Extrait de la préface du livre « Doux désert » de l’abbé Darius. Préface rédigée par l’abbé Marc Donzé, vicaire épiscopal au moment de la parution du livre.
Credo: tu ne crois pas si bien dire!
« Dis-moi comment tu crois, je te dirai qui est ton Dieu. » Une façon d’inviter la foule de demandeurs de sacrements – appelés catéchumènes – à exprimer leur propre credo tout en décortiquant les deux officiels, celui de Nicée-Constantinople et le Symbole des Apôtres. Et leur relecture ne corrobore pas toujours la doctrine officielle. Mais les comprend-on vraiment bien dans le détail ?
Par Thierry Schelling | Photos : DR
Ils seraient 150 credo parmi les Eglises historiques mais c’est le Grand 1 Credo appelé « de Nicée-Constantinople » dont toutes fêtent, en 2025, les 1700 ans de profession solennelle. Cette pluralité a toujours été de mise dans l’histoire de l’Eglise et les Ecritures nous révèlent des traits étonnants sur les premières professions de foi !
Evangiles
Dans les Evangiles, les premiers à croire en Jésus comme Fils de Dieu sont… les mauvais esprits ! (cf. Mc 1, 24 ; Lc 4, 34) Intéressant. Chez Matthieu, le diable se joue même de cette appellation : « Si tu es Fils de Dieu. » (cf. Mt 4, 3.5) Jésus et Satan à part égale ?
Puis arrivent ce que d’aucuns appellent « les païens » et, parmi eux, les pires ennemis des Juifs de l’époque : les Romains ! « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu », dit le centurion au pied de la Croix (cf. Mt 27, 54). Un Romain, donc, comme ce centenier au serviteur malade (cf. Mt 8 5ss). Pareil pour les Samaritains qui tiennent une bonne place dans l’art de professer leur foi en Jésus Messie et Fils de Dieu (cf. le splendide dialogue entre Jésus et la Samaritaine, ch. 4 de Jean).
Enfin, pour en rajouter une couche, les nombreux malades guéris par Jésus l’invoquent comme « Seigneur » : lépreux, épileptiques, possédés et… des femmes connotées « pécheresses » (cf. Lc 7, 36ss) ou étrangères (Syro-phénicienne, cf. Mc 7, 24-30).
En résumé, les premiers à professer la divinité du Christ ne sont pas ses disciples ni ses pères (sa famille le traite de fou !) ni ses pairs (Barabbas est préféré au « roi des Juifs »…), mais des parias dont le credo est repris dans les Ecritures !
Paul
Quelques années avant la parution des évangiles, Paul a déjà réfléchi, mûri, réécrit pour ainsi dire son credo juif à l’aune de l’événement Jésus-Christ. Cela nous vaut de splendides pages dans ses Lettres où il décline Jésus en de multiples articles de foi : nouvel Adam ; unique médiateur entre Dieu et les hommes sans égard de leurs origines, langues, cultures ; image du Dieu invisible, etc. Sans parler de la Lettre aux Hébreux qui explicite le passage du Messie juif au Sauveur universel.
Ce foisonnement permet-il aux Evangélistes de transmettre la foi en Jésus Fils de Dieu émise par des gens hors sérail aux générations futures sans un tri ? Comme le dit de lui Albert Schweitzer, « Paul est le protecteur de l’intelligence dans le christianisme ». Et cette intelligence est polymorphe et évolutive. C’est aussi un effet de la Pentecôte, cet éclatement de l’ethnocentrisme vers l’universalité transculturelle de la Bonne Nouvelle. D’où la pluralité des récits de déclamation de la nouvelle foi, peut-être…
Premiers credo
Si les credo abondent, les « hérésies » pullulent également, non sans raison : articuler intellectuellement, et avec les catégories philosophiques de l’époque, l’Incarnation du Dieu invisible en un homme bien visible, peut bien susciter des volumes théologiques à la qualité variable, qui résultent parfois même en des conflits déstabilisateurs d’une ville, d’une région… Et les politiques sont conscients du danger d’insécurité. Dès lors, un empereur, Constantin Ier, convoque le premier concile de l’Eglise, en 325, à Nicée, pour décider d’un dogme commun pour tous les chrétiens d’Occident comme d’Orient ; et c’est un autre empereur, Théodose, qui convoque à Constantinople en 381, le deuxième concile, pour compléter l’affirmation théologique sur l’Incarnation de Dieu en Jésus. L’orthodoxie au service de l’ordre, en quelque sorte. Et de nouveau l’aspect évolutif : on comprend de mieux en mieux, mais lentement…
C’est ainsi que le Credo dit de Nicée-Constantinople, devient l’unique credo fédérateur des Eglises officielles. Il est rappelé dans chaque concile qui suivra. Il servira d’outil d’excommunication des erronés qui s’entêtent à ne pas vouloir changer leurs opinions. Mais il permettra aussi aux catéchumènes de travailler et d’adhérer à une foi aux articles explicites.
D’ailleurs, l’essor des chrétiens – favorisé par l’édit de Thessalonique (380) qui proclame le christianisme nicéen comme unique religion d’Etat – va diversifier le mode de confesser sa foi en inventant, par exemple, le questions-réponses (« Crois-tu en Dieu le Père… ? ») après le rejet du Menteur, pour le baptême. L’accent est mis sur la démarche personnelle : l’emploi du je va d’ailleurs même remplacer le « Nous croyons… » des origines dans le Grand Credo.
L’autre credo, le court appelé Symbole des Apôtres et qui serait un produit de Rome du IIe siècle, n’en est pas pour autant ignoré ; il devient – après la séparation Catholiques-Orthodoxes (1054) – l’apanage de l’Occident papal, côte à côte avec Nicée-Constantinople… L’ère œcuménique (débutée fin du XIXe siècle) verra le Grand s’universaliser et être utilisé dans les contrées slaves et latines (portugaise, hispanophone, italienne…) alors que l’usage du Symbole va plutôt dominer dans la Francophonie et les terres germaniques et anglophones – allez savoir pourquoi.
Aggiornamento
Assez surprenant, les scissions ecclésiales – Occident et Orient, Réforme et Contre-Réforme, etc. – n’ont pas amoindri la primauté du Grand. Même si d’aucuns appellent à l’amender ou à le récrire 2. Tout comme le Notre Père a été modifié il y a quelques années, des expressions comme « consubstantiel », « engendré non pas créé », ou l’emploi de mots comme « personnes » ou « substance » pour la Trinité, appartiennent à une époque philosophique révolue aujourd’hui ; de fait, ces mots peuvent même prêter à confusion : trois personnes est-il égal à trois divinités du coup ?
Un exemple récent pour illustrer cela : Paul VI, le 30 juin 1968, prononce son credo du Peuple de Dieu pour clore la solennelle Année de la foi. Il rappelle à l’audience du mercredi 30 octobre de la même année, qu’il ne s’agit pas de modifier le Credo, mais de le récrire pour continuer à le rendre toujours plus accessible – l’esprit du concile Vatican II souffle encore…
En conclusion, un (ou deux) credo(s) officiel(s) a/ont été réalisé(s) grâce à la réflexion de dissidents théologiques et pastoraux. Si jadis on les éliminait, aujourd’hui, on a tout à gagner à les écouter : ces « hérétiques » ont une parcelle de vérité s’ils sont bienveillants dans leur démarche. Et qui possède la vérité pleine ? « Je suis la vérité », a dit le Christ, et pas « J’ai la vérité, la voici lyophilisée ! ». D’ailleurs, l’étymologie du mot « hérésie » est celle de « choix, préférence, inclination ». Oui, la foi est aussi une question d’inclination… Qui plus est, accueillir la part de mécréance en moi ne permet-il pas de… mieux croire ?
1 Dans le sens de « plus long » que le Symbole des Apôtres.
2 Cf. https://www.hoegger.org/article/commemorer-le-concile-de-nicee-le-debut-dun-nouveau-depart/ (consulté le 21 janvier 2025).

