« J’ajoute un compliment au lombric qui dans la glèbe en raconte autant que la mésange dans l’aulne. » 1 Ah, la faune et la flore, ces armadas chatoyantes et enchanteresses de notre planète Terre. Que serait-elle sans ses ornements ? Que serions-nous sans insectes (sauf le moustique, on est d’accord !), girafons ou passereaux (même les moineaux genevois…) ?
Et pourtant, tout part à vau-l’eau : des espèces disparaissent, de nouvelles sont découvertes, certes, mais la fragilité de l’écosystème ne garantit pas leur pérennité, d’autant plus que les zoos ne sont plus souhaitables. Et pendant ce temps, le lombric laboure…
Deux encycliques sur le thème – première pour un pape ! – ont-elles mobilisé les troupes catholiques quant à la « sauvegarde de la maison commune » ? Dans les hémisphères nantis de sur-industrie et percluses de surconsommation, peu d’effets : la Cité du Vatican et la fameuse ex-villa d’été de Castel Gandolfo ont des programmes 100% respect de l’environnement et même une école d’apprentissage de sauvegarde de la biodiversité récemment inaugurée… Ces minuscules biosphères sont plus aisément traitables ; mais que dire de nos larges espaces verts européens ?
Quant au Sud, bien des parties pâtissent : montées de eaux pour les iliens du Pacifique ; inexorable assèchement des quelques nappes lacustres résistantes aux frontières entre déserts et forêts ; incendies ravageurs… Et je continue à mal trier mes déchets, à jeter des tonnes de plastique d’emballage de mes achats, à manger des fruits et légumes importés à grands frais (Max Havelaar est cher, quand même ?)… Les chiens aboient mais la caravane passe.
Se plonger dans l’historique de l’univers est fascinant et nous apprend que, naturellement, notre monde explosera dans 5 milliards d’années. Bon. So what ? Mais aimer son prochain – suprême commandement du Christ – concerne aussi mon proche vivant : minéral, végétal, animal. A Caïn, Dieu lança : « La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi. » (Gn 4, 10) ; on pourrait raccourcir : « La voix de la terre crie à moi »…
En science des religions, comme dans toutes les sciences aujourd’hui, nous faisons face à nos limites en termes de savoir. Et pour cause : nonante-cinq pour cent des composants de l’univers nous sont inconnus. Entre autres, la fameuse matière noire dont on soupçonne l’existence, sans plus d’explications plausibles, en tout cas aujourd’hui. Et les scientifiques d’approuver de plus en plus cette marge de progression. Fini l’impérialisme du savoir des années soixante qui nous promettait, demain, de tout expliquer. La connaissance a repris sa place, en toute humilité, celle qu’elle aurait dû toujours avoir, parsemée de doutes, prompte à se remettre en question.
Quoique… Et si ces dérives scientistes s’était habillées de manière plus subtile ? Et si nous, laïcs, étions pris dans une forme de raison tout aussi absolue ? Et si nous, humanistes, avions pris la relève de ces raisonneurs ? Au point de débattre du sexe des anges, de leur hiérarchie et de leur vêtement… Nous savons maintenant tout sur tout. Tout doit avoir une explication rationnelle. Alors que, souvent, la vérification ne sera pas possible car il s’agira essentiellement d’interprétations : sur les mêmes textes sacrés, Satan et Jésus obtiennent deux interprétations totalement contraires (Mt 4 : 1-11, Lc 4 : 1-13). Et ces différences d’interprétation se poursuivent jusqu’à maintenant : théologie de la prospérité contre une théologie plus… sociale. Argent contre Vie… Aisance contre bonheur…
Toute croyance serait donc à proscrire ? Toute vérité serait bonne à questionner ? Nous faisons depuis toujours le grand écart entre les certitudes qui nous rassurent et les doutes qui nous font progresser. Avec, comme béquille, une superbe clé de lecture qui fonde notre foi : aime ton prochain comme toi-même, tout un programme… Chaque action qui irait à l’encontre de ce commandement devra être questionnée. Et avec le plus grand discernement : Satan essaiera toujours de nous faire prendre un mal pour un bien. C’est compliqué, mais à la portée de notre bon sens.
Mais ce n’est pas tout : notre espérance est aussi ailleurs. Dans le mystère, dans l’autre révélation de cette incarnation. La résurrection, la Trinité, le Royaume, la virginité de Marie, etc. resteront encore longtemps insaisissables. Vouloir gloser sur celles-ci, ce serait à nouveau « fabriquer » un Dieu à notre image, et ce n’est pas le bon combat.
« Transmettre sa foi, oui… mais comment ? » est le fil conducteur des Rencontres œcuméniques de Carême 2025, des paroisses catholiques, protestantes et évangéliques de la région franco-suisse entre Arve et Lac.
Les Rencontres œcuméniques de Carême sont organisées depuis 47 ans par des chrétiens catholiques, réformés et évangéliques dans la région Arve et Lac. Elles ont obtenu en 2017 le label œcumenica reconnaissant la qualité de leurs thématiques.
Cette année, les conférences auront pour thématiques :
Comment dire Dieu aujourd’hui ? La théologienne et bibliste catholique Marie-Laure Durand sera le mercredi 26 mars à 20h15 au Centre paroissial protestant, Rue de Genève 77, 1225 Chêne-Bourg.
La transmission, talon d’Achille de l’Eglise Antoine Nouis, bibliste et docteur en théologie. Pasteur en paroisse de l’Eglise protestante unie de France pendant 30 ans. Il est conseiller théologique de l’hebdomadaire Réforme après en avoir été le directeur. Il sera présent le mercredi 2 avril à 20h15, à la salle paroissiale de Vésenaz, Chemin des Rayes 14, 1222 Vésenaz.
Découverte de la synagogue libérale Beith Gil et transmission de la foi dans le judaïsme Par le rabbin émérite de la synagogue libérale Beith Gil, François Garaï, fondateur de la Communauté israélite libérale de Genève (GIL) et dont il a été le rabbin jusqu’en janvier 2024. Le lundi 7 avril à 20h15 à la Synagogue Libérale Beith Gil, Chemin Ella-Maillart 2, Grange-Canal.
