Comment vivre la joie de la Résurrection quand on traverse un deuil ?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), mars 2020

Le 21 mars 2020 à 16h, Mgr Gabriel Ghanoum, prêtre catholique melkite s’arrêtera à Sainte-Thérèse pour nous partager son expérience d’accompagnement face au deuil. Il nous offre lui-même un avant-goût de sa conférence.
Par Mgr Gabriel Ghanoum

Il y a effectivement un décalage entre la joie de la Résurrection – être heureux et habité par l’Espérance, célébrer en famille, avec des amis – et vivre son deuil suite à la perte d’un être cher, l’abandon d’un conjoint, un licenciement… Nous ressentons plus intensément en nous le vide, la peine, la souffrance, notre vulnérabilité en cette période de perte.
Ma conférence sur le deuil mettra en évidence les éléments importants du livre que le Dr Dezelic et moi-même venons de publier: Transcender le Deuil: Retrouver du Sens et des Outils Pratiques pour Naviguer dans le Monde de la Séparation. Nous l’avons écrit pour les personnes qui traversent un deuil, leur entourage immédiat, ainsi que le personnel médical, afin de les aider à s’adapter à leur nouvelle réalité de vie et à la comprendre. Un accent particulier est mis sur la façon de vivre les fêtes, les dates importantes et les célébrations.

En voici quelques extraits:
«Ce guide pour le deuil est destiné à vous aider tout au long de votre parcours personnel de deuil, peu importe où vous vous trouvez sur ce chemin lorsque vous prenez ce livre en main. Nous avons fait de notre mieux pour offrir des outils pratiques et des informations indispensables pour gérer tous les aspects du deuil: ce dont nous avons besoin pendant le deuil, des outils et des suggestions spécifiques (comment faire) et une compréhension plus approfondie de notre parcours personnel de deuil. Nous espérons que ce guide vous apportera un peu de guérison et d’espoir; que le terrain et les émotions douloureuses, sombres et difficiles engendrés par le chagrin s’apaiseront; et que vous retrouverez à nouveau la lumière de la vie…
Le deuil découle d’une perte de connexion et d’attache- ment à nos proches, à nos relations, lieux, objets et cir- constances chers. Il existe de nombreux types de deuils et de scénarios. Ils apparaîtront au fur et à mesure que nous serons confrontés aux changements inévitables qui accompagnent la séparation, la perte…»

Cette approche centrée sur le Sens s’ancre dans la logothérapie du Dr Viktor Frankl. Elle est comme une lampe, une balise d’espoir pour aider celles et ceux qui pleurent à naviguer tout au long de ce voyage, doux et amer, d’amour et de séparation souvent difficiles, leur permettant ainsi de trouver le chemin qui conduit à redécouvrir le Sens de leur vie et le Sens de la Vie. Comme le disait un auteur inconnu: «Le deuil n’a pas de fin, mais il change. C’est un passage, pas un lieu où séjourner. Le chagrin n’est pas un signe de faiblesse, ni un manque de foi. C’est le prix de l’amour.»

Le Christ a vécu cet état transitoire : de la séparation, la perte… de Dieu («Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» Mt 27, 46), à la recherche de sens («Père, entre tes mains, je remets mon esprit» Lc 23, 46 et «Tout est accompli» Jn 19, 30), à la joie de la Résurrection. Pour nous chrétiens, il est le chemin, « la Résurrection et la Vie» (Jn 11, 25).

Se préparer à Pâques

Tiré du supplément genevois du magazine L’Essentiel, «Vie de l’Eglise à Genève», mars 2020

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal| Photo: DR

CET EVENEMENT A MALHEUREUSEMENT DU ETRE ANNULE EN RAISON DE LA CRISE DU CORONAVIRUS. MERCI DE VOTRE COMPREHENSION !
——————

Le Carême est un temps béni pour approfondir notre vie spirituelle, notre relation avec le Seigneur. Vos paroisses vous proposent des conférences et des temps forts spirituels. Parmi ces nombreuses propositions, j’aimerais citer les conférences du mercredi à la basilique Notre-Dame, après la messe de 18h30. Le thème choisi est «Se préparer à Pâques avec…». Au fil des mercredis, nous pourrons nous préparer à Pâques en méditant le mystère de la Croix (4 mars), avec sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix, connue aussi sous le nom d’Edith Stein (11 mars), saint Jean-Paul II (18 mars), saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars (1er avril) et saint François-de-Sales, évêque de Genève (8 avril).

Le jour de mes 50 ans (voir ci-dessous), j’aurai le bonheur de parler de saint Jean-
Paul II qui nous invitait «à suivre Jésus dans sa Passion et sa mort, pour entrer avec lui dans la joie de la Résurrection» (Audience du 8 avril 1998).

Se préparer à Pâques, n’est-ce pas aussi se préparer à notre Pâque, c’est-à-dire à passer de la mort à la vie. Je me souviens, avec émotion, du premier « encielement » d’une religieuse de la Fille-Dieu à laquelle j’ai assisté comme curé de Romont. Il y avait une grande paix, une grande sérénité. Sur la feuille de chants, il était simple- ment inscrit en titre: «La Pâque de notre Sœur». Elle rejoignait tout simplement Celui qu’elle avait tant aimé. Se préparer à Pâques, n’est-ce pas aussi se préparer à la vie éternelle?

Bon Carême !
Les 50 ans du vic’ép !

Le mercredi 18 mars, l’abbé Desthieux aura 50 ans; il vous invite à fêter avec lui lors d’une journée portes ouvertes au Vicariat épiscopal (rue des Granges 13) et le soir à la basilique Notre-Dame.

8h15-9h30: prière d’action de grâce à la chapelle, suivie d’un bon petit-déjeuner
11h-12h30: apéritif festif
14h-15h: café gourmand
18h30: messe à la basilique Notre-Dame
19h15: conférence: «Se préparer à Pâques avec saint Jean-Paul II», suivi d’un verre de l’amitié

 

Votre présence sera le plus beau des cadeaux !

La communion dans la différence

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2020

Par Marc Passera | Photo : DR

Etre disciple du Christ, c’est mettre ses pas dans les siens. Chemin personnel, mais pas solitaire. Tout au long de son histoire, l’Eglise a cultivé en même temps le souci de rassembler et celui de ne pas devenir une masse impersonnelle. Le Corps du Christ est communion dans la différence.