Symbole des Apôtres
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux,
est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant, d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Eglise catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.
Amen.
Grand Credo : symbole de Nicée-Constantinople
Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, consubstantiel au Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel ;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire;
il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.
Amen.
Les 60 ans de prêtrise de Lucien «du Purgatoire»!
Notre paroisse sera en fête à la Pentecôte pour marquer les 60 ans de prêtrise du Père Lucien Pochon, enfant de la région, devenu missionnaire spiritain.
«Fais grandir notre foi» (Marc 9, 24)
Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
Les 1700 ans du Credo de Nicée pourraient nous donner l’impression que notre foi est bien assurée. Nous la proclamons tous les samedis-dimanches. Nous sommes ainsi portés par la Tradition de l’Eglise et par la communion des saints. Cela nous fait du bien. C’est l’une des belles raisons de participer à l’eucharistie dominicale.
Car malgré tout, nos convictions demeurent fragiles et soumises aux coups de boutoir de l’indifférence ambiante, de la routine communautaire, des doutes individuels. Nous pouvons dès lors nous appuyer sur le cheminement des apôtres qui, malgré la présence parmi eux du Fils de Dieu, ne manquent pas de continuer de s’indigner lorsque le Christ annonce par trois fois sa Passion.
Et nous sommes invités à nous placer à côté de ces personnages de l’Evangile qui s’approchent du Fils de l’homme, car ils mettent leur confiance en lui et en sa capacité de libérer l’être humain de toutes ses entraves.
Tel ce père qui, depuis la foule, interpelle le Maître et lui présente le cas de son fils (Marc 9, 14-29) : possédé par un esprit muet, celui-ci est jeté à terre, il écume et grince des dents, il devient raide quand le démon le saisit. Les disciples n’ont pas réussi à l’expulser et le Rabbi les rabroue à cause de leur incrédulité.
Lorsque le papa amène l’enfant captif de ce mal depuis l’enfance, il avance avec précaution : « Si tu peux nous venir en aide et nous prendre en pitié. » « Rien n’est impossible à celui qui croit », réplique Jésus. Et alors l’homme prononce cette phrase que nous sommes tous à même de prendre à notre compte : « Je crois, Seigneur, mais viens en aide à ma foi. »
C’est la seule chose que Dieu nous demande : l’humilité et la prière. Devant l’attitude respectueuse et croyante du père, le Fils de Dieu menace l’esprit impur, le fait sortir de l’enfant et relève le petit.
Notre foi chancelante suffit, pourvu qu’elle s’adresse à la Trinité sainte et qu’elle s’accompagne d’une supplication confiante. Elle est capable de ce fait de nous arracher au mal et de nous mettre debout. Chantons-le régulièrement : « Seigneur, nous croyons en toi, fais grandir ma foi. »
«Je crois (x)»: une belle démarche sur le credo
Le groupe de catéchèse de 6H de Cheyres-Châbles, à la suite de la rencontre sur le baptême, a réfléchi sur le credo. Cette prière leur a permis d’approcher le mystère de la Trinité, souvent difficile mais nettement plus compréhensible lors qu’il est illustré.
Des credo et des conciles

