Quoi ma messe? Qu’est-ce qu’elle a ma messe?

« Sommet de la foi chrétienne » selon le Catéchisme de l’Eglise catholique, la messe, depuis le Concile Vatican II, doit permettre, en y participant plus activement, d’en vivre le fruit dans son quotidien – la « messe après la messe ». Et pourtant, au gré des réorganisations paroissiales dans plusieurs de nos diocèses helvétiques, la messe devient parfois cheval de bataille de résistants mécontents du chamboulement. Partage.

« Sommet de la foi chrétienne » selon le Catéchisme de l’Eglise catholique, la messe, depuis le Concile Vatican II, doit permettre, en y participant plus activement, d’en vivre le fruit dans son quotidien – la « messe après la messe ». Et pourtant, au gré des réorganisations paroissiales dans plusieurs de nos diocèses helvétiques, la messe devient parfois cheval de bataille de résistants mécontents du chamboulement. Partage.

Par Thierry Schelling | Photos: flickr, pxhere, dr

« Non, je n’irai pas à l’église d’à côté, ce n’est pas mon église ! » Constat d’une fidèle désabusée qui écrit au curé qu’elle trouve « scandaleux » et « incompréhensible » que les prêtres ne veuillent plus célébrer l’indispensable eucharistie pour les gens ! Elle aurait dû rajouter « à côté de chez moi »…

On nage en plein paradoxe : les contingences liées à la messe (lieu, horaire) changent ; du coup des fidèles contrariés rouspètent contre ces « réductions de prestations » ; ces modifications entraînent effectivement une certaine désaffection alors que d’aucuns rejoignent d’autres églises quand même ! Mais pour certains, c’est niet. Ce comportement par trop « clientéliste » n’interroge-t-il pas sur les raisons qui poussent à aller à la messe ?

Moins pour mieux

A l’heure de la réorganisation des paroisses et après les quasi vingt ans d’expérience pastorale en Unités dans le diocèse de Lausanne-Genève-Fribourg, il est vrai, le nombre diminuant de prêtres entraîne la diminution des célébrations « localo-locales » en faveur de regroupements nécessitant parfois quelques déplacements ; à l’invitation explicite de Charles Morerod : « J’encourage vivement le discernement régional de possibles regroupements de paroisses et de célébrations », explique-t-il dans sa Lettre pastorale de 2024. Il
en appelle à la mobilité douce qui touche tous les habitants des villes et villages du fait de la régulière relocalisation des mille et un lieux de vie (magasins, cinémas, centres sportifs, etc.) : « Nous devons tenir compte de l’évolution à la fois de l’Eglise et de toute notre société […] pour que plus de monde ait l’occasion de participer à des célébrations joyeuses » et sous-entendu, plus touffues !

Lors d’une magnifique messe des familles dans une église à 250 places en banlieue genevoise semi-urbaine, un feedback d’un paroissien chevronné sonna haut et clair : « Il y avait presque trop de monde ce soir ! » On a regroupé familles et communauté locale – certes, petite et vieillissante mais très dévouée… à sa paroisse ! – et voilà le retour. De quoi déconcerter : était-ce parce qu’il voyait sa place prise par d’autres ?

La messe, « pousse-fesses » ?

En croisant deux paroissiennes dans le parking de la chapelle, après la messe de semaine (dix personnes), le prêtre entend ce rapide échange : « Oh, contente de te voir, ce matin ! » – « Oui, je suis venue, je n’avais rien d’autre à faire ! » La messe, occupation des aînés désœuvrés, isolés des leurs – affairés, scolarisés – et qui se motivent pour se lever le matin ? La messe, un « pousse-fesses » pour matinées grisâtres ou par ennui dû à la sénescence ?

Des religieuses qui venaient à une messe de semaine que le curé a annoncé vouloir supprimer – son horaire était très impropre à la vie pastorale (réunions, visites…) – se sont fendues d’un courrier pour lui dire combien elles regrettaient cette « injuste décision », tout en avouant qu’elles y venaient « exprès à l’horaire peu pratique pour nous, mais pour qu’il y ait quelqu’un » ! C’est le serpent qui se mord la queue…

Des confrères racontent que, célébrant un dimanche soir à 18h après un week-end chargé (messes, baptême, visites), ils n’ont même pas la consolation d’être salués poliment à la fin de la messe, car les fidèles courent vers leur véhicule pour rentrer au plus vite : « Il se fait tard… » Motivant pour un prêtre ? Non.

