Le groupe de lecture biblique a 20 ans

Par Sœur Janine
Photos: DRLes groupes bibliques de Sainte-Thérèse commencent en septembre 1999. L’abbé Thierry Fouet accueille avec joie cette proposition. Elle fait partie de ma formation biblique dans le cadre de l’ABC, formation qui tend à mettre la lecture de la Bible à la portée de tous ; c’est une exigence qui me soutient dans mes préparations. Le but n’est pas de courir après des connaissances, mais de chercher ensemble, d’échanger. 

Vivre cela en groupe ouvre des horizons et permet de partager des bons moments de fraternité. Depuis plus de 30 ans je poursuis ma formation biblique. Ces 10 dernières années, je profite de cours hebdomadaires à l’Université de Fribourg, cours d’une grande richesse, grâce aux compétences du professeur Lefebvre, homme de lettres et bibliste, ce qui permet de découvrir chaque texte sous ces deux aspects et d’établir des liens entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, entre la Bible et les littératures ambiantes. Tout cela nous aide pour arriver jusqu’à nous et à nos questions actuelles.

Notre porte est toujours ouverte !
Si l’expérience vous tente, rejoignez-nous dans un des deux groupes de lecture. Les rencontres reprendront dès septembre 2019 dans une salle de la paroisse de Sainte-Thérèse. Pour les dates référez-vous au bulletin paroissial.
* Groupe 1 : jeudi 19h30-21h
* Groupe 2 : vendredi de 16h-17h30

Témoignages des participantes

Nous avons posé deux questions aux participantes afin d’avoir un fil rouge pour nos témoignages : Pourquoi avoir entrepris cette démarche ? Qu’est-ce que ces rencontres m’apportent dans l’immédiat et dans ma vie ? En voici quelques extraits.

Si j’ai décidé de faire partie des groupes bibliques, c’est pour découvrir ce livre que je connaissais par certaines lectures entendues le dimanche, mais dont toute une grande partie m’était inconnue. Pour moi, c’est souvent de l’étonnement devant ces textes. […] Aujourd’hui, je porte un regard différent sur ces textes que l’on remet dans leur juste contexte. Cela me permet de vivre ma foi en un Dieu d’amour, de méditer sa Parole. NN

Profitant de la retraite je me suis remise à la lecture de la Bible. Le groupe biblique instauré par sœur Janine me donnait une excellente occasion d’approfondir et d’enrichir mes connaissances des Ecritures […]  Très explicite et détaillé, l’enseignement de sœur Janine nous mène à de nouvelles connaissances enrichissantes. Ces rencontres me procurent un nouvel attrait pour la relecture de certains passages de la Bible. Ma foi se retrouve revitalisée et raffermie. Madeleine 

J’ai rejoint le groupe de lecture de la Bible en octobre 2018 ; je ressentais l’envie de prendre du temps pour me mettre à l’écoute du message de la Bible. J’avais besoin de me joindre à un groupe, car étudier la Bible seule et en particulier l’Ancien Testament n’est pas facile. Nous étudions la Bible par thème. […] Je me suis sentie très vite intégrée et je me réjouis de découvrir encore la richesse des messages délivrés. Anne

La Bible était pour moi quelque chose de lointain et de mystérieux. La lire à plusieurs, accompagnés d’une personne formée, permet de mieux la comprendre et d’éclairer nos idées, pensées, préjugés sur ce livre. Ces rencontres peuvent m’aider à voir la vie autrement, avec plus d’empathie pour les gens que je rencontre. Marie-Françoise

Après dix étapes sur le chemin de Saint-Jacques […] je suis revenue avec le désir de découvrir des textes qui, pour moi, avaient besoin d’explications. Avec le groupe, je trouve un bel échange, une meilleure compréhension des lectures et j’essaie de comprendre les traditions et coutumes, et de les adapter à ma vie d’aujourd’hui. Après bien des errances qui m’ont ouverte à la spiritualité, je constate que je reviens de plus en plus à mes racines. Annie

Participer au groupe de lecture me permet d’avancer dans mes réflexions, de m’interroger sur la spiritualité, sur le message des Évangiles. Échanger et discuter avec les autres participantes, partager des expériences de vie m’enrichissent et témoignent que je ne suis pas seule face à ces questionnements. Les textes sont ardus et riches, mystérieux et interpellent toujours ma vision du monde, mais quelle belle opportunité d’avoir une clé de lecture pour nous aider à dépasser le premier impact. Laura

Chemin de foi dans la vie de famille

Par Cornelia Frieden
Photo: DR
C’est mon premier enfant qui m’a mise en tant qu’adulte sur le chemin de la foi. J’avais 22 ans. C’était lors de la préparation de son baptême. Nous étions suivis par le prêtre de la paroisse du Christ-Roi, Alain de Raemy. Son accueil simple et sa manière de réagir face à nos critiques vis-à-vis de l’Église ont certainement contribué à ce qui allait suivre. 

Aujourd’hui j’ai 41 ans, je suis mariée, avec quatre enfants. Mon métier est visiteuse pastorale à la Résidence des Martinets à Villars-sur-Glâne. Nous allons à la messe, nous disons le bénédicité et nous prions en famille chaque soir. La facilité à cela est d’être deux à le désirer car, si j’avais été seule, le comportement des enfants lors de ces précieux temps, messe et prières du soir, m’auraient déjà détournée du chemin. Mais à deux tout est mieux. Et à six, c’est le zénith. Tellement que lorsque l’on va à la messe dominicale, il nous arrive souvent, un peu dépassés par les demandes des enfants, de vivre pleinement malgré tout, et grâce à Dieu, le temps de communion et le geste de paix du Christ. Et en parallèle, nos enfants peuvent nous toucher avec des témoignages immédiats de foi : une phrase, un mot, un geste.

D’autre part, c’est l’amitié dans la communauté chrétienne qui m’est aussi vitale. Depuis plusieurs années, je participe chaque semaine aux rencontres de Prière des Mères ainsi que régulièrement à un groupe de mamans de Communion et Libération. Nous vivons la joie de voir grandir nos enfants avec un espoir intense qu’ils soient touchés par la grâce et fassent l’expérience de Dieu qui nous aime et nous sauve.

Angelina Auderset

Annoncer et partager sa foi: de vrais moments de bonheur

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
Je me suis lancée dans la catéchèse alors que mon fils venait de faire sa première communion. Lors d’une rencontre pour parents, on m’a proposé de participer à une réunion de préparation de messe en famille. Cela m’a plu. Pendant des années, j’ai fait partie du groupe des messes en famille à Saint-Pierre. C’est là que l’abbé André Vienny m’a demandé si je voulais être catéchiste pour les classes enfantines. A ce moment-là, il y a environ cinq ans, le projet pilote pour la catéchèse œcuménique venait de débuter. J’ai accepté. J’ai fait la formation de catéchèse pour les classes enfantines au vicariat épiscopal. J’ai tout de suite été engagée pour ce projet pilote. Le temps a passé et j’ai senti le besoin d’aller plus loin, de connaître un peu plus Jésus, sa vie, et d’approfondir ma foi. J’ai alors commencé le parcours Galilée, en mars 2015. Une fois ce parcours achevé, j’ai continué avec le parcours de formation Emmaüs, qui vient de finir au mois de mars de cette année. 