Par Thierry Schelling | Photo : DR
Conciles
Ce n’est pas le Pape ou le patriarche de Constantinople qui ont décidé du Credo chrétien, mais bien les Empereurs Constantin et Théodose, en convoquant les évêques d’alors à Nicée (325) et Constantinople (381). Affaire politique, donc ? Pas uniquement, mais aussi, tant le christianisme d’Etat – dès le IVe siècle – devient stabilisateur de paix dans les Empires d’Occident et d’Orient. Oui mais : pourquoi répéter cette charte voulue par des chefs d’Etat dans nos Eglises et jusqu’à aujourd’hui ?
Rome
Certes, le « Symbole des Apôtres » – le court – précède historiquement celui de Nicée-Constantinople – le Grand – qui ne va s’imposer en liturgie qu’à partir du Ve siècle et par la volonté du Patriarche… d’Antioche, coopté aussitôt par Alexandrie et Constantinople. Mais à Rome, « fa come i Romani », dit le proverbe, et le pape Vigile (535-555) remplace le Grand avec le court. Le « Symbole » se réfugie en Irlande chez les moines et 300 ans plus tard, sous Charlemagne, c’est le « grand » qui prédomine à nouveau sur le continent.
Benoît VIII
Comme on n’apprécie guère la disparité en liturgie occidentale, Teofilato de Tuscolo alias Benoît VIII, décrète que tous les diocèses d’Europe de l’ouest adoptent le Grand Credo, et chanté de surcroît, à la messe – avec le Filioque. Enfin à l’unisson, Orient et Occident professent la même foi – à quelques mots près.
D’un arbre à deux branches…
… à la forêt ! Avec la Réforme, la forme du Credo s’est ramifiée en plusieurs « Confessions » : d’Augsbourg, les 67 articles de Zwingli, les dix Thèses de Bâle, la Première Confession de Bâle, etc.
Et même Rome s’y est mise : Paul VI, en 1968, écrit son credo ; Jean-Paul II et Benoît XVI expliquèrent au cours des Catéchèses du mercredi le Credo en de multiples « capsules » théologiques pratiques car concises ; jusqu’au credo du pape François paru en 2020. Un magistère en développement, en somme…
Confession de foi «biblique» avec…
Avec les premiers témoins de Jésus-Christ, confessons notre foi en proclamant d’une manière originale grâce à cette sélection de citations dont le choix émane d’un auteur inconnu.
Ancrés dans l’espérance
Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel, est l’auteur de cette carte blanche.

