers son Fils.

Cherchons le sourire de Marie, 
Aux chemins de la foi, 
Avançons avec confiance, 
Vers Celui qui est notre espérance. 
Le sourire de Marie invite à contempler son Fils 
dans la lumière de la résurrection.

Synode: échos des réponses du diocèse de Sion

À PARTIR DE LA SYNTHÈSE DIOCÉSAINE ÉLABORÉE PAR L’ABBÉ PIERRE-YVES MAILLARD VÉRONIQUE DENIS | PHOTOS : CATH.CH

L’évêché de Sion a comptabilisé 270 retours de questionnaires, avec des réponses individuelles ou collectives, résultant de la réflexion d’institutions, groupements ecclésiaux. Même si la majorité des réponses émanaient des personnes engagées en Eglise, cela n’a pas empêché les remarques d’être critiques, mais dans un esprit constructif.

Le premier point qui ressort, c’est la grande attente d’une Eglise de proximité, ouverte, accueillante, simple, à l’écoute et en dialogue avec toute personne, sans discrimination. Cela rejoint les options pastorales fortes du pape François : l’attention aux pauvres, aux exclus et aux migrants, l’accueil des personnes en situation «irrégulière», la protection de l’environnement et la sauvegarde de la création, la reconnaissance de tous comme des frères et des sœurs.

Les obstacles ou les difficultés sont aussi relevés. Le langage et les rites de l’Eglise sont incompréhensibles pour beaucoup, même pour les personnes pratiquantes. La question des abus décrédibilise fortement l’institution ecclésiale. Le fonctionnement parfois trop hiérarchique, autoritaire, clérical de l’Eglise, est aussi mentionné.

J’ai eu la chance de participer à la journée synodale du 30 mai à Einsiedeln, comme déléguée du diocèse de Sion. Les réflexions de cette journée ont abouti à une synthèse suisse qui sera envoyée à Rome. Les mentalités suisses romandes et alémaniques sont très différentes. Nous les Romands sommes plus consensuels et moins revendicatifs. Un des points forts relevé est la prise de conscience de l’importance du baptême. De là découle la participation de tous à la mission : nous sommes tous coresponsables, chacun selon son charisme et sa vocation propre.

L’important ce sont les petits pas qui sont accomplis. Pour transformer notre Eglise, il en faut, de l’audace, du courage, de la conviction. Les récentes nominations de notre pape François en sont la preuve : il a nommé une religieuse secrétaire du dicastère pour le développement humain intégral ; trois femmes sont membres de la commission des évêques, commission chargée d’étudier les dossiers de nomination des évêques ; les vingt cardinaux nommés récemment ont des positions théologiques proches de celles du Pape.

Personne ne peut imaginer quelles seront les conclusions du synode qui se tiendra à Rome en 2023. Mais chacun est invité à garder confiance et à commencer à faire ces petits pas qui le mèneront là où l’Esprit Saint nous réserve quelques surprises.

Le rapport final suisse est disponible: https://www.eveques.ch/wp-content/uploads/sites/3/2022/07/220712-CH-rapport-synodal_f.pdf

Jeux, jeunes et humour – octobre 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Pourquoi prier Marie en octobre ?
En 1883, le pape Léon XIII décrète que le mois d’octobre serait celui de « la Sainte Reine du Rosaire », en mémoire de Notre-Dame du Rosaire, fêtée le 7 octobre. Les dominicains organisent un pèlerinage à Lourdes où l’on prie le rosaire, c’est-à-dire 150 « Je vous salue Marie » répartis en 15×10 mystères qui reprennent les grandes étapes de la vie du Christ : mystères joyeux (Annonciation, Visitation, Nativité, Présentation de Jésus au temple et recouvrement) priés le lundi et le samedi ; douloureux (agonie de Jésus, flagellation, couronnement d’épines, portement de la croix, crucifixion et mort) priés le mardi et le vendredi et les mystères glorieux (Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption et couronnement de Marie). A cela s’ajoutent les mystères lumineux instaurés par Jean-Paul II (Baptême de Jésus, noces de Cana, prédication, Transfiguration, Eucharistie).