La manière de vivre la foi d’un Africain n’est pas la même que celle d’un Allemand, celle du Latino-américain différente de celle d’un Asiatique. Si les personnes sont différentes les unes des autres, les cultures le sont aussi. La foi ne peut s’exprimer qu’enracinée dans une culture.

Mais quelle est la culture dans laquelle nous voulons être disciples du Christ ici et maintenant ? Difficile à dire. Notre expérience est celle d’un brassage culturel où chacun doit trouver sa place. Les déplacements de population, mais aussi les moyens de communication mondialisés rendent difficile l’affirmation d’une culture au profil défini. C’est pourtant une culture bien réelle que nous sommes en train de construire.

Dans ce processus, les chrétiens ont une place à prendre. Là où les différences pourraient devenir des cassures, ils sont appelés à témoigner de la communion ; là où l’altérité peut désorienter, ils sont appelés à donner du sens. 

Accueillir l’autre dont la culture est différente peut provoquer un certain enthousiasme. Mais quand l’autre est proche, l’exercice est parfois plus difficile. Se côtoyer au quotidien ne va pas de soi. De ce point de vue, la réalité genevoise est particulièrement significative et constitue un véritable défi pour les chrétiens. Nos communautés s’expriment dans des langues différentes, elles proclament leur foi de manières différentes. Le risque du ghetto existe. Celui de l’anonymat culturel aussi…

Le lien entre chrétiens du grand Genève de part et d’autre de la frontière pourrait être un laboratoire intéressant. Finalement assez semblables en même temps que différents, nous connaissons-nous vraiment ? Nous sentons-nous ensemble Corps du Christ et donc sa visibilité et écho de sa Parole dans un contexte qui  ne lui manifeste que peu d’intérêt ? N’y a-t-il pas là un appel auquel il nous faut répondre de manière concrète ? 

L’Atelier œcuménique de théologie (AOT)

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2020

Par Karin Ducret | Photo: Catherine Morin Perregaux

Un chemin vers l’unité ?

Le thème choisi pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2020 s’intitule « Ils nous témoignèrent une humanité peu ordinaire » et repose sur le naufrage de l’apôtre Paul et ses compagnons à Malte (Actes 27, 18 – 28, 10). Les naufragés ont été accueillis avec hospitalité par la population locale. Ce texte a incité le groupe de préparation à mettre en lumière des thèmes comme l’hospitalité, la réconciliation, le discernement,  la conversion, la générosité…

Ces « vertus œcuméniques » – l’Atelier œcuménique de théologie (AOT) les vit depuis 46 ans dans une expérience pionnière – ont déjà touché quelque 2000 personnes à Genève. L’aventure a débuté en 1973 – durant plus d’un an des théologiens du Centre protestant d’études et des jésuites ont planché sur une formation œcuménique d’un genre nouveau.

La publication de « Nos convictions sur l’AOT » * en 1983, écrite par des enseignant-e-s de  l’AOT,  nous éclairent sur ce projet théologique, qui n’a pas changé depuis : « Il est possible, du sein même des différences, de se poser ensemble la question de Dieu dans l’actualité des défis de ce monde. Un tel travail théologique manifeste la nécessité et l’urgence, le bien-fondé et le bienfait d’espaces œcuméniques qui, n’étant pas sous la responsabilité directe des Eglises et n’en formant pas une, peuvent jouer un rôle «  inter-ecclésial  ». Dans de tels lieux il devient possible de se laisser interpeller à la fois par la Parole de Révélation et par nos présences au monde […] La recherche commune est possible parce que […] la Bible est notre référence fondamentale. Pour la lire, nous utilisons tous les instruments de travail fournis par l’exégèse scientifique. […] Nous voulons que l’exégèse rigoureuse nous guide vers une interprétation actuelle des textes bibliques. Des différences de compréhension et d’interprétation apparaissent parfois ; elles proviennent de nos enracinements confessionnels et de nos références philosophiques différentes mais nous estimons que ces approches sont complémentaires. Nous nous efforçons constamment de vérifier nos interprétations à la lettre du texte. […] Ce «  petit bout de chemin fait ensemble  » (comme le disait Jean XXIII) ne permet plus de dire ou de laisser croire que la quête commune de la vérité du Christ provoque une perte d’identité. Ce qui change, lorsque nos racines se plantent en profondeur, c’est la vision de l’autre. Ne cherchant pas à faire disparaître nos différences nous n’en mesurons que plus gravement le drame de quatre siècles de rupture »

Alors ? L’Atelier œcuménique de théologie (AOT), un chemin vers l’unité ? 

* Ce texte, rédigé par les enseignants et enseignantes de l’Atelier œcuménique de théologie à Genève, fut envisagé pour une adresse directe au pape Jean-Paul II lors de sa visite à Genève. Il ne s’agissait, dans le cadre d’une rencontre, que d’attester d’une réalité vécue dans un lieu particulier. Les circonstances ayant empêché ce voyage, l’AOT a décidé de rendre public ce document.

Femmes et spiritualité – 4, 11, 18, 25 mars et 1er avril – Genève – EVENEMENT ANNULE

Tiré du supplément genevois du magazine L’Essentiel, «Vivre de l’Eglise à Genève», mars 2020

Cours ouvert au public, de 15h15 à 17h, Uni Bastions, salle B 012

CET EVENEMENT A MALHEUREUSEMENT DU ETRE PARTIELLEMENT ANNULE EN RAISON DE LA CRISE DU CORONAVIRUS. MERCI DE VOTRE COMPREHENSION !
——————

Comme en témoigne le parcours de maintes figures féminines du passé, l’expérience spirituelle annonce l’émergence d’une nouvelle identité personnelle dont l’insertion dans le contexte social et culturel a souvent comporté un moment de rupture avec l’ordre établi. Mais peut-on parler d’une spiritualité au féminin ou est-ce que la notion de «sujet spirituel» ne serait que le produit de circonstances historiques liées aux rapports de genre et de pouvoir ? Dans ce cours nous allons découvrir la vie et la pensée de quelques figures majeures de la spiritualité chrétienne du Moyen Âge et de la première modernité. Il donnera l’occasion de s’interroger sur la façon dont les femmes ont habité la spiritualité et de considérer les enjeux sociaux et genrés.