Donc, pas étonnant que les équipes pastorales s’interrogent : à quoi bon maintenir une « messounette » dans ces conditions, alors qu’en diminuant et en regroupant, certes, on célèbre moins, mais en plus grand nombre. Ce qui exprime mieux l’ekklesia, l’Eglise locale, plus qualitativement et plus visiblement ?

L’église de Gland : une architecture post-Vatican II…

Habitude, quand tu nous tiens !

« Changer, c’est humain et changer souvent, c’est devenir parfait » (Cardinal Henry Newman) ! Les « bonnes vieilles habitudes » dans certains domaines de la vie quotidienne sont tenaces. Or, l’annonce du Message du Christ et le service d’autrui qui en découle, qui sont les deux fondements de l’Eglise 1, ont toujours subi des changements : messe du latin au vernaculaire ; ministères ouverts aux laïcs/laïques, jusqu’à la représentation de l’évêque par la nomination de femmes (pour Genève et les deux Fribourg !) ; messes « ciblant » familles, jeunes, EMS, etc. Sans parler, dans certaines parties en Europe, de la reconversion de temples et d’églises en d’autres lieux de rencontres humaines (cinémas, restaurants, théâtres…), quand on ne construit pas tout neuf comme à Gland (VD) 2 mais selon une architecture dévoilant la vision d’Eglise d’aujourd’hui !

Néanmoins, on peut comprendre que pour certains paroissiens coutumiers, ces changements soient synonymes de chambardement de leur vision du monde et de l’Eglise ; parfois même, la catégorie du « pratiquant non croyant » trahit son vide intérieur par sa propension à râler, semer la zizanie, entretenir la rumeur : loin d’être juste de la malveillance, ce sont aussi des signes d’un trépas d’une idée d’Eglise, évanescente, qui fait place à une Eglise autrement.

Communier ou consommer ?

Une communauté chrétienne – au contraire d’un agglomérat de consommateurs – ne devrait-elle pas se caractériser par la solidarité et le dialogue – quitte à être d’accord de ne pas être d’accord – portant ensemble le souci commun, y compris vis-à-vis du prêtre, au travers de l’inéluctable changement ?

Des comportements (exprimés ou reçus par courrier) qui expliquent que « parce que le prêtre est noir, je change d’église », ou « parce que l’horaire est modifié, je change d’église », révèlent que « trop de messes tuent la messe » ! L’esprit n’y est plus ; le consumérisme règne… Or, l’eucharistie, Parole et pain partagés, distille en nous la vie de Dieu, dont la souplesse et l’entraide ne sont-elles pas des fruits, des attitudes clefs, spécialement en ces temps-ci ? « Nous sommes à un changement d’époque, pas dans une époque de changement », rappelle le pape François.
A bon entendeur.

1 On parle de la Mission et de la Diaconie.
2 Et dans une architecture définitivement post-Vatican II !

Le prêtre, « machine à messe » !

Le Droit canon régule la vie ordinaire de l’Eglise catholique romaine. A propos de la messe, il est « recommandé » au prêtre de la célébrer chaque jour (can. 904) – mais donc pas obligé ; il est exigé du prêtre qu’il ne dise qu’une messe par jour (can. 905) sauf là où l’évêque aurait autorisé jusqu’à trois messes : « s’il y a pénurie de prêtres » – ce qui est le cas dans nos diocèses suisses – « pour une juste cause » – dimanches et grandes fêtes par exemple – ou « lorsque la nécessité pastorale l’exige », comme quand il y a foule aux confirmations.

Le canon 920, par contre, déclare que le fidèle qui a fait sa première des communions, « est tenu de recevoir la Sainte Communion […] au moins une fois par an [idéalement] au temps pascal ». Un article ignoré, me semble-t-il, de qui assène sa volonté de communier même le lundi, jour de congé habituel du clergé… Est-ce que le modèle monastique hérité du Concile de Trente – célibat obligatoire pour les prêtres séculiers, prière obligatoire du bréviaire pour les clercs, messe dominicale obligatoire pour tous – doit encore inspirer la vie paroissiale du XXIe siècle ? La pratique prouve que l’on s’en éloigne irrémédiablement…

Le diacre protestant Mario Giacomino prend sa retraite

Depuis 24 ans, Mario Giacomino est le diacre de la paroisse protestante. Initiateur de plusieurs projets communs aux paroisses catholiques et protestante de Monthey, il est bien connu dans nos paroisses. Avant son départ à la retraite, il répond à quelques-unes de nos questions.
Depuis 24 ans, Mario Giacomino est le diacre de la paroisse protestante. Initiateur de plusieurs projets communs aux paroisses catholiques et protestante de Monthey, il est bien connu dans nos paroisses. Avant son départ à la retraite, il répond à quelques-unes de nos questions.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

«En mémoire de moi» (Luc 22, 19-20)

Lorsque le Christ institue l’eucharistie, il est au seuil de sa Passion. Comme le repas pascal juif, commémorant la sortie d’Egypte unique du peuple d’Israël hors de la captivité, Jésus établit la cène pour faire mémoire de tout ce qu’il va traverser dans sa Pâque.

