Se connaître soi-même

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), juin 2021

PAR MARIUS STULZ | PHOTO : DR

Chers amis lecteurs, avant de vous laisser interroger par ce journal sur les liens historiques et la compatibilité entre la foi catholique et la franc-maçonnerie, je vous invite à entreprendre cette exploration en passant par une porte qui me semble importante à un voyage fructueux. Je propose à chacun, avant de lire cette revue, de répondre d’une manière introspective et personnelle aux questions suivantes :

Suis-je chrétien ? Suis-je catholique ?

Quelles sont les facettes objectives de ma pensée et de ma vie qui témoignent que je suis chrétien et catholique ? Comment s’exprime concrètement cette filiation dans mon quotidien ?

Mon postulat est le suivant : une réflexion intéressante est une réflexion où je m’implique, à laquelle je suis partie prenante. L’intérêt d’un apport théorique, d’un article ou d’un témoignage est d’interroger ou de nourrir sa propre existence, son propre point de vue. Dès lors, il m’apparaît important de prendre conscience d’où je me situe pour lire ces articles.

En effet, si par exemple dans ma vie la conception de mon catholicisme consiste en une facette essentiellement culturelle – ne suis-je pas né dans un canton dit catholique – je vais lire le questionnement entre catholique et franc-maçon d’une manière quelque peu extérieure à ma réalité de vie, car je suis un catholique d’office, pas trop concerné, je pourrais dire un catholique de naissance.

Ce n’est pas la même lecture, si je reconnais être un catholique par choix, dont je partage foi, fondements et certains fondamentaux que j’ai identifiés personnellement pour certains en répondant aux questions. En effet dans ce cas, je deviens un partenaire, mon avis et mes connaissances prennent part à la discussion, à la réflexion. Je suis davantage concerné, car je confronte ce qui est dit à ma propre compréhension et me situe en étant d’accord, un peu d’accord ou en trouvant tout cela « pas très catholique » pour reprendre une expression de Mérimée (1840) tombée dans le langage populaire.

Il est important de se connaître un peu, de se situer soi-même aujourd’hui, pour pouvoir rencontrer d’une manière très profitable d’autres personnes, d’autres points de vue, d’autres croyances qui viendront interroger mon existence, mes choix. Ainsi, ils me feront la plupart du temps, grandir en humanité et en foi.

Rappelons-nous : le plus souvent, ce n’est pas ce qui vient de l’extérieur qui est mauvais, mais c’est ce que nous en faisons dans notre cœur et qui en ressort déformé ou sali par notre propre bouche (paraphrase de Mt 15, 11, Mc 7, 15, Lc 11, 38-41).

Bonne lecture impliquée !

Via Jacobi: Montpreveyres – Lausanne

Basilique Notre-Dame du Valentin.

Texte et photos par Pascal Ortelli

Le mythique chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle traverse la Suisse romande, de Fribourg à Genève. Au-delà des sentiers battus, la Via Jacobi regorge de curiosités. Chaque mois, L’Essentiel prend son bâton de pèlerin et en réalise un tronçon sous forme d’une balade familiale à faire sur la journée. Aujourd’hui, cap sur Lausanne pour une étape urbaine entre lac et forêt.

Départ depuis Montpreveyres, 4h30 aller simple, 17,6 km

1. Longez la route principale puis entrez dans le bois du Grand-Jorat que vous traverserez en lisière jusqu’au Chalet-à-Gobet. Descendez ensuite à Vers-chez-les-Blanc. Après avoir traversé le Flon-Morand, contournez les dernières maisons d’Epalinges jusqu’au Centre Sylvana.

2. Là ne manquez pas de faire une halte au temple des Croisettes pour admirer le paysage. Descendez dans la zone résidentielle en suivant bien les panneaux jaunes, car le tracé se perd dans les quartiers. Aux Croisettes, visez la gare du métro puis traversez la route principale pour rejoindre Les Tuileries.

3. Sur votre droite, une jolie route forestière s’engouffre dans le vallon du Flon. Après avoir retrouvé la route principale, longez-la sur votre droite.

4. Vous entrerez alors dans le bois de Sauvabelin avec son fameux lac et sa tour. Au Signal, admirez la vue dégagée sur la ville puis descendez en lisière du verger jusqu’à la Fondation de l’Hermitage. De là, vous rejoindrez facilement la Cité.

5. Après vous être recueilli dans la cathédrale, ne manquez pas de traverser la place de la Riponne pour découvrir la basilique Notre-Dame du Valentin et sa librairie.