4 mars: L’univers spirituel des béguines: la poésie d’Hadewijch d’Anvers (env. 1200-1260)
11 mars: Marguerite Porete (env. 1250-1310) ou le Miroir qui brûle 18 mars : Catherine de Sienne (1347-1380) et les lois de l’Amour divin
25 mars: Thérèse d’Avila (1515-1582): au Château intérieur
1er avril: Femmes invisibles, femmes sauvages, « es Amies de Dieu»

Michel Bittar, ou le témoignage d’un paroissien engagé

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), janvier-février 2020

Par Michel Bittar, Association Soeur Emmanuelle Choulex-Vandoeuvres | Photos : DR

Michel Bittar et Soeur Emmanuelle
Michel Bittar et Soeur Emmanuelle

Etre disciple du Christ, c’est mettre ses pas dans les siens. Chemin personnel, mais pas solitaire. Tout au long de son histoire, l’Eglise a cultivé en même temps le souci de rassembler et celui de ne pas devenir une masse impersonnelle. Le Corps du Christ est communion dans la différence.

La manière de vivre la foi d’un Africain n’est pas la même que celle d’un Allemand, celle du Latino-américain différente de celle d’un Asiatique. Si les personnes sont différentes les unes des autres, les cultures le sont aussi. La foi ne peut s’exprimer qu’enracinée dans une culture.

Mais quelle est la culture dans laquelle nous voulons être disciples du Christ ici et maintenant ? Difficile à dire. Notre expérience est celle d’un brassage culturel où chacun doit trouver sa place. Les déplacements de population, mais aussi les moyens de communication mondialisés rendent difficile l’affirmation d’une culture au profil défini. C’est pourtant une culture bien réelle que nous sommes en train de construire.

Dans ce processus, les chrétiens ont une place à prendre. Là où les différences pourraient devenir des cassures, ils sont appelés à témoigner de la communion ; là où l’altérité peut désorienter, ils sont appelés à donner du sens. 

Accueillir l’autre dont la culture est différente peut provoquer un certain enthousiasme. Mais quand l’autre est proche, l’exercice est parfois plus difficile. Se côtoyer au quotidien ne va pas de soi. De ce point de vue, la réalité genevoise est particulièrement significative et constitue un véritable défi pour les chrétiens. Nos communautés s’expriment dans des langues différentes, elles proclament leur foi de manières différentes. Le risque du ghetto existe. Celui de l’anonymat culturel aussi…

Le lien entre chrétiens du grand Genève de part et d’autre de la frontière pourrait être un laboratoire intéressant. Finalement assez semblables en même temps que différents, nous connaissons-nous vraiment ? Nous sentons-nous ensemble Corps du Christ et donc sa visibilité et écho de sa Parole dans un contexte qui  ne lui manifeste que peu d’intérêt ? N’y a-t-il pas là un appel auquel il nous faut répondre de manière concrète ? [thb_image lightbox= »true » image= »25682″]

La Bible, quel canon…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel/Eaux-Vives – Saint-Paul/Saint-Dominique (GE), décembre 2019

Par Pierre Moser | Photo: DR
Noël approche, entraînant dans son sillage foultitude de traditions. Le bœuf et l’âne gris doivent leur présence autour de la crèche à l’évangile du pseudo Matthieu (Ch 14). La virginité de Marie doit sa persistance au protévangile de Jacques1. Bref, les exemples de références apocryphes foisonnent aussi bien dans nos traditions que dans certains de nos dogmes. Mais comment se fait-il que dans nos sociétés occidentales, notre éducation nous fait passer à côté de tant d’histoires et pourquoi? Parmi les réponses possibles, j’en vois deux : la nature même de ces documents: «apocryphe» signifie caché, et c’est bien ce que notre Eglise a cherché à faire pendant longtemps. D’autre part, se promener dans des textes tel le Livre d’Adam nécessite une lourde préparation vu la difficulté des textes; c’est déjà un travail d’expert. Pour mémoire, les évangiles canoniques ne nous sont pas disponibles depuis beaucoup plus longtemps: il a fallu Vatican II pour autoriser l’usage de langues vernaculaires dans la liturgie.

Naviguant entre merveilleux, miraculeux, fantastique et vérité historique possible, ces documents, malgré leur abord difficile, sont d’une richesse extraordinaire. Alors que la «canonisation» des écrits que nous tenons aujourd’hui pour officiels en fait une collection fermée, la tradition et les canons de l’Eglise se sont largement inspirés de ces textes dits «cachés». L’Assomption et la fête qui la célèbre en sont deux beaux exemples.

Que certains textes de ces apocryphes soient considérés comme farfelus ne soulève aucune objection pour ma part, n’en déplaise aux contradicteurs. Le tintamarre que la découverte de l’évangile de Judas a provoqué devrait nous convaincre 2. Encore aujourd’hui la polémique fait plus le «buzz» que la science. Et l’historicité du Nouveau Testament n’est pas discutable: les Pères de l’Eglise des trois premiers siècles font référence à la totalité des textes qui le constituent. Trêve de polémique, je vous laisse entre les mains de l’équipe de L’Essentiel pour vous guider dans la «révélation» de ces écrits «cachés».

Joyeux Noël et bonne lecture.

Baptisé-e-s et envoyé-e-s: l’Eglise du Christ en mission dans le monde

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel/Eaux-Vives, Saint-Paul/Saint-Dominique (GE), octobre 2019

Par Karin Ducret

Le Concile Vatican II a rappelé l’égalité et la dignité inaliénables de tous les baptisé-e-s. Par le baptême, tout chrétien, toute chrétienne devient «prêtre, prophète et roi» et reçoit ainsi les mêmes charges que le Christ accomplit par sa vie.