Une proposition pour patienter jusqu’à la 10e édition du festival de films IL EST UNE FOI
En attendant la 10e édition d’IL EST UNE FOI (30 avril – 4 mai) l’Eglise catholique romaine à Genève (ECR) vous propose une conférence sur le thème de la spiritualité, au Sacré-Cœur, à ne pas manquer.
Le mercredi 19 mars à 18h30, l’ECR vous convie à la salle des fêtes du Sacré Cœur pour assister à une conférence intitulée Spiritualité et mysticisme : La mystique. Contemplation, engagement, vie. L’entrée est libre, mais il est demandé de vous inscrire auprès de : geoffroy.declaviere@ecr-ge.ch
Mariel Mazzoco (responsable des enseignements et de la recherche en spiritualité – Université de Genève) et Ghislain Waterlot (professeur de philosophie de religion et d’éthique – UNIGE) proposeront une discussion autour de la spiritualité et du mysticisme.
Suite à l’excellent article « La Parole et l’image » de l’iconographe Agnès Glichitch dans le numéro de décembre, j’avais envie de témoigner de la pratique de l’iconographie au quotidien. En effet elle a très bien nommé et décrit les codes de cet art et je souhaitais pour ma part vous parler de la joie, du doute, de l’exigence et de la patience que représente la création d’une icône.
La plupart du temps c’est le sujet qui m’appelle, probablement en fonction de mes questions intérieures ; car je vais passer avec lui de longs moments, entre 3 et 6 mois, au cours desquels il me parle, me révèle des aspects nouveaux, insoupçonnés. Il se crée alors une telle complicité et intimité entre nous que j’ai de la difficulté à m’arrêter. Je trouve toujours quelque chose à peaufiner… sachant très bien que je dois pourtant le quitter pour continuer mon chemin et laisser l’icône sécher pendant 3 mois.
Il arrive également que je reçoive une commande avec un sujet qui m’est imposé et avec, parfois, la crainte de ne pas être à la hauteur… Dans ces cas-là je me dis : « Si tu reçois cette commande c’est que tu seras à la hauteur ! » … Ce qui me rappelle le tout début de l’aventure lorsque j’ai reçu l’ordre « d’en haut » d’écrire des icônes.
En effet, j’allais chercher une icône commandée chez Josette Laissue pour le départ d’une collègue de l’Aumônerie et les icônes ne me parlaient alors pas particulièrement. En arrivant dans l’atelier de cette dernière, sur le pas de porte, j’ai entendu comme un ordre : « Ecris des icônes ! » Waow, moi qui ne savais ni dessiner, ni peindre… J’entrai donc chez Josette Laissue et elle me montra la très belle icône intitulée « chemin d’Emmaüs ». Nous avons échangé un moment et je lui ai demandé très timidement : « Est-ce que vous avez des élèves ? » Elle m’a regardée alors droit dans les yeux et répondu : « Dès que je vous ai rencontrée, j’ai su que vous alliez venir. » J’ai donc débuté avec elle, il y a plus de 20 ans.
J’ai également des intuitions, selon ce qui se passe dans ma vie. La dernière s’est produite lors d’une visite au CERN organisée par un collègue de notre chorale et la prise de conscience très concrète que TOUT EST UN, que nous sommes tous constitués des mêmes particules et cela depuis la création. J’ai alors fait le lien avec une icône qu’une amie orthodoxe m’avait montrée et qui se nomme : « La Création » !
Comme l’a si bien écrit Agnès, nous travaillons de l’ombre à la lumière. Les couleurs foncées d’abord, puis, petit à petit la lumière s’introduit, jusqu’à l’éclat. Mais auparavant, après le dessin reporté, se pose la question de graver ou non. Personnellement j’aime graver, car « nos noms sont gravés dans la paume de Dieu ». Il s’agit aussi d’une certaine forme d’incarnation, l’icône est inscrite dans la matière, elle prend forme, je la fais naître.
En la gravant, je peux faire des « ratés »… que je corrige par la suite et qui s’appellent des repentis, qui symbolisent nos blessures, nos cicatrices. La Vie.
Ecrire une icône est un glorieux labeur qui procure beaucoup de joie, qui exige à la fois humilité et patience et qui implique de se laisser guider par plus grand que soi.
Bio express
Thérèse Dysli a travaillé comme publicitaire pendant 20 ans. Puis 11 ans comme Aumônier aux HUG et 9 ans comme coach indépendant parents / enfants avec un focus sur la naissance. Depuis 2012 elle a repris l’atelier Saint-Elie, suite au décès de Josette Laissue www.atelierstelie.org
Ange gardien et deux Vierges.T. Dysli travaillant sur l’icône « La Création ».Christ en Gloire, Apocalypse saint Jean.
Représentation du Chaos originel que l’on trouve dans la Théogonie d’Hésiode ou dans Les Métamorphoses d’Ovide, vu par George Frederic Watts.
Par Nicolas Maury Photo : Jean-Claude Gadmer
De la Théogonie d’Hésiode à la cosmologie contemporaine en passant par Les Métamorphoses d’Ovide, la quête des origines a fait couler beaucoup d’encre. Les modèles scientifiques modernes font écho aux mythes anciens, empruntant toutefois des chemins distincts : la physique fondamentale et l’imaginaire.
Le modèle du Big Bang en est une illustration. Décrivant plus ou moins bien la formation des atomes, des étoiles, des galaxies ainsi que l’expansion de l’Univers, il reste muet à propos de l’Origine avec un grand « O », celle qui précède l’Espace et le Temps einsteiniens. Le « Mur de Planck » marque la limite en amont de laquelle la science avoue son ignorance. Pour traverser cette frontière, il faut emprunter la passerelle que constitue la métaphysique, qui par nature se situe « au-delà de la physique ».
