Les relevés cadastraux et les sources d’archive ne mentionnant aucun édifice antérieur, il semble que cette chapelle ait été construite ex nihilo. C’est donc en 1847 que la première pierre est posée mais d’importantes inondations repoussent le travail de plusieurs années. La date de 1855, qui timbre la clé de l’encadrement de l’entrée (réalisé en calcaire de Collombey tout comme la croix de mission à l’extérieur) rappelle la construction du gros oeuvre.
« Raconte-moi ton Eglise »
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2021
TEXTE ET PHOTOS PAR PIERRE ANÇAY
Lorsque l’on m’a proposé de «raconter mon Eglise» pour L’Essentiel, j’ai hésité quelque peu avant d’y répondre. Que pourrais-je bien dire ? Il ne s’agissait, bien entendu, pas de décrire l’édifice où nous autres chrétiens célébrons le culte, mais plutôt de «raconter mon Eglise» dans son sens premier que l’on retrouve dans le christianisme, soit «l’Institution rassemblant l’ensemble des chrétiens en communion avec le Pape et les évêques».
Ainsi, comme pour beaucoup, « mon Eglise » est d’abord « l’église paroissiale » où se vivent concrètement tous les faits, les gestes, les cérémonies liées à notre vie chrétienne. Au fil des ans, en plus des messes dominicales et de semaine notamment lorsque nous étions désignés pour servir la messe, c’est à l’église paroissiale que nous avons reçu les différents sacrements, en premier celui du baptême.
De toutes ces cérémonies, je me souviens tout particulièrement du jour de ma première communion où nous sommes descendus en rang par deux, de la cour de l’école jusqu’à l’église, d’abord le groupe des filles « encadrées » par des institutrices suivi du groupe des garçons tous munis d’un brassard blanc sur la manche gauche du costume. L’après-midi de ce même jour, nous nous sommes retrouvés à l’église pour la consécration à Marie à qui nous chantions, en levant nos bouquets de fleurs, l’inoubliable cantique : « Vierge Marie, je te confie mon cœur ici-bas. Prends ma couronne, je te la donne, au Ciel n’est-ce pas tu me la rendras, au Ciel n’est-ce pas tu me la rendras ! »
C’est à l’église qu’aujourd’hui encore la communauté paroissiale se retrouve pour les messes, les fêtes ponctuant l’année liturgique, les ensevelissements et autres rencontres ou célébrations religieuses.
Finalement, c’est dans et par cette « église paroissiale », que petit à petit s’est « conscientisée » mon intégration et ma participation à cette « Eglise universelle » qui, comme le dit saint Paul dans sa Lettre aux Ephésiens 1 : « Dieu a établi le Christ au-dessus de tout être céleste… Il a fait de lui la tête de l’Eglise qui est son corps, et l’Eglise, c’est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude… »
Aussi, arrivé à l’automne de ma vie, je ne saurais assez dire ma « reconnaissance » à « l’église de ma paroisse » ainsi qu’à toutes les personnes qui l’ont servie au cours
du temps. Oui, vraiment merci pour tout ce qui a été fait pour moi et pour nous tous « dans » et « par » cette « Eglise paroissiale et universelle qui est le Corps du Christ » !
«Pas à pas…»
PAR JANIE LUISIER
PHOTO : VÉRONIQUE DENIS

A l’image d’un pèlerin décidé, je vis mon Eglise avec cette volonté d’avancer, mais aussi avec cette vulnérabilité qui me pousse à me placer humblement sous le regard de Dieu. En Père attentif et aimant, respectant toujours ma liberté et mes choix, Il pose sur mon chemin des jalons : l’adoration hebdomadaire, la prière des mères, la Vierge Pèlerine, des témoins qui ont vécu concrètement leur foi en laissant à Dieu les commandes de leur vie… Aussi, j’aimerais vous partager un message de sainte Teresa de Calcutta qui m’encourage à toujours mieux le connaître, à l’inviter dans mon quotidien, avec la volonté de lui faire plaisir dans le service et la prière :
« Nous pouvons certes passer du temps à la chapelle… mais avez-vous vraiment fait connaissance avec Jésus vivant, non à partir de livres, mais pour l’avoir hébergé dans votre cœur ?… Demandez-en la grâce. Il a l’ardent désir de vous la donner… Vous lui manquez quand vous ne vous approchez pas de lui. Il a soif de vous. »
Mon Eglise…
TEXTE ET PHOTO PAR VIRGINIA DA SILVA

Mon Eglise est l’écoute, le partage, l’ouverture et le service à l’autre.
Je ne peux pas vivre ma foi sans ces éléments. Elle est, dans ma vie, une source de force, d’écoute et en même temps de refuge dans les moments difficiles. A mon arrivée en Suisse, les premières personnes à me tendre la main étaient des fidèles paroissiennes de Saxon. A ce moment-là, je me suis reconnue dans cette Eglise. Depuis, je travaille pour que l’on aille de plus en plus vers l’autre.
Malheureusement, en Eglise, on est souvent dans le faire et pas dans l’être. On veut tellement accomplir les tâches qui nous sont demandées que l’on oublie le contact humain. Et pourtant il n’y a pas besoin de grand-chose, quelquefois un simple sourire. Avec le COVID, on s’est retrouvés à l’entrée de nos églises. Pour ma part, quelle chance ! j’ai pu échanger avec les gens, les accueillir, pour finalement avoir la meilleure des récompenses : une personne qui me dit : « Quel bonheur de se sentir accueilli avec ce grand sourire. » Eh oui… cela suffit de montrer que l’on est là pour accueillir, accompagner, partager et laisser la place à l’autre. C’est ce que on a fait avec moi « l’étrangère ».