Un article dans la revue «Choisir» pose cette question provocante: «Jésus-Christ était-il prêtre?»1 Il explique que les seuls prêtres dont font mention les Evangiles sont ceux du Temple de Jérusalem (Mc 1, 44); quant à l’apôtre Paul, le mot prêtre n’apparaît jamais dans ses épîtres, sauf dans l’épître aux Hébreux2 qui soutient que Jésus était prêtre. Etait-ce pour rassurer la communauté chrétienne, composée de juifs convertis, habitués aux splendeurs des célébrations au Temple de Jérusalem? Parce que le culte de la communauté chrétienne consistait presque exclusivement en l’abandon à Dieu et l’amour de l’autre, et l’eucharistie, célébrée dans les familles, ne se distinguait pas beau- coup des repas ordinaires en famille? Pour contredire une rumeur au sujet de Jésus qu’il ne pouvait pas être le Messie puisqu’il n’était pas prêtre? Les juifs attendaient en e et un prêtre, un prophète et un roi pour la n des temps… On vit en e et en Jésus un prophète (Mc 9, 8), on le reconnut comme roi (Mt 21, 9, Lc 19, 38, Jn 12, 13), mais jamais personne ne le dit prêtre, car n’appartenant pas à la tribu de Lévi mais à celle de Judas ! Pour son peuple, Jésus était donc un laïc… L’auteur de l’Epître aux Hébreux affirme alors que Jésus appartenait, selon le psaume 110,4 à un autre ordre, celui de «Melchisédech» (voir Gn 14): «Le Seigneur l’a juré, il ne s’en repentira pas: tu es prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech.» Jésus-Christ est donc devenu par sa résurrection prêtre d’un nouvel «ordre» et d’un «nouveau style»: par le seul sacrifice de sa personne livrée par amour, il a obtenu le pardon de tous les péchés: il n’y a plus besoin d’autres sacrifices. En ne naissant pas dans la tribu de Lévi, il a ouvert le sacerdoce à tous. En accomplissant la volonté de Dieu, il a montré que tous les chrétiens, toutes les chrétiennes sont prêtres comme lui lorsqu’ils/elles pratiquent l’amour de Dieu et du prochain. Plus tard, pour mieux organiser les tâches dans l’Eglise, quelques-uns deviendront ministres, d’autres travailleront plus directement dans le monde. Mais toutes et tous participent du sacerdoce de Jésus- Christ pour transformer la société par une vie faite d’amour et de solidarité.

«Quiconque s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé» Luc 14, 11

Par Ernest Janczyk
Photo: DR
A partir de mois de septembre avec Père Joël Akagbo et Mme Sabrina Faraone nous commençons la collaboration dans l’Unité pastorale La Seymaz qui nous est confiée par Mgr Charles Morerod (ndlr. voir en page 3). En cherchant des pistes, des inspirations pour notre mission cela vaut la peine de s’orienter vers l’Evangile du 1er dimanche de mois de septembre (Lc 14, 1.7-14) où Jésus nous invite à l’humilité. En exerçant notre ministère il nous faut prendre en considération cette attente du Seigneur. Qu’est-ce que l’humilité ?

Un chrétien mûr, avant tout, est une personne humble de cœur. L’humilité chrétienne n’a rien à voir avec le mépris de soi-même ou avec l’attitude de chercher en soi-même que du négatif en oubliant notre dignité personnelle que nous reflétons en tant que filles et fils de Dieu.

De quelle humilité s’agit-il ? Un homme humble reconnaît la vérité entière sur lui-même. Il sait très bien que tout ce qu’il a reçu – la vie, la dignité, la liberté, la grâce du salut, la capacité d’aimer – il l’a reçu gratuitement, sans aucun mérite personnel. C’est justement pourquoi l’homme humble est aussi homme reconnaissant envers Dieu. L’homme humble remercie sans cesse pour tous les dons qu’il a reçus de Dieu et des autres. 

L’homme humble doit rester vigilant, en reconnaissant aussi que son humilité fait face à un danger qui peut venir de l’intérieur comme de l’extérieur. De l’intérieur, parce que notre égoïsme a toujours le pouvoir de détruire notre humilité. Elle est menacée par la faiblesse, la naïveté, l’ignorance et le péché. Le danger vient aussi de l’extérieur. On est en danger à cause de gens qui ont succombé à l’égoïsme et qui ne savent pas, ou plus, aimer. 

L’homme humble de cœur reste toujours vigilant et discipliné pour ne pas perdre la vie, la liberté et l’amour. Il sait bien que la plus belle forme de l’humilité c’est la sainteté, c’est à dire la réalisation du projet de Dieu et pas le nôtre. L’homme humble désire répondre aux attentes de Dieu. Il prend au sérieux sa dignité d’enfant de Dieu. Il prend aussi au sérieux sa faiblesse et il collabore avec les grâces de Dieu.

Prions le Seigneur, que la nouvelle année pastorale soit pour nous l’école de l’humilité et de l’amour de Dieu.

Je jubile, tu jubiles, il jubile

Par Pierre Moser

Décidément, pour un canton peu connu pour faire la fête, Genève se dévergonde vraiment en cette année 2019. La célébration du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération en 2015 n’aura pas suffi : septembre 2019 marquera le 200e du rattachement de Genève à l’évêché de Lausanne / Fribourg. Plus proche de nous, Saint-Joseph célébrera le 150e de la consécration de son église. A cette occasion, un ouvrage résumant les cent cinquante ans de vie de la paroisse sera édité, en collaboration avec Saint-Augustin. Plus de détails concernant la sortie de cet ouvrage dans notre prochain numéro, mais vous pouvez d’ores et déjà réserver dans vos agendas la date du 10 novembre 2019. Ce dimanche sera célébrée la messe du 150e de la consécration de notre église, messe présidée par Mgr de Raemy et accompagnée par notre cœur mixte.

Cette cérémonie apportera également une conclusion à trois années de célébration d’une densité particulière. Concerts, repas paroissiaux et messes solennelles se sont succédé durant ces trois années de jubilé. Nous espérons vous avoir fait partager la joie que nous avons eue à célébrer les évènements fondateurs de notre paroisse et de notre église.

200e du rattachement de Genève à l’évêché de Lausanne / Fribourg

FRIBOURG 8 SEPTEMBRE 2019

Messe solennelle en la Cathédrale de Fribourg célébrée par Monseigneur Charles Morerod.

8h42 :
– Depart en train* de Genève
– Accueil des Genevois par l’évêque
– Messe
– Repas offert au couvent des cordeliers
– Visite de la cathédrale et de l’évêché

16h26 :
– Départ de Fribourg*

* billets à la charge des participants

Inscription :
www.eglisecatholique-ge.ch/bicentenaire

Contact :
– vicariat épiscopal 022 319 43 43
vicariat@cath-ge.ch

GENÈVE 20 SEPTEMBRE 2019

18h30 : Grande conférence, auditoire B 106
Olivier-Reverdin (Uni-Bastions, 5 rue de Candolle)
Entrée libre, la conférence sera suivie d’un cocktail.

Manifestation historique du bicentenaireà la Faculté de théologie en présence de :
Monseigneur Charles Morerod, l’Abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal
et Monsieur André Castella, secrétaire général adjoint du département de la sécurité,
de l’emploi et de la santé.