Par Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel
Photos : cath.ch, unsplash
Dernièrement, je suis allé voir la pièce de théâtre La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, au théâtre populaire romand à La Chaux-de-Fonds. Vous avez peut-être lu cette pièce en allemand Der Besuch der alten Dame quand vous étiez au lycée ou vous ne la connaissez pas. La pièce se déroule au XXe siècle à Güllen, ville fictive en Suisse. Une vielle dame revient dans sa ville des années après l’avoir quittée. J’ai été frappé par l’absence de pardon de part et d’autre dans la pièce. La vengeance calculée occupe une place importante. On peut bien sûr comprendre la volonté de la vieille dame d’obtenir justice après avoir été abandonnée, enceinte, par son amant. Fallait-il néanmoins exiger des habitants de Güllen la mort d’un des leurs en contrepartie des millions et des millions de francs que la commune allait recevoir ?
Il n’y a pas d’espoir et encore moins d’espérance dont nous avons tant besoin.
« L’espérance, c’est quelqu’un qui t’attend », selon une définition du pape Benoît XVI.
En cette année du Jubilé, avec le slogan Pèlerins d’espérance, nous pouvons nous ancrer sur le Christ, notre espérance. Quand Jésus nous demande : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-Je ? » Et si nous pouvons répondre comme Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » (Mt 16, 15-16) alors nous sommes sûrs que Jésus peut être notre ancre dans toutes les situations de notre vie. S’ancrer en Christ donne du sens à notre vie et nous pourrons reconnaître que Jésus est la résurrection et la vie lorsqu’il nous pose la question comme à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; […]. Crois-tu cela ? » (Jn 11, 25-26)
« Nous devons garder allumée la flamme de l’espérance qui nous a été donnée et tout faire pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante. » 1
1 Lettre du pape François à Mgr Rino Fisichella (président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation) pour le Jubilé 2025, Rome, Saint Jean-de-Latran, 11 février 2022.
De belles célébrations pour la semaine de l’unité
Cette année marque le 1700e anniversaire du premier concile œcuménique chrétien, qui se tint à Nicée, près de Constantinople, en 325 après Jésus Christ. Cette commémoration nous offre
une occasion unique de réfléchir à la foi commune des chrétiens et de la célébrer, telle qu’elle est exprimée dans le Credo formulé lors de ce concile.
Jeux, jeunes et humour – avril 2025
Par Marie-Claude Follonier
Mot de la Bible
Recevoir la bénédiction de quelqu’un pour quelque chose
Recevoir un acquiescement, une approbation
La bénédiction est la grâce, la faveur accordée par Dieu à l’humanité. Elle est gratuite et imméritée, fruit de sa générosité et signe de son amour. Si aujourd’hui, l’humanité est capable de bénir, c’est d’abord parce qu’elle est elle-même bénie d’être capable de reconnaître l’œuvre de Dieu ! En son sens déployé, « recevoir la bénédiction de quelqu’un pour quelque chose » signifie que l’on a reçu un assentiment, une autorisation.
Je t’ai béni ! Cette expression peut avoir deux significations. Au sens premier elle veut dire que l’on donne son accord à quelqu’un. Au sens second, elle peut vouloir dire sa désapprobation, voire la malédiction légère que l’on appelle sur quelqu’un…
Par Véronique Benz
Humour
Toto arrive en classe et interroge l’institutrice : « Maîtresse, maîtresse est-ce que je peux être puni pour quelque chose que je n’ai pas fait ? »
La maîtresse lui répond : « Mais bien sûr que non ! On ne va pas te punir pour quelque chose que tu n’as pas fait, voyons ! »
Toto est soulagé : « Ouf, j’ai eu peur, parce que je n’ai vraiment pas fait mes devoirs ! »
Par Calixte Dubosson
Le 4 mai à Montet: run4unity invite à courir pour la paix
A l’enseigne de run4unity et à l’invitation du mouvement des Focolari se déroulera à Montet, le dimanche 4 mai, une course pour la paix à laquelle tout un chacun est convié.
La résilience spirituelle au garde à vous
En juin 2024, la Fribourgeoise Nida Errahmen Ajmi a concrétisé un rêve en accédant à la fonction de capitaine-aumônier. Elle devient ainsi la première femme de confession musulmane à occuper cette fonction dans l’armée suisse.
Par Myriam Bettens | Photos :Jean-Claude Gadmer
Aujourd’hui, vous êtes capitaine-aumônier, qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre les rangs de l’armée, puis de l’aumônerie ?
Cela s’est fait en deux temps. J’ai d’abord rejoint l’armée en tant que soldat du train. Beaucoup de recrues éprouvent des tensions dues au travail d’adaptation qu’il faut fournir en début de service. Je les ai aussi ressenties, mais ne savais pas vers qui me tourner. Ma lieutenant a su me conseiller, puis j’ai découvert qu’il existait une aumônerie. En 2019, j’ai réalisé que je serais certainement plus utile dans les rangs de l’aumônerie, de par ma sensibilité au spirituel, le fait d’être Romande et femme. Malgré cela, j’ai dû attendre de pouvoir me former théologiquement, mais aussi une évolution structurelle de l’armée. La postulation n’était ouverte alors qu’aux aspirants des deux Eglises officielles. En plus, le seul insigne existant était la croix.
Le règlement de l’armée stipule que la liberté de foi et de conscience est garantie, mais que son exercice ne doit pas interférer avec le reste. Qu’est-ce que cela implique concrètement ?
L’armée est une institution qui forme à la défense. Nous sommes en temps de paix, mais la crise peut arriver à tout moment, comme cela a été le cas avec le Covid. Pour cette raison, la mission doit primer sur tout le reste. En pratique, une recrue pour qui la participation à la messe est importante ne souhaitera peut-être pas être de garde le dimanche. Quant aux militaires musulmans, les questions peuvent porter sur la manière d’accomplir les cinq prières quotidiennes ou le Ramadan. Nous cherchons avec eux comment exercer leur foi sans entraver la bonne marche du service. Par ailleurs, lorsque certaines pratiques sont rigides au point de la mettre en péril, nous devons aussi questionner la « compatibilité » de la recrue avec le service militaire. C’est rare, mais cela arrive.
Le Conseil fédéral souhaite introduire une journée d’information obligatoire pour les femmes à l’armée. La démarche vise à faire progresser « l’égalité des chances »…
J’ai une certaine réserve par rapport à ce discours-là. La démarche est louable, mais ce n’est pas, à mon sens, par l’armée que l’égalité va progresser dans le monde civil. Pour cela, la Confédération devrait investir d’autres domaines, tels que la maternité et le marché de l’emploi. Le manque crée le besoin et, ce n’est pas un secret, l’armée est en recherche d’effectifs. Maintenant, ce n’est pas une mauvaise chose, car cela signifie qu’il faut faire de la place pour les femmes et leur fournir des services appropriés. Ensuite, le savoir-faire acquis à l’armée peut souvent s’exporter dans le civil.
Une étude publiée en octobre 2024 par la Confédération montre que les femmes souffrent encore de discrimination à l’armée. Comment changer cette « culture d’entreprise » ?
Rien d’étonnant dans ce rapport. L’institution militaire et ses structures sont formées de personnes qui viennent du civil en important leurs conceptions. Tant qu’il y aura de la discrimination dans le civil, il y en aura aussi à l’armée. Cependant, elle prône une politique de tolérance zéro à cet égard. Elle est efficace jusqu’à un certain point, car il subsiste malgré tout des tensions invisibles. C’est là que les aumôniers trouvent leur place. Par la foi qui les habite, ils peuvent apporter une certaine lumière et ce quelque chose permet d’apaiser, de déjouer l’invisible… par l’invisible.
Bio express
Nida Errahmen Ajmi a grandi à Fribourg. Suissesse d’origine tunisienne, elle est titulaire d’un Bachelor en sciences de l’information et de la communication de l’Université de Neuchâtel et d’un master en sciences des religions à l’Université de Fribourg. Responsable de la communication pour ATD Quart Monde, elle est aussi coordinatrice de la formation « Pratiquer l’accompagnement spirituel musulman dans les institutions publiques » et collabore avec le Centre Suisse Islam et Société (CSIS) sur un projet concernant la diversité et l’orientation des jeunes musulmans en Suisse.

