Faire Eglise autrement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021

PAR ROLF ZUMTHURM, CURÉ-DOYEN | PHOTO : DOMINIQUE LUISIER

Expérimenter une Eglise-communauté. Dans l’église rénovée de Bex, les paroissiens sont rassemblés en forme de «U», unis par le baptême et interpellés par la Parole. Dans son message pour l’inauguration, l’architecte Duthilleul le décrit: «Ainsi, dès le début de la célébration, les fidèles réunis au nom de Jésus, peuvent avoir conscience qu’ils forment un Corps: cela est signifié, et, parce que c’est signifié, cela peut se réaliser… Les fidèles peuvent alors prendre conscience que « chacun d’eux est un membre de ce Corps », c’est-à-dire que chacun d’eux a la responsabilité d’agir comme le Christ agit.»

Devenir une Eglise pour les autres. L’Eglise n’est pas la fin en elle-même, elle existe pour les autres. « Nous sommes chrétiens pour les autres. » Voilà notre vision pastorale qui a été phagocytée par la première vague du Covid à peine un mois après sa promulgation par notre évêque. L’équipe pastorale repense la diaconie en ces temps difficiles pour beaucoup. Et le secteur se trouve renforcé par l’arrivée de Clotilde Jollien du département « Solidarités » pour une pastorale de rue.

Favoriser une Eglise qui dépasse les frontières. Il n’y a pas que l’Eglise catholique. Regarder par-dessus la haie, partager avec d’autres communautés chrétiennes, pratiquer l’œcuménisme sur le terrain. Voilà ce qui est vécu au Forum chrétien romand qui a choisi notre région. Du 10 au 13 octobre, il rassemble à Leysin les responsables et délégués de toutes les Eglises chrétiennes de la Suisse romande. Le Forum se conclut par une célébration commune coorganisée avec la TRO (Table ronde œcuménique) le mardi 12 à 10h30 à la salle de l’Eglise de Châble-Croix à Aigle. Tous les paroissiens du secteur y sont invités.

Une nouvelle chapelle magnifique !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021

Dimanche 12 septembre 2021 ! Avant que tous les voyants Covid ne virent au rouge, les fidèles de l’Entremont sont invités à Orsières pour la bénédiction et l’inauguration de la nouvelle chapelle dédiée à l’enfant du lieu, le chanoine Maurice Tornay, natif de la Rosière !

PAR MICHEL ABBET | PHOTOS : ANNE-LYSE BÉRARD

Vitrail porte réalisé par Adrien Thétaz

La chapelle n’est pas la seule nouveauté proposée aux paroissiens et aux visiteurs venus d’ailleurs. A l’entrée, une exposition relate la vie du Bienheureux. C’est une excellente entrée en matière. En effet, en enlevant deux rangées de bancs au fond de l’église, on a créé un dégagement bienvenu et ainsi allégé toute la partie tournée vers le couchant. On a profité de cette place libérée pour y installer une exposition en 4 « chapitres ». Le résultat, des plus probants, doit sa réussite au recyclage des bancs, transformés en écrin pour mettre en valeur les objets ayant appartenu au chanoine. Mais surtout, on a mis tout de suite la personne entrant dans l’église en relation avec le Bienheureux ! Libre à elle ensuite de s’arrêter un moment pour faire connaissance avec cet homme d’exception. Et puis, la voilà interpellée…

Car, au sommet de l’église, à gauche, une porte s’impose à son regard. Les couleurs, volontairement vives, étincellent grâce à la luminosité naturelle qui inonde la chapelle! Là où beaucoup auraient bien vu une porte en bois ou pas de porte du tout, on a choisi de créer le contraste ! Voici donc le chanoine « mis en lumière ». Il est « là », presque vivant et son regard à la fois bienveillant et pénétrant ne manque pas d’interroger. Naturellement, le quidam se laissera donc comme aimanter et se dirigera vers la chapelle. A coup sûr il fera le pas et franchira la porte pour se trouver dans ce nouvel espace de méditation. Là, il aura rendez-vous avec son Dieu et avec Maurice Tornay. Quelques mots suffiront pour débuter la conversation. La suite du dialogue appartiendra à chacun. Bonne visite !

Extrait du discours du président de la commune

Le Conseil municipal est persuadé que la Via Francigena possède un énorme potentiel. Et il est évident que tout ce qui se rapporte au Bienheureux Maurice Tornay représente une offre complémentaire bienvenue. Ce tourisme à connotation spirituelle et religieuse peut aussi être synonyme de développement économique et doit être valorisé.

… Et aujourd’hui, nous sommes satisfaits d’avoir pu participer à la réalisation de la chapelle dont nous célébrons la bénédiction. Je profite d’ailleurs de relever le fait que toutes les Communes du district ont décidé de verser un montant pour ce projet, reconnaissant son importance pour l’Entremont entier.

… Je me réjouis donc du lancement des travaux du Cœur d’Orsières dans quelques jours qui vont transformer notre village comme la Chapelle du Bienheureux magnifie notre église.

Joachim Rausis

Extraits de l’allocution du président de l’Association des amis du Bienheureux

… Ceci dit, même si l’emplacement s’est imposé naturellement, toucher à la bâtisse la plus emblématique d’une commune, n’est pas sans risque. Vos échos
sur la réalisation que nous inaugurons, souvent très positifs, voire enthousiastes nous confortent, et sur les choix, et sur les options prises.

Puisse cet Espace permettre au passant par une catéchèse indirecte, de découvrir le Bienheureux Maurice Tornay, de perpétuer sa mémoire, son engagement sans faille, son don total pour conduire les âmes à Dieu.

Puisse cette chapelle favoriser et le culte rendu à Dieu et les prières d’intercession adressées au Bienheureux Maurice Tornay, pour les habitants de ce pays, pour nos paroisses, pour la Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard et le renouvellement de ses effectifs.

Maurice Tornay

Mot du président du comité d’organisation

La fête a été belle, grâce à tous les paroissiens qui ont participé à la cérémonie et grâce au beau temps qui est de mise chaque fois que l’on organise une manifestation en l’honneur du Bienheureux. Bien sûr, le Covid a joué les trouble-fête, nous privant notamment de la présence des fanfares. L’année de leur 100e anniversaire, l’image aurait été belle de les voir jouer ensemble. Mais ce n’est que partie remise. Merci à tous les bénévoles et à tous les participants ! Vu les conditions sanitaires nous ne pouvons qu’être pleinement satisfaits de cette journée.

Laurent Tornay

Faire vivre la Cure d’Autigny comme lieu de pastorale… !

Le rêve de Serge et Geneviève Kaninda !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2021

Les années passent. Serge Kaninda doit aujourd’hui penser très sérieusement à sa retraite, qui commencera en début d’année prochaine. Mais retraite ne signifie pas, pour lui, se ranger chez soi. Non, sa foi le pousse à continuer à poursuivre sa vocation de baptisé. Aujourd’hui, avec son épouse Geneviève, il propose un projet très intéressant pour notre UP. C’est autour d’une table, à leur domicile actuel, avec quelques fromages, du pain et un bon verre de vin rouge, que nous échangeons sur ce projet. Je vous laisse le découvrir.

TEXTE ET PHOTOS PAR MATHIAS THELER

Serge a étudié la philosophie et la théologie au Congo où il a travaillé durant une douzaine d’années. Il vient en Suisse pour suivre une formation de disciple à l’école de la foi. Après un engagement professionnel comme éducateur social et un bachelor en travail social, il est sollicité pour travailler en Eglise, en Suisse. Il partage son temps entre deux mi-temps, à la santé (bureau pastoral) et à l’aumônerie de la Glâne. Puis, il prend la responsabilité du dicastère de la santé. Ensuite, il quitte son poste en catégorielle (personnes engagées dans les aumôneries, dans la formation) pour venir en territoriale (personnes engagées dans les paroisses), dans notre UP, Notre-Dame de la Brillaz. Il arrive en 2015, en même temps que notre curé modérateur Eric Marchand. Sa mission touche différents aspects : une présence plus visible, l’accueil des migrants et le parcours de confirmation et une présence invisible, en solidarité et auprès des personnes âgées. Il vit à Estavayer-le-Gibloux depuis 2002 avec son épouse Geneviève.

Quant à Geneviève, une fois le diplôme de licence en théologie en poche, elle a travaillé une année comme aide-soignante à Genève avant d’être engagée par le vicariat de Fribourg à la catéchèse et au bureau de la formation d’adultes. Durant son passage à la formation, elle a accompagné bon nombre d’adultes durant leur parcours Galilée. Elle s’est aussi spécialisée à l’Ecoute centrée sur la personne (à l’école de Jean Monbourquette). Elle a pu ainsi se mettre à l’écoute des personnes et former des personnes intéressées par l’écoute. Par la suite, Geneviève est passée à l’aumônerie en EMS pour aboutir, à ce jour, à la catéchèse spécialisée auprès des enfants et jeunes affectés par certains handicaps.

Quand ils se sont rencontrés, Serge et Geneviève ont très vite eu envie de vivre quelque chose ensemble. Ils furent en contact avec les missionnaires de Bethléem dans le but d’être envoyés en Afrique. Mais ce projet ne vit jamais le jour. Bien qu’ils aient travaillé ensemble dans le dicastère de la santé, leur rêve profond a toujours été de vivre quelque chose, conçu et réfléchi ensemble, pour le vivre au jour le jour. Enfin ce rêve peut se réaliser ! Un ami, prêtre à Saint-Martin, dans le val d’Hérens en Valais, a fait appel à eux pour travailler dans son secteur, dans le but de construire, avec lui, un engagement de couple. Il était même prévu que le couple s’installe à Evolène pour y bâtir un lieu d’accueil. Serge et Geneviève furent emballés par ce nouveau projet qui leur parlait vraiment. Pour construire ensemble une communauté vivante, il y a plein de choses à développer, surtout dans la pastorale de l’accueil et de la présence. Mais hélas, le projet ne put se réaliser pour différentes raisons.

C’est après une discussion avec Eric Marchand que l’idée a surgi : « Pourquoi ne pas vivre cette expérience dans l’UP Notre-Dame de la Brillaz ? Il y a aussi des besoins ici. » Serge s’approche de la retraite et Geneviève a de la disponibilité pour s’y engager. Une porte s’ouvre. « Dans ce projet que nous mettrons en place, il est plus facile de le faire en vivant sur les lieux et d’y habiter. » Ainsi est née l’idée de s’installer dans une cure de notre UP. Au départ, Serge et Geneviève pensaient s’installer à Onnens. Après avoir rencontré Jean Glasson, qui fut enthousiasmé par ce projet, ils apprirent que la cure d’Onnens était déjà occupée. Le vicaire épiscopal proposa alors à Serge et Geneviève de réaliser leur projet ailleurs. Mais ils n’acceptèrent pas sa proposition car ils ont des relations ici : « On se connaît déjà. » Ensuite, Eric apprit que la cure d’Autigny allait se libérer. Ce fut la providence.

Le projet, qui peut enfin voir le jour, entre bien dans la vision de l’autorité ecclésiastique, aussi bien du diocèee que du canton. Il a pour objectif principal de « Faire vivre la cure comme lieu de pastorale et de convivialité, par notre présence et notre accueil » 1.

Visions concrètes en commun :

1) Ouvrir la cure d’Autigny pour l’accueil et l’écoute. Permettre des temps de rencontre et de prière avec d’autres couples, ainsi que des temps de convivialité et de partage pour toutes et tous, en réalisant des cafés-rencontre et des repas solidaires.

2) Envisager une pastorale en dehors de la cure. Etre présent auprès des personnes seules, à domicile. Faire de l’accueil lors de célébrations, en premier lieu à l’église d’Autigny. Aider à l’animation du parcours de confirmation. Participer au Conseil de communauté d’Autigny.

3) Un engagement à la pastorale familiale. Une collaboration large avec Romain Julmy : préparation au mariage, Eveil à la foi, la catéchèse, etc. Collaborer aussi avec Jean-Marc Andenmatten pour les « Midis avec Dieu », continuer les repas-rencontre.

4) Etre ouvert à tout ce qui peut se présenter à eux comme besoins pastoraux.

Serge et Geneviève Kaninda partent avec un projet, plus ou moins dessiné dans leur tête, afin de répondre à un réel appel, tel Abraham. Réussiront-ils ou ne réussiront-ils pas ? L’équipe pastorale s’est montrée intéressée et en a fait bon accueil. Mais le succès ou l’échec dépendra aussi de la communauté, de son accueil. Le but premier du projet de Serge et de Geneviève est de faire grandir le Royaume de Dieu en eux et au cœur de la communauté. La question centrale qu’ils se posent : « Est-ce un projet pour Dieu ou un projet de Dieu ? Cette question devra toujours nous habiter. »

« Pour le reste, à la Grâce de Dieu ! »

 

1 Directive sur l’utilisation des cures, signée par le vicariat et la CEC, en vigueur depuis le 1er janvier 2021: «La cure est un lieu significatif pour la pastorale. Elle est lieu de vie, d’accueil, de rencontres. Il est pertinent que, dans toute la mesure du possible, elle soit occupée par un agent pastoral (prêtre, diacre ou laïc)». A partir de 2022, Serge s’engage à 100% comme bénévole dans notre UP et Geneviève reprendra un certain pourcentage.

Illarsaz: la chapelle Saint-Bernard de Mont-Joux (ou de Menthon)

C’est certainement au dynamique curé de Muraz, l’abbé Amédée Vaneri, que l’on doit la première chapelle d’Illarsaz à la fin du XVIIe siècle. Financée par des messes et à leurs frais, elle fut le lieu modeste où les paroissiens gagnaient le Ciel par la prière. A l’origine, il s’agissait d’un petit bâtiment couvert d’une toiture surmontée d’un clocheton, à croupe vers l’ouest et à demi-croupe vers l’entrée, à l’est.

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Jubilés de consécration des églises de Saint-Martin et de Saint-Nicolas d’Hérémence

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Val d’Hérens (VS), octobre 2021

PAR LAURENT NDAMBI

Deux églises paroissiales du secteur du Val d’Hérens, celle de Saint-Martin, à Saint-Martin, et celle de Saint-Nicolas à Hérémence, célèbrent chacune leur consécration respective. L’une, à Saint-Martin, avec ses 70 ans, fête son jubilé de platine. L’autre, à Hérémence, avec ses 50 ans, fête son jubilé d’or. Mais qu’est-ce qu’un jubilé ?

Dans la Bible, le mot jubilé exprime l’idée d’allégresse. A cet effet, le texte le plus ancien instituant le jubilé se trouve dans la Loi de Moïse dans laquelle il était demandé aux fils d’Israël d’observer tous les 7 ans une année sabbatique et après ces 7 années sabbatiques, soit 7 x 7 ans faisant 49 ans, une année jubilaire (cf. Livre du lévitique 25, 8-10).

Quatre mesures sociales devaient accompagner l’année jubilaire : le repos de la terre, la libération des esclaves, la remise des dettes, l’affranchissement des propriétés. Mais ces mesures ne furent que peu appliquées.

Nous nous souvenons du jubilé de l’an 2000 : l’entrée de l’Eglise et du monde dans le 3e millénaire. Pour mémoire, le premier jubilé chrétien a été célébré en 1300, décrété officiellement par le pape Boniface VIII.

Ainsi, au fil des siècles, un jubilé se fêtait d’abord chaque 50 ans, puis tous les 25 ans en principe, soit une fois par génération. Une exception à cette règle a été marquée par la célébration en 1983 du jubilé pour fêter le 1950e anniversaire de la Rédemption. Il y a eu d’autres exceptions, par le fait qu’en 1800, il n’y a pas eu de jubilé car le pape avait été fait prisonnier par Napoléon. En 1950 a été proclamée l’Année sainte de la définition du dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. Le jubilé de platine de l’église de Saint-Martin marquée exceptionnellement par la pose des nouveaux vitraux a été célébré le 29 août 2021. Le jubilé d’or de l’église d’Hérémence sera fêté le 31 octobre prochain (programme p. 10).

Nous adressons bénédictions et remerciements à tous les comités d’organisations, aux donateurs et à tous les paroissiens de notre vallée où « la foi est reine » !

L’Eglise dont je rêve

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2021

PRIÈRE DU PÈRE ROGER MICHEL, RÉDEMPTORISTE (EXTRAITS) | PHOTO : JHS

L’Eglise dont je rêve
est un peuple nomade.
Elle se redit sans cesse :
« Mon père était un araméen errant. »

L’Eglise dont je rêve
n’a pas la vérité,
mais elle montre du doigt
Celui qui est « le chemin, la vérité et la vie. »

L’Eglise dont je rêve
n’a pas plus de prétention
que son Maître dont la vie
n’était qu’errance et semence.

L’Eglise dont je rêve
aime le monde tel qu’il est,
traversé par le péché
et la grâce.

L’Eglise dont je rêve
a une prédilection originelle
pour ceux qui n’ont ni savoir,
ni pouvoir, ni avoir.

L’Eglise dont je rêve
sait que la Bonne Nouvelle
est toujours bonne et nouvelle.

L’Eglise dont je rêve, c’est toi, c’est moi, c’est nous.

Année de la famille Amoris laetitia (2021-2022)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), octobre-novembre 2021

Vendredi 19 mars 2021, le pape François a invité les catholiques à vivre une année de réflexion sur la famille en s’arrêtant sur l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia jusqu’à la célébration de la 10e Journée mondiale des familles prévue le 26 juin 2022, à Rome. Pour le 5e anniversaire de ce texte, le pape François nous demande de réfléchir à l’importance de la famille dans l’Eglise et dans le monde, d’où la présentation de cette exhortation dans cet article.

Synode sur la famille du 5 au 9 octobre 2014 1

PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : LDD

Amoris laetitia : naissance  d’une exhortation apostolique

Du 5 au 9 octobre 2014 et du 4 au 25 octo­­bre 2015, se sont tenues à Rome deux assemblées du Synode des évêques sur la famille. Le premier synode était consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Evangélisation » et le deuxième avait pour thème : « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ». A l’issue de ces deux synodes, en plus d’un certain nombre de documents officiels parus à ces occasions, le pape François avait annoncé qu’il rédigerait un document synthétisant ces deux rencontres.

Ce sera l’exhortation apostolique Amoris laetitia (La joie de l’Amour) parue le 8 avril 2016. Cette synthèse du pape François est un appel à un rayonnement de l’Amour de Dieu au cœur des familles, et par conséquent, au cœur de l’Eglise et du monde. Ce texte très riche se compose d’un court préambule, de 9 chapitres et d’une petite conclusion qui nous invite à entrer dans une contemplation de l’amour de Dieu pour l’être humain avec un regard centré sur la mort et la résurrection du Christ, un regard qui plonge dans le Salut offert à toute l’humanité… un Salut qu’il nous est demandé de faire connaître et qui est indissociable de l’annonce de l’Evangile.

Amoris laetitia: Chapitre par chapitre

Chapitre 1 : A la lumière de la Parole

Dans ce premier chapitre, le Pape rappelle la multitude d’histoires familiales dans la Bible et la complexité des relations interfamiliales. Il insiste sur l’importance du couple qui donne naissance à une nouvelle famille « car la capacité du couple humain à procréer est le chemin par lequel passe l’histoire du salut. Sous ce jour, la relation féconde du couple devient une image pour découvrir et décrire le mystère de Dieu, fondamental dans la vision chrétienne de la Trinité qui, en Dieu, contemple le Père, le Fils et l’Esprit d’amour. Le Dieu Trinité est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant 2 ». Quant aux enfants, ils sont pleinement membres de la famille et de l’importance de l’Eglise domestique – l’Eglise composée de la cellule familiale. C’est dans cette vision que la famille est décrite comme lieu de catéchèse et qu’elle « est appelée à partager la prière quotidienne, la lecture de la Parole de Dieu et la communion eucharistique pour faire grandir l’amour et devenir toujours davantage un temple de l’Esprit » 3.

Chapitre 2 : La réalité et les défis de la famille

Ici, le pape François insiste sur la diversité des familles et sur les défis qui les attendent dans un monde en évolution constante. Il précise les problèmes que les familles peuvent rencontrer comme le délitement des liens familiaux, la montée des individualismes exacerbés, la violence, etc. qui vont à l’encontre du bien commun qui s’appuie sur des familles stables. Toutefois, les familles ont aussi besoin d’être aidées pour se développer dans un environnement sociétal favorable leur assurant la paix et une situation économique correcte. Une des missions de l’Eglise est donc d’accompagner et de soutenir les familles afin qu’elles puissent vivre au mieux leur vocation à l’amour dans le monde actuel.

Chapitre 3 : Le regard posé sur Jésus – la vocation de la famille

Dans ce chapitre, le Pape insiste sur l’importance du sacrement du mariage compris comme un lien indissoluble qui unit un homme et une femme et les inscrit dans le désir d’avoir des enfants. Il précise aussi que la famille est un lieu de tendresse et d’amour. Il rappelle que Jésus lui-même a grandi dans une famille portée par l’amour et l’attention de ses parents. Il est important de souligner que « l’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde » 4.

Chapitre 4 : L’amour dans le mariage

S’appuyant sur l’hymne à la Charité de saint Paul (1 Co 13, 4-7), le pape François insiste sur l’amour qui doit nourrir les couples et avoir sa source en Dieu. Il rappelle que l’amour est patient, qu’il place les conjoints dans une attitude de service mutuel. Pour lui, l’amour n’envie pas, ne cherche pas son intérêt et s’appuie sur le pardon. L’amour espère, supporte tout et doit conduire à faire grandir la charité conjugale. S’appuyant sur le Concile Vatican II, le Pape insiste sur l’amour matrimonial en soulignant que Dieu aime l’épanouissement de ses enfants et il affirme que « Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures » 5. Le pape François termine en insistant sur l’importance d’une évolution de l’amour conjugal au fil des ans et des événements familiaux.

Sainte Famille à la lessive 6

Chapitre 5 : L’amour qui devient fécond

Pour le pape François, l’amour dans un couple est appelé à devenir fécond, à s’épanouir en donnant la vie et en prenant soin des enfants que la famille reçoit. Mais, il insiste aussi pour que face à la douleur de l’infertilité, les couples n’oublient pas qu’ils sont aussi appelés à la fécondité à leur manière et selon leurs spécificités propres. Le Pape rappelle aussi que la famille ne se résume pas au couple et à ses enfants, mais à la famille élargie ce qui implique le respect de tous : des parents, des enfants et des membres plus âgés.

Chapitre 6 : Quelques perspectives pastorales

Dans ce chapitre, le pape François insiste sur l’annonce de l’Evangile dans les familles d’aujourd’hui, sur l’importance de guider les fiancés en les préparant au sacrement du mariage, sur l’accompagnement qui doit se faire en Eglise durant les premières années matrimoniales mais aussi sur un accompagnement des conjoints sur le long cours pour les aider à dépasser les crises, les angoisses et les difficultés de couple. Il faut aussi permettre un accompagnement spécifique des veuves et des veufs car la mort qui vient séparer les conjoints est une grande souffrance pour celui qui reste seul.

Chapitre 7 : Renforcer l’éducation des enfants

Pour le pape François, les « parents influent toujours sur le développement moral de leurs enfants, en bien ou en mal. Par conséquent, ce qui convient, c’est qu’ils acceptent cette responsabilité incontournable et l’accomplissent d’une manière consciente, enthousiaste, raisonnable et appropriée » 7. Face aux évolutions de notre société, il est donc important que les parents donnent une formation morale à leurs enfants, qu’ils soient patients avec eux sans oublier qu’ils devront peut-être sanctionner des actions mauvaises commises par leurs enfants. La famille est donc un lieu d’éducation globale, c’est là que naît l’éducation à l’amour, l’éducation sexuelle et surtout la transmission de la foi. Et il ne faut pas oublier que dans l’éducation donnée, les parents sont appelés à s’adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant afin de le guider et le faire grandir à son rythme.

Chapitre 8 : Accompagner, discerner et intégrer la fragilité

Pour l’Eglise, le « mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Eglise, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Eglise domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société » 8. Toutefois, les couples doivent aussi être accompagnés spécifiquement en cas de divorce, dans des situations de mariage civile, de simple vie commune, etc. Et, dans toutes ces circonstances, en particulier auprès des divorcés remariés, l’Eglise est appelée à agir dans une logique de miséricorde pastorale sans pour autant brader son idéal du mariage.

Chapitre 9 : Spiritualité matrimoniale  et familiale

Ce chapitre insiste sur le fait qu’une « communion familiale bien vécue est un vrai chemin de sanctification dans la vie ordinaire et de croissance mystique, un moyen de l’union intime avec Dieu. En effet, les exigences fraternelles et communautaires de la vie en famille sont une occasion pour ouvrir de plus en plus le cœur, et cela rend possible une rencontre toujours plus pleine avec le Seigneur » 9. Pour y parvenir, le pape François rappelle l’importance de rester axé dans la lumière de Pâques, dans la foi au Ressuscité afin de pouvoir vivre une spiritualité de couple dans un amour exclusif et libre, dans une spiritualité de l’attention à l’autre, de la consolation et de l’encouragement mutuel.

Conclusion

En conclusion, pour le pape François « aucune famille n’est une réalité céleste et constituée une fois pour toutes, mais la famille exige une maturation progressive de sa capacité d’aimer. Il y a un appel constant qui vient de la communion pleine de la Trinité, de la merveilleuse union entre le Christ et son Eglise, de cette communauté si belle qu’est la famille de Nazareth et de la fraternité sans tache qui existe entre les saints du ciel. Et, en outre, contempler la plénitude que nous n’avons pas encore atteinte, nous permet de relativiser le parcours historique que nous faisons en tant que familles […]. De même, cela nous empêche de juger durement ceux qui vivent dans des conditions de grande fragilité. […] Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise » 11.

1 Image tirée de l’article Wikipédia «Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation»: Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation – Wikipédia (wikipedia.org).
2 Amoris Laetitia §11.
3 Amoris laetitia §29.
4 Amoris laetitia §66.
5 Amoris laetitia §150.
6 Image tirée de l’article Wikipédia «Sainte Famille»: Sainte Famille – Wikipédia (wikipedia.org)
7 Amoris laetitia §259.
8 Amoris laetitia §292.
9 Amoris laetitia §316.
10 Images tirées de l’article Wikipédia «Louis et Zélie Martin»: Louis et Zélie Martin – Wikipédia (wikipedia.org)
11 Amoris laetitia §325.

Mon Eglise ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2021

PAR L’ABBÉ DARIUSZ KAPINSKI
PHOTO : DR

Cette question me renvoie d’abord à mon enfance et à mes premiers sentiments liés au bâtiment le plus impressionnant de ma petite ville natale et ses alentours sacrés; aux pratiques religieuses de mes chers parents, auxquelles nous – les enfants – étions progressivement initiés; à une longue liste des merveilleux témoins de la foi, prêtres et fidèles; à l’exceptionnelle période de mes 15-19 ans avec la participation aux mouvements de l’Eglise bien-aimée, pleine de retraites spirituelles pour les jeunes et de pèlerinages à pied vers Notre-Dame de Jasna Gora…

Parler de l’Eglise, comme communauté des hommes et des femmes en chemin vers Dieu, c’est voir d’abord son fondateur et son cœur, le Christ. Il n’y a ni compréhension, ni appréciation de l’Eglise sans ouverture au Seigneur Jésus, sans adhésion à lui.

Le Christ me passionne, son évangile me porte, dirige mon existence et me remplit d’espérance. Son Eglise m’épaule et permet de réaliser chaque jour la volonté du Seigneur ; elle me donne des ailes et me relève quand je tombe.

Mon Eglise ? C’est une histoire d’amour…

J’aime l’Eglise confiante au Christ, comme un enfant.

J’aime l’Eglise qui proclame le salut de l’homme, qui croit en l’homme… J’aime l’Eglise qui ne s’adapte pas au monde mais au Christ qui aime le monde. J’aime l’Eglise des Actes des Apôtres, armée et riche des pauvres, humble, éprouvée et persécutée…, sans privilèges.

J’aime l’Eglise une, coloriée comme l’automne, riche en diversités selon les continents et les pays; œcuménique. J’aime l’Eglise sainte par la présence de Dieu, envoyée à tous, missionnaire et solidaire, l’Eglise des frères et sœurs.

J’aime l’Eglise qui dérange au milieu de la nuit, quand on devient plat et passif. J’aime l’Eglise qui éveille à la liberté et appelle ad maiora; qui met en face de choix difficiles et qui montre le chemin.

Jésus, j’aime très fort ton Eglise !

Prière pour aimer l’Eglise

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021

PAR JEAN SAUVENAY | PHOTO : MARIE-FRANÇOISE SALAMIN

Nous te prions, Seigneur, pour ton Eglise,
et pour chacun de nous
qui composons cette Eglise.

Aide-nous à l’aimer telle qu’elle est,
dans ses grandeurs et dans ses faiblesses.
Aide-nous à reconnaître son unité
dans les mille visages de ton peuple.
Aide-nous à surmonter les divisions,
à éviter les jugements hâtifs
et à bannir les caricatures.
Aide-nous à découvrir, au-delà des apparences,
l’immense réseau des saintetés cachées,
qui sont les pierres vivantes de l’Eglise.

Puisse ton Eglise retrouver
la fraîcheur et la force dont elle a besoin
pour annoncer l’Evangile aujourd’hui.
Qu’en renforçant les liens de l’unité
entre les évêques, les prêtres et les laïcs,
elle renforce aussi l’Espérance.

Qu’elle apparaisse aux yeux de tous
comme une porte ouverte et une source de vie.
Qu’elle soit toujours davantage
l’Eglise des pauvres et des saints.
Nous te le demandons par Marie, mère de l’Eglise.

Amen

De Lyon à Sierre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), octobre 2021

Après avoir terminé une année de formation à Lyon au sein de l’Ecole Pierre (école créative pour les jeunes au service de l’Eglise), Laura Pellaud est de retour chez elle. Enfin pas tout à fait: la native d’Ovronnaz habite désormais à Sierre pour remplacer une partie du travail de Raphaël Delaloye. Rencontre.

TEXTE ET PHOTO PAR YVES CRETTAZ

Yves : Peux-tu te présenter en quelques mots…

Laura : Je m’appelle Laura, j’ai vingt et un ans et je suis actuellement à 60% en stage à la paroisse de Sierre comme animatrice pastorale. Je suis partie étudier à Lyon mais avant cela, j’étais très engagée du côté de la paroisse de Fully. J’ai notamment bien collaboré pour « les journées de la joie ». Un concept simple mais tellement profond qui consistait à aller passer du temps avec les requérants d’asile aux Mayens-de-Chamoson. J’apprécie tellement ces moments.

Peux-tu te décrire en trois adjectifs ?

Aventurière, dynamique et (elle réfléchit)… drôle. J’aime tellement rigoler et faire des blagues !

Pourquoi es-tu partie étudier à Lyon ?

Mon côté aventurière a pris le dessus au moment du choix. Je travaillais dans un EMS et avec ce COVID-19, c’était très très dur. J’avais envie de changer d’air. De plus, j’aime tellement mon Eglise et je voulais la découvrir autrement. J’ai donc opté pour cette école créative au service de Dieu. Une année de formation en théologie, communication, management, photo et vidéo, gestion de projets, musique et louange… Bref, une année riche et incroyable !

Que retiens-tu de cette expérience française ?

Wahou ! Wahou ! C’était fou ! Tu sais, l’Eglise est universelle. Elle est faite d’une multitude de gens différents mais qui ont tous quelque chose à apporter. Que ce soit en Valais ou ailleurs, chacun a une place dans cette belle Eglise. Il faut juste oser prendre sa place ! Chacun-e est le/la bienvenu-e.

As-tu un conseil à donner aux jeunes de la région ?

J’ai appris beaucoup de choses à Lyon mais une m’a particulièrement touchée : par exemple, on ne doit pas animer une messe pour la reconnaissance : ce n’est pas important de savoir qui chante ou qui a écrit les partitions. Le plus important est de savoir de qui ça parle !

Un mot pour conclure ?

L’Eglise doit avancer avec son temps. Mais attention à ne pas oublier les personnes qui ont construit cette Eglise, année après année. Elles ont donné énormément de leur personne pour qu’elle avance, il faut donc veiller à ne pas détruire cela ! On doit continuer ce beau travail. Les jeunes ont une place à prendre dans cette Eglise mais il ne faut pas piquer celle des plus anciens. Je pense que si on mélange les différents âges, ça fera un très bon cocktail. L’Eglise a encore de belles années devant elle avec ce mode de fonctionnement, je pense… du moins je l’espère.

Bienvenue… !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), octobre 2021

Quel plaisir et quelle joie de vous présenter dans ces pages les trois nouvelles venues. Sœurs de Saint Maurice, elles quittent le beau lieu de La Pelouse sur Bex, où vit leur communauté-mère, pour venir prendre part à la vie de notre secteur en s’installant au Prieuré de Vétroz.
Nous leur souhaitons la bienvenue et nous nous réjouissons de les rencontrer dans nos villages et dans nos rues.

PAR LAETITIA WILLOMMET | PHOTOS : SŒURS DE LA PELOUSE

Soeur Anne-Margrit Keist

Bonjour à toutes et à tous,

Je m’appelle Sœur Anne-Margrit Keist. Originaire de la Suisse centrale, notre famille a émigré à Spiez, dans l’Oberland bernois. Dans notre vieille boulangerie louée il y avait de la place pour nos parents, les six enfants et tous nos collaborateurs. C’était une maison en bois, pleine de vie, qui sentait bon le pain frais !

Il fallait bien aller apprendre le français – j’ai abouti dans le Bas-Valais. J’y ai découvert les Sœurs de Saint-Maurice et à 21 ans, je suis revenue et j’ai été accueillie dans la communauté comme postulante.

Maintenant j’ai 75 ans, ma vie est déjà longue, elle fut remplie et heureuse. Si vous désirez en savoir plus, vous êtes invité.e à venir échanger autour d’une tasse de café dans le Prieuré de Vétroz où notre petite Communauté vient d’être accueillie. Je me réjouis de faire votre connaissance, de découvrir votre visage, d’accueillir votre partage.

Avec toute ma joie.

Bonjour,

Je m’appelle Sœur Isabelle-Marie Gollut, je suis née à Massongex et je suis la dernière d’une famille de six enfants. J’ai fait un apprentissage de couturière et d’infirmière assistante avant d’être religieuse, et ensuite j’ai fait la formation aux ministères en Eglise (FAME) en catéchèse et catéchèse spécialisée. La vie religieuse m’a ouverte à beaucoup de domaines que je n’aurais sûrement pas exercés autrement.

J’ai eu la joie de servir la communauté à la clinique Saint-Amé, à La Pelouse, à Lausanne et dernièrement au Castel Notre-Dame à Martigny, ainsi que dans différents services en Eglise, à Bex, à Monthey et sur Lausanne.

Anecdote : une visite surprise qui devient un rendez-vous régulier : un soir, j’avais oublié de fermer la porte de ma chambre et je m’apprêtais à aller me coucher. Je vois la poignée de la porte qui se baisse et un des résidents ouvrir, me regarder, me sourire et me dire : « Ah ! Oui, tu es de la famille ! On habite le même appartement ». Je mets mes souliers et je le raccompagne gentiment dans sa chambre. Dans l’ascenseur, il se regarde dans le miroir et dit : « Adieu, papa, il faudra qu’on se parle ; j’ai quelques affaires à discuter avec toi ! »

Pendant mes loisirs, j’aime bien aller marcher ou faire du vélo, être au bord d’un ruisseau dans le silence, rencontrer mes amis, ma famille, faire de la couture, prendre du temps simplement.

Pour notre communauté je souhaite que notre maison soit un lieu d’accueil où chacun se trouve bien et heureux. Pour les paroissien.ne.s, je me réjouis de faire leur connaissance, de partager ce qui les fait vivre, de faire un bout de chemin avec eux, heureux de vivre ensemble de nouvelles expériences de vie et de découvrir la richesse, la beauté, l’histoire de cette belle contrée dans les vignes.

Soeur Isabelle-Marie Gollut
Soeur Nicole Lechanteur

Je m’appelle Nicole Lechanteur. Originaire de Belgique, en région liégeoise, j’ai été institutrice avant de me lancer dans diverses animations chrétiennes (animation de Camp-Prières, Ecole de prière, Café Chrétien, Sessions bibliques). Théologienne et bibliste, j’ai travaillé comme assistante paroissiale puis dans la formation. J’y ai expérimenté la joie et la force de se mettre à l’écoute de la Parole.

En 2015, je me suis sentie appelée au sein de la Communauté des Sœurs de Saint-Maurice. J’y ai reconnu une communauté façonnée par le Christ et sa Parole, une communauté priante, une communauté ouverte au monde, signe et témoin de l’Amour de Dieu, une communauté fraternelle vivant un réel compagnonnage dans le quotidien. Voilà ce qui m’a appelée ! C’est aussi ce que je désire vivre ! Je viens d’y faire mes premiers vœux.

Je souhaite me mettre à l’écoute des attentes des hommes et femmes du « Secteur des Coteaux du Soleil », cheminer, faire route avec celles et ceux qui le désirent. Je souhaite aussi faire goûter la force de la Parole de Dieu, de la foi et la grâce de vivre une vie de relation avec notre Dieu et avec nos frères et sœurs dans le Christ. Je suis appelée à rejoindre les personnes éprouvées par un deuil et à accueillir les nouveaux arrivants : porter avec elles, avec eux, leurs peines, leurs espérances et leurs joies ; accueillir leurs désirs et leurs attentes…

Pendant mes loisirs, j’aime marcher et contempler la nature, me ressourcer, vivre des moments de convivialité…

Raconte-moi ton Eglise !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), octobre 2021

PAR LAETITIA WILLOMMET | PHOTOS : MP

Voilà un thème qui invite à la rencontre. En effet, raconter implique au minimum deux personnes, l’une qui relate et l’autre qui écoute. A travers ces lignes, je me permets de vous partager, de vous raconter mon Eglise, mais plutôt mon Eglise rêvée.

Je rêve d’une Eglise libre et joyeuse, ouverte aux messages de l’Evangile et guidée par l’Esprit Saint. Elle s’articule autour d’une communauté, car l’Eglise, ce sont les hommes et femmes de ce temps. Elle a leur visage et leur sourire. Elle est solidaire et accueille chacun et chacune dans sa réalité de vie. Elle donne envie de partager, de se rencontrer, de vivre dans un esprit de communauté et a le souci des uns et des autres. Les moments conviviaux sont partagés à la sortie d’une célébration, dans la rue, dans les maisons. La bienveillance, l’accueil, l’écoute et la disponibilité sont ses fondations. Chacun et chacune est artisan de paix dans son lieu de vie. Ils sont ainsi le petit grain de sel qui va donner de la saveur à la vie des autres.

Mon Eglise rêvée, c’est vous et moi, ensemble pour réfléchir, prier, célébrer et construire dans le respect de chacun, chacune. Tous nourris de la Parole et de l’Eucharistie s’ajustant toujours mieux à l’exemple d’Amour du Christ.

Il est facile de rêver, parfois le chemin de la réalité est plus sinueux mais avec la Foi, l’Espérance et la Joie tout reste possible.

Alors bienvenus, bienvenues, prenez place et racontez-moi aussi votre Eglise !

Sous le soleil du Bon Dieu

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre-novembre 2021

Les pieds sur terre, un caractère bien trempé, un sourire communicatif, une générosité jamais prise en défaut ! Elle est pourtant difficile à cerner, Romaine Pouget et pour cause ; elle a la liberté des personnes qui ont mis leur vie entre les mains de Dieu et n’a qu’un seul credo : aimer son prochain comme Dieu l’aime, elle. Alors, le plan de carrière, très peu pour elle… et c’est certainement pour cela que tout lui réussit. Entretien.

PAR MICHEL ABBET
PHOTOS : COLLECTION ROMAINE POUGET

Romaine, l’année dernière fut une année charnière…

Oui et non. Je sentais intérieurement qu’il fallait changer, donner une autre orientation à ma vie. L’épuisement professionnel guettait, il fallait dire stop.

Et tu as démissionné du poste de médecin-chef de l’hôpital de Martigny, que tu occupais depuis neuf ans. Vu de l’extérieur, c’était surprenant !

Certainement, puisque je n’avais pas d’autre poste en vue. Toutefois quand on s’épuise dans une situation et qu’il n’y a pas de développement possible malgré tous les efforts fournis, je crois qu’il faut savoir se retirer, quitter. J’ai longtemps hésité avant de prendre cette décision, notamment par souci de ce que cela allait impliquer pour le site de Martigny. J’ai confié mon avenir professionnel à la vierge Marie et finalement il m’est paru clair qu’il fallait aller « plus loin », même si on ne sait pas d’emblée « où » cela va nous mener. Maintenant, avec le recul, je me dis que c’était une « décision inspirée ». Mais cela n’a pas été tout seul.

Tu as « galéré » quelque peu ?

Disons que dans ma vie, j’ai l’habitude de répondre à un Appel… Et là, à part l’appel à quitter, je n’entendais pas l’Appel avec A majuscule, donc ça me stressait forcément un peu. C’est comme quand on marche en montagne dans le brouillard et qu’on voit un piquet après l’autre mais pas le but. J’avais depuis un moment l’idée de m’octroyer une année sabbatique pour prendre de la distance et donner de ma personne autrement et ailleurs. Des séjours en Argentine, au Togo et au Vietnam étaient envisagés… mais tous ces projets ont été systématiquement contrariés par la pandémie… rien de ce que je programmais ne se concrétisait. Comme je suis peu patiente de nature, je n’ai pas trouvé ça très confortable sur le moment !

Les piquets ?

Un des piquets a été par exemple « Notre Dame du Mont-Carmel ». Mon père Gaspard avait fait l’AVC (qui a conduit à son décès) le 16 juillet 2019, jour de Notre Dame du Mont-Carmel, alors que j’étais précisément à Lourdes (c’est aussi le dernier jour des apparitions). Par la suite, de façon assez incroyable (cf. suite…), je me retrouvais sans l’avoir prémédité très souvent dans des lieux qui lui étaient dédiés.

Et…

En septembre 2020, alors que le « plan Argentine » devenait une nouvelle fois très incertain, le Seigneur a soufflé à ma sœur Bénédicte d’aller demander au prêtre béninois Gildas Chibozo de « prendre Romaine au Bénin ». Il lui a répondu : « Oui, bien sûr, c’est une très bonne idée on va demander au père Théophile Akoha »… qui a dit : « Qu’elle vienne et on verra ! » Une fois de plus il a fallu attendre… La deuxième vague du Covid est arrivée en automne. Evidemment il fallait aider, j’ai repris provisoirement du service à l’hôpital de Martigny pour six mois, pour passer le gros de la crise.

Finalement…

Finalement la situation sanitaire s’est calmée et j’ai enfin pu « mettre les voiles ». Je suis partie pour Cotonou le lundi de Pâques 2021 et y suis restée presque trois mois. La semaine je travaillais à l’hôpital Saint-Luc (qui est le deuxième plus grand hôpital de Cotonou en termes d’affluence et qui dépend de l’archidiocèse de Cotonou), m’occupant surtout de la médecine interne et de la réanimation. J’étais logée à la résidence des prêtres, près de l’institut Jean-Paul II (Institut de formation notamment en pastorale de la famille ou les diocèses d’Afrique de l’Ouest envoie des prêtres, agents pastoraux se former pour 2-3 ans), ce qui m’a permis d’avoir la messe quotidienne et de faire communauté avec eux.

Et… j’ai découvert après deux semaines que la statue de l’oratoire qui est dans cour de l’hôpital Saint-Luc est… Notre Dame du Mont-Carmel !

On voit tes yeux briller !

Oh oui ! Rien ne m’a coûté ! J’ai très rapidement réalisé que j’allais devoir longtemps dire merci pour cette Afrique. C’est comme si le Seigneur m’avait mise globalement en été. Je n’avais qu’à soigner les personnes, à prier, à découvrir des frères et sœurs aux magnifiques valeurs humaines et un nouveau pays. Grande joie intérieure de partager avec eux cette simplicité de vie, de découvrir une autre culture, de chanter et prier avec eux et de prendre soin d’eux comme ils ont si bien pris soin de moi.

Magnifiques valeurs humaines ?

La première chose qui m’a sauté aux yeux quand je suis arrivée au Bénin, c’est la vie ! La joie, la relation avec Dieu, avec les autres, en toute simplicité. Je me suis sentie d’entrée bien, dans une société où les valeurs essentielles vont de soi. Les gens parlent naturellement de Dieu par exemple et ceci quelle que soit leur religion. On « rend grâce » parce que l’on a bien dormi, on « bénit » le Seigneur d’être en vie, on demande une « pluie de bénédictions » pour celui qui a son anniversaire, on lui demande de nous soutenir dans tous les passages difficiles, bref, Dieu fait partie du « quotidien ». Le contexte fait que l’on a vraiment conscience que la vie est passagère et qu’elle peut basculer à tout moment.

Et par rapport à nos valeurs ?…

Par rapport aux « couleurs et à la chaleur » africaines, une impression un peu de « gris et de froid » au niveau de l’humanité occidentale, comme si l’on s’était mis un peu en hypothermie générale… Peut-être parce que de ce côté-ci, pour le moment, on a mis de côté la Source de la Vie… en pensant être des sources nous-mêmes et en éludant au maximum les questions existentielles essentielles… en courant dans tous les sens…

Au niveau médical…

Bien sûr, c’est un peu un « désert » au niveau des moyens techniques et il faudra vraiment les aider pour ceci. On peut aussi parfois imaginer une meilleure organisation pour sauver des vies, mais les qualités humaines des soignants sont remarquables, de même que l’attitude des malades et de leurs proches qui se plaignent rarement. Beaucoup de malades relativement jeunes ne peuvent être sauvés, mais quand on a fait « tout ce qu’on a pu » on le confie à Dieu. Il y a très peu de révolte par rapport au départ d’une personne.

Tu vas donc retourner au Bénin ?

Grace à Dieu, oui ! A mon retour, j’ai vraiment ressenti le désir de pouvoir donner un peu de mon temps et de mes compétences à cette chère terre africaine qui me fait d’ailleurs tant de bien. Comme le Seigneur nous fait toujours désirer ce qu’Il veut nous donner, Il m’a trouvé un super plan professionnel « africo-compatible ». Je suis engagée dès septembre comme médecin-chef adjoint dans le service d’urgences de l’hôpital du Jura ce qui me permet de partir deux fois deux mois par an au Bénin, ce qui me permettra, entre autres, de contribuer au développement des soins aigus de l’hôpital Saint-Luc et de former les médecins sur place. La proposition écrite des ressources humaines m’est arrivée…le 16 juillet (jour de Notre Dame du Mont-Carmel)…

Alors, pour en parler, on prend rendez-vous pour un prochain entretien ?

Volontiers. A Cotonou ?

Merci beaucoup Romaine, bon vent et que Dieu t’accompagne !

S’abonner à L’Essentiel en mode numérique, c’est possible !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral de Martigny (VS), octobre 2021

En lien avec les Editions Saint-Augustin, la rédaction de votre magazine préféré vous propose un nouveau type d’abonnement, numérique, à un prix très intéressant durant cette première année.

TEXTE ET PHOTO PAR PASCAL TORNAY

Fruit d’une collaboration avec les Editions Saint-Augustin, cette nouvelle offre numérique sera disponible dès le 1er octobre 2021. Dès lors, il sera possible de s’abonner à L’Essentiel, votre magazine paroissial, par le biais de vos petits écrans et de le recevoir, 9 fois par an, sous une forme numérique, consultable sur tous les supports connectés. Il sera possible de régler votre abonnement directement en ligne avec une carte bancaire.

Pour les lectrices et lecteurs déjà abonnés, rien de changé ! Si ce n’est que vous avez un accès privilégié, pour le même prix et si vous le souhaitez, à la version numérique. Pour cela, il vous suffit de vous enregistrer. Pour ce faire, rendez-vous sur la page L’Essentiel du site de votre paroisse.

Nous proposons cet accès numérique à un tarif promotionnel de Fr. 30.– pour un an pour tout nouvel abonnement conclu et ce, jusqu’au 30 septembre 2022.

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En outre, vous avez toujours le loisir de soutenir votre paroisse par un don complémentaire. Vous pouvez payer par carte de crédit ou par facture ou par Twint.

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Depuis les Actes, l’histoire de la Parole

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

Dans le prolongement des évangiles, le livre des Actes des Apôtres présente la Parole de Dieu comme l’acteur principal de l’histoire du salut: «La Parole de Dieu croissait et se multipliait», affirme l’auteur au terme des deux premières séquences de la narration. (Actes 12, 24)

Dans la première, l’Esprit Saint, promis par le Père, se répand en abondance comme des langues de feu sur le groupe des douze et les rend capables d’annoncer l’Evangile dans toutes les langues de la terre, lors de l’événement fondateur de la Pentecôte (2, 1-13). De discours en guérisons, de comparutions en emprisonnements et en libérations miraculeuses, les apôtres déploient les potentialités de la Bonne Nouvelle à Jérusalem et constituent la première communauté chrétienne (2, 42-47 ; 4, 32-35). Après chaque persécution, ils reviennent auprès des leurs et rapportent les merveilles réalisées en eux et à travers eux par le Seigneur, si bien qu’une nouvelle Pentecôte leur advient pendant leur prière commune (4, 23-31). Puis, en un dynamisme irrésistible, la force de l’Esprit multiplie les fruits de la Parole dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre, ainsi que le Christ l’avait annoncé avant son Ascension auprès du Père (1, 8).

Les voyages de Paul

Dans la deuxième séquence (6 à 12), les sept diacres sont institués, avec Etienne et Philippe. Puis Saül est mis à bas de sa monture lors de sa vocation. Ensuite, Pierre baptise le centurion Corneille et tous les siens. Enfin l’Eglise d’Antioche se fonde là où « pour la première fois les disciples reçurent le nom de « chrétiens » » (11, 26).

Par la suite, la question de l’accès des païens, à la foi, sans avoir à passer par la circoncision et la loi juive une fois réglée (par le concile à Jérusalem en Actes 15, 3e séquence), s’ouvre la dernière partie du récit avec les multiples voyages de Paul et ses plantations d’Eglises sur tout le pourtour de la Méditerranée, jusqu’à son dernier trajet vers Rome (16-28).

Depuis, c’est l’Esprit du Seigneur qui continue de manifester la fécondité de son message de libération, entre ombres et lumières, dans l’histoire de l’Eglise. A nous d’écrire les actes des témoins du XXIe siècle !

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