«20 septembre 1819, le grand chamboulement du catholicisme genevois».
Intervention des professeurs :
Bernard Hodel (Histoire de l’Eglise, Faculté de théologie catholique de Fribourg) et
Michel Grandjean (Histoire du christianisme, Faculté de théologie protestante de Genève).
Table ronde animée par Evelyne Oberson.

Toutes les infos & inscriptions :
www.eglisecatholique-ge.ch/bicentenaire

S’il vous plaît… Merci

Par Pierre Moser
Photo: DRLe jour se lève sur le golfe Al-Hishan. Une foule bigarrée se presse sur le parvis de la cathédrale de la Sainte-Famille à Koweit City.

Il est 6h et dans une demi-heure sera célébrée la première des quinze messes de ce vendredi.

Les huit cents places seront prises d’assaut tout au long de ce « dimanche ».

Le jour se couche sur la place des Eaux-vives, le soleil est déjà caché par le clocher. Un promeneur solitaire déambule devant l’église Saint-Joseph. Il s’arrête et consulte les horaires de messe.

Nous sommes dimanche et la seule messe régulière a eu lieu à 11h, hélas.

Deux scénarios sans rapports ? Pas si sûr : pendant que nos églises d’Occident se vident, les communautés chrétiennes en situation précaire se réunissent dans des élans de foi que nous ne connaissons plus depuis longtemps.

Afrique, Philippines, Amérique du Sud, Europe de l’est, autant de foyers vivants de la pratique chrétienne. Sans compter toutes les communautés minoritaires en proie, elles, au martyre. L’Eglise a déjà connu cela ? Certes, la Réforme, la Révolution française entre autres, ont mis à jour des crises sans commune mesure avec celle que nous traversons. Mais sa nature n’est-elle pas plus ancrée dans la société d’aujourd’hui ? Les chiffres de l’OFS nous montrent une certaine réalité (figure 1) : la religion aujourd’hui majoritaire est l’Indifférence. Comprenez sans confession, catégorie statistique qui comprend un tiers d’athées et un quart d’agnostiques. Ce serait oublier qu’un bon cinquième de catholiques dit croire non pas à un dieu unique et trinitaire, mais à une puissance supérieure (figure 2).

Quelle est donc la source de ces disparités ? Réponse difficile, mais une piste de réflexion existe : les « petits » qui ont besoin d’une espérance pour survivre, ceux-là sont des pratiquants fervents. Les « grands », cependant, le sont beaucoup moins. On entend souvent, dans nos contrées, des répliques comme « ce que je suis, je ne le dois qu’à mon travail ». Notre dialogue avec Dieu se résumerait-il à des s’il vous plaît ? Serions-nous incapables de dire merci ? Dès lors, la parabole du chameau prend tout son sens (Mt 19 : 24). Si seulement 15% des catholiques romains avoués pratique la prière une fois par semaine, cela signifie un 85% d’échec. Cela ressemble furieusement au chas de l’aiguille. Il est évident que plus notre confort est élevé, plus il nous est difficile de nous détacher de ce dont demain doit être fait.  Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur (Mt 6 : 21).

Désespoir donc ? Peut-être pas. Pour cela il nous faudrait entendre les appels répétés à l’humilité et à la confiance du haut des chaires de nos églises. Et méditer également que nous sommes tous, miséreux y compris, les riches de quelqu’un.

Mt 19 : 24 – Oui, je vous le répète, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume des Cieux. 

Source chiffres : Office Fédéral de la Statistique

[thb_image image= »4720″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/08/gr-f-01.08.02evo-computed_thumbnail. »][thb_image image= »4721″ img_link= »url:%2Fwp-content/uploads/2019/08/gr-f-01.08.02elrc03-computed_thumbnail. »]

Portrait de Marie Mottet Frachebourg

Par Anne-Marie Colandrea
Photo: Pierre PistolettiDepuis plus de 5 ans déjà, Marie Frachebourg vient depuis Saint-Maurice à Genève, pour transmettre – avec joie et enthousiasme – la beauté du chant grégorien. Ainsi un groupe d’une quinzaine de personnes se forme au chant grégorien, à la psalmodie et à la découverte historique et culturelle du patrimoine musicale grégorien.

Marie Frachebourg, lors de ses études de musique, s’oriente vers un diplôme professionnel de piano, suivra l’enseignement de la harpe. Arrive le temps de l’élaboration d’un mémoire en Histoire de la Musique, et avant tout celui de choisir le sujet à traiter. C’est au cours de cette période qu’une amie lui propose un voyage en Provence à la découverte des abbayes cisterciennes « sœurs » : Silvacane, le Thoronet et Notre Dame de Sénanque. L’audace de cette amie lui fait demander à Marie d’entonner un chant pour saisir l’acoustique du Thoronet : « Toi qui es catho et musicienne, ne veux-tu pas chanter quelque chose ? » Marie se rend compte alors qu’elle méconnaît les racines des chants chrétiens : elle ne peut chanter ni du grégorien, ni aucune antienne adaptée à la résonnance de l’abbaye. Face à sa méconnaissance, elle trouve l’inspiration pour cadrer son sujet en Histoire de la Musique. Elle trouvera son maître à l’Abbaye de Saint-Maurice auprès du Chanoine Marius Pasquier. Pendant 5 ans, à raison d’une fois par semaine, elle devient l’élève privilégiée du Chanoine et aborde tous les aspects du grégorien. Il l’encourage à transmettre son expérience et à enseigner. Depuis, Marie anime des sessions d’initiation ou d’approfondissement du chant grégorien, accueillie par différents monastères de la Provence à Fribourg, et selon les demandes des communautés. 

Pourquoi enseigner en paroisse ? Ce qui est intéressant dans l’approche de Marie, c’est l’invitation adressée à toute personne même débutante, homme et femme, à participer à ce cours sans critère particulier de qualité de voix ou de connaissance du chant choral. Elle conçoit ce geste au regard de la vie paroissiale. Le petit groupe d’élèves, un peu plus aguerri, offre ainsi sa disponibilité pour animer soit la liturgie comme les Laudes des mercredis du temps de l’Avent ou encore un Office de la Semaine sainte. 

Quel est l’apport du grégorien pour la musicienne ? Marie reconnaît qu’elle a acquis une autre manière de voir la musique et de l’interpréter. Plus personnellement, la liturgie et le grégorien nourrissent sa propre prière. Cette passion pour la musique et le chant, Marie la partage désormais avec son époux Olivier Mottet. Ils ont publié en 2017 un album inspiré des écrits de la « Petite Thérèse » Mes Armes. Ayant élu domicile en Valais, ils demeurent liés à l’Abbaye de Saint-Maurice. 