Dimanche des laïcs: des jeunes ont témoigné
A l’occasion du dimanche des laïcs, le 2 février dernier, plusieurs jeunes du nouveau groupe jeunesse de la paroisse, « God vibes », ont livré leur témoignage durant la messe. Voici celui de Marion.
Statue de la Vierge à l’Enfant, église Notre-Dame de la Prévôté, Moutier, Jura

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer
L’église Notre-Dame de la Prévôté a été construite entre 1963 et 1967. C’est l’architecte bâlois Herman Baur qui est chargé de sa réalisation. Il a figuré parmi les sociétaires du Groupe Saint-Luc. Il n’est donc pas étonnant qu’il pense l’édifice comme une œuvre d’art totale. Le bâtiment n’est pas uniquement fonctionnel, mais sa construction a une portée symbolique. Elle indique la direction du ciel, invitant à s’élever, à dépasser le visible.
Sous la tribune d’orgue se trouve une statue de la Vierge Marie. Elle a été réalisée par le sculpteur tessinois Pierino Selmoni. Ce n’est pas la première collaboration de l’artiste avec Herman Baur.
Contrairement à ce qui était parfois pratiqué au dix-neuvième siècle, la sculpture n’a pas été choisie sur catalogue. Elle a été pensée en lien avec l’architecture du lieu. Selmoni est sensible au dialogue entre matière et lumière. Le contraste des formes avec le reste de l’édifice n’est pas un hasard. Marie est tout en rondeur sous la tribune aux lignes si prononcées. La couleur chaude de la pierre ressort face au gris du béton. Il se dégage de la statue une forme de douceur et de simplicité. Des caractéristiques que nous attribuons généralement à la Mère de Dieu. Si l’œuvre est figurative, on décèle des influences cubistes. Le courant est marqué par des inspirations venues du continent africain. On peut penser à certaines sculptures de femmes. La maternité est un des thèmes de prédilection du sculpteur.
Contrairement aux représentations auxquelles nous pouvons être habitués, l’Enfant n’est pas présenté face au visiteur. Il semble installé sur les genoux de sa mère, la tête relevée vers son visage. Nous ne sommes ni dans l’abstraction, ni dans le réel. L’espace des bras et du cœur est large, comme s’il y avait de la place pour plus d’un enfant. Comme s’il y avait de la place pour chacun de nous.
La Saint-Valentin vécue autrement
Pour la première fois à Estavayer, une vingtaine de couples ont fêté différemment la Saint-Valentin le samedi 15 février dernier.
Vitraux de Jacques Cesa, église Saint-Joseph, Rossens

