3 questions à… Jésus !

Pourquoi pas ? Le mois de décembre est celui qui pointe vers la célébration de sa naissance – bien qu’Il ne soit pas né un 25 décembre ! Comment voit-il cette période ?

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

Cher Jésus, tu vas voir une fois encore les temples et les églises se remplirent de gens qui viendront écouter des concerts, des veillées, des Carols, des messes et des cultes bien préparés, pour familles ou avec chœur… qu’en penses-tu ?

Cela me réchauffe le cœur de voir que c’est par la beauté que l’être humain se laisse émouvoir et mouvoir… Pour ma part, c’était la beauté du lys dans les prés qui m’avait le plus ému. Et mu, car j’ai parcouru des kilomètres dans mon propre pays, jusqu’à ses frontières décriées par les bien-pensants et j’y ai toujours trouvé la beauté de la nature, simple et sobre, à l’image de Dieu…

Comment vis-tu le fait que toi et nous savons bien que tu n’es pas né un 25 décembre ?

Eh bien moi non plus, comme des milliers de personnes aujourd’hui dans le monde, spécialement dans des pays où l’administration est déficiente, je ne sais pas exactement ma date de naissance. Mes parents me disaient que c’est à 12 ans, lors de ma Bar Mistvah, que je suis né véritablement : à la communauté juive, à notre village, aux yeux de Yahvé. Pour ma part, il me semble être né des centaines de fois : quand, au matin, contemplant le soleil se lever de derrière les montagnes – j’aimais bien aller seul, tôt, dans la solitude des collines –, le premier rayon me caressait le visage comme un « Shalom » de Dieu mon Père ; quand, le jour où mon cousin Jean-Baptiste m’immergea dans les eaux du Jourdain ; quand mes disciples revenaient, fatigués et tout heureux d’avoir reçu l’annonce que le Royaume était tout proche et changeaient le cœur des écoutants ainsi que le leur…

Que souhaiterais-tu dire à la communauté de Saint-Joseph ?

Chaque matin est un Noël car je ne dors pas mais veille à tes côtés, ô paroisien.ne ! Chaque jour est un Noël car donner est facile et apprendre à recevoir encore mieux. Chaque soir est un Noël car la nuit n’est point ténèbre, mais appelle à la confiance et à l’espérance car demain me porte vers un nouveau jour… de Noël ! Et puis, fais simple cette année, tu veux bien ?

Adieu, ce n’est qu’un au revoir

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PAR FRÉDÉRIC MONNIN | PHOTO : DR

Des regrets… une immense gratitude, mais des regrets…

Ce sont ces sentiments intimement mêlés qui m’ont parcouru pendant pluieurs jours, début septembre, lorsque j’ai appris le décès de Michel Corboz.

Celui qui, il y a un peu plus de 20 ans, m’a permis de vivre une aventure hors du commun, est parti rejoindre les étoiles après avoir transmis à plusieurs générations le goût du beau. En cela, il m’a tout appris, et je lui en serai éternellement reconnaissant. Mais je l’avais quitté fâché, et je regrette à présent de n’avoir pas pris l’initiative des retrouvailles avant qu’il parte. De son vivant, j’avais enfoui mes reproches, je les avais enterrés dans l’intimité, dans mon intimité… et ils ont presque réussi à gâcher l’admiration immense que je lui vouais.

Si je partage avec vous, lectrices et lecteurs, ce moment très personnel, c’est que ce numéro en est une bonne occasion, puisqu’il fait la part belle à celles et ceux que nous avons connus, aimés, plus ou moins… et qui sont désormais entrés dans ce repos qui prendra fin lorsque le Père l’aura décidé.

Si je partage avec vous ces heures étranges, vécues à l’occasion d’un deuil qui m’a touché plus que je n’aurais imaginé, c’est pour redire l’importance, au-delà des contingences matérielles, de vivre un deuil en communauté. C’est mon avis et je le partage : nous avons besoin, plus que de lire un avis de décès, de faire mémoire, de dire merci à notre Créateur pour la vie de nos proches, ou moins proches. Nous avons besoin, et c’est ainsi que je le ressens, de vivre un deuil à la fois intimement et communautairement, car même morts, nous ne sommes pas faits pour la solitude.

Aujourd’hui, on ne veille plus les morts, ou peu s’en faut, mais accompagnons-les au moins dans leurs derniers instants sur terre. Au jour où nous les rejoindrons, nous serons peut-être heureux qu’ils soient nombreux à nous accueillir…

Car toute chair est comme l’herbe,
Elle est comme la fleur des champs:
Epis, fruits mûrs, bouquets et gerbes,
Hélas ! tout va se desséchant…

Jean Villard Gilles

L’église du Sacré-Cœur va renaître !

Une nouvelle «Maison d’Eglise» pour «faire Eglise»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

A Plainpalais, le Sacré-Cœur s’apprête à revivre. Rencontre sur le site avec Philippe Fleury, président de son Conseil de paroisse :

«Il y a trois ans, en juillet 2018, un important incendie a ravagé notre église. L’eau d’extinction, de plus, a constitué un dommage collatéral. Il faut imaginer que plusieurs centimètres d’eau ont recouvert le sol de l’église et que des rivières coulaient par les escaliers. L’état de l’église est devenu particulièrement dramatique. Par ailleurs, nous avons joué de malchance. L’église a, selon les points de vue, été trop détruite et pas assez. Elle se trouve dans un état intermédiaire qui nous empêche de faire tabula rasa afin de tout reconstruire et qui donc impose un certain nombre de contraintes. Que faire donc de ce bâtiment âgé de 150 ans ?

C’est l’architecte Jean-Marie Duthilleul, qui a rénové l’intérieur de la basilique Notre-Dame, que nous avons donc consulté et qui nous a proposé de « faire Eglise » dans ce lieu. Celui-ci va donc changer de disposition. Nous allons créer un axe sacramentel sur lequel nous aurons l’orgue, l’ambon (pupitre, placé à l’entrée du chœur), l’autel, le baptistère et un vrai arbre, un olivier. Des bancs seront installés face à face de chaque côté de cet axe sacramentel, ce qui permettra de véritablement « faire communauté », physiquement. Nous souhaitions par ailleurs créer un effet de surprise dans cette église, quelque chose qui attire, raison de l’installation d’un arbre à l’intérieur, éclairé par un puits de lumière provenant du toit et qui traversera tous les étages. La lumière descendra jusque dans la crypte. Ce puits de lumière sera le symbole de la lumière du Ciel qui vient à nous et de nos prières qui montent vers ce Ciel.

Par ailleurs, un restaurant sera ouvert dans la partie arrière du bâtiment, qui donne sur la rue du Général-Dufour. Prendre un café après une prière, c’est bien. Surtout aux beaux jours, car une terrasse sera installée. Nous voulons donner ainsi d’autres raisons au public de venir dans cette église. Par ce moyen, nous ferons vivre – un peu – le bâtiment, mais ce n’est pas suffisant. Il nous faut une présence permanente. C’est là qu’est né le projet de collaboration avec l’ECR Genève.

Créer en ce lieu une « Maison d’Eglise »

L’ECR va donc descendre de la rue des Granges au Sacré-Cœur pour y prendre ses quartiers. Le bâtiment sera ainsi occupé durant toute la semaine (voir encadré).

Mais ce n’est pas encore assez. Nous allons donc refaire une salle des fêtes. Elle prendra place tout en haut du bâtiment, sous une grande verrière qui éclairera le puits de lumière. Cette salle des fêtes sera mise à disposition non seulement des paroissiens mais aussi de tous les Genevois.

Enfin, la crypte sera transformée en un lieu multimodal destiné à des expositions, des concerts, des conférences.

