Emaux de la Création, Jean Prahin…

…église Saint-Victor, Ollon

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

« Au commencement, Dieu créa… »

Ces quelques mots ouvrent le champ de tous les possibles. Et ce sont eux qui ont guidé Jean Prahin : l’œuvre qu’il a réalisée pour l’église d’Ollon est un extraordinaire hymne à la création. Elle nous invite à ouvrir notre Bible et à méditer le récit fondateur.

Tourné vers l’extérieur

Le deuxième jour, Dieu sépare les eaux du dessus et les eaux du dessous. Ces eaux du ciel et de la terre sont représentées par les bandes bleutées en haut et en bas.

Le troisième jour, Dieu fait paraître la terre ferme et fait pousser les arbres et les buissons. A première vue très similaires, les végétaux de Prahin révèlent peu à peu leurs différences.

Le quatrième jour, Dieu crée les grands luminaires qui rythment les jours et les années. Ils sont fixés à gauche et à droite dans la bande de ciel.

Le cinquième jour, Dieu remplit le ciel et la mer d’une myriade d’êtres vivants. Poissons, coquillages, étoiles de mer pour les eaux de la terre ; oiseaux pour les eaux du ciel. L’œuvre de Prahin commence à prendre vie.

Le sixième jour, Dieu crée ceux qui habitent la terre ferme : les animaux et l’être humain. L’être humain est au cœur de l’œuvre, comme il est au cœur de la création. Le mouvement n’est pas égocentrique, mais tourné vers l’extérieur. Il semble que la vie part du centre pour se répandre dans chaque coin, réponse à l’invitation du Créateur : « Remplissez la terre. » (Gn 1, 28) L’être humain est béni pour bénir à son tour.

Harmonie des origines

Le cercle qui entoure les êtres vivants semble symboliser cette harmonie des origines, lorsque chacun avait sa place et son rôle à jouer. Mais il résume aussi le mouvement Créateur, partant de la main de Dieu pour y retourner. Tel le souffle qui planait sur les eaux (Gn 1, 2), souffle qui ne retourne pas au Père sans avoir porté du fruit.

« Cela était beau »

En hébreu, le même mot signifie à la fois beau et bon. « Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait ; et voici : cela était très bon. » (Gn 1, 31) Et l’artiste vit que cela était beau.

Une interview virale

Le dernier ouvrage de Shafique Keshavjee, La Couronne et les virus – Et si Einstein avait raison ? propose un autre éclairage sur la crise actuelle en convoquant les trésors de sagesse des grandes religions. A cette occasion, le pasteur et théologien, nous livre aussi son regard sur la pandémie, la grâce divine et la fin du (d’un) monde.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : JEAN-CLAUDE GADMER

Ce que nos contemporains demandent «c’est une spiritualité universelle soft», selon vos propos. N’est-ce pas un peu ce que vous proposez avec ce livre?
Une « spiritualité soft » met toutes les convictions sur un plan d’égalité. Tel n’est pas mon propos. Je cherche à rejoindre des personnes en recherche constatant qu’il existe des éléments de sagesse dans toutes les traditions. Mon intention n’est pas de faire un peu de taoïsme, un peu de Jésus et un peu d’hindouisme. L’affirmation très claire qui traverse tout le livre, c’est la centralité du Christ !

Il est beaucoup question de virus (péché) et de couronnes (grâce) dans votre livre, mais vous dites détester les discours sur une «grâce à bon marché».
Cette grâce, critiquée par le théologien Bonhoeffer, est celle d’un Dieu qui aime tout le monde, pardonne tout, accepte tout sans aucune exigence. Il n’y a là aucun appel à dire que la grâce nous met en route. Je crois profondément que le Christ nous accueille tels que nous sommes, et que cette grâce nous entraîne dans un processus radical de changement.

Vous revenez dans cet ouvrage sur les propos tenus dans L’Islam conquérant, ce qui vous a valu beaucoup de critiques virulentes…
Il y a eu des critiques très virulentes, surtout de réformés libéraux et de certains acteurs du dialogue interreligieux. Par ailleurs, j’ai reçu beaucoup plus de soutien que ce que les médias laissent penser. Le sujet me tient à cœur. Je continue de penser qu’un des très grands défis à venir pour l’Occident, parmi d’autres, concerne l’islam politique et je persiste à croire que beaucoup de personnes ne le voient pas encore.

La pandémie nous a donné le souci des plus faibles. Vous évoquez la sélection surnaturelle comme étant la réussite des plus fragiles. C’est-à-dire?
Dans une perspective darwi­nienne, les plus forts gagnent, donc aucune raison de sauver les plus faibles. Notre société est tiraillée entre cette logique et la tradition judéo-chrétienne qui dit tout autre chose. Il y a un renversement des valeurs dans la tradition biblique. Dans la Bible, Dieu choisit les plus faibles pour confondre les forts et il protège les plus faibles pour les rendre forts.

Quels sont selon vous, aujour­d’hui, les virus qui détruisent l’Amour et la Vie?
L’autocentrement est un virus très dangereux. Nous peinons à nous décentrer pour aller vers plus grand que soi, ou vers autre que soi. Concernant l’Occident, le plus grave danger serait de perdre le trésor qu’est la foi chrétienne. L’héritage judéo-chrétien a fait vivre l’Occident et, bien vécu, il peut guérir nos sociétés. Cette intuition d’Einstein a inspiré ce livre.

Biographie express

Les dates qui ont marqué Shafique Keshavjee.

1955 : Naissance au Kenya dans une famille indienne ismaélienne.

1963 : Arrivée en Suisse.

1974 : Adhésion au Christ lors d’un voyage en Inde.

1983 : Mariage avec Mireille, puis naissance de quatre garçons.

1991 : Consécration comme pasteur à la cathédrale de Lausanne.

1993-2010 : A côté de l’engagement pastoral (ministère œcuménique
et interreligieux), enseignement dans divers milieux universitaires.

1998-2021 : Travail d’écriture.

La pandémie, signe de fin du (d’un) monde ?

Certains croyants entrevoient dans la pandémie les signes de fin du monde décrits dans l’Apocalypse. Une position que Shafique Keshavjee peine à partager complètement. « Il y a certes un processus similaire à ce qu’on trouve dans l’Apocalypse, mais il demeure toute la question de son interprétation. Nos sociétés ont vécu de nombreux bouleversements (guerres mondiales, crises), mais de là à dire qu’un nouveau monde a réellement commencé après eux… Des prises de conscience fortes ont lieu dans de multiples milieux. Cela dit, le mystère de la liberté humaine subsiste : dès que le monde ira mieux, retournerons-nous à nos travers ou entendrons-nous l’appel à respecter la sainteté de la vie ? Les crises sont toujours un appel à nous arrêter et à revenir à la Source de la vie. » Quant à l’Apocalypse, le « mystère de Dieu s’y exprime. A la fois dans son amour et la mise en lumière de nos dysfonctionnements. D’une certaine manière, Dieu se retire pour laisser à l’humanité le loisir d’aller jusqu’au bout de ses orientations déviantes. Cela afin de mieux révéler le vide qui appelle sa Présence ». Le théologien relève que ce processus de mise en lumière de nos péchés (virus) comporte toujours un horizon de libération et de révélation de la grâce de Dieu (la Couronne).

La traditionnelle sortie des servants de messe…

… de l’UP Saint-Barnabé retrouve la « normalité »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), juillet-août 2021

TEXTE ET PHOTO PAR LAZARE PRELDAKAJ

Depuis des années (à l’exception de 2020, fortement perturbée par le COVID-19), la fête de l’Ascension a été privilégiée par l’unité pastorale Saint-Barnabé comme une bonne occasion pour dire MERCI à tous les servants de messe qui s’engagent dans nos quatre paroisses.

Ce 14 mai, nous étions 49 participants pour la sortie (43 servants et 6 accompagnateurs). Les quatre paroisses étaient bien représentées et nous les remercions pour leur participation. La sortie a été harmonieusement organisée en trois temps : ludique, spirituel et historico-culturel. Le ludique, très apprécié par les enfants, a eu lieu dans le grand parc de jeux d’Evionnaz (Labyrinthe aventure) suivi par le pique-nique ; le spirituel a culminé avec la célébration de la messe à l’abbaye de Saint-Maurice et enfin le troisième temps, soit l’historico-culturel, a eu lieu dans cette même abbaye moyennant une visite autoguidée.

Chers servants, merci à tous d’être là pour S-ervir E-nsemble l’Eglise et la communauté, de nous aider à R-encontrer le vrai V-isage du Christ dans l’eucharistie qui se donne sans cesse pour chacun chacune d’entre nous, à A-ccueillir et accompagner les N-ouveaux venus qui désirent servir à la table du Seigneur et à T-émoigner par votre présence de l’image d’une église jeune et S-aine.

Avec tous les servants de messe, nous remercions la paroisse de Surpierre pour l’organisation, et en particulier Mme Ludmilla Bongard qui a su harmoniser en une seule journée le ludique, le spirituel et l’historico-culturel. Merci également à toutes les accompagnatrices et accompagnateurs de nos paroisses qui ont répondu présent et donné de leur temps pour accompagner les jeunes et vivre avec eux cette belle sortie.

 

Fratelli tutti…

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : CIRIC

e sorelle, cela va sans dire. Dans sa dernière encyclique sur la fraternité et l’amitié sociale (2020), François liste parmi les ombres d’un monde fermé le mauvais traitement des migrants, considérés comme « second class ». Or, « une personne et un peuple ne sont féconds que s’ils savent de manière créative s’ouvrir aux autres » (n. 41). C’est le leit­motiv du Pape dans toutes ses prises de position, lui le fils de migrants italiens hébergés en Argentine…

Droits et devoirs

Et de rappeler notre tâche en tant que chrétiens vis-à-vis des migrants : « accueillir, protéger, promouvoir et intégrer » (n. 129) en visant la notion de citoyenneté pour ces personnes, leur donnant la dignité de « donneur » et « receveur », c’est-à-dire respectant leurs droits et devoirs selon le droit à migrer pour une vie meilleure…

« Inter-rencontre » fructifère

Dans la rencontre interculturelle qui suit l’accueil d’un migrant, il faut y « faire jaillir quelque chose de nouveau […] (pour ne pas risquer) de se retrouver victime d’une sclérose culturelle » (n. 134).

La peur du migrant, du voyageur, de l’allophone, peut en partie s’expliquer par le non-enracinement dans un substrat local : « Il n’est possible d’accueillir celui qui est différent et de recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple, avec sa culture. » (n. 143) Un appel à mieux se connaître, pour mieux (re)connaître l’autre…

Renaissance de la Jeunesse de Cressier

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Haut-Lac (FR), juillet-ao û t 2021

TEXTE ET PHOTO PAR PIERRE-CLÉMENT SCHMIDT

La société de Jeunesse de Cressier est un groupe de jeunes dès l’âge de 16 ans. Son but est de permettre aux jeunes Cressiacois de rester en contact alors que leurs études ou apprentissages tendent à les éloigner. C’est pourquoi la Jeunesse se retrouve tous les jeudis soir dans son local mis à disposition gracieusement par la commune. Ce local est appelé La Cave et se situe dans le bâtiment de l’école primaire.

En plus de se voir chaque semaine, les jeunes de Cressier organisent une fois par an une sortie de jeunesse et participent aux rencontres des Jeunesses Fribourgeoises.

La société de Jeunesse tente de briser la monotonie du quotidien en organisant diverses manifestations telles que, selon les années, la tournée du Premier mai, le pique-nique villageois, la soirée-pizza, la Bénichon, la Saint-Nicolas, le service de la soupe de Carême et celui du thé après la messe de minuit.

Elle ouvre également son local à la population à différentes occasions.

Après les actions solidaires suite au Covid-19, proposées aux personnes à risque ou dans le besoin, la Jeunesse est malheureusement restée en stand by.

Malgré la pandémie qui n’est pas encore terminée, elle désire se remobiliser pour organiser différentes manifestations au village dès que l’autorisation sera donnée.

Un nouveau président sera élu ; il souhaite que les jeunes de Cressier le rejoignent pour former une joyeuse équipe dans une belle et dynamique société.

Pour tout renseignement : Tristan Deiss, route de la Pâla 33, tél. 079 896 29 01, courriel : tristan.deiss@gmail.com

 

Tous·tes en itinérance (Hébreux 13, 14)

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : DR

« Car nous n’avons pas ici-bas de cité permanente, mais nous recherchons celle de l’avenir. » (Hébreux 13, 14) Dans la récapitulation inscrite dans son Appendice final, l’auteur de l’épître aux Hébreux nous invite à suivre le Christ grand-prêtre, à « sortir » de notre habitat confortable et de la maison de notre monde, à l’exemple de Jésus qui a souffert sa Passion hors de la porte et des murailles de Jérusalem (13, 12).