Je suis très contente d’avoir fait ces deux parcours. Ils m’ont donné les connaissances nécessaires pour faire ce que je fais. Je me sens plus en confiance, plus rassurée pour être catéchiste. C’est aussi une très belle expérience de vie, des moments de partage entre nous, avec les formateurs et les autres participants. Ces parcours consistent principalement en rencontres de deux heures et demie environ en soirée, deux fois par mois pour le parcours Galilée et une fois par semaine pour le parcours Emmaüs. Le parcours Galilée a duré une année et demie (actuellement, il se fait sur une année) ; il est ouvert à tous ceux qui cherchent à mieux comprendre les fondements de leur foi. On a travaillé sur la Bible, on a fait un peu de théologie, un peu de spiritualité ; on a parlé de la prière, de saint Paul, d’une manière générale. Le parcours Emmaüs, d’une année et demie, est plus approfondi. Il s’adresse surtout aux personnes engagées dans la catéchèse. On a dû faire des travaux écrits. On nous a donné des outils pour l’enseignement. C’est aussi un travail sur soi, sur ce qu’on est, ce qu’on fait. C’est davantage que simplement suivre des cours : on est touché, on met un peu de soi lorsqu’on partage autour de notre foi, parfois entre rires et en toute amitié. 

C’est donc avec confiance que je fais ce que j’aime énormément : être catéchiste. J’aime être avec les enfants, les écouter, leur parler, partager avec eux la Parole de Dieu, témoigner de ma foi. C’est une joie, de vrais moments de bonheur. Cela me rappelle ma propre expérience de maman. Les enfants viennent vers vous ; ils ont besoin qu’on leur dise des mots gentils, qu’on les rassure. Ils ont parfois des paroles étonnantes, des prières qui nous touchent. C’est tout un apprentissage pour moi aussi. Etre catéchiste donne un sens à ma vie. Annoncer la Bonne Nouvelle aux enfants, les aider à découvrir la présence de Jésus-Christ dans leur vie : c’est le moteur de mon engagement. 

Un parcours Galiliée XI débutera au mois de septembre. Renseignements et inscription jusqu’à fin juin auprès du Service de Formation (formation@cath-fr.ch, 026 426 34 80).

Biographie

Angelina Auderset est d’origine portugaise. Elle a fait sa scolarité au Portugal et est en Suisse depuis 1990. Mariée, elle est maman de deux jeunes adultes de 24 et 21 ans qui sont actuellement aux études. Elle-même travaille à l’accueil du Centre scolaire de
Villars-Vert comme animatrice. Elle est aussi membre de l’équipe pastorale de l’UP Saint-Joseph et est engagée comme catéchiste dans les classes enfantines ainsi que dans les classes primaires de 3H, 4H et 5H. Elle s’est formée à la catéchèse en suivant les parcours Galilée et Emmaüs. 

Aidez un jeune, ça peut vous rendre service!

Par Valérie Ugolini, responsable du service d’aide aux familles (Croix-Rouge)
Photos: DR

Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.
Marie-Josèphe Dénervaud, la coordinatrice du projet.

Le projet Habiter-Aider est parti du constat suivant : beaucoup de jeunes cherchent des logements et n’ont pas toujours les ressources financières pour payer un studio. Par ailleurs, l’idée de vivre seuls ne les enchante pas toujours. D’un autre côté, les seniors ont parfois besoin d’aide pour des petits services et ne savent pas à qui s’adresser. Nombreux sont ceux qui se sentent aussi seuls dans leur appartement trop vide. Dès lors pourquoi ne pas combiner les besoins des uns et des autres ? Le fonctionnement du projet est simple : un senior met à disposition un logement à un étudiant en échange de services définis ensemble. Il n’y a pas d’échange monétaire, sauf parfois quelques sous pour participer aux frais. La coordinatrice du projet de la Croix-Rouge fribourgeoise cherche et met en lien seniors et étudiants, participe à la signature du contrat et reste en contact régulier avec le tandem durant toute la durée de la cohabitation. Marie-Josèphe Dénervaud, bénévole très engagée dans l’Unité pastorale Notre-Dame, est aussi coordinatrice du projet Habiter-Aider et accompagne les étudiants et seniors durant leur colocation

Marie-Claire et Hélène
Marie-Claire et Hélène

A 96 ans, Marie-Claire s’est décidée à accueillir pour la première fois une étu­diante chez elle. Il faut dire qu’avec ses quatre enfants, ses neuf petits-enfants et dix arrière-petits-enfants, elle a toujours eu l’habitude d’avoir de la vie dans sa maison. Même si elle est encore très autonome, Marie-Claire, malvoyante, est contente d’avoir un peu d’aide et de la compagnie. Hélène, 21 ans, lui fait des courses, l’aide à utiliser son Ipad, lui lit le journal, trie le courrier, etc. Une ou deux fois par semaine, elles préparent un souper qu’elles partagent ensemble. Et puis, le soir, avant d’aller se coucher, Hélène va toquer à la porte pour vérifier que tout va bien. Pour Hélène, qui étudie le travail social, cette cohabitation est une très belle expérience : entre elles, le feeling a tout de suite passé !

Pour Francine, une autre senior de 75 ans qui participe au projet depuis 4 ans, pas question d’héberger des jeunes filles ! Elle ne choisit que des étudiants « parce qu’ils sont moins compliqués que les filles et passent moins de temps à la salle de bain ». Francine demande à Joshua, l’étudiant zurichois, de l’aider au jardin, de nettoyer la salle de bain et de partager un repas par semaine avec elle. Une fois ou l’autre, Francine, grande amatrice de peinture et de musique, a essayé d’initier son colocataire à la peinture ou au tango argentin.Nous sommes à la recherche pour le mois de septembre de logements chez des seniors dans le Grand-Fribourg : renseignements sans aucun engagement auprès de Valérie Ugolini au 026 347 39 79 (tous les matins, 7h30 à 11h30).

Les vertus

Par Emmanuel Rey
Photo: DR
De nos jours, dit-on encore de quelqu’un qu’il a une vie vertueuse ? Cela ne s’entend plus guère… Les vertus sont une capacité à faire le bien, et à le faire avec plaisir. Autant dire que, dans notre vie chrétienne, les vertus ne comptent pas pour beurre ! Voici de quoi il retourne :[thb_image image= »4005″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/04/infographie_2019.05_vertus. »]

Et pourtant, je l’aime…

Par l’abbé Paul Frochaux, doyen
Photo: DR
Oui, je l’aime cette église mal-aimée, même si je comprends les reproches graves qui lui sont adressés. Comme tant d’autres catholiques, les révélations scandaleuses qui se sont succédé m’ont choqué, déçu et rendu triste. Comme beaucoup, je me pose des questions mais jamais au point de quitter l’église, parce qu’elle est mon église. 

J’ai vécu une vie d’enfant puis de jeune paroissien sans histoire. A l’adolescence, j’ai eu la grâce de vivre des camps avec des centaines de jeunes cathos et j’ai aimé la beauté, la jeunesse, la vitalité de l’église. Fort de cet enthousiasme, j’ai osé, souvent bien maladroitement, défendre des positions catholiques presque seul face à une classe ou à des profs. Ces expériences difficiles n’ont fait que renforcer mon attachement ecclésial et je les considère comme décisives dans l’accueil de ma vocation. 

Cet enthousiasme pour l’église catholique n’a pas faibli au cours de ma formation au séminaire. D’autres expériences telles que pèlerinages, JMJ, n’ont que renforcé cet attachement. Mais je crois avoir aussi perçu la beauté de l’église dans l’engagement de paroissiens tout simples visitant les malades, chantant à la chorale, se dévouant dans le cadre de la catéchèse et dans une multitude de groupements, conseils, associations… Oui, là aussi, j’ai vu et aimé la beauté de l’église et je la vois toujours. L’église m’a conduit et continue de me conduire au Christ, et je lui en suis éternellement reconnaissant. 

L’Histoire nous apprend que lors de crises majeures, c’est la sainteté qui a renouvelé et réformé l’église. Nous ne savons pas ce qui sera entrepris d’en haut, mais nous savons que d’en bas nous pouvons faire beaucoup dans le sillage des saintes et des saints qui nous ont précédés. 