Il s’agit donc de révolutionner la manière de « faire Eglise », de vivre nos valeurs, de projeter cette Eglise à l’extérieur, de donner des raisons au public de la fréquenter.

Tout cela a un coût. Le bâtiment est assuré à hauteur de 11 millions. Après d’âpres discussions avec les assurances, nous avons réussi à obtenir 8,8 millions. Sur ce montant, 1,3 million est consacré à la déconstruction partielle de l’église. Le projet global est évalué à 20 millions. Le financement n’est pas bouclé, nous sommes actuellement à un montant de 10 millions.

En ce qui concerne l’autorisation de construire, nous venons de recevoir une bonne nouvelle. Le service des monuments et sites vient de donner son feu vert informel, ceci au 15 septembre 2021.
Le projet peut donc lui convenir et nous espérons avoir l’autorisation formelle cet automne et démarrer les travaux immédiatement. »

Une « maison d’Eglise » au service d’une catholicité éclairée

« L’ECR songeait depuis plusieurs années à ériger une Maison d’Eglise accessible et proche des Genevois. Nous avions pensé la créer au Cénacle, dont nous sommes propriétaires. Puis il y a eu cet incendie qui a ravagé le Sacré-Cœur. Il nous a semblé évident de contribuer à la renaissance de ce bâtiment historique auquel les Genevois sont attachés », a fait valoir Dominique Pittet, secrétaire général de l’ECR.

Pour Christian Rivola, l’architecte, « cette Maison d’Eglise est un projet magnifique et complexe, qui a deux volets : un pôle de rassemblement pour les catholiques du canton et un pôle au service de la Cité. C’est un lieu qui doit à la fois favoriser le travail, la prière, la réflexion, l’être-ensemble, le calme et l’ouverture, et qui doit permettre aux individus de se ressourcer, de se nourrir. Nous rêvons d’un bâtiment qui embrasse les personnes, avec des espaces modulables qui peuvent fonctionner ensemble ou séparément, avec différentes variantes qui peuvent permettre l’intimité si nécessaire. Le but est de créer des relations intenses, des nouvelles dynamiques et d’ouvrir le lieu à différents publics ».

L’aménagement de la Maison d’Eglise de Genève porte ainsi l’ambition de la paroisse du Sacré-Cœur et de l’Eglise catholique romaine – Genève (ECR) : concentrer en un seul lieu et dans un esprit d’accueil, de partage et d’ouverture, des personnes qualifiées et engagées dans le développement de projets qui favorisent une démarche spirituelle individuelle et la rencontre de personnes autour de thématiques communes.

Une campagne de levée de fonds auprès du public est donc lancée par l’ECR pour la création de cette Maison d’Eglise, pour un montant total de 2’255’000 francs. Une brochure détaillée est à votre disposition auprès de l’ECR. Vos contacts privilégiés pour cette campagne sont :

Christine Maître, présidente du comité de soutien : 079 203 97 78, c.maitre@cath-ge.ch

Audrey Brasier, responsable Grande Philanthropie : 022 319 43 55, audrey.brasier@ecr-ge.ch

Sabine Mongein, responsable de la collecte de fonds : 022 319 43 57, sabine.mongein@ecr-ge.ch

D’ores et déjà, un tout grand Merci pour votre soutien !

Steve Dunn, de la passion du Chant à la vibration de la Foi

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PAR ANNE-MARIE COLANDREA
PHOTO : STEVE DUNN

Steve Dunn, dès sa plus petite enfance, a toujours été habité par la musique et de manière indissociable par le chant. Il avait une «bonne oreille»: on lui demandait souvent de préciser les accords pour ses camarades guitaristes et chanteurs. A l’âge de 11 ans, Steve arrive à Genève où il déploiera ses talents musicaux jusqu’à composer des chansons, et à chanter dans un groupe rock. Il choisira de poursuivre ses études en guitare classique, il se formera aussi à l’enseignement. Pour Steve, la direction de chœur manifeste le plaisir du partage : être avec des personnes qui aiment simplement chanter en amateur ou en professionnel, en église ou en concert. Son goût pour la musique sacrée croît et mûrit au fil de ses expériences et de sa formation. Il nous confie : « Pour moi la preuve que Dieu existe est que l’harmonie existe, que la musique existe, et chaque fois que l’on chante, on est en train de louer Dieu. »

Steve affirmera sa formation en direction chorale et en direction d’orchestre au Conservatoire supérieur de Genève (actuel HEM). Il y rencontrera un maître en la personne de Michel Corboz qui demeure pour lui une figure décisive dans l’approche de la musique sacrée et de la direction de chœur. A cette époque, il chante dans l’Ensemble vocal de Lausanne et devient l’assistant du maître. Steve vibre toujours de mille facettes et ne cesse de transmettre sa passion et son art : outre le chœur mixte et la Maîtrise de Sainte-Thérèse, il dirige, avec autant de professionnalisme, trois autres chœurs de Genève à Neuchâtel.

En 2002, il est appelé à la direction du chœur mixte de la paroisse Sainte-Thérèse composé de chanteurs de longue date, dont certains répondent toujours présents. L’atmosphère des répétitions se déroule sous le signe de la bonne humeur avec le plaisir de chanter et d’œuvrer pour vivre de beaux et grands moments de la liturgie. En 2013, il relance la Maîtrise de Sainte-Thérèse avec ce désir de donner aux enfants l’envie de chanter dans l’église. Les enfants de la Maîtrise animent avec Steve, Humberto et d’autres amis musiciens, les messes des familles de la paroisse.

Steve, vous l’avez compris, dévoile plus d’une corde… il est compositeur, il a créé trois messes ; il est fédérateur en participant à la création de la nouvelle Fédération des chœurs Genevois. Il ne manque pas d’initiative et de créativité même en « période covid » et ce grâce aussi aux talents de sa famille : chez les Dunn, la musique et surtout le chant représentent toute une histoire de famille ! Steve résume le vécu de cette dernière année comme un temps pour « réfléchir à ce qui compte dans ma vie : ma famille, mes amis, le chant, ma Foi, ma relation à Dieu… le tout ne faisant qu’un ».

Il souhaite encourager toute personne à chanter, sans hésiter, il y a de la place pour tous. Steve invite à venir, à voir et à vivre une répétition : il en est de même pour les enfants. Chanter ça s’apprend, ajoute-t-il, même si l’on chante faux. Il faut se donner le temps. La patience est l’art du chef de chœur. Le chant, précise-t-il avec enthousiasme, est quelque chose de créé, que l’on recrée avec l’interprétation. Le chef et le chœur se communiquent mutuellement l’énergie de la vie. Partager le sens du beau, permettre l’ouverture vers Dieu – qui s’avère immédiate chez l’enfant – autant de motivations et de passions qui animent Steve et qu’il transmet : « La musique et le chant m’ont aidé à retrouver ma Foi et sans cesse me portent à la vivre. »

Pour en savoir plus : voir sur le site https://saintetherese.ch; et notamment dans la rubrique « instant musical ».

Tous concernés et consultés… en synode !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTOS : DR

Le 10 octobre, le pape François a ouvert le processus du Synode des évêques 2023, qui porte justement sur le thème de la synodalité, et le dimanche suivant, notre évêque Mgr Morerod a officiellement ouvert la première phase de ce synode qui se vit dans les Eglises locales. Tous les baptisés, membres à part entière de l’Eglise Peuple de Dieu sont concernés et consultés. Faire synode, c’est être ensemble (syn) sur le chemin (odos), nous mettre à l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint pour lire les signes de notre temps.