Rendez-vous dès la rentrée, vous pouvez joindre Marie Mottet Frachebourg à l’adresse suivante : marie.mottet17@gmail.com

L’UP La Seymaz prend une forme nouvelle

Par l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopalA la suite de la demande des Frères Dominicains de sortir la paroisse Saint-Paul de l’Unité pastorale (UP) La Seymaz, l’évêque diocésain, Mgr Charles Morerod, décrète, au 1er septembre 2019, la modification du territoire de cette UP qui conservera la paroisse de Chêne-Bourg/Thônex et inclura les paroisses de Choulex-Vandœuvres et Presinge-Puplinge. Cette modification a été approuvée par le Conseil presbytéral le 13 juin 2019.

Cette UP sera confiée aux agents pastoraux en place actuellement ; l’abbé Ernest Janczyk qui sera le nouveau curé modérateur et s’établira à la cure de Choulex, l’abbé Joël Akagbo qui restera répondant de la paroisse de Chêne-Bourg/Thônex et Madame Sabrina Faraone, animatrice en catéchèse.

Nous souhaitons que cette UP se cons­truise dans une ouverture sur une plus grande collaboration et synergie entre les paroisses de la grande région entre l’Arve et le Lac (qui comprend les UP Eaux-Vives – Champel, Arve et Lac et La Seymaz ainsi que la paroisse Saint-Paul).

Nous confions cette UP nouvellement constituée à la conduite de l’Esprit Saint.

La Région… un territoire pastoral

Par Frère Michel Fontaine OP, Curé de Saint-Paul

Nous voilà à nouveau devant un changement : dès le 1er septembre, l’Unité pastorale La Seymaz « prend une forme nouvelle » suite à la demande de la communauté des Dominicains d’en faire « sortir » la paroisse Saint-Paul.

Cette nouvelle forme va associer la paroisse de Chêne-Thônex, la paroisse de Choulex-Vandœuvres et celle de Presinge-Puplinge, soit trois paroisses. 

Nous pourrions nous arrêter à cette première vision des choses et ne pas être vraiment très satisfaits d’une telle décision : d’un côté la paroisse Saint-Paul animée par la communauté des Frères dominicains avec un projet communautaire : le Centre Saint Paul-Saint Dominique et de l’autre une nouvelle UP La Seymaz invitée à se reconfigurer avec deux autres paroisses.

En fait la perspective est tout autre. Elle appelle à entrer dans une ouverture sur une plus grande collaboration et synergie entre les UP Champel / Eaux-Vives, Arve et Lac, La Seymaz et le Centre Saint-Paul-Saint-Dominique.

Il nous faut donc dès maintenant, penser ce changement dans le cadre d’une dynamique pastorale régionale et renforcer les synergies, les complémentarités et les charismes des différents lieux.

Il faut être conscient que la perspective est ambitieuse et n’est pas sans difficultés liées à nos habitudes, notre peur du changement, nos moyens, nos cultures… mais elle me paraît cohérente avec les nouvelles réalités et les nouveaux défis que nos Eglises doivent affronter. Je dis bien « nos Eglises » car une telle perspective ne peut ignorer nos frères protestants et orthodoxes présents dans la région.

N’ayons pas peur car nous sommes tous gagnants dans une telle démarche, si notre horizon est celui « d’aller au large et de jeter nos filets ».

La communauté des Dominicains souhaitent contribuer vraiment à ce nouveau projet en voulant mieux mettre au service de l’Eglise ce qu’ils sont, avec leur identité, leur passion de l’intelligence de la foi, leur souci d’être « aux frontières », et de l’accueil de toutes situations, quelles qu’elles soient…

«Il était une fois…»

La fabrique des contes

Photo: DRJusqu’au 5 janvier 2020, Musée d’ethnographie de Genève (MEG), Genève

Les contes sont loin d’être réservés aux enfants, et pas aussi innocents qu’ils n’y paraissent. Avec sa nouvelle exposition « La fabrique des contes », le MEG met en lumière les récits traditionnels populaires européens. A partir de mai 2019, le public pourra plonger dans le monde fantastique des contes, découvrir leur histoire ainsi que les multiples instrumentalisations dont ils font l’objet. « Il était une fois… » Chacun de nous connaît des histoires commençant par ces quatre mots. De la Finlande à la Méditerranée, des pays celtes aux Balkans, les contes font partie de notre patrimoine commun. Ils appartiennent à l’imaginaire collectif. Dans sa nouvelle exposition, le MEG explore cet univers à la fois très familier et totalement fantasmatique. Au nombre de ces contes, le MEG présente notamment…

Encore raté

Par Pierre MoserEncore une occasion ratée par notre temps. En lieu et place d’un vrai débat de fond sur le soi-disant « mariage pour tous », le mal nommé, nous avons reçu en héritage une loi dont le moteur principal n’est qu’électoraliste. Quid de l’« ancienne » formule de la famille qui a clairement montré ses limites (2 mariages sur 3 qui finissent par un divorce) ? Quid de la légitimité de certaines minorités à vouloir copier à tout prix ce modèle ? Quid des difficultés matérielles de certaines familles monoparentales ? Trop occupée à nettoyer les écuries d’Augias, ce n’est pas l’Eglise d’aujourd’hui qui pourra répondre, elle a perdu trop de crédibilité. Mais alors qui ? Vous, nous, moi, la communauté ecclésiale n’est pas morte. Nous devons prendre ce débat à bras-le-corps, en faisant attention aux jugements hâtifs. L’expérience nous montre que certains membres de nos communautés sont encore moins ouverts, surtout aux extrémités. Et le sujet est complexe. Les réponses que nous cherchons dans les écritures servent souvent à justifier nos a priori. Alors posons-nous les vraies questions. Lançons un vrai débat pour nous permettre, à nous aussi, de reconstruire la famille et les valeurs qui la supportent. Il me semble que, d’un coté comme de l’autre, les droits prennent le pas sur les devoirs. Bref, nous sommes dans un cul-de-sac les uns et les autres.

Les faits sont pourtant têtus : une natalité en berne 1, un taux d’échec en constante augmentation 2 ou une monoparentalité qui se précarise 3, pour n’en citer que quelques-uns. Pas de doute, nous avons tous participé aux faillites de l’un ou l’autre des systèmes par nos manques de cohérence. En prenant un peu de recul, certaines valeurs spirituelles et / ou morales apparaissent pourtant comme évidentes : chasteté au sens d’aimer Dieu et son prochain de manière désintéressée 4, pauvreté au sens d’humilité et de détachement des biens matériels 5 et obéissance au sens « écoute de la parole ».

