L’Esprit de Jésus, le meilleur coach (Matthieu 11, 28-30)

L’école de Jésus – ici le Sermon sur la montagne – fait portes ouvertes.

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR

Si nous sommes déboussolés ou découragés, le meilleur coach demeure sans nul doute l’Esprit de Jésus. Le Christ nous invite du reste explicitement à recourir à lui et à ses services, gratuitement, lorsqu’après avoir loué le Père, il appelle les tout-petits que nous sommes à puiser en lui les compétences nécessaires pour nous orienter dans notre existence (Matthieu 11, 25). Car c’est à ceux qui lui ressemblent, lui qui de tout-puissant s’est fait le dernier des esclaves par amour pour nous sauver, que le Seigneur ouvre le trésor de sa Révélation, et non aux savants et aux intelligents.

La relation avec Jésus-Christ nous procure soulagement et consolation (11, 28), car alors nous ne sommes plus seuls, puisque telle est la signification étymologique de ce dernier terme en latin, cum-solus, l’isolé avec d’autres. Si nous peinons sous le poids des soucis, si nous nous sentons épuisés sous la masse des responsabilités, allons à lui car il nous connaît chacun(e) par notre nom et il n’a qu’une envie, c’est de nous comprendre et de nous procurer le repos indispensable (11, 29).

Son école fait portes ouvertes, son cabinet est constamment accessible, son enseignement porte du fruit, car il n’est ni arrogant ni manipulateur. Au contraire, il nous comble de sa douceur et de son humilité, il verse en nos cœurs les sept dons de son Esprit, ou plutôt il les réactive, puisque nous les avons déjà reçus à notre confirmation.

Venons à lui en toute liberté boire l’eau de ses conseils et manger le pain de sa force, sans rien payer : il nous le promet. Surtout, il nous offre le cadeau du discernement avant que nous ne nous embarquions dans une entreprise risquée, comme construire une demeure, partir en guerre ou changer de direction (Luc 14, 28-33). Par la prière du cœur, il nous donne des clés pour déterminer quels sont les signes des temps à retenir.

A l’école du Maître Jésus et des accompagnateurs spirituels en Eglise, rien ne peut alors nous égarer ni nous résister : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8, 31)

Les Bastians: une sacrée confrérie de… «bons maris»!

L’habitude veut désormais qu’une confrérie locale se présente à chaque assemblée paroissiale. En décembre dernier, ce fut au tour des Bastians – dite aussi « Confrérie des bons maris » – d’être à l’honneur par la voix pleine d’humour de son gouverneur, Romain Lambert. Il est vrai que cette confrérie cultive quelques habitudes plutôt amusantes !

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«Coach sportif d’exception»

Par Thierry Schelling | Photo : I.Media

« Coach sportif d’exception » : non, ce n’est pas le pape François qui le dit, mais l’éditeur de la Librairie Editrice Vaticane (LEV) lors de la sortie du livre Se mettre en jeu, pensées sur le sport sorti en 2020, rassemblant les paroles du Pape sur le sport au cours de ses discours. A l’honneur de l’équipe sportive du Vatican, Athletica Vaticana, qui regroupe pour des joutes sportives des membres de la Curie autour du ballon rond ou de la course à pied.

Au gré des prises de paroles sur presque 10 ans, François se distingue comme coach, selon la LEV, parce qu’il exhorte ceux qui pratiquent un sport « à être loyaux, honnêtes, à cultiver la simplicité, le sens de la justice, la maîtrise de soi, toutes les vertus non seulement du sportif, mais aussi propres à l’homme ». Un entraineur ne dirait pas mieux pour motiver les troupes !

Utilité sociale

Ces personnes handicapées, réfugiées, orphelines, « frères et sœurs en humanité » moins chanceuses de par la vie, sont « d’excellents partenaires de jeu et de sport ». Elles nous enseignent que « la victoire est acquise ensemble, la défaite est source d’amélioration grâce à la relecture des erreurs et que l’important est la participation de tous et toutes sans discrimination » !

Ballon de chiffon

Si, comme jésuite, il s’est rodé aux Exercices Spirituels d’Ignace, qui sont un entrainement gymnastico-spirituel pour améliorer sa vie intérieure et sa relation au Christ, le Pape rappelle qu’il était fan de l’équipe de foot de San Lorenzo, à Buenos Aires, et que, enfant, il jouait « avec un ballon de chiffon », en apprenant que « nous n’étions adversaires que sur le terrain, jamais dans la vie ». Joli goal pour un pontife !


Pèlerins d’espérance

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion, est l’auteur de cette carte blanche. 


Par Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion
Photos : cath.ch, vatican media

Nous sommes entrés dans le Jubilé de l’Année Sainte. Le pape François en a donné le thème : « Pèlerins d’espérance ». Comme cela tombe bien, dans notre monde marqué par tant d’épreuves ! Au milieu des guerres et des multiples crises, certaines voix prétendent que l’Eglise n’aurait plus rien à dire. Mais n’est-ce pas le contraire qui est vrai ? Le message d’espérance de Jésus n’est-il pas la plus belle réponse aux épreuves de ce temps ? Et les multiples questions d’aujourd’hui ne trouvent-elles pas dans l’Evangile un éclairage très actuel ?

L’espérance, écrivait Bernanos, c’est un désespoir surmonté. Elle n’a pas grand-chose à voir avec l’espoir, ce sentiment qui donne à penser que « tout ira bien ». Elle est beaucoup plus forte : elle peut donner le courage de marcher toujours, de « faire un pas dans la bonne direction », de « passer du pourquoi au pour quoi ». Comme le disait le dirigeant tchèque Vaclav Havel : « L’espérance n’est pas la conviction que quelque chose finira bien ; c’est la certitude que quelque chose a un sens. »

L’Année Sainte est une occasion privilégiée pour renouveler notre rencontre personnelle avec Jésus-Christ. Par le pèlerinage aux portes saintes de Rome, par la démarche jubilaire dans chaque cathédrale, par la prière et les œuvres de charité, une démarche spirituelle est proposée, capable de nous conforter dans cette confiance que Dieu Lui-même marche avec nous, qu’Il est présent à tout ce que nous vivons, et qu’Il veut ouvrir la porte de notre cœur pour nous faire grandir dans l’espérance qui ne déçoit pas.

Dans la lettre aux Hébreux, l’espérance est symbolisée par l’ancre jetée « au-delà du voile », dans le sanctuaire du Temple. C’est dans ce lien solide que se trouve notre confiance, quelles que soient les ténèbres, que la « petite fille espérance », comme l’appelle Péguy, pourra toujours continuer de briller.

Jeux, jeunes et humour – février 2025

Par Marie-Claude Follonier

Mot de la Bible

Beaucoup d’appelés peu d’élus
Faire une sélection délicate et drastique

Dans la parabole du festin nuptial (Matthieu 22, 1-14), Jésus prend l’image d’un roi qui organise les noces de son fils. Le banquet est prêt, mais les convives ont tous successivement décliné l’invitation sous un prétexte quelconque. Le roi décide alors d’inviter les premiers venus, croi-sés sur les chemins. Or, l’un d’eux n’a pas de tenue convenable pour entrer et se fait jeter de-hors. Certains Pères de l’Eglise ont vu dans cet habit de noces, la « parure de l’âme », la charité. Si l’on n’en est pas vêtu, l’on ne peut avoir part à la vie de Dieu qui est le banquet éternel…

« Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

Par Véronique Benz

Humour

Dans un village, c’est toujours le même fermier qui rapporte le plus de lait à la fromagerie.