par Pascal Ortelli

Humour

M. le Curé avait pris en charge un enfant qui connaissait des difficultés au niveau de l’orthographe. Il lui proposait  des dictées et ainsi le petit faisait de réels progrès à la grande satisfaction des parents. Un jour, l’enfant lui apporta un billet de la part de ses parents qui disait qu’en récompense, ils lui offriraient un coq à Noël. Noël passa et rien ne vint. Le curé interrogea le petit pour savoir ce qu’il en était du cadeau promis. Celui-ci répondit : « Ah oui, M. le Curé. Mon papa m’a dit de vous dire que le coq va mieux ! »

par Calixte Dubosson

Vous avez dit Synode ?

PAR L'ABBÉ CHARLES AKA

Une nouvelle année pastorale s’offre à nous au moment où l’Eglise entière est engagée sur le chemin du synode sur la synodalité. Elle sera occasion de rencontre, d’écoute, de discernement, de célébration. Nous faire vivre dans l’intimité de la communion d’amour trinitaire est l’objectif ultime. Ainsi nos communautés deviendront des écoles de communion, où l’on expérimente la foi, l’espérance et la charité. Faire éclore ce don de la communion est la mission de tout baptisé. Comment y parvenir ?

Comme le rappelle le livre de la sagesse, seul l’Esprit Saint envoyé d’en haut peut nous faire découvrir la volonté de Dieu et ce qui lui plaît (Sg 9, 13-18). C’est ce même Esprit qui scrute les profondeurs de Dieu qui fait naître et croître en tout homme la pensée du Christ (1 Co 2, 16). Ainsi,
se mettre à l’écoute de l’Esprit Saint dans la prière et la contemplation du Christ avant toute démarche pastorale et toutes autres activités d’évangélisation est primordial. Car si l’idéal du sage c’est une oreille qui écoute, c’est en écoutant l’Esprit Saint qui est à l’œuvre dans l’Eglise et dans le cœur de tout homme qu’il est possible de se mettre au service du Christ, de son Eglise et de communier aux joies et tristesses, aux espoirs et angoisses de nos frères et sœurs.

Dans cette mission, celui qui compte sur ses capacités personnelles, fait de Dieu son assistant, cède progressivement au pessimisme et aux considérations désabusées inspirées par la sagesse humaine. Au contraire, celui qui prend conscience que la vie est communion, relation et qu’il ne se suffit pas, cultive deux attitudes fondamentales pour discerner et accueillir la volonté divine sans nier la vérité du réel. La première consiste à épouser la mentalité du Christ. Une mentalité marquée par l’Esprit Saint qui inspire les actions et un langage de communion (ph 2, 1). L’humilité est la seconde attitude. Car ce ne sont pas nos insuffisances mais nos suffisances qui sont le plus grand obstacle à l’action de l’Esprit, et à la communion.

Puissions-nous dans la dynamique du synode sur la synodalité avoir une oreille qui écoute, des yeux pour contempler le Christ, un cœur ouvert à l’espérance pour tous et à la catholicité dans la communion.

En librairie – octobre 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Petit manuel de synodalité
Dominique Barnérias – Luc Forestier – Isabelle Morel

Selon le pape François, « le chemin de la synodalité est celui que Dieu attend de l’Eglise au troisième millénaire ». Du synode des évêques aux assemblées paroissiales, des synodes diocésains aux chapitres des congrégations religieuses, les processus mis en place pour favoriser l’écoute mutuelle, le dialogue délibératif, l’acceptation d’une décision commune, conduisent à transformer les personnes en faisant mûrir leur réflexion et leur jugement. Ce Petit manuel de synodalité entend faire le point sur ce qui existe et se développe actuellement afin de contribuer à l’apprentissage communautaire que supposent toutes ces pratiques synodales.

