Chez elles au Castel…

Dans notre dernier numéro, nous vous proposions une rencontre avec les Sœurs Anne-Françoise Sager et Verena Boss, actives à l’aumônerie de l’EMS Castel Notre-Dame. Nous publions aujourd’hui la fin de cette interview : une rencontre avec Sœur Claire Sierro et Sœur Marie-Thérèse Rieder, qui nous partagent ce qui les anime et les grands traits du chemin qui les a conduites jusqu’au Castel.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

Les jeunes de nos communautés paroissiales

 

PAR ANNE-MARIE COLANDREA

PHOTOS : DIVERS

Début mai, des jeunes se sont mobilisés autour des JMJ de Suisse romande à Lausanne, prélude des Journées Mondiales de la Jeunesse qui se tiendront à Lisbonne en 2023.

Nous avons tous besoin de temps forts – de pèlerinage au rassemblement de fêtes – temps où nous avons l’occasion de vibrer de la présence du Christ. Les « jeunes », comme nous avons trop vite tendance à les nommer en catégorie, ont sans doute plus besoin de partager leur expérience de Foi, leur expérience de relation au Christ. Ils se retrouvent entre amis, s’encouragent à partager, à s’engager.

Certes nous pouvons regretter de ne pas les « voir » dans nos assemblées ecclésiales. Cependant, ne faut-il pas « voir » sans a priori et se laisser prendre par les lieux et les modalités de la quête de nos jeunes : quêtes de sens, quêtes de charité et d’amitié, quêtes de joie et d’espérance, quêtes des Béatitudes à conjuguer dans leur réalité et celle du monde.

Certes, en paroisse, il est sans doute plus aisé de les rencontrer dans les parcours de la catéchèse. Les jeunes suivent diverses routes. Les « Ado-du-Cycle se retrouvent autour de gestes concrets en participant au samedi du partage, en rencontrant des témoins pour réfléchir sur des thèmes qui les préoccupent ou encore sur le sens du bénévolat. Les confirmands, tout en veillant à approfondir leur relation au Christ, répondent fidèlement, et en toute simplicité, aux propositions de leurs animateurs et catéchètes. Cette année, ils ont même relevé le défi de rompre le rythme mensuel des rendez-vous au fil des invitations. Ils ont accepté de se laisser prendre par la nouveauté – voire l’inconnu – et ainsi de sortir de leur confort. Ils ont partagé l’élan et l’enthousiasme de leurs jeunes aînés avec les Jeunes de Lourdes, ceux du Figuier aux côtés des personnes en situation de handicap. Ils ont participé à la journée cantonale des confirmands au cours de laquelle une vague de 300 jeunes gens et jeunes filles saisissent la possibilité d’une « communion » à l’horizon de sensibilités chrétiennes et culturelles si diverses et pourtant si proches autour du Christ tel qu’Il se manifeste dans ces circonstances. Il y eut enfin, la gageure de rencontrer d‘autres confirmands des paroisses voisines (et méconnues) : se présenter, faire tomber les timidités et les réticences, en se prenant au jeu au sens littéral comme au sens plus investigateur à la suite des figures des deux saints Joseph des Ecritures. Ce fut l’occasion de comprendre la pédagogie de l’art et de l’architecture d’une église, en parcourant Saint-Joseph à coup de quiz. Et bien sûr, les gourmandises d’une collation aident à dégeler les attitudes. Du côté des catéchètes, lors de ces temps forts, il n’y a pas besoin de long discours, ni même de grande leçon de religion : accueillir, se risquer avec eux et vibrer de la passion pour le Christ. Aimons nos jeunes, nos communautés que le Christ construit : écoutons la « petite Espérance » en nos cœurs « car rien n’est impossible à Dieu » si nous le suivons, là où nous sommes, tels que nous sommes.

 

Les visagesde l’Eglise

Pour renforcer le sentiment de communauté et, peut-être, agir comme un remède
aux épreuves que certaines personnes traversent, la Pastorale de la santé est présente dans les milieux de santé et de vie pour répondre aux besoins spirituels.
Ces accompagnements offrent la possibilité d’aller puiser les ressources nécessaires
pour affronter une nouvelle étape de vie.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : PASTORALE DE LA SANTÉ

« L’accompagnement spirituel, pour moi, c’est oser se laisser rejoindre par l’autre dans sa propre vulnérabilité comme " Jésus et la samaritaine au bord du puits de Jacob ", d’humain à humain par la nourriture commune de la parole de Dieu ou pas. Ensemble accompagner " le souffle de vie ", le don gratuit de Dieu », témoigne Ami Satchi. Elle est l’une des nouvelles Référentes Régionales Santé (RRS) qui officient au sein de plusieurs EMS genevois. Depuis septembre 2020, ces nouveaux engagements sont venus renforcer l’équipe de bénévoles et d’aumôniers de la Pastorale de la santé. Ils visent à développer encore l’accompagnement spirituel prodigué dans différents lieux d’hospitalisation et de vie.

« La Pastorale de la santé est un grand et dynamique service de l’Eglise Catholique romaine à Genève. Il offre présence, soutien, accompagnement spirituel dans le respect de la personne fragilisée par la maladie ou la vieillesse », détaille Cathy Espy-Ruf, sa responsable. « Sans le concours d’une équipe compétente et expérimentée, les milliers de visites auprès de patients des HUG et de résidents des EMS, les nombreuses messes, célébrations œcuméniques, sacrements, cérémonies du souvenir ou encore funérailles, ne pourraient pas avoir lieu », rappelle-elle également. Les aumôneries œuvrent avec un vrai souci d’œcuménique, dans le respect des convictions de la personne rencontrée et dans un dialogue interreligieux.