Et la foi catholique ? Pour elle, l’Univers n’est pas le fruit du hasard, mais d’une Création. Là où les formules mathématiques butent sur un point d’interrogation, la théologie affirme le mystère d’un Dieu à l’origine de tout, dépassant la compréhension humaine tout en l’interpellant.
Les équations permettront-elles un jour de « taguer » la face cachée du Mur de Planck ? J’ai dans l’idée que la quête des origines restera une histoire sans fin.
Le Mur de Planck est un concept fascinant en physique théorique qui nous plonge dans les premiers instants de l’Univers.
Depuis l’élaboration en 1927 de la théorie du Big Bang par l’Abbé Georges Lemaître 1 (1894-1966), les physiciens n’ont eu de cesse de chercher à remonter le temps et à comprendre la formation de l’Univers telle que l’on peut se l’imaginer suivant cette célèbre théorie.
Par Pierre Guillemin | Photos : DR
Un échange a eu lieu en 1981 entre le Pape Jean-Paul II et le célèbre astrophysicien Stephen Hawking. Selon le souverain pontife, Dieu aurait choisi la manière dont l’Univers devait commencer.
Mais selon Etienne Klein2 « nous n’avons ni la preuve que l’Univers a une origine ni qu’il n’en a pas eu ». Et surtout, « vouloir prouver l’existence de Dieu à partir de la science, c’est déconsidérer l’un et l’autre ». En effet, « si Dieu était le résultat positif d’une enquête rationnelle menée par la communauté des chercheurs, il n’aurait plus que le statut d’une connaissance […].Prétendre prouver scientifiquement l’existence de Dieu serait aussi faire preuve de naïveté à l’égard de la science elle-même. Car, si elle devenait capable de livrer une conclusion aussi définitive à propos de ce qui est a priori hors de ses champs d’action et d’investigation, cela impliquerait qu’elle aurait terminé sa propre construction, au point de pouvoir trancher toutes les questions qui se posent à nous, y compris celles qui ne sont pas scientifiques. Or, la physique, pour ne citer qu’elle, n’est pas du tout achevée. Elle bute notamment sur la contradiction formelle qui existe entre deux théories fondamentales, la relativité générale et la mécanique quantique ». C’est donc à une forme de mur contre lequel la science bute : le Mur de Planck.
Un concept fascinant
Le Mur de Planck est un concept fascinant en physique théorique qui nous plonge dans les premiers instants de l’Univers. Le terme se réfère à la plus petite échelle de temps possible, appelée le temps de Planck, qui est environ 10–43 secondes après le Big Bang. A cette échelle, les lois de la physique telles que nous les connaissons s’effondrent et une nouvelle physique dominée par la gravité quantique pourrait entrer en jeu.3 Si, en nous appuyant sur la relativité générale d’Einstein, nous remontons le temps jusqu’à ce temps de Planck, et donc si nous essayons de nous projeter aux limites de ce temps de Planck par l’intermédiaire des modèles de relativité générale et des modèles quantiques, alors les quatre interactions4 sont unifiées, c’est-à-dire qu’elles s’appliquent en même temps. Or, l’unification de ces quatre interactions fondamentales est impossible en utilisant la relativité générale d’Einstein ou la physique quantique : ces théories sont donc incomplètes et ne sont valables que quand la gravitation et les effets quantiques peuvent être étudiés séparément.
Une question fondamentale
Ce concept du Mur de Planck tire son nom du physicien allemand Max Planck (1858-1947), le père de la mécanique quantique. L’idée du Mur de Planck est intimement liée à la théorie du Big Bang. Selon notre compréhension actuelle, l’Univers a commencé à partir d’un état extrêmement dense et chaud. En remontant le temps jusqu’à l’instant du Big Bang, nous atteignons un point où notre compréhension classique de la physique cesse d’être valide – c’est le Mur de Planck. Au-delà de ce mur, nous entrons dans un domaine de spéculation théorique où les effets de la gravité quantique doivent être pris en compte. Mais cela reste du domaine de la théorie : comment en effet pourrait-on vérifier la validité d’une telle approche ? En d’autres termes, il faudrait pouvoir remonter au moment même où l’Univers tel que nous le connaissons se serait construit. Si cela est possible, qu’y avait-il donc avant ? C’est une question absolument fondamentale car nous ne connaissons pas dans notre Univers de système aussi grand ou aussi petit possible qui se soit créé à partir de rien (Lavoisier : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »).
C’est donc bien face à un mur que les physiciens se heurtent pour expliquer parfaitement ce Big Bang et peut-être avant ce Big Bang.
Nouvelles théories
A cette échelle de 10–43 secondes après le Big Bang selon la théorie, l’énergie et la courbure de l’espace-temps atteignent des niveaux si élevés que les concepts traditionnels de temps et d’espace deviennent flous. Les théories actuelles, comme la relativité générale d’Einstein et la mécanique quantique, ne sont pas en mesure de décrire ces conditions extrêmes. Pour explorer ce domaine, les physiciens cherchent à développer une théorie de la gravité quantique, telle que la théorie des cordes ou la gravité quantique à boucles pour ne citer que les plus récentes.
• La théorie des cordes propose que les particules fondamentales ne soient pas des points, mais des objets unidimensionnels appelés « cordes ». Ces cordes vibrent à différentes fréquences pour donner naissance aux diverses particules observées. Une des implications de cette théorie est l’existence de dimensions supplémentaires au-delà des trois dimensions spatiales et une dimension temporelle que nous connaissons. Ces dimensions supplémentaires pourraient jouer un rôle crucial dans la description de la gravité quantique. Si mathématiquement, c’est tout à fait possible, physiquement nous ne connaissons qu’un Univers à trois dimensions voire quatre en incluant le temps.
• La gravité quantique à boucles tente de quantifier directement l’espace-temps lui-même. Selon cette théorie, l’espace-temps est constitué de petites unités discrètes, ou « boucles », qui forment une trame à l’échelle du temps de Planck.
Le lien manquant
En cherchant à comprendre la création de l’Univers, en franchissant ce Mur de Planck, nous pourrions peut-être comprendre pourquoi l’Univers a évolué de la manière dont il l’a fait. Cela pourrait également nous éclairer sur la nature fondamentale de l’espace, du temps et de la matière.
Mais comprendre la création de l’Univers c’est aussi former les modèles pour en expliquer l’origine. L’Univers a-t-il une origine ? C’est-à-dire, qu’y avait-il avant l’Univers ? Aucune théorie actuelle ne peut l’expliquer et il est très possible que nous n’y arrivions jamais.
Mais si la science se nourrit de questions et y répond parfois, ne manque-t-il pas à ces théories ce lien si particulier que nous appelons Dieu ? Surtout, n’oublions pas les paroles de Jésus (saint Jean 8, 23) : « Vous, vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. »
1Essentiel, juin 2023. 2Essentiel, septembre 2024. 3 La gravité quantique cherche à unifier la physique quantique, c’est à dire une physique probabiliste, et la relativité générale qui est une approche causale de la physique, basée sur la gravité et le temps. 4 Electromagnétisme, interaction faible qui décrit les forces s’appliquant dans le cas de la fusion nucléaire, interaction forte qui décrit les interactions au sein du noyau atomique et gravitation.
La rencontre entre Stephen Hawking et Jean-Paul II leur a permis de discuter de l’origine de l’Univers.Max Planck est l’un des fondateurs de la mécanique quantique. De ses travaux, est conceptualisée l’ère de Planck, période de l’histoire de l’Univers au cours de laquelle les quatre interactions fondamentales sont unifiées.Les théories actuelles, comme la relativité générale d’Einstein et la mécanique quantique, ne sont pas en mesure de décrire les conditions extrêmes du Big Bang.Détail des phases qui ont suivi le Big Bang.
Qu’y avait-il avant le Big Bang ? La Bible et le Credo répondent « Dieu Trinité ».
Par François-Xavier Amherdt Photo : DR
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. Or la terre était vide et vague. » Le premier verset de la Bible ne dit donc pas que le Seigneur disposait d’un matériau préexistant. Tout était sans consistance et sans subsistance, comme un chaos, un « tohu-bohu » (c’est de l’hébreu de ce verset que vient l’expression). Car telle est notre foi (cf. Catéchisme de l’Eglise catholique, n. 296-298) : nous croyons que Dieu n’a besoin de rien d’antérieur ni d’aucune aide pour créer. Et la création ne provient pas de la substance divine, comme une émanation qui sortirait de manière « nécessaire ». Non, Dieu crée « de rien » et en toute liberté.
Si le Seigneur avait tiré le monde d’une matière préexistante, qu’y aurait-il eu alors d’extraordinaire ? Un artisan humain façonne ce qu’il veut lorsqu’on met à sa disposition un matériau. Au contraire, c’est la puissance divine qui se manifeste précisément du fait qu’il part du néant pour faire tout ce qu’il veut et y projette (Théophile d’Antioche).
C’est le Créateur du monde qui est à la source de toute réalité et qui a constitué l’espèce humaine, ainsi que le reconnaît la mère des sept fils dans le deuxième livre des Maccabées, au moment où ceux-ci sont prêts à s’offrir en sacrifice par respect pour la Torah : « Mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu’ils contiennent, et sache que Dieu les a créés de rien, et que la race des hommes est faite de la même manière. » (2 Maccabées 7, 28)
A la question : qu’y avait-il « avant » le Big Bang, la Bible et le Credo répondent donc : Dieu Trinité. C’est pour cela que le Seigneur peut aussi, par l’action de l’Esprit Saint, donner la vie de l’âme à des pécheurs en leur conférant un cœur pur (Psaume 51(50), 12) et également le souffle au corps des défunts par la Résurrection, « lui qui donne la vie aux morts et appelle le néant à l’existence » (Romains 4, 17). Il existe ainsi un parallèle total entre la création initiale de l’homme et la recréation de la chair, des cieux nouveaux et de la terre nouvelle (Apocalypse 21, 1) lors de la Résurrection pour la vie éternelle.
En outre, puisque Dieu a pu faire resplendir la lumière dans les ténèbres par sa Parole (Genèse 1, 3), il est aussi à même de transmettre la lumière de la foi à celles et ceux qui l’ignorent et se meuvent loin de lui (cf. 2 Corinthiens 4, 6).
Léon XIII demandait aux biblistes d’acquérir une véritable compétence scientifique.
Par Thierry Schelling Photo : DR
Premier round
Léon XIII affirme en 1893 que « la théologie ne tire pas ses principes des autres sciences, mais immédiatement de Dieu par la révélation […] et ne reçoit rien de ces sciences, comme lui étant supérieures, mais elle les emploie comme étant ses inférieures et ses servantes ». Et d’exiger des biblistes qu’ils acquièrent « une véritable compétence scientifique de façon à surpasser leurs adversaires sur leur propre terrain ».
Second round
En 1943, Pie XII affirme qu’en 50 ans, on a mieux compris encore les Ecritures grâce : aux « fouilles scientifiques », une « méthode plus sévère et un art perfectionné par l’expérience », la « découverte de monuments écrits » et de « papyrus » ainsi que la « meilleure connaissance de la littérature et les institutions publiques » de l’époque du Christ ! Apprendre les langues bibliques, aller dans le « moindre détail » de l’Ecriture, user de la « critique textuelle », autant de méthodes à intensifier pour mieux connaître la Bible qui font écrire à Papa Pacelli que « les questions soulevées au temps de Léon XIII contre l’authenticité, l’antiquité, l’intégrité et la valeur historique des Saints Livres […] se trouvent aujourd’hui débrouillées et résolues ». Progrès il y a eu, grâce aux sciences…
Troisième round
En 1965, le Concile Vatican II encourage les exégètes « de s’efforcer […] de pénétrer et d’exposer plus profondément le sens de la Sainte Ecriture, afin que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de l’Eglise ». Le dialogue devient la norme entre sciences et théologie et la « divine condescendance » des « aspects humains […] et divins » de l’Ecriture est à poursuivre sans cesse.