Editions Salvator

Acheter pour 24.40 CHF

Il n’y a que les fous pour être sages
Raphaël Buyse

« Pour être vrai et pour que tu mènes bien ta vie, dit Dieu, il faut que tu saches que je n’aime pas trop les gens sages. Ceux qui obéissent à ce qu’ils croient être mes ordres, sans jamais se poser de questions ; ceux qui croient tout ce qu’on leur dit sans chercher à comprendre. » Raphaël Buyse nous laisse entrapercevoir la largeur, la hauteur et la profondeur de ce que la Tradition appelle le « don de sagesse ». Premier des dons du Saint-Esprit, il n’a rien à voir avec le pâle conformisme dont on entoure parfois la foi chrétienne. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la sagesse de Dieu, comme l’explique l’auteur, est audacieuse, créative et même un peu « folle ». Elle nous entraîne dans l’aventure passionnante de l’Evangile, celle qui consiste non pas à clamer des certitudes et à réciter des leçons de catéchisme apprises par cœur, mais à prendre le risque d’aimer, de croire et d’espérer.

Editions Salvator

Acheter pour 22.80 CHF

EZ 37 – Guide pour rebooster nos paroisses
Jean-Hubert Thieffry – Bérénice GerbeauxVincent de Crouy-Chanel

S’inspirant du chapitre 37 du livre d’Ezéchiel où l’Esprit redonne vie aux ossements desséchés, ce guide nous entraîne dans les pas des premiers disciples et propose une démarche dynamique pour incarner les « cinq essentiels de la vie chrétienne » – la prière, la fraternité, la formation, le service et la mission – à tous les niveaux de la paroisse. Ils appellent non seulement à revitaliser ce qui existe déjà, mais aussi à faire de la paroisse un espace ouvert et en croissance. Pour cela, ils fournissent des outils concrets à adapter selon chaque réalité. 

Editions Salvator

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Thomas et Paquita – Ensemble vers le ciel
Rafael Villalta – Jean Juvanovic

Après avoir dû attendre plusieurs années, en particulier en raison de la guerre civile espagnole, Thomas et Paquita Alvira se marient en 1939. Ensemble, ils formeront une famille nombreuse et rayonneront par leur foi et leur générosité envers les autres. Leur existence nous apprend que l’on peut chercher et aimer Dieu dans la vie ordinaire en offrant à Dieu nos tâches quotidiennes les plus simples. Cette BD nous fait découvrir leur vie passionnante et passionnée. Leur cause de canonisation a été ouverte en 2009.

Editions Le Laurier

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Mission Sud-Nord avec Hermel Tonato

Ils sont appelés prêtres fidei donum (don de la foi). Mais qu’est-ce qui peut bien se cacher derrière cette appellation ? L’abbé Hermel Tonato, bien connu à Martigny, originaire du Bénin, est actif comme tel. Il s’agit de prêtres (ou de laïcs) qui, tout en restant attachés à leur diocèse d’origine, sont envoyés par leur évêque pour assumer une tâche pastorale pour un temps dans un autre diocèse. C’est une manière pour les Eglises de porter ensemble le souci de la mission en s’entraidant.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALTORNAY
PHOTOS : DR

L’abbé Tonato a été nommé prêtre fidei donum dans le secteur Noble et Louable Contrées avec résidence à Lens.

Qui êtes-vous donc Hermel Tonato ?

Je suis né en 1965 à Cotonou. Après mes études, j’ai été ordonné prêtre en 1990. Après deux séjours en paroisse comme vicaire, j’ai été nommé curé fondateur d’une nouvelle paroisse jusqu’en 2000, l’année où j’ai été envoyé à Rome pour une spécialisation en théologie morale. Cinq ans après, je suis retourné au Bénin comme curé et directeur d’un complexe scolaire de plus de 1000 élèves. Après 15 ans à la tête de ce complexe, mon évêque a voulu que je prenne un repos sabbatique. C’est la raison de ma présence en Suisse.

Comment avez-vous « atterri » à Martigny ?