Par Amandine Beffa | Photos : Jean-Claude Gadmer
Si l’église de Rossens a été construite en 1874, c’est en 1985 qu’ont été installés 13 vitraux de l’artiste gruérien Jacques Cesa.
Quatre baies forment un cycle sur le mystère pascal. La particularité est d’avoir lié les thématiques avec les quatre éléments : Crucifixion – Eau ; Résurrection – Terre ; Ascension – Air ; Pentecôte – Feu.
Traditionnellement, les quatre éléments décrivent ensemble la totalité de l’univers. Il existe des représentations anciennes de la présence des quatre éléments au pied de la Croix. Ils symbolisent la douleur de toute la Création à la mort du Christ.
1. Eau – Crucifixion
Saint Jean écrit dans la Passion : « Mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. » (Jean 19, 34)
L’eau est présente dans les rites catholiques, c’est l’eau du baptême : symbole de mort et de vie.
2. Terre – Résurrection
Dans le contexte de la Résurrection, la terre évoque le tombeau. Matthieu mentionne explicitement l’élément terrestre : « Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. » (Matthieu 28, 2)
3. Air – Ascension
Nous lisons dans les Actes des Apôtres : « Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. » (Actes 1, 9)
L’air évoque aussi la douce présence de Dieu qui ne s’impose pas. Elie rencontre Dieu ni dans l’ouragan, ni dans le feu, ni dans le tremblement de terre, mais dans le murmure du silence (1 Rois 19, 11 – 12).
4. Feu – Pentecôte
Il s’agit probablement du lien le plus évident : « Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. » (Actes 2, 3)
Le feu, symbole de la Puissance de Dieu, c’est aussi un des modes de présence du Saint-Esprit.
L’émission Passe-moi les Jumelles avait consacré un reportage à Jacques Cesa, accessible sur PlayRTS.
Horace Bénédict de Saussure, naturaliste suisse

Par Pierre Guillemin | Photo : DR
Horace Bénédict de Saussure (1740-1799) est un scientifique, naturaliste, géologue et alpiniste suisse, connu pour ses contributions pionnières dans plusieurs domaines scientifiques. Né à Conches, près de Genève, chrétien convaincu par la beauté de la Nature, il étudie à l’Académie de Genève, où il se spécialise dans les sciences naturelles, avant de devenir, à seulement 23 ans, professeur dans cette même Académie.
Il est totalement un homme des Lumières refusant le « trop spéculatif » et cherchant par les moyens de la raison scientifique à comprendre la Nature, en particulier la géologie des montagnes, et à s’émerveiller de la Nature et de la Création au travers de ses nombreuses publications et livres.
Saussure est très connu pour ses travaux et observations en géologie. Il a mené des études approfondies sur les Alpes, leurs constitutions et leurs caractéristiques physiques et chimiques. Son ouvrage majeur, les Voyages dans les Alpes, publié en plusieurs volumes entre 1779 et 1796, est une référence dans le domaine. Il y décrit de manière détaillée la géologie, la botanique et la météorologie des régions alpines, posant les bases de l’étude scientifique des montagnes et des éléments les composant. D’un point de vue scientifique, sa théorie visionnaire sur les « refoulements horizontaux » qui ont provoqué la formation des Alpes, établit les fondements de la tectonique des plaques qui ne sera formalisée et décrite qu’au XXe siècle.
Outre ses contributions à la géologie, Saussure est également célèbre pour avoir inventé plusieurs instruments scientifiques toujours utilisés de nos jours, comme l’hygromètre, utilisé pour mesurer l’humidité de l’air, l’héliothermomètre ancêtre du capteur solaire moderne, l’anémomètre qui mesure la vitesse du vent. Ces instruments scientifiques, il les a inventés parce qu’il en avait tout simplement besoin pour réaliser ses études scientifiques, notamment dans l’étude de la formation des montagnes, des roches mais aussi les variations de pression en fonction de l’altitude.
Passionné par l’exploration alpine, il joue un rôle clé dans la conquête du Mont Blanc. Mais contrairement à l’idée reçue, s’il gravit effectivement les pentes de la célèbre montagne, il est le troisième homme à en avoir atteint le sommet en 1788, après avoir, stimulé par son désir de mieux comprendre la géologie de la région, offert dès 1786 une récompense à quiconque atteindrait le sommet du Mont Blanc. Cet événement marque le début de l’alpinisme moderne.
Aider les gens à prier

« Par sa musique, l’organiste doit élever les âmes des fidèles vers Dieu », confie Philippe Marchello. Organiste amateur passionné et passionnant, il considère que l’organiste n’est pas d’abord un musicien de concert, mais un artiste au service de la liturgie.