Quatrième round
L’interprétation de la Bible dans l’Eglise (1983) rassemble ce quasi-siècle de déclarations papales sur la Bible en insistant que l’exégèse « doit communiquer [le sens des Ecritures] à son destinataire qui est toute personne humaine » contemporaine.
Les ex-voto de l’ermitage (à droite) témoignent des grâces reçues.
Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer
Depuis plusieurs siècles, l’ermitage de Longeborgne est un lieu de pèlerinage à Notre Dame de Compassion. Ce vocable désigne Marie dans les souffrances qu’elle a endurées au cours de sa vie (selon la prophétie de Syméon Lc 2, 35) et en particulier au pied de la croix.
Compassion vient du latin Cum patior et signifie « je souffre avec ». En français, la compassion dépasse l’empathie par la volonté de venir en aide à celui qui souffre. La Sainte Vierge est ainsi non seulement celle qui a souffert, mais aussi celle qui est prise aux entrailles devant les épreuves que nous rencontrons et qui nous vient en aide par la prière.
Les ex-voto de l’ermitage témoignent des grâces reçues. La collection est un patrimoine culturel d’importance nationale. Le plus ancien date de 1662 et de nouveaux sont continuellement ajoutés.
Ex-voto vient du latin et signifie « selon le vœu fait ». Il peut s’agir d’une demande de grâce ou d’une action de grâce.
La majorité des ex-voto comprend une représentation de la grâce demandée ou reçue. Il peut s’agir :
–> d’un accident, comme cette charrette renversée dont les chevaux pendent dans le ravin ou la chute du Père René Veuthey dans la vigne ;
–> d’une maladie, comme ces personnes couchées dans des lits, entourées de proches en prière ;
–> d’une catastrophe, comme ce navire pris dans une tempête ;
–> d’une demande d’enfant, comme cet ex-voto de 1950 comprenant une représentation de la rade de Genève et des parents avec un enfant.
Notre Dame de Compassion, à qui la grâce a été demandée, est presque toujours représentée. Elle est soit avec son Fils descendu de la croix, soit le cœur transpercé de sept glaives (Luc 2, 35).
Aujourd’hui, ces œuvres témoignent de la foi et de l’espérance de ceux qui nous ont précédés ainsi que de celle de tous ceux qui continuent à confier leurs souffrances à la Vierge Marie.
Si construire des cathédrales les plus hautes possible a guidé l’esprit de toutes celles et de tous ceux qui participèrent à leurs constructions au Moyen-Age, il aura fallu inventer les arcs-boutants, au XIIe siècle, pour révolutionner l’architecture en permettant non seulement de soutenir des murs hauts et fins, mais aussi d’intégrer des ouvertures de grande taille pour éclairer les intérieurs de lumière naturelle.
Les arcs-boutants sont des éléments essentiels dans l’architecture gothique, connus pour leur rôle crucial dans le soutien des structures imposantes des cathédrales et des églises. Ces dispositifs ingénieux permettent de redistribuer les charges des toits voûtés vers des contreforts extérieurs, libérant ainsi les murs intérieurs pour de vastes vitraux.
Avant leur utilisation, les murs porteurs devaient être massifs pour supporter le poids des toitures et des voûtes, limitant la possibilité de fenêtres de grande taille. L’introduction des arcs-boutants a permis de créer des édifices plus lumineux et aériens.
Transfert de forces
L’arc-boutant typique consiste en un arc de pierre projeté en diagonale à partir des murs principaux, transférant les forces latérales de la voûte vers un contrefort massif positionné à une certaine distance. Cette structure en deux parties – l’arc et le contrefort – forme un système de soutien externe efficace. Les forces sont ainsi déviées loin des murs, permettant des ouvertures plus larges et une élévation plus audacieuse des bâtiments.
Dévier les charges d’une construction (pont, bâtiment…) est un principe encore largement utilisé dans la conception de bâtiments modernes, illustrant l’ingéniosité et la durabilité de cette invention médiévale.
Innovation majeure
Ces arcs-boutants ont évolué avec le temps et l’expérience des architectes et bâtisseurs : c’est particulièrement visible lorsque l’on regarde une cathédrale depuis son chevet (l’arrière). Par exemple, la cathédrale de Lausanne, achevée en 1235, montre des arcs-boutants dont la forme est parfaitement conçue, mais dont les épaisseurs sont encore importantes tandis que Notre-Dame de Paris (les chantiers de ces deux cathédrales commencent au même moment : 1163 pour l’une et 1170 pour l’autre) achevée en 1345, montre des arcs-boutants sur son chevet plus fins préfigurant les constructions plus tardives du XVe siècle.
Les arcs-boutants représentent une innovation majeure qui a transformé l’architecture, permettant la réalisation d’édifices remarquables depuis maintenant plus de 800 ans, admirons-les !
C’est la fin de la journée. Le temps est froid. La nuit est déjà tombée. Pourtant, dans ce tea-room de Sion, l’ambiance est lumineuse. Les habitués se côtoient et se saluent joyeusement. Assise en face de Noël Briffod à siroter un thé, je passe un moment de partage inoubliable.
Par Véronique Benz | Photos : Jean-Hugues Seppey, DR
Noël Briffod a vécu plus de vingt ans à Sion avant de déménager à Uvrier. C’est durant cette période qu’il commence à fréquenter la cathédrale Notre-Dame des Glariers. « Lorsque ma famille a emménagé à Sion, nous allions à la messe du samedi soir à la cathédrale. Dans ma jeunesse, cela me paraissait sombre et austère. J’étais quasiment le seul jeune. Puis nous avons déménagé à Uvrier. La chapelle est mal aérée et lors d’une année particulièrement chaude, ma maman a eu de la peine à supporter la chaleur. Par conséquent, toute la famille a, à nouveau, fréquenté la cathédrale de Sion. »
Noël va à la messe quatre fois par semaine : le mercredi soir, le vendredi soir, le samedi soir et le dimanche matin. Malgré tout, il ne s’est pas tout de suite investi au sein de la communauté. « Lorsque j’ai recommencé à aller à la cathédrale, le prêtre passait avant la messe dans les bancs pour demander si quelqu’un acceptait de lire. A l’époque, il m’avait interpellé pour être lecteur. Je me rappelle avoir répondu : surtout pas ! », souligne en souriant Noël Briffod.