A l’été 2001, j’ai commencé le ministère d’été à Lens, un Secteur desservi à l’époque par la Congrégation du GSB. Le chanoine Jean-Pascal Genoud était alors curé dans ce Secteur. Depuis lors, chaque année, 7 ans durant, le curé Jean-Pascal et ses successeurs ont reconduit mon ministère estival jusqu’à leur départ de Lens. C’est ainsi que j’ai connu la région. C’est donc tout naturellement qu’en 2021, je suis revenu à Martigny pour prendre mon repos sabbatique. Ces derniers mois, je suis intervenu dans le secteur voisin des Deux-Rives tout en rendant de petits services dans le Secteur de Martigny

Les Européens ont envoyé des missionnaires dans les pays du Sud des siècles durant. Comment voyez-vous la mission des prêtres du Sud dans les pays du Nord ?

Je dirais que la mission est au centre et au cœur de la vie de l’Eglise, occasion de catéchèse, d’annonce évangélique dans le prolongement à toutes les latitudes de l’Evangile, étendus aux sphères planétaires aujourd’hui à l’instar du témoignage des Actes des Apôtres. L’Eglise répond à sa vocation missionnaire dans sa dimension universelle dans un esprit de partage et de solidarité missionnaire comme les premières communautés. Hier, les missionnaires partaient pour les pays de mission en Afrique et ailleurs, aujourd’hui les pays de mission viennent dans un esprit de solidarité soutenir ceux qui leur ont apporté la Bonne Nouvelle dans la poursuite et l’intensification de l’élan missionnaire. Cette coopération missionnaire nécessaire à la vie de l’Eglise révèle la nature profonde de l’Eglise et sa catholicité, c’est-à-dire son universalité.

Vous plaisez-vous en Suisse ? Qu’est-ce qui vous frappe le plus ?

J’aime retrouver ici à Martigny des frères et sœurs partageant une même foi, une même espérance. Dans l’Eglise, personne ne devrait se sentir étranger ! Ce qui me touche le plus, c’est ce sens d’accueil, cette attention à celui qui vient de loin, accueilli, reçu et intégré sans aucune distinction. Je trouve que vos communautés sont très vivaces, dynamiques, ouvertes et sensibles. C’est un atout majeur pour le rayonnement de la mission.

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre ministère dans nos contrées ?

C’est la joie de servir le Seigneur en toute quiétude et sans aucun préjugé. La joie de servir l’Eglise en étant au service des gens, en étant utile et instrument de Dieu, dispensateur des trésors de l’Eglise que sont les sacrements. La joie de travailler dans la « Vigne du Seigneur », partager cette mission avec d’autres… Tous embarqués dans la même aventure passionnante de l’Evangile de la joie.

Quelles perspectives pastorales s’offriront à vous lors de votre retour au Bénin ?

Je m’en remets à la grâce de Dieu et à sa providence qui, au moment opportun, m’orienteront pour une nouvelle mission adaptée aux besoins et urgences de ce moment-là. On ne se donne pas sa mission, on la reçoit par l’intermédiaire de l’évêque ou du supérieur hiérarchique…

Enfin, je voudrais exprimer ma gratitude à Mgr Jean-Marie Lovey, au Prévôt Jean-Michel Girard qui m’ont fait confiance dès les premières heures ; au curé Jean-Pascal Genoud, à tous les membres de la Maison Saint-Bernard et à son personnel, aux agents pastoraux laïcs, aux sacristains et à tous les fidèles de la paroisse de Martigny, à l’abbé Robert Zuber et à tous les agents pastoraux du secteur des Deux-Rives. MERCI à tous pour les bons moments de joie et les belles célébrations vécues ensemble.

Vous avez dit «Synode sur la synodalité» ???

PAR L’ ABBÉ DANIEL REYNARD
PHOTO : RAPHAËL DELALOYE

Le titre déjà peut déjà faire peur et on a envie de ne pas aller plus loin, c’est vrai que cela paraît déjà «du chinois».