Une collaboration soutenue avec le personnel soignant permet d’identifier plus aisément les souffrances morales et spirituelles. Des outils sont mis à disposition des aumôniers et des soignants permettant d’intervenir de la manière la plus appropriée. Deux petites brochures ont, par exemple, été publiées. L’une pour aider le personnel hospitalier à comprendre ce qu’est l’accompagnement spirituel et lui expliquer qu’il n’est pas exclusivement dévolu aux aumôneries, l’autre fournit des indications au sujet de dix-sept confessions chrétiennes et non chrétiennes en matière de pratique religieuse et de soins.

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale de la santé accomplit et dont on ne se rend pas compte ?

Cathy Espy-Ruf : On est présents et je pense que les gens ne réalisent pas le nombre de prestations que nous accomplissons. Nous sommes également en lien avec les paroisses au cœur de ce volet

de diaconie. Je remercie vraiment le vicariat de nous donner les moyens d’être sur le terrain.

Toute l’équipe de bénévoles, aumôniers et RRS est motivée. Leurs compétences, ainsi que la diversité de leurs personnalités offrent des prestations de qualités. Je considère toutes ces personnes comme les visages de l’Eglise.

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?

CER : Le nombre de personnes qui sont rencontrées dans un moment de fragilité lié à une hospitalisation ou une entrée en EMS est considérable. Cela représente des milliers de visites ! Il y a aussi l’accompagnement des familles, parfois jusqu’aux funérailles. Je pense que nous sommes vraiment un service en interface avec la société, car tout le monde un jour ou l’autre est concerné par la santé, ou sa perte partielle. Nous avons aussi un rôle très important à jouer au niveau social. La santé fait partie des questionnements existentiels. On s’interroge souvent sur la vie et son sens au moment d’un problème de santé.

Le patrimoine paroissial

La cité médiévale de Romont possède un riche patrimoine d’art religieux. On peut penser à sa célèbre Collégiale dotée de magnifiques vitraux qui témoignent en style, les diverses époques de la vie religieuse en ces lieux. Durant l’année, de nombreuses visites guidées sont organisées en lien avec le Vitromusée de la ville. Aujourd’hui encore, la pastorale se poursuit dans ces vénérables bâtiments chargés d’histoire. Pour ce qui est de la Collégiale, il a fallu des réadaptations pour mener à bien la vie liturgique dans l’esprit de Vatican II.
Des transformations ont été nécessaires. Il revient donc au Conseil de paroisse de veiller à ces transformations et à l’entretien de ces bâtiments qui, à Romont, sont quasi tous classés monuments historiques. Ainsi, nous proposons quelques questions au président du Conseil de paroisse M. Benoît Chobaz.

PROPOS RECUEILLIS PAR
L’ABBÉ MARTIAL PYTHON | PHOTOS : BENOÎT CHOBAZ, DOMINIQUE AYER

Pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre responsabilité quant à la gestion de ce patrimoine ?

En consultant les Statuts des corporations ecclésiastiques catholiques du canton de Fribourg, parmi les tâches et responsabilités qui sont attribuées au Conseil de paroisse, deux font directement référence au patrimoine paroissial : gérer les biens paroissiaux (art. 32 al. 2 let b) et constituer des archives et veiller à leur conservation et à leur gestion (art. 32 al. 2 let. h).

L’ampleur de la tâche des Conseils de paroisse qui se succèdent dépend, d’une part, de la richesse patrimoniale de la paroisse ; celle de Romont est justement dépositaire d’une histoire et d’un patrimoine hors du commun. D’autre part, la grandeur de la tâche dépend du dynamisme des conseillers en cours de législature, des projets qu’ils rêvent de réaliser et qu’ils portent à maturité.

L’aventure commence toujours par des personnes passionnées et convaincues du projet à réaliser, par des conseillers / ères qui y croient et qui osent se lancer parfois contre vents et marées.

Pour illustrer ces propos, parlons de Notre-Dame de l’Assomption, cette belle dame qui demande beaucoup de soin ! De 1976 à 2011, il a fallu 35 ans et 14 étapes de rénovation pour lui redonner son aspect extérieur actuel sous la direction de l’architecte romontois Aloïs Page. Ensuite, s’est enchaînée la rénovation intérieure avec la mise en place d’un nouveau chauffage sous la baguette de l’Atelier d’architectes Antoine Vianin, puis la rénovation de l’orgue de la Collégiale par les soins de la manufacture d’orgues alsacienne Quentin Blumenroeder. Finalement, l’assemblée de paroisse vient d’accepter, il y a un mois, une dernière étape de rénovation des façades extérieures et un rafraîchissement global des pierres soumises aux constantes intempéries.

Si la Collégiale est le joyau de la ville de Romont, le patrimoine paroissial s’étend au-delà de ce majestueux édifice religieux. Il suffit de penser aux bâtiments de la Maison Saint-Charles, construits en partie au XIXe siècle et dans un deuxième temps à partir de 1928 par l’architecte Ferdinand Duma, qui abritent un véritable bijou artistique, la chapelle dédiée à saint Charles Borromée, embellie par des artistes célèbres tels qu’Alexandre Cingria, Gaston Favarel et Marcel Feuillat.

Actuellement, des études sont élaborées pour une rénovation du site de Saint-Charles. Une première étape est déjà en cours avec les travaux de restauration des peintures de Ferdinand Dumas dans certains locaux de l’aile de 1928.

La bibliothèque du clergé et les archives paroissiales représentent également une mémoire historique remarquable, qui s’étend du Moyen-Age au vingtième siècle. Durant dix ans, le Conseil de paroisse a défendu, fait mettre en valeur et cataloguer ses archives et sa bibliothèque du clergé par Florian Defferrard de la maison Passeurs d’archives. Le conseil a également soutenu l’édition de son livre « Des clercs et des livres. Le catalogue de la bibliothèque du clergé de Romont (1478-1900) ». Ce fonds contient des documents concernant le temporel de l’Eglise de Romont et les activités de son clergé. S’y retrouvent aussi les séries concernant les cures dépendant du Clergé de Romont telles que Cudrefin, Attalens, Siviriez et Villaz-Saint-Pierre. Ce travail de recensement et de catalogage met en lumière plus de 1’000 parchemins, 1’189 papiers, 300 cahiers et 146 registres.

La paroisse de Romont est également propriétaire de la cure à la rue de l’Eglise, également monument protégé, d’une ferme au pied de la cité et de nombreuses parcelles de terrain, en particulier sur le versant côté Alpes de notre colline ronde. L’entretien et la gestion de ces immeubles est également sous la responsabilité du Conseil de paroisse.

Comme président de paroisse, il faut parfois être un chef d’orchestre pour coordonner les projets, pour rassembler les bonnes compétences, pour constituer des dossiers, prendre les bonnes décisions collégiales avec le Conseil de paroisse. On y apprend la polyvalence, on y acquiert beaucoup d’expériences. Pour réaliser ces projets et ces tâches, le conseil est en lien avec des mandataires (architectes, ingénieurs), avec de nombreux corps de métier, avec des services financiers et juridiques, avec les services de l’Etat, avec la corporation ecclésiastique, avec des experts, etc.

Mais la conservation du patrimoine ne s’arrête pas à la conservation des pierres et des vieux documents. Les chrétiens sont des pierres vivantes, c’est le patrimoine le plus précieux de l’Eglise.

Certes, des traces remarquables sont inscrites dans le patrimoine architectural et dans celui des archives de la paroisse. Cependant, la vie communautaire ne s’arrête pas au passé, le présent est lui aussi pétri de croyances et de traditions vivantes ancrées dans l’histoire des croyants. Pensons à la procession des pleureuses, aux liturgies, au chant choral, aux fidèles venant prier à Notre-Dame du Portail, à la procession de Notre-Dame de Fatima et tant d’autres événements qui scandent aujourd’hui encore la vie romontoise et manifestent que les femmes et les hommes ont toujours les mêmes aspirations transcendantes, les mêmes préoccupations humaines face à la vie, la même espérance face à la maladie et à la mort. Le Conseil de paroisse est responsable des conditions matérielles pour que cette foi puisse se vivre et s’incarner selon la tradition de l’Eglise.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant l’entretien de ces bâtiments ?

Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être interpellé par des paroissiens / nes et même des professionnels / elles engagés dans l’Eglise qui me reprochaient de dépenser des millions pour la rénovation des pierres : « Vous ne faites rien pour la pastorale. » Ce à quoi, je rétorque toujours : « Venez aux Assemblées de paroisse pour vous opposer démocratiquement aux investissements liés aux bâtiments, et prendre conscience, peut-être par vous-mêmes, que votre affirmation n’est pas tout à fait correcte. » Il faut se rendre compte qu’investir, c’est s’enrichir !

Les travaux de rénovation extérieure de la collégiale de 1976 à 2011 ont coûté
Fr. 6’160’000.–. Les travaux de rénovation intérieure et pose d’un nouveau chauffage en 2017-2018 s’élèvent à un montant total de Fr. 2’100’000.–. Le catalogage des archives et leur mise en valeur ont été réalisés pour un montant total de Fr. 150’000.–, réparti sur dix années de travaux.

Lors de gros projets tels que ceux-ci, la paroisse fait appel habituellement à des emprunts. La paroisse, au 31 décembre 2021, est endettée pour un montant de
Fr. 2’200’000.–. Elle paie des intérêts et des amortissements financiers pour un montant global de Fr. 91’000.– par année.

Les charges des comptes 2021 s’élevant à Fr. 1’340’000.–, les charges liées aux investissements décrits ci-dessus représentent donc 6.8% des charges de la paroisse en 2021.

D’une façon globale, les charges pour les assemblées, les conseils, l’administration, les salaires et l’entretien de tous nos bâtiments se montent à 50% des charges des comptes annuels, l’autre 50% est utilisé pour honorer les frais de culte, de célébrations, du ministère pastoral et d’entraide.

Rencontrez-vous de la satisfaction dans l’exercice de cette fonction ?

Prendre la présidence d’une telle paroisse a été et est encore un labeur, un grand et beau défi. Dès lors, il y a naturellement de grandes satisfactions. Parfois même, l’expérience est grisante. Je pense au jour de la bénédiction de l’orgue après sa rénovation. A cet instant, vous vous souvenez de toutes les étapes qu’il a fallu traverser pour arriver à ce jour, à l’énergie mise à convaincre, à toutes les séances ardues, aux devis à défendre et surtout à tenir, aux problèmes administratifs et juridiques réglés, à tous les procès-verbaux interminables à composer et relire, à toutes les coordinations nécessaires, à tous les doutes qu’il a fallu dépasser, à tous les problèmes qui ont trouvé une solution, et surtout au florilège des belles personnes et à leurs compétences qui ont contribué à une telle réussite. Finalement, telle une pièce de musique, chaque note a trouvé sa place pour créer et découvrir l’harmonie. A ce moment, vous êtes très satisfaits, fiers d’avoir servi !

 

Jeux, jeunes et humour – juin 2022

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Pourquoi y a-t-il des militaires à la Fête-Dieu ?
La Fête-Dieu a été instituée au XIIIe siècle seulement, à une époque où il convenait de rappeler la présence réelle du corps du Christ dans l’hostie. Pour marquer cela, de grandes processions sont organisées où le prêtre porte l’hostie dans un ostensoir. Très vite, militaires, gardes suisses ou grenadiers y ont participé en signe d’hommage et de protection offerte à Jésus. La Fête-Dieu, en associant les autorités politiques et militaires, nous rappelle que la religion n’est pas qu’une affaire privée.

par Pascal Ortelli

Humour

Un grand footballeur aborde son curé au sortir de l’office et lui pose cette question : 
– Mon Père, y a-t-il des matches de foot au Paradis ?
– Question délicate que je soumettrai au Seigneur dans ma prière.
Le dimanche suivant, le curé apporte la réponse. Il est quelque peu contrarié.
– J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour vous.
– Commencez par la bonne, M. le Curé.
– Il y a en effet des matches tous les dimanches au Paradis.
– Et la mauvaise ?
– Vous jouez dimanche prochain !

par Calixte Dubosson

La primauté des saveurs

L’anagramme de saveur est « sauver ». La saveur est ce qui nous sauve. Sans saveur nous sommes perdus. Si nous méprisons le réel, au final, nous perdons la saveur qui fait notre vie. La Bible fait référence à la saveur : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi va-t-on le saler ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors, et foulé aux pieds par les hommes. » (Mt 5, 13) En tant qu’êtres humains créés par Dieu, partageons la saveur du sel de la Parole vivifiante.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

En librairie – juin 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Jésus revient… en Suisse
Philippe Le Bé

Ce 8 novembre 2024, personne ne l’attend. Discrètement, Jésus a choisi la Suisse pour un retour sur notre planète, toujours plus chamboulée par des pandémies qui n’en finissent pas, un climat qui se détraque et une biodiversité qui s’effondre. L’Envoyé a quelques semaines pour dénicher douze nouveaux disciples, de Genève au Jura, qui pourront témoigner qu’un autre monde est possible sur Terre.

Editions Cabedita

Acheter pour 29.00 CHF

Décoder un tableau religieux (Nouveau Testament)
Eliane et Régis Burnet

Comment différencier une Annonciation d’une Assomption ? Que signifie le bleu du manteau de la Vierge Marie ? Pourquoi les premiers chrétiens ont-ils représenté le Christ sous la figure d’un berger ? Nous sommes entourés de tableaux religieux, mais savons-nous encore les lire. A partir d’éléments facilement reconnaissables – un ange à genoux, une corbeille de pain ou une barque de pêcheurs –, Eliane et Régis Burnet élaborent une grille d’identification des épisodes de l’Evangile et décodent pour nous les symboles du christianisme. Sans dogmatisme ni a priori, ce guide offre les clés de lecture indispensables pour apprécier les plus belles œuvres de notre patrimoine.

Editions Cerf

Acheter pour 49.30 CHF

Père Jacques Sevin
Thierry Martinet

Toujours la tête dans les nuages, le petit Jacques grandit à l’aube du XXe siècle. Deux rencontres vont sceller le destin de ce jeune élève, turbulent et artiste, d’un collège jésuite : d’abord sa rencontre avec Jésus, qui guidera son chemin spirituel, puis sa rencontre avec Baden-Powell, l’inventeur du scoutisme en Angleterre. Il met toutes ses qualités au service des jeunes : pédagogie, enseignement biblique, animation, chanson, écriture, peinture, sculpture. Il est l’homme de toutes les situations, toujours en mouvement pour aller à la rencontre de l’autre. Il a marqué durablement ceux qui ont croisé sa route, par sa profonde intelligence et sa grande humilité. Cette BD vous le fera découvrir.

Editions Plein Vent

Acheter pour 24.70 CHF

L’évangile dans le sable
Mgr Jean-Claude Boulanger

Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à Tamanrasset. Sa mort parle plus que toute sa vie. Non loin de son corps recroquevillé se trouvent à même le sable, l’Hostie que Frère Charles a tant contemplée et l’Evangile qu’il a tant médité.
Mgr Boulanger relit la vie de Frère Charles à la lumière de cet événement. Celui qui sera canonisé à Rome le 15 mai 2022, par sa pauvreté, sa douceur, son désir de paix et de fraternité, son acceptation de la souffrance et de la persécution, est devenu l’homme des Béatitudes, le Frère universel.