6. En vous prélassant dans les rues piétonnes, vous gagnerez facilement le haut des quartiers du Flon et le Grand-Pont avant de plonger sur la gare par la rue du Petit-Chêne.

Pour le retour à Montpreveyres, il vous suffit d’emprunter le métro jusqu’à Croisettes puis le bus en direction de Moudon-Gare.

Curiosité

Le lac de Sauvabelin avec son magnifique parc de jeux qui fait la joie des enfants.

Coup de cœur

La librairie du Valentin où vous trouverez la perle rare en plus de succulents produits monastiques.

En librairie – juin 2021

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

J’étais franc-maçon
Maurice Caillet

Maurice Caillet, chirurgien, attiré par l’ésotérisme et l’occultisme, explique comment il est rentré dans une loge maçonnique, quelles furent les raisons de son entrée et la perspective dans laquelle il l’a fait. Jusqu’à ce qu’il vive, à la cinquantaine, un retournement inattendu et décisif. Ces confessions d’un initié, qui a été membre actif du Grand Orient de France pendant quinze ans, évoquent les rites, les symboles et les compromissions qui accompagnent, parfois, la vie des initiés. Elles démystifient une organisation qui se présente sous le masque de l’humanisme et de la tolérance.

Salvator

Acheter pour 15.60 CHF

Comme des cœurs brûlants
Alexia Vidot

Toute découverte authentique de Dieu est le miracle d’une rencontre. Convertie à l’âge de 20 ans, Alexia Vidot témoigne, en mêlant les voix des plus grands auteurs spirituels, de la merveilleuse délicatesse de Dieu envers l’homme. Et pour approcher – autant que faire se peut – l’œuvre divine dans l’âme du converti, elle dresse le portrait spirituel de sept hommes et femmes du XXe siècle, qu’au moment favorable Dieu a séduits pour ne plus jamais les lâcher. Un livre fascinant et brûlant comme ces témoins de l’Amour.

Artège

Acheter pour 26.60 CHF

J’étais possédé
Michel Chiron

« La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu’il n’existe pas », disait Charles Baudelaire. Après avoir participé à des séances de spiritisme et avoir interrogé des esprits à l’aide d’un pendule, l’auteur s’est vu envahir pendant plusieurs mois par des entités dont un exorciste est parvenu à le libérer. Il décrit avec précision les phénomènes physiques et psychiques causés par cette présence maligne en lui et met en garde contre l’attrait pour les pratiques occultes. 

Artège

Acheter pour 22.20 CHF

Le Sacré-Cœur de Montmartre
Jean-François Vivier / Emmanuel Cerisier

La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est certainement un des monuments les plus visités de France, mais qu’en connaissons-nous ? A l’occasion d’une balade au cœur de ce lieu de culte emblématique avec son petit-fils, un grand-père retrace l’histoire de cet édifice religieux. Cette BD a le mérite d’être bien documentée et accessible au plus grand nombre. Graphiquement, le dessin sobre et réaliste d’Emmanuel Cerisier sied parfaitement à ce type d’ouvrage historique. Une lecture plutôt captivante pour tous.

Artège

Acheter pour 22.20 CHF

Pour commander

Je participe à ma propre transformation…

J’ai rencontré Françoise Delavy-Bruchez dans son atelier de Fully. Originaire de Bagnes, Françoise est une artiste et art-thérapeute rayonnante et paisible. Elle nous dévoile comment le verre est à l’origine d’une transformation profonde d’elle-même. Le verre ? « Un cri de l’intérieur qui file au bout des doigts… »

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Accueil…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

… de l’abbé Jean Jacques Ayedji

PAR JEAN JACQUES AYEDJI | PHOTO : DR

L’abbé Jean Jacques Ayedji exercera un ministère de remplacement de l’abbé Joël du 12 juillet au 16 août 2021 au sein de l’Unité pastorale La Seymaz.

Je me nomme Jean Jacques Ayedji. Prêtre pour le diocèse de Lomé, j’ai été ordonné le 18 décembre 2018. Je suis actuellement professeur de Français, Latin et Histoire au Petit Séminaire Saint-Pie X, après avoir fait deux années pastorales comme vicaire. Je m’intéresse beaucoup à la musique et je m’essaie à la guitare basse et une de mes passions est le sport. Je me réjouis beaucoup de faire la connaissance des paroissiens et paroissiennes de l’UP La Seymaz et de vivre avec eux/elles de beaux moments liturgiques.

 
… du futur diacre Dalbert

PAR KARIN DUCRET

La célébration d’admission comme candidat au diaconat de M. Dalbert Agbossou a eu lieu le 24 avril à Fribourg. La photo montre Dalbert entouré par les autres candidats, leurs épouses et l’évêque Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui a reçu publiquement lors de la célébration solennelle leur volonté de s’offrir à Dieu et à l’Eglise pour exercer l’ordre sacré (voir aussi L’Essentiel, mai 2021, p. 11).

Ordination de Simon, Christian et Valentin

Du 18 au 26 juin 2021, vous êtes invités à vous unir dans la prière avec les futurs diacre Christian Thurre et prêtres Simon et Valentin Roduit qui seront ordonnés dimanche 27 juin 2021 à Saillon.

L’Eglise encourage les chrétiens à prier une neuvaine, c’est-à-dire pendant neuf jours précédant une fête, un événement particulier, pour confier à Dieu une intention, une demande ou une grâce particulière. Une formule plus longue, avec des textes de méditations tirés du message du pape François pour la journée de prières pour les vocations est à votre disposition au fond des églises ou téléchargeable sur le site : www.ordination-saillon.ch.

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Spiritualité et pandémie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

Spiritualité, le mot sonne bien par les temps actuels de course à la sobriété, autre mot qui sonne bien. Spiritualité plus sobriété égal bonheur assuré ? A voir… Rencontre avec Jean-Marie Gueullette, dominicain, théologien à l’Université catholique de Lyon à l’occasion d’un zoom organisé par la Faculté de théologie de l’UNIGE.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL GONDRAND
PHOTOS : DR

La spiritualité connaît un succès grandissant dans nos sociétés sécularisées et hyperconnectées, a relevé Jean-Marie Gueullette, et cette popularité croissante s’accompagne d’un élargissement du champ sémantique du terme spiritualité, a-t-il souligné. Ce terme est en effet employé tant dans le domaine religieux que dans une culture laïque prônant le bien-être intérieur.

Quelle pourrait être sa définition et quelle est la spécificité de la spiritualité d’origine chrétienne par rapport au syncrétisme spirituel observé à l’époque contemporaine ?

La morale c’est affreux, mais l’éthique c’est très bien, la religion c’est affreux mais la spiritualité c’est très bien ?

C’est une question extrêmement difficile, voire la question impossible, a d’entrée de jeu fait valoir le dominicain. Ce terme de spiritualité connaît en effet un usage de plus en plus inflationniste. Tout le monde a ce mot à la bouche ! Et il n’est pas sûr qu’on sache très bien de quoi l’on parle quand il s’agit de spiritualité. Si celui-ci connaît un champ sémantique grandissant et de plus en plus élargi, il conviendrait alors de définir à partir de quelle origine, car le terme même de spiritualité n’est pas si traditionnel que cela dans le vocabulaire chrétien, et surtout dans la distinction qui semble tellement naturelle aujourd’hui, entre spiritualité et religion. « Pour imager cette réflexion, on pourrait dire que la morale c’est affreux, mais que l’éthique c’est très bien et que la religion c’est affreux mais que la spiritualité c’est très bien », a-t-il lancé comme une boutade !

Combien de fois a-t-il été interrogé par des journalistes sur le thème de la spiritualité alors que, à l’évidence, ils voulaient parler de religion, il n’a pas compté. « Mais on a l’impression que cela va leur brûler la langue de prononcer le mot religion. Ils remplacent alors cet horrible mot par spiritualité. »

Souffrir, ça fait du bien ?

Jean-Marie Gueullette se déclare extrêmement prudent. « Faire une telle affirmation dans le sens où le silence et la solitude, pour beaucoup de personnes aujourd’hui, sont subis et sont la source d’une immense souffrance, d’une forme de déshumanisation, est périlleux. Il serait presque indécent de dire quelle chance nous avons d’être plongés dans le silence. On retrouverait un bon vieux discours selon lequel, l’épreuve, ça fait du bien, plus vous souffrez, plus vous avancez dans la sainteté. Non, le silence et la solitude ne sont pas nécessairement producteurs de sens ni même condition de recherche de sens. Ils peuvent être vécus comme une épreuve complètement destructrice. Le silence imposé par le confinement est une épreuve surprenante pour nous qui n’avons pas vécu dans des sociétés totalitaires et qui n’avons pas connu la diminution imposée de nos libertés. Il s’agit plutôt d’une rude expérience qui n’est pas nécessairement porteuse d’un sens spirituel. Si l’humanité n’était pas en train de se faire un grand trip spirituel mondial depuis un an, ça se saurait. La seule chose que l’on pourrait dire en tant que chrétien, c’est que ces conditions exceptionnelles, tant de solitude que de silence, peuvent être vécues comme un kairos (occasion), c’est-à-dire comme un moment favorable et les considérer comme une occasion qui nous est donnée d’arrêter les machines.

Vie intérieure et vie active, vie spirituelle et vie sociale. Quel équilibre ?

« Il ne peut y avoir de vie spirituelle si l’on est constamment dans l’activité. Il nous faut un sabbat, des moments pendant lesquels on s’arrête. Une des bonnes définitions de la prière c’est de ne rien faire. Ne rien faire avec Dieu, ne rien faire pour Dieu, ce qui est encore plus difficile… Et du côté des traditions chrétiennes, on ne peut trouver un équilibre et une fécondité mutuelle entre ce qui est de l’ordre de l’activité dans le monde et ce qui est de l’ordre d’une vie intérieure si nous ne situons pas cela clairement dans une forme de rythme. Se dire, par exemple, je prierai quand j’aurai le temps ou je penserai aux pauvres quand j’aurai le temps, ne mène à rien car on ne fera ni l’un ni l’autre. Là encore, pour avoir une vie spirituelle, commençons par consacrer dix minutes chaque jour à Dieu. C’est d’ailleurs le conseil que les Pères du désert donnaient à leurs disciples. Le développement d’une vie spirituelle passe nécessairement par une certaine discipline et une organisation du temps. Et cela, « progressivement », comme le préconisait un trappiste dans un monastère cistercien en France, qui, dans les locaux du noviciat, avait écrit en gros sur le mur : « PRO-GRES-SI-VE-MENT ! » »

Les structures changent, mais la mission continue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Notre évêque a décidé de remplacer les vicaires épiscopaux par des délégués/es épiscopaux/les laïques pour la conduite des cantons. Ce changement a été amorcé l’an passé avec la nomination de la déléguée épiscopale Marianne Pohl pour la partie alémanique du canton de Fribourg. Il se poursuit cet été pour la partie francophone de Fribourg, ainsi que pour les cantons de Vaud et de Neuchâtel. Pour Genève, la mutation se fera en 2022. J’ai en effet proposé à notre évêque d’aller jusqu’au bout du mandat de cinq ans qu’il m’a confié à plein temps en 2017, car j’ai la conviction que cela permettra une meilleure transition pour notre Eglise cantonale, en intégrant progressivement la nouvelle organisation diocésaine.

Pourquoi un tel changement ? La première idée forte de notre évêque est de « remettre » ses vicaires épiscopaux en paroisse, pour qu’ils puissent animer des pôles paroissiaux attractifs « où les gens ont envie de revenir ». Il souhaite aussi plus de « transversalité » diocésaine. A l’instar de la cellule Covid qui fait un travail remarquable, il devrait y avoir, par exemple, une commission diocésaine pour les nominations.

Les structures changent. Mais nous savons que le plus important est la mission, confiée à chacune et chacun, au service des femmes et des hommes de ce canton, pour l’annonce de l’Evangile, l’aide aux plus pauvres et la sanctification par la liturgie et les sacrements. Nous pouvons continuer de nous laisser inspirer par nos Orientations cantonales 2019-2023, afin que la Bonne Nouvelle puisse se déployer, en soignant l’hospitalité à la suite du Christ, en posant des gestes pastoraux visibles et créatifs qui reflètent la profondeur de l’Evangile, et en prenant des moyens pour rester heureux-se dans notre engagement en Eglise.

C’est bien ainsi que la mission se poursuivra dans la future « Région diocésaine du canton de Genève » !

Ecoute en vacance…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-ao û t 2021

PAR THIERRY FOUET | PHOTO : DR

Après une année de diverses vagues de confinement, de périodes d’ouverture, de fermeture… et les beaux jours qui arrivent… les gens se pressent, se bousculent sur les terrasses, pour partir à l’étranger. C’est comme du temps de Jésus, les gens se pressent, se bousculent dans l’attente… d’une réponse; à la recherche d’un regard apaisant ; en quête d’une guérison, d’une consolation ou d’une bénédiction. Curieux de voir, d’approcher, de toucher.

Les foules ! Effervescence, grouillement, tohu-bohu. Quand règne l’agitation fébrile, quand les frissons font vaciller les esprits, comment faire entendre la Bonne Nouvelle, une parole dont le but exclusif est de labourer les cœurs et d’y jeter des graines de liberté, d’amour ?

Jésus peut-il accepter que nous nous prenions au jeu du factice, du superficiel, de l’extraordinaire, de l’émotionnel au point de n’être plus capables d’écouter en vérité ?

Il n’est d’autre lieu d’intense fécondation que le désert. A l’écart donc ! En rupture avec tous les bruits qui rendent sourds. En rupture avec tous les mots qui sonnent creux. Faire le vide autour de soi, et même en soi, pour être avec soi-même. Pendant un temps. De temps en temps. Le matin, le soir. Peu importe l’heure du jour. Gravir une dune ou un chemin de montagne ou un sentier forestier et s’y asseoir pour écouter le silence du désert. La parole ne change le cœur et l’esprit que si l’on a pris rendez-vous avec soi-même et donc avec LUI.

Etre à l’intérieur de soi pour un temps, de temps en temps. C’est alors l’heure de l’écoute de la Parole qui fait renaître.

Très belle pause estivale.

What’s Up en KT ?

Depuis plusieurs mois maintenant, les messes peuvent être à nouveau célébrées dans les églises mais avec une contrainte de 50 personnes au maximum. Impensable dans ce cas d’exiger que les enfants viennent aux « Ateliers de la Parole » pendant les messes (c’est la base de notre catéchèse) ! Alors, ce sont les « Ateliers de la Parole » qui viennent à eux !

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Un facteur du divin

PAR MYRIAM BETTENS

PHOTO : GAËLLE MAY

Ses tableaux sont comme autant de missives colorées, délivrées par un ange à vélo. Au soir de sa vie, celui qui se disait « facteur d’un message dont il ignore le contenu » accepte une rencontre avec Gaëlle May et le chanoine José Mittaz. Les deux protagonistes se font alors, à leur tour, passeurs de l’œuvre d’Arcabas dans un documentaire à paraître ce mois-ci.

Le cadeau de la rencontre

Gaëlle May, la réalisatrice, dé­-couvre l’œuvre d’Arcabas dans le cadre de son projet de diplôme en cinéma. Elle désire allier deux formes d’art dans son court-métrage : la peinture et le film. Elle rencontre donc Arcabas par l’entremise du chanoine José Mittaz. Une rencontre filmée est organisée dans l’atelier de l’artiste en France. Quelque chose de l’ordre du cadeau mutuel « se donne » entre la réalisatrice et le peintre. Pour Gaëlle May, l’idée d’un documentaire germe alors. De son côté, le chanoine pense organiser dans le Val de Bagnes la première exposition de l’artiste en Suisse. La rencontre fondatrice servira alors à rendre le peintre « présent » au milieu de son œuvre durant toute la durée de l’exposition, mais également de support au futur documentaire de Gaëlle May. La jeune femme ne se contente pas uniquement de filmer le dialogue entre Arcabas et José Mittaz. De l’île de Ré jusqu’à Notre-Dame de la Salette en passant par Grenoble, elle emmène le spectateur visiter des œuvres monumentales et rencontrer des personnes le connaissant bien. Cela apporte ainsi un regard complémentaire sur un artiste préférant mettre en lumière son œuvre plutôt que lui.

Un arc-en-ciel au quotidien

Gaëlle May considère la peinture d’Arcabas comme « un encouragement à la vie » d’autant plus pertinent en cette période particulière que le monde traverse actuellement. La parole et la peinture de l’artiste véhiculent la possibilité « d’une vie en couleurs. Un témoignage d’espérance malgré l’adversité ». Le chanoine abonde : « Arcabas est un évangéliste pour aujourd’hui. » En effet, son œuvre qui ne distingue pas le sacré du profane « amène un surcroît d’âme au cœur de notre quotidien. Elle oriente notre regard vers un horizon qui nous dépasse. Là réside pour moi la force spirituelle d’Arcabas », ajoute encore José Mittaz.

En vente au prix de Fr. 28.– sur la boutique en ligne des éditions Saint-Augustin https://saint-augustin.ch/shop/

Transmettre le sens de l’effort

PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS | PHOTO : PXHERE

Quelle chance d’habiter un pays de montagnes pour des parents… A l’heure des écrans dont nous avons tous du mal à nous défaire, elles sont une école de vie, d’émerveillement et de formation du caractère. Leur ascension facilite l’acquisition du sens de l’effort inégalement réparti dans une fratrie et pourtant si précieux à tous les âges de la vie quand viennent les inévitables contrariétés. Le sens de l’effort est l’une des vertus les plus difficiles à développer dans nos sociétés occidentalisées repues où tout arrive en abondance et trop vite, laissant souvent une impression de vide ou de tristesse. A pied en montagne, tout paysage se mérite et toute ascension amène son lot de récompenses.

Long et subtil travail parental

Arrêtons de rêver, l’acquisition du courage, l’entraînement de la volonté ne sont jamais innés, ils résultent d’un long et subtil travail parental pour entraîner, encourager, demander sans lasser, exiger sans décourager. Le tout sans négliger de remercier, de récompenser si nécessaire et de féliciter haut et fort… Si nous pouvions apercevoir le besoin de valorisation d’un jeune… il est abyssal. Ces attentions rechargent les batteries qui faiblissent pour surmonter de futurs défis. Le pape François aime interpeller les jeunes sur leurs désirs et leur courage : « Chers jeunes, nous ne sommes pas venus au monde pour « végéter », pour vivre dans la facilité, pour faire de la vie un canapé qui nous endorme ; au contraire, nous sommes venus pour autre chose, pour laisser une empreinte. […] », disait-il aux JMJ de Cracovie en 2016. Il n’oubliait pas alors les parents… « Sûrement que pour beaucoup il est plus facile et avantageux d’avoir des jeunes étourdis et abrutis qui confondent le bonheur avec un canapé ; pour beaucoup, c’est plus convenable que d’avoir des jeunes éveillés, désireux de répondre, au rêve de Dieu et à toutes les aspirations du cœur. […] »

Et si nous profitions de cet été pour réveiller et stimuler ceux qui ont besoin de bouger et de s’émerveiller ?

Le tour des chapelles

La chapelle de Notre-Dame de la Garde

h5>Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur du Val d’Hérens (VS), mai 2021

PAR GISÈLE PANNATIER | PHOTOS : MONIQUE GASPOZ

Combien de sanctuaires édifiés sur le territoire de nos paroisses témoignent de la foi des habitants ! Sur un éperon rocheux surplombant les rochers et les éboulis du défilé de la Garde fut construite vers 1620 la chapelle de Notre-Dame de la Garde. C’est sur le flanc abrupt et escarpé de la vallée, au bord de l’ancien chemin muletier qui remontait jusqu’à ce replat pour relier Evolène à la partie inférieure de la vallée et à la limite naturelle qui séparait les paroisses d’Evolène et de Saint-Martin, que s’élève le sanctuaire dédié à la Vierge afin d’implorer la protection des voyageurs.

L’architecture y est exceptionnelle : la blanche chapelle est érigée sur un plan hexagonal et abritée par un toit conique couvert d’ardoises. Le porche, placé à l’est, repose sur deux colonnes. A l’intérieur, l’autel de style baroque date de la seconde moitié du XVIIIe siècle et comporte au centre une grande statue de Notre Dame portant l’Enfant. Elle est vêtue d’une robe blanche et parée du tsapèlètt.

Parmi les autres statues en bois polychrome figurent celle de sainte Catherine, patronne du Valais, et celle de saint Gothard, évêque. En effet, vers 1700, la chapelle, bâtie pour protéger les voyageurs, fut aussi dédiée à ce saint. En outre, l’antependium le présente encore dans un médaillon peint sur du bois. De chaque côté de l’autel, deux huiles sur toile sont accrochées aux murs, l’une représentant saint François et l’autre saint Martin.

Depuis quatre siècles, les générations de croyants expriment leur dévotion entière à Notre Dame de la Garde et lui confient leurs demandes d’intercession et de protection. Le pèlerinage et la messe du mois de mai rassemblent toute la paroisse quand le coronavirus ne s’invite pas.

 

Culture en quête de sens

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2021

Dès sa naissance l’homme est intégré dans une culture, une tradition. Celle-ci oriente sa vie et ses comportements. Chaque culture prône une philosophie et des valeurs clés. Quelles sont les valeurs de la culture chrétienne et quelle est l’influence de la Foi ?

PAR SERGE LILLO | IMAGE : LDD

La culture chrétienne met en avant les valeurs de vérité, de justice et de liberté pour la recherche avec sagesse du bien commun et de la paix.

Foi et raison au service de la vérité

La recherche de la vérité et la compréhension du monde qui l’entoure occupe
l’esprit de l’homme quelle que soit la culture dans laquelle il vit ; de la réponse aux questions de fond qui caractérisent le parcours de l’existence humaine dépend l’orientation qu’il va donner à son existence. « Qui suis-je ? D’où viens-je et où vais-je ? Pourquoi la présence du mal ? Qu’y aura-t-il après cette vie ?

Pour la culture chrétienne, cette recherche de la vérité fait appel à la raison et à la Foi, comme l’écrivait saint Jean-Paul II dans Fides et Ratio : « L’Eglise est partie prenante à ce parcours de recherche de la vérité. En effet, depuis ses débuts, Elle est en pèlerinage sur les routes du monde pour annoncer que Jésus Christ est  » le Chemin, la Vérité et la Vie  » (Jn 14, 6). » (Fides et ratio, 1-2) Il ajoutait : « la foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité. C’est Dieu qui a mis au cœur de l’homme le désir de connaître la vérité et, de Le connaître lui-même afin que, Le connaissant et L’aimant, il puisse atteindre la pleine vérité sur lui-même. »

La justice n’est pas l’égalité :

Quant à la justice, l’Eglise la définit comme « la vertu morale qui consiste dans la constante et ferme volonté de donner à Dieu et au prochain ce qui leur est dû ». (CEC §1807) Pour comprendre cette définition, rien de telle que la parabole des talents, dans laquelle Dieu n’exige pas la même chose de tout le monde, mais il exige plus de ceux à qui il a donné plus. A l’image de la photo ci-contre, la justice éclairée par l’Amour, recherche donc plutôt l’équité et la complémentarité que l’égalité.

Le « oui » libre de Marie

Enfin la culture chrétienne prône la liberté. En effet, Dieu nous a créés libres pour que nous puissions répondre à ses appels de façon volontaire et sans contrainte. Et ceci tant au niveau de nos activités, que dans le domaine de la foi. Jésus dit en effet : « Qu’il te soit fait selon ta foi. »
(Mt 9, 29) Il montre ainsi que la foi appartient en propre à l’homme, puisqu’elle relève de sa décision personnelle. L’exercice de notre liberté requiert donc bon sens et sagesse, car l’homme tire également les conséquences de ses choix libres. Nous nous en rendons bien compte, lorsque nous regardons dans le rétroviseur de notre vie : de bons choix augmentent notre liberté et portent du fruit, alors que de mauvais choix nous enchaînent.

Qui mieux que Marie pour nous guider vers un bon usage de notre liberté ? En ce mois de Marie, laissons-nous inspirer par son « oui » libre à l’ange Gabriel qui a conduit à la naissance de notre Sauveur : « Voici la servante du Seigneur ; Qu’il me soit fait selon ta parole. » (Lc 1, 38) Saint Jean-Paul II concluait d’ailleurs son encyclique Fides et Ratio avec ces mots : « Puisse Marie, Trône de la Sagesse, être le refuge sûr de ceux qui font de leur vie une recherche de la sagesse ! Puisse la route de la sagesse, fin ultime et authentique de tout véritable savoir, être libre de tout obstacle, grâce à l’intercession de Celle qui, engendrant la Vérité et la conservant dans son cœur, l’a donnée en partage à toute l’humanité pour toujours ! » (Fides et ratio, 108)

 

Une communauté coréenne à Nyon

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Nyon-Founex (VD), mai-juin 2021

Après avoir mis en lumière, dans le numéro de mars-avril, les communautés espagnole et portugaise, nous présentons la communauté coréenne de Nyon. L’occasion, tout en présentant la réalité des familles catholiques coréennes de Suisse romande, de revenir sur une Eglise à l’histoire atypique.

PAR NAHEE KIM, PRÉSIDENTE DE LA COMMUNAUTÉ CORÉENNE, TRADUIT DU CORÉEN PAR MARCELLINO SEONG | PHOTOS : HYUKWOO KWON, YONHAP NEWS

En langue coréenne

Saurez-vous identifier à quels paragraphes du texte en français correspond cet extrait en version originale ?

Cet extrait en langue coréenne correspond aux deux paragraphes en français qui suivent l’intertitre En Suisse romande.

L’Eglise catholique coréenne a été fondée au XVIIIe siècle et d’une manière unique puisqu’elle n’a pas été créée par des disciples ou des missionnaires. A l’origine, on trouve des intellectuels coréens qui ont introduit dans le pays la Bible et divers livres de théologie venus de Chine. Ainsi, l’Eglise coréenne est considérée comme la seule communauté de foi laïque autonome dans le monde, comme un «miracle de la foi».

Des siècles de persécution

Les premiers missionnaires sont arrivés sur la péninsule suite à des demandes répétées de cette communauté laïque adressées au Vatican et réclamant l’envoi de prêtres en Corée. Du XVIIIe au XXe siècle, les catholiques coréens ont connu des vagues incessantes de persécution. Des familles et des villages entiers ont été massacrés et on estime que dix mille croyants ont perdu la vie à cause de leurs convictions. Miraculeusement, la flamme de leur foi n’a jamais vacillé, et aujourd’hui la Corée compte plus de 250 saints et personnes béatifiées, des martyrs en majorité.

Au XXIe siècle, l’Eglise catholique coréenne se bat pour la démocratie et la justice sociale et environnementale et le nombre de croyants continue d’augmenter.

En Suisse romande

La communauté catholique coréenne est présente à Genève depuis 1980. Elle est guidée par des prêtres étudiants ou missionnaires qui viennent d’Italie, de France ou d’Allemagne. La paroisse de Nyon leur a ouvert ses portes en 1995. Depuis, nous avons la grâce de pouvoir célébrer la messe dans l’église de la Colombière.

Le Père Han Hyun-taek Augustino est notre curé depuis 2018. Ordonné pour le diocèse de Daejeon en 2011, il travaille dans la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Notre communauté célèbre la messe en coréen à Nyon tous les quinze jours et nous avons un groupe de la Légion de Marie.

Une communauté jeune et dynamique

Notre communauté est composée non seulement de familles coréennes, mais aussi de personnes travaillant au niveau international : elle reflète ainsi la diversité de l’Arc lémanique. Tous sont unis dans un amour commun pour Dieu et la culture coréenne. Les baptêmes, les premières communions et les mariages sont nombreux, car la communauté est particulièrement jeune. En moyenne, une cinquantaine de fidèles participent à la messe à la Colombière. Pendant la Covid-19, plus d’une quinzaine de foyers ont suivi la messe dominicale en ligne.

Avant la pandémie, nous partagions traditionnellement un repas coréen tous ensemble après la messe. Le menu privilégié était le « bibimbap », un savoureux plat similaire à une salade de riz composé d’une dizaine d’ingrédients alliant équilibre et harmonie. Lorsque l’épidémie sera terminée, la communauté coréenne espère vivement partager un moment festif autour d’un « bibimbap » avec toutes les communautés de l’Unité pastorale Nyon-Terre Sainte.

Le retour de Marie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), mai 2021

Il y a peu, une ancienne statue de la Vierge a retrouvé son lustre et une place à l’église Sainte-Catherine. Nous avions confié une œuvre datée de la fin du XIXe siècle en très mauvais état à la restauratrice d’art Claudia Guntern. Notre statue nous est revenue « comme neuve ». Rencontre avec celle qui a su lui redonner son aspect d’origine.

PAR LÉONARD BERTELLETTO

PHOTOS : HERBERT HEISS, LÉONARD BERTELLETTO

C’est grâce à notre confrère Herbert Heiss que nous avons pu restaurer cette statue de la Vierge. Le curé de la paroisse germanophone de Sierre connaissait Claudia Guntern pour lui avoir déjà confié du travail. Claudia habite Geschinen dans la vallée de Conches. Son atelier de restauration d’art se trouve à 3 kilomètres de là, dans le village de Reckingen, dont l’église baroque est bien connue. Claudia avait commencé sa formation à Brigue puis l’a continuée à Berne et à Rome.

Ses clients

Ses clients sont des paroisses, qui désirent rénover leur patrimoine, ou des particuliers. Claudia redonne une nouvelle jeunesse à des statues, des tableaux, des fresques, des maîtres-autels dorés à la feuille… La Vallée de Conches recèle un très vaste patrimoine religieux, qui trouve son origine dans la Contre-Réforme catholique du XVIe siècle.

Un travail d’exception

De quel travail garde-t-elle un souvenir particulier ? Sans doute de la châsse du saint pape Jean XXIII que Claudia a dorée quand elle était en stage à Rome. Cette œuvre destinée à présenter aux fidèles le corps du bon pape Jean se trouve maintenant dans la basilique Saint-Pierre. Plus proche de nous, citons la rénovation de l’autel à l’église de Ze Hoheflüe (Mörel), ou encore des travaux à l’église d’Ernen, dans le village d’origine du cardinal Schiner. Quant à la rénovation de notre statue de la Vierge, elle a nécessité 17 heures de travail. Puisse-t-elle soutenir notre dévotion et notre affection filiale envers la Mère de Jésus et notre Mère. Grand merci à notre ami Jean Formaz pour la réalisation du socle en bois.

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