Mais non n’ayez pas peur, essayons de comprendre ce que cela veut dire…

Le synode signifie marcher ensemble, aller de l’avant pour que les choses bougent et pour cela nous avons besoin de vous. Chacun a quelque chose à dire, chacun a quelque chose à apporter, chaque voix compte, chacun est à l’écoute de l’autre.

Le but de ce synode n’est pas de produire un document de plus, mais de faire germer des rêves, des espérances, de guérir de blessures anciennes, de tisser des liens, d’apprendre des uns et des autres et de se redonner des forces pour continuer d’avancer.

Si un synode sur la synodalité peut déjà paraître indigeste dans l’énoncé, ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe compliqué mais plutôt d’une invitation à ce que l’ensemble de l’Eglise fasse entendre sa voix, vous et moi.

Nous ne pouvons avancer que si nous travaillons ensemble.

« Seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin » dit le proverbe africain.

Aucun chrétien ne doit être seul, avec ce Synode l’Eglise dit: La voix de TOUS compte parce que Dieu peut parler à travers N’IMPORTE QUI.

Si le mot synodalité paraît compliqué c’est sa mise en pratique qui l’est encore plus : comment là où je vis je peux faire Eglise, comment impliquer des personnes à faire Eglise, je crois que cela commence par l’attention portée à ceux qui sont souvent oubliés, exclus ou pas écoutés.

Qu’est-ce que Dieu a à nous dire à travers ceux que nous avons tendance à oublier ?

Ce chemin d’écoute commence par chacun d’entre nous.

Je suis le chemin avec vous

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PIXABAY

Parmi les définitions de son être et de sa mission en « Je suis », selon l’évangile de Jean, celle où Jésus se présente comme « Je suis le chemin, la vérité et la vie » est particulièrement évocatrice et englobante. A côté des formulations absolues, telle « Avant qu’Abraham existât, je suis » (Jean 8, 58), les expressions avec un qualificatif « Je suis le pain de vie » (Jean 6, 35) ; « la lumière du monde » (8, 12) ; « le bon pasteur » (10, 7-16) ; « la résurrection » (11, 25) : et « la vigne véritable » (15, 1) se réfèrent toutes au nom de Dieu manifesté à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Exode 3, 14) : « Je suis qui je suis », et je montrerai au fil de l’histoire qui je serai en demeurant fidèle à mon Alliance avec Israël.

Quand il se révèle comme le chemin (odos), le Christ indique clairement qu’il restera aux côtés de son peuple nouveau. Dans le terme « sun-odos », le « Je suis-avec » précède la voie. Ce qui signifie bien que si le Fils de l’homme est la route vers le Père, il la parcourt toujours avec l’humanité. Nous sommes précédés par un « nous », celui des trois personnes de la Trinité dans leur circulation d’amour, qui nous ont faits à leur image et ressemblance, et celui de la communauté ecclésiale et humaine, sans laquelle nous perdons le Nord.

Or, selon la parole qu’il laisse en testament à ses apôtres après leur avoir lavé les pieds (Jean 13), en réponse à la question de Thomas, « Nous ne savons pas où tu vas » (Jean 14, 5), le Fils de Dieu se dit « chemin » en tant que « vérité » communiquée et « vie » transmise. Les trois termes avancent de concert. S’il ménage la voie du Royaume, c’est parce que le Père le lui en a révélé les mystères, qu’ainsi il nous rend libres grâce à la Vérité qu’il nous manifeste (Jean 18, 32) et vers la plénitude de laquelle l’Esprit Saint nous conduit (Jean 16, 13). De plus, cette route mène à la Vie éternelle en plénitude, auprès du Père que Jésus dévoile totalement : « Qui m’a vu a vu le Père » (14, 9), affirme-t-il à Philippe juste après notre verset.

Ainsi donc, l’itinéraire à la suite du Christ est « syn-odal », véridique et vital par nature. Ce qui implique des conversions spirituelles et structurelles en Eglise et une adhésion dans la foi, l’espérance et l’amour à la Trinité Sainte.

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