A considérer nos devoirs, nous devrions entreprendre ce que la majorité d’entre nous a oublié : lire et mettre en œuvre notre Catéchisme. L’article 2358 est sans ambiguïté : « Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition. » En route et bonnes vacances.

1 Taux de natalité suisse source OFS de 1986 à 2016 variant entre 1.47 et 1.52
2 Taux de divorce 2017 couples mariés : 36.1% ; couples partenaires : 25% source OFS 2017
3 Une famille monoparentale sur six en situation de risque de pauvreté source OFS
4 Catéchisme de l’Eglise Catholique : La vie dans le Christ : Les dix commandements :  Tu aimeras ton prochain comme toi-même
5 Saint Augustin : Le pauvre de Dieu l’est dans l’âme, non dans la bourse (En. In ps 132 26)

C’est la fête

Par Pierre Moser
Photo: DRJuin est traditionnellement synonyme de fête paroissiale à Saint-Joseph. La fête ? Mais quelle fête ? Une fête païenne célébrée par une communauté d’Eglise, c’est assez surprenant. Pas tant que cela. Noël, l’Epiphanie, le Mercredi des cendres, la Saint-Jean pour n’en citer que quelques-unes sont toutes des célébrations païennes à l’origine. Le monde n’ayant pas commencé avec la chrétienté, il a fallu compter avec les traditions existantes. Ainsi, Noël a remplacé la fête du solstice d’hiver. Joli symbole que de choisir la date à laquelle le soleil, après avoir décliné pendant 6 mois, vainc la nuit pour recommencer à croître. Les sources d’influence sont multiples : les saintes écritures par exemple sont à l’origine de la Saint-Jean, le 24 juin, anciennement date du solstice d’été (Jn 3 : 30). Les feux de la Saint-Jean sont également une réminiscence de fêtes païennes. D’autres exemples de récupération, pardon, de christianisation ? La Toussaint pardi : une des plus grandes fêtes païennes qui célébrait, pour les Celtes en tout cas, le dernier jour de l’année, suivi du jour de l’an : Samhain. Les Irlandais émigrés en masse aux Etats-Unis lors de la grande famine du milieu du XIXe siècle, ont apporté avec eux leurs légendes, et en Amérique, Samhain est devenu Halloween. Cette Toussaint permettait aux croyants de s’attacher aux saints martyrs qui les protégeaient contre les esprits et autres fantômes. On pourrait multiplier ces exemples à l’infini car ils sont tous les éléments de notre culture judéo-chrétienne. La laïcité n’a d’avenir, dans ce contexte, que si elle accepte de se baser sur ce passé. Eh oui, le révisionnisme a aussi des adeptes dans nos sociétés « païennes ».

Plus modeste et certainement plus proche de nous, à l’occasion des trois années marquant le jubilé du 150e de l’église, nous vous proposons de prendre possession de la rue Petit-Senn. 2019 est l’année de clôture de ce jubilé, mais également l’année du jubilé de la consécration de notre église. Faire la fête est une manière de faire mémoire du siècle d’histoire de ce bâtiment. De sa consécration par l’évêque du lieu, Mgr Mermillod, qui deviendra cardinal le 23 juin 1890 à l’inauguration des vitraux du transept le 18 mai 2014, en passant par la confiscation du bâtiment par les forces gouvernementales de l’époque (Kulturkampf), cette histoire est riche en rebondissement. Vous aurez d’ailleurs l’opportunité de le constater lors de la sortie de la publication jubilaire cet automne. Quant au programme de la fête paroissiale de cette année, un repas suivra la messe de 11 heures accompagnée par le chœur-mixte. Ce repas vous sera servi dans la rue Petit-Senn, bloquée pour l’occasion. Vos entrées et desserts seront, comme chaque année, les bienvenus. En espérant que vous aurez le temps de lire ceci avant le 16 juin 2019…

Projet immobilier approuvé

Paroisse Saint-Pierre (Thônex) et Saint-François (Chêne) : projet immobilier approuvé lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 4 avril 2019

 

Par Pascal Voide, président du CP
Photos: Pfr architectesCe projet de construction est en cours d’élaboration depuis 2017, mais faisait déjà l’objet de diverses réflexions et études depuis maintenant cinq ou six ans, car il faut trouver des solutions à plusieurs problèmes dans la paroisse : 

Le parc immobilier de la paroisse est, d’une manière générale, pas en bon état et il ne correspond plus du tout aux diverses normes en vigueur (énergétiques, électriques, thermiques, etc.). Les activités pastorales ont évolué. L’accès à la cure, au secrétariat en particulier, est peu pratique pour les personnes à mobilité réduite. L’église Saint-François, en mauvais état, devrait faire l’objet de travaux pour lui redonner du lustre. La chapelle Saint-François est mal adaptée à sa fréquentation. L’église de Saint-Pierre (Thônex) souffre de problèmes d’humidité récurrents car lors de la grande rénovation de 1988, le drainage n’a pas été posé pour des raisons d’économies, il n’y a pas de ventilation  et elle doit être rafraîchie. 

Ces éléments ont conduit les Conseils de Communauté (CC) et de Paroisse (CP) à travailler sur un projet répondant à ces besoins, en assurant la pérennité des finances paroissiales, le financement des travaux de rénovation nécessaires ainsi que de construction, car les bâtiments pastoraux – églises, cures et salle paroissiale – ne génèrent aucun revenu. La construction d’un immeuble mixte ainsi qu’un immeuble de logements s’avérait la seule solution financièrement saine pour assurer le financement des travaux, du remboursement de la dette contractée et ses intérêts, et enfin dégager un disponible supplémentaire pour le ménage paroissial. 

Le projet présenté prévoit les éléments suivants : 

• La construction d’un immeuble mixte à la place de la cure actuelle, composé au rez-de-chaussée d’une grande salle polyvalente avec cuisine semi-professionnelle ainsi que 4 logements sociaux aux 1er et 2e étage.

• La rénovation complète de la salle Saint-François qui deviendra la nouvelle cure. Elle contiendra l’appartement du curé, le secrétariat, le bureau de la coordinatrice en catéchèse, deux salles de catéchisme permanentes, des salles de réunion et une cuisinette.

• La construction d’un immeuble de 24 logements avec parking souterrain dans le jardin de la cure.

• Une enveloppe de Fr. 300’000.– pour les travaux dans l’église Saint-François, y compris la création d’une chapelle de semaine.

• Une enveloppe de Fr. 300’000.– pour des travaux de rénovation (ventilation, hydraulique et peinture à la chaux notamment) dans l’église Saint-Pierre.

Les paroissiens ont massivement soutenu ce projet lors de l’Assemblée générale extraordinaire (121 voix pour, 3 contre et 3 abstentions) du 4 avril 2019.

La commune a, pour sa part, déjà préavisé favorablement le projet. Une demande préalable d’autorisation de construire pourrait être déposée à la fin de l’été.

Inauguration du «Chemin de Joie» le 28 avril 2019

Par Karin Ducret
Photos : Vincent HabiyambereTreize mosaïques, illustrant une étape du Chemin de Joie, évoquant notamment les apparitions du Christ ressuscité, ont officiellement été inaugurées ce 28 avril. Ces imposantes œuvres de tesselles, spécialement conçues et composées par le célèbre atelier d’art spirituel du Centre Aletti de Rome, ont été installées entre 2013 et 2019 sur les façades de la Basilique Notre-Dame, des églises et d’un temple à travers Genève et dans le jardin du Cénacle.

A l’occasion de l’inauguration, plusieurs groupes ont convergé à pied ou en transports publics vers le Cénacle, en partant de Champ-Dollon, Perly, Châtelaine ou du Petit-Saconnex ! Les paroissiens et paroissiennes de Chêne-Thônex aussi ont participé et se sont joints tout d’abord au groupe de Champ-Dollon, devant le chalet de l’association REPR (Relais Enfants Parents Romands), où ils ont médité ensemble devant la reproduction de la mosaïque « La Résurrection », puis ils ont marché jusqu’à l’église Saint-François de Sales (Chêne) : l’abbé Joël et d’autres paroissiens et paroissiennes les attendaient pour la méditation devant la mosaïque « Reste avec nous : deux disciples rencontrent le Ressuscité sur le chemin d’Emmaüs ». Un joyeux pique-nique tiré du sac a permis une pause bienvenue avant le départ à pied vers le Cénacle pour participer à la bénédiction de la mosaïque « Touchez-moi et regardez » par l’évêque émérite Mgr Pierre Farine et le vicaire épiscopal l’abbé Pascal Desthieux et à la présentation du Chemin de Joie par le P. Marko Ruonik, sj, directeur du Centre Aletti. Une célébration et un apéritif festif ont clos cette inauguration du Chemin de la Joie.

Pas de pause pour la Charité

Texte et photo par Anne-Marie ColandreaPour qui la dévotion mariale résonne dans les cœurs, le mois de mai est celui de toutes les grâces de la bienveillance maternelle de la Mère du Christ et Mère de l’Eglise. Nous lui confions également les temps forts de la catéchèse paroissiale. 

Ce mois de mai se conjugue de célébrations en célébrations, du premier pardon à la première communion, et pour les collégiens, au sacrement de la confirmation. Autant de rendez-vous rythmés par les retraites de préparation, l’engagement des catéchistes, des prêtres et des parents, autant de temps forts pour voir ces enfants et ces jeunes grandir dans la Foi. 

La communauté paroissiale retrouve, elle aussi, des élans de jouvence et d’émerveillement devant ces regards rayonnant de joie. Les enfants comme les jeunes se révèlent émus et touchés de vivre la réalité des sacrements qu’ils reçoivent. La grâce n’est pas un simple mot, le sacrement est un réel cadeau qui nourrit et révèle la relation du Seigneur avec chacun de nous. 

La paroisse Sainte-Thérèse a conduit 30 enfants à la fête du premier pardon, et 18 enfants pour leur première communion. Les parents ont répondu présents à chacune des réunions d’informations et d’échanges. Outre les informations des détails à connaître pour le jour J, ils ont volontiers répondu à l’invitation de partager leurs expériences, leurs attentes et leurs désirs pour accompagner leurs enfants sur le chemin de la rencontre avec le Christ. 

Après les bilans de l’année et les projets des activités pastorales à venir, nous nous approchons de la pause estivale, mais y a-t-il une pause pour la Charité ? Que ces temps forts partagés en paroisse, nous aident à retrouver notre temps de la rencontre avec Notre Seigneur.

L’Eglise soutient la grève des femmes

Le billet de Pascal Desthieux, vicaire épiscopal

Photo: DRLe 14 juin, les femmes manifesteront pour plus de respect et d’égalité salariale. Notre Eglise cantonale donnera un jour de congé payé aux femmes (ainsi qu’aux hommes qui souhaitent être solidaires de cette grève et y participer).

C’est l’occasion de faire un point sur l’engagement et la responsabilité des femmes dans notre Eglise. La situation est paradoxale : si les femmes sont majoritaires dans les assemblées et services d’Eglise, elles sont absentes dans les postes à hautes responsabilités, confiés la plupart du temps à des cardinaux, évêques ou prêtres. Nous espérons que la réforme de la Curie, qui arrive à terme, donnera prochainement la possibilité à des femmes de présider des dicastères. Un laïc préside actuellement le Dicastère de la communication, ce qui semblait encore impensable il y a quelques années.

Et à Genève ? Sur les 14 services (comme la formation, le catéchuménat, la pastorale des jeunes…) et aumôneries (des hôpitaux, prisons, requérants d’asile…), 13 sont sous la responsabilité de femmes. Certaines sont à la tête de services importants, comme la pastorale de la santé qui engage une quinzaine d’aumôniers et supervise des dizaines de bénévoles.

Qu’en est-il des salaires ? Il n’y a pas de différence de salaire entre les hommes et les femmes, et à formation égale, une assistante pastorale gagne plus qu’un prêtre. 

Certes, les paroisses et les équipes pastorales sont sous la responsabilité de curés, et donc d’hommes. Mais nous allons franchir un pas cet été en confiant les trois paroisses de l’Unité pastorale Salève à une assistante pastorale, tandis que le jeune prêtre Fidei Donum, qui viendra de Guinée pour se mettre au service de ces paroisses, sera nommé vicaire (et non curé).

Vous voyez, on avance, mais il y a encore bien du chemin à faire. Voilà pourquoi notre Eglise soutient la grève des femmes du 14 juin !

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp