Sépulture dans l’intimité

PAR CALIXTE DUBOSSON | PHOTOS : CATH.CH/FLICKR

Paris 9 décembre 2017: le décès de Johnny Hallyday crée une émotion nationale. Lors de ses obsèques, un «hommage populaire» lui est rendu avec une descente des Champs-Elysées en musique, par le cortège funéraire, devant près d’un million de personnes. Suit une célébration religieuse en présence de nombreuses personnalités politiques, de la chanson, du cinéma et des médias. Le tout est retransmis en direct par les chaînes d’information, en continu.

Authon (France), samedi 5 dé­cembre 2020 : une quarantaine de personnes – famille et cercle proche – assistent à la messe de sépulture de M. Valéry Giscard d’Estaing. Une assemblée réduite, imposée par les mesures sanitaires, mais qui correspond au « souhait et à la volonté » d’intimité de l’ancien président de la République.

Sion, 11 janvier 2021 : « Je désire que ma mort soit annoncée et accueillie comme une fête, celle de la rencontre du Père dans les cieux, la troisième naissance », avait écrit le cardinal Henri Schwery dans son testament spirituel. Malgré ce désir, les normes imposées par la pandémie ont drastiquement limité la participation à ses funérailles : cardinal ou pas, c’était 50 personnes, pas plus.

L’intimité, une pratique de notre temps

Trois événements, trois manières différentes de vivre un deuil. La pandémie du Covid a contraint les familles à vivre leur deuil dans l’intimité. Pourtant, cette pratique n’est pas nouvelle. Elle était en progression constante depuis quelques années. Ce phénomène montre une approche totalement inédite de la façon d’appréhender et de vivre l’évènement de la mort. On assiste actuellement à une modification de l’attitude des gens face aux rituels qui accompagnent la mort ; les funérailles sont de plus en plus fréquemment célébrées dans l’intimité de la famille, voire dans la plus stricte intimité, dans une église, dans un centre funéraire ou dans les locaux aménagés des entreprises de pompes funèbres elles-mêmes. La dimension sociale est progressivement écartée. Par ailleurs, on ne fait plus systématiquement appel au prêtre pour la célébration.

Cette évolution est plus particulièrement perçue en milieu urbain. Dans un village où société civile et communauté religieuse se recoupent souvent plus largement, la sépulture est un événement qui revêt à la fois un caractère social et religieux. En effet, de près ou de loin, une large partie de la population se sent concernée par la mort d’un membre de la communauté villageoise, en raison de sa proximité avec lui. Très souvent, beaucoup ont partagé un bout d’histoire avec le défunt ou sa famille.

En ville, il en va autrement. Cela ne fait pas toujours sens de célébrer des funérailles à l’église si le défunt n’était pas croyant ou si sa proche famille ne l’est pas non plus. Après discussion avec les services funèbres, avec le prêtre, on opte alors pour une célébration dans l’intimité ou dans la plus stricte intimité. Cela met en évidence un élément qui m’interpelle : la famille ne prend plus nécessairement en compte le lien social de son défunt, aussi petit soit-il, pour laisser la possibilité aux personnes ayant, d’une manière ou d’une autre, été proches de celui-ci, de lui dire « à Dieu ». Cela n’est pas toujours bien accepté par ces personnes qui expriment parfois leur regret et leur désapprobation.

L’intimité vue par les professionnels

Comment en est-on arrivé là ? Pour un employé des pompes funèbres : « Certaines familles vivent des ruptures, des déchirures en leur sein et n’envisagent pas d’être exposées au regard de tous : comme mises à nu. La célébration dans l’intimité est alors une protection. » Pour un autre : « L’aspect financier pèse lourd : par exemple, l’argent manque et il apparaît impossible d’honorer la présence de chacun à travers une invitation à une agape largement ouverte. » Pour d’autres enfin, la participation importante ou faible aux obsèques risque de mettre à nu les bonnes ou mauvaises qualités relationnelles du défunt. Ils choisissent alors une cérémonie privée de public.

Georges Mottiez, ancien directeur de pompes funèbres, « considère que la perte, ou l’absence, de pratique religieuse parmi les jeunes générations explique en grande partie la demande d’intimité. Il n’y a plus aucun repère. Les gens viennent à l’église avec leur playlist pour la cérémonie, ignorant qu’il y a souvent un chœur pour l’enterrement. On se fait sa propre religion. C’est « à la carte » », précise-t-il. Même si le défunt était pratiquant, il arrive que les enfants changent parfois les dernières volontés du parent, en demandant l’intimité. La célébration n’a plus la même dimension. La famille souhaite une célébration simple, pas trop longue. Par ailleurs, on ne veut plus trop s’afficher à l’église dont on s’est éloigné ou qu’on n’a jamais fréquentée. Les gens ne participent plus à l’assemblée dominicale, notamment après avoir été forcés dans leur enfance ou leur jeunesse.

Citée par le Journal de Cossonay en 2013, la pasteure Christine Nicolet regrette cette situation : « Nous sommes tous touchés par l’individualisme de notre société, et nous nous en plaignons. Alors pourquoi contribuer encore à la montée de la solitude en demandant à partir tout seul ? La mort n’est pas une affaire privée, elle est affaire de société. En tout cas si on veut que cette société continue d’être humaine. »

L’intimité imposée

Voilà ce qui est pour une intimité choisie et assumée. Mais qu’en est-il lorsque celle-ci est imposée par les circonstances ? La pandémie du coronavirus a profondément impacté la façon de vivre de notre société et aussi celle de l’Eglise. Nous avons été contraints d’aller contre nos réflexes naturels de solidarité avec les familles en deuil en les laissant seules assumer une « double » peine : celle de perdre un être cher et celle de ne pas pouvoir célébrer avec la communauté des amis et des connaissances.

De tout temps, la réaction spontanée des personnes humaines a été de présenter à la famille endeuillée ses condoléances soit par une présence physique, soit par des messages et des offrandes de messes. Au temps de Jésus déjà, les sépultures rassemblaient une affluence considérable comme le souligne saint Luc : « Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. Il arriva près de la porte de la ville au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. »

Soit en tant que prêtre, soit en tant que famille, lors des célébrations dans l’intimité, jamais nous n’avons autant cruellement ressenti l’absence de nos proches et connaissances ainsi qu’un désir d’être entourés et consolés par des poignées de main ou des accolades sincères. Il est donc précieux de redire ici le rôle essentiel de la communauté paroissiale dans le processus de deuil. Pourtant, j’ai ressenti que les brèves cérémonies vécues dans un décor plus restreint que l’église paroissiale, avec une approche plus personnalisée notamment avec des textes et des musiques que le défunt appréciait, a mis du baume au cœur des familles. Beaucoup ont quand même trouvé une réelle consolation dans ces moments de prière.

Quel avenir pour le processus de deuil ?

La question se pose donc : verra-t-on une augmentation de l’intimité amorcée avant la pandémie ? Ou au contraire, assistera-t-on à un retour de belles cérémonies vécues par de grandes assemblées ? Verra-t-on les célébrations comme celle de Johnny Hallyday devenir monnaie courante ou alors assistera-t-on à un renforcement de celle vécue pour Valéry Giscard d’Estaing et pour le cardinal Schwery qui auraient, à coup sûr, rempli trois églises ? La réponse est à lire d’ici peu dans les faire-part des familles endeuillées de nos quotidiens.

Une prière exaucée

Une dame de 90 ans, fille unique et célibataire, m’a confié qu’elle priait tous les jours pour qu’il y ait du monde à son enterrement. J’ai accueilli cette confidence sans lui rétorquer que c’était humainement impossible. Le jour de son décès, nous fixons la cérémonie pour le mercredi suivant.
Deux heures après, un autre décès m’est signalé. La famille désire également le mercredi. Je réponds que c’est impossible, la place est déjà prise. La famille insiste :
«Ne peut-on pas s’arranger avec la famille de la dame pour une cérémonie commune?» «Bien sûr», acquiesce le curateur de la nonagénaire. L’église fut remplie et la prière de la dame pleinement exaucée !

La veuve et la foule (Luc 7, 11-17)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Quand il est question de funérailles, dans les évangiles, et que Jésus y est mêlé, la famille du défunt est toujours fort bien entourée: ainsi de nombreux Juifs sont venus auprès de Marie et Marthe, les proches du Christ, pour les consoler de la mort de leur frère (cf. Jean 11, 45). De plus, ils restent avec elles quatre jours après la mise au tombeau de Lazare. Si bien qu’ils peuvent assister au miracle du retour à la vie de ce dernier, grâce à l’intervention priante de Jésus : après avoir vu pleurer Marie et les Juifs qui l’accompagnaient, le Maître frémit, il pleure lui aussi, il invoque le Père et arrache son ami à la mort (cf. 11, 33-44). C’est devant l’assemblée des personnes présentes que le Fils de Dieu opère, si bien d’ailleurs que certains vont le dénoncer auprès des pharisiens pour qu’il soit arrêté et mis à mort.

Quand la veuve de Naïn porte en terre son fils unique, une foule considérable de la ville est là et fait route avec la femme désespérée (cf. Luc 7, 11-17). Les gens deviennent ainsi eux aussi témoins de l’acte de résurrection du Christ, lorsque celui-ci s’approchant, touchant le cercueil, intime l’ordre au jeune homme de se lever et qu’il le rend à sa mère. Le deuil et l’œuvre du Fils de l’homme se vivent en groupe.

C’est en peuple que le Seigneur sauve Israël, c’est en communauté que la populace se laisse alors saisir d’admiration devant l’événement inconcevable et glorifie Dieu pour le prophète qui s’est levé de la sorte et a visité la nation élue. C’est toujours en communauté que la Trinité nous rejoint, lorsque nous sommes frappés d’abattement et de malheur et qu’elle nous remet debout par l’espérance.

Ne restons jamais seuls, dans nos épreuves. L’Esprit nous donne des frères et des sœurs « con-solateurs » (c’est le sens du terme latin cum-solus, être avec ceux qui sont seuls). Laissons-nous porter et soutenir par eux. Et donnons à tous la possibilité de dire adieu à la personne décédée.

La « Semaine en rouge »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), novembre 2021

Le patriarche émérite Grégoire III Laham, sera à Sion le 24 novembre dans le cadre de la «Semaine en rouge». Ces journées nationales de prière pour les chrétiens menacés et persécutés dans le monde sont organisées par l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse (AED)».

TEXTES PAR JACQUES BERSET (AED) ET JEAN-HUGUES SEPPEY
PHOTO : AIDE À L'ÉGLISE EN DÉTRESSE (AED)

Le patriarche émérite Grégoire III Laham, qui fut jusqu’en mai 2017 patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem des grecs-catholiques melkites, sera en Valais du 24 au 28 novembre dans le cadre de la « Semaine en rouge » (Red Week 2021).

Ces journées nationales de prière pour les chrétiens menacés et persécutés dans le monde sont organisées par l’œuvre d’entraide catholique « Aide à l’Eglise en Détresse (AED) ».

Grégoire III Laham, de son nom de naissance Loutfi Laham, est né le 13 décembre 1933 à Daraya, connu comme lieu de la conversion de saint Paul, près de Damas, en Syrie. Il a été de 2000 à 2017 patriarche de l’Eglise
grecque catholique melkite. Le jeune Loutfi fréquenta, dès 1943, le séminaire des Pères Salvatoriens, au Monastère du Saint Sauveur, au Liban, où il termina ses études. Ses supérieurs l’envoyèrent en 1956 à Rome pour parfaire sa formation. Ordonné prêtre en 1959,
il rentre au Liban où il est nommé supérieur du grand séminaire de son Ordre à Jeita, près de Beyrouth. Il a enseigné la théologie et la liturgie à l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Militant pour l’unité de l’Eglise, il fonda en 1962 la Revue « Unité dans la foi », première revue arabe qui traitait des questions œcuméniques.

En 1974, après l’arrestation par les Israéliens de l’archevêque melkite Hilarion Capucci, vicaire patriarcal de Jérusalem et condamné à 12 ans de prison pour transport d’armes pour la résistance palestinienne, le patriarche Maximos V Hakim le nomma vicaire patriarcal de Jérusalem.

Il y créera en 1976 un centre d’Etudes Religieuses Orientales, devenu aujourd’hui une branche adjointe de l’Université de Bethléem. Elu évêque en 1981, il lance un projet d’habitation pour recevoir des familles de Jérusalem, avec une église, une grande salle et un centre sanitaire. Ce projet terminé en 1983, est suivi de plusieurs constructions d’habitations, d’écoles, de centres sanitaires et de restauration d’églises paroissiales. Il a publié un nombre important d’ouvrages théologiques et historiques, dont une « Introduction aux rites liturgiques et à leurs symboles dans l’Eglise orientale ».

Quand le patriarche Maximos Hakim donne sa démission, le 29 novembre 2000, le Synode de l’Eglise melkite l’élit pour lui succéder. Il prend alors le nom de Grégoire III, qui signifie le « veilleur ». Le pape François accepte sa démission en mai 2017. Durant la guerre en Syrie et aujourd’hui encore, le patriarche émérite ne cesse d’exprimer son inquiétude de l’exode des chrétiens, dont il considère l’influence comme décisive pour l’avenir de la région. Plus de la moitié des quelque 1,5 million de chrétiens ont déjà quitté le pays.

La « Semaine en rouge » en Valais

Cette campagne se déroule en même temps dans de nombreux autres pays dans le monde entier. Des centaines d’églises, monuments et bâtiments ont été illuminés en rouge par le passé pour attirer l’attention sur le sort des 200 millions de chrétiens persécutés et opprimés qui vivent dans un environnement de violence, de persécution et de discrimination et sont empêchés de pratiquer librement leur foi. Ces dernières années, ce sont entre autres l’Abbaye de Westminster à Londres, le Colisée à Rome, la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro et la Sagrada Familia à Barcelone qui se sont drapés de rouge. Pour la première fois, la campagne de la Semaine rouge se déroulera dans toute la Suisse et la Principauté du Liechtenstein du 20 au 28 novembre 2021.

En Valais, la campagne se déroule en présence du patriarche émérite Grégoire III Laham

Dans notre décanat, la Cathédrale, les églises de Salins et des Agettes seront ainsi illuminées de rouge.
Une messe est prévue à la Cathédrale de Sion le mercredi 24 novembre à 18h. Elle sera suivie d’une conférence du patriarche Grégoire III.

Aide à l’Eglise en Détresse (AED ou ACN)
Antenne romande
Rue du Botzet 2
CH-1700 Fribourg
026 422 31 60
mail@aide-eglise-en-detresse.ch
aide-eglise-en-detresse.ch
IBAN: CH47 0900 0000 6001 7700 3

Les adieux dans l’intimité…

S’il y a une expérience qui touche au cœur les femmes et les hommes, c’est bien la perte d’un être cher… et spécialement durant ce temps où les restrictions sanitaires nous ont contraints de célébrer les adieux de manière encore plus confidentielle que d’habitude. Tant d’entre nous l’ont très mal vécu et ont souffert de n’avoir pas pu donner aux funérailles cet aspect communautaire ou tout du moins familial et fraternel.
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Prier en famille

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : DR

«Prier en famille», c’est un livret d’accompagnement à la prière et un site internet préparé par une petite équipe romande composée d’Anne-Claire Rivollet (GE), Marie-Christine Conrath (NE), Monique Dorsaz (VD), Giampiero Gullo (VD) et Matthias Rambaud (VD) avec la participation de pastorales de la famille et de services de catéchèse. Ces deux outils complémentaires offrent des ressources spirituelles et créatives aux familles qui aspirent à une vie de prière familiale authentique et veulent dynamiser leur relation avec Dieu.

Un véritable trésor

Quatre étapes sont proposées dans le carnet : 1. Prier, par où commencer ?, 2. Prier avec la Parole de Dieu, 3. Prier en tout temps et 4. Prier durant les fêtes.

Dans l’édito, l’abbé Pascal Desthieux, initiateur du projet, raconte son expérience et nous invite à essayer… « « Et si on prenait un petit temps en famille ? » Mes parents se sont regardés, un peu étonnés, avant d’acquiescer : « Pourquoi pas ? » […] Assez vite, sans même l’avoir cherché ni voulu, nous avons constaté que les relations entre nous changeaient, s’apaisaient. Comme si ces moments de prière nous donnaient un peu de recul et nous rappelaient qu’il est bon de former une famille. »

Ce livret est un véritable trésor qui rejoint directement les cœurs par sa simplicité, sa profondeur… On y trouve vraiment tout l’essentiel pour prier. A mettre dans les mains de toutes les familles.

Et un site internet

Sur le site internet, vous trouverez des ressources complémentaires pour prier, chanter, louer, célébrer et créer : des histoires bibliques à écouter (mp3), des activités, ainsi qu’un blog de sept chroniqueurs réguliers, spécialistes ou parents, qui interviennent respectivement sur des thèmes de vie spirituels précis comme la grossesse, la vie de maman ou de papa, ainsi que la dynamique familiale, la louange et la vie spirituelle de l’enfant, etc.

On y trouve par exemple une vidéo pour apprendre à gestuer le Notre Père, un mode d’emploi pour créer une boîte de prières et des cartes de prières à découper et sur le blog, en ce mois de novembre, 5 pistes pour vivre un deuil en famille.