Corinne Girard

Le regard des enfants sur la Parole de Dieu m’émerveille

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang
Lorsque ma deuxième fille préparait sa première communion, on m’a demandé d’être catéchiste. C’est alors que je me suis lancée dans le parcours de première communion, avec Elisabeth Piller. J’ai beaucoup aimé ça. Puis un nouveau programme, Porte-Parole, a été introduit pour les plus grands de 6, 7 et 8H (enfants de 9 à 11 ans), où on fait résonner un texte de l’Ancien Testament avec un texte du Nouveau Testament. J’ai commencé à suivre des cours en Ancien Testament à l’université en tant qu’auditrice libre pour approfondir mes connaissances. Par la suite, au service de catéchèse, on a cherché à adapter le programme à des plus petits de 3 et 4H, puis de 5H (de 6 à 8 ans) et je suis devenue responsable du parcours. 

Cette année, sur l’UP Saint-Joseph, on s’est lancé dans un programme pilote, Cheminer vers la vie eucharistique, avec les enfants qui font leur première communion. Les enfants y participent en famille pour trois temps forts. Lors de la première rencontre, en octobre, on a raconté le texte biblique tiré de saint Luc où Jésus demande à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? » Puis on a retrouvé les enfants et leurs parents fin novembre pour une rencontre sur l’avent. Le texte choisi, tiré aussi de Luc, était : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Chaque famille a discuté et a préparé une prière ; certains enfants l’ont lue lors de la messe qui a suivi. En janvier, on a invité les parents seuls à venir fabriquer de leurs mains une croix en terre cuite qu’ils offriront à leur enfant : c’est un moyen de transmettre concrètement leur foi. Nous avons retrouvé les familles au début du carême pour le sacrement du pardon. Avec le texte de Luc sur le père et ses deux fils, nous nous sommes demandé comment revenir vers le Père. A la fin de la célébration, les parents ont offert à leur enfant la croix qu’ils avaient fabriquée. Chaque rencontre se termine par un moment convivial. Les enfants apprécient beaucoup ce parcours, et les parents apprécient aussi de rencontrer d’autres parents. Nous invitons les familles à participer au Jeudi saint, puis, après la première communion, à la Fête-Dieu.

Pour moi, être catéchiste équilibre ma vie, et c’est une manière de témoigner de ma foi. J’ai aussi trouvé dans l’équipe des catéchistes de Villars-sur-Glâne – Saint-Pierre, puis de l’UP Saint-Joseph, de la joie, de la solidarité, de l’amitié. Cela me soutient énormément. Dès le début, j’ai pensé que les enfants m’apportent plus que ce que, moi, je leur apporte. Ils se posent beaucoup de questions, ils nous poussent à réfléchir et on cherche ensemble les réponses. Par leurs questions, ils nous éclairent pour voir autrement la Bible. Par exemple, qu’est-ce que le texte du Notre Père réveille dans notre vie ? Chaque année, les enfants trouvent des choses nouvelles. Leur regard sur la Parole de Dieu m’émerveille. Cela me fait avancer, me fait approfondir ma foi. Cela me pousse, moi aussi, à me poser des questions. 

J’aimerais garder cette fraîcheur des enfants, cette volonté de vouloir aller plus loin, cette envie de toujours être en recherche, pour m’approfondir intellectuellement, humainement, pour garder cette flamme qu’est la présence de Jésus en moi.

Biographie

Corinne Girard a grandi à Belfaux.
Elle est mariée et mère de trois filles de 26, 23 et 22 ans. Elle a d’abord été laborantine en chimie. Après son mariage, elle a fait un tour du monde d’une année avec son mari. Puis, après la naissance de leur première fille, elle a travaillé à la maison comme maman de jour. Par la suite elle a fait une 2e formation de comptable et depuis elle travaille avec son mari qui a une entreprise informatique. En même temps, elle est catéchiste dans l’UP Saint-Joseph dans des classes de 3H et 5H. Elle est responsable du parcours de préparation à la première communion dans les paroisses de Saint-Pierre et Villars-sur-Glâne. 

Exhortation Christus Vivit

Par Paul Salles avec I.Media et Emmnanuel.info
Photos: Servizio Fotografico vaticano, ESA
christus-vivitLe 2 avril dernier est parue l’exhortation « Christus Vivit » du pape François, qui fait suite au synode sur la foi, les jeunes et le discernement vocationnel. Elle prend la forme d’une lettre directement écrite aux jeunes, dans un style direct et franc, tel qu’on a désormais l’habitude d’écouter et de lire le pape, revêtu de tendresse et de sympathie. Découvrons quelques extraits : 

Les jeunes et Dieu :
Je veux dire d’abord à chacun la première vérité : « Dieu t’aime. » Si tu l’as déjà entendu, peu importe. Je veux te le rappeler : Dieu t’aime. N’en doute jamais, quoiqu’il arrive dans ta vie. Tu es aimé infiniment, en toutes circonstances. (§ 112) Ce que je peux te dire avec certitude, c’est que tu peux te jeter avec confiance dans les bras de ton Père divin, de ce Dieu qui t’a donné la vie et qui te la donne à tout moment. Il te soutiendra fermement et tu sentiras en même temps qu’il respecte jusqu’au bout ta liberté. (§ 113) Vous les jeunes, Jésus ne vous éclaire pas de loin ou du dehors, mais dans votre jeunesse même qu’il partage avec vous. Il est très important de contempler le Jésus jeune que nous montrent les évangiles, car il a été vraiment l’un de vous. (§31)

La sainteté :
Je te rappelle que tu ne seras pas saint ni accompli en copiant les autres. Imiter les saints ne signifie pas copier leur manière d’être et de vivre la sainteté. […] Arriver à être saint, c’est arriver à être plus pleinement toi-même, à être ce que Dieu a voulu rêver et créer, pas une photocopie. (161)

La jeunesse :
Bien que tu vives et fasses des expériences, tu ne parviendras pas à la pleine jeunesse, tu ne connaîtras pas la véritable plénitude d’être jeune, si tu ne rencontres pas chaque jour le grand ami, si tu ne vis pas dans l’amitié de Jésus. (§ 150)

Pendant que tu te bats pour donner forme à tes rêves, vis pleinement l’aujourd’hui, remplis d’amour chaque moment et donne-le entièrement. Car il est vrai que cette journée de ta jeunesse peut être la dernière, et cela vaut donc la peine de la vivre avec toute l’envie et toute la profondeur possible. (§ 148)

La famille :
Il est vrai que les difficultés dont ils souffrent dans leur famille d’origine amènent beaucoup de jeunes à se demander si former une nouvelle famille vaut la peine, si être fidèles, être généreux vaut la peine. Je veux leur dire que oui, ça vaut la peine de parier sur la famille et qu’en elle, ils trouveront les meilleures stimulations pour grandir et les plus belles joies à partager. (§ 263)

Le discernement :
Tu peux te demander qui tu es et passer toute la vie en cherchant qui tu es. Demande-toi plutôt : « Pour qui suis-je ? » Tu es pour Dieu, sans aucun doute. Mais il a voulu que tu sois aussi pour les autres, et il a mis en toi beaucoup de qualités, des inclinations, des dons et des charismes qui ne sont pas pour toi, mais pour les autres. (§ 286)

Deux pèlerinages… avec Marie

Par l’abbé Arnaud Evrat fssp
Photo: DR La basilique Notre-Dame invite tous les fidèles à participer ces prochaines semaines à deux beaux pèlerinages. Le premier, au mois de mai, mois de Marie, le samedi 11 mai avec la Congrégation mariale de Fribourg. Nous irons à Lucerne visiter les nombreuses églises de cette magnifique ville et nous recueillir au couvent des capucins de Wesemlin. C’est là qu’en 1531 la Vierge serait apparue à un groupe de fidèles. Quelques années plus tard, sur les indications des voyants, une statue fut réalisée la représentant portant l’Enfant Jésus dans les bras et un sceptre dans la main droite. 