Pourtant tout le monde sait dans le village que ce fermier ne possède que quelques vaches. Intrigués, les autres paysans décident d’aller lui demander pourquoi.

– Mais comment fais-tu pour obtenir tant de lait avec si peu de vaches ?

– Bien c’est simple, le matin quand je vais traire mes vaches, pour les motiver je leur pose toujours la même question : « Alors mes petites ! Ce matin qu’est-ce que vous me donnez ? Du lait ou du steak ? »

Par Calixte Dubosson

Le rosaire du triathlonien 

En 2022, Noël Pedreira s’est donné l’objectif un peu fou d’accomplir un triathlon IronMan… alors qu’il ne savait pas nager le crawl ! Outre l’aspect physique et mental, il voit dans sa démarche une composante profondément spirituelle.

Par Myriam Bettens | Photos : DR

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous entraîner pour un triathlon IronMan ?
J’avançais dans la quarantaine et souhaitais, pour mon équilibre personnel, une activité physique un peu plus soutenue. Le déclencheur a été de voir les coureurs de l’IronMan de Thoune passer sous mes fenêtres lorsque j’y habitais durant la semaine pour raisons professionnelles. Je me suis dit : « Voilà bien un endroit où personne ne m’attendrait. » (sourires)

Un endroit où on ne vous attendrait pas… c’est-à-dire ?
C’était l’été 2022 et je m’étais fixé l’objectif de terminer un IronMan en 2026. J’avais une activité physique régulière, mais je ne savais pas nager le crawl, je n’avais pas de vélo, ni de chaussures adaptées à la course à pied. Autant dire que je partais de rien. Il y avait un nouveau club jurassien de triathlon qui se formait. Je suis allé à la séance d’information et il se trouve que le président de ce club était un ancien camarade de lycée. Lorsqu’il m’a vu arriver, il a dit : « Tu es bien la dernière personne que je pensais voir ici. » (rires) Finalement, je me suis adressé à un ancien triathlète professionnel qui proposait un accompagnement personnalisé. En octobre 2022, le coach me pousse à m’inscrire à un demi IronMan en juin 2023. Puis, en début d’année, il a considéré que j’étais prêt pour un complet en juillet 2023… alors que c’est seulement en février que j’ai vraiment compris comment on nage le crawl !

Y a-t-il une composante spirituelle dans votre démarche ?
Pas seulement. Il y a la dimension de défi personnel, mais aussi conjugal et familial. Si les personnes qui partagent ta vie ne te soutiennent pas, l’idée même d’un IronMan devient irréalisable. Ensuite, entouré de centaines d’autres coureurs, qui s’encouragent et se soutiennent mutuellement : l’aspect communautaire et de communion est indéniable. Par ailleurs, il est vrai que cette démarche a rejoint ma propre pratique spirituelle. Celle-ci ne se limite pas à un lieu précis, à des sacrements, des pratiques ou des rituels particuliers. On ne peut qu’être en état d’admiration lorsqu’on nage dans le lac de Thoune face à la Jungfrau, le Mönch et l’Eiger. On se sent porté par quelque chose qui nous dépasse. Et puis, il y a vraiment cet émerveillement de voir jusqu’où le corps, temple de l’Esprit Saint, peut aller.

Peut-on parler d’autotranscendance ?
En tant que chrétien, c’est le lieu par excellence où tu vis l’incarnation. Tu « sens » ce lien unique entre corps, âme et esprit. Lors d’une de mes courses, j’ai aussi tracé un parallèle entre les mystères du Rosaire et le triathlon IronMan en essayant d’y repérer les mystères douloureux, lumineux ou encore joyeux.

Un exemple de ces mystères du triathlonien ?
Lors du dernier IronMan à Thoune, l’eau était extrêmement froide. Au bout d’une heure de nage, je ne sentais plus mes membres. J’ai presque souhaité qu’un Léviathan sorte du fond de ce lac et me tire vers le bas… me sorte de là. J’étais en plein dans mon mystère douloureux, mais il y a peu d’autres expériences humaines qui me font me sentir aussi vivant, si j’ose être aussi radical.

Un homme de fer pas pour les pieds nickelés…

Créé en 1978, l’IronMan est dans le langage commun du triathlon le nom donné à l’un des plus longs formats de la discipline. D’une distance totale de 226 kilomètres (140,6 miles), cette compétition multidisciplinaire consiste à enchaîner 3,8 km de natation, 180,2 km de cyclisme puis un marathon de 42,195 km. Les championnats du monde de cette discipline se déroulent chaque année, en alternance, à Nice et Hawaï. Depuis 2005, il existe aussi des half IronMan [ndlr. demi IronMan], de 113 km, soit la moitié de la distance d’une course complète.

Bio express

Noël Pedreira et son épouse Céline, tous deux nés en 1976, sont les heureux parents de trois garçons âgés de 14 à 20 ans. Suite à des études de théologie à Fribourg et Paris, il est engagé comme assistant pastoral pour l’Eglise catholique, dans le canton du Jura. Après quelques années en pastorale paroissiale, il change d’orientation professionnelle pour rejoindre l’aumônerie de l’armée suisse, où il est en charge du recrutement, de la formation et de la recherche.

Les ex-voto de l’ermitage de Longeborgne, Valais

Les ex-voto de l’ermitage (à droite) témoignent des grâces reçues.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

Depuis plusieurs siècles, l’ermitage de Longeborgne est un lieu de pèlerinage à Notre Dame de Compassion. Ce vocable désigne Marie dans les souffrances qu’elle a endurées au cours de sa vie (selon la prophétie de Syméon Lc 2, 35) et en particulier au pied de la croix.

Compassion vient du latin Cum patior et signifie « je souffre avec ». En français, la compassion dépasse l’empathie par la volonté de venir en aide à celui qui souffre. La Sainte Vierge est ainsi non seulement celle qui a souffert, mais aussi celle qui est prise aux entrailles devant les épreuves que nous rencontrons et qui nous vient en aide par la prière.

Les ex-voto de l’ermitage témoignent des grâces reçues. La collection est un patrimoine culturel d’importance nationale. Le plus ancien date de 1662 et de nouveaux sont continuellement ajoutés.

Ex-voto vient du latin et signifie « selon le vœu fait ». Il peut s’agir d’une demande de grâce ou d’une action de grâce.

La majorité des ex-voto comprend une représentation de la grâce demandée ou reçue. Il peut s’agir :

–> d’un accident, comme cette charrette renversée dont les chevaux pendent dans le ravin ou la chute du Père René Veuthey dans la vigne ;

–> d’une maladie, comme ces personnes couchées dans des lits, entourées de proches en prière ;

–> d’une catastrophe, comme ce navire pris dans une tempête ;

–> d’une demande d’enfant, comme cet ex-voto de 1950 comprenant une représentation de la rade de Genève et des parents avec un enfant.

Notre Dame de Compassion, à qui la grâce a été demandée, est presque toujours représentée. Elle est soit avec son Fils descendu de la croix, soit le cœur transpercé de sept glaives (Luc 2, 35).

Aujourd’hui, ces œuvres témoignent de la foi et de l’espérance de ceux qui nous ont précédés ainsi que de celle de tous ceux qui continuent à confier leurs souffrances à la Vierge Marie.

Les arcs-boutants

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

Si construire des cathédrales les plus hautes possible a guidé l’esprit de toutes celles et de tous ceux qui participèrent à leurs constructions au Moyen-Age, il aura fallu inventer les arcs-boutants, au XIIe siècle, pour révolutionner l’architecture en permettant non seulement de soutenir des murs hauts et fins, mais aussi d’intégrer des ouvertures de grande taille pour éclairer les intérieurs de lumière naturelle.

Les arcs-boutants sont des éléments essentiels dans l’architecture gothique, connus pour leur rôle crucial dans le soutien des structures imposantes des cathédrales et des églises. Ces dispositifs ingénieux permettent de redistribuer les charges des toits voûtés vers des contreforts extérieurs, libérant ainsi les murs intérieurs pour de vastes vitraux.

Avant leur utilisation, les murs porteurs devaient être massifs pour supporter le poids des toitures et des voûtes, limitant la possibilité de fenêtres de grande taille. L’introduction des arcs-boutants a permis de créer des édifices plus lumineux et aériens.

Transfert de forces

L’arc-boutant typique consiste en un arc de pierre projeté en diagonale à partir des murs principaux, transférant les forces latérales de la voûte vers un contrefort massif positionné à une certaine distance. Cette structure en deux parties – l’arc et le contrefort – forme un système de soutien externe efficace. Les forces sont ainsi déviées loin des murs, permettant des ouvertures plus larges et une élévation plus audacieuse des bâtiments.

Dévier les charges d’une construction (pont, bâtiment…) est un principe encore largement utilisé dans la conception de bâtiments modernes, illustrant l’ingéniosité et la durabilité de cette invention médiévale.

Innovation majeure

Ces arcs-boutants ont évolué avec le temps et l’expérience des architectes et bâtisseurs : c’est particulièrement visible lorsque l’on regarde une cathédrale depuis son chevet (l’arrière). Par exemple, la cathédrale de Lausanne, achevée en 1235, montre des arcs-boutants dont la forme est parfaitement conçue, mais dont les épaisseurs sont encore importantes tandis que Notre-Dame de Paris (les chantiers de ces deux cathédrales commencent au même moment : 1163 pour l’une et 1170 pour l’autre) achevée en 1345, montre des arcs-boutants sur son chevet plus fins préfigurant les constructions plus tardives du XVe siècle.

Les arcs-boutants représentent une innovation majeure qui a transformé l’architecture, permettant la réalisation d’édifices remarquables depuis maintenant plus de 800 ans, admirons-les !

La joie de servir la messe

C’est la fin de la journée. Le temps est froid. La nuit est déjà tombée. Pourtant, dans ce tea-room de Sion, l’ambiance est lumineuse. Les habitués se côtoient et se saluent joyeusement. Assise en face de Noël Briffod à siroter un thé, je passe un moment de partage inoubliable.

Par Véronique Benz | Photos : Jean-Hugues Seppey, DR

Noël Briffod a vécu plus de vingt ans à Sion avant de déménager à Uvrier. C’est durant cette période qu’il commence à fréquenter la cathédrale Notre-Dame des Glariers. « Lorsque ma famille a emménagé à Sion, nous allions à la messe du samedi soir à la cathédrale. Dans ma jeunesse, cela me paraissait sombre et austère. J’étais quasiment le seul jeune. Puis nous avons déménagé à Uvrier. La chapelle est mal aérée et lors d’une année particulièrement chaude, ma maman a eu de la peine à supporter la chaleur. Par conséquent, toute la famille a, à nouveau, fréquenté la cathédrale de Sion. »

Noël va à la messe quatre fois par semaine : le mercredi soir, le vendredi soir, le samedi soir et le dimanche matin. Malgré tout, il ne s’est pas tout de suite investi au sein de la communauté. « Lorsque j’ai recommencé à aller à la cathédrale, le prêtre passait avant la messe dans les bancs pour demander si quelqu’un acceptait de lire. A l’époque, il m’avait interpellé pour être lecteur. Je me rappelle avoir répondu : surtout pas ! », souligne en souriant Noël Briffod.

Le changement est venu plus tard, avec l’abbé Philippe Aymon, qui avait une manière particulière de solliciter les personnes. « Je me souviens qu’il s’approchait et disait : « Je constate que vous êtes souvent à la cathédrale tel jour, est-ce que vous voudriez faire cela ? Je vous remercie d’avoir accepté. » » L’engagement de Noël Briffod a débuté ainsi. Le prêtre lui a demandé une première fois de lire, il a ensuite intégré le groupe des lecteurs. Un jour, il lui a proposé de l’aider pour donner la communion. Noël a répondu à la sollicitation, puis il a suivi la formation pour être ministre auxiliaire de la communion. L’engagement actuel le plus important de Noël Briffod est celui de servant de messe. « Lorsque j’étais enfant, je n’étais pas intéressée par le service à l’autel. » 

Noël Briffod est devenu servant de messe vers les quarante-cinq ans. « C’était la période du carnaval, le curé m’avait appelé un vendredi soir pour un problème informatique. Je l’ai dépanné puis je lui ai dit : « le tarif horaire d’un informaticien est de Fr. 150.– de l’heure ou alors je viens servir la messe. » Le samedi, je reçois un SMS qui m’annonçait : « en accord avec le curé, je t’attends ce soir pour servir la messe. » Comme c’était les vacances, j’étais le seul servant ! J’ai dû me débrouiller… Je suis revenu le dimanche servir la messe ! » Noël commence à faire régulièrement le service à l’autel. « Comme j’étais le plus vieux servant de messe, je suis devenu un peu le coach, mais je ne suis pas le responsable. Nous avons des servants de messe de tous les âges, les plus jeunes ont cinq ans. Il faut leur dire ce qu’il faut faire, leur faire faire ce qu’ils arrivent à faire. Je fais tous les postes (porte-croix, thuriféraire…) en fonction des servants présents. Lorsqu’ils sont assez nombreux, je ne fais rien, je les laisse faire. » 

Servir la messe est une joie pour Noël. « Les jeunes servants, vu leur âge, ne comprennent pas que nous avons la chance d’être à trois mètres de l’autel. Etre au plus près du mystère de l’Eucharistie est une source de béatitude. Pour moi, le plus important durant la messe est l’Eucharistie, par conséquent pouvoir donner le corps du Christ aux fidèles est un vrai bonheur. » 

Il est aussi heureux de constater que certains servants plus âgés sont toujours présents. « Il y a moins d’enfants qui s’engagent. Il devient compliqué de trouver des personnes qui sont capables de prendre sur leur temps pour faire un service dans l’Eglise, comme ailleurs. »

Noël Briffod est membre du Conseil de communauté. Il fait également partie de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Cet ordre soutient les chrétiens de Terre sainte autant financièrement que par la prière.

« Les points de repère de ma semaine sont les jours où je participe à la messe. Si je n’y vais pas, je sens que quelque chose me manque. » Cette force qu’il puise dans l’Eucharistie, Noël Briffod la transmet aux personnes qu’il rencontre notamment à travers ses divers engagements.

