La résurrection, un cri silencieux ?

Devant le mystère de la résurrection, les femmes s’enfuient et deviennent à leur tour tombeau… Le silence est écrasant. Il semble seul répondre au bouleversement vécu… Un silence qui appelle aux souvenirs de celui en qui j’avais mis tous mes espoirs, avant cette crucifixion inconcevable.
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Tobit: enterrer les morts

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Déporté à Ninive en Assyrie, le Galiléen Tobit, père de Tobie le héros du livre qui porte son nom, se fait un point d’honneur de « récupérer » les corps de ses compatriotes exilés et tués pour les enterrer, selon les rites de leurs pères. En effet, le roi assyrien Sennakérib, de retour de Judée où il n’avait pas remporté le succès militaire escompté, entreprit de se venger en exécutant un grand nombre d’Israélites qu’il faisait ensuite jeter par-dessus les remparts de Ninive. Avant que le souverain ne pût retrouver les corps, Tobit s’empressait de les dérober pour les ensevelir.

Cette pratique de « fossoyeur clandestin », dénoncée au monarque par un Ninivite, lui valut ensuite d’être dépossédé de ses biens et le contraignit à la fuite. Mais il put revenir dans la cité assyrienne après le décès du tyran, grâce à l’intercession de son neveu Ahikar, maintenu comme échanson, garde du sceau, administrateur et maître des comptes par Asarhaddone, le fils de Sennakérib (Tobie 1, 15-22).

La fidélité de Tobit à l’Alliance se traduisait donc par l’accomplissement de démarches concrètes mettant en pratique les commandements. A côté de la sépulture procurée aux morts, il exerçait
en effet également l’aumône, remontait à Jérusalem en pèlerinage et s’acquittait de la dîme (Tobie 1, 3-9). Eloigné de sa terre et de son peuple, Tobit se maintenait donc dans « le chemin de la vérité » (1, 3) par la mise en œuvre des prescriptions prévues par la Loi, celles-ci pouvant être accomplies dans n’importe quel contexte, même en exil.

C’est tout l’enjeu de la réalisation et de l’évolution des rites. Rester attaché à ceux issus de la Tradition permet de conserver un sentiment d’appartenance et de communion : cela donne une identité, structure la foi, facilite l’expression extérieure des convictions et sentiments intérieurs. Mais en même temps, il convient de savoir les adapter aux cadres nouveaux auxquels nous sommes confrontés à chaque époque, afin que les formes renouvelées mises en place correspondent à l’esprit fondamental des rituels. Et ainsi procurer une sépulture digne a constitué dans la Tradition chrétienne issue de l’Ecriture l’une des « sept œuvres de miséricorde corporelle », quelle que soit la forme qu’elle ait prise
au long des siècles.

 

Chemins de Pâques…

Gwendoline Noël-Reguin en formation diaconale dans l’Eglise réformée évangélique du Valais (EREV) et Philippe Rothenbühler, pasteur de l’Eglise évangélique de Réveil Source de Vie de Martigny (EER-SDV) partagent leur regard, l’une sur une expérience de Carême et l’autre sur le mystère de Pâques.
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Rites à la carte

On pourrait presque polémiquer : vu le nombre important de baptêmes, mariages, confirmations célébrés pour des non-« pratiquants réguliers », ne brade-t-on pas un peu vite ces sacrements ? Essai de réponse.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : CIRIC, DR

« Dans notre famille, explique Emma, on est tous baptisés, alors c’est important que je le sois aussi. » Les motifs qui acheminent ces jeunes adultes au secrétariat d’une cure sont divers. Et il convient d’y répondre, car l’Eglise est un service, quitte à surprendre : « Quoi, six mois de préparation ? Mais on veut juste se marier, nous ! », s’exclame Mario lorsqu’on lui explique le programme…

Sens d’un sacrement

Aux questions : « Croyez-vous en Dieu ? L’évangile vous inspire-t-il ? Priez-vous ? », les réponses sont souvent vagues : « Je crois mais je ne pratique pas… Je suis croyant, mais l’Eglise, vous savez… ». Du coup, la notion que par un sacrement « le chrétien participe au sacerdoce du Christ et fait partie de l’Eglise » 1 est un peu chahutée car souvent, baptiser, communier ou confirmer est vécu comme un « happening » sans lendemain, voire un trophée de fin de course…

