Olivier Fasel

Olivier Fasel

L’unité des chrétiens existe: nous devons la découvrir 

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang 
Je suis Fribourgeois, né dans une famille catholique traditionnelle. C’est à la fin de mon cursus universitaire, à 23 ans, que j’ai vécu une expérience avec le Christ vivant ressuscité. Jusqu’alors, je ne me posais pas de questions ; je prenais ce qui m’était proposé, sans être vraiment impliqué. Puis j’ai eu cette expérience de conversion et je me suis identifié avec les protestants évangéliques, mouvance dans laquelle je découvrais une expression du christianisme moins institutionnelle, libre de certaines pesanteurs de la tradition. A Fribourg, nous sommes une quinzaine de communautés évangéliques. Nous sommes des protestants, mais indépendants. Un point de raccord nous rassemble, entre autres, avec les diverses confessions chrétiennes, c’est la Bible. C’est l’accent mis sur la Bible comme Parole de Dieu, mais aussi comme lieu d’une expérience personnelle de rencontre, de conversion. A l’heure actuelle, où nous ne pouvons pas partager l’eucharistie, sauf de manière informelle, il n’y a pas de meilleure expérience, par exemple, que de pouvoir chanter ensemble, évangéliques, catholiques, réformés, orthodoxes. Je me rappelle avec beaucoup de joie le Festival Festibible en 2010, où catholiques, réformés, évangéliques étaient réunis autour de la découverte de la Bible, dans une démarche aussi d’évangélisation. Notre défi commun, c’est comment présenter la Bible pour qu’elle suscite de l’intérêt dans notre société, de la curiosité. Car la Bible est une parole vivante et vibrante. Dans son prolongement, on arrive au Christ Vivant : c’est dans la Parole reçue avec foi que je peux rencontrer le Christ Vivant et ressuscité. 

Dans le cadre de mes occupations œcuméniques, j’anime, avec la pasteure Débora Kapp, le groupe de narration biblique NaBi. Le but est de raconter la Bible avec le savoir-faire de l’art du conte, pour qu’elle devienne vivante. Je suis engagé aussi par le Service catholique de la catéchèse et du catéchuménat du canton de Fribourg (SCCF) pour former les catéchistes, surtout ceux des petites classes 1H et 2H, où les enfants catholiques et réformés ont le catéchisme en commun. Je fais la même chose avec les agents pastoraux de Suisse romande au Centre catholique romand de formation en Eglise (CCRFE) : je transmets les outils du conteur pour passer d’un texte écrit à une parole orale. M’avoir ainsi engagé est une preuve de confiance et de collaboration.

J’ai beaucoup de joie à siéger à la Commission œcuménique, à explorer ce que l’œcuménisme est en train de devenir. Nous proposons actuellement des cafés œcuméniques, lors desquels nous abordons des thèmes d’actualité. Par exemple quelle solidarité peut-on bâtir pour porter ensemble les difficultés auxquelles les Eglises sont confrontées aujourd’hui ? En tant que chrétiens, il est important que nous soyons solidaires, et non pas dans un état de concurrence. On peut éviter les étiquettes car, dans tous les milieux, on trouve des gens de dialogue, épris de collaboration pour découvrir ensemble notre unité. 

Car l’unité des chrétiens existe, j’ai confiance dans la prière de Jésus : « Père, que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et moi en toi ! »

Biographie

Olivier Fasel, marié à Tabitha, institutrice, a 4 enfants et 5 petits-enfants. Après des études en pédagogie curative, il a travaillé dans diverses institutions pour personnes handicapées. A la suite d’une expérience de conversion, il a suivi une formation de pasteur évangélique avant d’exercer son ministère pastoral d’abord en Broye vaudoise, puis à Fribourg. En 1999, il a contribué à la fondation d’une communauté évangélique, située actuellement à Bourguillon. Il représente les communautés évangéliques à la Commission œcuménique de la ville de Fribourg. Il est aussi conteur et formateur de conteurs et est actif dans l’animation auprès des jeunes.

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