Editions Artège

Acheter pour 13.60 CHF

Pour commander

« Ma peinture, mon destin, ma vie » : rencontre avec Laurence Bender

Laurence Bender est artiste peintre. Les mots prudents qu’elle emploie pour parler de sa peinture sont comme des phares qui jalonnent une côte déchirée. Sa peinture, c’est sa vocation, son destin, sa vie. Cet univers intérieur à partir duquel elle s’exprime et qui relie l’art et la spiritualité, lui colle à la peau depuis son plus jeune âge. Le 15 avril dernier, elle a présenté à l’église de Martigny-Ville, lors de la célébration de la Passion, les quatorze stations d’un Chemin de Croix qu’elle a mis près de deux ans à réaliser.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

« Dévouer les biens de l’Eglise aux pauvres »

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : PIXABAY

En 2021, dans le travail de transparence exigé par le pape François quant aux finances de l’Eglise, l’Administration du Patrimoine du Saint-Siège (APSA), sorte de trésorerie du Vatican, a publié pour la première fois une série d’informations sur son immobilier : plus de 5’000 propriétés dans le monde… dont 80 % en Italie quand même !

Un peu d’histoire…

Qui sait ce qui s’est passé le 20 septembre 1870 ? La suppression des Etats pontificaux, la relégation du Pape dans ses 0,44 hectares intra muros Vaticani, et le transfert à l’Etat italien d’immeubles et de terres d’une large bande de terre transversale allant en gros du Latium et de sa capitale, Rome, à la Romagne.

Et le 11 février 1929 ? Les Accords du Latran sont signés entre Mussolini et le cardinal Gasparri, Secrétaire d’Etat, garantissant une quantité des bâtiments dans Rome et banlieue sous extraterritorialité (hors pouvoir italien)… et en compensation des pertes de 1870 ! Du coup, il a fallu gérer, et apprendre à le faire avec les règles du XXe siècle… Pour des clercs exclusivement italiens – jusqu’au fameux Marcinkus ! –, l’amateurisme, le népotisme, le favoritisme et l’à peu près ont souvent défrayé la chronique… jusqu’à récemment, avec l’affaire du cardinal Becciu et d’un bel immeuble à Londres…

Assainissement

Dès 2014, tant le changement des personnes que de statuts a déjà permis… qu’un cardinal soit mené devant les tribunaux, qu’un Secrétariat et un Conseil pour l’Economie soient érigés (2014), qu’un Réviseur des comptes soit nommé (2015) et qu’une mise au pas organisationnelle soit décrétée par la Lettre apostolique I beni temporali (2016). Son incipit : « Les biens temporels que l’Eglise possède ont comme fin le culte divin, le soutien honnête du clergé, l’apostolat et les œuvres de charité spécialement au service des pauvres… » Rome ne s’est pas bâtie en un jour…

Formée à l’Ecole Pierre

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la Valaisanne Laura Pellaud de prendre la plume. 

Par Laura Pellaud | Photos : Raphael Delaloye, DR

Nous sommes tous des pierres vivantes et créatives.
Laura Pellaud.

L’année dernière, j’ai eu la chance de me former à l’Ecole Pierre et c’est de cette expérience que j’ai décidé de vous parler.

L’Ecole Pierre est une école créative pour l’Eglise. Elle propose deux cursus d’étude : la communication et la louange. Ce choix de filière émane du fait que la philosophie de ce lieu est la suivante : « Le message d’amour du Christ est le plus beau message du monde. Il ne faut sous aucun prétexte le modifier. Cependant, pour le partager au plus grand nombre, il peut être intéressant de réfléchir à une forme attrayante de le transmettre. »

C’est pour cette raison que la créativité a une place si centrale et majeure dans ces études. En effet, l’année d’enseignement est rythmée par des projets concrets et artistiques qui permettent aux étudiants de développer leurs compétences créatives et professionnelles. Comme par exemple, la réalisation de clips musicaux, de vidéos pour des communautés religieuses et des festivals chrétiens ou encore la participation à des émissions de radio.

Cependant, comme je l’ai évoqué précédemment, la communication innovante est vaine si le message est désincarné. C’est pour cela qu’une grande partie des cours sont des cours de théologie. Ils aident à en apprendre plus sur le Christ et à se concentrer sur l’essence du message que nous avons tous à partager en tant que baptisés.

Une des forces de cette école est qu’elle se vit en colocation. En effet, tous les étudiants habitent ensemble. Cela permet la création de liens fraternels très forts et d’une vie de prière commune et quotidienne. Cet aspect est vraiment très important, car il permet de nous enrichir de nos diversités, de nous épauler dans les moments plus complexes mais surtout de faire Eglise.

J’aimerais conclure en vous disant que nous sommes tous  des pierres vivantes et créatives remplies de dons et de talents donnés par Dieu. Nous sommes tous appelés à participer à la construction du royaume de Dieu en suivant son plan d’amour pour nos vies. Dans la beauté et la simplicité de nos quotidiens, nous sommes appelés à refléter Jésus.

Et si c’était cela le plus grand et le plus précieux patrimoine immobilier de l’Eglise ? Les pierres uniques et à l’image de Dieu qui, mises ensemble, peuvent former des choses impactantes pour faire rayonner l’amour de Dieu.

Liens utiles : 
https://www.ecolepierre.com
@ecole_pierre (Instagram)

La Communauté Sant’Egidio

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur la Communauté S. Egidio à Lausanne.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Fondateur : Andrea Riccardi, professeur d’histoire du christianisme et ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration dans le gouvernement Monti (2011-2013), réunit pour la première fois le 7 février 1968 un groupe de jeunes pour lire l’Evangile et le mettre en pratique au quotidien, quand il était élève au lycée Virgile de Rome.

Dates clés :
1973 : La Communauté prend le nom de Sant’Egidio, du nom de l’église dédiée à saint Gilles, à Rome où se réunissaient les premiers membres.
1980 : Actions diplomatiques et pacifistes dans des zones de conflits.
2015 : Mise en place de couloirs humanitaires pour faciliter l’accueil de réfugiés en Europe.
2018 : Marco Impagliazzo, président du mouvement se rend en Corée du Nord où Sant’Egidio soutient un hôpital pédiatrique.

Organisation : Un réseau de communautés présentes dans 70 pays et comptant plus de 70’000 membres, reconnu par le Saint-Siège comme association de fidèles depuis 1986.

Mission : Se réunir par un lien de fraternité dans l’écoute de l’évangile et dans l’engagement bénévole et gratuit pour les pauvres et pour la paix.

Présence en Suisse :
A Lausanne uniquement où un groupe a démarré en 1990 par la rencontre d’enfants qui avaient besoin d’une aide scolaire dans le quartier de la Bourdonnette et entre autres par une prière œcuménique chaque samedi soir à la chapelle du Cénacle (basilique Notre-Dame).

Une particularité : A la suite de la première rencontre interreligieuse d’Assise en 1986, initiée par Jean-Paul II, la Communauté Sant’Egidio organise chaque année une rencontre internationale pour renforcer le dialogue entre les religions et prier pour la paix.

Pour aller plus loin : santegidio.org

« La Communauté S. Egidio, c’est… »

Par Michael Steck, Lausanne

… de pouvoir vivre une amitié et une solidarité sans frontière. Dans la communauté nous essayons de vivre un Esprit de famille, centré autour de la prière et ouverte aux réalités du monde. Nous disons souvent que nous avons deux piliers : la Bible qui nous met en présence de la parole de Dieu et le journal qui nous ouvre à la réalité du monde. C’est ainsi qu’à Lausanne, nous avons une prière hebdomadaire le samedi soir et plusieurs temps de service : cours de français à des étrangers, visites à des requérants d’asile et à des personnes âgées, soutien scolaire à des enfants roms.

Le patrimoine immobilier de l’Eglise

A qui appartiennent les édifices religieux ? Comment gère-t-on ces biens ? Peut-on facilement vendre un terrain paroissial ou désacraliser une chapelle ? Voilà autant de questions faciles à énoncer mais qui cachent des réponses bien plus complexes qu’il n’en paraît, à replacer dans le contexte des rapports entre l’Eglise et l’Etat.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER, CATH.CH, DR

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Une lecture trop simpliste du précepte évangélique pourrait nous faire croire de prime abord que les églises appartiennent aux paroisses et les autres biens non sacrés, comme les établissements scolaires ou les hôpitaux, à l’Etat. De la querelle du sacerdoce et de l’empire au Sonderbund, les aléas de l’Histoire viennent compliquer les choses. Les écoles ou autres institutions de soins ont longtemps été gérées par l’Eglise avant que le bras séculier ne s’en occupe, tandis qu’aujourd’hui, certains édifices religieux comme la cathédrale Saint-Nicolas ou l’église jésuite du collège Saint-Michel de Fribourg, appartiennent à l’Etat. En revanche à Sion, la cathédrale est en main du chapitre des chanoines. Difficile donc de s’y retrouver, de dégager une systématique et d’autant plus d’avancer des chiffres.

Qui reconnaît qui ?

Les deux principales difficultés résident dans le fait que l’Eglise, avec son droit canonique, dispose de normes particulières qui ne se retrouvent pas forcément dans le droit suisse et que la situation peut varier d’un canton à l’autre en fonction des conventions de reconnaissance contractées. Si l’entité « paroisse » est clairement définie sur le plan canonique et jouit de la personnalité juridique, qu’en est-il sur le plan civil ?

Cédric Pillonel est le secrétaire général de la FEDEC, qui s’occupe de la gestion financière de l’Eglise dans le canton de Vaud.

Dans le canton de Vaud, Cédric Pillonel, secrétaire général de la FEDEC 1, institution de droit public qui assure la gestion financière et administrative de l’Eglise ainsi que ses relations avec l’Etat, précise d’emblée qu’il n’y a pas de reconnaissance civile de la paroisse canonique. « On double alors la structure d’une association paroissiale où le conseil de paroisse – entité reconnue par le droit canon et responsable de la gestion administrative des biens – en constitue le comité. »

La même logique s’applique dans les autres cantons du diocèse avec quelques différences notoires qui ont leur importance quant à la possibilité ou non de prélever un impôt ecclésiastique. A Fribourg, on parle de corporations ecclésiastiques plutôt que d’associations, tandis qu’à Genève et Neuchâtel, en raison d’une séparation stricte, les paroisses, tant catholiques que protestantes, sont organisées en association de droit privé, ce qui les oblige à s’autofinancer uniquement par des dons. Seuls les cantons du Valais et du Tessin accordent à la paroisse en tant que telle la personnalité juridique.

Qui contrôle qui ?

Pour Jean-Baptiste Henry de Diesbach, président du Conseil d’administration du diocèse de Lausanne, Genève, Fribourg, « si l’on pousse cette logique à l’extrême, cela pourrait poser des problèmes, car deux régimes diamétralement opposés entrent en concurrence. Une association fonctionne en effet selon un mode démocratique et son assemblée générale peut en théorie à tout moment modifier ses statuts, tandis que l’Eglise est régie par un type de gouvernement monarchique ». Si cela se comprend par la nécessité de préserver l’unité de la foi, à rebours, on pourrait imaginer qu’une assemblée générale décide de salarier, à la place du curé, un assistant social ou de vendre les biens de l’association paroissiale sans en référer à l’évêque. « Fort heureusement, précise-t-il, la bonne volonté de chacune des parties fait que les choses fonctionnent de concert. » Des passerelles existent aussi de part et d’autre. La législation fribourgeoise connait par exemple une spécificité qui oblige le notaire à se référer au droit canon pour certains actes.

Qui peut vendre quoi et à qui ?

Du point de vue de l’Eglise, les transactions relatives aux biens sont très strictes et soumises à un triple veto. Toute vente immobilière dès 1 m2 doit obtenir l’aval de l’évêque. Ce dernier ne donnera son feu vert qu’après avoir obtenu le préavis positif du Conseil diocésain pour les affaires économiques (CDAE) et du Conseil presbytéral. De plus, si la vente dépasse les 5 millions, il faut encore en référer au Saint-Siège. Ces filets de sécurité sont importants pour éviter que des paroisses ou des congrégations religieuses ne se fassent avoir par des agents immobiliers peu scrupuleux. En outre, comme ces biens appartiennent de fait à une multitude d’entités fractionnées, l’évêque dispose d’une prérogative permettant de garder une vision d’ensemble quant à l’utilisation et la valorisation du patrimoine foncier de son diocèse.

Comment générer des revenus pour demain ?

A ce propos, Mgr Morerod a d’ailleurs fait un pas de plus dans la professionnalisation de ces structures. La mise sur pied d’un Conseil d’administration diocésain constitué de membres laïcs ultra compétents dans leur domaine (finance, immobilier, droit…) permet d’élaborer une vision stratégique à long terme pour les affaires temporelles. Comme le relève Jean-Baptiste Henry de Diesbach, « il est important d’anticiper aujourd’hui les revenus de demain, car tôt ou tard, on assistera à une baisse de l’impôt ecclésiastique et des subsides de l’Etat ».

En ce sens, un outil juridique comme le droit de superficie est intéressant. Il donne la possibilité de construire ou modifier un immeuble comme si l’acquéreur en était propriétaire, tout en permettant au véritable détenteur de dégager un revenu sur du long terme jusqu’à 100 ans et de récupérer le bien à la fin.

Ne pas désacraliser

Un bâtiment appartenant à une congrégation religieuse et aujourd’hui inoccupé peut être réaffecté par exemple au canton dans un but d’utilité publique, tout en continuant à générer des produits pour cette dernière. Une fondation ecclésiastique a ainsi mis un ancien couvent à disposition du canton de Fribourg, à long terme et contre une rente annuelle, pour y héberger des requérants d’asile et des réfugiés. L’opération permet l’accueil de migrants sans en gérer les aspects opérationnels, tout en assurant des revenus qui permettent notamment de financer la formation de futurs prêtres.

Ainsi même si l’Eglise catholique en Suisse romande ne vole pas la palme aux CFF en matière de propriété foncière, compte tenu du caractère fractionné de ses possessions, elle n’a néanmoins pas besoin de désacraliser à outrance ses édifices religieux pour trouver de nouvelles liquidités. Il arrive que cela se produise, comme au Locle où une chapelle de quartier a été transformée en villa, mais dans la majorité des cas, une réaffectation sera préférée à une vente pure et simple, tout comme une saine collaboration avec les cantons et les communes qui dans la plupart des cas continuent de la soutenir.

1 Fédération ecclésiastique catholique romaine du canton de Vaud.

L’église jésuite du collège Saint-Michel de Fribourg est en main du canton.

Les Eglises unies au front

Le téléphone ne cesse de sonner. Depuis que la guerre a éclaté dans son pays, Sviatoslav Horetskyi reçoit au minimum cinquante appels par jour. Ce prêtre ukrainien gréco-catholique, officiant à Genève et Lausanne, a malgré tout trouvé le temps de nous accorder un entretien.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Comment vivez-vous le conflit qui agite votre pays ?

J’aimerais préciser que ce n’est pas un conflit, mais une guerre. C’est d’ailleurs même pire que la guerre, on évoque dans les médias un génocide. Personnellement, c’est difficile de voir les images de mon pays, car elles sont loin de la réalité.

L’Ukraine compte un tiers de fidèles du Patriarcat de Moscou. Comment se passe la cohabitation avec les autres croyants ?

Le Patriarcat de Moscou nous trompe sur le nombre réel de fidèles. Beaucoup de paroisses qui étaient rattachées à Moscou se sont regroupées avec l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. Certains fidèles de paroisses russes réfléchissent et se demandent si leurs autorités montrent le bon exemple. Il en résulte que beaucoup de ces croyants ont aujourd’hui une vision plus globale de la réalité et quittent l’Eglise russe.

En quoi la religion contribue-t-elle à la guerre en Ukraine ?

Honnêtement, je ne pense pas qu’on puisse dire que le déclencheur de la guerre en Ukraine soit la religion. Aujourd’hui, beaucoup d’églises à l’ouest de l’Ukraine accueillent des réfugiés et essayent de s’organiser pour être présentes pour tous ceux qui ont besoin d’aide et pas seulement pour leurs propres fidèles.

Dans quelle mesure l’Eglise orthodoxe russe craint d’être dépossédée de son pouvoir en Ukraine ?

Elle perd déjà de son pouvoir ! Et si l’Eglise orthodoxe russe ne se positionne pas pour arrêter ce massacre, elle perdra encore plus.

Quelle influence possède le Patriarcat de Moscou au plan politique ?

On constate cette influence rien que dans la réaction du patriarche Kiril, en tant que chef de l’Eglise russe, il use de cette même propagande, de ce mensonge permanent à l’attention des Russes en Russie. Le fait que l’Eglise ne réagisse pas à ce qu’il se passe est déjà pour moi une réponse à cette question.

Certains croyants ont peur d’un retour des persécutions de l’ère communiste ?

Si l’Ukraine arrive à repousser les soldats russes hors de son territoire, alors la liberté religieuse sera garantie pour toutes les communautés. Depuis la chute de l’URSS, la liberté religieuse n’est pas un vain mot en Ukraine et doit le rester.

Une foi illégale

Selon Portes Ouvertes, une ONG internationale qui soutient les chrétiens persécutés, les Eglises de la région du Donbass, non affiliées au patriarcat de Moscou, subissent une pression croissante depuis 2014. Les autorités des deux Républiques autoproclamées (Donetsk et Louhansk) ont édicté des directives qui obligent les organisations religieuses à se faire enregistrer. Une liste de 195 organisations religieuses enregistrées, établie en décembre 2019 par les autorités de Louhansk, a montré qu’aucune communauté protestante n’avait obtenu d’autorisation. Ne pas être enregistré signifie ne pas avoir accès au gaz, à l’électricité ou à l’eau. Cela rend, de fait, toute activité religieuse impossible.

Les Eglises d’Ukraine

Il est utile de préciser que, outre les communautés protestantes dont parle le communiqué de Portes Ouvertes, il existe dans le pays quatre Eglises : l’Eglise orthodoxe du Patriarcat de Moscou (EOU-PM), l’Eglise orthodoxe du Patriarcat de Kiev (Kyïv) (EOU-PK), l’Eglise autocéphale et l’Eglise gréco-catholique (EGCU).

Biographie express

Né en Ukraine centrale dans la ville de Zhytomyr, Sviatoslav Horetskyi est prêtre au sein de l’Eglise gréco-catholique ukrainienne (de rite byzantin).
Marié et père de trois enfants, il appartient à l’éparchie (diocèse) de Saint-Volodymyr le Grand de Paris et a été nommé l’an dernier administrateur des centres pastoraux des villes de Genève et Lausanne. Stagiaire dans l’UP de La Seymaz (GE) pour l’année pastorale 2022, il se forme pour célébrer dans le rite romain.

Il est né dans la ville ukrainienne de Zhytomyr.

Que vive le patrimoine bâti

PAR DAVID BAGNOUD, PRÉSIDENT DE LA COMMUNE DE LENS
PHOTO : DR

«Son clocher abrite l’un des plus exceptionnels carillons de Suisse.» David Bagnoud

Autrefois propriété de l’évêque de Sion, Lens devient une commune à part entière au XIVe siècle. Elle tire son charme en grande partie de la richesse du patrimoine bâti de son cœur historique, répertorié dans l’ISOS (Inventaire fédéral des sites construits d’importance nationale à protéger en Suisse) et dont l’église constitue un précieux élément.

Dédiée à Saint-Pierre-aux-Liens, l’actuelle église paroissiale de Lens est érigée en 1843 sur le site des trois édifices précédents. De style piémontais, son plan d’un seul rectangle rappelle les lieux de culte postérieurs au Concile de Trente. Elle possède des orgues de 1903 manufacturés par la maison Kuhn de Männedorf (ZH) dont les origines remontent à 1864. Son clocher abrite l’un des plus exceptionnels carillons de Suisse. Comportant vingt-quatre cloches, il se distingue par le fait qu’il est équipé d’un clavier mécanique de type flamand tout en ayant conservé un actionnement valaisan fait de cordes, poulies et chaînes. Cloches et carillons rythment les événements de notre communauté, les jours de fête et l’année liturgique des paroissiens.

L’église de Lens a été restaurée entre 1968 et 1974. Des travaux de conservation ont encore été réalisés en 2010 lorsque la commune a entrepris de revitaliser son centre historique en parallèle du remplacement de ses conduites d’eaux souterraines. A cette occasion, le parvis a été réaménagé en une véritable place du village, conférant à ce dernier une nouvelle dynamique.

Ne représentant pas seulement notre histoire, les sites construits illustrent notre espace de vie actuel. Ils nous permettent de nous identifier à l’endroit où nous vivons. Leur valorisation et leur développement harmonieux bénéficient à la qualité de notre environnement. En laissant une empreinte durable, le patrimoine bâti participe ainsi pleinement à notre bien-être.

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp