Franc succès de la patronale de Vionnaz du 15 août
Caté connecté

Texte et photo par l’Abbé Frédéric Mayoraz
Voilà deux mots qui ont beaucoup en commun. Après la Bible, le catéchisme – qui est l’enseignement de la foi aux enfants et qui nourrit encore celle les adultes – est un outil très important et primordial dans l’Eglise. Il nous permet de rester connecté à Dieu et aussi à l’ensemble de la communauté à laquelle nous appartenons. Il est le lien qui nous permet de construire notre vie dans la connaissance de Dieu et d’assurer l’existence d’une communauté qui se veut être une même famille, sous le regard du Christ.
Quand j’ai commencé à enseigner le caté dans les classes, on se servait de livres, de feuilles volantes qu’on agrafait soigneusement dans un classeur après avoir fini de colorier de jolis dessins qui nous racontaient l’histoire de Jésus, de ses disciples, des grands personnages bibliques… et certains moyens mis à disposition pour illustrer toutes ces aventures étaient des diapos, un rétroprojecteur, une cassette vidéo… des outils qui nous paraissent aujourd’hui bien désuets à l’aire du « tout numérique » et des réseaux sociaux.
Mais l’objectif du caté n’a pas changé : transmettre la foi et surtout en vivre. Le grand danger, dans l’utilisation de ces nouveaux moyens, est parfois l’oubli de marquer l’importance et la vérité du message évangélique et de s’égarer dans la « beauté de la technique ». Une phrase qui me trotte souvent dans la tête, quand je prépare des rencontres de caté, est celle que j’ai entendue une fois lors d’une formation : « Si vous n’avez rien à dire, faites-le bien… mais avec PowerPoint ! »
Les réseaux sociaux, les sites Internet et les moyens pédagogiques actuels sont des moyens précieux pour transmettre la foi, mais ils risquent parfois de nous faire dévier du but premier du caté : être connecté à la Tête du Corps, que nous formons tous, depuis le jour où nous avons été baptisés.
Alors oui, au-delà des livres, des parcours de catéchèse, des vidéos, des directs, des conférences, des célébrations, des grands rassemblements médiatisés… restons toujours connectés à la source même de nos vies : le Christ.
Pas d’(év)angélisme!

Par Myriam Bettens
Photo : DR
Ah, ces évangélistes qui se multiplient au gré des publications de presse ! Jésus aurait été heureux d’apprendre combien il est facile d’accroître le nombre des dits apôtres – non des douze – au XXIe siècle… tandis que les évangéliques se voient assimilés (presque) systématiquement aux auteurs des Evangiles. Certes, évangéliste et évangélique ont une racine commune, celle de l’Evangile. Or, s’ils portent en eux cette « bonne nouvelle » communiquée dans le catéchisme, les deux termes ne sont pas interchangeables !
Mais me voilà commettant la même hérésie que celle épinglée plus haut… si les dits apôtres étaient en fait douze, moins un (suivez mon regard), les évangélistes n’étaient, eux, que quatre ! Rangez donc votre calculette catéchétique, je récapitule. Deux paires de deux. Non, ils n’étaient pas gendarmes, mais rédacteurs des Evangiles. Matthieu, Marc, Luc et Jean, ça vous rappelle quelque chose ? Apparemment pas à tout le monde. Dans les médias, je constate que les évangéliques se transforment, grâce à la magie du langage, en évangélistes. Là y’a un « hic », ou plutôt il manque un « ique ». Ben voyons, le Christ multiplie les pains et les journalistes les évangélistes. Heureuse époque où, d’un côté, les églises se vident et, de l’autre, les zélateurs de la foi se multiplient. Le « moins » des uns fait le « plus » des autres. De là à parler de miracle…
Une expérience inoubliable
Messes de la rentrée avec bénédiction des cartables
Un groupe d’ados a vu le jour à Sierre!

Depuis bientôt une année, le groupe d’ados du secteur de Sierre se retrouve une fois par mois pour vivre une soirée FUN & FOI. Entre leur engagement lors de l’action des « Christmas Box » (cadeaux de Noël pour les personnes plus défavorisées), les week-ends au Simplon ou en forêt « à la scout », les jeunes sont très motivés.
Entretien avec Flavy Naoux, une jeune du groupe | Photos : Jeunes de Liberdei
Qu’est-ce que le groupe Liberdei ?
Le groupe Liberidei est un groupe de jeunes croyant âgés de plus ou moins
13 ans. Tous les jeunes dès la confirmation sont les bienvenus.
Pourquoi ce nom « Liberidei » ?
Nous avons discuté pendant longtemps au sein du groupe pour trouver un nom. Une jeune du groupe apprenait le latin en 1re année du collège et nous a proposé ce nom qui signifie « enfants de Dieu », c’est ce que nous sommes !
Qu’est-ce que tu aimes dans ce groupe ?
J’aime bien l’ambiance amicale et joyeuse. Il y a eu plusieurs moments marquants, mais il y a une activité que j’ai spécialement appréciée, c’est la montée vers Pâques. Nous l’avons vécue avec un autre groupe de jeunes de la Noble et Louable Contrée qui s’appelle Fun and God. Avec eux, nous avons passé de bons moments.
Que dirais-tu à un jeune qui hésite à rejoindre le groupe ?
S’il y avait un nouveau jeune qui hésitait à entrer dans le groupe, je lui dirais de venir car plus on est de fous, plus on rit et que ce serait amusant aussi pour lui.

Flavy, qui es-tu ?
Je m’appelle Flavy, j’ai 15 ans.
Qu’est-ce que tu aimes dans l’Eglise ?
J’aime bien l’Eglise pour l’ambiance amicale.
Une parole biblique ou un Saint qui t’inspire ?
J’ai une parole biblique que j’aime bien, cette parole c’est : « Il redonne des forces à celui qui en manque, il rend courage à celui qui est épuisé. » Esaïe 40.29
Si toi aussi tu veux faire partie du groupe de Flavy ou tu veux simplement venir pour une rencontre, rejoins-nous à la soirée pour les nouveaux, le 11 novembre à 16h à l’église Saint-Catherine. Bienvenue à tous les jeunes entre 11 et 16 ans !

Caté connecté!

Le fond reste, les moyens changent. Une Lapalissade qui vaut pour le domaine de la catéchèse qui s’est lancé à cor et à cri dans les technologies de communication nouvelles pour transmettre la foi. Paroisses, diocèses et ordres religieux offrent de multiples ressources pour le ou la catéchiste lambda. Et on passe du livre aux jouets et à l’image animée, du quiz à l’interactif, du présentiel au virtuel ; on privilégie le narratif et le participatif.
Thierry Schelling
Photos : DR
Très souvent, un jeune adulte me demandera : « Où est-ce que je peux trouver une Bible ? » – « En librairie » serait la réponse immédiate, mais je renchéris aussitôt : « Sur Internet, voyons, vous avez tout ! », laissant souvent pantois mon interlocuteur… Si le réflexe pour commander son plat du soir ou sa paire de chaussures via les sites est acquis, celui de se nourrir religieusement, pas encore… De fait, l’illimité accès aux prières fondamentales du christianisme, aux grands textes (Catéchisme de l’Eglise catholique, Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise, encycliques, sermons du prédicateur de dimanche dernier, livres spirituels entièrement lisibles sur le web, etc.) est encore souvent ignoré par le grand public, même catholique…
Témoins et répétition
Mais aujourd’hui, la catéchèse nécessite plus que la présentation de l’enseignement du Christ ; il lui faut des témoins qui l’explicitent et le contextualisent, pour ne pas tomber dans un totalitarisme idéologique. C’était l’intuition par exemple de Cavaletti et Montessori avec leur méthode intitulée « La Catéchèse du Bon Berger »1.
« Nous faisons appel aux cinq sens, c’est vital pour une personne souffrant d’un handicap », explique Catherine Ulrich, animatrice pastorale de la COPH (Communauté œcuménique des Personnes en situation de handicap) à Genève. « Il y a aussi le langage non verbal, dans la rencontre, qui est également évangélisateur », précise-t-elle. « J’ai un groupe whatsApp avec des personnes en situation de handicap qui a amélioré l’interaction entre nous », sourit-elle. Personne ne doit être laissé sur le bord du chemin technologique emprunté par la société…
De plus, une bonne catéchèse est itérative pour permettre une « conversion de fond » tout au long de la vie du croyant – et pas juste en bas âge, au rythme des sacrements de l’initiation ; cela implique le choix d’outils adaptés aux générations, aux cultures, aux sensibilités. Les parcours Siloé 2 ou AOT, pour adultes en mal d’approfondissement de leur foi restée en plan, sont un succès diocésain.
La narration, clef de voûte
« Je suis très favorable à une catéchèse narrative du style Godly-Play 3 », explique Martine Bulliard, responsable de la Pastorale des chemins 4 à Genève, « car cela permet aux enfants et aux adultes d’entendre et de visualiser les récits. Le temps de questionnement après la narration est très important, car il permet, grâce à des questions ouvertes, de pouvoir entrer simplement dans le texte en accueillant tout ce qui est dit. »
Initiative œcuménique, ce type de catéchèse narrative « [nous] met en contact avec notre intériorité, avec l’étincelle divine qui habite au cœur de chacune et de chacun. Le questionnement nous permet de comprendre que ce texte parle aussi de nous aujourd’hui ». C’est un échange qui s’enracine dans celle ou celui qui « fait de la catéchèse » et qui se partage – l’étymologie du mot catéchèse, catekeo, ne signifie-t-elle pas « faire résonner » ?
Donner de soi
« Dieu nous rejoint dans notre vie telle qu’elle est, dans un monde tel qu’il est et il ne s’agit pas de dire ce qui est bon ou mauvais », explique Fabienne Gapany, représentante de l’évêque du diocèse LGF pour la catéchèse et le catéchuménat. « Bien sûr, le numérique, c’est « pratique », ludique, bien fait, facile et courant d’accès… mais c’est peut-être ici le piège, parce que je ne suis pas sûre que ces derniers adjectifs désignent aussi la foi et la relation au Christ ou aux autres », relève-t-elle. « Je pense que nous avons à favoriser en catéchèse des dispositions intérieures ou relationnelles qui ne sont pas celles du numérique. » Conclusion lucide qui rappelle le fond de toute démarche catéchétique : créer du lien. « En catéchèse, j’aime de moins en moins ce qui nous retient de mettre quelque chose de nous-mêmes, car ce don de soi, de notre vision des choses est une façon de témoigner de ce qui nous anime, de montrer nos charismes et nos faiblesses, aussi. »
Une quiche au saumon !
Et Fabienne Gapany de donner la métaphore de… la quiche au saumon : « J’aurais pu l’acheter toute faite. Cela aurait été pratique (pas besoin de prendre du temps pour préparer les choses), ludique (aller dans une boulangerie est plus amusant que de peler des carottes ou couper des poireaux !), bien fait (avec un aspect tout bien doré, tout bien régulier, alors que quand c’est moi qui la fais, elle est parfois un peu plus cuite d’un côté, les bords ne sont pas toujours réguliers, etc.), facile (pas besoin de lever le petit doigt, c’est prêt)… Mais qu’est-ce que j’y aurais mis de moi ? Parce qu’en faisant ma tarte, je peux tenir compte des goûts des gens de la maison, laisser parler une certaine créativité, être dans l’attente « joyeuse » portée par des signes (fumet…) de ce qui va arriver… »
Diaconie
Comme l’a dit le pape François (Regina Caeli du 7 mai 2023) : « La foi en Christ n’est pas un « paquet d’idées » à croire, mais une route à parcourir, un voyage à accomplir, un chemin avec Lui » et inexorablement vers autrui. Et quoi de mieux que de vivre la diaconie, le service de l’autre 5 : pauvres, personnes handicapées, migrants, étrangers, rejetés de la société ; y est inclus le soin à l’environnement, comme construire un jardin pour herboriser un parc d’église, nourrir du lien interculturel, remplir des sacs de provisions le Samedi du partage… mille et une initiatives gratuites qui « catéchisent » en actant l’amour du prochain dans son quotidien – et qui, de par leur gratuité, rappelle que la foi est un don gratuit…
1 Il s’agissait de permettre aux enfants de passer d’une catéchèse purement livresque, intellectuelle et basée sur le savoir, à une forme interactive et expérientielle pour entrer en relation avec le Christ, le Bon Berger ; cf. cbbfrance.org/
2 Cf. cath-vd.ch/formations/cheminer-en-eglise/ et aotge.ch/
3 Inspirée de Montessori, cette forme de catéchèse utilise des objets pour raconter une histoire biblique, interpeler l’auditoire et évangéliser en s’adaptant à l’âge des participant.e.s ; cf. ligue.ch/godlyplay
4 Elle regroupe la catéchèse, le catéchuménat, la formation de l’Eglise catholique à Genève.
5 Avec la liturgie et la formation continue, la diaconie est tout de même l’un des trois piliers de l’Eglise, on l’oublie souvent…


Au Plan de l’Au…
Des nouvelles fraîches de Montréal
Connexion
Par l’abbé Jean-François Luisier
Photo : CC Linnaea Mallette
« Je connais des gens qui ont traversé les évangiles mais n’ont pas été traversés par l’Evangile ! »
Le journal d’octobre nous laisse émerveillés au milieu des couleurs d’un bel automne. Colorée tout autant, la délégation des jeunes du Valais qui sont allés aux JMJ : ils sont revenus, eux aussi, avec des couleurs plein la tête. Celles des drapeaux et des bannières qui ont symbolisé toutes les nations réunies en Dieu. « Nous sommes catholiques, nous sommes universels ! », répétaient nos évêques.
Le quotidien de ce pèlerinage planétaire était, pour les groupes de jeunes parsemés dans tout Lisbonne, de chercher le matin la nourriture de l’âme et celle du corps : trouver la catéchèse dans la bonne langue et puis le bon resto où la queue ne serait pas trop longue. Bel enthousiasme et belle parabole pour notre nouvelle année pastorale : chercher les bonnes nourritures du corps et de l’âme. Un évêque là-bas nous disait : « Je connais des gens qui ont traversé les évangiles mais n’ont pas été traversés par l’Evangile ! »
Le dossier du mois d’octobre nous rappelle les perpétuelles mises à jour de la catéchèse dans ses moyens pour que les enfants et les familles se laissent saisir par de belles conversations avec Dieu. Serons-nous traversés dans le cœur par la Parole du Christ ? Traverserons-nous nos week-ends à l’écoute de ce que Dieu nous dit par la liturgie ? Vivrons-nous nos repas du dimanche, la nourriture du corps et de l’esprit de famille en goûtant d’abord à l’antipasto : la liturgie de la parole et du pain offerte par l’Eglise à l’église la plus proche ?
« Vous devez savoir en quoi vous croyez ; vous devez connaître votre foi avec la même précision avec laquelle un spécialiste en informatique connaît le système d’exploitation d’un ordinateur, vous devez la comprendre comme un bon musicien connaît sa partition. » (Benoît XVI)
Bon courage pour balayer les feuilles d’automne… Bonne route dans ce magazine pour se reconnecter à L’Essentiel !
Le souffle du Saint-Esprit
L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix.
Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève
Photo: DR
En lien avec le thème de ce cahier, permettez-moi de vous parler de pneumatologie.
Du grec ancien pneuma signifiant « souffle », il s’agit de l’étude du Saint-Esprit et de ses œuvres.
J’aime cette science, car il me semble parfois que l’Esprit Saint est, sans mauvais jeu de mot, « le parent pauvre » de la Trinité. Alors que le souffle est vital…
Trois paradigmes
En catéchèse, donc, et il y a 20 ans déjà, Denis Villepelet 1 parle de trois paradigmes (modèles) catéchétiques. En très bref et suivant une chronologie historique, le premier modèle est caractérisé par un enseignement magistral, une pédagogie déductive centrée sur le Père et s’adresse à une société traditionnaire.
Le second modèle propose une pédagogie participative christocentrée, pour une société évolutionnaire.
Le dernier modèle, enfin, offre à une société complexe une pédagogie d’initiation (itinéraires de cheminement, graduel) pneumocentrée, où le contenu à transmettre n’est pas seulement un message, mais l’expérience d’une vie ecclésiale. L’auteur continue la réflexion : « Ce monde indécis […] est sans direction privilégiée. Cet état de relative errance est pour ainsi dire l’état d’équilibre « normal » de ce plurivers multiréférentiel dans lequel nous séjournons actuellement. […] La pratique catéchétique est un espace frontière dans lequel s’opère un métissage entre la fides qua et la fides quae 2, l’Eglise et le monde, la théorie et la pratique. […] Une diversité de formes catéchétiques correspond bien à la nécessité de diversifier les manières de proposer aux individus « de se tenir dans la vérité de la foi qui fait vivre ». »3
« Un ressuscité exécuté sur une croix qui donne la vie par sa mort et exerce sa maîtrise en épousant la condition d’esclave, ça ne va vraiment pas de soi et requiert une bonne dose de conversion du regard pour être accueilli comme une bonne nouvelle. […] L’initiation catéchétique conçue comme un incessant appel, éveil et approfondissement, passe par l’immersion dans la Parole, la Liturgie, le Service et la Communion fraternelle. On privilégie l’épreuve de la relation expérientielle au Dieu de Jésus Christ et on considère cette épreuve comme la source et la ressource d’un travail de révélation »4.
Il y a donc plus qu’une méthode à suivre. C’est soufflant, non ?
1 Laïc directeur de l’Institut supérieur de Pastorale catéchétique de l’Institut catholique de Paris. VILLEPELET, Denis, L’avenir de la catéchèse, Paris ; Bruxelles, Les Ed. de l’Atelier ; Lumen vitae, 2003, p. 87‑1116.
2 Selon saint Augustin, père de la réflexion sur la catéchèse, fides quae creditur et fides qua creditur doivent tenir ensemble. Le premier, la foi qu’on croit, représente les contenus de la Révélation. Le second, la foi par laquelle je crois, la conversion, le désir de rencontre du Christ.
3 VILLEPELET, Denis, Les défis de la transmission dans un monde complexe – Nouvelles problématiques catéchétiques, Paris, Desclée de Brouwer, 2009, p. 449.
4 Ibidem, p. 456‑7.
Des journées catéchétiques
Caté-connecté
Jeux, jeunes et humour – octobre 2023
Par Marie-Claude Follonier
Question jeune
Quel est le « boulot » des anges gardiens ?
L’essentiel de leur vocation consiste à contempler Dieu et chanter sa louange, non sans lien avec la mission de l’Eglise. Dans la Bible, ils ont le rôle d’envoyés. Chacun a, à ses côtés, un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à Dieu. Ne l’oublions pas lorsqu’on les fête le 2 octobre.
par Pascal Ortelli
Humour
Une patrouille de police est intriguée par une voiture qui zigzague dangereusement. Parvenu à la hauteur du véhicule, le gendarme fait signe au conducteur de se rabattre sur le côté.
– Bonjour Monsieur, est-ce que vous auriez abusé de la dive bouteille ?
– Deux ou trois verres, mais pas grand-chose.
– Je me vois obligé de vous demander de souffler dans le ballon.
Le conducteur s’exécute, mais commence par enlever ses lunettes.
– Je ne vous ai pas demandé d’ôter vos lunettes, Monsieur, mais de souffler dans l’alcootest.
– Vous savez, Monsieur l’agent, deux verres en moins, ça compte !
par Calixte Dubosson
Une formation, une aventure…
Reflets de la fête paroissiale de la rentrée à Cheyres
Un irrépressible appel

Le film Magnificat, sorti récemment en salle, interroge avec respect et délicatesse sur la place des femmes dans l’Eglise d’aujourd’hui. Entretien avec Anne-Isabelle Lacassagne, auteure du livre qui a inspiré le long-métrage.
Par Myriam Bettens
Photos : Silvana Bassetti, Myriam Bettens
Quelle est, selon vous, la place des femmes dans l’Eglise d’aujourd’hui ?
La place des femmes est essentielle. Sans elles, il n’y aurait pas grand-chose dans l’Eglise, car elles accomplissent la majeure partie du travail de base. Autant dans la transmission de la foi, que l’entretien des paroisses, ou encore la pastorale de la santé. Tout le fonctionnement quotidien de l’Eglise est effectué par des femmes. Par contre, au niveau des postes de direction, c’est le désert ! Pourtant, beaucoup d’entre elles sont formées et capables d’assumer ce type de postes. A cause de la distinction fondamentale de statut qui existe entre les prêtres et les femmes, et que l’on perpétue, ces dernières s’autocensurent.
Pourquoi les femmes en Eglise s’autocensurent-elles ?
Il y a l’idée, encore très ancrée, qu’elles ne vont pas faire le poids. Elles ne s’autorisent donc pas à dire ou faire les choses et n’osent pas non plus contredire la parole du prêtre. Tout mon combat concerne le fait d’avoir un vrai langage de vérité avec eux, mais toujours empreint de bienveillance et d’amour. Ils sont reconnaissants lorsqu’on leur parle vraiment, car eux-mêmes sont coincés dans un rôle qui les rend extrêmement solitaires.
Vous déplorez également que la voix d’une femme a toujours moins de poids que celle d’un prêtre…
Oui, c’est malheureusement encore vrai. Simplement parce que l’on considère que le sacrement a plus de valeur. Cela va même plus loin que ça. Beaucoup de femmes considèrent encore les prêtres au-dessus, avec pour corollaire l’idée qu’il est impossible de s’exprimer sur un pied d’égalité. Une femme peut faire toutes les études de théologie qu’elle veut, on ne l’écoute pas. Et ce mode de fonctionnement est malheureusement ancré très profondément.
Malgré ces obstacles, les femmes demeurent indispensables à la bonne marche de l’Eglise. Si elles se mettaient en grève, l’Eglise s’en relèverait-elle ?
L’Eglise serait à genoux ! Cela fait des années que je leur chuchote de se mettre en grève… Cela leur permettrait de prendre enfin conscience de tout ce qu’elles accomplissent. L’Eglise ne peut fonctionner sans les femmes. Malheureusement, aujourd’hui, elles accomplissent la plupart des tâches, mais sans en avoir la reconnaissance.
Vous esquissez un tableau peu enviable de la place des femmes en Eglise. L’est-elle plus en Suisse ?
Il y a une différence énorme entre la Suisse et la France. Du fait de la présence des Eglises protestantes, il y a plus de latitude pour dire les choses ainsi que des points de comparaison. L’image des femmes pasteurs, partageant leurs points de vue avec liberté, utilisant pleinement leurs compétences et qui sont appréciées à leur juste valeur fait une grande différence. Il y a vraiment une question d’image revalorisante, sans laquelle on ne s’autorise pas à penser que les choses puissent être différentes.
Qu’espérez-vous avec la sortie du film Magnificat ?
Que les gens puissent se dire, en regardant une femme, qu’elle est tout aussi capable que ses homologues masculins et surtout de lui donner les possibilités de le faire. Raconter une histoire permet d’utiliser l’imaginaire. Cela parle aux sentiments et ouvre bien souvent des portes qui jusqu’alors semblaient verrouillées.
Des femmes en noir
« J’ai commencé à écrire ce livre au moment de l’élection du pape François. On vérifie toujours que le futur Pape soit bien un homme. Cela m’a fait rire. En même temps, au-delà de la vocation, je me suis questionnée sur la vocation féminine et sa place au sein de l’Eglise et, de manière plus vaste, ce que cela signifie de croire », détaille Anne-Isabelle Lacassagne concernant son livre, Des femmes en noir, publié en 2016 aux Editions du Rouergue, qui a inspiré le film. Elle écrit depuis longtemps des livres pour enfants publiés chez Bayard et après avoir travaillé dans un évêché, au service de la catéchèse, elle se tourne vers des textes religieux.