Rigueur par cohérence

Comment réagir ? « La grande majorité des mariages sont nuls », avait déclaré le pape François lui-même (2016), précisant que les fiancés « ont la bonne volonté mais pas la conscience » de ce qu’ils demandent. Alors pourquoi n’osons-nous pas dire non, non par « eugénisme religieux » mais par cohérence tout simplement ? « Ah oui, la Bible, ce gros livre… Non, je ne l’ai pas lue, pourquoi, c’est intéressant ? », m’avait dit un fiancé en toute candeur…

Qui prépare aux sacrements est souvent confronté à un paradoxe : le leitmotiv de ces dernières décennies (« les églises se vident… »), vérifié certes en partie si l’on s’en tient au lieu traditionnel de célébration qui est l’église paroissiale, est contredit par les nouveaux « lieux de pratique », parfois surpeuplés, que sont les chemins de pèlerinages, les monastères, les JMJ, les communautés nouvelles, les mille et une formes de solidarités humaines – pour ne parler que du catholicisme contemporain.

Accueil, d’abord !

« La seule vraie raison, c’est Dieu qui
les attire », répond Fabienne Gapany,
formatrice en catéchèse et coordinatrice du catéchuménat sur Vaud, « tout simplement Dieu toujours déjà là, comme disait Zundel ».

La demande d’un sacrement a toujours une issue concrète : mariage prochain, devenir marraine/parrain, curiosité, recherche de sens… ; elle est une première réponse à cet appel de Dieu, « bien avant que les « demandeurs » ne prennent conscience de leur désir », précise Fabienne Gapany. « J’essaie d’être bien à l’écoute pour comprendre ce qui motive les demandes, explique Elvio Cingolani, curé modérateur de l’UP Plateau, Genève. « Il y en a une multitude: grands-parents, traditions, visions magiques… Mais Jésus n’a-t il pas commencé avec les personnes là où elles en étaient dans leur vie ? » demande-t-il.

L’importance d’un accueil sans préjugé – « positif et bienveillant », aime à dire Elvio Cingolani – permet d’entamer un dialogue, une rencontre, un échange. Les gens sont dès lors mis en route : « Ils découvrent peu à peu que leur demande est arrivée à un moment où ils sont prêts à se laisser conduire par Dieu », témoigne Fabienne Gapany. Une naissance, une déclaration d’amour, un décès sont des temps forts de la vie qui immanquablement chamboulent les personnes, corps et esprit ! Les accompagner vers un sacrement leur permet d’apprendre « à relire leur vie avec Dieu, découvrant comment il les accompagne depuis toujours ».

Accompagner

Comment comprendre la notion d’agrégation au Corps ecclésial que le sacrement implique : vaine, si aucune suite n’est donnée ? « Non, rétorque Fabienne Gapany, ce serait considérer le sacrement sous un jour « utilitaire ». Le sacrement, c’est un don purement gratuit. Dieu se débrouille avec les personnes qu’il choisit pour vivre les sacrements ; s’il veut les envoyer à la messe, il les envoie à la messe. »

Se préparer à un sacrement peut être vécu selon le schéma d’une « conversion paulinienne » 2 : un « temps fort » (demande en mariage, naissance, etc.) qui nécessite un accompagnement pour être vu à la lumière de Dieu… « Grâce à l’abbé Marc 3, puis à vous, j’ai apaisé ma peur de ne pas savoir beaucoup de choses lors de ma demande de baptême… Mais j’ai une telle foi, vous savez, et j’adore organiser les Repas solidaires ! », confiait Marie-Ange, 37 ans, baptisée le 30 janvier dernier dans la paroisse Saint-Joseph à Genève. « Mon cœur est ardent, mais vous m’avez nourri l’esprit ! » Accompagner signifie bien « aller manger le pain ensemble » 4 en prenant la cadence de l’autre. « Si les baptisés (confirmés, « eucharistiés ») viennent à la messe et fréquentent leur paroisse (ou un groupe de jeunes, ou une aumônerie, ou je ne sais quoi), tant mieux, renchérit Fabienne Gapany. Mais j’ose espérer que la vie chrétienne et ce que les sacrements nourrissent « débordent » largement la messe ».

Besoin de rites

« En général je pense que nous ne devrions pas commencer par imposer nos conceptions toutes faites, mais partir de la pauvre réalité pour tendre vers plus haut, conseille Elvio Cingolani. Et à partir de là, j’ »évangélise ». Et tant pis si je dois adapter les rites officiels. » Ajuster pour se faire comprendre : « Oui, notre langage peut paraître étrange, partage l’abbé Philippe Matthey, curé modérateur des Rives de l’Arve et engagé dans la pastorale du mariage à Genève depuis 20 ans, mais ils sont curieux, « preneurs » même, alors qu’il fut un temps où l’étrange était à bannir. » Et Philippe Matthey de conclure : « Leur demande d’un mariage à l’église ou de la confirmation réveille souvent quelque chose dans leur conscience : leur bonheur est d’une façon ou d’une autre lié à Dieu. »

Une vérité de foi universelle : « Pour les personnes souffrant de toute sorte de précarités, explique Inès Calstas, responsable de la Pastorale des milieux ouverts sur Genève, les sacrements, ces gestes visibles et concrets, sont très importants : malgré l’exclusion sociale qu’elles vivent au quotidien, par notamment la célébration de leurs sacrements, elles appartiennent à la communauté humaine… » Et de conclure : « La foi qu’ils vivent en cachette peut être partagée, ils sont reconnus fils et filles de Dieu. »

Cheminer

Dès lors, à la suite d’une demande « simple » d’un baptême ou d’un mariage, selon l’accueil et la préparation, il s’ensuit parfois des questionnements, de nouvelles rencontres, voire une envie d’approfondir sa foi : « Les sacrements nous ouvrent les yeux sur l’invisible et nous révèlent la vérité des choses », conclut Fabienne Gapany. Comme pour les disciples d’Emmaüs en somme…

1 Catéchisme de l’Eglise catholique, article 1121.

2 Ananie accueille Paul, aveuglé sur le chemin de Damas, chez lui ; il reverra au bout de trois jours… cf. Ac 9.

3 Il s’agit de l’abbé Marc Passera, décédé en mars 2020, accompagnateur du catéchuménat
à Genève pendant de nombreuses années.

4 Etymologie de « ad cum panis », accompagner.

 

Une Maison pour la Diaconie et la Solidarité

Ouverte à Sion il y a déjà plus d’un an, la Maison de la Diaconie et de la Solidarité 1 est portée conjointement par le Diocèse et l’Eglise réformée. Grâce au soutien de la Fondation Casa Juan Diego 2 , ce lieu qui grouille de vie est entièrement voué au service des plus vulnérables d’entre nous.
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La joie de marcher avec les réfugiés

Formée en travail social, Clotilde Perraudin partage son activité professionnelle entre plusieurs institutions : responsable de la halte-jeux pour la Fondation Trait d’Union, elle est aussi engagée en pastorale de rue dans la Riviera vaudoise et, depuis quelques années, à la paroisse de Martigny. Chargée des « mercredis » du Foyer Abraham, Clotilde s’engage pour créer du lien et favoriser la rencontre avec les réfugiés…
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La douleur transcendée

Nuria Wipfli-Parrot est une jeune femme d’origine espagnole. Je l’ai remarquée en raison d’un rayon de lumière qui a traversé son visage au moment où je l’ai aperçue… Si un jour vous vous retrouvez sur la place Centrale à Martigny et que vous remarquez la présence d’une personne au large sourire, sur sa chaise roulante avec des lunettes rondes, accompagnée d’un grand chien blanc : c’est Nuria !
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Des rites « à la carte » ?

Il n’est pas rare d’entendre un ancien dire, avec un brin de nostalgie : « Tout a changé. » Le changement a sans doute toujours existé, mais il est aujourd’hui plus perceptible par le fait que tout est accéléré. Parfois, nous pouvons regretter certains aspects de la vie passée et parfois nous réjouir de progrès.
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Un pasteur « Bleu Ciel »

TEXTE ET PHOTOS

PAR MYRIAM BETTENS

La Maison Bleu Ciel est un espace de spiritualité chrétienne ouvert aux «chercheurs spirituels» de toutes provenances. Actuellement au centre de Genève, elle se définit comme un rassemblement de personnes qui cheminent ensemble et partagent des démarches d’approfondissement spirituel, dans la joie de l’échange.

Rejoindre les « distanciés » des églises

« Les difficultés de vie m’ont amené à tout remettre en question. C’est au cours de ces crises que j’ai découvert des chemins et des personnes qui font partie de cet univers des chercheurs spirituels. Mon expérience nourrie de ces rencontres a donné la Maison Bleu Ciel », raconte Nils Phildius, pasteur de l’Eglise protestante de Genève (EPG) et responsable de la Maison Bleu Ciel. Initialement situé dans la maison de paroisse aux volets bleu ciel du Grand-Lancy, l’espace de spiritualité fondé en 2016 s’est aujourd’hui déplacé dans les locaux du Temple de Plainpalais. « Environ deux-tiers des participants aux activités de la Maison se distancient des églises institutionnelles ou n’ont aucune attache avec elles », détaille le pasteur. Il note aussi que de nombreux catholiques participent aux formations ou même à « l’Heure Bleu Ciel », une célébration religieuse chrétienne proposée une fois par mois.

A la jonction de deux mondes

« L’intensité de la recherche spirituelle des participants me frappe particulièrement. Ils vivent cette quête de bonheur et d’unité intérieure comme si leur vie en dépendait », relate encore Nils Phildius. Même si les attentes sont élevées, la tâche ne l’effraie pas. En toute humilité, il révèle que sa mission consiste avant tout « à chercher avec eux ». Pour ce faire, la Maison Bleu Ciel propose différents parcours à la jonction entre le monde séculier et la foi chrétienne. « Nous offrons des activités en lien avec la méditation, le théâtre, la créativité ou le travail corporel. Notre spécificité réside dans le fait de réunir ces propositions séculières avec la foi chrétienne et finalement c’est cela que les gens viennent chercher. »

Rites au pluriel !

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : CIRIC

On a tendance à voir l’Eglise catholique-romaine comme un monolithe, avec «la même messe» aux quatre coins du monde. Faux. Il y a, en son sein, certes le rite romain, majoritaire, les rites ambrosien à Milan et mozarabe à Tolède, mais également cinq autres familles rituelles: chaldéenne/syro-malabare; copte/éthiopienne; arménienne; syriaque/maronite/syro-malankar; et byzantine. Si chacune est gouvernée par un patriarche ou un archevêque majeur, le pape de Rome est tout autant leur pape !

Rite amazonien

Au contraire du slave Jean-Paul II – qu’on a vu vêtu des regalia des rites orientaux qu’il a fréquentés lors de visites apostoliques –, François l’Argentin s’intéresse à l’acculturation de la liturgie sur son continent. En effet, il parle de créer un nouveau rite dans l’Eglise catholique sud-américaine : l’amazonien.

Après le rite zaïrois 1, à propos duquel une excellente présentation 2 lui a permis d’en réévaluer la pertinence pastorale en préfaçant l’ouvrage, on n’avait plus vu un pape évoquer de nouveaux rites dans l’Eglise latine depuis Paul VI ! Or, un effet du synode pour l’Amazonie (2019) est l’élaboration d’un rite propre à cette large partie du continent sud-américain.

Acculturation

Cette initiative rappelle la nécessité de contextualiser la liturgie, messe et sacrements inclus. Dans l’exhortation post-synodale Querida Amazonia, François invite à intégrer dans la liturgie « beaucoup d’éléments propres à l’expérience des indigènes dans leur contact intime avec la nature et à favoriser des expressions autochtones en chants, danses, rites, gestes et symboles ». Et de reconnaître que malgré l’exhortation du Concile Vatican II à doubler d’efforts dans ce sens, « peu de progrès dans cette ligne » sont à constater, déplore le Pape dans
la préface de l’ouvrage précité.

Face à la crispation de certains puristes en matière de liturgie,
il est bon d’être encouragé par
le Pape de tous les catholiques
aux sept familles liturgiques – et bientôt huit ?

1 Du Zaïre, alors ancien nom
de ce qui deviendra la République démocratique du Congo ou RDC.

2 R. Mboshu Kongo, Le pape François
et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre,
LEV, 2020.

 

« Rites à la carte »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne , novembre 2021

«Traditionis custodes», la lettre apostolique, publiée le 16 juillet 2021 par le pape François, remet à jour certains rites de l’Eglise; c’est une occasion de nous interroger sur le rôle des rites et leurs significations. Commentaires et portrait de l’abbé Antonio Ruggiero, prêtre remplaçant à la paroisse catholique de langue française de Berne.

PROPOS RECUEILLIS PAR XAVIER PFAFF | PHOTO : RP

Une présence internationale

Originaire d’Italie, mais né en Belgique et de langue maternelle italienne puis flamande, l’abbé Antonio a fait ses études à Louvain et connait très bien la Belgique. Actuellement, l’abbé Antonio Ruggiero vit en Suisse depuis 20 ans.

« J’ai été responsable de la Mission catholique italienne de Bienne pendant plus de 17 ans. La MCI comptait chaque année environ 200 enfants au catéchisme ; j’ai par exemple lancé et motivé avec succès une structure d’aides-catéchistes. Les jeunes sont très importants dans la vie d’une paroisse. » L’abbé Antonio a rejoint la paroisse catholique de langue française de Berne en septembre 2019 et en juillet 2021.

Rites et sacrements

« Les rites s’expriment particulièrement par les sacrements, mais il faut d’abord savoir que le sacrement par excellence c’est l’être humain lui-même, femme
et homme. Le Seigneur qui a créé l’être humain,
ne sait faire qu’une chose : aimer. Il nous aime tels
que nous sommes, d’un amour immuable et inconditionnel, au-delà de celle ou celui que nous voudrions être. »

Le reste, et donc les rites de l’Eglise, sont d’origine humaine et peuvent à tout instant être changés.

« Les rites sont une nécessité pour l’homme. Ils nous font du bien, ils nous ouvrent le cœur quand ils sont accompagnés de mots qui donnent Vie. Par exemple, pour le baptême, on observe des rites précis autour du cierge : remise du cierge, le père allumant le cierge, puis père, mère et parrain-marraine touchant le cierge pendant la lecture. Ils symbolisent la lumière du Christ présente dans la vie de l’enfant. La confirmation est un rite important dans le sens où la personne devient officiellement chrétienne et adulte. Et c’est lorsque l’on essaie de vivre la loi de l’Amour qui est le Christ, que l’on devient un chrétien adulte ; les autres rites sont alors sources d’inspiration.

Ils sont présents aussi en fin de vie, par exemple par le sacrement des malades, ou l’accompagnement des personnes en fin de vie. « Le prêtre qui donne ce sacrement entre en relation avec la personne malade ou mourante, ainsi qu’avec les proches présents. Les cœurs s’ouvrent en la présence du Seigneur. »

D’autres rites sont à mentionner, tels le baptême à l’âge adulte, la tradition de la crèche et du sapin de Noël, ou les rites associés au sacrement du pardon.

Au-delà des rites

La vie du chrétien est jalonnée par toutes sortes de rites exprimés principalement par les sacrements. Ils sont importants car ils répondent à des besoins humains. Mais plus que de suivre les rites, la vocation du chrétien, point majeur, est de « vivre l’Amour du Christ au quotidien. Le passé avec ses rites, son histoire et sa culture est primordial ; le futur, avec tout ce qu’il peut nous apporter, l’est tout autant. Mais c’est dans le présent que le Seigneur crée et donne Vie. Et c’est dans ce présent que je veux essayer de vivre authentiquement ma foi au sein de l’Eglise ».

Jeux, jeunes et humour – avril 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Qu’est-ce que l’octave de Pâques ?
L’Eglise aime faire la fête et la prolonger ! L’octave désigne les huit jours qui suivent une fête chrétienne importante, comme Noël ou Pâques. La fête de la Résurrection de Jésus se prolonge sur une semaine où chaque jour est considéré comme jour de Pâques jusqu’au dimanche suivant anciennement appelé In albis (en blanc). Là les nouveaux baptisés quittaient alors leur vêtement blanc porté durant toute l’octave.

Par Pascal Ortelli

Humour

Lors de l’eucharistie dominicale, un curé porte un pansement sur sa joue gauche. A la fin de la messe, un paroissien lui demande ce qui est arrivé. « Ce matin, je préparais mon homélie tout en me rasant. Une seconde de distraction et le rasoir m’a coupé la joue. » Le paroissien, du tac au tac : « M. le Curé, dimanche prochain, vous vous concentrez sur le rasoir et vous coupez le sermon ! » 

Par Calixte Dubosson

Permanence des rites

PHOTO : DR

PAR CALIXTE DUBOSSON

Lors d’une session réunissant plusieurs prêtres, un intervenant, le
sociologue Bernard Crettaz, nous a surpris en conseillant de ne pas abandonner certains rites au sujet des funérailles, mais de les renforcer. Ils permettent de bien faire son deuil et s’inscrivent dans la continuité d’une pratique ayant fait ses preuves.

J’ai connu l’époque où, dès le décès d’une personne, on commençait par sonner le glas. Le curé et le président étaient avertis. On appelait le menuisier pour le cercueil. Dans la maison, on préparait la veillée alors qu’un voisin prenait soin du bétail ou des travaux à terminer. Dans un tiroir, on trouvait les instructions pour habiller le défunt qui reposait dans sa chambre. Jusqu’au jour de la sépulture, il était veillé
jour et nuit par la famille et les amis dont certains abusaient de la dive bouteille à tel point que, le matin venu, seul le défunt était de sang-froid !

Ces pratiques rendaient la mort la plus naturelle possible. Alors, c’était mieux avant ? Dans cette perspective, certainement. A nous de relever le défi, de maintenir ou d’inventer des rites qui dédramatisent l’évènement de la mort et surtout qui traduisent l’espérance chrétienne de la résurrection.

Via Jacobi: Romont-Moudon

Notre-Dame des Pauvres.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Moudon pour une longue étape, idéale à vélo.

Départ depuis la gare de Romont, 4h30 aller simple, 18 km

1. Depuis la gare, montez dans le bourg pour découvrir la collégiale où vous retrouverez une sculpture de saint Jacques sur les stalles.

2. Sortez de la ville par le sud-ouest jusqu’à la zone industrielle que vous traverserez pour vous rendre à l’oratoire de Notre-Dame des Pauvres. Poursuivez sur la droite sur un chemin de campagne.

3. A Billens, prenez à gauche le long de la route goudronnée et attaquez la montée. Arrivé sur la crête d’Hennens, frontière entre Fribourg et Vaud, prenez à gauche dans l’herbe jusqu’à l’antenne et attaquez la descente.

4. A Curtilles, ne manquez pas de visiter le temple, une ancienne église dont la reconstruction date de 1231.

5. Quittez ensuite le tracé de la Via Jacobi pour vous rendre à Lucens. La ville avec son imposant château mérite le détour. Au pont routier, remontez la Broye, en direction de Moudon jusqu’à la passerelle qui rejoint le chemin officiel.

6. Dans la ville basse de Moudon, les stalles de l’église Saint-Etienne valent le détour.

Les plus motivés et à vélo seulement (15 km) peuvent rentrer par Siviriez et la Pierraz pour découvrir la maison natale de Marguerite Bays (no 7) et la chapelle du Bois (no 8) avant de rejoindre Romont par la route principale.

Curiosité

L’église de Curtilles, dédiée à saint Pierre et dont la première construction remonterait à 1055, est considérée comme l’une des plus anciennes du diocèse de Lausanne.

Coup de cœur

Le musée Sherlock Holmes 
Sir Adrian Conan Doyle, le fils du romancier, fit du château de Lucens où il résida un musée dédié à l’œuvre de son père, qui se trouve aujourd’hui en contrebas dans la « Maison rouge ».

En librairie – avril 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Choisis la Vie !
Timothy Radcliffe

A propos de la pandémie du Covid, le philosophe André Comte-Sponville s’est écrié : « Ne sacrifiez pas l’amour de la vie à la peur de la mort ! » Par ce livre-confession, le frère dominicain Timothy Radcliffe rappelle que le chrétien doit témoigner et être du côté de la vie. Dans un monde où l’on parle d’aide au suicide, d’euthanasie et d’avortement, nous sommes invités à choisir la vie. « Je mets devant vous la vie et la mort : choisissez la vie », demande Dieu. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et l’aient en abondance », répond Jésus.

Editions Cerf

Acheter pour 34.00 CHF

Entre tradition et décision
Sophie Tremblay

Un jeune couple doit décider de faire baptiser ou pas son enfant. Entre les parents, au bagage religieux différent, s’engage un dialogue sur la nature de la foi chrétienne qui s’étend peu à peu à leurs proches aux itinéraires spirituels tout aussi variés. A partir de cette mise en scène inspirée d’histoires vraies, et qui vise à demeurer au plus près de l’expérience, Sophie Tremblay développe sa réflexion sur la transmission de la foi dans une société plurielle et laïcisée. Ce livre qui jette des ponts entre tradition et modernité pose des bases solides pour repenser l’initiation chrétienne dans le contexte actuel.

Editions Médiaspaul

Acheter pour 30.20 CHF

L’Esprit renouvelle tout
Nathalie Becquart

A partir de sa riche expérience pastorale auprès des jeunes, Sœur Nathalie Becquart, nouvelle sous-secrétaire du synode des évêques, propose avec ce livre un véritable GPS, capable d’orienter une pastorale qui leur soit adaptée.

L’auteur donne également des exemples concrets et des conseils pratiques. Ces pages aideront ceux qui, dans l’Eglise, souhaitent accompagner les jeunes vers un renouveau, en lien avec leurs cultures et leurs nouveaux langages, dans un réel esprit de coresponsabilité. 

Editions Salvator

Acheter pour 27.60 CHF

Saint Irénée de Lyon
Etienne Piquet-Gauthier – Pascal Vitte

Après la mort de Jésus, les apôtres décident d’aller répandre la Bonne Nouvelle dans bien des pays, dont la Grèce. Touché par le message du Christ, Irénée, un érudit du IIe siècle, va partir jusqu’en Gaule. Porté par son zèle missionnaire, il souhaite encourager les chrétiens à entretenir une unité. Il deviendra par la suite évêque de Lyon. Le IIe et le XXIe siècle connaissent la tentation de la pensée scientifique qui en fait un absolu au mépris de la foi du simple croyant. Pétri de la Parole de Dieu, Irénée fait partie de ceux qui combattent l’erreur non par la sentence de la condamnation mais par la raison et la foi. Cette bande dessinée nous en dépeint les contours.

Editions Signe

Acheter pour 28.80 CHF

Pour commander

Parrain et marraine, pour quoi faire ?

La mission de parrain ou marraine dans l’Eglise catholique est plus qu’une reconnaissance affectueuse, elle est aussi un engagement.

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS

PHOTO : CIRIC

Le jour où l’on vous a demandé d’être parrain ou marraine, sans doute avez-vous été flatté si vous avez accepté. Mais honnêtement, une fois la cérémonie de baptême passée, qu’est-ce que cela a changé mis à part le fait que vous ayez rajouté un nom sur la liste des destinataires de vos cadeaux de Noël ? Parrains et marraines ont plus ou moins de bonne conscience vis-à-vis de leur filleul, friand d’une relation privilégiée qu’ils tentent d’inventer. Pour le croyant, cette mission n’est pas banale.

« Pour qu’une complicité grandisse avec chacun de mes filleuls, je les ai beaucoup vus petits, je me sens un peu comme leur ange gardien, explique Rose, dynamique célibataire, deux fois marraine. Je veux les choyer et aussi les aider à regarder le Ciel. » Pour elle, répondre positivement aux questions du prêtre qui s’apprête à baptiser, c’est s’engager pour aider les parents à éduquer chrétiennement leur enfant. Aussi, en plus des cadeaux qui lui parlent, elle essaie de poser des petits gestes qui l’éveilleront à la présence de Dieu. « C’est tout simple, par exemple visiter une église pendant une balade en vacances, y allumer une bougie signe d’une prière commune, ou encore offrir un crucifix pour une première communion et pas simplement une montre », témoigne-t-elle.

Jamais trop tard pour accomplir ce « job » de parrain ou de marraine, en particulier grâce à la prière. « Tous les jours, je confie mes enfants et mon filleul », reconnaît Jean, conscient qu’il n’est pas facile pour un jeune
d’intégrer les valeurs chrétiennes. « J’ai eu la chance d’avoir une
marraine débordante de bonté, de malice et de foi, je m’en inspire, c’est grâce à elle que j’ai gardé un contact avec l’Eglise. J’essaie de poursuivre cette chaîne d’amour et de foi. »

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