Un souvenir marquant de votre enfance
Un vol en hélicoptère quand j’avais environ cinq ans avec le curé de l’époque à Basse-Nendaz. Il est décédé depuis une dizaine d’années.

Votre moment préféré de la journée 
Le vendredi soir à 18h, lorsque commence la première messe des trois messes du week-end. J’ai besoin de ces moments de prière, donc les célébrations eucharistiques du week-end sont prioritaires par rapport aux autres activités.

Quel est votre principal trait de caractère ?
La plaisanterie, l’humour. Quand je suis avec les servants de messe, j’aime bien rigoler. Je suis plutôt un pessimiste de nature, mais les gens savent qu’ils peuvent compter sur moi. 

Un livre que vous avez particulièrement aimé
« L’Evangile tel qu’il m’a été révélé » de Maria Valtorta. C’est un livre que j’ai vraiment dévoré dans ma jeunesse. J’aime aussi beaucoup les livres qui racontent la vie des saints, comme les « Fioretti de Padre Pio ».

Une personne qui vous a marqué
Dans la communauté des marianistes de Sion, il y avait un marianiste professeur qui était toujours joyeux. Il aimait bien rire. Il a fait une retraite durant laquelle il a décidé de s’offrir pour le monde. Il est décédé d’un cancer quelque temps plus tard. 

Une prière que vous aimez
La prière infaillible de Padre Pio et le chapelet des âmes du purgatoire. 

Noël Briffod

• Né en 1972, il est originaire de la commune de Mont Noble.
• Il a grandi à Sion, puis à Uvrier. 
• Il est informaticien.
• Célibataire, il a de nombreux chats.

Servir la messe est une véritable joie.

Une catéchiste passionnée

Adeline a l’air inquiète et un peu intimidée lorsqu’elle m’accueille. « C’est la première fois que je m’adonne à cet exercice du témoignage », me dit-elle. Cependant, très vite, autour d’un café, la glace se brise. De sa voix douce, elle me partage son engagement comme catéchiste au service des personnes en situation de handicap. 

Par Véronique Benz | Photos : Adeline Maillard, V. Benz

Adeline a une sœur et deux frères, dont un en situation de handicap. Elle a toujours été très engagée dans sa vie de foi (servante de messes, lectrice, auxiliaire de la communion et animatrice du parcours confirmation). Elle fait également partie de la fraternité franciscaine de Bulle. 

« Lors d’un parcours de confirmation, nous avions un thème sur la découverte de monde du handicap. Durant tout le cheminement, nous avons eu des échanges avec Clos-Fleuri à Bulle, une institution pour les personnes en situation de handicap. » C’est là qu’Adeline rencontre Nathalie Jaccoud, alors responsable du Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS cf. encadré). Elle commence ainsi, en marge de ses études en pédagogie curative, à enseigner la catéchèse dans des institutions spécialisées. 

Catéchèse et préparation aux sacrements

Cela fait plus de dix-sept ans qu’elle enseigne la catéchèse et prépare des enfants et adolescents en situation de handicap aux sacrements. Depuis cette année, Adeline travaille également avec des enfants sourds et elle est, d’autre part, référente pour la Communauté catholique des sourds de Fribourg. « J’éprouve beaucoup de plaisir à rencontrer mes élèves. Nous avons de la chance, comme nous les suivons sur plusieurs années, de les voir grandir et évoluer. » Adeline m’explique que pour soutenir l’attention des enfants en situation de handicap mental ou de polyhandicap, il est nécessaire d’avoir un support visuel et matériel. 

Adeline Maillard côtoie tous les âges et pratiquement tous les handicaps. « Je passe souvent d’un groupe où les jeunes parlent beaucoup à un autre groupe qui ne parle pas et où ils sont tous en chaise. J’aime cette diversité. Il faut découvrir une manière différente de communiquer, beaucoup observer leur visage, leur façon d’être. J’avais une élève en chaise qui chaque fois que je m’approchais d’elle, faisait un grand sourire, car elle savait que j’allais lui faire un signe de croix. Nous sommes dans une société où tout va très vite. A contrario, dans le monde du handicap, il faut savoir prendre le temps, regarder, observer. » 

Pour les enfants et leur entourage

Adeline Maillard note que souvent, les enfants viennent à la leçon de catéchèse avec des stagiaires ou des éducateurs. « Finalement, les accompagnants participent avec nous. De temps en temps, des stagiaires me confient un souci. Nous ne sommes pas là que pour les élèves, mais aussi pour tout leur entourage. » 

Adeline expérimente des moments touchants. Elle se souvient d’un élève qui lui expliquait qu’il avait dû endormir son chien dont il était très proche. « Il m’a dit : tu sais, c’était très dur chez le vétérinaire, mais je savais que Jésus était à côté de moi et qu’il me prenait dans ses bras et ça m’a fait du bien. »

Son engagement permet à Adeline de relativiser beaucoup de choses. « Cela me donne une plus grande ouverture d’esprit. Mes élèves m’évangélisent. Les enfants en chaise sont toujours souriants. Je me dis qu’ils ont compris qu’il fallait regarder le positif de la vie. Cela m’aide à voir les bons et beaux côtés de la vie. » Elle sourit. Derrière son sourire, à travers nos échanges, je devine d’innombrables visages et une mission de catéchiste qu’elle fait avec passion et beaucoup de joie. 

Centre œcuménique de pastorale spécialisée (COEPS)

Le COEPS rejoint les enfants et les adolescents des classes d’enseignement spécialisé du canton de Fribourg. Le COEPS propose un enseignement religieux confessionnel et œcuménique et un accompagnement aux sacrements (baptême, première communion et confirmation). Il rejoint également les adultes en situation de handicap et les personnes sourdes et malentendantes par des temps de célébration. 

Un souvenir marquant de votre enfance
Lorsque j’avais six ans, j’allais les mercredis après-midi aux champignons avec mon grand-papa. Après son décès, j’y allais avec mon papa et maintenant, j’y vais avec ma fille. 

Votre moment préféré de la journée 
Le soir, lorsque notre fille va se coucher, nous prenons un moment tous les trois, mon mari, ma fille et moi pour prier et revoir notre journée, ce que nous avons aimé, ce qui s’est moins bien passé. 

Quel est votre principal trait de caractère ?
La patience et la discrétion. Je pense que pour travailler dans le domaine de la catéchèse spécialisée, la patience est essentielle.

Un livre que vous avez particulièrement aimé
J’ai relu plusieurs fois « Ensemble, c’est tout » d’Anna Gavalda. 

Une personne qui vous inspire
Ma grand-maman paternelle. Elle n’a de loin pas eu une vie facile et a connu beaucoup de souffrance, mais elle n’a jamais perdu la foi. On la voyait très souvent avec son chapelet. Comme elle habitait Broc, elle allait, je crois, presque tous les jours prier aux Marches. J’aime y aller pour me sentir plus proche d’elle. 

Une citation biblique qui vous anime 
« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il créa, homme et femme il les créa. » (Genèse 1, 27) J’aime cette parole de la Genèse qui dit que nous sommes tous faits  à l’image de Dieu. Pour Dieu nous avons tous la même valeur, il nous aime comme nous sommes, au-delà de notre handicap.

Adeline Maillard

• Née en 1983, elle vit à Bulle (FR), ville dans laquelle elle a grandi.
• Mariée et maman de Justine qui a 7 ans.
• Maturité au collège du Sud à Bulle, puis pédagogie curative scolaire à l’Université de Fribourg.
• Depuis 2007, catéchiste au COEPS (Centre œcuménique de pastorale spécialisée) à Clos-Fleuri à Bulle, à Saint-Joseph à Fribourg en section surdité et au Carré d’As à Romont.

En librairie – janvier 2025

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Pèlerins à Rome
Prions en Eglise

Se rendre à Rome, c’est effectuer l’un des pèlerinages majeurs de la foi chrétienne, comme aller en Terre Sainte ou sur les chemins de Compostelle. Berceau de la civilisation chrétienne, siège du guide des catholiques, Rome est une ville riche d’une histoire plurimillénaire. Ce guide, proposé par Prions en Eglise pour le Jubilé 2025, vous accompagnera dans la découverte culturelle et historique de tous les lieux et monuments importants. Il facilitera votre démarche de pèlerin par des propositions concrètes de gestes, prières et chants, adaptées à chaque étape. En suivant les traces de Pierre et Paul, vous plongerez aux sources de la foi et ferez de votre séjour un temps fort personnel et spirituel.

Editions Bayard

Acheter pour 17.90 CHF

Pèlerins de l’espérance
Pierre Coulange

« L’espérance ne déçoit pas ! » (Rm 5, 5) Qu’espérons-nous pour l’Eglise, pour le monde, pour nous-même ? Peut-on espérer pour autrui ? Peut-on espérer le salut pour tous les hommes ? « Les pèlerins de l’espérance ne manqueront pas d’emprunter des chemins anciens et modernes pour vivre intensément l’expérience jubilaire. » (Pape François) Préparé par une équipe de professeurs du Studium de Notre-Dame de Vie, ce livre entrecroise différents regards sur le thème de l’espérance. 
Il présente également la bulle d’indiction du jubilé et l’enracinement biblique du jubilé chrétien.

Editions Parole et silence

Acheter pour 25.50 CHF

La très belle histoire de Notre-Dame de Paris
Catherine de Lasa

Le 15 avril 2019, une grande émotion saisit le monde entier à la vue de l’incendie qui vient de se déclarer à Notre-Dame de Paris. Tous, Français ou étrangers, catholiques ou incroyants, montrent leur attachement à la célèbre cathédrale et à tout ce qu’elle représente. « Cette cathédrale est habitée par un peuple, a déclaré Mgr Aupetit, l’archevêque de Paris. Mais elle n’est pas seulement habitée par ceux qui prient ou qui la visitent. Elle est le vaisseau d’une présence. Elle est la maison de Dieu et c’est pourquoi elle est la maison de tous. » Dans ce livre, découvrons l’histoire fabuleuse de Notre-Dame de Paris, depuis sa construction jusqu’à nos jours. 

Editions Pierre Téqui

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Abigaëlle
Dominique Pérot-Poussielgue Anastasia Wessex

Il était une fois une petite marmotte nommée Abigaëlle. Elle aimait tant s’amuser avec ses frères et sœurs ! Mais attention, dès que quelqu’un passait avant elle, c’était la crise ! Cela ne plaisait pas du tout à cette marmotte au caractère bien trempé ! Et pourtant, le premier est-il toujours le plus heureux ? Un conte pour faire réfléchir aux valeurs de l’Evangile. Dès 4 ans.

Editions Emmanuel Jeunesse

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Construire ensemble

Texte et photos par Lorin Klakocer et Evelyne Lamboley

Je m’appelle Evelyne Lamboley et je suis fondatrice de l’association Alliance Soutien Intentional, accompagnée de mon filleul Lorin, son vice-président et entouré de membres actifs. Voici un peu de l’histoire de l’association : fondée en 2013, notre mission est de venir en aide aux plus démunis, tout spécialement au Bénin où nous œuvrons sur les communes de Porto-Novo et d’Adjarra.

Cette année, grâce à la générosité de tous, nous avons pu subvenir à la scolarité d’enfants quant à leur scolarité : fournitures, uniformes, etc.

Nous avons pour projet la construction d’un dispensaire pour continuer à développer localement les infrastructures.

« Moi, Lorin, j’ai eu la chance d’acompagner la fondatrice et d’effectuer deux voyages au Bénin, pour ne retrouver que bonheur et joie de vivre dans les yeux des enfants, même les plus démunis. Quelle joie pour moi d’accompagner l’autre vers demain ! »

Notre prochain voyage est prévu au printemps et nous espérons pouvoir commencer la construction du dispensaire.

Notre site internet est actuellement en cours de rénovation, cependant nous sommes à votre disposition pour plus d’infos à l’adresse et numéro suivants : asi.assotiation2024@gmail.com et au 079 833 61 19.

Nos coordonnées bancaires : 
UBS SA – CH52 0024 3243 1219 63M1 Y 
BIC/SWIFT – UBSWCHZH80A – A. S. I. – CP 496 – 1225 CHENE-BOURG

Dans une classe, élèves attentifs.
Lorin et ses amis à la récré !

Une proposition…

… pour faire tomber les murs

Samuel Amedro, pasteur et président du Conseil régional de Paris et Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, seront présents à Genève du 17 au 19 janvier à l’occasion de la sortie du livre « Le pasteur et l’évêque, lettres pour faire tomber les murs ».

Par Myriam Bettens | Photo : DR

Ensemble, ils ont signé ce livre décapant publié aux éditions Labor et Fides par Marion Muller-Colard en 2023. Une correspondance lucide et enthousiaste de deux « frères d’âmes », responsables d’Eglise, « qui ne pensent qu’à elle en espérant qu’elle pense, enfin, à autre chose qu’elle-même ! ».

A l’occasion de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, les auteurs sont invités à Genève. Une opportunité unique de les écouter, de dialoguer avec eux et de célébrer ensemble.

Vendredi 17 janvier à 18h30 au Sacré-Cœur en présence des autorités des Eglises protestantes et catholiques de Genève. Présentation et débat avec les auteurs, animé par Marion Muller-Colard

Samedi 18 janvier à 11h au temple de la Madeleine. Présentation et débat animé avec les auteurs par Alexandre Winter, pasteur et modérateur et Pascal Desthieux, curé de la basilique Notre-Dame de Genève

Samedi 18 janvier à 18h30 : messe à la basilique Notre-Dame de Genève, présidée par le cardinal Jean-Paul Vesco, suivie d’un échange fraternel avec les auteurs 

Dimanche 19 janvier à 10h : célébration œcuménique à la Cathédrale Saint-Pierre, présidée par Alexandre Winter et Sandrine Landeau, pasteure, avec les auteurs

Un œcuménisme dans toutes ses dimensions

Deux hommes de foi et de Parole partagent un souci commun : que l’Evangile ne soit pas retenu prisonnier des institutions qui le portent. Et ces institutions, qu’on appelle Eglises, sont-elles encore portées par lui ?

Occupant des fonctions centrales dans leurs Eglises respectives, Samuel Amédro et Jean-Paul Vesco offrent dans cette correspondance une réflexion vivifiante. Sans se complaire dans l’inquiétude et dans la plainte, l’évêque et le pasteur esquissent une véritable communion qui les porte à une parole concrète, à la fois critique et constructive pour une Eglise au service du monde, une Eglise ancrée qui se laisse dérouter par les rencontres et l’actualité. (Source, Ed. Labor et Fides)

Amédro Samuel ; Vesco Jean-Paul, Le pasteur et l’évêque, lettres pour faire tomber les murs, Editions Labor et Fides, Collection : Lettres à…, 2023, 160 p.

Handicapés de la joie 

Nos contemporains ne manquent pas de dire combien l’Eglise respire la tristesse et l’ennui, alors que la Bible ne cesse d’inviter à la joie rappelle le Frère dominicain Sylvain Detoc dans son livre « Déjà brillent les lumières de la fête ». C’est de cette fête dont il était question lors de la dernière rencontre Un auteur, un livre au Temple de la Madeleine.

Texte et photo par Myriam Bettens

« Merci beaucoup Monique. Merci monsieur le pasteur de m’accueillir », commence Sylvain Detoc, aussitôt coupé par Blaise Menu. « Juste Blaise », intervient le co-modérateur de la conférence, un brin taquin. Loin d’être décontenancé par cette interruption, le Dominicain poursuit sur le même ton : « Première boulette. Il y en aura d’autres ! A vrai dire, je n’étais pas trop rassuré en arrivant au temple ce matin… J’ai découvert qu’on y accédait par la rue du Purgatoire. Mon GPS m’indiquait que sinon c’était la rue de l’Enfer. En plus de cela, je me présente en grand habit de moine dans un temple protestant. Qui plus est, le jour où la communauté catholique prie, comme on dit dans le jargon de la tribu, pour les âmes du Purgatoire… autant dire que ce n’est peut-être pas très engageant pour vous parler de la festivité chrétienne », glisse l’invité à l’assemblée, que cette introduction émaillée de traits d’humour déride peu à peu.

Le frère dominicain Sylvain Detoc était venu présenter son dernier livre « Déjà brillent les lumières de la fête », lors de la rencontre Un auteur, un livre, au temple de la Madeleine, animée par Monique Desthieux et Monsieur le pasteur (sic) Blaise Menu. Pour l’auteur, cette difficulté à entrer dans la fête, pourtant commandée par la Bible, n’est pas nouvelle. « Les prières matinales des premiers Dominicains n’étaient pas toujours plus toniques que les célébrations d’aujourd’hui. »  Il narre quelques savoureuses anecdotes tirées de la vie de Saint Dominique où celui-ci « n’hésitait pas à traverser le chœur de l’église, en courant d’une stalle à l’autre, pour faire accélérer le tempo du chant quand les frères mollissaient ! ». 

« La Bible est une bibliothèque de livres racontant une seule et même histoire d’amour. Dieu a épousé notre condition humaine, afin que nous épousions sa condition divine. Lorsqu’on découvre cela, on a le cœur en fête ». Le Dominicain reconnaît toutefois que la fête est un sujet glissant, dont les plaisirs qui y sont associés – manger, boire, danser, rire en heureuse compagnie – ne sont pas toujours en odeur de sainteté. Or, comme nous l’apprennent les saints et les mystiques, le Diable ne s’attaque qu’à des réalités qui ont de la valeur et une portée spirituelle. « Figurez-vous que Thomas d’Aquin, dans la deuxième partie de la Somme de théologie, traite de la vertu d’eutrapélie. En d’autres termes, la vertu de la fête, de la bonne humeur, l’art de bien prendre les choses, de bien tourner son cœur et son intelligence pour prendre la vie du bon côté ».

Mais « alors que le commandement de la joie et de la fête revient à longueur de pages dans la Bible et les livres liturgiques, qui irait se confesser de ne pas avoir suffisamment ri, fait la fête ou communiqué de joie ? » Quel désolant témoignage de constater l’incohérence entre ce que nous demandent les Ecritures, ce que nos prières proclament et ce qui est effectivement mis en pratique dans notre vie quotidienne. Afin d’entrer dans la festivité divine, « il s’agit de démasquer les contrefaçons de fête, de libérer la foi des croyances toxiques qui métastasent la vie chrétienne ». Sylvain Detoc enjoint le public présent, mais aussi ses lecteurs, à « faire sauter les verrous [culturels, affectifs, etc., ndlr.] de leurs cœurs pour libérer cette festivité, afin de retrouver le bonheur d’être des terriens aimés de Dieu ». L’Eglise (re)deviendrait alors « le comité des fêtes », au service de cette joie retrouvée. 

Sylvain Detoc, Déjà brillent les lumières de la fête, Paris, Cerf, 2023, 172 p.

Grande joie!

Fabienne Gigon bien entourée !

Par Sabrina Faraone
Photos : Pascal Voide

Grande joie pour notre UP d’avoir accueilli et reçu la fraternelle visite de la représentante de l’Evêque, Mme Fabienne Gigon, lors de la messe du 17 novembre en l’église du Bon Pasteur à Puplinge. 

L’occasion pour elle de maintenir le lien avec les membres du Peuple de Dieu. Cette visite amicale avait pour but d’aller à la rencontre des paroissiens et paroissiennes pour les encourager, découvrir et partager avec tous les baptisés qui ont pour mission d’annoncer la Bonne Nouvelle. D’ailleurs, cette mission ne concerne pas uniquement les catholiques, mais ceux et celles en lien avec les réalités sociales et avec ce qui fait la vie, le quotidien de chacun et de chacune. 

Fabienne Gigon accomplit chacune de ses visites pastorales en étant animée d’une charité pastorale qui la fait apparaître comme le principe et le fondement visible de l’Unité de l’Eglise. 

La messe était présidée par les abbés Thierry Schelling, Karol Garbiec, Sviatoslav Horetskyi, entourés d’une ribambelle d’enfants de chœur et accompagnés de la Chorale de Chêne-Thônex ainsi que des membres de l’Equipe pastorale. 

Après la messe, les paroissiens et paroissiennes ont eu la possibilité d’échanger et de poser des questions à Mme Gigon.

Puis, à l’apéro convivial préparé et offert par le Conseil de paroisse de Puplinge- Presinge, chacun a pu continuer à discuter et à échanger sur le parvis de l’église.

Une visite pastorale marque un arrêt sur images dans la vie des Communautés Chrétiennes, percevant les nouveautés que l’on vit sans s’en apercevoir vraiment.

Gratitude envers vous tous les paroissiens et paroissiennes de l’UP La Seymaz. La représentante de l’Evêque ne peut pas cheminer seule, elle ne peut agir et guider le peuple de Dieu qu’avec lui ainsi qu’avec les femmes et les hommes qui, quelles que soient leurs convictions, acceptent de collaborer pour le bien du plus grand nombre.

Pèlerins d’espérance

La démarche du Jubilé est nécessaire pour regarder sereinement vers l’avenir.

Par Adeline Wermelinger*
Photo : vatican.news

Une nouvelle mise à jour de nos logiciels est disponible : réjouissons-nous ! Oui, l’Année sainte est l’occasion de repartir de zéro, de renouveler la foi de notre baptême, de raviver notre relation au Christ, d’expérimenter la miséricorde du Père, de nous laisser embraser par l’Esprit Saint pour témoigner de l’espérance qui nous habite (1 P 3, 15). Nous sommes invités à nous mettre en route afin de nous laisser transformer. Ceux qui partiront à Rome en pèlerinage auront la chance de passer les quatre portes saintes des basiliques majeures : par cette démarche, nous voulons mettre nos pas dans ceux du Christ, aller à sa rencontre, lui qui vient sans cesse à nous.

Nous mettre en route demande également de nous laisser rejoindre, ici, à travers la grâce du pardon, au cœur de la démarche du Jubilé. Et cela est nécessaire pour regarder sereinement vers l’avenir. Le thème de cette année jubilaire résume bien ces quelques lignes : pèlerins d’espérance ! Je vous souhaite donc, avec le pape François, que cette année « soit pour tous un moment de rencontre vivante et personnelle avec le Seigneur Jésus, « porte » du Salut (Jn 10, 7.9). Il est « notre espérance » (1 Tm 1, 1) ». (Bulle d’indiction, 1)

* Référente du Pôle couples et familles (LGF).

2025 une Année sainte

Le 24 décembre 2024, le pape François a ouvert la Porte sainte, marquant ainsi le début de l’Année jubilaire 2025. Le Pape nous invite à vivre cette Année sainte en devenant des « Pèlerins d’espérance », thème du Jubilé. 

Par Véronique Benz | Photos : Véronique Benz, pixabay, unsplash

Le Jubilé a toujours représenté dans la vie de l’Eglise un évènement d’une grande importance spirituelle, ecclésiale et sociale. 

Le terme « jubilé » vient du mot hébreu Yobel qui désigne la corne du bélier. La fête du jubilé, chez les Juifs, était annoncée par des sonneries de cors, faits en corne. Dans le Lévitique (Lv 25, 10), Dieu dit à Moïse : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé : chacun rentrera dans son patrimoine, chacun de vous retournera dans son clan. » Le Jubilé intervient à la fin d’une période de sept fois sept ans alignant symboliquement le temps de Dieu, qui est infini et les temps des hommes. De la même manière que le septième jour, le sabbat marque la fin de la semaine, le sabbat des sabbats clôt le cycle de quarante-neuf années. 

A l’image du sabbat, l’Année jubilaire est un temps de repos où chacun était invité à rétablir le rapport correct avec Dieu, entre les personnes et avec la création. Cela impliquait la remise des dettes, la restitution des terres aliénées, la libération des esclaves et le repos de la terre. 

Temporalité variable

Dans l’ère chrétienne, après le premier jubilé de l’an 1300, les échéances pour la célébration du jubilé étaient fixées par Boniface VIII tous les cent ans. 

Elle est réduite à cinquante ans en 1343 par Clément VI. En 1389, en commémoration du nombre des années de la vie du Christ, c’est Urbain VI qui voulut fixer le cycle jubilaire tous les trente-trois ans et qui annonça un jubilé pour 1390. Celui-ci fut pourtant célébré après sa mort par Boniface IX.

Cependant, en 1400, à l’expiration des cinquante années précédemment fixées, Boniface IX confirma le pardon aux pèlerins qui avaient afflué à Rome. 

Martin V célébra un nouveau Jubilé en 1425, en faisant ouvrir la Porte sainte pour la première fois à Saint-Jean-de-Latran. 

Le dernier à célébrer un jubilé de cinquante ans fut le pape Nicolas V en 1450. Paul II a porté l’échéance jubilaire à vingt-cinq ans, et en 1475 une nouvelle Année sainte fut célébrée par Sixte IV. 

Depuis lors, les jubilés ordinaires ont eu lieu de façon constante tous les vingt-cinq ans. 

Des moments extraordinaires

Il y a aussi des moments « extraordinaires » : par exemple, en 1933, Pie XI a voulu rappeler l’anniversaire de la rédemption et en 2015, le pape François a lancé l’Année de la Miséricorde. La manière de célébrer cette Année sainte a également évolué. A l’origine, elle coïncidait avec la visite aux basiliques romaines de Saint-Pierre et de Saint-Paul. Par la suite, d’autres signes ont été ajoutés, comme celui de la Porte sainte.

Les signes du Jubilé

Le pèlerinage
Le Jubilé demande de se mettre en marche et de franchir certaines frontières. En effet, lorsque nous bougeons, nous ne changeons pas seulement de lieu, mais nous nous transformons nous-mêmes. 

La Porte sainte
Du point de vue symbolique, la Porte sainte prend une signification particulière : c’est le signe le plus caractéristique, car le but est de pouvoir la franchir. Son ouverture par le pape constitue le début officiel de l’Année sainte. 

La réconciliation
Le Jubilé est un signe de réconciliation, car il ouvre un « temps favorable » (cf. 2 Co 6, 2) pour sa propre conversion. C’est une invitation à vivre le sacrement de la réconciliation, de profiter de ce temps pour redécouvrir la valeur de la confession et recevoir personnellement le pardon de Dieu.

La prière
Il y a de nombreuses façons et raisons de prier, mais à la base, il y a toujours le désir de s’ouvrir à la présence de Dieu et à son offre d’amour. La communauté chrétienne se sent appelée et sait qu’elle ne peut s’adresser au Père que parce qu’elle a reçu l’Esprit du Fils. 

La liturgie
La liturgie est la prière publique de l’Eglise : selon le Concile Vatican II, elle est « le point culminant vers lequel tendre toute son action et, en même temps, la source d’où provient toute son énergie » (Sacrosanctum Concilium, n. 10). 

La profession de foi
La profession de foi, également appelée « symbole », est un signe de reconnaissance propre aux baptisés. On y exprime le contenu central de la foi et on recueille synthétiquement les principales vérités qu’un croyant accepte et dont il témoigne le jour de son baptême et qu’il partage avec toute la communauté chrétienne pour le reste de sa vie.

L’indulgence
L’indulgence est une manifestation concrète de la miséricorde de Dieu, qui dépasse les limites de la justice humaine et les transforme. Cette expérience de miséricorde passe par certaines actions spirituelles qui sont indiquées par le Pape. 

Vivre le Jubilé 2025

Ci-dessous, vous trouverez quelques propositions pour vivre le Jubilé. D’autres pèlerinages seront certainement proposés pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de se rendre à Rome. Devenez des « pèlerins d’espérance ».

• Jubilé des jeunes 
Du 27 juillet au 3 ou 4 août
Pour les jeunes de 18 à 30 ans, mais possible dès 16 ans si le jeune est accompagné d’une personne majeure responsable.
Prix : Fr. 650.– (inclus : trajets, hébergement, repas et visites)
Informations et inscriptions : www.jmj.ch/jubilé-des-jeunes-rome-2025/

• Valais
Pèlerinage diocésain du 17 au 22 octobre, formule « ados & jeunes »
Informations : www.tasoulafoi.ch/jubilé-des-jeunes

• Fribourg et Neuchâtel
Le pèlerinage du printemps : du lundi 21 au samedi 26 avril. 
Il s’adresse principalement aux confirmands et aux confirmés.
Le pèlerinage de l’automne : du dimanche 12 au samedi 18 octobre. 
Il s’adresse aux servants de messe et aux familles.
Informations : www.cath-fr.ch/pelerinages2025
Renseignements : pelerinages2025@cath-fr.ch, 026 426 34 21

Pèlerinage national à Einsiedeln à Notre-Dame des Ermites samedi 17 mai.
Inscriptions jusqu’au 31 janvier sur le site : 
www.eveques.ch/pelerinage-national-2025

A voir aussi le site du Jubilé 2025 : www.iubilaeum2025.va

A l’origine, la manière de célébrer cette Année sainte coïncidait avec la visite aux basiliques de Saint-Pierre et de Saint-Paul.

L’Année jubilaire (Lévitique 25)

L’Année jubilaire était annoncée solennellement par le Yobel, une trompette en forme de corne.

Par François-Xavier Amherdt | Photo : unsplash

Même si elle n’a pas été toujours formellement appliquée en Israël, l’Année jubilaire constituait pour la nation élue une institution d’importance, comme un rappel de son identité (Lévitique 25). Annoncée solennellement par le Yobel, c’est-à-dire la trompette en forme de corne de bélier, elle se célébrait après 7 semaines d’années, soit 7 x 7 + 1 année, chaque 50 ans donc.

La Pentecôte, ou fête du 50e jour après la Pâque, commémorant le don de la Loi pour le peuple juif et l’envoi de l’Esprit pour les chrétiens, reprend du reste la même symbolique chiffrée d’un accomplissement du temps, 7 désignant la totalité et 50 la plénitude redoublée et absolue.

Tout ce dont disposait Israël est un don : ses terres, ses vignes et ses vergers, ses bêtes et ses troupeaux, ses travailleurs – encore esclaves à l’époque pour certains – et ses biens. Pour s’en souvenir, le peuple de la Première Alliance était invité à repartir de zéro : à remettre les dettes, à rendre les terres achetées et à regagner ses propriétés, à laisser les champs en jachère, à libérer les esclaves et ainsi, à faire la fête toutes et tous ensemble.

Bien sûr, cette pratique restait comme un idéal et n’était pas applicable formellement telle quelle. Il n’empêche que les appels répétés, notamment par l’Action de Carême – Pain pour le prochain chaque période précédant la Résurrection, en faveur de la remise des dettes des pays pauvres, s’inscrit dans cette logique libératrice solidaire et jubilatoire. 

Il s’agirait de leur donner l’occasion de reprendre un nouvel élan et d’en faire bénéficier l’ensemble de la planète, puisque tout est lié dans notre monde entre nations, et au sein du cosmos avec la nature. 

L’Année sainte du Jubilé, ordinaire chaque 50 ans ou extraordinaire chaque quart (en 2025) ou tiers de siècle, résonne donc comme une invitation pressante pour chacun(e) d’entre nous à replacer ses compteurs à plat, à recevoir le pardon divin, à vivre des réconciliations avec ses ennemis et avec soi-même, à intensifier l’aumône, le jeûne et la prière ainsi que sa relation intime et collective avec le Seigneur. Puis à porter tout cela dans l’allégresse, avec le souverain pontife argentin nous pressant d’ouvrir la porte de nos cœurs, et avec l’Eglise universelle.

«Un climat de confiance et d’espérance»

Par Thierry Schelling
Photo : unsplash

But

Dans une lettre au préfet du Dicastère chargé d’organiser l’Année sainte 2025, François rappelle que le prochain Jubilé « favorisera grandement la recomposition d’un climat d’espérance et de confiance ». On n’est donc pas d’abord invité à entrer dans la mercerie de ses péchés pour les racheter au prix de pénitences plus ou moins farfelues, mais bien appelé à une tâche interhumaine et solidaire : recomposer un climat, « pour que chacun retrouve la force et la certitude de regarder l’avenir avec un esprit ouvert, un cœur confiant et une intelligence clairvoyante ».

Moyens

Il ne s’agit donc pas de distribuer des articles du Catéchisme comme des tablettes de purification d’eau pour trekkeurs catho-triomphants ; François exhorte à se centrer sur l’après-Covid, sur ses séquelles touchant à l’intime de l’humain : la mort, le deuil, la vulnérabilité, la fragilité, les conséquences durables de l’épidémie sur les systèmes politiques, économiques, ecclésiaux : « L’épidémie soudaine qui, en plus d’avoir touché du doigt le drame de la mort dans la solitude, l’incertitude, le caractère provisoire de l’existence, a modifié notre mode de vie », rappelle-t-il.

Conversion

Et cela passe par une écoute : « Tout cela ne sera possible que si nous sommes capables de retrouver le sens de la fraternité, notamment envers les migrants et les pauvres. » Le Pape espère que « leur voix sera entendue ». A bon entendeur, jubilons !


Catéchèse romaine

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Agnès Barotte, représentante de l’évêque pour l’art sacré du diocèse de LGF, est l’auteure de cette carte blanche. 

Agnès Barotte, représentante de l’évêque pour l’art sacré du diocèse de LGF | Photo : DR

Dans la paroisse de mon enfance, à chaque fête de la Toussaint, nous étions invités à piocher un saint, que nous apprenions à connaître et qui nous accompagnait tout au long de l’année. Devenue adulte, je continue cette belle tradition, riche occasion de découvrir un de nos amis du Ciel, dont la vie rejoint toujours un aspect ou l’autre de la mienne.

Cette année, j’ai eu la chance de tirer saint Charles Borromée, dont j’avais déjà croisé la route lors d’un cours d’histoire de l’art. Durant celui-ci, nous avions étudié ses Instructions pour la construction et l’ameublement des églises. Application ferme et concrète de la Contre-réforme dans l’architecture et l’histoire de l’art de l’Eglise à partir du Concile de Trente et les siècles qui suivirent, cet ouvrage a eu un impact majeur sur les églises romaines, notamment. Ce sont ces mêmes églises qui, en 2025 encore plus qu’à l’accoutumée, seront visitées par les milliers de pèlerins qui se rendront à Rome à l’occasion du Jubilé. 

Ce Jubilé sera pour tous les pèlerins un temps fort spirituel, et également culturel, puisque Rome… est Rome. Mais on oublie trop souvent la dimension catéchétique d’un pèlerinage romain. 

Les églises de la ville éternelle, où chaque recoin parle de la grandeur de Dieu, ont été conçues comme de véritables leçons de catéchèse, afin d’enseigner et d’édifier quiconque les observerait. Tous ces messages sont parfois plus difficiles à comprendre aujourd’hui, mais lorsque l’on prend le temps, aidé par un guide de papier ou, encore mieux, de chair et d’os, on est toujours émerveillé par la richesse de ce que les artistes ont voulu nous transmettre. 

Alors, après avoir passé la Porte sainte, ne nous précipitons pas trop vite vers la sortie pour rejoindre le premier glacier, mais sachons prendre du temps pour éclairer notre ignorance et faire grandir notre foi grâce à la richesse des symboles cachés de la Pietà, de la Chaire de saint Pierre, du Baldaquin, etc. Enfin, en visitant les nombreuses églises romaines, n’oublions jamais le Maître des lieux, véritablement présent dans les tabernacles grandioses, eux-mêmes conçus pour attirer immédiatement l’attention et rappeler que l’Eucharistie est le trésor le plus précieux de l’Eglise catholique.

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