Un questionnaire est proposé. Vous pouvez y répondre seul, mais mieux encore en famille, en groupe de prières, de lecteurs, d’auxiliaires de la communion, d’accueil, de fleuristes, de chorale, de conseil pastoral, etc. Il s’agit de réfléchir sur notre cheminement en Eglise aujourd’hui, et de discerner quels sont les nouveaux pas que l’Esprit nous invite à accomplir pour progresser dans notre « marche ensemble ». Rappelons que le but du synode n’est pas de produire des milliers de documents, ni de nous focaliser sur le changement des structures, mais bien de cheminer ensemble, dans la prière, l’écoute des Ecritures et le partage entre chrétiens et avec la société, en communion avec les successeurs des apôtres.

Le Pape commence ce processus synodal par une consultation la plus large possible, et notre évêque tient beaucoup à ce que les personnes qui ne fréquentent pas régulièrement nos paroisses puissent donner leur avis. Nous vous invitons à vous rendre sur la page Synode du site diocese-lgf.ch ou à appeler le vicariat
(022 319 43 43) pour recevoir la consultation. Et si vous « cheminez » dans un groupe paroissial, n’oubliez pas d’interroger vos proches et vos connaissances pour élargir cette démarche synodale. Nous sommes toutes et tous concernés et consultés… pour cheminer ensemble, en synode !

Trois questions à… Marianne Delporte

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2021

PROPOS RECUEILLIS PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : THIERRY SCHELLING

Marianne, catéchiste à Saint-Joseph, quel bonheur de tavoir ! Comment es-tu arrivée dans cette paroisse dans le fond ?

Je suis arrivée dans cette paroisse il y a 20 ans lorsque jeune mariée j’ai emménagée aux Eaux-Vives. A l’époque, je n’allais pas souvent à la messe mais de chez moi, j’entendais les cloches de Saint-Joseph sonner le dimanche matin, et elles m’ont attirée vers elles. Puis, les prêches de Thierry Fouet me touchaient au cœur à chaque fois, ce qui a rallumé le feu de la foi en moi.

Comment vois-tu en quelques mots les enfants daujourdhui, spécialement dans le cadre de ta catéchèse ?

Ce sont des enfants qui savent ce qu’est le libre arbitre de par leur éducation libérale : ils sont habitués à faire des choix tout jeunes donc il est impossible d’être dogmatique et c’est parfait puisque aimer Dieu se choisit mais ne s’impose pas.

Ainsi, les accompagner sur le chemin de la foi est passionnant car ils se questionnent beaucoup mais en même temps, ils ont soif de l’amour de notre Père et aspirent tant à un monde meilleur. Or, la Trinité est un concept abscons et lointain pour eux. A nous de leur montrer sa proximité par la prière et la lecture de la Bible, leurs deux seules armes pour devenir meilleurs.

Que souhaiterais-tu dire à la communauté de Saint-Joseph ?

Je suis très heureuse de faire partie de cette communauté avec laquelle j’avance sur mon chemin de foi depuis 20 ans. Je suis particulièrement attachée à notre église Saint-Joseph qui est pour moi un cocon ouaté où se recueillir quand la ville grise et stressante me fatigue. C’est comme un phare au milieu de la tempête.

Le « cordon de prière » de frère Nicolas

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PHOTO : DR

Le « Bätti » de frère Nicolas est une imitation du « cordon de prière », comme on peut le voir sur la représentation la plus ancienne de frère Nicolas. Le tableau de 1492 laisse à penser que frère Nicolas possédait un cordon de prière avec 50 perles de bois, sans division en dizaines. Au lieu de la croix habituelle, il y avait un anneau.

Nous ne savons pas exactement comment frère Nicolas a utilisé ce cordon de prière. Dans la biographie de Witwyler de 1577, il est écrit : « Il avait l’habitude d’avoir en main le signe chrétien que nous appelons « Paternoster » ou « Bätti ». Il n’avait pas honte de prier avec cela. »

La prière du Rosaire, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est née au début du XVe siècle et s’est répandue lentement. Il est peu probable que frère Nicolas ait connu cette forme de prière. Mais il y avait à l’époque d’autres coutumes pour prier avec un cordon de prière. Le nom « Nöschter » pour ce cordon a été conservé dans certaines régions jusqu’à aujourd’hui. Il se réfère à la coutume de prier un « Notre Père » pour chaque perle. Ceux qui savaient lire priaient 3 fois 50 psaumes ; les autres priaient 3 fois 50 « Notre Père ». Souvent, on priait aussi 50 « Je vous salue Marie » ou 50 fois « Notre Père » avec le « Je vous salue Marie ».

Dans une biographie du XVIe siècle, il est dit que frère Nicolas avait l’habitude de prier ensemble le « Notre Père » et le « Je vous salue Marie ». Le « Je vous salue Marie », à ce moment-là, ne consistait qu’en la première partie. Ce sont des versets des Evangiles (Luc 1, 28-42), auxquels on a rajouté les noms de Jésus et de Marie.

D’autres formes de prière semblable au chapelet que frère Nicolas connaissait vraisemblablement sont : La « Grande Prière » (Méditation de l’Histoire du Salut en 92 méditations, auxquelles s’ajoutent des « Notre Père » et des « Je vous salue Marie »), l’« Admonition du Christ » (qui consiste en 15 « Notre Père » intercalés de textes de prières), et les « Cent contemplations de la Passion du Christ » du Mystique Heinrich Seuse. Il y avait encore d’autres coutumes de prière, pour lesquelles le cordon de prière était une aide utile.

 

Les grâces de l’engagement au service de la paroisse

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR ANNE-MARIE COLANDREA
PHOTO : EDOUARD CRESTIN-BILLET

Edouard Crestin-Billet a accepté la charge de président du Conseil de paroisse, nommé et élu par l’assemblée générale des paroissiens en juin 2021. Comme il l’exprime lui-même: «Je suis président, non pas parce que je l’ai voulu, mais parce que j’ai été porté et appelé.» En y réfléchissant, n’est-ce pas ainsi que s’engage toute action, tout bénévolat dans l’Eglise ? Tout commence par une proposition, un appel, une amitié.

Comment se vivent ces premiers mois à la présidence du CP ?

« Ça se passe et c’est une grâce » *, dit-il avec un grand sourire et un vif enthousiasme.

Edouard n’est pas nouveau dans ce bénévolat, il participe depuis 15 ans au CP. Plus récemment, il a été vice-président aux côtés de Benoit Caron, son prédécesseur, pendant une période de renouvellement et d’intérim depuis l’automne 2020, dans la vague des confinements et autres adaptations aux mesures sanitaires.

Il précise qu’au sein du conseil chacun a un rôle particulier, apporte ses compétences tant personnelles que professionnelles. Le président aide à coordonner les actions, répondre aux besoins de présence, être en quelque sorte une personne référente, en particulier auprès des salariés de la paroisse. Il tient à se rendre disponible. Toutefois, c’est en pleine collégialité que se conçoivent les tâches au sein du conseil. Une paroisse, c’est comme une petite entreprise, ajoute-t-il, il est important de veiller à ce qu’elle fonctionne bien sinon cela peut porter préjudice à la vie pastorale.

C’est bien ainsi que les membres du Conseil de paroisse – comme d’ailleurs ceux du Conseil de communauté – entendent offrir de leur temps. Ils se mettent avant tout au service de la pastorale en étroite collaboration avec le curé, et plus largement avec les membres de l’équipe pastorale des trois communautés de l’unité pastorale. Ce sont avant tout des paroissiens qui coopèrent au cœur de la communauté paroissiale.

Edouard Crestin-Billet a toujours été un paroissien de l’UP ; résidant sur le territoire de Sainte-Thérèse, il fut baptisé à Saint-Joseph. Son parcours de vie, comme ses engagements révèlent un « cœur vibrant en Christ, en Eglise ». Après une scolarité auprès des Chanoines de Saint-Maurice en Valais, il revient à Genève pour ses études supérieures, à l’Uni en Sciences économique. Ses expériences professionnelles lui font découvrir que même dans les milieux de la finance, de la banque ou du conseil en entreprise, de vraies questions se posent : telles que l’attention à l’environnement, ou encore la sensibilisation aux thèmes de la Doctrine sociale de l’Eglise, la solidarité, la centralité de la personne humaine… Autant de facteurs qu’il retrouve en qualité de membre de la Direction de Caritas.

Si on lui demande de tirer les traits caractéristiques de la paroisse Sainte-Thérèse, il rappelle qu’elle est « jumelée » en unité pastorale avec la paroisse Saint-Joseph des Eaux-Vives, ce qui souligne les différences et les complémentarités entre les deux communautés. La situation géographique est le reflet de ces nuances : Champel est plus en périphérie du centre-ville, comme en zone résidentielle, alors que les Eaux-Vives sont au cœur même de l’activité citadine.

Edouard tient aussi à souligner la longue histoire d’œcuménisme avec l’Eglise réformée du quartier Champel-Malagnou, des relations qui perdurent au fil des gestes communs, des rencontres, des liturgies, et enracinent les liens d’amitié.

La communauté paroissiale de Sainte-Thérèse, c’est aussi les liens plus étroits avec la communauté polonaise du Grand Genève dont Sainte-Thérèse est le port d’attache : c’est une richesse et un défi d’intégration réciproque sans cesse renouvelés.

Edouard souligne que cette réalité chrétienne aux multiples visages est toute aussi importante pour lui et sa famille ; son épouse et leur fille sont orthodoxes, et pour la petite histoire, la famille compte parmi leurs aïeux un prêtre orthodoxe.

Quels sont les souhaits du président pour cette reprise d’une nouvelle année pastorale ?

Les chamboulements de cette longue « période covid » portent à redécouvrir ce que signifie « vivre en paroisse », notre attachement, ce qui nous lie. Ainsi, il souhaite être à l’écoute des besoins, des propositions, de la vie pastorale en générale. Il souhaite aussi renforcer les liens avec la communauté polonaise. Etre membre du Conseil de paroisse, c’est certes répondre aux exigences de l’administration, de la gestion, de veiller à l’équilibre des finances, mais c’est aussi participer concrètement à la vie de la paroisse comme tout collaborateur et bénévole. Edouard souhaite également que cette reprise se conjugue avec la mise en valeur des talents : aller de l’avant avec les collaborateurs, encourager les initiatives, déployer le goût du beau notamment grâce à la richesse artistique dont bénéficie la paroisse avec des « maestros » comme Humberto Salvagnin à l’orgue et Steve Dunn à la direction du Chœur mixte et de la Maîtrise.

Thônex a mille ans…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR KARIN DUCRET
PHOTOS : ARCHIVES PAROISSE THÔNEX

Le premier texte mentionnant la localité de Thônex remonte déjà au XIIe siècle. Signé de la main du pape Eugène II, il indique que le Monastère de Saint-Jean-Les-Grottes possède quelques biens sur ce territoire. Il faut cependant attendre le début du XVe siècle pour voir apparaître l’église de Thônex dans les écrits. En effet, le 22 mai 1412, Jean de Bertrand, évêque de Genève, effectue une visite dans cette paroisse et le compte-rendu de cette dernière est conservé aux archives de l’Etat de Genève. En 1707, l’église est entièrement reconstruite sous sa forme actuelle dans un style baroque savoyard qui lui vaudra d’être classée par le Conseil d’Etat, en décembre 1921.

Les fouilles archéologiques ont permis d’étudier plus précisément le terrain sur lequel a été bâtie l’église. Sous une épaisseur variable de terre végétale dans laquelle sont conservé les vestiges, apparaissent des strates de gravier meuble reposant sur un terrain argileux compact, témoin de la dernière glaciation (il y a 110’000 à 10’000 ans). Des fragments de tessons découverts se rattachent à une occupation du site dès la fin de l’époque romaine (IVe-Ve siècles). Toutefois, on ne saurait dire à quel type d’installation ils correspondent ; peut-être des constructions légères dont les traces ont disparu au fil des siècles.

Les sépultures antérieures à l’église primitive : un groupe de tombes dégagé dans le sous-sol de l’église actuelle témoigne d’une première utilisation funéraire du site. La position anatomique des ossements de plusieurs squelettes particulièrement bien conservés prouve que les défunts ont été déposés directement dans la terre, le corps peut-être enveloppé dans un linceul, sur le dos avec les jambes étendues, les bras allongés contre le corps et les avant-bras croisés sur le ventre – une position considérée par certains auteurs comme un indice de christianisation de la population. L’analyse à l’aide de carbone 14 a démontré avec 72% de probabilité que la date est comprise entre 525 et 695 de notre ère.

Les sépultures aménagées entre le Xe et le XIIIe siècle : aucune sépulture ne paraît avoir été enterrée à l’intérieur du sanctuaire, ce qui correspond bien aux ordonnances promulguées à cette époque. Les tombes contemporaines de ce premier édifice religieux sont installées dans un cimetière s’organisant autour du sanctuaire ; elles diffèrent de l’inhumation antérieure par leur orientation conforme à celle de l’église : position allongée sur le dos avec la face tournée vers le ciel…

Le plan de l’église de Thônex est modifié au cours d’un important chantier de reconstruction dans le courant du XIIIe siècle. A la suite de ces travaux, le tracé de la nef reste inchangé et la façade du nouvel édifice est posée sur les fondations du sanctuaire précédent.

Caveau funéraire de la chapelle Notre-Dame : la chapelle Notre-Dame apparaît pour la première fois dans les textes du XVe siècle.

Caveau funéraire de la chapelle Sainte-Catherine : la première mention de la chapelle Sainte-Catherine est relevée dans le procès-verbal de la visite pastorale du 28 mai 1443. Lorsque le culte catholique est rétabli dans l’église de Thônex après la Réforme au début du XVIIe siècle, les chapelles sont dans un état de délabrement avancé. En 1631, un autel y est établi par la confrérie du Rosaire qui semble désormais se charger de l’entretien du sanctuaire et apparaît sous le vocable du « Rosaire » à partir de 1693. En 1707, la chapelle du Rosaire est démolie lors du chantier de reconstruction de l’église et agrandie ; elle est vraisemblablement détruite au cours de la période révolutionnaire, car elle ne figure plus sur le cadastre français relevé en 1812.

Caveau funéraire de la chapelle Saint-François de Sales : la construction de la chapelle Saint-François de Sales est terminée peu avant 1682. Comme la chapelle Sainte-Catherine, elle est détruite lors du chantier de 1707, puis rebâtie contre le mur nord de la nouvelle nef.

Les sépultures aménagées entre le XIIIe et le XVIIe siècle : un grand nombre de sépultures se rattache à cet ensemble chronologique qui recouvre une longue période d’inhumations. Dans cette série, plusieurs groupes de tombes peuvent être datés plus précisément, en fonction de leur emplacement à l’intérieur du bâtiment ou de leur mention dans les registres de décès conservés dès le début du XVIIe siècle.

Selon les registres de décès, trente et une personnes sont enterrées dans l’église Thônex entre 1707 et 1783. La répartition entre les hommes et les femmes est égale et on a découvert un seul enfant lors des fouilles à l’intérieur de l’édifice. La majorité des tombes se situe dans les deux premières travées de la nef et dans les chapelles. Trois sépultures – dont deux appartiennent à des ecclésiastiques – sont placées dans la troisième travée, près de la barrière du chœur.

Dimanche 20 novembre 2016 a eu lieu une émouvante cérémonie : 140 squelettes, prélevés lors des fouilles archéologiques et entreposés depuis sous ses combles de l’église, ont trouvé une dernière demeure dans une crypte à l’entrée de l’église Saint-Pierre. Feu l’abbé Marc Passera, assisté par Imad Maouad, prêtre de l’église maronite, a prié sur ces ossements et les a bénis.

 

L’église de Thônex a été entièrement restaurée dans les années 1987-1990. Pour préserver

les vestiges conservés dans le sous-sol des dégradations, les archéologues ont pris la décision de relever la totalité des structures anciennes mises à jour par les fouilles archéologique entreprises de mai 1987 à juin 1988 par le Service cantonal d’archéologie 1.

 

1 Les informations, photos et plans sont tirés de l’ouvrage « L’église Saint-Pierre de Thônex », Service archéologique, 1994.

 

Trois questions à… Marie-Thérèse Pictet-Althann

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), octobre 2021

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : MARIE-THÉRÈSE PICTET-ALTHANN

Mme Pictet-Althann, depuis de nombreuses années vous êtes présidente du Chœur Mixte de Saint-Joseph. Qu’est-ce qui vous y a amenée ?

Lorsqu’en 2007 le Chœur ne comptait plus qu’une quinzaine de choristes, j’ai répondu à un appel des curés avec l’intention de m’engager brièvement. Toutefois, l’annonce de messes télévisées en 2008 m’a fait réaliser qu’il fallait rapidement recruter des choristes, consolider le répertoire et œuvrer au renouveau de notre Chœur. En redécouvrant ainsi la joie de chanter avec l’émotion et le bonheur que cela procure, j’ai décidé d’intégrer pleinement le Chœur. Ce beau et gratifiant ministère qu’est le chant sacré permet de proclamer musicalement nos louanges et prières à Dieu et d’embellir ainsi les célébrations liturgiques en rendant les rites sacrés plus solennels. http://choeur-saint-joseph.ch/

Ambassadeur de l’Ordre Souverain de Malte, pouvez-vous nous dire quelle est sa mission principale et comment elle se concrétise pour vous ici à Genève ?

La mission de l’Ordre de Malte se résume dans les deux principes fondamentaux qui expriment son charisme : « tuitio fidei et obsequium pauperum » – défendre la foi et servir les pauvres et les malades. Ordre religieux et laïc de l’Eglise catholique depuis 1113 et sujet de droit international, il exerce des fonctions de souveraineté lui permettant de déployer son action humanitaire partout dans le monde à travers ses propres institutions et ses représentations diplomatiques. Centre du multilatéralisme et capitale humanitaire, la participation de l’Ordre de Malte à Genève aux consultations mondiales des Nations Unies et de ses agences spécialisées lui permet de présenter sur la scène internationale ses positions et de définir des coopérations dans les domaines humanitaires, médicaux, sociaux et des droits de l’homme. Cette diplomatie multilatérale contribue au renforcement de ses relations avec les gouvernements des pays dans lesquels l’Ordre est opérationnel. http://unmissionge.orderofmalta.int./en/#

Que souhaiteriez-vous dire à la communauté paroissiale de Saint-Joseph ?

Que la paroisse soit toujours au service de notre Seigneur et de notre Eglise, vivante et ouverte, rayonnant la joie chrétienne ; que sa communauté reste fidèle à la participation aux offices et que ses célébrations contribuent à approfondir notre foi ; qu’elle soit à l’écoute des préoccupations des personnes. J’exprime aussi le souhait que la tradition de la belle musique sacrée soit maintenue selon les consignes du Concile Vatican II : « Le chant sacré lié aux paroles, fait partie nécessaire ou intégrante de la liturgie solennelle. »

Méditation et spiritualité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PHOTO : DR

Rencontres

Après les trois modules de Méditation et spiritualité dédiés à la pleine présence à soi, aux autres et au Tout-Autre, nous vous proposons une série de rencontres pour entretenir cette pratique.

Chaque soirée prévoit une méditation guidée, suivie d’un bref temps de partage libre. Ce sera l’occasion de goûter à l’expérience du silence, en résonance avec des textes de la tradition chrétienne.

Animation : Lia Antico, docteure en neurosciences cognitives et affectives à l’Université de Genève, enseignante mindfulness (Brown University, USA) et animatrice à l’Atelier œcuménique de théologie (AOT).

Dates : les vendredis 17 et 24 septembre ; 1er, 15 et 29 octobre ; 19 novembre et 3 décembre 2021, de 20h à 21h.

Lieu : paroisse Sainte-Marie-du-Peuple (Av. Henri-Golay 5, 1203 Genève) et, à distance, via « Zoom ».

Prix : libre participation aux frais d’animation (à verser sur place ou sur le compte du Service de la spiritualité).

Renseignements et inscriptions : spiritualite@cath-ge.ch ou
077 441 17 80 (Federica Cogo).

Voulez-vous participer à la vie de votre UP ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PAR KARIN DUCRET | PHOTO : PIXABAY

Messes en familles : une animation simple fait retentir la Parole de Dieu dans une tona­­lité joyeuse. Les messes en famille seront célébrées à 17h30 les samedis 9 octobre,
6 novembre
et 18 décembre 2021 ainsi que les samedis 22 janvier, 9 avril et
21 mai 2022 en l’église Saint-François-de-Sales, Chêne. Contact : Sabrina Faraone, 079 926 11 74.

Groupe de prière de Padre Pio : Padre Pio disait que la prière est une clé qui ouvre le cœur de Dieu et que seule la prière peut transformer le monde ! Rencontres le premier vendredi du mois à 18h à la chapelle de l’église Saint-Francois-de-Sales accompagnées par l’abbé Joël. Contact : abbé Joël Akagbo, joel.akagbo@cath-ge.ch ;
022 555 39 25.

Groupe de prière du renouveau charismatique : le Renouveau charismatique n’est pas un mouvement mais un courant d’Eglise. C’est une redécouverte de l’Esprit Saint, de son action dans le monde, dans les Eglises, dans la vie des personnes. La rencontre a lieu à la Chapelle de Saint-François-de-Sales, le dernier vendredi du mois à 18h30. Inscriptions et informations : Denis Fornerone, dfornerone@gmail.com ; 078 752 68 18.

Prière du Rosaire : récitation du Chapelet à la Chapelle Saint-François-de-Sales à partir de septembre, tous les lundis à 16h30. Contact : Sabine Debarge, sabine.debarge@bluewin.ch, 022 349 48 75.

Adoration eucharistique à la Chapelle Saint-François-de-Sales, à partir de septembre, tous les jeudis de 17h à 18h, suivie de la messe de 18h30. Contact : abbé Joël Akagbo, joel.akagbo@cath-ge.ch ;
022 555 39 25.

Les servants et les servantes de messe reprendront leur service à l’autel dès le week-end des 11 et 12 septembre. Les enfants ou les jeunes intéressés peuvent prendre contact auprès de Sabine Debarge, sabine.debarge@bluewin.ch, 022 349 48 75.

Groupe des Aînés et Chrétiens Retraités (MCR Mouvement des Chrétiens Retraités) : les séances reprendront dès le mardi 12 octobre, chaque deuxième mardi du mois, à la salle Saint-François-de-Chêne à 14h15. Le thème prévu, « Ecoute », déjà prévu en 2020, sera donc repris. Nous espérons que vous serez à nouveau nombreux à nous rejoindre pour le moment de réflexion à 14h15 suivi à 15h30 par la célébration de la messe, et du goûter joyeusement partagé. Toutefois, sentez-vous libre de n’assister qu’à la messe et au thé… Contacts : Monique Tschalér, 022 348 78 14, Isabelle Valticos, 022 348 53 27 ; pour les personnes ayant des difficultés à se déplacer : Evi Hairer, 022 349 70 31.

Evangile à la maison : rencontres mensuelles chez Karin Ducret d’un petit groupe à Thônex. Nous continuerons de parcourir « l’Evangile selon saint Jean » en l’actualisant par nos observations et réflexions. Vous êtes cordialement invité-es à vous joindre à nous dès le samedi
25 septembre, de 10h à 12h. Contact : karin.ducret@bluewin.ch, 022 320 60 40 (rép.).

Fête paroissiale (Kermesse) : malheureusement, pas de kermesse en 2020 et en 2021… Et les travaux prévus autour de l’église Saint-François-de-Sales en 2022 l’empêcheront à nouveau… Le comité d’organisation actuel, après une activité exercée durant de nombreuses années a donc décidé de renoncer à son organisation qui s’arrête après plus de 70 ans de présence ininterrompue. Vous trouverez un hommage à cette « institution locale » dans L’Essentiel d’octobre !

« Tout est là, dans le désir… ! »

Week-end de ressourcement

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PHOTO : DR

Arcabas est le pseudonyme de Jean-Marie Pirot, un peintre français considéré comme « l’un des maîtres de l’art sacré contemporain » et bien connu pour son œuvre monumentale dans l’église de Saint-Hugues-de-Chartreuse. Passionné de l’humain et s’inspirant des textes bibliques, « Arcabas peint avec la même dignité une poire et deux pommes ou bien Jésus et deux disciples. A ses yeux, rien n’échappe au mystère. Le plus humain est aussi le plus divin ». (José Mittaz)

Animé par le chanoine José Mittaz, ce week-end de ressourcement nous invite à envisager notre vie comme une œuvre d’art en devenir.

A l’école du peintre Arcabas, entre image et Parole, ces deux jours seront rythmés par des apports, des temps de silence, de célébration et de partage.

En présence de la jeune réalisatrice Gaëlle May, nous découvrirons son nouveau documentaire « Arcabas – Rencontre au soir de sa vie ».

Dates: du vendredi 8 (à 18h45) au dimanche 10 (à 15h) octobre 2021.

Où ?: Hôtellerie franciscaine, rue Antoine de Quartéry 1, 1890 Saint- Maurice (Valais).

Prix: hébergement Fr. 220.– (deux jours en pension complète) + libre participation aux frais d’animation.

Nombre de places: maximum 15 personnes.

DÉLAI D’INSCRIPTION : 20 SEPTEMBRE 2021.

Renseignements et inscriptions : spiritualite@cath-ge.ch ou 077 441 17 80 (Federica Cogo).

 

 

En chemin vers une Eglise synodale

La place des laïcs dans l’Unité pastorale La Seymaz

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PAR CATHERINE ULRICH | ILLUSTRATION : DR

1. Nous le savons, les prêtres ont une place importante dans la vie de notre UP, et la situation vécue depuis le début 2021 nous en fait prendre conscience semaine après semaine. Mais si la vie des paroisses a continué avec autant d’enthousiasme malgré nos fragilités, c’est parce que l’Eglise est vivante lorsque les laïcs et les prêtres s’engagent ensemble, en portant la mission selon les charismes propres à chacune et à chacun. Avec l’abbé Joël et des prêtres solidaires, les communautés ont continué à célébrer les sacrements, à visiter les malades, à aider les plus pauvres, à accueillir et écouter, à se rencontrer pour prier, à rassembler les enfants pour la catéchèse et à faire des projets pour l’avenir. Tout cela grâce aux personnes qui ont mis au service de l’Evangile leur temps et leurs compétences. Cette belle vitalité est un signe de la synodalité tant espérée par le pape François. Il y a une place à prendre dans la communauté pour chaque personne qui désire participer à l’annonce de la Bonne Nouvelle.

2. De nombreuses formations peuvent être proposées pour nous aider à assumer des tâches en tant que laïcs, et à collaborer avec les prêtres pour continuer à faire vivre notre Eglise. Des initiations à la liturgie et des spécialisations pour les funérailles ou la présidence des liturgies Parole et Communion sont organisées par le Service de la formation. Des modules sur l’histoire de l’Eglise, l’œcuménisme ou la gestion de conflits peuvent également être proposés. D’autres formations existent pour la catéchèse, les lecteurs, les auxiliaires de l’eucharistie, l’animation des chants ou les compositions florales. Des conférences, des Lectio Divina et tant d’autres occasions de se ressourcer tout en se formant, nous sont offertes par l’ECR !

3. L’Eglise est riche de toutes nos différences, de toutes nos bonnes volontés, de nos faiblesses et de nos forces ! C’est à travers notre vie communautaire et l’amour que nous avons les uns pour les autres qu’elle peut montrer au monde d’aujourd’hui combien la vie avec Dieu est belle !

 

L’Unité pastorale La Seymaz
Constituée de trois paroisses

Mise en route du site internet de l’Unité pastorale La Seymaz: up-laseymaz.ch

Quel(s) moins pour plus de plus ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), septembre 2021

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : DR

(R)entrée… un mot doux aux oreilles des besogneux que nous pouvons être, plus âcre pour les élèves récalcitrants (ma première nièce passe au… Cycle d’orientation !), mais incertain pour beaucoup dans le contexte pandémique…

Non, les choses ne reviendront pas exactement comme avant… pourquoi continuer à espérer ? Vaine tentative car si le monde tourne souvent en rond, la chrétienne / le chrétien que nous sommes ne peuvent aller que de l’avant ! Ce n’est pas un optimisme béat de curé déconnecté 1 qui l’affirme, c’est ma foi en un Dieu présent et actif ici et maintenant !

C’est ma foi en un Christ mort puis ressuscité, en une Eglise au rite tridentin puis romain (merci au pape François pour l’ajustement de cet été 2), en une certaine façon de pratiquer sa foi puis en une autre (faut-il rappeler les modif’ liturgiques depuis plus d’une année ? Qui eût cru que la messe était aussi… réarrangeable ?) qui va s’affiner encore…

Pourtant… mon feeling, c’est que d’aucun.es trépignent d’impatience de reprogrammer les activités pastorales, paroissiales, ecclésiales sur des tabelles peaufinées (on en a eu le temps !) et exhibées comme avant… Pourquoi donc ? Pour quoi ?

Ok, on les a faits, ces JO 2020 en 2021, tout comme les Paralympiques (tristement, on n’en entend pas parler… ç’eût été un tonifiant exemple de moins pour plus pourtant… comme quoi…). Mais sans spectateurs, fallait oser !

Oui, moins pour plus. En Eglise, aussi. Moins de tout ce que nous avions et faisions avant – réunions, comités, sorties, activités polychromiques, publications… – pour plus : plus de présenceS, plus de véritéS, plus de silenceS, plus de soi, plus de Dieu : « Ce n’est pas d’en savoir (d’en faire, d’en vouloir…) beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement », enseigne saint Ignace qui, il y a 500 ans, blessé au siège de Pampelune et puis alité pendant des mois, se voit réduit dans toutes ses ambitions : esthétique, militaire, sociale, économique, spirituelle…

Moins pour plus… que choisissons-nous du coup pour basculer nous aussi dans notre et puis, sereinement ? Les adeptes de la relecture ignatienne savent que relire son passé, c’est pour mieux s’ancrer dans le présent et se rendre disponible pour demain… Alors, quel(s) moins pour plus de plus ?

 

1 Une critique que l’on m’a récemment adressée… et que je partage bien volontiers tellement elle m’a fait rire !

2 Cf. le motu proprio Traditionis custodes
de juillet dernier sur vatican.va !

 

Ecoute en vacance…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-ao û t 2021

PAR THIERRY FOUET | PHOTO : DR

Après une année de diverses vagues de confinement, de périodes d’ouverture, de fermeture… et les beaux jours qui arrivent… les gens se pressent, se bousculent sur les terrasses, pour partir à l’étranger. C’est comme du temps de Jésus, les gens se pressent, se bousculent dans l’attente… d’une réponse; à la recherche d’un regard apaisant ; en quête d’une guérison, d’une consolation ou d’une bénédiction. Curieux de voir, d’approcher, de toucher.

Les foules ! Effervescence, grouillement, tohu-bohu. Quand règne l’agitation fébrile, quand les frissons font vaciller les esprits, comment faire entendre la Bonne Nouvelle, une parole dont le but exclusif est de labourer les cœurs et d’y jeter des graines de liberté, d’amour ?

Jésus peut-il accepter que nous nous prenions au jeu du factice, du superficiel, de l’extraordinaire, de l’émotionnel au point de n’être plus capables d’écouter en vérité ?

Il n’est d’autre lieu d’intense fécondation que le désert. A l’écart donc ! En rupture avec tous les bruits qui rendent sourds. En rupture avec tous les mots qui sonnent creux. Faire le vide autour de soi, et même en soi, pour être avec soi-même. Pendant un temps. De temps en temps. Le matin, le soir. Peu importe l’heure du jour. Gravir une dune ou un chemin de montagne ou un sentier forestier et s’y asseoir pour écouter le silence du désert. La parole ne change le cœur et l’esprit que si l’on a pris rendez-vous avec soi-même et donc avec LUI.

Etre à l’intérieur de soi pour un temps, de temps en temps. C’est alors l’heure de l’écoute de la Parole qui fait renaître.

Très belle pause estivale.

Accueil…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

… de l’abbé Jean Jacques Ayedji

PAR JEAN JACQUES AYEDJI | PHOTO : DR

L’abbé Jean Jacques Ayedji exercera un ministère de remplacement de l’abbé Joël du 12 juillet au 16 août 2021 au sein de l’Unité pastorale La Seymaz.

Je me nomme Jean Jacques Ayedji. Prêtre pour le diocèse de Lomé, j’ai été ordonné le 18 décembre 2018. Je suis actuellement professeur de Français, Latin et Histoire au Petit Séminaire Saint-Pie X, après avoir fait deux années pastorales comme vicaire. Je m’intéresse beaucoup à la musique et je m’essaie à la guitare basse et une de mes passions est le sport. Je me réjouis beaucoup de faire la connaissance des paroissiens et paroissiennes de l’UP La Seymaz et de vivre avec eux/elles de beaux moments liturgiques.

 
… du futur diacre Dalbert

PAR KARIN DUCRET

La célébration d’admission comme candidat au diaconat de M. Dalbert Agbossou a eu lieu le 24 avril à Fribourg. La photo montre Dalbert entouré par les autres candidats, leurs épouses et l’évêque Mgr Alain de Raemy, évêque auxiliaire pour le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui a reçu publiquement lors de la célébration solennelle leur volonté de s’offrir à Dieu et à l’Eglise pour exercer l’ordre sacré (voir aussi L’Essentiel, mai 2021, p. 11).

Spiritualité et pandémie

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

Spiritualité, le mot sonne bien par les temps actuels de course à la sobriété, autre mot qui sonne bien. Spiritualité plus sobriété égal bonheur assuré ? A voir… Rencontre avec Jean-Marie Gueullette, dominicain, théologien à l’Université catholique de Lyon à l’occasion d’un zoom organisé par la Faculté de théologie de l’UNIGE.

PROPOS RECUEILLIS PAR PASCAL GONDRAND
PHOTOS : DR

La spiritualité connaît un succès grandissant dans nos sociétés sécularisées et hyperconnectées, a relevé Jean-Marie Gueullette, et cette popularité croissante s’accompagne d’un élargissement du champ sémantique du terme spiritualité, a-t-il souligné. Ce terme est en effet employé tant dans le domaine religieux que dans une culture laïque prônant le bien-être intérieur.

Quelle pourrait être sa définition et quelle est la spécificité de la spiritualité d’origine chrétienne par rapport au syncrétisme spirituel observé à l’époque contemporaine ?

La morale c’est affreux, mais l’éthique c’est très bien, la religion c’est affreux mais la spiritualité c’est très bien ?

C’est une question extrêmement difficile, voire la question impossible, a d’entrée de jeu fait valoir le dominicain. Ce terme de spiritualité connaît en effet un usage de plus en plus inflationniste. Tout le monde a ce mot à la bouche ! Et il n’est pas sûr qu’on sache très bien de quoi l’on parle quand il s’agit de spiritualité. Si celui-ci connaît un champ sémantique grandissant et de plus en plus élargi, il conviendrait alors de définir à partir de quelle origine, car le terme même de spiritualité n’est pas si traditionnel que cela dans le vocabulaire chrétien, et surtout dans la distinction qui semble tellement naturelle aujourd’hui, entre spiritualité et religion. « Pour imager cette réflexion, on pourrait dire que la morale c’est affreux, mais que l’éthique c’est très bien et que la religion c’est affreux mais que la spiritualité c’est très bien », a-t-il lancé comme une boutade !

Combien de fois a-t-il été interrogé par des journalistes sur le thème de la spiritualité alors que, à l’évidence, ils voulaient parler de religion, il n’a pas compté. « Mais on a l’impression que cela va leur brûler la langue de prononcer le mot religion. Ils remplacent alors cet horrible mot par spiritualité. »

Souffrir, ça fait du bien ?

Jean-Marie Gueullette se déclare extrêmement prudent. « Faire une telle affirmation dans le sens où le silence et la solitude, pour beaucoup de personnes aujourd’hui, sont subis et sont la source d’une immense souffrance, d’une forme de déshumanisation, est périlleux. Il serait presque indécent de dire quelle chance nous avons d’être plongés dans le silence. On retrouverait un bon vieux discours selon lequel, l’épreuve, ça fait du bien, plus vous souffrez, plus vous avancez dans la sainteté. Non, le silence et la solitude ne sont pas nécessairement producteurs de sens ni même condition de recherche de sens. Ils peuvent être vécus comme une épreuve complètement destructrice. Le silence imposé par le confinement est une épreuve surprenante pour nous qui n’avons pas vécu dans des sociétés totalitaires et qui n’avons pas connu la diminution imposée de nos libertés. Il s’agit plutôt d’une rude expérience qui n’est pas nécessairement porteuse d’un sens spirituel. Si l’humanité n’était pas en train de se faire un grand trip spirituel mondial depuis un an, ça se saurait. La seule chose que l’on pourrait dire en tant que chrétien, c’est que ces conditions exceptionnelles, tant de solitude que de silence, peuvent être vécues comme un kairos (occasion), c’est-à-dire comme un moment favorable et les considérer comme une occasion qui nous est donnée d’arrêter les machines.

Vie intérieure et vie active, vie spirituelle et vie sociale. Quel équilibre ?

« Il ne peut y avoir de vie spirituelle si l’on est constamment dans l’activité. Il nous faut un sabbat, des moments pendant lesquels on s’arrête. Une des bonnes définitions de la prière c’est de ne rien faire. Ne rien faire avec Dieu, ne rien faire pour Dieu, ce qui est encore plus difficile… Et du côté des traditions chrétiennes, on ne peut trouver un équilibre et une fécondité mutuelle entre ce qui est de l’ordre de l’activité dans le monde et ce qui est de l’ordre d’une vie intérieure si nous ne situons pas cela clairement dans une forme de rythme. Se dire, par exemple, je prierai quand j’aurai le temps ou je penserai aux pauvres quand j’aurai le temps, ne mène à rien car on ne fera ni l’un ni l’autre. Là encore, pour avoir une vie spirituelle, commençons par consacrer dix minutes chaque jour à Dieu. C’est d’ailleurs le conseil que les Pères du désert donnaient à leurs disciples. Le développement d’une vie spirituelle passe nécessairement par une certaine discipline et une organisation du temps. Et cela, « progressivement », comme le préconisait un trappiste dans un monastère cistercien en France, qui, dans les locaux du noviciat, avait écrit en gros sur le mur : « PRO-GRES-SI-VE-MENT ! » »

Les structures changent, mais la mission continue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), juin-juillet-août 2021

LE BILLET DE PASCAL DESTHIEUX, VICAIRE ÉPISCOPAL | PHOTO : DR

Notre évêque a décidé de remplacer les vicaires épiscopaux par des délégués/es épiscopaux/les laïques pour la conduite des cantons. Ce changement a été amorcé l’an passé avec la nomination de la déléguée épiscopale Marianne Pohl pour la partie alémanique du canton de Fribourg. Il se poursuit cet été pour la partie francophone de Fribourg, ainsi que pour les cantons de Vaud et de Neuchâtel. Pour Genève, la mutation se fera en 2022. J’ai en effet proposé à notre évêque d’aller jusqu’au bout du mandat de cinq ans qu’il m’a confié à plein temps en 2017, car j’ai la conviction que cela permettra une meilleure transition pour notre Eglise cantonale, en intégrant progressivement la nouvelle organisation diocésaine.

Pourquoi un tel changement ? La première idée forte de notre évêque est de « remettre » ses vicaires épiscopaux en paroisse, pour qu’ils puissent animer des pôles paroissiaux attractifs « où les gens ont envie de revenir ». Il souhaite aussi plus de « transversalité » diocésaine. A l’instar de la cellule Covid qui fait un travail remarquable, il devrait y avoir, par exemple, une commission diocésaine pour les nominations.

Les structures changent. Mais nous savons que le plus important est la mission, confiée à chacune et chacun, au service des femmes et des hommes de ce canton, pour l’annonce de l’Evangile, l’aide aux plus pauvres et la sanctification par la liturgie et les sacrements. Nous pouvons continuer de nous laisser inspirer par nos Orientations cantonales 2019-2023, afin que la Bonne Nouvelle puisse se déployer, en soignant l’hospitalité à la suite du Christ, en posant des gestes pastoraux visibles et créatifs qui reflètent la profondeur de l’Evangile, et en prenant des moyens pour rester heureux-se dans notre engagement en Eglise.

C’est bien ainsi que la mission se poursuivra dans la future « Région diocésaine du canton de Genève » !

Et Marie dans tout ça ? Regards croisés

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mai 2021

PAR PIERRE MOSER ET THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR

Pierre : Si Joseph est, dans son rôle de père, putatif, Marie, en tant que mère, l’est beaucoup moins. C’est en effet de sa chair qu’un enfant nous est né.
Par sa virginité et par son Immaculée Conception, elle a été admirable du début jusqu’à la fin. Inventions humaines ? Alors, pour rester cohérent, remettons également en cause les Ecritures. Isaïe et Michée devraient être réinterprétés, pour ne citer que ces deux-là. D’ailleurs, si l’un ou l’autre avait dit non, Dieu aurait tout simplement fait autrement, mais Il aurait tenu sa promesse.

Ces deux qualités sont admirables, certes, mais elles engagent Dieu, pas Marie. Elle s’est en revanche investie dans toute la vie de son Fils. Et dans une totale abnégation. « Faites ce qu’il vous dira (Jn 2:5) » ou encore « Marie retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur (Lc 2:51) » sont des attitudes qui prouvent la primauté du destin et de la mission de Jésus dans la vie de Marie. La Vierge a de tout temps suscité la vénération, le respect et la piété à son égard. Peut-être un peu trop par le côté exceptionnel de sa virginité, alors que toute sa vie fut consacrée à Dieu. Trente-trois ans dans l’ombre du Fils et le reste dans l’ombre de l’Eglise naissante.

Il serait cependant malvenu de relire son rôle avec nos préceptes et valeurs du XXIe siècle. Marie aux fourneaux et Joseph au boulot ne sont pas forcément les messages que ce couple veut nous transmettre. Ce serait plutôt la complémentarité de deux êtres dans un projet assez extraordinaire, celui de Dieu.

Cette complémentarité peut être constatée en observant les deux splendides vitraux de notre église. Joseph, pour sa part, est représenté avec tous les liens terrestres de la généalogie qui le relie à David, Marie, elle, est surtout inspirée par l’Apocalypse : l’agneau et son sang, la lune sous ses pieds, etc. montre l’aspect spirituel de sa mission. Paradoxe s’il en est, car c’est bien de sa chair qu’Il est né…

Thierry : Pour ma part, j’ai une dévotion absolue à Jésus-Christ, et tout ce qui l’entoure peut, doit, m’y conduire : les Saints, l’Ecriture et son analyse, mais aussi l’Eglise et son aspect institutionnel autant que charismatique, ses dogmes comme sa doctrine…

Du coup, quand je lis chez Luc que « Joseph est le père de Jésus », par la bouche même de Marie (cf. Lc 2:48) – vous savez, le fameux épisode de la fuite dans le Temple du garçonnet Jésus alors que la caravane familiale était déjà en train de rentrer… –, je m’interroge…

Quand les villageois à Nazareth, après l’avoir écouté à la synagogue, s’interrogent : « N’est-ce pas le fils de Joseph ? » (Lc 4, 22), ou, comme chez Matthieu, ils le connaissent bien comme « le fils du charpentier » (cf. Mt 13:55) je m’interroge…
On y apprend même les noms de ses frères : Jacques, Joseph, Simon et Jude !
Et – mon passage préféré ! –, les mêmes villageois rappellent que « ses sœurs sont parmi [eux] ! » (cf. v. 56)… Alors oui, je m’interroge…

Lorsque la foule, l’écoutant parler de la parabole du Semeur (ma préférée !) ou de celle de la lampe (cf. Lc 8 :1-18), s’adresse à « Marie et les frères de Jésus » (cf. verset 19), je m’interroge : où est Joseph ce jour-là ? Au champ ? En pèlerinage ? Mort ?

Et Jésus réagit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. » (v. 21). Ok : donc… je suis bien son frère à Jésus – comme toi, lectrice, lecteur, tu es sa sœur ou son frère ! Voire… sa mère ! D’ailleurs, Jésus nous déclare « Heureux ! » d’écouter sa Parole (cf. Lc 11, 28). Et Jésus aura cette tirade terrible : « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. » (Lc 14:26) Oups… sévère demande, étroitesse de marge de manœuvre !

Les liens familiaux de Jésus ne peuvent lui être une entrave selon le procédé de filiation et d’héritage subtilement dessinés dans la Torah, pour un aîné – ce que Jésus a été dans la vie de Marie et de Joseph, un aîné d’une fratrie de gars et de filles. Pour accomplir sa mission, il s’est libéré des liens les plus forts, sacrés, quasi intouchables : les liens familiaux. Pour se lier à chacune et chacun d’entre nous !

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