Par Véronique Benz | Photos : Georges Losey, DR
Après des cours de piano, Philippe Marchello poursuit ses études musicales par l’orgue. « A l’âge de 15 ans, mon maître d’apprentissage m’avait permis de prendre une demi-journée par semaine de congé pour pouvoir suivre les cours au conservatoire. J’ai grandement apprécié ce privilège. »
D’abord organiste dans son village natal de Fétigny, il est entré « par la petite porte » comme organiste à Estavayer-le-Lac. « J’ai commencé par jouer pour quelques messes, puis pour des sépultures. De fil en aiguille, je suis devenu l’organiste titulaire. » Cela fait plus de trente ans que Philippe Marchello œuvre au sein de la paroisse d’Estavayer-le-Lac.
« Actuellement, je n’accompagne le chœur mixte Saint-Laurent plus que deux fois par mois. Il y a une baisse des célébrations, car moins de prêtres. Nous avons également constaté que c’était un engagement conséquent pour les membres vieillissants de la chorale. Le troisième dimanche, pour honorer un souhait de l’équipe pastorale, nous faisons chanter la foule, le directeur Jean-Louis Raemy comme chantre animateur et moi à l’orgue. Enfin, nous, essayons : l’assemblée ne chante que très peu ! Souvent, la quatrième messe du mois, je la joue comme soliste. »
Son activité d’indépendant permet à Philippe Marchello de se libérer facilement pour les enterrements. Les concerts, seul ou avec le chœur, parfois avec un orchestre ou d’autres musiciens, font partie de la charge de l’organiste. « Comme amateur, c’est toujours un challenge de travailler avec des musiciens professionnels. J’ai la sensation de devoir me surpasser. C’est motivant. » Etre organiste c’est aussi, selon Philippe Marchello, savoir se réinventer par la découverte de nouvelles œuvres.
L’organiste de la collégiale Saint-Laurent s’est également formé à l’improvisation au conservatoire de Fribourg dans la classe de Jean-Louis Feiertag. « L’improvisation permet à l’organiste de capter l’ambiance de l’église et de recréer le climat du moment, d’introduire ou poursuivre un chant de la chorale. Je trouve que cela devrait être une matière obligatoire. L’organiste est là pour aider les gens à prier. La musique doit élever l’âme, la conduire vers la transcendance. Lorsqu’à la fin d’une célébration, vous réalisez que, modestement, vous avez contribué à la mise en relation entre les fidèles et Dieu, c’est un véritable cadeau. »
Une des grandes souffrances de Philippe Marchello est l’appauvrissement de la culture musicale. « Je vois le répertoire qui s’affaiblit, notamment dans les recommandations venant de la pastorale. Le souhait de la pastorale est que les chœurs chantent de moins en moins en latin. La pastorale a l’impression de suggérer des choses dans l’air du temps, plus au goût des jeunes, mais souvent cette musique est de mauvaise qualité », relève-t-il. « L’organiste peut s’appuyer sur un répertoire d’environ six siècles ayant comme base le chant grégorien. C’est tout de même rare pour un musicien. »
« Jouer de l’orgue est ma passion, mon moteur, mon quotidien… En apprentissage, à l’âge de 15 ans, je me levais déjà à 5h du matin pour jouer de l’orgue avant d’aller au travail. Cette passion ne m’a jamais quitté et j’espère qu’elle ne s’arrêtera jamais ! »
Vos moments préférés de la journée ou de la semaine
Le matin, je me réveille à 5h, je lis mon quotidien La Liberté, puis je fais mon bureau, je me mets à l’orgue pour préparer les prestations importantes et les concerts. Le soir, vers 21h, je me couche fatigué, content du devoir accompli. Le dimanche matin, à la messe, mon jeu d’orgue est le fruit du travail de la semaine. C’est gratifiant !
Quel est votre principal trait de caractère ?
Je suis perfectionniste, entier et franc.
Un livre que vous avez particulièrement aimé
Je suis passionné d’histoire, par conséquent j’aime les romans historiques. Je lis également beaucoup de revues musicales.

Une personne qui vous inspire
Jean-Sébastien Bach. C’est pour moi un modèle qui a porté la musique à son plus haut niveau. J’apprécie son acharnement au travail, son inlassable passion pour la musique, son perfectionnisme, sa foi et son inspiration au divin.
Une prière que vous aimez
Ma prière est le « Je vous salue Marie ». J’ai une spiritualité très mariale. J’aime me mettre sous la protection de notre maman du ciel.
Philippe Marchello
• Plâtrier-peintre indépendant, il a pris la succession de son père et de son grand-père dans l’entreprise qu’ils ont fondée.
• Organiste depuis l’âge de 15 ans
• Formation au conservatoire de Fribourg, classe de Klaus Slongo
• Depuis 1993, organiste titulaire de la collégiale Saint-Laurent à Estavayer-le-Lac
• Membre de l’Abbaye Notre-Dame-du-Mont-Carmel ou Confrérie du scapulaire
En librairie – mars 2025
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres

Je crois en Dieu
Paul-Adrien d’Hardemare
Qu’est-ce que croire en Dieu ? Comment lui parler dans la prière ? Pourquoi le mal existe-t-il ? C’est quoi, un sacrement ? Que se passe-t-il à la messe ?
Comment être chrétien ? Autant de questions auxquelles ce livre tente de répondre, pour expliquer aux jeunes adultes en quête de sens ce qu’est la foi catholique.
Un parcours de formation complet qui peut aussi être utilisé en parcours catéchuménal. Avec des QR codes pour accéder à des vidéos en ligne.
Editions Mame

La foi chrétienne
Collectif
Actuellement, nombreux sont les nouveaux chercheurs de Dieu qui découvrent le Christ et l’Eglise catholique à l’âge adulte. Ce livre est pour eux, comme pour les chrétiens de longue date qui souhaitent consolider et progresser dans la connaissance du Christ, de la Bible et de ce que nous dit l’Eglise depuis 2000 ans. Comment lire la Bible ? Qu’est-ce que cela change d’être catholique ? Et surtout pourquoi tant de mal et de souffrance si Dieu est bon ? C’est à toutes les questions essentielles pour nos vies que répondent seize auteurs, prêtres ou laïcs, tous riches d’une pédagogie confirmée et d’une expérience de terrain.
Editions Artège

Foi – Espérance – Charité
Raniero Cantalamessa
De Péguy à Botticelli, d’Irénée de Lyon à Beethoven, de Kant à Henri de Lubac, Raniero Cantalamessa, ce fils de saint François, explore peinture, poésie, gospel et philosophie : toutes les cordes humaines sont ici utilisées pour entrer en harmonie avec la voix du Seigneur à sa créature. Ce « traité contemporain des vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité », solidement ancré dans le magistère catholique, se veut une proclamation de la foi commune aux traditions protestante et orthodoxe à l’horizon du bimillénaire de la Rédemption en 2033.
Editions EDB

Youcat pour les enfants
Le Youcat pour les enfants nous invite à entrer dans la compréhension de la foi de l’Eglise catholique. Rédigé dans un langage simple, il est destiné aux enfants de 8 à 12 ans. Grâce à ses illustrations amusantes, il suscite questions et découvertes et permet un dialogue passionnant sur Jésus, les sacrements, la prière, etc. Les enfants et accompagnateurs y trouveront en outre des informations intéressantes sur chacune des questions. Ce livre a été testé auprès d’enfants pendant plusieurs années, examiné par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à Rome, préfacé par le pape François.
Editions Mame
Pour commander
- A la librairie de Saint-Maurice:
librairievs@staugustin.ch ou +41 24 486 05 51 - A la librairie de Fribourg:
librairiefr@staugustin.ch ou +41 26 322 36 82 - Sur notre shop en ligne:
librairie.saint-augustin.ch
Comme un lombric
Par Thierry Schelling | Photos : DR

« J’ajoute un compliment au lombric qui dans la glèbe en raconte autant que la mésange dans l’aulne. » 1 Ah, la faune et la flore, ces armadas chatoyantes et enchanteresses de notre planète Terre. Que serait-elle sans ses ornements ? Que serions-nous sans insectes (sauf le moustique, on est d’accord !), girafons ou passereaux (même les moineaux genevois…) ?
Et pourtant, tout part à vau-l’eau : des espèces disparaissent, de nouvelles sont découvertes, certes, mais la fragilité de l’écosystème ne garantit pas leur pérennité, d’autant plus que les zoos ne sont plus souhaitables. Et pendant ce temps, le lombric laboure…
Deux encycliques sur le thème – première pour un pape ! – ont-elles mobilisé les troupes catholiques quant à la « sauvegarde de la maison commune » ? Dans les hémisphères nantis de sur-industrie et percluses de surconsommation, peu d’effets : la Cité du Vatican et la fameuse ex-villa d’été de Castel Gandolfo ont des programmes 100% respect de l’environnement et même une école d’apprentissage de sauvegarde de la biodiversité récemment inaugurée… Ces minuscules biosphères sont plus aisément traitables ; mais que dire de nos larges espaces verts européens ?
Quant au Sud, bien des parties pâtissent : montées de eaux pour les iliens du Pacifique ; inexorable assèchement des quelques nappes lacustres résistantes aux frontières entre déserts et forêts ; incendies ravageurs… Et je continue à mal trier mes déchets, à jeter des tonnes de plastique d’emballage de mes achats, à manger des fruits et légumes importés à grands frais (Max Havelaar est cher, quand même ?)… Les chiens aboient mais la caravane passe.
Se plonger dans l’historique de l’univers est fascinant et nous apprend que, naturellement, notre monde explosera dans 5 milliards d’années. Bon. So what ? Mais aimer son prochain – suprême commandement du Christ – concerne aussi mon proche vivant : minéral, végétal, animal. A Caïn, Dieu lança : « La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. » (Gn 4, 10) ; on pourrait raccourcir : « La voix de la terre crie à moi »…
1 Alexandre Voisard, Post-scriptum, Editions Empreintes, 2024.