Le second, le week-end de la Pentecôte, les 8, 9 et 10 juin avec l’association Notre-Dame de Chrétienté qui organise tous les ans un pèlerinage de Notre-Dame de Paris à Notre-Dame de Chartres. Trois jours de marche, de prière et d’approfondissement de sa foi autour du thème : « La Paix du Christ par le règne du Christ. »

Renseignements et inscriptions : www.fssp.ch/fr ou 026 488 00 37.

La Providence

Par Emmanuel Rey
Photo: DRPour beaucoup de Fribourgeois, la Providence, c’est cette institution confiée aux Filles de la charité (aujourd’hui EMS) dans le quartier de la Neuveville. On oublie parfois que la providence est aussi (et même d’abord) la sollicitude de Dieu à l’égard de sa Création. Comment le comprendre ?[thb_image image= »3908″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/04/infographie_2019.04_providence_corr. »]

L’Amour ne peut mourir!

Par l’abbé Alexis Morard« Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. » (Jn 13, 1b)

A Pâques, nous entrons pleinement dans le mystère de la Foi, le mystère du Dieu de Jésus Christ qui le conduit jusqu’au bout de l’Amour, c’est-à-dire à la mort de la Croix ! 

Près de la Croix de Jésus, un cri a retenti : « Dieu est mort ! » Ce cri trouve paradoxalement son écho tant au cœur de notre monde contemporain qu’au cœur de notre foi chrétienne.

Lorsque le monde proclame avec Nietzsche que Dieu est mort, c’est pour se défaire d’un dieu qui empêche l’homme de penser par lui-même et le rend dépendant, pour ne pas dire esclave. C’est la logique d’un désamour inéluctable où l’horizon du cœur de l’homme est réduit à sa propre finitude.

Quand l’Eglise proclame la mort et la résurrection du Christ, elle prend conscience de l’Amour infini d’un Dieu qui a voulu s’identifier à notre péché afin de le consumer par la folie de la Croix. C’est la merveille de l’Amour qu’est Dieu lui-même : sa largeur, sa longueur, sa hauteur, sa profondeur… » comme s’exclame l’apôtre (cf. Ep 3).

Telles sont notre foi et notre espérance pascales ! Tel est l’incroyable paradoxe de l’amour de Dieu qui va jusqu’à mourir pour que vivions par lui, avec lui et en lui.

D’ores et déjà, belle et sainte fête de Pâques !

Olivier Fasel

L’unité des chrétiens existe: nous devons la découvrir 

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
Je suis Fribourgeois, né dans une famille catholique traditionnelle. C’est à la fin de mon cursus universitaire, à 23 ans, que j’ai vécu une expérience avec le Christ vivant ressuscité. Jusqu’alors, je ne me posais pas de questions ; je prenais ce qui m’était proposé, sans être vraiment impliqué. Puis j’ai eu cette expérience de conversion et je me suis identifié avec les protestants évangéliques, mouvance dans laquelle je découvrais une expression du christianisme moins institutionnelle, libre de certaines pesanteurs de la tradition. A Fribourg, nous sommes une quinzaine de communautés évangéliques. Nous sommes des protestants, mais indépendants. Un point de raccord nous rassemble, entre autres, avec les diverses confessions chrétiennes, c’est la Bible. C’est l’accent mis sur la Bible comme Parole de Dieu, mais aussi comme lieu d’une expérience personnelle de rencontre, de conversion. A l’heure actuelle, où nous ne pouvons pas partager l’eucharistie, sauf de manière informelle, il n’y a pas de meilleure expérience, par exemple, que de pouvoir chanter ensemble, évangéliques, catholiques, réformés, orthodoxes. Je me rappelle avec beaucoup de joie le Festival Festibible en 2010, où catholiques, réformés, évangéliques étaient réunis autour de la découverte de la Bible, dans une démarche aussi d’évangélisation. Notre défi commun, c’est comment présenter la Bible pour qu’elle suscite de l’intérêt dans notre société, de la curiosité. Car la Bible est une parole vivante et vibrante. Dans son prolongement, on arrive au Christ Vivant : c’est dans la Parole reçue avec foi que je peux rencontrer le Christ Vivant et ressuscité. 

Dans le cadre de mes occupations œcuméniques, j’anime, avec la pasteure Débora Kapp, le groupe de narration biblique NaBi. Le but est de raconter la Bible avec le savoir-faire de l’art du conte, pour qu’elle devienne vivante. Je suis engagé aussi par le Service catholique de la catéchèse et du catéchuménat du canton de Fribourg (SCCF) pour former les catéchistes, surtout ceux des petites classes 1H et 2H, où les enfants catholiques et réformés ont le catéchisme en commun. Je fais la même chose avec les agents pastoraux de Suisse romande au Centre catholique romand de formation en Eglise (CCRFE) : je transmets les outils du conteur pour passer d’un texte écrit à une parole orale. M’avoir ainsi engagé est une preuve de confiance et de collaboration.

J’ai beaucoup de joie à siéger à la Commission œcuménique, à explorer ce que l’œcuménisme est en train de devenir. Nous proposons actuellement des cafés œcuméniques, lors desquels nous abordons des thèmes d’actualité. Par exemple quelle solidarité peut-on bâtir pour porter ensemble les difficultés auxquelles les Eglises sont confrontées aujourd’hui ? En tant que chrétiens, il est important que nous soyons solidaires, et non pas dans un état de concurrence. On peut éviter les étiquettes car, dans tous les milieux, on trouve des gens de dialogue, épris de collaboration pour découvrir ensemble notre unité. 

Car l’unité des chrétiens existe, j’ai confiance dans la prière de Jésus : « Père, que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi ! »

Biographie

Olivier Fasel, marié à Tabitha, institutrice, a 4 enfants et 5 petits-enfants. Après des études en pédagogie curative, il a travaillé dans diverses institutions pour personnes handicapées. A la suite d’une expérience de conversion, il a suivi une formation de pasteur évangélique avant d’exercer son ministère pastoral d’abord en Broye vaudoise, puis à Fribourg. En 1999, il a contribué à la fondation d’une communauté évangélique, située actuellement à Bourguillon. Il représente les communautés évangéliques à la Commission œcuménique de la ville de Fribourg. Il est aussi conteur et formateur de conteurs et est actif dans l’animation auprès des jeunes.

Méditation pour Pâques

Par l’abbé Jean Civelli
Photo: DR

upsj_paques« Quand on est mort, c’est pour la vie. »

« Dis, papa, quand on est mort, c’est pour la vie ? » C’est la question posée par un petit garçon à son papa. Bien sûr, il voulait savoir si, quand on est mort, c’est pour toujours. Nous, les grandes personnes, nous savons, n’est-ce pas, que quand on est mort, c’est pour toujours. Nous ne reviendrons pas en arrière. C’est en tout cas notre expérience : la mort met un terme, qui nous paraît définitif, à notre parcours de vie.

La mort nous enlève ce qui est essentiel à notre existence : la présence des autres, surtout la présence des êtres que nous chérissons, cette présence qui nous était devenue indispensable. C’est le poète qui a raison : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Pour essayer de combler ce vide intolérable, les hommes ont imaginé d’autres mondes, dans lesquels les morts s’en iraient, pour un long voyage. Il fallait alors les accompagner avec des bagages, si possible somptueux, avec même de la nourriture. C’est beau, mais dérisoire, inutile.

Alors, les hommes ont inventé d’autres théories. Ils ont pensé que les morts ne mouraient pas tout à fait. Il restait leur « âme » détachée de la matière, qui se mettait à rechercher de nouveaux points d’ancrage, dans le monde d’ici-bas. C’est très à la mode, la réincarnation ! Mais cela n’est pas très convaincant non plus, surtout pas très réjouissant. Pourtant, toutes ces théories permettaient d’exorciser un peu la peur de la mort. Et c’est déjà quelque chose.

Mais personne n’aurait osé imaginer ce qui s’est passé au petit matin d’un jour ordinaire, dans un jardin, aux portes de Jérusalem. On y avait déposé dans un tombeau le cadavre d’un homme mort crucifié, comme un vulgaire condamné de droit commun. Et voilà que ce matin-là, son tombeau est trouvé vide. Personne n’y comprenait plus rien. Et puis, le crucifié est apparu vivant, à des femmes d’abord, à ses disciples ensuite. Mais vivant d’une vie autre, différente de celle d’avant sa mort. Jésus a traversé toute la mort. Mais la mort n’a pas pu le garder dans ses griffes, parce qu’il était, par tout lui-même, au cœur de l’humanité, le feu de l’amour infini. Alors l’amour a brûlé la mort.

Alors, Jésus, le premier, a pu demander à son Père : « Dis, Papa – Abba, quand on est mort, c’est pour la vie ? » Et son Père a répondu : « Oui, mon Fils, tu es mort, mais c’est pour entrer dans ma vie. Je fais de toi le Premier-Né d’entre les morts. » Si bien que c’est vraiment notre petit garçon qui a raison : « Quand on est mort, c’est pour la vie. »

Défi-lecture: des voyages de conversion

Par João Alves-Carita
Photos: DRComment encourager les jeunes à lire la Bible ? Une initiative lancée en 2010 dans le cadre de FestiBible apporte une réponse concrète à cette question : le défi-lecture de la Bible. Ce concours est proposé à tous les élèves du canton de Fribourg qui suivent le cours d’enseignement religieux au cycle d’orientation. Chaque année, un livre biblique (un évangile, un livre de l’Ancien Testament) ou un thème transversal (la vocation) est abordé. Les équipes concourent en deux manches (lecture de la Parole de Dieu et questionnaire, œuvre d’illustration et d’actualisation). La finale réunit les équipes du canton dans l’un des cycles d’orientation. Le défi-lecture a déjà touché plus de 1’000 élèves depuis sa création.

La neuvième édition du défi-lecture a pour thème le personnage de saint Paul dans la seconde partie du livre des Actes des apôtres (chapitres 13 à 28). En lisant ce texte, les adolescents ont découvert la vie des premières communautés chrétiennes, la manière dont saint Paul annonce la Bonne Nouvelle et comment il rejoint et convertit les hommes et les femmes de son temps.

Quinze équipes de neuf établissements scolaires se sont inscrites et viennent de terminer la première manche du concours. En janvier, les élèves ont lu les textes et formulé deux questions, reprises dans un questionnaire adressé à toutes les équipes. En février, ils ont répondu au questionnaire, Bible fermée et sans l’aide des accompagnants. Les équipes s’attaquent maintenant à la deuxième manche, l’épreuve créative. Chaque équipe choisit une histoire parmi les récits de voyages et de conversion de saint Paul, et en font une mise à jour en la racontant avec leurs mots, dans leur réalité, à l’aide d’un diaporama. La grande finale aura lieu le mercredi 19 juin dans l’aula du Cycle d’orientation de Riaz.

L’aumônerie du CO3 à la messe célébrée par le pape François à Genève en 2018.
L’aumônerie du CO3 à la messe célébrée par le pape François à Genève en 2018.

Le défi-lecture est proposé par Formule Jeunes, le service de la pastorale des jeunes dans le canton de Fribourg, en lien avec les aumôniers des écoles. Cette année, cinq des 15 équipes du canton viennent des cycles d’orientation de la ville de Fribourg. Dans le décanat de Fribourg, trois cycles d’orientation accueillent les élèves francophones de 13 à 15 ans : Jolimont, Belluard et Pérolles. L’équipe d’aumônerie CO3 est composée de João Alves-Carita, originaire du Portugal, 30 ans, aumônier des CO du Belluard et de Jolimont, et de Kéli Kpego, originaire du Togo, 48 ans, aumônier du CO de Pérolles. Ils sont tous deux responsables de mettre en rapport l’expérience et la parole des membres du groupe avec la théologie et la spiritualité, susciter l’autonomie et la prise de responsabilité. Par son ministère, l’aumônier est celui qui est appelé par Dieu à faire Eglise. Pour en savoir plus, voyez le site internet https://co3.formulejeunes.ch ou suivez-nous sur les réseaux sociaux :
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instagram.com/aumonerieco3

Montée vers Pâques

Rencontre avec Emmy Dorsaz, jeune d’origine valaisanne, étudiante à Fribourg, et engagée dans l’organisation de la montée vers Pâques avec le groupe Only All For Jesus, du 18 au 21 avril à l’église Saint-Paul au Schönberg.

Par Paul Salles
Photos: François Mo Costabella

Emmy Dorsaz
Emmy Dorsaz

Emmy, quel souvenir gardes-tu de tes premières montées vers Pâques ?
Je vais vivre ma troisième montée vers Pâques, la deuxième dans l’organisation. C’est toujours une belle expérience qui me permet de prendre le temps de rentrer dans les mystères célébrés, grâce aux enseignements et au déploiement de la liturgie. Prendre le temps, cela signifie que, pour un instant, je mets ma vie actuelle et mes études entre parenthèses, et j’en profite pour creuser et approfondir ce qui fait le cœur de la foi, accompagner Jésus dans ces jours qui ont été si saisissants. 

Que se passe-t-il durant ces jours ?
Ce sont des moments forts de rencontre avec d’autres jeunes. Nous pouvons discuter, échanger sur notre foi, prier ensemble. Dans les différentes liturgies, il y a plusieurs démarches proposées. D’abord le Jeudi saint, avant la messe du soir, nous revivons le seder, qui est le repas juif durant lequel Jésus a institué l’Eucharistie. Puis après la messe, nous nous relayons toute la nuit auprès du Saint-Sacrement, puisque Jésus a demandé à ses apôtres de veiller et prier avec lui durant cette nuit. Le vendredi, les démarches sont intérieures, nous vivons la célébration de la Passion de Jésus, avec la vénération de la croix et le chemin de croix qui se termine le soir avec la vénération du gisant, rappelant la mise au tombeau. Le Samedi saint est le jour du grand silence qui est soudainement rompu dans la nuit par l’annonce de la résurrection et le feu pascal ; c’est la joie de la résurrection durant toute la grande vigile pascale et le lendemain, pour le grand jour de Pâques.

On entend parfois dire que ce sont des célébrations trop longues ?
Lors de la première vigile à laquelle j’ai participé, on m’avait prévenue : on ne voit pas passer les 4 heures. Et effectivement, il y a la beauté de la liturgie, des baptêmes, des confirmations, il y a beaucoup de choses à vivre, qui viennent toucher les sens. On ne s’ennuie pas !

Pourquoi t’être engagée dans l’organisation ? Quel rôle remplis-tu ?
C’est un moyen de rendre ce que j’ai reçu, de permettre à d’autres jeunes de pouvoir vivre ce que j’ai vécu, à la suite de Jésus, sans devoir trop penser au matériel. Nous nous chargeons des aspects pratiques pour eux, et nous essayons de développer autant que possible l’accueil et la beauté. Nous sommes une vingtaine de bénévoles. Il y a également une vingtaine de membres de la fraternité Eucharistein qui viennent nous aider à organiser cette montée vers Pâques. Personnellement, je serai mobilisée à l’accueil et dans la coordination de l’équipe des bénévoles.

Célébration de la Passion.
Célébration de la Passion.

Horaires, informations et inscriptions :
www.oafj.ch

L’Amour qui émeut

Par l’abbé Dominique RimazLes 29 et 30 janvier derniers plus de 200 personnes ont participé à Fribourg à la première Université de la solidarité et de la diaconie. Durant deux jours, les participants ont vécu des temps de témoignages, des temps d’échange autour de la Bible, des temps de repas, de convivialité, de partage et de prière.

Le but de cette première expérience était d’apprendre les uns des autres. Nous connaissons le petit dicton « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Cette pédagogie humaine cherche à mobiliser les forces et les ressources de la personne. 

Plus proche de chez nous, le centre Sainte Elisabeth et les conférences Saint-Vincent-de-Paul sont comme les antennes sociales de notre décanat. 

L’expérience de l’accueil à Sainte Elisabeth consiste surtout « à être avec ». Les témoignages vont dans ce sens : « Nous aimons venir, car nous sommes accueillis, notamment par un simple café. Nous pouvons oublier les conflits pour vivre dans la tranquillité et le calme. »

Le bénévolat permet cette expérience vitale. La diaconie, le service donné aux autres, naît de la charité, de la rencontre avec Jésus, le Bon Samaritain. Dieu nous invite à une conversion, à un travail personnel. La société dans laquelle nous vivons nous pousse à l’agir, au faire. La communauté est hyperorganisée, avec des statistiques, des chiffres, des résultats quantifiables, mesurables sur nos ordinateurs. L’être avec n’est pas mesurable. Saint Augustin l’a écrit avec sagesse : « La mesure de l’Amour, c’est d’aimer sans mesure. » 

La petite Thérèse de l’Enfant-Jésus l’a expérimenté dans son Carmel. Avec elle, nous pouvons retenir deux petites choses : « celui qui s’élève élève le monde », « en ramassant une aiguille avec Amour, nous pouvons sauver le monde ». 

Au fond, la manière de donner est toujours potentiellement de la diaconie. La conclusion de la Divine Comédie va dans ce sens : « Dans l’Univers, l’Amour meut toute chose. »

C’est officiel, il est official!

Depuis le mois d’octobre, l’abbé Jacques Papaux, vicaire dans notre unité pastorale, partage son temps entre son ministère en paroisse et l’officialité où il succède au Père Hubert Niclasse comme official du diocèse. Pour information, l’official (ou vicaire judiciaire) est en quelque sorte un « vicaire épiscopal » qui exerce le pouvoir judiciaire au nom de l’évêque. Il dirige les procès et administre la justice dans le diocèse.

Propos recueillis par Fanny Sulmony
Photo: Fanny Sulmony
Jacques, pouvez-vous nous parler de votre parcours de vie de prêtre qui vous
a conduit ici aujourd’hui ?
Je suis entré au séminaire à l’âge de 27 ans, après mes études de Droit à l’Université de Fribourg. Que ce soit pendant mes études de Droit ou mes études de Théologie, j’ai toujours eu un intérêt pour le droit canonique (le droit de l’Eglise catholique). J’ai été ordonné prêtre le 6 juillet 2014 et je suis, depuis cette date, vicaire dans l’unité pastorale Saint-Joseph. Mgr Charles Morerod m’a ensuite demandé de poursuivre ma formation, à Lyon, au Studium de droit canonique, pour que j’obtienne une licence en droit canonique (obtenue en juillet 2018).

Quelles sont les qualités requises pour occuper cette fonction ? L’official doit-il obligatoirement être un prêtre ?
Oui. Puisqu’il exerce le pouvoir judiciaire au nom de l’évêque, l’official est obligatoirement un prêtre. Il doit être également docteur ou au moins licencié en droit canonique et âgé de trente ans au moins.  

Vous présidez le Tribunal diocésain, comment fonctionne-t-il ? Qui en fait partie ?
Plusieurs personnes interviennent dans le cadre de l’administration de la justice. Il y a d’abord la notaire ecclésiastique, Joséphine Gomez. Elle authentifie tous les actes et gère l’administration de l’officialité.

Ensuite, il y a plusieurs juges, nommés par l’évêque. Dans les causes matrimoniales, c’est habituellement un collège de trois juges qui rend la sentence. De fait, le juge propre d’un diocèse est l’évêque. Mais il est préférable qu’il n’exerce pas le pouvoir judiciaire lui-même : il le délègue donc aux juges. Depuis la réforme du procès matrimonial voulue par le pape François en 2015, l’évêque reste le juge du « procès matrimonial plus bref » (c’est le nom de cette nouvelle procédure). 

Le Ministère public comprend les offices de défenseur du lien et de promoteur de justice. Le défenseur du lien intervient dans les causes matrimoniales. Il est chargé de défendre le lien du mariage en présentant tout ce qui peut être raisonnablement avancé contre la nullité du mariage. Le promoteur de justice pourvoit au bien public à travers l’application correcte de la loi.  

A l’exception de l’official, tous les autres offices peuvent être accomplis par des laïcs.

Quel lien faites-vous entre votre fonction d’official et votre vie de prêtre ?
Beaucoup de personnes sont surprises d’apprendre qu’il existe un Droit de l’Eglise et que les diocèses possèdent des tribunaux. Elles peuvent percevoir le ministère de juge comme quelque chose de très « administratif ». Mais de fait, il n’en est rien. Il s’agit d’un ministère éminemment pastoral. La grande majorité des causes traitées à l’officialité sont des causes de déclaration de nullité du mariage. Nous rencontrons souvent des personnes blessées par l’échec de leur mariage. Une grande partie de notre ministère est donc un ministère d’accueil et d’écoute. La charité et la miséricorde sont intimement liées dans notre activité, et c’est ce qui fait vivre mon cœur de prêtre.

Hormis les causes de nullité de mariage, qu’est-ce que ça comprend d’autre ?
En effet, l’activité de l’officialité ne se limite pas à cela. Nous instruisons également les demandes de dispense des obligations sacerdotales, lorsqu’un prêtre quitte le ministère, ainsi que les procès pénaux canoniques. De plus, nous sommes régulièrement consultés par l’évêché, les prêtres et les paroisses pour divers avis de droit.

Très concrètement, en quoi consiste votre travail à l’évêché ? De quoi sont faites vos journées à l’officialité ?
Ce sont les audiences qui occupent le plus mes journées à l’officialité. L’année passée, une trentaine de causes ont été admises. Pour chaque cause, nous rencontrons deux fois le demandeur et, s’il participe, le défendeur. Nous procédons ensuite aux auditions des témoins dont le nombre peut varier de trois à six. A cela s’ajoutent les commissions rogatoires, c’est-à-dire les demandes d’officialités d’autres diocèses pour auditionner les parties ou les témoins domiciliés dans notre diocèse. En plus des audiences, il y a l’étude des dossiers, la rédaction des sentences et des avis de droit.

Avez-vous des projets particuliers liés à cette nouvelle fonction ?
Je viens de débuter mon ministère à l’officialité et je suis encore en train de découvrir toute la richesse et l’ampleur que constitue cette nouvelle fonction. Il est encore un peu tôt pour avoir des projets. Disons que mon projet est de poursuivre le travail remarquable accompli par mon prédécesseur, le Père Hubert Niclasse op, secondé par Madame Gomez et soutenu par toutes les personnes œuvrant de près ou de loin à la bonne administration de la justice dans notre diocèse. L’exercice de cette justice, comme l’a rappelé le pape François, est de montrer que l’Eglise est mère et qu’elle veut manifester à tout le monde le visage du Dieu fidèle à son amour, miséricordieux et toujours capable de redonner force et espoir. Mon projet est de vivre ce ministère comme un service aux personnes, souvent en souffrance.

Université de la solidarité et de la diaconie

Les 29 et 30 janvier 2019, plus de 200 personnes ont pris part à Fribourg à la première Université de la solidarité et de la diaconie. Durant deux jours, les participants ont vécu des temps de témoignages, de convivialité, de partage, de prière et d’échange autour de la Bible. Ils sont entrés dans une démarche imprévue pour se laisser enrichir par la rencontre.

Texte et photos par Véronique BenzIls sont venus de toute la Suisse romande : évêques, prêtres, diacres, agents pastoraux engagés dans la solidarité au niveau de leur diocèse, canton ou unité pastorale, étudiants de l’Institut romand de formation aux ministères, séminaristes, personnes interpellées par le sujet ou vivant dans la précarité, catholiques, musulmans ou sans religion. Durant deux jours à l’Université de Fribourg, ils ont essayé de se laisser interpeller et enrichir par ce que l’autre peut leur apporter. 

Les clowns Créa et Miette ont apporté leur touche d’humour au cœur de la réflexion.
Les clowns Créa et Miette ont apporté leur touche d’humour au cœur de la réflexion.

Le programme proposé était varié. De nombreux témoignages, souvent poignants, ont été présentés. Les temps de partages bibliques ont été des lieux d’échange profond. Des ateliers chants, évangile et peinture, théâtre, audio-vidéo… leur ont permis de s’ouvrir, de découvrir des richesses ou des facettes parfois inexplorées de leur personnalité.

Le mardi soir, lors de la veillée de prière à l’église Sainte-Thérèse, les membres de l’assemblée se sont mis sous le regard de Dieu. Ils ont prié les uns avec les autres et les uns pour les autres. Suite à la lecture du texte du lavement des pieds, ils ont été invités, par groupe, à se laver les pieds les uns aux autres. Une action humble, permettant de se découvrir enfant de Dieu, frère et sœur en humanité. Durant la veillée, ils ont également pu vivre une démarche de pardon, soit en allant se confesser vers un des nombreux prêtres présents, soit en priant devant le Saint-Sacrement. La centaine de petits lumignons déposés devant l’autel étaient les témoins de tous ces gestes ou désirs de réconciliation.

L’atelier Evangile et peinture.
L’atelier Evangile et peinture.

Lavement des pieds lors de la veillée de prière à l’église Sainte-Thérèse.
Lavement des pieds lors de la veillée de prière à l’église Sainte-Thérèse.

Quelle place pour les plus vulnérables ?

Le Père Etienne Grieu.
Le Père Etienne Grieu.

Le Père Etienne Grieu, jésuite, président et professeur aux Facultés Jésuites de Paris (Centre Sèvres), était l’invité de cette session. Il a proposé aux participants de réfléchir à la place donnée aux plus vulnérables au sein de nos communautés. « Est-ce vraiment la mission de l’Eglise de s’occuper de solidarité ? Ne risquons-nous pas de faire de l’Eglise une ONG ou de tomber dans l’activisme au détriment de l’essentiel ? » Pour répondre à ces questions, le Père Etienne Grieu a regardé la manière dont le Christ avait répondu à sa mission. « Dans l’évangile de Jean, le Christ se présente comme un envoyé, l’envoyé de Dieu. Qu’annonce-t-il cet envoyé ? Jésus est venu renouer les liens de l’alliance entre l’humanité et Dieu de manière définitive. » En citant quelques passages de l’Ecriture, le jésuite a constaté que le message du Christ s’adresse en premier lieu aux personnes qui sont au bord de l’Alliance, aux personnes en détresse et aux possédés. « Une personne en détresse est entièrement centrée sur sa supplication. Elle se jette tout entière aux pieds de Jésus. Ces personnes nous enseignent à nous remettre à Dieu. Elles nous obligent à mettre la relation au centre, elles nous ramènent vers l’essentiel, vers l’alliance. La Bonne Nouvelle passe par mon frère, précisément par mon frère qui crie vers Dieu. »

Pour nous aider à accueillir les plus vulnérables au sein de nos communautés, Etienne Grieu a esquissé quelques pistes. « La plus simple, que chaque baptisé peut mettre en œuvre, est de voir comment dans l’ordinaire de ma vie j’accueille la personne qui se présente à moi avec ce qu’elle est, avec ses richesses et ses pauvretés. Il faut savoir être attentif aux gens qui vivent autour de nous des situations difficiles. Pourquoi ne pas mettre en valeur dans la liturgie le moment où l’on remet les custodes aux membres de la communauté, afin qu’ils aillent porter le corps du Christ aux personnes âgées ou malades ? La solidarité ne demande pas d’abord de grands engagements, ce sont des gestes simples que l’on peut faire dans notre quotidien de baptisé. L’Eglise est revigorée lorsqu’elle garde le souci de la vraie rencontre », a-t-il affirmé. Une autre piste concerne les politiciens : « Comment soutient-on les gens qui s’engagent et qui portent le bien commun ? » Le Père Grieu questionne : « Faisons-nous confiance aux êtres qui nous semblent plus fragiles ? » 

Diplômés

La session a été clôturée par une messe festive animée par l’atelier chants. Après avoir durant deux jours parlé entre eux, les participants se sont mis à l’écoute de la Parole de Dieu, et sont repartis avec elle. Les évêques leur ont distribué personnellement un livre contenant le Nouveau Testament et les psaumes. Ils ont également reçu un diplôme, signe tangible de leur participation à ce temps fort en échanges et en émotions. 

Organisé conjointement par les services « Solidarité » des diocèses et cantons de Suisse romande et le Centre catholique romand de formations en Eglise (CCRFE) cette première université de la solidarité et de la diaconie a été un véritable succès. A la fin de la rencontre, une seule phrase était sur toutes les lèvres : à quand la prochaine ?

Témoignage d’un participant

Ces deux jours ont été très intenses en émotion. J’ai vécu des journées remplies de bienveillance et de solidarité. Les échanges étaient profonds et très respectueux. Il était facile de parler avec les autres, de s’ouvrir à l’autre. J’ai pu communiquer de manière très simple, mais en vérité. Je me suis senti comme dans une grande famille. Si seulement, c’était toujours ainsi dans la vie quotidienne !

Grâce à cette rencontre, j’ai retrouvé confiance, espoir et espérance. J’ai à nouveau foi en l’humanité et en la solidarité. J’ai le plaisir et l’envie de continuer ma route. Si une prochaine édition est organisée, j’y participerai.

Pierre Hoarau

Le sens de ma vie, c’est Jésus-Christ ; sa réponse à nos questions, c’est : « Je t’aime ! »

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
J’ai grandi dans une famille catholique pratiquante de cinq enfants. Quand j’ai été adolescent, j’ai abandonné l’Eglise petit à petit, parce que je ne trouvais aucune réponse à mes questions. J’ai vécu comme n’importe quel adolescent, avec toujours ce questionnement sur le sens de la vie et la recherche de quelqu’un qui m’aime. Je l’ai cherché dans beaucoup de choses : amitiés, filles, sport, surtout la moto. J’aimais ce sport dangereux parce qu’il donne des sensations. Mais je ne trouvais jamais de réponse. Tout cela m’a conduit à une certaine tristesse, à un certain cynisme. Une fois, un ami m’a invité à une catéchèse d’adultes donnée par la communauté du Chemin néocatéchuménal. Je l’ai suivie pendant deux mois et je suis allé me confesser. Ce moment a été une rencontre avec Dieu. C’est le moment charnière qui a changé le cours de ma vie. Je suis alors entré dans la communauté, d’abord comme laïc et ensuite, plus tard, je suis devenu prêtre. Dans le cadre de ma formation, j’ai été envoyé aux Philippines et en Afrique. Je pensais y retourner en mission, mais j’ai abouti en Suisse !

Je suis venu à Fribourg en tant que prêtre choisi pour accompagner la communauté du Chemin néocatéchuménal ; ensuite je suis devenu le recteur du nouveau séminaire Redemptoris Mater. J’ai deux charges : d’une part l’évangélisation, avec le néocatéchuménat, et d’autre part la direction du séminaire. La communauté du Chemin néocatéchuménal a été fondée en Espagne vers 1960. L’idée de départ était que beaucoup de personnes sont baptisées, mais que peu ont une foi adulte. Elles ont besoin d’une initiation chrétienne. D’où le nom de « catéchuménat », parce que c’est un chemin, et de « néo- », parce qu’il s’adresse aussi à des gens déjà baptisés. Les participants, essentiellement des laïcs, forment une communauté se réunissant deux fois par semaine et partageant des temps de prière, d’approfondissement et de discernement. A côté, chacun vit chez soi et poursuit ses activités habituelles. Une caractéristique du chrétien, c’est d’aimer ses ennemis. Mais d’habitude, on aime ses amis, pas ses ennemis. Dieu vient guérir cela, mais on a besoin de le découvrir petit à petit : la catéchèse est un chemin pour permettre aux gens de grandir dans la foi.

Quant au Séminaire diocésain missionnaire, il a été fondé par Mgr Morerod en juin 2018. Actuellement, quatre jeunes gens y sont en formation en vue de devenir prêtres, et d’autres sont encore dans des démarches pour y entrer, en provenance de différents pays. 

En regardant ma vie, en considérant ma propre expérience, je vois que rien n’est jamais perdu. Dieu peut faire rejaillir la vie. J’avais perdu la foi, donc je gaspillais ma vie. Dans un sens, j’étais mort, au sens spirituel du terme. De la mort existentielle où j’étais, Dieu a fait quelque chose de plus vivant. J’avais perdu la foi progressivement. Je l’ai retrouvée en un instant : le sens de ma vie, c’est Jésus-Christ ; sa réponse, c’est : « Je t’aime ».

Biographie

Pierre Hoarau est français, prêtre du diocèse d’Avignon. Il a grandi du côté de Montpellier. Puis, dans le cadre de ses études en Histoire, il a passé une année en Afrique. Après son retour, il est entré en tant que laïc dans la communauté du Chemin néocatéchuménal. Quelques années plus tard, il est devenu séminariste et a été ordonné prêtre. Actuellement, il est à Fribourg en tant que prêtre fidei donum, c’est-à-dire prêté par son diocèse d’origine, pour diriger le Séminaire diocésain missionnaire Redemptoris Mater à Givisiez.

Retour des JMJ

Parmi les milliers de jeunes qui ont vécu au mois de janvier dernier les JMJ à Panama, il y avait près de 160 Suisses, dont 90 germanophones, 20 italophones et 50 francophones. Une quinzaine de jeunes fribourgeois ont participé à l’aventure. Certains jeunes sont partis le 15 janvier, d’autres les ont rejoints le 20 janvier, mais tous sont rentrés le 28 janvier après avoir vécu une expérience humaine et spirituelle intense. Témoignage d’une participante fribourgeoise.

Par Pauline G.
Photos : Gregory Roth, Pierre Boutinard, Paul Salles
Après deux jours de voyage, nous voilà accueillis comme des rois dans une des paroisses de Changuinola, au nord du Panama. Malgré la fatigue, nous avons été entraînés dans leurs chants et dans leurs danses. La semaine dans ce diocèse a été ponctuée de visites dans la région, de rencontres au sein des familles qui nous ont choyés et de temps de prière joyeux. Les habitants de Changuinola avaient à cœur de nous montrer leurs traditions. C’est ainsi qu’un après-midi, deux autres pèlerins et moi avons été habillés en costume panaméen. Les vêtements, les coiffes et le maquillage étaient superbes, nous étions méconnaissables. Leur aptitude à accueillir et leur disponibilité nous ont fortement marqués. Par exemple, nous voulions aller à la plage alors que ce n’était pas prévu. Pas de problème : en une nuit convoi spécial, bus et bateaux étaient prêts à emmener tout le monde sur le sable fin de Bocas del Toro.

Cette semaine dans le diocèse a été comme une micro-JMJ. Il y avait plusieurs groupes de pèlerins venus du Mexique, de Roumanie, de Corée et de bien d’autres pays. Nous avons pu profiter de cette ambiance internationale, mais à taille humaine. Elle nous a aussi permis de resserrer les liens au sein du groupe suisse. Nous avons eu l’occasion d’échanger sur ce que nous découvrions et nous interpellait : la pauvreté du lieu, les différences culturelles. Les eucharisties quotidiennes ont été pour nous source de discussions. Si ces gens ont une grande foi, ils n’envisagent pas la messe comme un temps de recueillement. Ils ont pour habitude de la célébrer avec des chants très dynamiques, une sono musclée et la danse des pieds comme Action de grâce. Décoiffant ! Surtout comparé à nos célébrations européennes bien rangées et paisibles. La présence parmi nous de Mgr Alain de Raemy, notre évêque des jeunes, a été une chance. Nous avons pu avoir avec lui des moments privilégiés : messes, discussions et danses mémorables.

Panama City

Après 12 heures de car, nous sommes arrivés à Panama City pour les 34e Journées mondiales de la jeunesse. Le contraste est saisissant : énormément de monde, des tours immenses, une chaleur étouffante. Nous dormons cette fois entassés dans une école avec 150 jeunes de toute la Suisse et non plus répartis dans des familles. 

Le matin nous avons des catéchèses, des enseignements sur le service, la Vierge Marie et la confession. Des évêques de France, du Rwanda et du Québec étaient à notre service. L’animation de ces moments était portée par la communauté des Béatitudes. Les après-midi étaient consacrés à des visites culturelles, à des balades dans la ville et surtout à prendre d’innombrables photos avec les pèlerins du monde entier qui sont visiblement fans de notre drapeau carré rouge à croix blanche. Le soir, des concerts animaient la ville. Pour être à notre logement avant le couvre-feu, nous rentrions à pleine vitesse en taxi. L’Amérique latine a le sens de la fête ! Nous aurions pu danser toute la nuit. Là où le pape avait parlé une heure plus tôt se trouvait une ambiance disco avec des religieuses au micro.

Les principaux évènements de la semaine sont les rencontres avec le Pape. Il commence toujours par parcourir les allées pour saluer les pèlerins. Son regard est bienveillant et plein de joie, sa main tantôt salue, tantôt bénit la foule qui se presse autour des barrières. Les organisateurs se sont appliqués pour que chaque cérémonie soit magnifique. Les danseurs, les chanteurs, les musiciens et les jeux de lumière ont rendu ces moments spectaculaires. Soudain, au milieu de l’euphorie, la foule se fige, chacun tend l’oreille, car le Saint-Père prend la parole. Il nous exhorte à vivre le présent à fond, à prendre soin de la terre et des plus pauvres et surtout à prendre en exemple la Vierge Marie.

Ces deux semaines ont été source de beaucoup de grâces. De nouvelles amitiés se sont formées, des plus anciennes en ressortent affermies. Je rentre avec un nouvel élan pour vivre mieux chaque élément de ma vie, particulièrement dans ma relation à Dieu, mais aussi dans ma famille, à l’université et dans tous les lieux où je passe.

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