La devise de ma vie est : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40)
Chaque personne que je rencontre est le visage du Seigneur. Seulement ainsi, je peux vivre mon Eglise en accord avec le plus profond de moi-même.
Eglise aux cent mille visages…
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021
PAR MATHIAS THELER
PHOTO : DOMINIQUE RABOUD (10 ANS DE L’UP)
Aujourd’hui avons-nous raison d’aimer notre Eglise ? Ne la voyons-nous pas comme une institution lourde qui semble plus condamner qu’essayer d’avancer avec les personnes ? Est-elle uniquement moralisatrice, tout en jouant sur la culpabilité des gens ?
Effectivement, la doctrine de l’Eglise semble pesante pour beaucoup d’entre nous. Elle affirme un idéal chrétien qui semble à des années-lumière de nos réalités humaines. Joël Pralong affirme pourtant que « La doctrine de l’Eglise est importante, elle est une lumière sur le chemin, mais c’est le Christ qui est la lumière dans les cœurs ». Aurait-elle donc encore du sens aujourd’hui… ? Peut-elle nous aider à avancer ? J’apprécie beaucoup le regard porté par un ancien professeur d’université qui nous invite à voir les commandements non comme des commandements, mais comme des paroles, des balises, qui tracent le chemin et nous indiquent quand nous le dépassons.
Effectivement, l’être humain est libre, mais il a aussi besoin de repères, non pas pour le condamner ou le culpabiliser, mais pour savoir où il se situe dans sa vie de foi. Pour le reste, il en revient à la conscience de chacun que seul le Christ peut véritablement éclairer. Mais est-ce uniquement cela l’Eglise ?
Non, car elle est avant tout l’ensemble des chrétiens, des baptisés, éclairés par le Christ, par la Parole de Dieu, qui chemine en communauté, ensemble, vers le Royaume promis par Dieu. Ensemble veut bien dire que nous avons tous la responsabilité de l’Eglise, de nos communautés ecclésiales. Ayons conscience de cela !
J’aime beaucoup le pape François qui ose affirmer : « … je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. » (EG 49) L’Eglise est avant tout humaine, elle a tous nos visages.
Aujourd’hui, le slogan de notre UP réaffirme que, si nous nous mettons à la suite du Christ, nous sommes invités à être ensemble de vrais bâtisseurs de nos communautés. Voilà la vocation du chrétien. J’aimerais d’ailleurs remercier toutes les personnes qui s’engagent dans nos paroisses, mais la liste serait bien longue. Vous pouvez, dans vos villages, à travers les articles de L’Essentiel, mettre un ou plusieurs visages sur ces personnes, qui témoignent, bénévolement dans leur quotidien, de leur engagement. Ils sont témoins d’une communauté qui s’engage. Saint Paul le dit clairement : « Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » Chacun porte, selon ce qu’il est, la responsabilité de sa communauté ecclésiale.
Raconte-moi ton Eglise
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021
L’Eglise catholique traverse une crise sans précédent dans son histoire : corruption des mœurs, de l’intégrité morale de ses plus hauts représentants, discrédit moral, impossibilité de se réformer en profondeur, désertion en masse de ses fidèles… «Le Fils de l’Homme, quand il reviendra, trouvera encore la foi sur la terre?»
PAR L’ABBÉ LÉONARD BERTELLETTO, CURÉ-DOYEN / PHOTO : DR

« Ne me traite pas comme un pécheur, épargne-moi le châtiment des assassins. »
« J’ai mal à mon Eglise… », entend-on souvent. A raison ! Tant les déceptions que génère cette Institution se multiplient au cours des âges et la nôtre ne fait pas exception. Que de gens blessés, outrés, scandalisés, par l’action de l’Eglise ! Notre Eglise, une grande malade, qui peine à regarder la vérité en face et à trouver des remèdes à ses maux. Inutile d’énumérer ici la longue liste des scandales qui compliquent la marche des chrétiens vers le Ciel.
Au XIVe siècle déjà, sainte Catherine de Sienne comparait l’Eglise à une lépreuse. Et le poète Dante Alighieri (dont nous commémorons cette année le 700e anniversaire de la mort) ne s’est pas gêné de réserver des places en enfer pour trois papes… Qu’écrirait-il de celui d’aujourd’hui, adulé par les uns, décrié par les autres… Difficile d’être catholique dans ce contexte, beaucoup en ont marre et quittent le navire, la barque de Pierre. A celles et ceux qui seraient tentés de le faire – car il s’agit bien là d’une tentation – je voudrais rappeler cet enseignement de saint Augustin, commentant le neuvième verset du psaume 25 : « Ne me traite pas comme un pécheur, épargne-moi le châtiment des assassins. » Dans sa cathédrale d’Hippone, l’évêque prêche ce qu’un sténographe prend en dictée : « L’Eglise de ce temps est une aire de battage. Je vous l’ai dit souvent et je le répète encore : cette aire comporte à la fois la paille et le blé. Que personne ne cherche à se séparer de la paille avant le temps du vannage ! Que personne ne quitte l’aire avant le temps du vannage sous prétexte de ne pas vouloir supporter les pécheurs. Trouvé hors de l’aire, tu serais attrapé par les oiseaux avant d’avoir été amassé dans les greniers. » Augustin en appelle à l’unité dans la communauté, malgré l’agacement que suscite le comportement des pécheurs. Seuls les vertueux parviennent à les supporter, mais les vertueux, à l’égal du prophète Elie, se sentent parfois bien seuls au milieu des pécheurs. « Ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels ; je suis resté, moi seul, et l’on cherche à m’enlever la vie. » (1 R 19, 10) Elie se sent seul, en vrai, il n’est pas si seul que cela, d’autres justes se tiennent ça et là… Dieu répond à sa plainte par ces mots : « Je laisserai en Israël un reste de sept mille hommes, tous ceux dont le genou n’a pas plié devant Baal. » (1 R 19, 10) Augustin ajoute : « Si toi tu es mauvais, ne va pas croire qu’il n’y a personne de bon. Si tu es bon, ne va pas t’imaginer que tu es seul à l’être. Si tu es bon, ne crains rien du fait d’être mélangé avec les méchants, car le jour viendra où tu seras séparé d’eux. […] Il chancelle au milieu des méchants, celui qui ne compte pas sur Dieu. Voilà l’origine des schismes. Les grains de blé dans l’aire supportent la paille avec patience jusqu’au temps du vannage. » Dans quelle mesure nous appuyons-nous sur Dieu pour vivre en Eglise aujourd’hui, malgré les difficultés ? En améliorons-nous la coexistence fraternelle, ou au contraire, sommes-nous de ceux qui divisent ? Sommes-nous de ceux qui plient le genou devant les baals de ce temps (idéologies, gourous de toutes sortes) ? A chacun de faire son examen de conscience, pour rendre la communauté plus authentique, et pour, en fin de compte, avoir moins mal à son Eglise.
Entre utopie et réalité
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2021
Le P. Hermel Tonato est en Suisse depuis mai de cette année. Il a été engagé sur le secteur des Deux-Rives. Il nous raconte l’évolution de l’Eglisecau Bénin, depuis l’arrivée des missionnaires jusqu’à aujourd’hui.
TEXTE PAR LE P. HERMEL | PHOTOS : ROBERT ZUBER
Dans le contexte religieux, la foi est la croyance en un Dieu révélé, le Dieu de Jésus- Christ. Elle vient « de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu » (Rm 10, 17). Plusieurs années après le débarquement des missionnaires, une brève relecture de l’implantation et des enjeux de la foi, au Bénin en général et à Azovè en particulier, se révèle imposante. L’évolution exponentielle de la foi au Bénin est une preuve que les premiers annonceurs de la Bonne Nouvelle ont été envoyés par le Christ (cf. Rm 1, 1) car aucune œuvre humaine ne peut faire tant d’années et résister à tant de déchaînements. Le voyage parfois périlleux de ces porteurs aussi en est une preuve. Concernant la pastorale des terres du Bénin et d’Azovè, l’enjeu étant d’ordre divin, on voit la foi dans son dynamisme qui s’est exprimée comme la lumière qui a dissipé tant de ténèbres. Les résultats de la réception de la foi transmise par les Apôtres continuent d’abonder. A titre d’exemple, on peut évoquer l’éducation religieuse (à travers la création des écoles catholiques, le catéchisme hérité), l’ordination des prêtres autochtones, etc. Le nombre des baptisés chaque année et l’abandon volontaire des pratiques animistes constituent aussi un témoignage de l’évolution de la foi. L’héritage pastoral continue de servir de jalons pour une pastorale d’incarnation au sein même des peuples béninois et de ses cultures. La majorité de la population béninoise et celle d’Azovè est chrétienne. Ils sont plusieurs à être impliqués dans la vie de l’Eglise (la prière, les mouvements, les associations, les chorales…). Les chrétiens catholiques forment aujourd’hui des communautés dynamiques, joyeuses et soudées. La vie religieuse et spirituelle des chrétiens se trouve renforçée par les activités permanentes des groupes de prières, mouvements et associations. L’harmonie, la cohésion et la paix qui caractérisent la communauté ainsi que le dévouement, la spontanéité désintéressée et l’implication active des fidèles dans les sollicitations diverses sont le reflet de la franche collaboration entre les fidèles et leurs pasteurs. Ces groupes constituent souvent un cadre très propice pour raviver la foi chrétienne des chrétiens militants et pour affermir leur adhésion à Jésus-Christ.
Cependant, comme dit dans l’Evangile de saint Jean, il y a toujours des mercenaires qui cherchent à disperser les brebis. On assiste, en effet, à une profusion de « l’offre chrétienne » expliquée par le foisonnement des Eglises et des religions de tout type. La recherche exagérée et incontrôlée de Dieu et de l’extraordinaire fait découvrir le phénomène du paganisme dans l’Eglise. Le décuplement anarchique en vogue des Eglises ne peut que conduire à une sorte de syncrétisme : « Les temples, les églises et les lieux non officiels du culte parsèment les villages et quartiers de ville » (Ambroise Kinhoun, Les Nouveaux païens dans l’Eglise. Connaître les pathologies des religions, Ed Ids, Cotonou 2018, p. 18). Ce qui est déplorable, c’est l’incohérence et la dichotomie observées à des moments donnés entre le vécu spirituel et le vécu en société. Certains n’hésitent pas à avoir recours à d’autres pratiques dès que surviennent des épreuves liées à la finitude humaine. Ces épreuves humaines sont pourtant liées à la condition humaine. Ils sont à la recherche d’un « Dieu automate ». La recherche de la sécurité, de la protection, de la promotion, du bonheur sans peine, du merveilleux, du sensationnel, d’une vie paisible et calme sont des motivations avancées par les syncrétistes. De cette façon, on recrée Dieu à l’image humaine.
Or, la foi en Dieu doit élever l’âme et permettre à l’homme lui-même de s’élever. La foi des fidèles du Bénin en général et d’Azovè en particulier est à réévangéliser. « […] il ne s’agit pas certainement d’annoncer un autre évangile, mais de faire un examen pointu de l’actuelle situation de désolation spirituelle, de situer les responsabilités […] ce travail s’impose non seulement à l’égard de ceux qui ont abandonné la foi et les pratiques sacramentelles, mais aussi à l’égard de ceux qui pratiquent le syncrétisme religieux. » (Akoha Théophile, « Vers une nouvelle humanité à travers une nouvelle évangélisation », in Revue d’Anthropologie Théologique et d’Ethique Sociale, 1 (2017), p. 78).
Malgré les risques et déviances possibles, la foi du peuple chrétien d’Azovè et assurément du peuple chrétien béninois a connu une grande évolution. Le déchaînement des uns et des autres ne pourra jamais emporter l’Eglise car le Christ, son Epoux, demeure en elle.
Une belle fête à Saint-Martin
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021
Le dimanche 29 août 2021 a eu lieu la célébration du 70e anniversaire de la construction de l’église de Saint-Martin et la bénédiction des nouveaux vitraux réalisés par les artistes Isabelle Tabin-Darbellay et Michel Eltchinger.
TEXTE ET PHOTOS PAR MONIQUE GASPOZ
La célébration de l’eucharistie a marqué le coup d’envoi de la fête. Elle a été présidée par le vicaire général Pierre-Yves Maillard, accompagné à l’autel par le curé Laurent Ndambi et de nombreux autres prêtres attachés à la communauté paroissiale de Saint-Martin. L’église était éclairée d’une lumière nouvelle de vie et de résurrection. Même le sapin aux pives bronzées revendiquait sa place à la fête derrière le vitrail aux fruits de la terre. La chorale Sainte Cécile et la chorale africaine ont animé de leurs chants la célébration.
Se référant à la lettre aux artistes de Jean-Paul II en 1999, le vicaire général a dit que l’Eglise a besoin des artistes quand les mots n’arrivent pas à tout expliquer ce qui est de l’ordre de l’invisible et du mystère. Les artistes nous font passer de ce monde à Dieu pour nous purifier, nous sanctifier. Ces vitraux en sont l’exemple vivant, à la suite de saint François d’Assise, troubadour de la joie, d’ailleurs représenté dans une grande statue en bois face aux sept vitraux du Cantique des Créatures. La bénédiction a eu lieu en pensant à tous ceux qui entreront davantage dans la louange de Dieu grâce à ces vitraux.
De vifs remerciements ont été adressés au curé Laurent Ndambi, au comité de rénovation, aux artistes, à tous les bénévoles ainsi qu’aux très nombreux donateurs qui ont permis cette belle réalisation. La fête a continué sur la place de l’église grâce à l’apéro servi par les Hospitaliers de Notre-Dame de Lourdes et aux prestations de la fanfare La Perce-Neige et des Fifres et Tambours. Les personnes inscrites ont pu ensuite partager ensemble une bonne raclette à la salle bourgeoisiale.
L’église de Saint-Martin : un peu d’histoire 1
Il est difficile de situer exactement la date de fondation de la paroisse d’Hérens qui comprenait les paroisses actuelles de Saint-Martin et d’Evolène. Les ancêtres du Val d’Hérens faisaient partie de la paroisse de Sion hors les murs. Selon une inscription à la cure de Saint-Martin situant la construction du presbytère sous l’épiscopat de Mgr Aymond, évêque de 1049 à 1070, il pourrait y avoir eu une paroisse de Saint-Martin d’Hérens à cette époque déjà. De 1252 à 1288, un ou le premier curé se nomme Maître Martin, curé et notaire. On retrouve également Guillaume de Nendaz de 1260 à 1277 et Pierre de Suen, vicaire en 1286. Les paroissiens des villages d’Evolène venaient à pied participer aux offices à l’église de Saint-Martin d’Hérens dès cette époque-là. La séparation des deux paroisses se passe progressivement. Une première église est érigée à Evolène en 1446. En 1703, le premier curé est installé à Evolène. Il faudra cependant attendre 1853 pour la séparation définitive des paroisses de Saint-Martin et Evolène en deux entités distinctes.
L’ancienne église de Saint-Martin qui datait de 1743-1745 donnait vers 1930 des signes évidents de décrépitude. Le souvenir de la catastrophe de 1909 de l’église de Nax est encore bien présent et fait avancer les démarches et les expertises pour examiner s’il y a danger. Le curé Damien Bex, responsable de la paroisse de 1936 à 1983, confie la réalisation d’une nouvelle église aux architectes Denis Honegger (1907- 1981) et Fernand Dumas (1892-1956). Après le choix entre plusieurs avant-projets, les plans définitifs sont prêts en 1948 et l’ancienne église est démolie en 1949. Les travaux durent deux ans. Les entreprises locales sont mises à contribution et les paroissiens effectuent de nombreuses heures de bénévolat pour mener à bien la construction de la nouvelle église, inaugurée en 1951. Comme l’argent manque pour les vitraux, de simples carreaux de couleurs ont été installés aux fenêtres.
Ainsi, la pose des nouveaux vitraux à l’occasion du 70e anniversaire de l’église vient harmonieusement compléter tout ce que nos ancêtres avaient déjà réalisé.
1 La plupart des informations sont tirées du document « 1951-2001, Jubilé de la consécration de l’église paroissiale de Saint-Martin »
Faire Eglise autrement
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021
PAR ROLF ZUMTHURM, CURÉ-DOYEN | PHOTO : DOMINIQUE LUISIER
Expérimenter une Eglise-communauté. Dans l’église rénovée de Bex, les paroissiens sont rassemblés en forme de «U», unis par le baptême et interpellés par la Parole. Dans son message pour l’inauguration, l’architecte Duthilleul le décrit: «Ainsi, dès le début de la célébration, les fidèles réunis au nom de Jésus, peuvent avoir conscience qu’ils forment un Corps: cela est signifié, et, parce que c’est signifié, cela peut se réaliser… Les fidèles peuvent alors prendre conscience que « chacun d’eux est un membre de ce Corps », c’est-à-dire que chacun d’eux a la responsabilité d’agir comme le Christ agit.»
Devenir une Eglise pour les autres. L’Eglise n’est pas la fin en elle-même, elle existe pour les autres. « Nous sommes chrétiens pour les autres. » Voilà notre vision pastorale qui a été phagocytée par la première vague du Covid à peine un mois après sa promulgation par notre évêque. L’équipe pastorale repense la diaconie en ces temps difficiles pour beaucoup. Et le secteur se trouve renforcé par l’arrivée de Clotilde Jollien du département « Solidarités » pour une pastorale de rue.
Favoriser une Eglise qui dépasse les frontières. Il n’y a pas que l’Eglise catholique. Regarder par-dessus la haie, partager avec d’autres communautés chrétiennes, pratiquer l’œcuménisme sur le terrain. Voilà ce qui est vécu au Forum chrétien romand qui a choisi notre région. Du 10 au 13 octobre, il rassemble à Leysin les responsables et délégués de toutes les Eglises chrétiennes de la Suisse romande. Le Forum se conclut par une célébration commune coorganisée avec la TRO (Table ronde œcuménique) le mardi 12 à 10h30 à la salle de l’Eglise de Châble-Croix à Aigle. Tous les paroissiens du secteur y sont invités.
Une nouvelle chapelle magnifique !
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021
Dimanche 12 septembre 2021 ! Avant que tous les voyants Covid ne virent au rouge, les fidèles de l’Entremont sont invités à Orsières pour la bénédiction et l’inauguration de la nouvelle chapelle dédiée à l’enfant du lieu, le chanoine Maurice Tornay, natif de la Rosière !
PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : ANNE-LYSE BÉRARD

La chapelle n’est pas la seule nouveauté proposée aux paroissiens et aux visiteurs venus d’ailleurs. A l’entrée, une exposition relate la vie du Bienheureux. C’est une excellente entrée en matière. En effet, en enlevant deux rangées de bancs au fond de l’église, on a créé un dégagement bienvenu et ainsi allégé toute la partie tournée vers le couchant. On a profité de cette place libérée pour y installer une exposition en 4 « chapitres ». Le résultat, des plus probants, doit sa réussite au recyclage des bancs, transformés en écrin pour mettre en valeur les objets ayant appartenu au chanoine. Mais surtout, on a mis tout de suite la personne entrant dans l’église en relation avec le Bienheureux ! Libre à elle ensuite de s’arrêter un moment pour faire connaissance avec cet homme d’exception. Et puis, la voilà interpellée…
Car, au sommet de l’église, à gauche, une porte s’impose à son regard. Les couleurs, volontairement vives, étincellent grâce à la luminosité naturelle qui inonde la chapelle! Là où beaucoup auraient bien vu une porte en bois ou pas de porte du tout, on a choisi de créer le contraste ! Voici donc le chanoine « mis en lumière ». Il est « là », presque vivant et son regard à la fois bienveillant et pénétrant ne manque pas d’interroger. Naturellement, le quidam se laissera donc comme aimanter et se dirigera vers la chapelle. A coup sûr il fera le pas et franchira la porte pour se trouver dans ce nouvel espace de méditation. Là, il aura rendez-vous avec son Dieu et avec Maurice Tornay. Quelques mots suffiront pour débuter la conversation. La suite du dialogue appartiendra à chacun. Bonne visite !
Extrait du discours du président de la commune
Le Conseil municipal est persuadé que la Via Francigena possède un énorme potentiel. Et il est évident que tout ce qui se rapporte au Bienheureux Maurice Tornay représente une offre complémentaire bienvenue. Ce tourisme à connotation spirituelle et religieuse peut aussi être synonyme de développement économique et doit être valorisé.
… Et aujourd’hui, nous sommes satisfaits d’avoir pu participer à la réalisation de la chapelle dont nous célébrons la bénédiction. Je profite d’ailleurs de relever le fait que toutes les Communes du district ont décidé de verser un montant pour ce projet, reconnaissant son importance pour l’Entremont entier.
… Je me réjouis donc du lancement des travaux du Cœur d’Orsières dans quelques jours qui vont transformer notre village comme la Chapelle du Bienheureux magnifie notre église.
Joachim Rausis
Extraits de l’allocution du président de l’Association des amis du Bienheureux
… Ceci dit, même si l’emplacement s’est imposé naturellement, toucher à la bâtisse la plus emblématique d’une commune, n’est pas sans risque. Vos échos
sur la réalisation que nous inaugurons, souvent très positifs, voire enthousiastes nous confortent, et sur les choix, et sur les options prises.
Puisse cet Espace permettre au passant par une catéchèse indirecte, de découvrir le Bienheureux Maurice Tornay, de perpétuer sa mémoire, son engagement sans faille, son don total pour conduire les âmes à Dieu.
Puisse cette chapelle favoriser et le culte rendu à Dieu et les prières d’intercession adressées au Bienheureux Maurice Tornay, pour les habitants de ce pays, pour nos paroisses, pour la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard et le renouvellement de ses effectifs.
Maurice Tornay
Mot du président du comité d’organisation
La fête a été belle, grâce à tous les paroissiens qui ont participé à la cérémonie et grâce au beau temps qui est de mise chaque fois que l’on organise une manifestation en l’honneur du Bienheureux. Bien sûr, le Covid a joué les trouble-fête, nous privant notamment de la présence des fanfares. L’année de leur 100e anniversaire, l’image aurait été belle de les voir jouer ensemble. Mais ce n’est que partie remise. Merci à tous les bénévoles et à tous les participants ! Vu les conditions sanitaires nous ne pouvons qu’être pleinement satisfaits de cette journée.
Laurent Tornay
Faire vivre la Cure d’Autigny comme lieu de pastorale… !
Le rêve de Serge et Geneviève Kaninda !
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021
Les années passent. Serge Kaninda doit aujourd’hui penser très sérieusement à sa retraite, qui commencera en début d’année prochaine. Mais retraite ne signifie pas, pour lui, se ranger chez soi. Non, sa foi le pousse à continuer à poursuivre sa vocation de baptisé. Aujourd’hui, avec son épouse Geneviève, il propose un projet très intéressant pour notre UP. C’est autour d’une table, à leur domicile actuel, avec quelques fromages, du pain et un bon verre de vin rouge, que nous échangeons sur ce projet. Je vous laisse le découvrir.
TEXTE ET PHOTOS PAR MATHIAS THELER
Serge a étudié la philosophie et la théologie au Congo où il a travaillé durant une douzaine d’années. Il vient en Suisse pour suivre une formation de disciple à l’école de la foi. Après un engagement professionnel comme éducateur social et un bachelor en travail social, il est sollicité pour travailler en Eglise, en Suisse. Il partage son temps entre deux mi-temps, à la santé (bureau pastoral) et à l’aumônerie de la Glâne. Puis, il prend la responsabilité du dicastère de la santé. Ensuite, il quitte son poste en catégorielle (personnes engagées dans les aumôneries, dans la formation) pour venir en territoriale (personnes engagées dans les paroisses), dans notre UP, Notre-Dame de la Brillaz. Il arrive en 2015, en même temps que notre curé modérateur Eric Marchand. Sa mission touche différents aspects : une présence plus visible, l’accueil des migrants et le parcours de confirmation et une présence invisible, en solidarité et auprès des personnes âgées. Il vit à Estavayer-le-Gibloux depuis 2002 avec son épouse Geneviève.
Quant à Geneviève, une fois le diplôme de licence en théologie en poche, elle a travaillé une année comme aide-soignante à Genève avant d’être engagée par le vicariat de Fribourg à la catéchèse et au bureau de la formation d’adultes. Durant son passage à la formation, elle a accompagné bon nombre d’adultes durant leur parcours Galilée. Elle s’est aussi spécialisée à l’Ecoute centrée sur la personne (à l’école de Jean Monbourquette). Elle a pu ainsi se mettre à l’écoute des personnes et former des personnes intéressées par l’écoute. Par la suite, Geneviève est passée à l’aumônerie en EMS pour aboutir, à ce jour, à la catéchèse spécialisée auprès des enfants et jeunes affectés par certains handicaps.
Quand ils se sont rencontrés, Serge et Geneviève ont très vite eu envie de vivre quelque chose ensemble. Ils furent en contact avec les missionnaires de Bethléem dans le but d’être envoyés en Afrique. Mais ce projet ne vit jamais le jour. Bien qu’ils aient travaillé ensemble dans le dicastère de la santé, leur rêve profond a toujours été de vivre quelque chose, conçu et réfléchi ensemble, pour le vivre au jour le jour. Enfin ce rêve peut se réaliser ! Un ami, prêtre à Saint-Martin, dans le val d’Hérens en Valais, a fait appel à eux pour travailler dans son secteur, dans le but de construire, avec lui, un engagement de couple. Il était même prévu que le couple s’installe à Evolène pour y bâtir un lieu d’accueil. Serge et Geneviève furent emballés par ce nouveau projet qui leur parlait vraiment. Pour construire ensemble une communauté vivante, il y a plein de choses à développer, surtout dans la pastorale de l’accueil et de la présence. Mais hélas, le projet ne put se réaliser pour différentes raisons.
C’est après une discussion avec Eric Marchand que l’idée a surgi : « Pourquoi ne pas vivre cette expérience dans l’UP Notre-Dame de la Brillaz ? Il y a aussi des besoins ici. » Serge s’approche de la retraite et Geneviève a de la disponibilité pour s’y engager. Une porte s’ouvre. « Dans ce projet que nous mettrons en place, il est plus facile de le faire en vivant sur les lieux et d’y habiter. » Ainsi est née l’idée de s’installer dans une cure de notre UP. Au départ, Serge et Geneviève pensaient s’installer à Onnens. Après avoir rencontré Jean Glasson, qui fut enthousiasmé par ce projet, ils apprirent que la cure d’Onnens était déjà occupée. Le vicaire épiscopal proposa alors à Serge et Geneviève de réaliser leur projet ailleurs. Mais ils n’acceptèrent pas sa proposition car ils ont des relations ici : « On se connaît déjà. » Ensuite, Eric apprit que la cure d’Autigny allait se libérer. Ce fut la providence.
Le projet, qui peut enfin voir le jour, entre bien dans la vision de l’autorité ecclésiastique, aussi bien du diocèee que du canton. Il a pour objectif principal de « Faire vivre la cure comme lieu de pastorale et de convivialité, par notre présence et notre accueil » 1.
Visions concrètes en commun :
1) Ouvrir la cure d’Autigny pour l’accueil et l’écoute. Permettre des temps de rencontre et de prière avec d’autres couples, ainsi que des temps de convivialité et de partage pour toutes et tous, en réalisant des cafés-rencontre et des repas solidaires.
2) Envisager une pastorale en dehors de la cure. Etre présent auprès des personnes seules, à domicile. Faire de l’accueil lors de célébrations, en premier lieu à l’église d’Autigny. Aider à l’animation du parcours de confirmation. Participer au Conseil de communauté d’Autigny.
3) Un engagement à la pastorale familiale. Une collaboration large avec Romain Julmy : préparation au mariage, Eveil à la foi, la catéchèse, etc. Collaborer aussi avec Jean-Marc Andenmatten pour les « Midis avec Dieu », continuer les repas-rencontre.
4) Etre ouvert à tout ce qui peut se présenter à eux comme besoins pastoraux.
Serge et Geneviève Kaninda partent avec un projet, plus ou moins dessiné dans leur tête, afin de répondre à un réel appel, tel Abraham. Réussiront-ils ou ne réussiront-ils pas ? L’équipe pastorale s’est montrée intéressée et en a fait bon accueil. Mais le succès ou l’échec dépendra aussi de la communauté, de son accueil. Le but premier du projet de Serge et de Geneviève est de faire grandir le Royaume de Dieu en eux et au cœur de la communauté. La question centrale qu’ils se posent : « Est-ce un projet pour Dieu ou un projet de Dieu ? Cette question devra toujours nous habiter. »
« Pour le reste, à la Grâce de Dieu ! »
1 Directive sur l’utilisation des cures, signée par le vicariat et la CEC, en vigueur depuis le 1er janvier 2021: «La cure est un lieu significatif pour la pastorale. Elle est lieu de vie, d’accueil, de rencontres. Il est pertinent que, dans toute la mesure du possible, elle soit occupée par un agent pastoral (prêtre, diacre ou laïc)». A partir de 2022, Serge s’engage à 100% comme bénévole dans notre UP et Geneviève reprendra un certain pourcentage.
Illarsaz: la chapelle Saint-Bernard de Mont-Joux (ou de Menthon)
C’est certainement au dynamique curé de Muraz, l’abbé Amédée Vaneri, que l’on doit la première chapelle d’Illarsaz à la fin du XVIIe siècle. Financée par des messes et à leurs frais, elle fut le lieu modeste où les paroissiens gagnaient le Ciel par la prière. A l’origine, il s’agissait d’un petit bâtiment couvert d’une toiture surmontée d’un clocheton, à croupe vers l’ouest et à demi-croupe vers l’entrée, à l’est.
Jubilés de consécration des églises de Saint-Martin et de Saint-Nicolas d’Hérémence
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021
PAR LAURENT NDAMBI
Deux églises paroissiales du secteur du Val d’Hérens, celle de Saint-Martin, à Saint-Martin, et celle de Saint-Nicolas à Hérémence, célèbrent chacune leur consécration respective. L’une, à Saint-Martin, avec ses 70 ans, fête son jubilé de platine. L’autre, à Hérémence, avec ses 50 ans, fête son jubilé d’or. Mais qu’est-ce qu’un jubilé ?
Dans la Bible, le mot jubilé exprime l’idée d’allégresse. A cet effet, le texte le plus ancien instituant le jubilé se trouve dans la Loi de Moïse dans laquelle il était demandé aux fils d’Israël d’observer tous les 7 ans une année sabbatique et après ces 7 années sabbatiques, soit 7 x 7 ans faisant 49 ans, une année jubilaire (cf. Livre du lévitique 25, 8-10).
Quatre mesures sociales devaient accompagner l’année jubilaire : le repos de la terre, la libération des esclaves, la remise des dettes, l’affranchissement des propriétés. Mais ces mesures ne furent que peu appliquées.
Nous nous souvenons du jubilé de l’an 2000 : l’entrée de l’Eglise et du monde dans le 3e millénaire. Pour mémoire, le premier jubilé chrétien a été célébré en 1300, décrété officiellement par le pape Boniface VIII.
Ainsi, au fil des siècles, un jubilé se fêtait d’abord chaque 50 ans, puis tous les 25 ans en principe, soit une fois par génération. Une exception à cette règle a été marquée par la célébration en 1983 du jubilé pour fêter le 1950e anniversaire de la Rédemption. Il y a eu d’autres exceptions, par le fait qu’en 1800, il n’y a pas eu de jubilé car le pape avait été fait prisonnier par Napoléon. En 1950 a été proclamée l’Année sainte de la définition du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. Le jubilé de platine de l’église de Saint-Martin marquée exceptionnellement par la pose des nouveaux vitraux a été célébré le 29 août 2021. Le jubilé d’or de l’église d’Hérémence sera fêté le 31 octobre prochain (programme p. 10).
Nous adressons bénédictions et remerciements à tous les comités d’organisations, aux donateurs et à tous les paroissiens de notre vallée où « la foi est reine » !
L’Eglise dont je rêve
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2021
PRIÈRE DU PÈRE ROGER MICHEL, RÉDEMPTORISTE (EXTRAITS) | PHOTO : JHS
L’Eglise dont je rêve
est un peuple nomade.
Elle se redit sans cesse :
« Mon père était un araméen errant. »
L’Eglise dont je rêve
n’a pas la vérité,
mais elle montre du doigt
Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie. »
L’Eglise dont je rêve
n’a pas plus de prétention
que son Maître dont la vie
n’était qu’errance et semence.
L’Eglise dont je rêve
aime le monde tel qu’il est,
traversé par le péché
et la grâce.
L’Eglise dont je rêve
a une prédilection originelle
pour ceux qui n’ont ni savoir,
ni pouvoir, ni avoir.
L’Eglise dont je rêve
sait que la Bonne Nouvelle
est toujours bonne et nouvelle.
L’Eglise dont je rêve, c’est toi, c’est moi, c’est nous.
Une bougie
Un conte est souvent l’occasion d’une petite réflexion. Celui-ci, tiré de la sagesse hindoue, nous montre à quel point il est illusoire, pour combler nos vides, de s’appuyer sur le monde de la matière.
Assis dans la vigne de mon papa
J’ai passé mon enfance et mon adolescence à Fully, dans la vigne de mon papa, située à flanc de coteau, surplombant la vallée du Rhône. Là, j’ai goûté à la joie de la contemplation, de l’émerveillement.
Octobre missionnaire 2021: Me taire? Impossible!
Le mois missionnaire 2021 nous emmène à la découverte de l’Eglise du Vietnam. Un pays où être chrétien n’est pas sans risque. Cela devrait nous questionner sur notre manière de vivre et de rendre compte de notre foi…
Me taire? Impossible!
LA PRIÈRE DU MOIS DE LA MISSION UNIVERSELLE 2021 À ÉTÉ ÉCRITE CONJOINTEMENT PAR MISSIO VIETNAM ET MISSIO SUISSE
Au milieu du peuple Jraï
Le père Tran Si Tin, de la Congrégation du Très-Saint-Rédempteur, débute en 1969 son engagement missionnaire auprès de la minorité Jraï. Il témoigne de son expérience dans les villages des Hauts Plateaux du centre du Vietnam.
Sainte histoire
PAR PASCAL ORTELLI
PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER, DR
«Jésus était-il contemporain de Napoléon ?» La question m’a été posée lorsque j’enseignais la religion à des élèves de secondaire. Loin de moi l’idée de blâmer leur lacune chronologique ou leur audace faite dans le simple but de me provoquer. L’occasion m’était donnée d’aborder avec eux le rôle de l’histoire de l’Eglise. Replacer les faits dans leur contexte pour éviter de «canoniser» les fake news et d’absolutiser les particularismes locaux, voilà un défi stimulant à relever.
Il en va de même pour nos communautés. Face à la grande Histoire dont on rapporte souvent les pièces simplifiées qui nous arrangent (l’Eglise et les croisades, l’Inquisition, la colonisation, etc.), ne renonçons pas – sans pour autant minimiser les erreurs commises – à voir au-delà de notre « coin de paroisse ».
S’intéresser à l’histoire générale du christianisme permet de prendre de la hauteur et d’approfondir communautairement sa foi, et ce, en l’inscrivant dans une dynamique plus vaste où l’on voit comment elle est vécue dans le concret des âges.
Les vitraux de l’église de Neyruz
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021
PAR ANNICK BIELMANN ET VALÉRIE SAUTEREL, VITROCENTRE, ROMONT
PHOTOS : CINDY PRÉLAZ

C’est vers 1845 que Neyruz décida de devenir une paroisse indépendante et commença la construction de son église. La première messe eut lieu le dimanche 24 décembre 1848 et l’église fut consacrée le 20 septembre 1857. Il fallut attendre presque 50 ans pour voir ses fenêtres parées de vitraux. La paroisse fit appel à l’atelier fribourgeois Kirsch & Fleckner pour leur réalisation. En 1904 les deux verrières du chœur consacrées à saint Joseph et saint Nicolas de Myre furent posées et deux ans plus tard elles furent complétées par six vitraux dans la nef dédiés à gauche à saint Jean-Baptiste, sainte Marie-Madeleine et sainte Elisabeth de Hongrie et à droite à saint Pierre, saint Louis de Gonzague et saint François d’Assise.
Bien que ce cycle verrier ne soit pas signé, nous savons que son auteur est l’artiste fribourgeois Raymond Buchs qui avait fait son apprentissage de peintre verrier dans l’atelier fribourgeois. Dans le fonds graphique de l’atelier Kirsch et Fleckner, déposé au Vitrocentre Romont, il existe les dessins préparatoires (cartons à l’échelle 1 : 1) pour l’ensemble des vitraux de l’église dont deux sont signés et datés.
En 1904, Raymond Buchs étudia à l’Académie de la Grande Chaumière, puis à l’Insitut Colarossi à Paris avant de revenir à Berlin où il gagna sa vie comme peintre-verrier à l’atelier Riegelmann und Heinersdorff. En 1906, il dirigea un atelier de graphisme et le succès ne se fit pas attendre, mais cela ne l’empêcha pas de continuer à collaborer régulièrement avec l’atelier Kirsch & Fleckner. En 1906, il fit aussi les dessins préparatoires pour les vitraux des églises de Torny-le-Grand et de Vuisternens-devant-Romont.
Ces vitraux de style historiciste sont limpides et parfaitement lisibles avec leurs personnages aux attitudes naturelles, inscrits dans des scènes narratives sur un fond transparent offrant une bonne lumière dans l’église.
Jeux, jeunes et humour – octobre 2021
Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant
Pourquoi, en octobre, dédier un mois à la Mission Universelle ?
Ce mois permet de nous rappeler que l’Eglise forme, au niveau mondial, une grande famille. Le 24 octobre, lors du Dimanche de la Mission Universelle, près d’un milliard de chrétiens sont en communion les uns avec les autres dans la prière et le partage. C’est l’occasion de découvrir d’autres réalités d’Eglise et de venir en aide aux communautés les plus pauvres. Missio propose toute une série d’actions pour que nos enfants puissent venir en aide à d’autres enfants : https://www.missio.ch/fr/enfance
par Pascal Ortelli
Humour

C’est un gars qui s’émerveillait des petites choses de la vie et qui s’exclamait constamment avec ces mots : « C’est fantastique » ! A tel point que ses copains et son entourage l’appelèrent désormais par le sobriquet de « Fantastique » ! Pourtant cela lui déplaisait au plus haut point et il reprenait séance tenante celui qui s’y risquait. S’adressant à sa femme, il lui dit un jour : « Si je meurs avant toi et que tu mets sur ma tombe : ci-gît Jules Bolomey, dit Fantastique, je te maudirais du haut du ciel ». Après son décès, sa femme respecta scrupuleusement ses dernières volontés : « Ci-gît Jules Bolomey qui m’a aimée du plus grand amour durant plus de 40 ans ». Les gens qui venaient se recueillir sur sa tombe et qui lisaient son épitaphe ne pouvaient s’empêcher de dire : « C’est fantastique » !
par Calixte Dubosson