 

Accompagner les travailleuses du sexe, un chemin de fraternité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisses du décanat de Fribourg (FR), novembre-décembre 2021

Récemment, l’Église catholique a tissé des liens avec l’association Grisélidis, qui accompagne les travailleuses du sexe. Rencontre avec Corinne Siffert, responsable du programme Grisélidis et Noémie Schroeter, intervenante sociale.

PAR CORINNE SIFFERT, NOÉMIE SCHROETER ET OLIVIER MESSER
PHOTOS : CHLOÉ MADIÈS, DR

Faire un don à Grisélidis: CCP : 17-298152-8 IBAN : CH 15 0900 0000 1729 8152 8

Qu’est-ce que Grisélidis ?

Le projet a démarré le 8 mars 2007, à l’initiative d’un groupe de Fribourgeoises qui avait remarqué qu’il y avait une grande absence de structures spécifiques s’adressant aux travailleuses du sexe dans notre canton. Comme nous le savons, c’est une population particulièrement précaire. Dans d’autres cantons, certaines de ces structures étaient présentes et bien installées. Ce groupe de personnes a ressenti qu’une telle organisation était nécessaire pour Fribourg.

En sus de nous deux, l’équipe se compose de trois intervenantes sociales, Marjorie Jenny, Patricia Eicher et Aura Zapuc, pour un total de 1,55 équivalent plein-temps.

Au quotidien, que propose l’association ?

Le contact avec la Grand-Fontaine, lieu de travail du sexe très central à Fribourg, a été le fondement de l’activité de Grisélidis. Notre bus y est présent un soir par semaine.

Les travailleuses du sexe font appel à nous pour plusieurs choses : des réponses à des questions administratives qui sont parfois très compliquées, voire inaccessibles, quand on ne connaît pas bien le fonctionnement du système suisse ou qu’on ne parle pas bien français (factures, assurances, contrats, impôts, etc.). Lors de nos permanences sociales dans nos bureaux, nous apportons des explications et nous les accompagnons dans ces démarches. Les mercredis, l’une de nos collaboratrices anime un cours de français, ce qui leur permet de gagner en autonomie !

Avez-vous d’autres exemples de ce que vous proposez ?

Chaque semaine, nous distribuons des bons alimentaires (un bon par personne par semaine) à utiliser dans un magasin. Cette pratique a commencé pendant la Covid, quand la précarité devenait extrême. Nous espérons pouvoir continuer à donner des bons à l’avenir, malgré nos moyens très limités, car ils sont salutaires pour ces femmes. Évidemment, dans nos échanges avec elles, nous évoquons tout le volet de prévention autour de la santé sexuelle. D’ailleurs, nous distribuons des petits sacs de préservatifs et du lubrifiant. Ces personnes ont aussi la possibilité d’en acheter à bas prix lors de nos visites dans les salons de massage ou lors des permanences. Nous organisons gratuitement trois fois par an des dépistages des IST et VIH.

De plus, les travailleuses du sexe nous rencontrent également dans notre bus, où nous parlons des relations, des clients, de la famille, d’amour, des enfants, etc. Nous essayons de créer d’autres formes de lien et d’amener à ce moment-là de l’écoute et un soutien plus émotionnel, entre deux éclats de rire. Enfin, nous nous rendons dans les différents salons/salons privés où les femmes travaillent, pour prendre des nouvelles, donner des conseils et du matériel de prévention, demander si elles ont besoin de quelque chose, s’enquérir des conditions de travail sur place, etc. Toutes ces activités sont réalisées avec entrain depuis des années, malgré nos maigres ressources. Elles font partie intégrante de nos quotidiens et de celui des femmes… d’ailleurs Grisélidis fêtera en 2022 ses 15 ans !

La prostitution reste un gagne-pain singulier. Parmi les personnes que vous accompagnez, quelles sont, selon vous, les motivations qui les poussent à s’engager dans ce domaine ?

Dans le travail du sexe au sens large, les motivations peuvent être extrêmement variées. Une personne qui décide de faire « l’escort » à côté de ses études pour arrondir ses fins de mois ne se trouve pas du tout dans la même situation que les personnes que nous rencontrons dans notre association, qui ont souvent un parcours migratoire difficile et qui sont dans une précarité économique qui diminue considérablement les options professionnelles possibles.

De ce fait, le travail du sexe devient pour certaines un choix qui n’est finalement ni pire ni meilleur qu’un autre. C’est un peu un non-choix, car les options professionnelles pour ces personnes arrivant en Suisse sont très limitées. Le travail du sexe représente parfois la seule option qui leur permet de gagner suffisamment pour subvenir à leurs besoins quotidiens et espérer un avenir meilleur pour toute la famille, qui reste la plupart du temps au pays, ce qui complique encore la donne.

Selon vous, la dimension spirituelle est-elle importante pour ces personnes ?

Il est difficile de généraliser, mais nous savons que pour certaines personnes, la dimension spirituelle prend une importance immense. Celles qui sont croyantes apprécient le langage de la foi, recevoir la bénédiction, avoir un moment de partage avec une figure spirituelle. La présence d’un prêtre de temps en temps peut être rassurante, sécurisante et les rappeler à leurs cultures, leurs habitudes dans leurs pays, etc.

Aujourd’hui, alors que la Covid-19 n’est pas encore maîtrisée, quelles sont les difficultés spécifiques rencontrées par les travailleuses du sexe ?

Les travailleuses du sexe que nous rencontrons sont pour la plupart dans une grande précarité, et ce, même avant l’arrivée de la Covid. La pandémie les a énormément fragilisées physiquement et psychologiquement, les a isolées et certainement précarisées sur le long terme. Une des grandes difficultés, actuellement, réside dans le fait que le travail du sexe a de la peine à reprendre pleinement, car nous sentons encore une certaine réticence liée à la Covid-19, ce qui n’aide pas les personnes à soulager leur situation financière. Ce qui les inquiète aussi, c’est le fait que la pandémie n’est pas terminée. La crise sanitaire reste préoccupante et ne facilitera pas les choses dans les mois à venir… Au niveau financier, nous continuons de les soutenir avec des bons alimentaires, mais nous sommes limitées dans nos ressources et dépendons en grande partie de nos donateurs.

De quelle manière est financée Grisélidis ?

Grisélidis est subventionnée par le Département de la Sécurité et de la Justice, mais aussi par la Loterie Romande, ainsi que l’aide Suisse contre le Sida et l’Office fédéral de la police. En dehors de cela, nous avons heureusement de nombreux donateurs, dont les congrégations religieuses, la ville de Fribourg, les associations et des personnes privées. Leur soutien continue d’être vital.

 

5e Journée mondiale des pauvres

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous. » (Mc 14, 7)

L’équipe diaconie du décanat de Fribourg a la joie de vous inviter
à participer à cet événement.
La pauvreté a plusieurs visages
et diverses réalités. Sommes-nous des pauvres nous aussi ?

Samedi 13 novembre, 15h-17h: table ronde avec des intervenants d’horizons divers, grande salle de la paroisse Saint-Pierre.

Dimanche 14 novembre, 16h: mini pèlerinage ouvert et accessible à tous, départ de l’église du Christ-Roi vers l’église Saint-Jean, suivi de la messe à 18h.

Les murs de nos chapelles ne montent pas jusqu’au ciel…

Durant plusieurs années, Françoise Besson a été active au sein de la Plateforme Interreligieuse du Valais (PIV), une association créée en 2014, en partenariat avec le Mouvement franciscain «Souffle d’Assise». Encore mal connue, la plateforme est un lieu de (re)connaissance et de partage où l’on peut mutuellement «s’apprivoiser»…
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Les racines de la fête de saint Nicolas à Fribourg

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisses du décanat de Fribourg (FR), novembre-décembre 2021

Chaque année, le premier week-end de décembre, Fribourg célèbre la Saint-Nicolas, fête du saint patron de la ville et manifestation phare accueillant près de 30’000 personnes venues écouter le discours de l’évêque de Myre. Cette tradition emblématique de la ville de Fribourg a une histoire longue, mais pas linéaire.

PAR SÉBASTIEN DE MICHEL | PHOTOS : EDWARD MEZGER/MUSÉE D'ART
ET D'HISTOIRE FRIBOURG/FRIBOURG TOURISME, DR

Selon les historiens, saint Nicolas est né vers 270 à Patare en Asie Mineure et mort en qualité d’évêque de Myre probablement dans les années 340. Peu d’éléments historiques sur sa vie nous sont parvenus, et il faut constater un grand décalage entre cette lacune et son culte très développé par la suite. On pense toutefois qu’il a été emprisonné et torturé pendant la persécution de Dioclétien (303-313) et qu’il s’est distingué lors du concile de Nicée (325) par sa défense de l’orthodoxie face à Arius. Autour de 650, son corps est transféré dans la cathédrale de Myre pour être protégé des avancées arabes. Durant le haut Moyen Âge, la figure de saint Nicolas se construit, probablement en opposition à la figure païenne Nicchus, divinité des eaux. L’hagiographie forge la tradition d’un saint évêque ayant accompli de nombreux miracles et actions charitables. Le miracle le plus connu est certainement celui des trois jeunes enfants assassinés, découpés et salés par un méchant boucher que saint Nicolas ressuscite du saloir (figure 1). Le saint thaumaturge sauve également un enfant laissé par sa mère dans un bain d’eau bouillante et trois jeunes filles forcées de se prostituer par leur père.

Au XIe siècle, son culte s’implante en Italie et dans le nord-est de l’Europe. Dès 1036, des églises qui lui sont consacrées sont édifiées à Bari dans les Pouilles. En 1087, lorsque la ville de Myre est prise par les Turcs, les gens de Bari vont chercher le corps de saint Nicolas pour l’installer chez eux. On parle alors de translation des reliques. Cet épisode favorise la diffusion du culte de saint Nicolas dans l’Europe médiévale, faisant de lui le saint du peuple, le patron des marchands, hommes de mer, jeunes clercs et écoliers. Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine affirme d’ailleurs que son nom vient de nichos
(la victoire) et leos (le peuple).

La Saint-Nicolas à Fribourg

L’origine du culte de saint Nicolas à Fribourg semble remonter aux origines de la ville. En effet, lorsque le duc Berthold IV de Zähringen fonde la ville en 1157, il bâtit une église en l’honneur de saint Nicolas. Ce dernier n’est toutefois pas encore considéré comme patron de la ville. Au XIVe siècle, une chapelle dédiée au saint est
fondée par Guillaume d’Affry au monastère cistercien d’Hauterive. Un de ses descendants, Pierre d’Affry, élu abbé d’Hauterive en 1404, se rend à Rome pour obtenir la confirmation de sa nomination et ramène à cette occasion la relique du bras de saint Nicolas, alors placée à
Hauterive. Le culte du saint prend ensuite son essor à Fribourg au XVe siècle, lorsque la fête est déclarée fériée et que des monnaies sont frappées à l’effigie du saint. En 1505, le pape Jules II autorise le transfert du bras de saint Nicolas d’Hauterive à Fribourg (figure 2), transfert qui a lieu le 2 mars 1506. Dès lors s’organise chaque année une procession qui se confond avec la fête des Fous (fin décembre). En 1512, l’église paroissiale Saint-Nicolas est érigée en collégiale et s’enrichit d’images de son patron.

Dans la seconde moitié du XVIe, la fête populaire est bien implantée et entre en résonance avec la Sainte-Catherine (25 novembre), car les deux fêtes sont l’occasion d’un cortège en ville de Fribourg. Sainte Catherine est aussi considérée comme la patronne de la ville et, à l’instar de saint Nicolas, est censée protéger les jeunes mariés. Elle n’aura cependant pas la même postérité.

Une fête pas toujours approuvée

La Saint-Nicolas n’a pas bonne presse chez les jésuites à qui on confie l’enseignement supérieur à Fribourg à la fin du XVIe siècle. Leur supérieur Pierre Canisius n’écrit-il pas en 1583 : « Comment les Fribourgeois doivent-ils fêter dignement leur patron ? Suffit-il de sonner les grosses cloches ? De jouer de l’orgue ? D’envoyer des enfants à cheval à Hauterive ? D’aller s’enivrer et se remplir le ventre dans les auberges ? Une telle manière de fêter n’intéresse pas notre patron. […] Combien peu souvent vous songez aux grâces que Dieu vous a faites. Restez catholiques, soyez fidèles à la messe et aux sacrements, que saint Nicolas a défendus au concile de Nicée. » La Saint-Nicolas continue néanmoins d’être célébrée jusqu’en 1764, année lors de laquelle le Conseil de ville frappe d’interdit « toute céleste présence parmi les excès des ivrognes et les débordements moraux entraînés par les mouvements d’une foule commerçante en goguette ». La coutume se perd et il faut attendre 142 ans pour que le cortège de la Saint-Nicolas reprenne vie. En 1906, un petit cortège allant de Gambach au Tilleul est organisé par des élèves du collège Saint-Michel avec un saint Nicolas et un père Fouettard. L’organisation a lieu dans le secret par peur de représailles de la direction du collège. Mais c’est un succès et la Saint-Nicolas est totalement relancée. En 1916, le rectorat du collège récupère officiellement l’organisation du cortège, qui par la suite s’allonge et se modernise. Le discours est d’abord prononcé depuis la Grenette puis, dès 1949, depuis la terrasse surplombant le porche de la cathédrale (figure 3).

Actuellement et malgré quelques adaptations liées à la crise sanitaire, la fête se déroule toujours le premier week-end de décembre. Saint Nicolas se rend du collège Saint-Michel à la cathédrale, déambulant sur son âne et saluant la foule, escorté par les pères Fouettards et toute sa troupe. Avançant au son des chœurs de la ville, il ravit la populace par une abondante distribution de biscômes avant d’adresser un discours bilingue depuis la terrasse de la cathédrale Saint-Nicolas. Espérons que la situation sanitaire nous laissera revivre cette tradition dans son intégralité en 2022.

 
 

Sur les pas de saint Joseph

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Dans le sillage de sa lettre Patris corde qui commémore le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise et pour marquer les cinq ans d’Amoris laetitia, texte sur l’accompagnement des couples et des familles, le pape François a lancé à quelques mois près une année spéciale dédiée à saint Joseph et une autre dédiée à la famille qui se terminera le 26 juin 2022 avec la 10e rencontre mondiale des familles. Voici une sélection de quelques initiatives pour tirer au mieux parti de ces temps forts.

Une année pour déployer la joie de l’amour

L’objectif premier de l’année « Famille – Amoris laetitia » est d’y approfondir les impulsions données pour les mettre en œuvre dans son vécu familial. En ce sens, le diocèse de Sion invite à (re)découvrir ce texte à l’aide des guides de lecture, synthétiques
et pédagogiques, réalisés par Anne et Marco Mayoraz 1. Il relaie également le parcours très complet proposé par le dicastère romain pour les laïcs, la famille et la vie : une série de dix vidéos chacune accompagnée d’un livret pour envisager la famille comme un don, malgré les défis à affronter.

A Genève, plusieurs événements sont organisés pour « aller à la rencontre de toutes les familles et témoigner ensemble de la joie de l’amour que Dieu nous donne 2 ». Un défi est même lancé aux couples qui sont invités à exprimer par un slogan leur manière de vivre « l’amour dans le mariage ». La plateforme pastorale-familiale.ch relaie de nombreuses autres propositions ailleurs en Romandie.

Avec un cœur de père à l’instar de saint Joseph

Il n’est pas anodin que le Pape ait ouvert cette année sur la famille un 19 mars. Entrelacer les deux thèmes permet d’inscrire nos parcours familiaux dans le sillage de saint Joseph. L’excellent dossier de cath.ch 3 met en lumière les facettes cachées de ce grand taciturne. A Fribourg, les billets hebdomadaires des capucines de Montorge, tout comme le commentaire de Mgr de Raemy publié à l’occasion de la sortie de Patris corde, invitent à s’inspirer du « courage créatif » de Joseph et à faire preuve d’audace pour vivre la famille 4.

1 pastorale-famille-sion.ch

2 geneve.pastorale-familiale.ch/anneefamille/

3 www.cath.ch/newsf/joseph-de-lantichambre-au-pinacle-1-2/

4 decanat-fribourg.ch/annee-speciale-saint-joseph/ et vocations.ch/patris-corde-un-coeur-de-pere/

 

Florent Epiney

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), novembre 2021

Après avoir passé deux ans à Rome au sein de la Garde suisse, Florent Epiney est de retour chez lui. En effet, il est arrivé en terre helvétique après deux mois de marche. Il s’arrête un instant pour revenir sur son expérience italienne et même pour nous parler de la suite… Rencontre.

PAR LAURA PELLAUD
PHOTOS : FLORENT EPINEY

Tu as passé deux ans à Rome, pourquoi ce choix de t’engager dans la Garde suisse ?

« La raison principale de mon départ a été mon envie de servir le Saint-Père, le reste c’est de l’extra. » Je souhaitais passer de l’église régionale à l’église universelle. L’envie de découvrir l’Italie, son histoire et sa culture m’intéressaient également beaucoup.

Partage-nous un beau souvenir vécu là-bas.

Mes meilleurs souvenirs sont ceux de la camaraderie et de la vie fraternelle. C’est vraiment un bel aspect de cet engagement. D’ailleurs, j’ai en tête le souvenir d’une sortie que nous avions faite à l’occasion de la Fête-Dieu. Nous étions partis avec les Gardes suisse à Viterbo (il le dit avec l’accent italien…). Et lors de la préparation de ce périple, chacun selon ses talents, avait participé. L’entraide avait été belle à voir.

Comment qualifierais-tu ta relation avec le Pape ?

A mes yeux, le souverain pontife est un chef spirituel. C’est une personne importante qui a la dignité de Pape, mais qui reste un homme accessible. Ce n’est pas un ami, je suis là pour assurer sa sécurité. Mais mon engagement va plus loin, car une fois de retour dans la vie civile, lorsque je suis confronté à quelqu’un qui parle négativement du Pape, je me dois de défendre le souverain pontife.

Pourquoi as-tu fait le trajet de retour à pied ?

J’ai décidé de le faire car, c’est une tradition à la Garde, depuis toujours certains font ce choix. Cela permet de faire une transition entre la vie à la Garde et celle à la vie civile. Ce chemin offre également la belle possibilité de découvrir encore plus l’Italie.

Qu’as-tu appris en faisant ce pèlerinage ?

Lors de cette marche, j’ai eu la chance d’avoir le temps de prendre conscience de toutes les choses que j’ai vécues pendant ces deux ans à Rome. De plus, cela m’a permis de faire de jolies rencontres. J’ai croisé des scouts et des pèlerins de plusieurs nationalités. Mais la chose la plus marquante a été de faire l’expérience de la providence divine.

Peux-tu nous parler de tes projets pour la suite ?

Oui avec plaisir ! A la fin du mois de septembre, je pars au Simplon rejoindre la communauté des chanoines du Grand-Saint-Bernard. J’y vais pour faire mon postulat. (C’est un temps qui précède le noviciat dans une communauté religieuse.)

Un mot pour conclure ?

Je conseille à tous les gens qui se sentent appelés à faire la Garde suisse à y aller. C’est une magnifique expérience ! Si vous avez un intérêt pour la religion, l’armée et la culture italienne, cette aventure est faite pour vous.

Le pèlerinage de retour est également quelque chose que je conseille. Il m’a beaucoup enrichi. « Vivez pleinement, avec un esprit ouvert, un esprit d’explorateur ! »

PAVAMA ou l’art à la source d’un éveil…

Voilà un nom un peu énigmatique pour une jeune association martigneraine (2020) pour la promotion des arts et des artistes au service d’un éveil… En effet, PAVAMA souhaite attiser une prise de conscience des bienfaits des arts, vus comme une «nourriture pour l’esprit», dans l’objectif de développer les liens entre les artistes et les différents publics et lieux sociaux avec qui ils sont mis en lien. L’association, sise à la Rue des Alpes 13, tire son nom des lettres initiales de ses fondatrices Patricia Vieira, Vânia Conde et Maureen Russo.
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Un pape enterre-t-il ?

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Quand on est pape, on n’enterre guère… Un cardinal résidant à Rome décède-t-il? C’est le doyen du collège qui préside et le pape vient à la fin, pour l’absoute: la prière de recommandation de l’âme du défunt, avec encensement et eau bénite. A de rares exceptions, assiste-t-il à toute la messe de sépulture – mais à titre personnel, amical. Pour les autres, il envoie souvent un légat.

Le 2 novembre, depuis Paul VI, le pape se rend dans un des gigantesques cimetières de Rome, ou de ses catacombes, pour célébrer la messe pro defuntis, avec, souvent, une homélie sur la mort, la vie éternelle…

Mais un pape ne peut enterrer un autre pape… enfin, ne pouvait pas ! Très probablement, au moment du trépas de papa Ratzinger, on pourrait imaginer que papa Bergoglio préside ce qui sera un unique événement : un pape enterre son prédécesseur…

Procès post-mortem

Cependant, cela faillit arriver… en plus glauque ! Nous sommes en 897 : le pape Etienne VI fait exhumer son deuxième prédécesseur, Formose, pour lui faire un procès de lèse-pontificat. En effet, selon son accusateur, Formose n’aurait pas été légitimement élu pape et donc méritait une destitution illico presto (alors qu’il était mort depuis deux mois)… et post mortem ! Quelques doigts de la main droite coupés, la dépouille est probablement jetée au Tibre… ou inhumée hors la ville dans le cimetière des étrangers !

Gageons que pour Benoît XVI, la sépulture par son successeur bien intentionné, sera plus calme…

Kids Games (8-13 août)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP du Gros-de-Vaud (VD), novembre 2021

 

TEXTE ET PHOTOS PAR JD

L’édition 2021 de ces olympiades chrétiennes, du 8 au 13 août aux Trois-Sapins, a été un franc succès pour les enfants, les bénévoles et toute l’équipe œcuménique d’organisation, qui avait fait le pari de maintenir l’événement à Echallens.

Les inscriptions ayant été limitées à 125 enfants, de 7 à 14 ans, les places sont parties très vite ! Les heureux participants, réunis en 10 équipes colorées aux noms évocateurs (petits pois, glaçons glacés, etc.) se sont affrontés avec beaucoup de joie et de fair-play, sur des olympiades ludiques et sportives mettant à profit les talents de chacun.

Kin-Ball, Cours’agile, PassemoilesKaplas… Le choix des épreuves reflétait bien l’objectif de ces journées : favoriser la coopération, la cohésion d’équipe et la mise en pratique des valeurs humaines et évangéliques. Des temps conviviaux d’échange et de catéchèse en grand groupe étaient également proposés, ainsi que des ateliers autour du cirque et un lieu d’écoute, pour mettre les enfants au contact de récits évangéliques, les aider à développer des valeurs telles que la confiance ou l’entraide, et offrir une oasis de calme à ceux qui en avaient besoin.

Le beau temps et la bonne humeur étant au rendez-vous, l’initiative a été une belle bouffée d’air pour chacun. La prochaine édition est prévue du 7 au 12 août 2022 !

Vitraux de Paul Monnier, Bex

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

La restauration de l’église catholique de Bex est l’occasion de (re)découvrir ses œuvres. Nettoyés, murs et vitraux offrent désormais une belle clarté qui met l’ensemble en valeur.

Construite vers 1885 pour ac­cueillir les catholiques toujours plus nombreux dans la région, l’église Saint-Clément connaît une première campagne de transformation entre 1936 et 1946. C’est à cette période que le curé d’alors fait appel à Paul Monnier. L’artiste installé en Valais propose un ensemble de vitraux et mosaïques.

Les vitraux du chœur nous invi­tent au pied de la croix pour les derniers instants de la vie du Christ. La scène rapportée par l’évangile selon saint Jean ne parle pas de souffrance :

Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean 19, 25-26)

C’est cette sobriété que Paul Monnier propose. Contrairement à ce qui a pu être fait par les artistes qui l’ont précédé, il n’offre pas une image doloriste de la croix. Si l’arrière-plan des vitraux est sombre, les personnages sont lumineux. Marie a certes un mouchoir en main, mais ce n’est pas la Vierge en pleurs du Stabat Mater. Sa main droite est dressée en signe d’acceptation. Jean a la tête penchée vers le sol, mais il est en prière.

L’artiste ne fait pas l’économie de la souffrance dans la façon dont il a représenté le Christ. Cette souffrance n’est toutefois pas le tout du vitrail. Le choix de faire figurer le Sacré-Cœur ouvre la signification : il rappelle l’amour de Dieu pour nous.

Placée dans le chœur, cette scène est tournée vers la Résurrection que l’on célèbre à chaque messe. Elle nous rappelle qu’il n’y a pas de Résurrection sans Passion, ni de Passion sans Résurrection.

Elle nous invite enfin à la communion. Alors que tous ceux qui le suivaient ont pris la fuite, Jésus recrée une petite communauté au pied de la croix. Et chaque fois que nous nous réunissons pour célébrer l’eucharistie, ce lien est renforcé.

Olympiades des familles 2021

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Prilly-Prélaz (VD), novembre 2021

Malgré le Covid, les jeunes ont une nouvelle fois pu renouer avec cette fête annuelle des Olympiades qu’ils attendaient impatiemment à Vidy – Lausanne.

TEXTE ET PHOTOS
PAR ISABELLE AZER HÄLLER

C’est par un temps pluvieux qu’enfants, parents, grands-parents et amis se sont retrouvés le dimanche 26 septembre pour une journée de partage, de prière et de sport : les olympiades des familles.

A cause des 20 km de Lausanne, la messe a dû être déplacée des pyramides de Vidy au parc à voitures en face du stade de Coubertin. Merci à tous les bénévoles qui, sous la pluie, ont installé l’autel et un abri pour les musiciens, ainsi qu’un grand nombre de chaises pour l’assemblée. Grâce à la motivation de l’équipe de la pastorale des familles, des moniteurs et monitrices, tout a été mis en place rapidement.

Pour remercier les organisateurs et les participants, dès la mi-journée, un soleil généreux a permis un bon déroulement des activités sportives. Nos jeunes monitrices de Saint-Joseph se sont dévouées avec le sourire, pour accompagner des enfants d’un stand à l’autre, ainsi que pour aider à l’installation et au rangement en fin de journée. C’est magnifique de pouvoir toujours compter sur leur générosité.

Vous aussi, vous serez là l’année prochaine ?

 

Bénédiction de la croix

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), novembre-décembre 2021

Par France Boppe | Photos : François Grillon

 

La chapelle Saint-Robert a reçu de la part de Françoise et Jean de Courten un magnifique Christ sculpté qui a été posé sur le mur latéral gauche (voir « L’Essentiel » de septembre-octobre).

Dimanche 12 septembre, juste avant la messe, l’abbé André Fernandes a béni cette croix. Ensuite, par une magnifique journée ensoleillée, nous avons fêté l’événement autour d’un apéritif sous les grands arbres du parc.

La date du 12 septembre a été choisie en raison de sa proximité avec le 14 septembre, fête de la Croix glorieuse, pas très populaire. On peut le comprendre, car associer les mots « croix » et « glorieuse » ne va pas de soi. La croix est scandaleuse, honteuse, ignoble ! C’était, à l’époque de Jésus, le supplice réservé aux esclaves. Mais associée au Christ, elle est un mystère à creuser et à contempler, un signe qui nous dit aussi qui est Dieu. A
chacun d’entre nous de creuser ce mystère immense… Célébrer la Croix glorieuse, c’est célébrer le don total que Jésus a fait de
sa vie.

En fête ce 12 septembre autour de la croix, nous avons prié pour que l’Eglise et tous les chrétiens n’aient pas peur d’elle, mais reconnaissent en elle la grandeur d’un Dieu qui se donne à l’infini… la grandeur du don de soi jusqu’au bout.

Que le signe de croix que nous faisons chaque jour sur notre corps imprègne toute notre vie. Que ceux qui souffrent et ceux qui ne trouvent pas d’issue à leurs problèmes osent lever les yeux vers le Christ venu pour porter avec nous nos soucis, nous encourager et nous relever. Que tous ceux qui sont nés chrétiens mais se sont détournés du Christ, parfois à cause du scandale de sa mort sur la Croix qu’ils ne comprennent pas, puissent découvrir que ce ne sont pas les souffrances de Jésus qui ont sauvé le monde, mais le don total de sa vie qu’il continue de nous faire.

 

 

 
 
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