Le changement est venu plus tard, avec l’abbé Philippe Aymon, qui avait une manière particulière de solliciter les personnes. « Je me souviens qu’il s’approchait et disait : « Je constate que vous êtes souvent à la cathédrale tel jour, est-ce que vous voudriez faire cela ? Je vous remercie d’avoir accepté. » » L’engagement de Noël Briffod a débuté ainsi. Le prêtre lui a demandé une première fois de lire, il a ensuite intégré le groupe des lecteurs. Un jour, il lui a proposé de l’aider pour donner la communion. Noël a répondu à la sollicitation, puis il a suivi la formation pour être ministre auxiliaire de la communion. L’engagement actuel le plus important de Noël Briffod est celui de servant de messe. « Lorsque j’étais enfant, je n’étais pas intéressée par le service à l’autel. »
Noël Briffod est devenu servant de messe vers les quarante-cinq ans. « C’était la période du carnaval, le curé m’avait appelé un vendredi soir pour un problème informatique. Je l’ai dépanné puis je lui ai dit : « le tarif horaire d’un informaticien est de Fr. 150.– de l’heure ou alors je viens servir la messe. » Le samedi, je reçois un SMS qui m’annonçait : « en accord avec le curé, je t’attends ce soir pour servir la messe. » Comme c’était les vacances, j’étais le seul servant ! J’ai dû me débrouiller… Je suis revenu le dimanche servir la messe ! » Noël commence à faire régulièrement le service à l’autel. « Comme j’étais le plus vieux servant de messe, je suis devenu un peu le coach, mais je ne suis pas le responsable. Nous avons des servants de messe de tous les âges, les plus jeunes ont cinq ans. Il faut leur dire ce qu’il faut faire, leur faire faire ce qu’ils arrivent à faire. Je fais tous les postes (porte-croix, thuriféraire…) en fonction des servants présents. Lorsqu’ils sont assez nombreux, je ne fais rien, je les laisse faire. »
Servir la messe est une joie pour Noël. « Les jeunes servants, vu leur âge, ne comprennent pas que nous avons la chance d’être à trois mètres de l’autel. Etre au plus près du mystère de l’Eucharistie est une source de béatitude. Pour moi, le plus important durant la messe est l’Eucharistie, par conséquent pouvoir donner le corps du Christ aux fidèles est un vrai bonheur. »
Il est aussi heureux de constater que certains servants plus âgés sont toujours présents. « Il y a moins d’enfants qui s’engagent. Il devient compliqué de trouver des personnes qui sont capables de prendre sur leur temps pour faire un service dans l’Eglise, comme ailleurs. »
Noël Briffod est membre du Conseil de communauté. Il fait également partie de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Cet ordre soutient les chrétiens de Terre sainte autant financièrement que par la prière.
« Les points de repère de ma semaine sont les jours où je participe à la messe. Si je n’y vais pas, je sens que quelque chose me manque. » Cette force qu’il puise dans l’Eucharistie, Noël Briffod la transmet aux personnes qu’il rencontre notamment à travers ses divers engagements.
Un souvenir marquant de votre enfance Un vol en hélicoptère quand j’avais environ cinq ans avec le curé de l’époque à Basse-Nendaz. Il est décédé depuis une dizaine d’années.
Votre moment préféré de la journée Le vendredi soir à 18h, lorsque commence la première messe des trois messes du week-end. J’ai besoin de ces moments de prière, donc les célébrations eucharistiques du week-end sont prioritaires par rapport aux autres activités.
Quel est votre principal trait de caractère ? La plaisanterie, l’humour. Quand je suis avec les servants de messe, j’aime bien rigoler. Je suis plutôt un pessimiste de nature, mais les gens savent qu’ils peuvent compter sur moi.
Un livre que vous avez particulièrement aimé « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta. C’est un livre que j’ai vraiment dévoré dans ma jeunesse. J’aime aussi beaucoup les livres qui racontent la vie des saints, comme les « Fioretti de Padre Pio ».
Une personne qui vous a marqué Dans la communauté des marianistes de Sion, il y avait un marianiste professeur qui était toujours joyeux. Il aimait bien rire. Il a fait une retraite durant laquelle il a décidé de s’offrir pour le monde. Il est décédé d’un cancer quelque temps plus tard.
Une prière que vous aimez La prière infaillible de Padre Pio et le chapelet des âmes du purgatoire.
Noël Briffod
• Né en 1972, il est originaire de la commune de Mont Noble. • Il a grandi à Sion, puis à Uvrier. • Il est informaticien. • Célibataire, il a de nombreux chats.
Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Complotisme et anticomplotisme Pascal Ide
Le nombre de personnes convaincues que la Terre est plate, que les images satellites sont manipulées par la Nasa ou que des organisations secrètes dirigent le monde ne cesse de croître. Comment et pourquoi l’intelligence se résout-elle à adhérer au complotisme ? Pascal Ide nous propose de mieux le cerner en poursuivant dans cet ouvrage trois objectifs : analyser et non pas simplifier, comprendre et non pas juger pour permettre à la fin de poser un discernement.
Dès les premiers siècles du christianisme, les Pères du désert ont développé une véritable « pharmacie de l’âme » dont la vertu est de contribuer à la santé spirituelle. Leur médecine, considérée comme « l’art des arts et la science des sciences », est faite de sobriété, de pratiques méditatives et d’hospitalité. Elle apparaît d’une urgente actualité et d’une étonnante pertinence. Pour apprendre à mieux vivre, laissez-vous guider par ces thérapeutes, véritables médecins de l’intériorité. Alors, vous prendrez soin de votre âme et vous cultiverez votre écologie intérieure.
Comment avoir un comportement irréprochable ? Comment trouver, en chaque circonstance, une attitude juste ? Comment ajuster ses paroles et ses actes ? Demander une cohérence entre le dire et le faire apparaît comme une nécessité, mais engendre souvent méprise et découragement ! Dans la lettre aux Philippiens, l’apôtre Paul appelle à donner l’exemple tout en nous libérant de la perfection. C’est l’occasion pour nous de reprendre ce questionnement. Il est légitime d’avoir une juste conscience de soi sans donner une place démesurée à son propre ego. Alors jusqu’où renoncer à soi-même pour donner de l’espace à autrui ? Cet ouvrage propose une réponse d’autant plus stimulante qu’elle est audacieuse.
Ce livre magnifiquement illustré et écrit avec empathie accompagne les enfants dans un exercice d’apaisement qui concentre leur attention sur Dieu et les aide à gérer leurs émotions. En combinant la respiration lente, la prière et en se concentrant sur cinq aspects de Dieu et de ses bienfaits, les enfants apprendront à retrouver leur calme. Ils peuvent pratiquer cet exercice pendant que vous leur lisez le livre, puis l’utiliser lorsqu’ils se sentent contrariés, tristes, en colère, inquiets, anxieux ou effrayés. Cette ressource est un excellent outil pour aider les enfants de 4 à 7 ans.
A l’occasion de la messe de la présentation de Jésus au temple ce 2 février, nous entendons Syméon dire à Marie et Joseph : « Mes yeux ont vu le salut que Dieu préparait à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. »
Dire que les « Cartons du cœur » cartonnent est un jeu de mots évidemment facile ! Il n’empêche que, ce jeudi après-midi, dans le local de la section staviacoise, c’est la grosse animation : les bénévoles préparent par dizaines des cornets que les bénéficiaires vont recevoir bientôt. Et la demande est bien réelle !
Mardi 24 décembre, 17 heures, l’abbé Bernard remonte l’allée de la collégiale d’Estavayer. Il porte dans ses bras un enfant, il porte dans ses bras l’espoir du monde. Juliann est cette année le petit Jésus de la crèche vivante. Il a les yeux grand ouverts, observe avec attention tout ce qui se passe et fait preuve d’un calme divin alors que la chorale des enfants entame son premier chant.
Une soixantaine de paroissiennes et paroissiens ont participé, début décembre à Cugy, à l’assemblée ordinaire – dite des budgets – de la paroisse Saint-Laurent Estavayer, tenue sous la présidence d’Alexandre Duc. Elle a principalement permis d’adopter le budget de fonctionnement de la paroisse pour 2025 qui prévoit un mini déficit en rien inquiétant, les finances paroissiales étant saines.
« Ceux qui sèment avec larmes, moissonneront avec chant de triomphe. Celui qui porte la semence pour la répandre, marche en pleurant ; mais il reviendra en chantant de joie, quand il portera ses gerbes. » (Psaume 126 : 5-6)
Je n’ai pas le don de la cuisine, par flemme, manque de temps et de passion. Mais j’aime manger. Or, pour se laisser déplacer par l’Esprit Saint – la clef de la conversion ! –, je me suis dit : faisons des muffins !
Comment et avec qui ? Instagram, évidemment. Et une coach aux explications simples, encourageantes et visuelles : ingrédients achetés, ustensiles préparés, je me connecte.
Avantage : suivre la recette avec oreilles et yeux, c’est facile ! Désavantage : avec le petit doigt – le seul non utilisé dans la confection de la pâte –, rallumer sans cesse son portable pour se reconnecter sur la vidéo.
Avantage de suivre les étapes : on peut y revenir quand on ne comprend pas le vocabulaire : lisser (mais y’a pas d’aspérités !), faire revenir (quoi ? d’où ?), couper en dés (de quelle taille ?). Désavantage : elle promettait une « recette à faire en 15 minutes » et je suis déjà passé à la demi-heure…
Enfournés, les muffins lèvent. Le miracle se produit. Je plante une pique pour vérifier si c’est cuit dedans. Impec ! Sortis, ils sont splendides.
Fier ? Je suis humble ! Grâce à une coach, j’ai concrétisé sa pédagogie imagée et la combinaison chaleur/mesures/patience a fait le reste ! Je me suis converti à me laisser déplacer par l’esprit – l’Esprit ?
Le soufflé n’est pas retombé. Le Souffle non plus.
L’idée de constituer un groupe de jeunes, qui serait structuré et actif, titillait l’équipe pastorale depuis un bout de temps. Depuis décembre dernier, ce souhait est devenu réalité avec la création de « God Vibes », formé d’une dizaine de jeunes qui ont pris quartier dans leur local à la chapelle de Rivaz à Estavayer. Rencontre avec son animatrice, Barbara Bargiel.
En France, l’association Talenthéo a déjà accompagné plus de 3000 prêtres, évêques, religieux et responsables laïcs par le coaching.
Que l’on soit débordé, burn-outé, en pleine reconversion professionnelle, les coachs promettent des résultats avec bonheur à la clé. Ces « maîtres spirituels » d’un nouveau genre essaiment aussi dans l’Eglise, mais de manière plus discrète.
Les chemins de vie sont multiples.
Par Myriam Bettens | Photos : DR, Unsplash
Il suffit de taper dans la barre de son moteur de recherche « coaching Suisse romande » pour obtenir plus de 289’000 résultats en… 0,33 seconde et on ne parle même pas de la pléthore d’offres dénichées par le biais des réseaux sociaux. A coups de : « Deviens acteur de ta vie », « Ose te réaliser », tout en passant par : « La volonté est la clé pour prendre ton bonheur en main », certains coachs pourraient presque damer le pion aux marchands du Temple. Cette usine à rêve promet de répondre aux questions existentielles les plus variées. En somme, de faire de toute personne une meilleure version d’elle-même. Coach parental, coach en bien-être, coach en amour, coach sportif et même coach de vie : cette profession a le vent en poupe. Dans l’Eglise aussi, cette nouvelle forme « d’accompagnement » gagne du terrain.
Coaching ecclésio-compatible
Pour continuer à grandir spirituellement et humainement, les personnes engagées en Eglise(s) (prêtres, diacres, pasteurs et laïcs) peuvent relire leur vie sous le regard de l’Esprit Saint avec un accompagnateur spirituel. Toutefois, n’y aurait-il pas la place pour un autre type d’accompagnement, lié à un savoir-faire et à un savoir-être, pouvant permettre un retour critique sur la manière dont le responsable religieux s’inscrit dans sa communauté ? Partant du principe que le coaching n’est pas une forme concurrente d’accompagnement, plusieurs initiatives ont vu le jour.
En France, l’association Talenthéo, active depuis 2005, a déjà accompagné bénévolement plus de 3000 prêtres, évêques, religieux et responsables laïcs par le coaching. Elle anime aussi des sessions de formation au service de la conversion relationnelle et pastorale. Le modèle ne s’est pas encore exporté chez les catholiques romands. En revanche, outre-Sarine, Divine Renovation Ministry offre des services analogues à sa consœur française. Par contre, côté protestant et évangélique des propositions similaires existent. La Haute Ecole de Théologie (HET-PRO) à Saint-Légier (VD) dispense aux futurs responsables d’Eglise de tels coachings. En parallèle, elle offre par le biais du cursus Arrow Leadership, un CAS en leadership chrétien aux personnes ayant un rôle de direction en ONG, entreprise ou en Eglise. Pascal Chapuis fait partie de l’équipe de formateurs. L’ancien pasteur devenu coach est tout à fait au clair avec les dérives possibles de la profession.
Le bonheur soumis à la performance
« La dénomination de « coach » est un fourre-tout. Les certifications existent, mais il n’y a pas de contrôle », pointe-t-il et aucun garde-fou n’existe pour protéger les clients de pratiques douteuses, sous couvert de « coaching ». Directeur d’un des premiers cabinets de coaching implantés dans le canton de Vaud (2004), il reconnaît que « de nombreuses personnes se sont engouffrées dans la brèche pour se constituer un revenu facilement, tout en donnant à leurs pratiques le terme de « coaching », alors que ce n’en est pas du tout ». Pour lui, « cette tendance est liée à l’image du coaching. Admettre que l’on a besoin d’un psy est généralement connoté péjorativement par la société, alors on préfère aller voir un coach ».
Gaël Brulé, sociologue du bonheur et professeur à la Haute école de santé de Genève (HEdS), s’était exprimé sur la question, en mars dernier, dans une émission de la RTS. « Avant, on avait des institutions qui prenaient en charge nos problèmes, comme l’Eglise, la famille, l’Etat. Avec le délitement de ces institutions, on est de plus en plus à la recherche de réponse au niveau individuel », car les attentes et exigences envers les individus augmentent. Il faut performer en tant que citoyen, travailleur et parent, affirme-t-il encore.
De plus, les personnes « acceptent moins qu’avant les difficultés rencontrées dans leurs parcours. Il y a une tendance à vouloir trouver une solution pour aller mieux rapidement. En parallèle, l’idéal de bonheur devient toujours plus central, plus prégnant. On est passé du droit, au devoir d’être heureux ». Un constat que partage mais tempère Pascal Chapuis : « Le « bon » coach n’a pas pour vocation de trouver des solutions à son client. » Il ajoute encore que le cadre est primordial « pour favoriser une atmosphère saine et sécurisante, tout en ayant l’humilité de rediriger le client vers une autre forme de soutien, si nécessaire ». Lui-même formé à d’autres types d’accompagnements, il voit dans le coaching une composante profondément biblique.
Le coaching possède une composante profondément biblique.
La grâce seule ne suffit plus
« Le monde et la société dans lesquels nous vivons sont devenus tellement complexes, qu’une grande proportion de mes coachés ressentent le besoin d’aborder le domaine de leurs valeurs spirituelles à un moment ou à un autre. Et c’est souvent là que se trouvent les blocages », glisse Pascal Chapuis. Il va même plus loin, « ces outils sont des facilitateurs pour faire passer le message biblique sans que la personne ne se sente coincée avec des « tu dois, tu ne dois pas ». Cela l’aide à réfléchir, se positionner et faire un choix réaliste. C’est très clairement le message de la Bible ».
Il ne cache d’ailleurs pas que pour lui, « Jésus est le meilleur coach qui soit ! » Quant à la formation dispensée aux futurs responsables religieux à la HET-PRO et par le biais du cursus Arrow Leadership, il considère qu’il y a là un vrai changement de culture ecclésiale. Alors que « pendant longtemps, la grâce du Seigneur était considérée comme le seul soutien possible », aujourd’hui, faire appel à une aide extérieure ne signifie plus que « le travail de Dieu n’est pas complètement terminé dans la vie de la personne ». Au contraire, « les outils issus du coaching permettent d’être un peu plus chrétien dans la manière de diriger sa communauté ».
Le coaching en bref
Le coaching cherche à répondre à une situation ponctuelle – circonscrite dans son objet et dans le temps – formulée sous la forme d’une difficulté ou d’un objectif à atteindre. Issu de la sphère des thérapies brèves développées au XXe siècle en réaction à la psychanalyse, le coaching n’a pas en soi de visée thérapeutique. Le coach, quant à lui, intervient sur une demande précise et non pas sur le sens de l’existence de son client, « à moins qu’il n’en émette le souhait et que la spécificité de la pratique professionnelle du coach le permette », indique Pascal Chapuis.
Depuis la fin des années 2010, le nombre de praticiens se proclamant du coach a littéralement explosé. Les certifications existent, mais le terme de « coaching » n’est pas protégé : chacun peut donc s’autoproclamer coach et proposer ses services contre rémunération, d’où certaines dérives. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a publié un rapport en 2023 faisant état d’une montée en flèche des alertes concernant les techniques de développement personnel et de coaching. Soit près de 20 % de toutes les plaintes. Bien plus que pour les pratiques ésotériques telles que le chamanisme ou la médiumnité.
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