C’est à cette « sortie en Eglise » que nous convie sans cesse le pape François, notamment dans son exhortation apostolique La joie de l’Evangile (n. 20-24). Ainsi, nous pourrons offrir le véritable sacrifice en tout temps, le fruit des lèvres et du cœur qui confessent le nom du Fils, avec la mise en commun des ressources terrestres pour les partager avec l’ensemble de nos frères et sœurs (cf. Hébreux 13, 15-16 ; l’encyclique Fratelli tutti).

Notre vraie patrie « se trouve dans les cieux », précise Paul (Philippiens 3, 20), là où l’ancre du salut a pénétré, au-delà du voile du saint des saints, dans le temple définitif, que notre précurseur Jésus a solidement établie et plantée sur le rivage de la vie éternelle (cf. Hébreux 6, 19-20).

Celles et ceux dont l’existence est une perpétuelle itinérance nous rappellent ainsi à tous, par leur mode de vie paradoxal, que même si la terre est splendide (voir Loué sois-tu du pontife argentin), nous y sommes en exil. Notre vraie demeure est dans le sein du Père, avec l’Esprit (cf. Hébreux 11, 11.14-16). Nous pouvons déjà anticiper cet état ultime en demeurant dans le Fils, par l’amour, la prière et l’observation de sa Parole, pour que le Père et le Fils viennent faire leur demeure en nous (Jean 14, 23).

Mais rien ne sert d’accumuler des richesses, des villas et des Rolls Royce : nous ne les emporterons pas au-delà de notre trépas (cf. Luc 12, 13-21). Quand nous réfléchissons à la condition des gens du voyage, nous constatons qu’ils emmènent avec eux, dans leurs humbles roulottes, tous leurs biens et leurs possessions. Et que leur fortune est constituée par leurs compétences, leur esprit de famille et leurs enfants. De pays en pays, de place en place, jusqu’en la ville éternelle.

Puissent les voyages estivaux – s’ils peuvent avoir lieu – nous exhorter à y tendre !

Un groupe missionnaire actif

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2021

En ces temps troublés, il est plus que jamais important que le groupe missionnaire mène à bien ses projets. Du Liban au Congo en passant par Haïti, nous vous invitons au voyage et à la découverte.

PAR MARTINE DEBLUË | PHOTO : DR

En 2020, nous n’avons pas pu organiser nos habituelles manifestations pour renflouer nos caisses et en faire profiter nos protégés. Mais nous avons pu compter sur de généreux donateurs qui ont versé 18’900 francs sur notre compte.

Les rares événements organisés nous ont permis de récolter de beaux montants. La vente de couronnes de l’Avent, animée par Elisabeth Hauser, a rapporté 3000 francs. La vente de biscuits de Noël confectionnés par les enfants de la catéchèse et organisée par Jill Monney a rapporté 1330 francs. Le solde du compte du groupe de jeunes de la paroisse que Walter Hauser nous a remis s’élève à 682 francs.

Des enfants dans le besoin

En Haïti, les Sœurs de la charité de Saint-Vincent-de-Paul sont présentes dans les petits villages de montagne pour distribuer du lait en poudre aux enfants et des médicaments. L’an dernier, Victoria et Lucien Ferrari les ont rencontrées et leur ont apporté
6000 francs. Nous espérons qu’ils pourront retourner en Haïti cette année pour leur remettre la même somme. Les sœurs sont aussi soutenues par les entrepreneurs solidaires, association représentée dans notre paroisse par Pierre Boppe.

Au Liban, nous aidons l’orphelinat des Sœurs de Notre-Dame du Bon service à Jabboulé. Proche de la Syrie, il accueille de plus en plus d’enfants orphelins à cause de la guerre. Par l’intermédiaire d’un ami d’André Moser, nous avons pu faire parvenir
3000 francs aux religieuses.

Une école en Ouganda

A Kyotera, en Ouganda, nous avons construit une école secondaire catholique et des dortoirs. L’école de la divine miséricorde, aujourd’hui reconnue, permet aux enfants de poursuivre leurs études partout dans le monde. Chaque année il faut construire de nouveaux bâtiments, améliorer les structures et les réparer. Nous avons financé des barrières de sécurité autour de l’école, l’installation de moustiquaires, les réparations du toit, la construction de douches et un réfectoire.

En 2020, nous avons versé 16’462 francs et dernièrement 2600 francs pour un dallage. Françoise Belmont, amie de la famille qui a donné le terrain, est en contact avec la directrice, Béatrice Bulwa ; Jill Monney reçoit régulièrement des nouvelles d’un professeur, Charles. Il reste à réaliser le dallage extérieur pour éviter les infiltrations d’eau et d’autres finitions pour assurer la sécurité et l’hygiène des élèves. Ceux-ci ont toujours besoin de soutien pour leurs frais de scolarité.

Former des apprentis

Au Congo, nous soutenons l’association Kimpangi, basée à Fribourg et créée par les abbés Giraud Pindi et Jean-Claude Dunand. L’abbé Pindi est retourné dans son pays comme vicaire général du diocèse de Matadi ; il est maintenant administrateur diocésain et remplace l’évêque, qui a donné sa démission pour raison de santé.

Nous avons soutenu une menuiserie qui doit permettre aux habitants de confectionner leurs meubles et de former des apprentis. Nous avons offert des machines à coudre et 500 francs au départ de l’abbé Pindi pour la création d’un atelier de couture. Dernièrement, nous avons versé à l’association 2000 francs pour une Jeep qui doit servir au transport des matériaux. L’association nous a chaleureusement remerciés pour ce geste de solidarité.

De nouveaux projets

Aujourd’hui, grâce à nos ventes et à plusieurs dons, nous avons récolté 16’718 francs. Nous avons de nouveaux projets pour soutenir des enfants en Côte d’Ivoire. Des membres de la famille de Monika Gardet qui vivent à Abidjan nous ont mis en contact avec les Sœurs missionnaires de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Installées en Côte d’Ivoire depuis 1994, elles y ont construit un centre de santé, une maternité, une école et une cantine scolaire. Elles nous ont fait part de leurs difficultés à nourrir les 120 enfants dont elles prennent soin et à prendre en charge leur scolarité.

Le Père spiritain Lucien Favre, missionnaire au Congo-Brazzaville, nous a adressé une demande par l’intermédiaire de Françoise Belmont pour des parrainages d’étudiants ne pouvant plus payer leur formation : 120 francs par élève. Merci à chacun pour son précieux soutien.

Livres

Yéniches les derniers nomades d’Europe

Christian Bader

Venus des pays de langue germanique, où leur présence est attestée depuis plusieurs siècles, les Yéniches ou « Tsiganes blonds » constituent aujourd’hui, en France, le groupe le plus nombreux au sein de la communauté des Gens du voyage. Pour autant, ils restent très peu connus du grand public, qui ignore parfois jusqu’à leur existence. Ils s’efforcent aujourd’hui d’en savoir davantage sur leurs origines mystérieuses et sur leur histoire, s’interrogent sur une spécificité qui les distinguerait autant des sédentaires que des Tsiganes, et cherchent à rassembler les vestiges de leur langue secrète, depuis longtemps vouée à l’oubli.

Ce livre est dédié au peuple yéniche, dont les questions trouveront ici, non pas tant des réponses définitives, mais des éléments susceptibles de conforter la démarche identitaire dont beaucoup de ses représentants, qui se disent volontiers intégrés mais non assimilés, se réclament aujourd’hui avec fierté. Il contient également le premier recueil, en français, de plusieurs centaines de mots yéniches encore employés de nos jours par les derniers Yéniches d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse alémanique.

Contes nomades; sur les chemins des peuples nomades du monde entier

Mongols, Tsiganes, Touaregs ou Sioux, à cheval, en traîneau ou en
roulotte…
Voici 18 contes des peuples nomades, un jour ici, l’autre ailleurs,
glanés sur les chemins du monde entier.

6-9 ans
Catherine Gendrin

Un déplacement intérieur

PAR MGR JEAN-MARIE LOVEY, ÉVÊQUE DE SION

PHOTOS : VÉRONIQUE BADER ET CATH.CH

Les gens du voyage, comme on peut continuer aimablement de les appeler sont donc des itinérants. D’étape en étape ils établissent leur camp, à la merci de notre accueil. Mais leur vie est comme un mouvement perpétuel.

Chaque année, le pèlerinage est attendu comme une expérience spirituelle forte. Et, paradoxe, tandis que le terme pèlerinage renvoie à la notion de déplacement, de pérégrination, eux les itinérants s’arrêtent, une semaine durant à l’ombre de l’abbaye d’Einsiedeln. Le pèlerinage perdrait-il son sens en se figeant ainsi sur la prairie ? Certainement pas. C’est à un autre niveau que ça bouge. L’expérience habituelle de leurs déplacements leur a appris à organiser d’autres déplacements, tout intérieurs. Quand une démarche se substitue à la marche, on est en plein registre de pèlerinage. C’est la Parole de Dieu qui les met ainsi en route. Faudrait-il nous en étonner ? Comme nous ils sont enfants d’Abraham, l’itinérant ; fils d’un Dieu qui s’est fait voyageur à la merci de notre accueil.

Alors, quand ils frappent à la porte des municipalités, des cantons, pour une place de stationnement, savons-nous leur reconnaître le droit d’être accueillis ?

La liturgie pour les enfants rassemble

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2021

PAR BRIGITTE BESSET | PHOTOS : CHANTAL ZAPHIROPOULOS

Lors de leur dernière séance, les membres du Conseil de communauté ne pouvaient que constater le petit nombre de paroissiens aux messes dominicales. Où étaient les familles et les habitués du dimanche matin ? Cela faisait des mois, voire une année, que nous ne voyions presque plus d’enfants.

Le carême arrivant, nous avons décidé d’organiser à nouveau une liturgie spéciale pour les enfants chaque dimanche de ce temps liturgique. Les conditions sanitaires étaient respectées puisque les enfants restaient dans les salles et ne montaient pas rejoindre l’assemblée comme à l’accoutumée.

Quelle ne fut pas notre surprise de réunir chaque dimanche matin un large groupe d’enfants et de parents pour une découverte de l’Evangile ! Toujours plus nombreux et heureux de se retrouver au sein de l’Eglise pour vivre ces temps de partage. « Il y avait longtemps. Cela fait du bien ! », ont-ils relevé.

A la fin du carême, pour le dimanche des Rameaux, la messe était diffusée dans les salles pour les enfants et leurs parents. Au moment de l’homélie, la retransmission s’est arrêtée pour un temps spécial pour les familles. Elle a repris au moment de la consécration. L’abbé Zbiniew Wiszowaty est allé rejoindre parents et enfants au moment de la communion. Merci pour cette belle initiative !

 

Icône pèlerine

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), juillet-août 2021

Les personnes recevant l’icône itinérante de la mère pèlerine à Uvrier et à Saint-Léonard se sont rencontrées pour un moment de prière au mois de mai en présence de sœur Marie-Angeline de la communauté de Schönstatt.
Marie-Renée Clivaz, responsable d’un des groupes, nous en parle.

PROPOS RECUEILLIS PAR L'ABBÉ DAVID RODUIT | PHOTO : MARIE-RENÉE CLIVAZ

Dans la démarche que vous vivez chaque mois, pourquoi parle-t-on de mère pèlerine ou de sanctuaire itinérant ?

Oui, c’est un sanctuaire itinérant, car l’icône de Marie va de famille en famille trois jours par mois.

Avec Marie, on apporte Jésus pour le faire connaître et aimer, pour prier et abandonner entre leurs mains nos joies et nos peines. Marie nous met en contact avec la prochaine famille qui reçoit l’icône et nous invite ainsi à la rencontre, à l’écoute et au partage.

Comment s’est passée votre rencontre de la mi-mai ?

Le Covid nous ayant freinés dans nos visites, nous nous sommes réunis le mercredi 19 mai avec tous les groupes de Saint-Léonard et d’Uvrier pour y vivre l’eucharistie et un temps de méditation avec sœur Marie-Angeline. A la veille de la Pentecôte, elle nous a introduits au moment de prière qui suivait la messe par des questions :

– Quel est mon désir personnel pour cette Pentecôte ?

– L’Esprit Saint est déjà à l’œuvre dans nos vies. Comment puis-je le remarquer ?

Ensuite, nous avons médité avec elle les mystères glorieux.

Voici sa réflexion pour le 5e mystère glorieux, celui du couronnement de la Vierge :

« Toi, l’humble servante de Nazareth qui t’en es allée à la fontaine chercher l’eau comme toutes les autres filles de ton temps, tu es maintenant élevée ! »

A partir du beau chant « Une porte ouverte sur le Ciel » que sœur Marie-Angeline a découvert ce jour-là, elle nous a conduits à une réflexion missionnaire :

– ouvrir les yeux pour voir où Dieu m’ouvre une porte et la franchir

– ouvrir la porte du cœur pour laisser entrer Dieu et le laisser agir en nous

– ouvrir la porte de la maison pour aller vers les personnes et vers le monde

Ce fut une soirée très riche en grâces ! Alléluia, merci Marie !

Lire aussi la page 12.

 

Le difficile chemin vers l’amour

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), juillet-août 2021

Créé par amour pour aimer… Ces quelques mots tirés de la prière du pèlerin de la montagne résument tant l’origine que le but de chaque existence. Mais derrière la simplicité des mots se cache la complexité de la vie. Car l’amour a des concurrents, sérieux, innombrables et actifs. Entretien avec Mme Marylou Del Sordo Voutaz, aumônier à l’ERVEO d’Orsières, depuis 10 ans.

Par Michel Abbet | Photos : Annelyse Bérard, DR

Quelle est votre activité au sein de l’ERVEO ?

Je rencontre les jeunes tous les mardis sur le temps de midi. Ces échanges sont facultatifs. Les thèmes abordés sont l’amitié, apprendre à se connaître, du coup de foudre au grand amour, est-ce important de croire en Dieu, la mort, le spiritisme, les jeux vidéo, les addictions, les témoignages, etc. 

Des thèmes que vous proposez ?

Non, ce sont les jeunes qui me les demandent, et la sexualité est le sujet le plus récurrent. Je trouve ça normal, c’est à cet âge qu’on se pose beaucoup de questions. J’essaie de témoigner, quand je peux, que Dieu est le créateur de l’homme, donc de l’amour qui émane de l’homme.

Parler d’amour, c’est difficile…

Cela ne devrait pas, puisqu’il fait vivre le cœur de chacun. Dès son plus jeune âge, l’enfant se nourrit de l’amour de ses parents. Puis, progressivement, il est appelé à construire sa propre histoire d’amour.

Magnifique programme…

C’est sûr… si cette construction peut se dérouler dans de bonnes conditions. D’où le désir de donner au jeune des bases saines pour qu’il puisse faire son chemin de manière harmonieuse.

Qui dit chemin dit aussi durée…

Oui, l’amour se prépare, il a besoin d’une lente maturation pour s’épanouir. Laissons aux jeunes ce temps d’apprentissage si important.

Vous avez l’impression qu’ils n’ont plus ce temps ?

C’est plus qu’une impression, c’est une conviction et même une certitude.

Qu’est-ce qui vous fait penser cela ?

L’évolution de la technique a complètement modifié notre façon de vivre. Tout s’est accéléré. Il y a une satisfaction quasi immédiate des besoins. Si du point de vue matériel on peut y trouver des avantages, en amour c’est une tout autre question. L’amour a besoin de temps. De plus, il est exigeant et demande souvent des efforts. On est loin du plaisir tout de suite assouvi.

La technique a modifié les habitudes ?

Pas besoin de se cacher la face ni de prendre des chemins détournés. Cela fait longtemps que je côtoie les jeunes, j’ai pu me rendre compte que la transformation ne touche pas seulement leurs habitudes, mais aussi leur personnalité. Aujourd’hui, on donne presque un Natel à chaque jeune, alors qu’il n’est même pas encore adolescent. Et souvent, on le laisse se débrouiller, sans contrôler ce qu’il en fait. Avec ce qu’on trouve sur Internet, cela me semble irresponsable.

Vous n’exagérez pas un peu ?

Malheureusement non. Très tôt, les jeunes sont confrontés à la pornographie. Pour la construction de leur personnalité, ces images sont destructrices. De plus, elles créent très vite un sentiment d’addiction et une image perverse de l’amour. C’est exactement ce que recherchent les auteurs de ces films.

Qu’est-ce qu’il faudrait faire ?

Se révolter ! Ne pas accepter qu’on malmène ainsi notre jeunesse et l’ensemble des gens. La pornographie ne trouble pas seulement les jeunes, elle a un effet considérable aussi sur les adultes qui sont les plus grands consommateurs. 

Quel effet ?

D’abord, la pornographie réduit l’acte sexuel à un simple jouissance physique. C’est un mensonge. L’acte sexuel est le sommet d’une relation humaine, il exige une confiance et un amour absolus entre les deux partenaires. Ensuite, elle crée chez les individus une dépendance toujours plus forte. Toujours plus souvent, plus longtemps, plus violent, plus salace : ce sont les quatre règles du porno. La personne qui se laisse prendre va s’isoler toujours davantage et devenir dépendante de ces images : sa vie sociale et sa relation à l’autre vont s’en trouver très perturbées. Information importante : les filles sont autant touchées par ce phénomène que les garçons. 

Que faut-il faire pour lutter contre ce fléau ?

D’abord en parler : beaucoup, souvent, librement. Trop longtemps on a confondu intimité et silence. Aujourd’hui, il faut communiquer aussi sur le thème de l’amour, c’est une urgence. Avec ses enfants surtout ! Avant l’âge d’entrée au cycle, il est pratiquement certain que la plupart des élèves ont déjà vu des images pornographiques voire des films. Or, les professionnels sont unanimes : des images pornographiques vues avant l’adolescence sont assimilables à un viol visuel. Il faut les prémunir, les préparer, car pour eux, la première fois qu’ils verront ces images, ce sera comme une agression. Et c’est important qu’ils sachent que ce qu’ils ont vu ne correspond pas à la réalité. Formons-les. Les moyens existent. Utilisons-les ! 

Quelques mots avec M. Josué Lovey, directeur du CO d’Orsières

M. le directeur, quand on évoque la pornographie…

De plus en plus de jeunes y sont confrontés. Notre école, comme n’importe laquelle d’ailleurs, n’échappe pas aux problèmes de société. Nous devons en être conscients.

Alors…

Alors, il faut dire que les jeunes du CO dans leur ensemble vont bien. Mais la multiplication du temps sur les écrans mène à des dérives, dont celle que vous traitez dans cet article.

Ensuite…

Il est préférable de ne pas se focaliser sur ce seul aspect mais d’aborder la personne dans son ensemble. L’école met en place passablement d’activités  de prévention (ateliers SIPE, programme « Sortir ensemble et se respecter », cours sur les dangers liés à internet,…). A travers sa charte et la médiation par les pairs, notre école promeut des valeurs qui favorisent une vie commune agréable et un respect mutuel.

Ce qu’en disent les jeunes

Je trouve que le monde a évolué de façon négative. Tout le monde peut avoir accès à des vidéos ou photos pornographiques. Tout est livré au public, même les petits peuvent avoir accès, ce qui ne devrait pas se faire. Le porno ne respecte pas l’image des femmes ou de l’humain.

Je trouve cool de pouvoir parler à l’aumônerie de sujets que l’on n’aborde pas forcément à la maison et de pouvoir donner son avis. 

J’apprécie d’avoir une heure comme l’aumônerie où l’on peut parler de tout. Au sujet de la pornographie, c’est dommage qu’il y en ait tant, partout. Mais si ça fait plaisir aux gens, pourquoi pas, mais sans abus.

A l’aumônerie, on peut parler de tout, c’est bien. Pour moi, la pornographie est faite pour les garçons et pas pour les filles. 

Présence auprès des Gens du Voyage

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juillet-août 2021

En Suisse, les Gens du Voyage font partie d’une longue tradition. Ils sont appelés Yéniches; l’analyse linguistique de leur langue montre une base de rotwelsch, dialecte germanophone parlé dans la région de Bâle – Aarau – Zurich au 11e siècle déjà (cf. Ch. Bader, Yéniches, les derniers nomades d’Europe, éd. l’Harmattan, 2007).
Cela prouve leur présence sur notre territoire déjà avant la création de la Confédération.

PAR CR ET AUDE MORISOD
PHOTOS : AUDE MORISOD

Aujourd’hui, une partie d’entre eux se sont sédentarisés, tandis que d’autres sont toujours nomades ou semi-nomades.

S’ils voyagent dans le pays, jusque dans la Glâne, c’est d’abord pour des raisons de travail. Leurs métiers varient : ils sont rémouleurs, brocanteurs, vanniers, merciers, récupérateurs de métaux, etc. Nous avons interviewé Aude Morisod qui les accompagne depuis de nombreuses années dans le cadre de l’Aumônerie catholique suisse des Gens du Voyage :

Pourriez-vous nous dire ce qui vous a motivée à ce type d’engagement ecclésial ?

J’ai commencé par être marraine de confirmation d’une femme yéniche de mon âge environ. C’était en 1995. Un chef de famille avait demandé la confirmation pour nombre de personnes de sa parenté, et le frère Jean-Bernard Dousse OP avait préparé le groupe à recevoir le sacrement. Tout de suite je me suis sentie bien parmi eux. Avec le frère Jean-Bernard et une Petite Sœur de Jésus qui avait vécu parmi les Nomades, nous avons commencé à les accompagner, mais d’emblée dans une réciprocité, c’est-à-dire que tout de suite il y a eu parmi les Yéniches des personnes engagées en Eglise : nous avons grandi ensemble « à hauteur du regard ».

Pourriez-vous nous dire quelque chose de leur identité ?

Les Yéniches sont des Tsiganes. Cependant ils sont d’origine européenne.

Ont-ils des traditions ?

Oui bien sûr, et très importantes, car elles soudent leur appartenance au groupe familial.

Ont-ils une appartenance identitaire au pays, ou font-ils partie de l’ensemble des Gens du Voyage présents en Europe ?

On peut dire les deux ! Dans le sens qu’ils se sentent pleinement suisses, à juste titre, si l’on considère leurs origines (voir plus haut). J’ai coutume de dire qu’ils furent suisses avant moi, dont le canton d’origine, le Valais, n’est entré qu’en 1815 dans la Confédération. Mais encore davantage, si l’on sait que les chants populaires de notre Suisse profonde ont été composés par des musiciens yéniches. Je songe par exemple à Grüezi wohl, Frau Stirnimann ! Et oui encore, d’autre part, ils revendiquent une appartenance à l’ensemble des familles tsiganes qui sont en Europe. Nous en faisons la belle expérience en participant aux CCIT (Comité catholique international tsigane), qui rassemblent des Rom, des Manouches, des Sinti, des Travellers, des Gitans, bref, différents Tsiganes de toute l’Europe, engagés en Eglise.

Pourriez-vous nous décrire leur situation civique aujourd’hui dans notre pays ?

Leurs conditions de vie se sont sans doute améliorées dans leur quotidien, mais cependant le grave problème est le manque drastique de places de stationnement. En Suisse, à peine 50% des besoins en places est couvert. Pour ce qui est du canton de Fribourg, une action est en cours auprès du Conseil d’Etat, plus spécialement auprès du Département de l’Aménagement du Territoire, pour obtenir une seconde place permanente pour l’hiver, car la place de la Pila sur la commune d’Hauterive ne suffit plus. Les familles s’agrandissent très vite, on se marie jeune chez les Yéniches. Les citoyens suisses doivent faire de la place, au sens propre comme au sens figuré, à leurs concitoyens nomades. C’est juste une attitude civique envers d’autres concitoyens.

Pourriez-vous nous décrire le ministère de l’Aumônerie au sein de ce groupe ?

Par membres de l’Aumônerie, nous entendons à la fois des Sédentaires, – dont notre aumônier national, le Père Christoph Albrecht SJ –, et aussi des Voyageurs, qui désormais assurent les catéchèses d’enfants, leur préparation aux sacrements de la première communion, ou qui accompagnent les adultes en leurs partages bibliques, selon leur culture. L’Aumônerie assure donc le lien à l’institution Eglise catholique, dans les deux sens : à la fois en permettant aux Voyageurs de se retrouver comme catholiques inclus dans la communauté ecclésiale, et, dans un sens réciproque, en ouvrant les autres catholiques à la culture yéniche, en se laissant renouveler, rafraîchir, en quelque sorte, par leur manière sans doute plus directe, plus immédiate, de considérer la religion, la relation à Dieu et aux autres. Nous avons tous à apprendre des autres en leur différence.

Auriez-vous un message à donner au peuple glânois en leur nom ?

Oui bien volontiers ! Quand vous rencontrerez des Yéniches, si c’est à l’intérieur de votre église, laissez-vous interpeller par leur sens inné du sacré, par leurs chants
si joyeux, par leurs familles qui rassemblent 4 ou 5 générations. Et si c’est à la porte de votre maison, parce qu’ils vous demanderaient un travail que vous pourriez leur offrir, ne le leur refusez pas, accueillez-les : en ce temps de pandémie, ils ont grand besoin de gagner leur vie. Merci pour eux !

 

Jeux, jeunes et humour – juillet-août 2021

Par Marie-Claude Follonier

Question d’enfant

Dieu prend-il des vacances ?
Dieu, cotrairement à nous qui devons prendre des temps de repos, est disponible 24h sur 24 chaque jour de l’année.
Il ne prend pas de vacances et demeure tout le temps là au fond de ton cœur pour t’écouter. A chaque instant, tu peux donc lui confier tes joies et tes peines, le remercier pour ce que tu vis de beau et lui demander de t’aider dans les situations difficiles.

par Pascal Ortelli

Humour

Un monsieur passait deux fois par semaine la frontière franco-suisse en vélomoteur.
Interpellé par le douanier pendant près de vingt ans, notre gaillard avait toujours la même réponse : « Rien à déclarer ! » Le douanier avait tout contrôlé : les sacoches, l’intérieur de la fourche, les pneus, la chambre à air, le dessous de la selle.
En vain ! Parvenu à un jour de la retraite, le douanier demanda au frontalier, en lui promettant de ne pas l’amender : « Allez, dites-moi, qu’est-ce que vous faisiez passer en douce ? » « Des vélomoteurs ! »

par Calixte Dubosson

Via Jacobi: Fribourg – Payerne

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Payerne à la découverte d’une variante officielle entre aqueduc et château.

Départ depuis la gare de Fribourg, 6h aller simple, 23, 7 km

1. Sortez en direction de la gare de bus pour rejoindre les escaliers du Guintzet. A leur sommet, poursuivez en direction de l’hôpital cantonal jusqu’à Villars-Vert. Entrez dans le bois de Belle-Croix par la sortie sud-est du double rond-point.

2. Continuez dans le bois de Moncor puis prenez à gauche au triage forestier pour rejoindre Village Suisse et la forêt de Verdilloud. Un sentier raide vous conduit sur les crêtes forestières de Seedorf.

3. Rejoignez le village de Noréaz puis au milieu de la descente, prenez la route agricole à droite et descendez jusqu’aux Moulins-de-Prez dans le magnifique vallon de l’Arbogne. Vous y découvrirez peut-être les vestiges d’un ancien aqueduc romain.

4. L’arrivée à Montagny-les-Monts avec son imposante tour médiévale ne manque pas de souffle. Poursuivez le long de la route principale jusqu’à Cousset. Prenez sur votre droite jusqu’à la STEP où, après une courte montée, il vous sera facile de rejoindre le sanctuaire Notre-Dame de Tours

5. Suite à la décision de détruire la chapelle, on raconte que la statue de la Vierge de Tours déplacée à Montagny serait revenue miraculeusement et à plusieurs reprises à son emplacement d’origine.

6. Continuez en direction de Corcelles pour rejoindre Payerne en ne manquant pas de visiter la collégiale.

Le retour se fait aisément en train. Il est possible de réaliser cette étape à vélo en sortant du bois de Verdilloud par la gauche pour prendre la route de Seedorf et non les crêtes, moyennant un passage plus technique avant les Moulins-de-Prez.

Curiosité

La tour médiévale de Montagny pour son panorama.

Coup de cœur

La place de pique-nique au-dessus de Seedorf pour une grillade en famille.

En librairie – juillet-août 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Si je n’annonce pas l’Evangile…
Odile Pruvot

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile ! » Depuis le soir même de leur mariage, il y a 25 ans, Mawa et son mari Tobie suivent à la lettre ces mots de saint Paul. Contre vents et marées, le week-end ou pendant leurs vacances, Tobie est juché sur sa caisse, Mawa distribuant des versets de la Bible dans les rues, sur la plage et autour d’eux. A travers un journal sincère et plein d’humour, Mawa partage les souvenirs d’une année d’évangélisation. Joies, difficultés, rencontres ou désillusions s’égrènent au fil des pages, livrant un portrait touchant des missionnaires des rues. Un livre délicat, profond et drôle, qui donne envie de se lancer sur les chemins et de rejoindre ces messagers du Christ au XXIe siècle.

Mame

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Les catholiques, c’est pas automatique
Jean-Pierre Denis

Que nous arrive-t-il ? Quel est le sens de cette pandémie ? Que reste-t-il de nos visions de la vie, du monde, de l’homme ? Où allons-nous ? Et où est passé Dieu dans tout ça ? Répondant du tac au tac à son contemporain dépressif ou dubitatif, Jean-Pierre Denis lui oppose les leçons de la Bible. Lui déniant de réduire la foi à un fidéisme ou à un fanatisme, il montre la fulgurante actualité de l’Evangile. Un dialogue enlevé, lumineux, frappant. Un essai ravageur d’humour et pétillant de profondeur. L’irrésistible appel à la lucidité d’une grande voix spirituelle d’aujourd’hui.

Cerf

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Les grands-parents, trésors irremplaçables
Guy Gilbert

Guy Gilbert, prêtre-éducateur, met en lumière la joie et l’utilité qu’il y a à être grands-parents dans la société actuelle. Il explique que ces personnes sont en pleine forme, pouvant ainsi mettre leur énergie au service de leurs petits-enfants et qu’elles ont tout le loisir de raconter l’histoire des familles ou des villages tout en prêtant une oreille attentive à leurs petits-enfants. Un livre fort sur l’utilité et la joie d’être grands-parents aujourd’hui. 

Philippe Rey

Acheter pour 13.60 CHF

L’Odyssée de saint Paul
Dominique Bar

Connaissant parfaitement les écritures, Saul veut défendre la doctrine juive contre les enseignements de ces illuminés qui se prétendent prophètes et messies, le pire étant bien sûr ce Jésus, crucifié il y a quelques années. Intransigeant, Saül participe aux persécutions des premiers chrétiens. C’est sur le chemin de Damas, où il devait purifier la ville des sectes chrétiennes que Saul est terrassé par le Christ. Toute son énergie et sa force de conviction vont être maintenant au service de l’annonce de l’Evangile. Cette BD entraîne le lecteur à la suite de l’apôtre des gentils, sur le chemin de Damas de la conversion aux routes de l’évangélisation.

Editions du Triomphe

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Pour commander

Lourdes autrement… aussi en Suisse !

PAR CHANTAL SALAMIN | PHOTOS : BERNARD HALLET

Toutes les infos sur pele-ete-lourdes.ch

Quand vous demandez à une personne qui revient d’un pèlerinage à Lourdes: « Alors, raconte ? », vous vous entendrez probablement répondre: « Lourdes cela ne se raconte pas, cela se vit ! Viens avec nous l’année prochaine. »

Alors que les trois derniers pèlerinages interdiocésains à Lourdes ont dû être annulés en 2020 et mai 2021, qu’un pèlerinage en juillet 2021 comme avant ne peut pas avoir lieu, la commission pastorale qui prépare les célébrations et veille à ce que l’esprit du Christ souffle dans le cœur des pèlerins a pris la décision de proposer « Lourdes autrement » : à Lourdes, en pérégrinant dans les différents cantons romands et même depuis chez soi !

Des rencontres en présence-ciel

S’il est impossible de raconter Lourdes, c’est qu’on y goûte déjà le ciel. L’été, toutes les générations se rencontrent autour des malades… avec eux nos visages s’illuminent.

Chaque « groupe » – enfants de 7 à 12 ans, ados de 12 à 15 ans et jeunes de 16 à 25 ans, familles avec des enfants en bas âge, hospitalier-ères, chanteur-ses, pèlerin-es, malades – vit des moments qui lui sont propres, de petits pèlerinages adaptés, et se retrouvent pour célébrer ensemble dans une grande famille qui chemine avec le Christ, Marie et Bernadette.

Un pèlerinage depuis chez soi

A l’heure où paraît cet article les inscriptions sont closes pour aller à Lourdes ou participer aux journées en Suisse.

Mais vous pouvez le vivre avec des amis, en famille, en visite à l’hôpital ou dans un home… grâce au carnet de route du pèlerin et à la diffusion des principales célébrations sur internet.

Les liens de téléchargement et de visionnage sont disponibles sur le site du pèlerinage pele-ete-lourdes.ch

Lourdes autrement… depuis là où vous serez, ne manquez pas l’occasion de faire découvrir
l’esprit de Lourdes en le vivant en famille et avec vos amis !

PASAJ de témoin

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), juillet-août 2021

Cet été, une page se tourne pour la Pastorale d’animation jeunesse (PASAJ) de Nyon-Terre Sainte. Après six ans en tant qu’animateur du groupe de jeunes, Stéphane Ernst passe le témoin à Charlotte Obez. Il avait succédé à Roberto De Col, aujourd’hui responsable cantonal de PASAJ. Témoignages.

Par Roberto De Col, Stéphane Ernst et Charlotte Obez
Photos : Audrey Boussat, Roberto De Col, Charlotte Obez et DR

Des amitiés pour la vie

Pour Roberto De Col, les jeunes d’aujourd’hui ont pour mission d’être la lumière du monde.

Par Roberto De Col

J’ai été animateur jeunesse dans l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte de septembre 2006 à août 2015. J’en garde des souvenirs incroyables. Parmi les plus mémorables, il y a la rencontre de Taizé à Genève, le Festi’Flash, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Madrid, une aventure solidaire au Togo, un camp de marche en Islande, les rencontres de groupes de jeunes et la mise sur pied de dimanche 19h, la messe mensuelle des jeunes à la Colombière. Mais ce qui m’a le plus marqué, ce sont les relations humaines et les amitiés nouées pour la vie !

Le défi pour aujourd’hui ? Celui de toujours, mais plus d’actualité que jamais : « Etre la lumière du monde ». En ce temps d’incertitude, nous avons tous besoin de nous projeter vers l’avenir avec confiance. Les jeunes chrétiens, remplis d’espérance, ont un rôle central à jouer dans ce projet.

Des expériences inoubliables

C’est dans le cadre d’une reconversion professionnelle que Stéphane Ernst est devenu animateur jeunesse.

Par Stéphane Ernst

Après 23 ans dans l’univers de l’informatique bancaire, j’ai décidé d’effectuer un changement de cap drastique dans ma vie professionnelle. C’est ainsi qu’en 2014 j’ai vécu une année de discernement avec Roberto De Col à Nyon et avec le groupe de jeunes (dont Charlotte faisait déjà partie).

J’ai vécu durant toutes ces années des moments magnifiques. Certains m’ont particulièrement marqué : tout d’abord, le voyage à Cracovie (Pologne) pour les JMJ 2016, ma première grosse expérience en tant qu’animateur; dans la foulée, l’organisation des JMJ romandes en 2017 à la Colombière, une rencontre qui a attiré plus de 250 participants ! Nous avons repoussé nos limites sportives lors d’un pèlerinage sur le chemin de Compostelle en 2017 et d’un itinéraire à vélo de Delémont à Nyon, accompagnés en partie ou entièrement par notre évêque, Mgr Charles Morerod. Je garde enfin un souvenir indélébile du voyage incroyablement enrichissant que nous avons effectué en 2019 en Arménie avec une guide locale.

Durant ces années, j’ai rencontré des jeunes super motivés et motivants. Je suis reconnaissant à Dieu pour les richesses qui se vivent et qui sont encore à vivre !

Une vocation à explorer

Charlotte Obez souhaite se mettre au service de Dieu. Où et comment ? Elle va vivre une année de discernement.

Par Charlotte Obez 

Il y a quelques années, lors d’une retraite, une femme s’est approchée de moi pour me bénir. Elle a dit ces mots dans sa prière : « Seigneur, donne-lui la grâce de témoigner dans le monde et de rayonner auprès des jeunes ». Pendant de nombreuses années, cette phrase est restée dans un coin de ma tête sans prendre une véritable importance.

Le temps a passé et je n’ai cessé de grandir dans ma foi. Je me posais toujours la même question : « Quel projet Dieu a-t-il pour ma vie ? Quelle est ma vocation ? ».

Mon parcours m’a toujours orientée vers la jeunesse. J’ai d’abord souhaité être éducatrice de la petite enfance, puis pédiatre ou encore psychologue scolaire. J’ai finalement choisi l’enseignement et je termine ma formation cette année. Etant engagée dans le groupe de jeunes depuis presque dix ans et ayant pris part activement à la vie de notre Eglise toutes ces années, j’ai eu le sentiment que je devais faire davantage. Dieu m’a fait comprendre, de bien des manières, que je devais lui faire confiance et répondre à ses appels. J’ai alors eu la conviction que je devais consacrer une année à discerner ma vocation dans l’Eglise.

Par mon engagement auprès des jeunes, je souhaite que le groupe qui m’a accompagnée dans la foi continue de porter des projets qui nous rapprochent du Christ. Je veux permettre aux jeunes d’approfondir leur foi et de découvrir l’amour intense que Dieu porte à chacun d’entre nous. C’est un grand défi, mais je suis pleine d’enthousiasme et prête à le relever. Je me réjouis de vivre des moments intenses et enrichissants avec les jeunes.

PASAJ en bref

La Pastorale d’animation jeunesse (PASAJ) existe depuis 2002. Elle fêtera ses 20 ans lors des JMJ romandes à Lausanne les 7 et 8 mai 2022.

• PASAJ emploie une vingtaine d’agents pastoraux principalement répartis dans deux secteurs d’activité : la coordination et l’animation jeunesse dans les unités pastorales du canton de Vaud et l’aumônerie dans les gymnases, les écoles professionnelles, l’EPFL, les universités et l’Ecole hôtelière de Lausanne.

• PASAJ organise aussi divers événements qui rassemblent les jeunes au niveau cantonal : les JMJ (romandes, suisses ou internationales), des voyages à Taizé, les montées vers Pâques pour les jeunes de 13 à 25 ans.

Le groupe de pèlerins qui s’est rendu à Saint-Jacques-de-Compostelle tout sourire au départ de Porto.
Le groupe de jeunes à la découverte de Karahunj, un ancien site d’observation des astres en Arménie.
Une partie des bénévoles des JMJ 2017 portant un tee-shirt dont le logo a été réalisé par Charlotte (à gauche sur l’image).
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