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Lorsque le Christ institue l’eucharistie, il est au seuil de sa Passion. Comme le repas pascal juif, commémorant la sortie d’Egypte unique du peuple d’Israël hors de la captivité, Jésus établit la cène pour faire mémoire de tout ce qu’il va traverser dans sa Pâque : son chemin de croix et sa mort sur la croix, récapitulant son existence à l’écoute du dessein du Père et en sacrifice d’amour pour l’humanité ; puis sa sortie du tombeau désormais vide dans la lumière de sa Résurrection. Cet événement accompli une fois pour toutes, il invite les apôtres à le réactualiser en « faisant mémoire » de lui. Mais il ne précise évidemment pas la fréquence des célébrations rituelles à venir.

Le mémorial du mystère pascal au jour du Seigneur, le lendemain du sabbat, le 8e jour ou premier de la semaine nouvelle, s’est imposé dès le début de l’histoire de l’Eglise, en prolongeant le rythme des sept jours de la création et de la libération juive que signifie le repos sabbatique. Et rapidement, l’eucharistie fut vécue chaque jour, selon la demande du Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » Car le Maître de l’histoire veut se rendre réellement présent à nous, jour après jour.

Que faire dès lors au moment où le nombre de célébrants prêtres se montre insuffisant et que celui des fidèles décroît ? Mieux vaut indéniablement, dans la logique de notre foi, diminuer la quantité de liturgies pour n’en garder que quelques-unes, regroupées géographiquement et mieux fréquentées, plutôt que vouloir à tout prix dire une multitude infinie de messes éclatées, avec chaque fois une petite poignée de participants. Quitte à proposer d’autres types de rassemblements dominicaux, comme des célébrations de la Parole, avec ou sans distribution de la communion. Car l’essentiel demeure la qualité et la profondeur de la réalité du mystère de Pâques toujours offerte aux communautés et aux assemblées, afin qu’elles en vivent dans l’ordinaire du temps.

Première semaine de juillet: des Bretons en terre valaisanne!

Voilà bientôt deux ans, en août 2022, les paroisses de Collombey et de Muraz découvraient le patrimoine culturel et religieux du diocèse de Vannes en Bretagne : Sainte-Anne-d’Auray, Josselin, Vannes.
Voilà bientôt deux ans, en août 2022, les paroisses de Collombey et de Muraz découvraient le patrimoine culturel et religieux du diocèse de Vannes en Bretagne : Sainte-Anne-d’Auray, Josselin, Vannes.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

Montet: l’au revoir aux Focolari

Le samedi 8 juin, une foule immense s’est retrouvée au Centre de formation des Focolari pour entourer de leur présence les permanents et les étudiants qui s’apprêtent à quitter Montet pour une mission au cœur du monde.
Le samedi 8 juin, une foule immense s’est retrouvée au Centre de formation des Focolari pour entourer de leur présence les permanents et les étudiants qui s’apprêtent à quitter Montet pour une mission au cœur du monde.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

«Je ne donne pas la communion»

L’avez-vous remarqué ? Depuis plusieurs années, à cause de son problème de mobilité, François ne donne plus la communion directement. Pourquoi ?

Par Thierry Schelling | Photo : DR

L’avez-vous remarqué ? Depuis plusieurs années, à cause de son problème de mobilité, François ne donne plus la communion directement. Pourquoi ?

« Le prêtre est le ministre ordinaire de l’eucharistie », dit la rubrique idoine dans le Missel. Certes. Mais au vu du nombre d’auxiliaires d’eucharisties, appelés (encore !) ministres « extraordinaires », il semble que ce rôle tende à s’ouvrir systématiquement aux bénévoles de nos paroisses ; plus d’« ordinaire » ou d’« extraordinaire », en somme, mais chacun.e au service des communautés selon besoins.

« Je reste en arrière »

Dans un ouvrage de 2010, alors encore archevêque de Buenos Aires, Papa Bergoglio avait expliqué pourquoi – déjà à l’époque ! – il s’abstenait parfois de donner la communion : « Nous connaissons parfaitement le curriculum de certains d’entre eux [ndlr des fidèles qui s’avancent pour recevoir la communion], nous savons qu’ils prétendent être catholiques, mais qu’ils ont des comportements indécents dont ils ne se repentent pas. C’est pour cette raison que, dans certaines occasions, je ne donne pas la communion, que je reste en arrière et que je laisse ceux qui m’assistent dans la célébration de la messe le faire, parce que je ne veux pas que ces gens s’approchent de moi pour la photo. » Stratégie évangélisatrice ?

« Je laisse les assistants le faire »

Certes, depuis qu’il est Pape et de plus en plus limité côté mobilité, il applique le raisonnable : qu’un autre évêque préside la célébration à l’autel sous le baldaquin de Saint-Pierre (alors qu’encore récemment, seul le pontife pouvait y présider la messe) ; que les prêtres présents, y compris les concélébrants, donnent la communion comme dans toutes les eucharisties paroissiales.

Quant aux photographies, à constater sur le site de l’« Archivio fotografico » du Saint-Siège que les images des communiants aux célébrations pontificales ont diminué drastiquement…

Accueil du nouveau cardinal valaisan: Mgr Emil Tscherrig

En ce dimanche 2 juin, au cours d’une messe festive en la cathédrale de Sion, Mgr Emil Tscherrig, créé cardinal le 30 septembre 2023, est accueilli solennellement en son diocèse de Sion.
En ce dimanche 2 juin, au cours d’une messe festive en la cathédrale de Sion, Mgr Emil Tscherrig, créé cardinal le 30 septembre 2023, est accueilli solennellement en son diocèse de Sion.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

Des lectures pour ne pas bronzer idiot!

Si vous n’êtes pas amateur de romans policiers ou d’histoires à l’eau de rose, mais que néanmoins vous souhaitez profiter de l’été et des vacances pour vous enrichir de bonnes lectures, voici une sélection de trois ouvrages religieux parus récemment et qui peuvent enrichir le lecteur.
Si vous n’êtes pas amateur de romans policiers ou d’histoires à l’eau de rose, mais que néanmoins vous souhaitez profiter de l’été et des vacances pour vous enrichir de bonnes lectures, voici une sélection de trois ouvrages religieux parus récemment et qui peuvent enrichir le lecteur.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

«Je me sens autant responsable de l’Eglise que le Pape»

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel, est l’auteur de cette carte blanche.

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet
de son choix. Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par Romuald Babey, représentant de l’évêque à Neuchâtel | Photos: cath.ch, dr

Depuis la rentrée pastorale 2023-2024, les équipes pastorales du littoral neuchâtelois ont commencé à travailler ensemble en vue de la création d’un espace plus large. La première étape a été d’apprendre à se connaître. Des temps de prière, de réflexion et de partage ont rythmé les premières séances.

Pour nourrir notre réflexion, nous avons invité, en avril dernier, Laurent Grzybowski, chanteur et journaliste engagé en pastorale et dans la communauté mission de France, coauteur du livre Une autre Eglise est possible ! paru en 2019 aux éditions Temps Présent.

Nous avons travaillé autour de la thématique « Faire Eglise ensemble : pour l’Eglise de demain ».

Laurent Grzybowski commence par témoigner du feu de la mission pour l’Eglise qui l’anime : « L’Eglise est en moi, je ne peux pas la quitter, car je ne peux pas me quitter moi-même. Je me sens autant responsable de l’Eglise que le Pape. Seigneur, fais que je sois plein de Toi . »

A plusieurs reprises, il cite la phrase de Gandhi : « Soyons le changement que nous voulons pour le Monde. »

Il insiste aussi sur l’importance d’avoir « un témoignage rayonnant et attirant ».

Témoigner, ce n’est pas faire du prosélytisme. Il s’appuie, pour ce faire, sur la phrase de sainte Bernadette Soubirous : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire. »

Donner envie par l’amour que l’on dégage. Et faire surgir chez l’autre, la question : « Qu’est-ce que c’est leur petit truc en plus ? »

Nous avons évoqué aussi l’importance de belles célébrations. « Voyez comme ils s’aiment, voyez comme ils célèbrent ». La liturgie, c’est « l’action du peuple ». Elle rend l’invisible visible. Il est donc important qu’elle soit belle. Il est important qu’il y ait un équilibre dans la relation avec Dieu et la relation avec les autres.

Par la suite, un photolangage nous a permis de répondre à la question : « Notre rêve pour le futur de l’Eglise. »

Voici quelques rêves  des participants : 

– Faire connaissance avec l’autre en profondeur, connaître ses talents et la diversité des talents qui compose notre Eglise ;

– Une Eglise qui libère : « Apporter aux captifs la libération » : être le peuple qui va contribuer à la libération du monde ;

– L’Eglise de la rencontre, dans le monde, qui part des gens pour aller vers Dieu au moyen des Béatitudes.

En mode «organisation de la deuxième édition de la fête patronale»

Le 15 août 2023, après plus de 20 ans d’absence, les conseils de paroisse avaient relancé la fête patronale de Vionnaz, célébrée le jour de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.
Le 15 août 2023, après plus de 20 ans d’absence, les conseils de paroisse avaient relancé la fête patronale de Vionnaz, célébrée le jour de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

Jeux, jeunes et humour – juillet 2024

Prends du temps pour ta vie, page "Jeux, jeunes et humour" de juillet-août 2024 par Marie-Claude Follonier

Par Marie-Claude Follonier

Question jeune

Que signifie l’offertoire ? *
La liturgie eucharistique commence par l’offertoire ou plus exactement par la présentation des dons. Le prêtre élève la patène contenant l’hostie et le calice avec le vin, en prononçant une formule de bénédiction. On reconnaît ainsi qu’on ne peut offrir à Dieu que ce que nous avons d’abord reçu de Lui au travers de la Création. Le prêtre ajoute au préalable une goutte d’eau dans le calice pour symboliser l’union de notre humanité au nectar de la divinité.

Par Pascal Ortelli

* Nous vous proposons cette année de décrypter la messe, en lien avec le livre de Pascal Desthieux : Au cœur de la messe. Tout savoir sur la célébration, illustrations Hélène VDB, Editions Saint-Augustin.

Humour

Du temps où on allait au culte avec le cheval et la charrette, au retour de l’office, après un apéro bien arrosé, un paroissien remarque que le pasteur rentre à pied à sa cure. Il invite le ministre du culte à monter sur le banc de sa charrette. 
Ce dernier l’en remercie chaudement. Mais le paroissien, qui n’avait pas trop goûté aux propos de l’officiant et peu supporté la longueur du prêche, lui déclara tout de go : 
– Voyez-vous, M. le Pasteur, la semaine, je transporte du bois. Le dimanche, je peux bien transporter la scie !

Par Calixte Dubosson

Elles ont choisi d’être baptisées

Deux adolescentes, Kloé et Tessa, nous avaient parlé de leur appel de Dieu, à travers l’amitié et de leur cheminement de catéchumènes. Aujourd’hui, elles témoignent de la joie de leur baptême. C’est toujours un bonheur pour les paroissiens d’accueillir des jeunes baptisés et de les soutenir afin qu’ils trouvent leur place au sein de la communauté.
Deux adolescentes, Kloé et Tessa, nous avaient parlé de leur appel de Dieu, à travers l’amitié et de leur cheminement de catéchumènes. Aujourd’hui, elles témoignent de la joie de leur baptême. C’est toujours un bonheur pour les paroissiens d’accueillir des jeunes baptisés et de les soutenir afin qu’ils trouvent leur place au sein de la communauté.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

Aiguilleur des cœurs

Les aéroports sont souvent le point de départ vers un « ailleurs ». Des anges gardiens du tarmac veillent à ce que ces voyages, tantôt terrestres, tantôt spirituels, se déroulent sans turbulences. Rencontre avec David Gonzalez, aumônier à l’aéroport de Paris-Orly.

Les aéroports sont souvent le point de départ vers un « ailleurs ». Des anges gardiens du tarmac veillent à ce que ces voyages, tantôt terrestres, tantôt spirituels, se déroulent sans turbulences. Rencontre avec David Gonzalez, aumônier à l’aéroport de Paris-Orly.

Par Myriam Bettens | Photos: dr

L’envie de voyager est toujours là.

Comment avez-vous « atterri » à l’aéroport d’Orly ?
(Rires) On est venu me chercher, car le poste était à repourvoir. La commission chargée de discerner un candidat s’est adressée à moi au travers d’un ami qui était déjà en poste à l’aéroport. A son contact, j’avais déjà découvert la magie aéroportuaire ! Par ailleurs, ce mandat a ravivé en moi la vision missionnaire de ma vocation pastorale d’origine. Après vingt ans de pastorat en paroisse, on me proposait de reprendre le chemin de la mission auprès de l’industrie. Je m’apprête aujourd’hui à redécoller vers une autre destination professionnelle après cinq ans en poste à Orly.

Quel est le mandat d’un aumônier d’aéroport ?
Ce mandat à plusieurs axes. Il consiste en premier lieu à être présent auprès des passagers et à représenter le culte de chaque religion au sein de l’aéroport. Nous avons donc la tâche d’animer les espaces de prière des aéroports, par des temps de recueillement ou des célébrations. Nous accompagnons également les salariés du Groupe Aéroports de Paris (ADP). Du fait de notre présence quotidienne, cela facilite les sollicitations. En dernier lieu, nous avons une mission d’accompagnement et de conseil auprès de la direction. En ce moment, par exemple, nous sommes sollicités pour mettre la dernière touche aux nouveaux espaces de prière qui seront déployés à Charles de Gaulle et Orly durant les prochains Jeux olympiques.

Dans ce lieu de transit qu’est l’aéroport, les voyageurs sont-ils sensibles à la spiritualité ?
C’est vrai qu’il est peu connu que les aéroports les mieux classés du monde possèdent tous des espaces de prière. D’une part, parce c’est un critère d’hospitalité et d’excellence qui fait augmenter la note des aéroports dans le classement international. De plus, dans la plupart des lois internationales, l’accès au culte fait partie des libertés fondamentales, donc les aéroports doivent aussi le garantir. D’autre part, l’influence du monde arabe, pour lequel il est naturel de disposer d’un endroit où effectuer les prières quotidiennes, a un impact sur la possibilité de pratiquer sa foi aussi dans les aéroports. L’architecte de l’aéroport de Londres-Heathrow n’a-t-il pas dit que l’aéroport était une cathédrale pour le XXIe siècle ?

A quel type de situations particulièrement délicates êtes-vous confronté ?
Dans les aéroports, il y a beaucoup de situations de « crises ordinaires » ! Autrement dit, les occasions de stress sont légion. Les aumôniers sont des facilitateurs, à tous niveaux, avec une mission d’écoute et de disponibilité. Nous accompagnons aussi fréquemment les membres de gouvernements étrangers, des personnes en transit humanitaire ou encore des convois funéraires, lorsque des gens rapatrient les corps de leurs bien-aimés pour les enterrer à l’étranger. Les aumôniers sont réellement désirés et surtout envoyés en mission, mais dans un esprit de discrétion.

A passer votre « vie » à l’aéroport, avez-vous encore envie de prendre l’avion ?
Aujourd’hui, les gens voyagent en fonction de critères écologiques et économiques. Pourtant, il demeure encore pas mal de faux-semblants concernant l’aviation civile. Si je monte dans un des derniers avions de n’importe quelle compagnie européenne, l’avion consomme quatre litres de carburant au 100 km lorsque qu’il est rempli (ndlr 300 passagers). Autant dire qu’il faut faire du covoiturage pour concurrencer cette empreinte carbone ! Néanmoins, nous devrions redécouvrir la sobriété touristique en privilégiant ce qui donne du sens à nos voyages. Pour ma part, je garde l’envie de voyager, car le voyage est synonyme de lien et l’aviation civile sert encore et en priorité à relier les personnes, cela autant d’un point de vue familial qu’humanitaire. 

Bio express

David Gonzalez est pasteur de l’Eglise protestante unie de France et auteur de documentaires sur la Bible, la spiritualité et le protestantisme. Aumônier de l’Aviation Civile et des Aéroports de la Fédération Protestante de France au sein du Groupe Aéroports de Paris, il est membre de l’équipe pédagogique du Diplôme Universitaire d’aumôniers délivré par la Faculté de théologie catholique et la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg.

Le mandat d’aumônier de l’aéroport consiste à être présent auprès des passagers et à représenter le culte de chaque religion.

Fresque du couronnement de la Vierge, portail ouest, abbaye d’Hauterive

L’été venu, se rendre à Hauterive à pied est une bonne façon de profiter d’un peu de fraîcheur. Le chemin passe par la forêt et les bords de la Sarine et propose de jolis coins pour le pique-nique.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

L’été venu, se rendre à Hauterive à pied est une bonne façon de profiter d’un peu de fraîcheur. Le chemin passe par la forêt et les bords de la Sarine et propose de jolis coins pour le pique-nique. Si les travaux de l’église ne sont pas entièrement terminés, il est toutefois possible d’admirer le tympan peint de la façade occidentale ainsi que le cloître.

En 1138, Guillaume de Glâne donne ses terres pour que soit érigée une abbaye cistercienne. Il va même jusqu’à démolir un ancien manoir et à en offrir les matériaux pour la construction des bâtiments. Il devient frère convers et décède à Hauterive.

L’abbaye connaît des périodes plus ou moins florissantes au cours de son histoire. L’église actuelle est de conception romane, avec une façade gothique. Au XIVe siècle, les tailleurs de pierre de la future cathédrale de Fribourg interviennent à Hauterive.

La guerre du Sonderbund a pour conséquence la suppression de la communauté par le gouvernement fribourgeois, en 1848. Les moines ne reviennent qu’en 1939.

Le tympan de la façade ouest date pourtant de 1877… Au moment où les moines quittent l’abbaye, les biens sont sécularisés. Ils servent notamment d’école normale. Parmi les professeurs se trouve l’artiste peintre fribourgeois Joseph Reicheln. C’est lui qui réalise ce couronnement de la Vierge.

La scène est totalement absente de la Bible, mais il s’agit d’une des grandes thématiques artistiques à partir de la période médiévale. L’Eglise célèbre cette fête le 22 août, quelques jours après l’Assomption. Dans une audience de 2012, le pape Benoît XVI rappelle que si Marie est reine du ciel et des anges (Regina Caeli, Regina Angelorum), il s’agit d’une « royauté d’amour et de service »1. C’est bien ce que nous indiquent les traits humbles et délicats que Reicheln a donné au visage de la Vierge.

Si d’aventure l’été devait être pluvieux, l’émission Passe-moi les jumelles a consacré un épisode à l’abbaye d’Hauterive. Il est toujours disponible sur le site de la RTS 2.

1 https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20120822.html
2 https://www.rts.ch/emissions/passe-moi-les-jumelles/2021/video/abbaye-de-hauterive-26815572.html

Communiquer en Eglise, communiquer l’Eglise… Oui mais comment?

La nécessité pour la foi chrétienne de se rendre communicable aux autres se résume dans une phrase de la Première Lettre de Pierre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. »
La nécessité pour la foi chrétienne de se rendre communicable aux autres se résume dans une phrase de la Première Lettre de Pierre : « Vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous. »
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner

La plume et le pinceau

«Si la communication en Eglise est difficile?» Véronique Benz réfléchit quelques instants avant de répondre. «Le message d’amour et de salut est magnifique. Dans les Evangiles, le Christ est un communicateur fantastique. Mais la foi est liée à la sphère privée. Dès qu’on touche à l’intimité d’une personne, c’est plus difficile à faire passer.» La collaboratrice au Service de communication de l’Eglise catholique de Fribourg relève pourtant le défi.
Véronique Benz dans son atelier.

Par Nicolas Maury
Photo : Valentine Brodard

« Si la communication en Eglise est difficile ? » Véronique Benz réfléchit quelques instants avant de répondre. « Le message d’amour et de salut est magnifique. Dans les Evangiles, le Christ est un communicateur fantastique. Mais la foi est liée à la sphère privée. Dès qu’on touche à l’intimité d’une personne, c’est plus difficile à faire passer. » La collaboratrice au Service de communication de l’Eglise catholique de Fribourg relève pourtant le défi. « Dans les médias qui nous sont propres – Disciples aujourd’hui ou L’Essentiel –, le contexte est favorable. Il en va autrement dans la presse traditionnelle qui ne voit pas que l’Eglise est avant tout le peuple de Dieu. Elle juge l’institution, mettant en avant les scandales ou les éléments qui sortent de l’ordinaire. Or, la foi se vit au quotidien. »

Née en 1970, juste après Vatican II, Véronique Benz a toujours été une catholique engagée : baptême, première communion, confirmation à 12 ans, renouvellement de la promesse de baptême à 15 ans, camps vocs, coresponsable du Groupe des jeunes de Lourdes, JMJ, lectrice… « Pratiquer ma foi n’a pas toujours été une évidence. J’ai dû me réapproprier ce que j’avais reçu de mes parents. » Son métier ne doit rien au hasard. « Après mes études, j’hésitais entre l’environnement et le journalisme. J’ai rencontré Jacques Berset, – alors rédacteur en chef de l’Agence de presse internationale catholique (ndlr devenue Cath.ch) – qui m’a proposé un stage et incitée à participer au concours des jeunes journalistes catholiques… que j’ai remporté. Michèle Fringeli, rédactrice en chef d’Evangile et Mission m’a ensuite proposé d’intégrer son équipe. En tant que pratiquante, je me suis dit : si tu n’y vas pas, qui le fera ? »

Au-delà de la plume, il est un autre instrument dont la Fribourgeoise se sert avec talent : le pinceau. « Depuis toute petite, j’aime les travaux manuels. Pour ses 20 ans, j’avais offert à ma sœur une porcelaine peinte à la main. Je pensais faire un cadeau similaire à mon frère, qui m’a dit préférer une icône. Ce fut le coup de foudre. Ça a comblé mon côté artistique et mon côté spirituel. » Et de préciser. « Un tableau, je pourrai le peindre en écoutant du rock. Mais une icône est un art sacré. Il faut être en condition pour la réaliser. D’abord, je prie. Et, si j’écoute de la musique, elle sera religieuse. » Son art, elle l’a si bien intégré dans sa vie qu’elle s’est installé un atelier à domicile. « Pour moi, c’est en continuité avec mon métier. Car on ne peint pas une icône, on l’écrit. »

Véronique Benz 
• Maturité en 1991.
• Licence en géographie en 1997.
• Cours de journaliste de 2001 à 2003.
• Journaliste à l’Apic jusqu’en 2020.
• Journaliste au service de l’Eglise depuis 2001 : d’abord conjointement au Service d’information du Vicariat et à Evangile et Mission, en 2010 rédactrice en chef d’Evangile et Mission, puis en 2012 au Service communication de l’Eglise dans le canton de Fribourg. 
Responsable de L’Essentiel du décanat de Fribourg.

Retrouvez l’ensemble des textes et des vidéos de la rubrique sur le site : https://presse.saint-augustin.ch/ecclesioscope/

La lumière blanche

Dès l’antiquité, la lumière est un sujet d’études, de débats, de théories. En particulier, la question de la vitesse de la lumière fut longtemps un sujet de controverse : cette vitesse est-elle finie ou infinie ?
Le jésuite Fransesco Maria Grimaldi a réalisé la première expérience de décomposition de la lumière.

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

Dès l’antiquité, la lumière est un sujet d’études, de débats, de théories. En particulier, la question de la vitesse de la lumière fut longtemps un sujet de controverse : cette vitesse est-elle finie ou infinie ? 

Il faudra attendre les expériences de l’astronome danois Ole Romer (1644-1710) pour comprendre que la vitesse de la lumière est finie (299 792 458 m/s selon l’accord international de 1983).

L’expérience du père Francesco Maria Grimaldi

Mais de quoi est composée cette lumière ? C’est le père Francesco Maria Grimaldi, jésuite italien, qui réalise en 1665 une expérience toute simple dont le résultat va occuper pendant plusieurs générations des physiciens comme Newton et Einstein.

L’expérience consiste à faire entrer dans une chambre noire de la lumière par une fente et de projeter le rayon lumineux qui en émerge sur un écran blanc. A sa grande surprise, Grimaldi constate que le rayon lumineux qui s’étale sur l’écran est plus large que prévu. 

De plus, et c’est ce qu’il trouve le plus bizarre, la lumière blanche apparaît non pas blanche, mais colorée de deux ou trois raies de couleurs différentes.

Grimaldi vient de réaliser la première expérience de décomposition de la lumière. Il donne d’ailleurs au phénomène le nom de diffraction. Newton confirme ensuite l’expérience en utilisant un prisme permettant d’isoler parfaitement le « spectre » de la lumière composé de six couleurs principales qui sont, dans l’ordre : le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu et le violet. 

Ces couleurs sont la conséquence de la nature ondulatoire de la lumière (expériences de Young et Fresnel au XIXe siècle) et sont toutes caractérisées par leurs longueurs d’onde qui représentent la périodicité spatiale des oscillations, c’est-à-dire la distance entre deux maximas de l’oscillation. 

La longueur d’onde est aussi la distance parcourue par l’onde pendant une période d’oscillation. 

Ainsi, elle est inversement proportionnelle à la fréquence et s’exprime en mètre.

La dualité onde-particule de Louis de Broglie

Mais la lumière est aussi composée de particules, les photons, découverts et formalisés au début du XXe siècle. Cette dualité onde-particule fut théorisée par Louis de Broglie qui démontra, en 1924, que toute matière (en particulier la lumière) a une nature ondulatoire. 

Laissons à ce dernier le soin de conclure : « Il existe une réalité physique extérieure à nous, qui est indépendante de notre pensée et de nos moyens imparfaits de la connaître sans laquelle l’unité des connaissances humaines, l’accord de tous les hommes sur la constatation des faits seraient incompréhensibles. »

Martyre du poète

Plusieurs « poètes », plusieurs créateurs sont au centre de l’œuvre romanesque ramuzienne. Parmi eux, Farinet, le fabricant de monnaie, personnage parmi les plus connus de l’œuvre faisant figure d’exception, car c’est le seul à être inspiré par une figure historique.
Plusieurs « poètes », plusieurs créateurs sont au centre de l’œuvre romanesque ramuzienne. Parmi eux, Farinet, le fabricant de monnaie, personnage parmi les plus connus de l’œuvre faisant figure d’exception, car c’est le seul à être inspiré par une figure historique.
Ce contenu n'est disponible que pour les abonnés.
S'abonner
Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp