En librairie – juin 2022

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Jésus revient… en Suisse
Philippe Le Bé

Ce 8 novembre 2024, personne ne l’attend. Discrètement, Jésus a choisi la Suisse pour un retour sur notre planète, toujours plus chamboulée par des pandémies qui n’en finissent pas, un climat qui se détraque et une biodiversité qui s’effondre. L’Envoyé a quelques semaines pour dénicher douze nouveaux disciples, de Genève au Jura, qui pourront témoigner qu’un autre monde est possible sur Terre.

Editions Cabedita

Acheter pour 29.00 CHF

Décoder un tableau religieux (Nouveau Testament)
Eliane et Régis Burnet

Comment différencier une Annonciation d’une Assomption ? Que signifie le bleu du manteau de la Vierge Marie ? Pourquoi les premiers chrétiens ont-ils représenté le Christ sous la figure d’un berger ? Nous sommes entourés de tableaux religieux, mais savons-nous encore les lire. A partir d’éléments facilement reconnaissables – un ange à genoux, une corbeille de pain ou une barque de pêcheurs –, Eliane et Régis Burnet élaborent une grille d’identification des épisodes de l’Evangile et décodent pour nous les symboles du christianisme. Sans dogmatisme ni a priori, ce guide offre les clés de lecture indispensables pour apprécier les plus belles œuvres de notre patrimoine.

Editions Cerf

Acheter pour 49.30 CHF

Père Jacques Sevin
Thierry Martinet

Toujours la tête dans les nuages, le petit Jacques grandit à l’aube du XXe siècle. Deux rencontres vont sceller le destin de ce jeune élève, turbulent et artiste, d’un collège jésuite : d’abord sa rencontre avec Jésus, qui guidera son chemin spirituel, puis sa rencontre avec Baden-Powell, l’inventeur du scoutisme en Angleterre. Il met toutes ses qualités au service des jeunes : pédagogie, enseignement biblique, animation, chanson, écriture, peinture, sculpture. Il est l’homme de toutes les situations, toujours en mouvement pour aller à la rencontre de l’autre. Il a marqué durablement ceux qui ont croisé sa route, par sa profonde intelligence et sa grande humilité. Cette BD vous le fera découvrir.

Editions Plein Vent

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L’évangile dans le sable
Mgr Jean-Claude Boulanger

Le 1er décembre 1916, Charles de Foucauld est assassiné à Tamanrasset. Sa mort parle plus que toute sa vie. Non loin de son corps recroquevillé se trouvent à même le sable, l’Hostie que Frère Charles a tant contemplée et l’Evangile qu’il a tant médité.
Mgr Boulanger relit la vie de Frère Charles à la lumière de cet événement. Celui qui sera canonisé à Rome le 15 mai 2022, par sa pauvreté, sa douceur, son désir de paix et de fraternité, son acceptation de la souffrance et de la persécution, est devenu l’homme des Béatitudes, le Frère universel.

Editions Artège

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Pour commander

Rénovation de l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques et de La Chapelle d’Ollon

Les conseils de gestion portent le souci du patrimoine bâti des paroisses. Ainsi, l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques est en cours de rénovation; la chapelle d’Ollon aura des travaux début 2023. Présentation.

Rénovation de l’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques

PAR STÉPHANE PONT, PRÉSIDENT DE LA COMMISSION COMMUNICATION ET RECHERCHE DE FONDS
PHOTO : DR

L’église paroissiale de Saint-Maurice de Laques figure au patrimoine architectural du canton, témoin sacré du début du XVIe et de la fin du XIXe siècle.

Afin de la préserver, il a été décidé d’effectuer d’importants travaux de rénovation qui ont débutés voilà quelques semaines et qui vont se poursuivre au moins jusqu’en décembre prochain.

Grâce au soutien de la commune de Crans-Montana, de l’Etat du Valais et de la Loterie Romande deux tiers du budget de 850’000 francs est déjà couvert. UN GRAND MERCI A EUX !

Il nous reste donc à trouver le solde et nous comptons sur de nombreuses contributions.

Un appel au don est lancé et vous pouvez d’ores et déjà y contribuer en effectuant un virement sur les coordonnées bancaires suivantes: IBAN : CH14 8080 8008 4018 9075 6 – Intitulé du compte « Dons restauration SML »

Rénovation de la chapelle d’Ollon

PAR CÉDRIC VOCAT, PRÉSIDENT DU CONSEIL DE GESTION (COGEST)
PHOTO : DR

La chapelle d’Ollon, dont l’existence est attestée dès 1711, a été agrandie en 1861, puis de 1916 à 1920 par Louis Gard, architecte de la statue du Christ-Roi. De style baroque, cette chapelle est dédiée à la Présentation de Marie au temple.

Les paroissiens ont pu constater que ce bâtiment nécessite un grand entretien. En effet, des fissures sont apparues sur la voûte, la peinture s’étiole, l’éclairage n’est plus à jour, les rambardes des esca-liers ainsi que celles de la tribune ne sont plus aux normes, … Le CoGest a donc décidé de mettre cette rénovation à l’ordre du jour.

Pour ce faire, nous nous sommes réparti le travail. Tout d’abord nous avons demandé des conseils auprès de spécialistes puis nous avons sollicité plusieurs entreprises afin d’obtenir des devis. Ayant reçu ces documents, nous avons pu établir le montant brut de la rénovation. Et, nous fûmes surpris par le montant qui est, tout de même, de 120’000 francs !

Afin de mener à bien cette rénovation, le CoGest s’est mis à la recherche de mécènes et généreux donateurs. Nous avons sollicité plusieurs fondations et, actuellement, nous sommes dans l’at-tente de leur réponse.

Les travaux débuteront, normalement, au début 2023 et devraient être terminés à la fin du printemps 2023.

Si le cœur vous en dit, nous recueillons volontiers tout don pécunier. Un grand merci pour votre précieux soutien.
IBAN : CH82 8080 8002 4644 1292 9 avec la mention « Rénovation chapelle d’Ollon » – Paroisse Saint-Georges Chermignon

« Dévouer les biens de l’Eglise aux pauvres »

PAR THIERRY SCHELLING
PHOTO : PIXABAY

En 2021, dans le travail de transparence exigé par le pape François quant aux finances de l’Eglise, l’Administration du Patrimoine du Saint-Siège (APSA), sorte de trésorerie du Vatican, a publié pour la première fois une série d’informations sur son immobilier : plus de 5’000 propriétés dans le monde… dont 80 % en Italie quand même !

Un peu d’histoire…

Qui sait ce qui s’est passé le 20 septembre 1870 ? La suppression des Etats pontificaux, la relégation du Pape dans ses 0,44 hectares intra muros Vaticani, et le transfert à l’Etat italien d’immeubles et de terres d’une large bande de terre transversale allant en gros du Latium et de sa capitale, Rome, à la Romagne.

Et le 11 février 1929 ? Les Accords du Latran sont signés entre Mussolini et le cardinal Gasparri, Secrétaire d’Etat, garantissant une quantité des bâtiments dans Rome et banlieue sous extraterritorialité (hors pouvoir italien)… et en compensation des pertes de 1870 ! Du coup, il a fallu gérer, et apprendre à le faire avec les règles du XXe siècle… Pour des clercs exclusivement italiens – jusqu’au fameux Marcinkus ! –, l’amateurisme, le népotisme, le favoritisme et l’à peu près ont souvent défrayé la chronique… jusqu’à récemment, avec l’affaire du cardinal Becciu et d’un bel immeuble à Londres…

Assainissement

Dès 2014, tant le changement des personnes que de statuts a déjà permis… qu’un cardinal soit mené devant les tribunaux, qu’un Secrétariat et un Conseil pour l’Economie soient érigés (2014), qu’un Réviseur des comptes soit nommé (2015) et qu’une mise au pas organisationnelle soit décrétée par la Lettre apostolique I beni temporali (2016). Son incipit : « Les biens temporels que l’Eglise possède ont comme fin le culte divin, le soutien honnête du clergé, l’apostolat et les œuvres de charité spécialement au service des pauvres… » Rome ne s’est pas bâtie en un jour…

Le patrimoine paroissial

La cité médiévale de Romont possède un riche patrimoine d’art religieux. On peut penser à sa célèbre Collégiale dotée de magnifiques vitraux qui témoignent en style, les diverses époques de la vie religieuse en ces lieux. Durant l’année, de nombreuses visites guidées sont organisées en lien avec le Vitromusée de la ville. Aujourd’hui encore, la pastorale se poursuit dans ces vénérables bâtiments chargés d’histoire. Pour ce qui est de la Collégiale, il a fallu des réadaptations pour mener à bien la vie liturgique dans l’esprit de Vatican II.
Des transformations ont été nécessaires. Il revient donc au Conseil de paroisse de veiller à ces transformations et à l’entretien de ces bâtiments qui, à Romont, sont quasi tous classés monuments historiques. Ainsi, nous proposons quelques questions au président du Conseil de paroisse M. Benoît Chobaz.

PROPOS RECUEILLIS PAR
L’ABBÉ MARTIAL PYTHON | PHOTOS : BENOÎT CHOBAZ, DOMINIQUE AYER

Pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre responsabilité quant à la gestion de ce patrimoine ?

En consultant les Statuts des corporations ecclésiastiques catholiques du canton de Fribourg, parmi les tâches et responsabilités qui sont attribuées au Conseil de paroisse, deux font directement référence au patrimoine paroissial : gérer les biens paroissiaux (art. 32 al. 2 let b) et constituer des archives et veiller à leur conservation et à leur gestion (art. 32 al. 2 let. h).

L’ampleur de la tâche des Conseils de paroisse qui se succèdent dépend, d’une part, de la richesse patrimoniale de la paroisse ; celle de Romont est justement dépositaire d’une histoire et d’un patrimoine hors du commun. D’autre part, la grandeur de la tâche dépend du dynamisme des conseillers en cours de législature, des projets qu’ils rêvent de réaliser et qu’ils portent à maturité.

L’aventure commence toujours par des personnes passionnées et convaincues du projet à réaliser, par des conseillers / ères qui y croient et qui osent se lancer parfois contre vents et marées.

Pour illustrer ces propos, parlons de Notre-Dame de l’Assomption, cette belle dame qui demande beaucoup de soin ! De 1976 à 2011, il a fallu 35 ans et 14 étapes de rénovation pour lui redonner son aspect extérieur actuel sous la direction de l’architecte romontois Aloïs Page. Ensuite, s’est enchaînée la rénovation intérieure avec la mise en place d’un nouveau chauffage sous la baguette de l’Atelier d’architectes Antoine Vianin, puis la rénovation de l’orgue de la Collégiale par les soins de la manufacture d’orgues alsacienne Quentin Blumenroeder. Finalement, l’assemblée de paroisse vient d’accepter, il y a un mois, une dernière étape de rénovation des façades extérieures et un rafraîchissement global des pierres soumises aux constantes intempéries.

Si la Collégiale est le joyau de la ville de Romont, le patrimoine paroissial s’étend au-delà de ce majestueux édifice religieux. Il suffit de penser aux bâtiments de la Maison Saint-Charles, construits en partie au XIXe siècle et dans un deuxième temps à partir de 1928 par l’architecte Ferdinand Duma, qui abritent un véritable bijou artistique, la chapelle dédiée à saint Charles Borromée, embellie par des artistes célèbres tels qu’Alexandre Cingria, Gaston Favarel et Marcel Feuillat.

Actuellement, des études sont élaborées pour une rénovation du site de Saint-Charles. Une première étape est déjà en cours avec les travaux de restauration des peintures de Ferdinand Dumas dans certains locaux de l’aile de 1928.

La bibliothèque du clergé et les archives paroissiales représentent également une mémoire historique remarquable, qui s’étend du Moyen-Age au vingtième siècle. Durant dix ans, le Conseil de paroisse a défendu, fait mettre en valeur et cataloguer ses archives et sa bibliothèque du clergé par Florian Defferrard de la maison Passeurs d’archives. Le conseil a également soutenu l’édition de son livre « Des clercs et des livres. Le catalogue de la bibliothèque du clergé de Romont (1478-1900) ». Ce fonds contient des documents concernant le temporel de l’Eglise de Romont et les activités de son clergé. S’y retrouvent aussi les séries concernant les cures dépendant du Clergé de Romont telles que Cudrefin, Attalens, Siviriez et Villaz-Saint-Pierre. Ce travail de recensement et de catalogage met en lumière plus de 1’000 parchemins, 1’189 papiers, 300 cahiers et 146 registres.

La paroisse de Romont est également propriétaire de la cure à la rue de l’Eglise, également monument protégé, d’une ferme au pied de la cité et de nombreuses parcelles de terrain, en particulier sur le versant côté Alpes de notre colline ronde. L’entretien et la gestion de ces immeubles est également sous la responsabilité du Conseil de paroisse.

Comme président de paroisse, il faut parfois être un chef d’orchestre pour coordonner les projets, pour rassembler les bonnes compétences, pour constituer des dossiers, prendre les bonnes décisions collégiales avec le Conseil de paroisse. On y apprend la polyvalence, on y acquiert beaucoup d’expériences. Pour réaliser ces projets et ces tâches, le conseil est en lien avec des mandataires (architectes, ingénieurs), avec de nombreux corps de métier, avec des services financiers et juridiques, avec les services de l’Etat, avec la corporation ecclésiastique, avec des experts, etc.

Mais la conservation du patrimoine ne s’arrête pas à la conservation des pierres et des vieux documents. Les chrétiens sont des pierres vivantes, c’est le patrimoine le plus précieux de l’Eglise.

Certes, des traces remarquables sont inscrites dans le patrimoine architectural et dans celui des archives de la paroisse. Cependant, la vie communautaire ne s’arrête pas au passé, le présent est lui aussi pétri de croyances et de traditions vivantes ancrées dans l’histoire des croyants. Pensons à la procession des pleureuses, aux liturgies, au chant choral, aux fidèles venant prier à Notre-Dame du Portail, à la procession de Notre-Dame de Fatima et tant d’autres événements qui scandent aujourd’hui encore la vie romontoise et manifestent que les femmes et les hommes ont toujours les mêmes aspirations transcendantes, les mêmes préoccupations humaines face à la vie, la même espérance face à la maladie et à la mort. Le Conseil de paroisse est responsable des conditions matérielles pour que cette foi puisse se vivre et s’incarner selon la tradition de l’Eglise.

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant l’entretien de ces bâtiments ?

Il m’est arrivé à plusieurs reprises d’être interpellé par des paroissiens / nes et même des professionnels / elles engagés dans l’Eglise qui me reprochaient de dépenser des millions pour la rénovation des pierres : « Vous ne faites rien pour la pastorale. » Ce à quoi, je rétorque toujours : « Venez aux Assemblées de paroisse pour vous opposer démocratiquement aux investissements liés aux bâtiments, et prendre conscience, peut-être par vous-mêmes, que votre affirmation n’est pas tout à fait correcte. » Il faut se rendre compte qu’investir, c’est s’enrichir !

Les travaux de rénovation extérieure de la collégiale de 1976 à 2011 ont coûté
Fr. 6’160’000.–. Les travaux de rénovation intérieure et pose d’un nouveau chauffage en 2017-2018 s’élèvent à un montant total de Fr. 2’100’000.–. Le catalogage des archives et leur mise en valeur ont été réalisés pour un montant total de Fr. 150’000.–, réparti sur dix années de travaux.

Lors de gros projets tels que ceux-ci, la paroisse fait appel habituellement à des emprunts. La paroisse, au 31 décembre 2021, est endettée pour un montant de
Fr. 2’200’000.–. Elle paie des intérêts et des amortissements financiers pour un montant global de Fr. 91’000.– par année.

Les charges des comptes 2021 s’élevant à Fr. 1’340’000.–, les charges liées aux investissements décrits ci-dessus représentent donc 6.8% des charges de la paroisse en 2021.

D’une façon globale, les charges pour les assemblées, les conseils, l’administration, les salaires et l’entretien de tous nos bâtiments se montent à 50% des charges des comptes annuels, l’autre 50% est utilisé pour honorer les frais de culte, de célébrations, du ministère pastoral et d’entraide.

Rencontrez-vous de la satisfaction dans l’exercice de cette fonction ?

Prendre la présidence d’une telle paroisse a été et est encore un labeur, un grand et beau défi. Dès lors, il y a naturellement de grandes satisfactions. Parfois même, l’expérience est grisante. Je pense au jour de la bénédiction de l’orgue après sa rénovation. A cet instant, vous vous souvenez de toutes les étapes qu’il a fallu traverser pour arriver à ce jour, à l’énergie mise à convaincre, à toutes les séances ardues, aux devis à défendre et surtout à tenir, aux problèmes administratifs et juridiques réglés, à tous les procès-verbaux interminables à composer et relire, à toutes les coordinations nécessaires, à tous les doutes qu’il a fallu dépasser, à tous les problèmes qui ont trouvé une solution, et surtout au florilège des belles personnes et à leurs compétences qui ont contribué à une telle réussite. Finalement, telle une pièce de musique, chaque note a trouvé sa place pour créer et découvrir l’harmonie. A ce moment, vous êtes très satisfaits, fiers d’avoir servi !

 

Formée à l’Ecole Pierre

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de la Valaisanne Laura Pellaud de prendre la plume. 

Par Laura Pellaud | Photos : Raphael Delaloye, DR

Nous sommes tous des pierres vivantes et créatives.
Laura Pellaud.

L’année dernière, j’ai eu la chance de me former à l’Ecole Pierre et c’est de cette expérience que j’ai décidé de vous parler.

L’Ecole Pierre est une école créative pour l’Eglise. Elle propose deux cursus d’étude : la communication et la louange. Ce choix de filière émane du fait que la philosophie de ce lieu est la suivante : « Le message d’amour du Christ est le plus beau message du monde. Il ne faut sous aucun prétexte le modifier. Cependant, pour le partager au plus grand nombre, il peut être intéressant de réfléchir à une forme attrayante de le transmettre. »

C’est pour cette raison que la créativité a une place si centrale et majeure dans ces études. En effet, l’année d’enseignement est rythmée par des projets concrets et artistiques qui permettent aux étudiants de développer leurs compétences créatives et professionnelles. Comme par exemple, la réalisation de clips musicaux, de vidéos pour des communautés religieuses et des festivals chrétiens ou encore la participation à des émissions de radio.

Cependant, comme je l’ai évoqué précédemment, la communication innovante est vaine si le message est désincarné. C’est pour cela qu’une grande partie des cours sont des cours de théologie. Ils aident à en apprendre plus sur le Christ et à se concentrer sur l’essence du message que nous avons tous à partager en tant que baptisés.

Une des forces de cette école est qu’elle se vit en colocation. En effet, tous les étudiants habitent ensemble. Cela permet la création de liens fraternels très forts et d’une vie de prière commune et quotidienne. Cet aspect est vraiment très important, car il permet de nous enrichir de nos diversités, de nous épauler dans les moments plus complexes mais surtout de faire Eglise.

J’aimerais conclure en vous disant que nous sommes tous  des pierres vivantes et créatives remplies de dons et de talents donnés par Dieu. Nous sommes tous appelés à participer à la construction du royaume de Dieu en suivant son plan d’amour pour nos vies. Dans la beauté et la simplicité de nos quotidiens, nous sommes appelés à refléter Jésus.

Et si c’était cela le plus grand et le plus précieux patrimoine immobilier de l’Eglise ? Les pierres uniques et à l’image de Dieu qui, mises ensemble, peuvent former des choses impactantes pour faire rayonner l’amour de Dieu.

Liens utiles : 
https://www.ecolepierre.com
@ecole_pierre (Instagram)

La Communauté Sant’Egidio

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur la Communauté S. Egidio à Lausanne.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Fondateur : Andrea Riccardi, professeur d’histoire du christianisme et ministre de la Coopération internationale et de l’Intégration dans le gouvernement Monti (2011-2013), réunit pour la première fois le 7 février 1968 un groupe de jeunes pour lire l’Evangile et le mettre en pratique au quotidien, quand il était élève au lycée Virgile de Rome.

Dates clés :
1973 : La Communauté prend le nom de Sant’Egidio, du nom de l’église dédiée à saint Gilles, à Rome où se réunissaient les premiers membres.
1980 : Actions diplomatiques et pacifistes dans des zones de conflits.
2015 : Mise en place de couloirs humanitaires pour faciliter l’accueil de réfugiés en Europe.
2018 : Marco Impagliazzo, président du mouvement se rend en Corée du Nord où Sant’Egidio soutient un hôpital pédiatrique.

Organisation : Un réseau de communautés présentes dans 70 pays et comptant plus de 70’000 membres, reconnu par le Saint-Siège comme association de fidèles depuis 1986.

Mission : Se réunir par un lien de fraternité dans l’écoute de l’évangile et dans l’engagement bénévole et gratuit pour les pauvres et pour la paix.

Présence en Suisse :
A Lausanne uniquement où un groupe a démarré en 1990 par la rencontre d’enfants qui avaient besoin d’une aide scolaire dans le quartier de la Bourdonnette et entre autres par une prière œcuménique chaque samedi soir à la chapelle du Cénacle (basilique Notre-Dame).

Une particularité : A la suite de la première rencontre interreligieuse d’Assise en 1986, initiée par Jean-Paul II, la Communauté Sant’Egidio organise chaque année une rencontre internationale pour renforcer le dialogue entre les religions et prier pour la paix.

Pour aller plus loin : santegidio.org

« La Communauté S. Egidio, c’est… »

Par Michael Steck, Lausanne

… de pouvoir vivre une amitié et une solidarité sans frontière. Dans la communauté nous essayons de vivre un Esprit de famille, centré autour de la prière et ouverte aux réalités du monde. Nous disons souvent que nous avons deux piliers : la Bible qui nous met en présence de la parole de Dieu et le journal qui nous ouvre à la réalité du monde. C’est ainsi qu’à Lausanne, nous avons une prière hebdomadaire le samedi soir et plusieurs temps de service : cours de français à des étrangers, visites à des requérants d’asile et à des personnes âgées, soutien scolaire à des enfants roms.

«Femme, je vous aime !»

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTO : VATICAN NEWS

Le pape François a donné la place à des femmes dans la curie comme aucun de ses prédécesseurs : directrice des Musées du Vatican, secrétaire du Gouvernorat du Vatican (l’organisme qui gère la Cité du Vatican), sous-secrétaire du Synode…

Il a également institué lectorat et acolytat pour les deux sexes ; chez nous, cela passe presque inaperçu, mais dans des milliers de diocèses dans le monde, c’est une occasion bénie d’institutionnaliser la place des femmes en Eglise de manière non plus exceptionnelle, circonstanciée ou opportuniste, mais réellement habituelle.

« L’Eglise est femme »

A la messe du 1er janvier 2022, le Pape s’est écrié : « Que de violence il y a à l’égard des femmes ! Assez ! Blesser une femme, c’est outrager Dieu qui a pris l’humanité d’une femme… » Et de rappeler qu’il faut les protéger comme devoir premier de la société et de l’Eglise, car « l’Eglise est femme ». Dans le contexte de la révélation des abus psychosexuels, c’est sûr que cela sonne… pour le moins rassurant de le souligner. Mais avec modestie…

« Experte en humanité », vraiment ?

Paul VI parlait de l’Eglise comme « experte en humanité »… Le cataclysme des rapports Sauvé de divers pays (France, Allemagne…), ainsi que les enquêtes en cours (Espagne, Suisse…), a fait sauter en éclats cette présomptueuse appellation de soi pour l’Eglise, « experte en humanité »… Désormais, l’Eglise doit incarner le service concret de cette même humanité, comme savent le faire, depuis des millénaires, les femmes, les filles, les mères… Et malgré les adversités, les cruautés, les crimes dont elles sont victimes depuis des siècles dans les sociétés patriarcales sur tous les continents, elles tiennent encore debout, comme Marie au pied de la croix ; elles accueillent et offrent le meilleur, comme Marie dans la crèche ; elles repèrent et encouragent le service d’autrui comme Marie à Cana… Et le Pape de conclure : « Au début de la nouvelle année, mettons-nous sous la protection de cette femme… » ; mettons-nous sous la protection de toutes les femmes, oui !

La consolation d’une mère

PAR FRANÇOIS-XAVIER AMHERDT | PHOTO : PXHERE

Au-delà de la réflexion assez étonnante lancée par la compagnie des pasteurs et des diacres de l’Eglise réformée évangélique de Genève à propos du «genre de Dieu» (voir le dossier), nous pouvons constater que la Bible affirme clairement la part féminine de notre Seigneur.

Dès les premiers versets de la Genèse (1, 2), la Ruah Yahweh, son Esprit, au féminin en hébreu, est dit planer sur les eaux. De plus, l’un des attributs principaux du Seigneur, sa miséricorde, s’engendre dans ses entrailles matricielles, comme il l’affirme lui-même à Moïse en Exode 34, 6, lorsqu’il remet à son prophète sa « carte de visite » : « Le Seigneur passa devant Moïse sur le mont Sinaï et il cria : « Yahweh, Yahweh, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » ». La bienveillance divine s’exprime dans la langue de l’Ancien Testament par le mot féminin pluriel rahamin, la matrice de la femme qui porte la vie. Le terme est repris en grec à propos du Christ, lorsque l’Evangile dit qu’il est « pris aux tripes » en présence des foules qui étaient comme des brebis sans berger (Matthieu 9, 36).

En outre, le troisième Isaïe (chapitre 56-66) nous promet d’être allaités, portés sur la hanche, caressés sur les genoux et consolés par le Seigneur lui-même, comme une maman le fait pour son nourrisson (Isaïe 66, 12-13). Quand la paix coulera vers Jérusalem et que la gloire des nations se portera au-devant d’elle, tel un torrent débordant, ainsi notre cœur sera dans la joie et nos membres reprendront vigueur comme l’herbe, grâce à la tendresse maternelle de Dieu envers ses serviteurs.

Pas besoin donc de transiger sur les pronoms à attribuer au Seigneur. Ils peuvent être sans autres féminins et Dieu peut être invoqué comme « notre mère qui est aux cieux », afin que sa volonté d’aimer soit réalisée sur la terre comme au ciel, que son règne de bonté et de justice advienne, que son pardon se répande en nous en abondance, de sorte que nous le transmettions autour de nous et que le mal soit ainsi vaincu. En Ukraine comme en Romandie.

Dieu au féminin

Récemment dans l’Eglise évangélique-réformée de Genève, le débat autour de la question du genre de Dieu s’est envenimé.

Il suffit de coupler ces deux mots pour, souvent, déchaîner l’ire des uns, le rictus des autres. Quand on ne nous traite pas de «féministe» ou, au contraire, de «misogyne». C’est bien que le bât blesse quelque part… Posons quelques arguments, calmement.

PAR THIERRY SCHELLING | PHOTOS : DR

Qu’il soit bien clair : le Dieu révélé par Jésus-Christ n’est ni homme ni femme, mais à la fois tous les deux, et, mieux, les deux ensemble, sans être réductible ni à l’une ni à l’autre ! Car Dieu est Dieu… mais pas éloigné ou indifférent à sa création : l’univers, le minéral, le végétal, l’animal, dont l’expression chérie par Dieu est ce vis-à-vis tant désiré et intime : l’être humain, à qui Dieu a tout confié de sa création, et qui est chemin vers Dieu 1.

Sacré Zeus !

La mythologie grecque s’en est donné à cœur joie pour personnifier le panthéon des divinités sous les traits d’hommes, de femmes et d’animaux, pour les rendre visibles (efficaces ?). Ces anthropomorphismes sont inévitables, car on ne peut pas parler de Dieu sans utiliser un langage… humain, qui peut prendre moult formes : parabolique (les fameux « comme » dans les évangiles, Dieu est comme une femme qui, comme un homme qui), métaphorique (Dieu est un semeur, « Notre Père », une mère qui rassemble ses petits), etc.

Problème de langue

Le langage est un inévitable moyen pour visualiser… l’invisible. Tout le monde comprend le mot « courage » mais comment le définir si ce n’est par une périphrase : « le courage, c’est quand on ressent que, c’est comme… » ? Comme tout moyen, le langage est partiel et partial ; il est à apprendre et à utiliser pour communiquer et il est relatif: au vu des milliers de langues dans le monde, comment prétendre qu’une seule d’entre elles – le latin, le grec, le chinois ? – saurait épuiser ce que l’on pourrait dire de Dieu ? Les traducteurs émérites le savent bien : il y a des mots intraduisibles… Et traduttore traditore 2 !

L’art chrétien a figé la représentation de Dieu comme un homme barbu et grisonnant.
La Mère de Dieu et l’enfant, à Istanbul. Mais la Vierge n’est pas le pendant féminin de Dieu.

De plus, l’art chrétien a exclusivement figé la représentation de Dieu comme un homme barbu et grisonnant : tout le monde a en tête le « Jugement dernier » de la chapelle Sixtine. A relever en passant une certaine confusion visuelle de ce Dieu-là avec les images de… saint Joseph !

De plus, la mariolâtrie – le culte excessif rendu à Marie – a exposé une femme à notre vision, compensant quelque part la « phallocentrie » de Dieu par l’abondante illustration de la Vierge – mais Marie n’est pas son pendant féminin 3 !

Dieu est humain

Il n’empêche, et homo factus est, affirme le dogme chrétien : « Dieu s’est fait être humain », Mensch, diraient les germanophones. Même si nous affirmons que le Christ est le Fils de Dieu, donc un mâle – et il y a peu de doute sur cela ! –, Dieu devint homo (sic !), être humain que Dieu a créé « mâle et femelle… à son image et à sa ressemblance » selon Genèse 1. C’est bien que les deux sexes, chacun pour soi et ensemble, sont les représentations les plus proches de ce qu’est Dieu, sans rivalité entre eux, mais plutôt en dialogue.

Deux articles

Au contraire de l’allemand, nos langues latines ont abandonné l’article neutre des origines, pour ne garder que le masculin et le féminin. En hébreu, l’appellation Elohim pour parler de Dieu est… plurielle ! Il y a donc une variété d’usages due à la grammaire, mais en français, on ne peut dire que « il » ou « elle » pour parler de Dieu, depuis que cette langue a été reconnue comme vernaculaire (sous François Ier, roi de France de 1515 à 1547). Et une société patriarcale a vite fait son choix !

Une Bible en version inclusive.

Option des sexes

Récemment 4 dans l’Eglise évangélique-réformée de Genève, le débat autour de la question du genre de Dieu s’est envenimé de manière impressionnante, voire écœurante… avant même d’avoir commencé la réflexion sur les arguments de tout bord. Cette virulence est-elle l’effet post-Covid où l’impatience est à bout après avoir trop tiré sur nos cordes existentielles depuis deux ans ? Gageons que non. Car les « détracteurs » déraillent avant même que le train ne soit parti de la gare, en exprimant une véhémence qui nécessite de s’interroger paisiblement sur leurs raisons. Pourquoi ? « Cela me gêne à l’oreille », entend-on dire de qui peine avec le féminin utilisé pour Dieu. Est-ce un problème auditif par inhabitude ?

Dieu est belle

Et pourtant, Dieu est aussi femme, Elle est « Notre Mère qui es aux cieux », Elle est féminine, car matricielle 5. Et l’on peut lister nombre de métaphores pour « émasculer », l’espace d’une réflexion, le Dieu mâle qui caractérise notre société et nombre d’Eglises chrétiennes. Car le christianisme est la religion de l’Incarnation humaine par excellence, « Et le Verbe s’est fait chair ». C’est que tout l’humain traduit, transmet, illustre, véhicule le Dieu de Jésus-Christ.

Femme tout simplement…

Alors, on relit d’une part la Bible – compilation de 10 siècles d’écritures tout de même ! – et de l’autre, l’histoire de nos sociétés humaines et notamment de la place de la femme dans celles-là 6. Et on peut découvrir des pistes, des icônes, des témoins, des narratifs où Dieu est aussi… féminin ! N’est-ce pas leur non-usage ou leur oubli qui les a fait passer à la trappe ? Par exemple, le féminin rouah, notre Esprit saint ; l’intriguante présence au côté du Créateur de hokmah, la Sagesse dans le Livre du même nom ; la shekinah, présence de Dieu au milieu de son peuple tout au long de son Exode ; Dieu qui accouche de son peuple dans le Psaume 127… Il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas accorder à ces métaphores leur part féminine intrinsèque, en parfaite équivalence des « Notre Père » et autre « Seigneur des armées » bien testostéronés !

Témoins

Des femmes mystiques ont prié Dieu au féminin : Dieu ma Mère véritable (Christina de Markyate), Dieu est tout autant notre Mère que Dieu est notre Père (Julienne de Norwich). Ont-elles été excommuniées ? Non. Et le bienheureux Jean-Paul Ier de conclure : « [Dieu] est papa, plus encore, Il est mère » (Angélus du 10 septembre 1978). So what ?

Dans l’Eglise anglicane, les femmes peuvent devenir prêtres et évêques.

Selon le titre d’un ouvrage de G. Daucourt (et al.), Dieu, chemin vers l’homme ; l’homme, chemin vers Dieu, Parole et Silence, Paris, 2006, qui relit le document du Concile Vatican II Gaudium et Spes.
Proverbe italien : un traducteur est un traître !
C’est un point dénoncé dans le Coran quant à notre « hérésie trinitaire » !
Article de L.Vuilleumier dans Le Temps, 16 janvier 2022.
Dans la Bible, la compassion de Dieu s’image par le mot rahamim, les entrailles maternelles.
Cf. A.-M.Pelletier, L’Eglise et le féminin. Revisiter l’histoire pour servir l’Evangile, Paris: Editions Salvator, 2021.

Les femmes de la Bible

La Bible est un ensemble de textes racontant l’action de Dieu dans l’histoire de son peuple et dans l’Eglise. Nous y rencontrons la destinée de très nombreuses personnes – des hommes célèbres mais aussi des femmes connues ou moins connues.

PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : LDD

Esther
Esther Image tirée de: Esther (Bible) – Wikipédia (wikipedia.org)

Parmi les femmes les plus connues de l’Ancien Testament, il y a bien entendu Eve – première femme mentionnée dans la Bible (Gn 2-4). Nous trouvons aussi les femmes légitimes des patriarches : Sarah, la femme d’Abraham (Gn 12-23), Rebecca, la femme d’Isaac (Gn 24-27), ainsi que Léa et Rachel, les femmes de Jacob (Gn 28-36). D’autres épouses moins connues sont citées, comme Asnath, la femme de Joseph (Gn 41,45) ou encore Cippora, la femme de Moïse (Ex 2, 21). En dehors des « épouses de », on trouve des femmes intéressantes comme Rahab, prostituée de Jéricho qui protège les espions des Hébreux et facilite la prise de la ville et du pays par Josué et ses combattants (Josué 2), ainsi que Déborah, prophétesse et juge d’Israël qui mène les armées à la guerre et vainc l’ennemi (Jg 4-5).

La rencontre de Marie de Magdala et de Jésus au tombeau
La rencontre de Marie de Magdala et de Jésus au tombeau. Image tirée de: Marie de Magdala – Wikipédia (wikipedia.org)

Trois livres bibliques portent d’ailleurs des noms féminins. Il y a le livre de Ruth où Ruth (jeune veuve de Moab et sa belle-mère Noémie rentrent à Bethléem) devient l’épouse de Booz. Dans le livre de Judith, Judith (jeune et belle veuve de Béthulie) arrive à éviter une invasion en séduisant le Général Holopherne assiégeant sa ville ; elle profite de l’ivresse de ce dernier pour le décapiter et libérer ainsi la Judée des Babyloniens. Quant au livre d’Esther, Esther (jeune juive exilée avec le peuple juif à Babylone et qui devient la favorite du roi Assuérus) parvient à faire annuler le décret d’extermination des juifs. D’autres femmes sont encore mentionnées dans l’Ancien Testament comme : Anne la mère de Samuel (1 S 1-2), ou Sara la maudite, qui perd tous ses maris lors de ses nuits de noces (Tobie 3 et 7-8).

Dans le Nouveau Testament, les femmes sont aussi très nombreuses. La figure la plus connue est, bien entendu, Marie la mère du Christ, présente dans les quatre Evangiles et au début des Actes des Apôtres. La seconde femme dont il est question dans les Evangiles est Elisabeth (Lc 1, 39-80), puis on trouve Anne, qui prophétise sur l’enfant Jésus venant d’être présenté au Temple (Lc 2, 36-38). Nous y rencontrons aussi Marthe et Marie, les sœurs de Lazare (Lc 10, 38-42 / Jn 11, 1-44), Marie de Magdala – la femme la plus citée du Nouveau Testament, qui resta auprès de Jésus durant son ministère public, à la croix (Mc 15, 40-47) et lors de sa résurrection (Jn 20, 11-18).

On trouve encore des femmes dont le nom n’est pas connu, comme la Samaritaine (Jn 4, 4-29), la fille de Jaïre que Jésus ramène à la vie (Lc 8, 40-56), la femme adultère (Jn 8, 1-11), la pécheresse qui verse un parfum précieux sur les pieds de Jésus (Lc 7, 36-50).

Femmes de la Bible, les Cahiers de l’ABC-9, Edition Saint-Augustin, 2021, 387 p.

N’oublions pas les femmes présentes dans le reste du Nouveau Testament comme Tabitha, que Pierre ressuscita (Ac 9, 36-43), Marie mère de Jean surnommé Marc, qui mit sa maison à disposition de l’Eglise (Ac 12, 12), Priscille, épouse d’Aquila qui a soutenu Paul, (Ac 18) ou Evodie et Syntché, deux femmes ayant eu une querelle dans l’Eglise de Philippe (Ph 4, 2-3).

La liste n’est assurément pas exhaustive, mais si vous voulez en savoir davantage sur quelques grandes figures féminines de la Bible, je vous suggère la lecture de l’ouvrage ci-dessous :

Lorsque Dieu parle au féminin

PAR DANIÈLE CRETTON-FAVAL | PHOTO : DR

Lorsque Dieu parle au féminin, c’est le retour à l’émerveillement de cette relation géniale, cette force oubliée, qui est en chaque femme. Oui, la femme est la préférée de Dieu, c’est là qu’il se dévoile le mieux. Il l’a nommée «femme» et appelée toutes les fois que Sa Création en avait un urgent besoin, au risque d’être anéantie.

Une vraie rencontre avec Dieu permet de creuser en nous des possibilités dans la complémentarité. N’est-elle pas la « femme » celle qui donne vie, celle en qui Dieu a confié le devenir de sa Création, sa co-créatrice.

Première rencontre : Eve, à qui il a confié un rôle magistral de mère de tous les humains. C’est énorme comme responsabilité. Et tout au long de la vie, déjà dans l’Ancien Testament où Dieu fait appel à la « femme » lorsque son peuple en a besoin. Pensons, ici, à Sarah, qui malgré son grand âge, donne naissance à Isaac étayant la descendance d’Abraham. Voyons, ici, la mère de Moïse, qui, en sauvant son fils Moïse de la mort, sauve le peuple hébreu voué à l’extermination.

Et n’oublions pas Esther et Judith et tant d’autres survenues, là où il fallait pour éloigner la catastrophe, la destruction de son peuple juif, lorsque tout était perdu. Et tout au long de l’histoire biblique, que ce soit dans l’A.T. et le N.T., on comprend la valeur de la rencontre de la « femme » envoyée par Dieu pour assainir une situation désespérée, en insufflant à sa co-créatrice des chemins inattendus, audacieux et salvateurs.

D’ailleurs, les Evangiles nous exposent la relation respectueuse qu’avait Jésus avec les femmes. Il les considérait comme des partenaires d’égal à égal, capables de croire et de suivre sa Parole et d’exécuter avec amour leur mission. Chaque fois que Dieu entend la misère et les cris angoissés de son peuple, il confie le sauvetage à la « femme ».

Dans les Evangiles, nous pouvons suivre pas à pas des femmes aux moments clés de la vie de Jésus, et faire des découvertes qui nous permettent de creuser en nous des possibilités oubliées. Regardons Marie, la première en chemin, la mère du Fils de Dieu, Jésus, qui par son oui, a été à ses côtés tous les jours, et plus tard, avec Marie-Madeleine, fidèles et confiantes au pied de la croix. Elles ont cru subito à sa Résurrection, tandis que les apôtres étaient anéantis devant l’ampleur de la Croix.

Poursuivons avec la Samaritaine, on comprend la valeur de cette rencontre, qui créa des chemins d’évangélisation chez les siens. Avec la Cananéenne, nous apprenons qu’il faut persévérer dans la prière, et ne pas avoir peur de casser les oreilles du Seigneur pour lui confier ceux que l’on aime. Et avec le message de la pauvre veuve qui glisse dans le tronc, ses deux sous. Pour Jésus, le cœur de cette femme est plus précieux que tout.

Avec Marthe et Marie de Béthanie, les amies de Jésus, qui l’ont accompagné dans sa marche vers sa passion à venir.

Dans la Bible, il y a un nombre impressionnant de femmes qui ont œuvré pour Dieu. Il faudrait des pages pour développer ces chemins au féminin. Mais le plus surprenant, c’est Marie mère de Jésus, qui est venue des milliers de fois, par ses apparitions, nous annoncer L’INOUï de l’amour de son Fils pour nous son peuple. Oui, la « femme » est bien la préférée de Dieu. Ne n’oublions pas qu’IL créa l’homme et la femme complémentaires pour le bien de l’Univers. Dieu ne serait-il pas le premier féministe ?

Notre P∙M-ère qui es au C.iel…

PAR L’ABBÉ DAVID RODUIT
PHOTO: GETTYIMAGES VINCENZO PINTO

En ce temps où certains veulent combattre le patriarcat jusque dans le langage et l’écriture, convient-il encore d’appeler Dieu notre Père, comme nous l’a enseigné Jésus ? Le christianisme ne se montre-t-il pas affreusement sexiste, machiste?

Il faut affirmer d’emblée que Dieu n’est bien sûr pas sexué… Il n’est ni homme ni femme. Ajoutons également que les mots n’arriveront jamais à contenir entièrement le mystère du Dieu vivant qui déborde ce que nous pouvons penser et dire de Lui.

En s’adressant à son Père, Jésus a repris un des attributs que le peuple de la Première Alliance conférait à son Dieu, même s’il est utilisé chez lui de manière très intime, absolument inhabituelle : « Abba, papa ! » Relevons également que le Christ qui s’est fait notre frère se reçoit quant à son origine d’une mère humaine, la Vierge Marie, ainsi que d’un Père des Cieux.

Mais, dans la Première Alliance, Dieu se révèle aussi comme mère. Ainsi peut-on lire par exemple chez le prophète Isaïe : « La femme oublie-t-elle son nourrisson, oublie-t-elle de montrer sa tendresse à l’enfant de sa chair ? Même si celles-là oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas ! »
(Is 49, 15)

Sans parler du fameux terme « rahamim » qui évoque le sein maternel, l’utérus, et qui est employé en lien avec Dieu, notamment chez le prophète Jérémie : « Ephraïm est-il donc pour moi un fils si cher, …, que mes entrailles s’émeuvent pour lui, que pour lui déborde ma tendresse ? » (Jr 31, 20)

Cet amour de Dieu qui le touche là où il a porté son enfant et qui désire lui redonner vie se retrouve aussi dans le Nouveau Testament, par exemple dans la parabole du fils prodigue où se dévoile la Miséricorde du Père. Rembrandt l’a très bien compris, peignant le visage du Fils appuyé sur le sein du Père, et attribuant à ce dernier une main masculine et une main féminine.

Pas besoin de vous peindre un autre tableau : Dieu est un Père qui nous aime comme une mère !

Le dynamisme de Crossfire

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour du Fribourgeois Matteo Antunno de prendre la plume.

PAR MATTEO ANTUNNO | PHOTO : DR

Je m’appelle Matteo Autunno et j’ai 21 ans. J’étudie les mathématiques à l’EPFL et j’habite à Grolley, dans le canton de Fribourg. J’ai été servant de messe et sacristain dans la paroisse de mon village et désormais je suis animateur pour le parcours de confirmation dans l’unité pastorale Sainte-Trinité. Aujourd’hui, je souhaite vous parler d’un projet qui me tient tout particulièrement à cœur : le festival Crossfire de Belfaux.

Il s’agit d’un mini-festival lancé par des jeunes confirmés de l’unité pastorale Sainte-Trinité qui a eu lieu pour la première fois en juin 2018. Une deuxième édition était initialement prévue en 2020, mais elle a été reportée deux fois à cause du Covid ; elle aura finalement lieu le samedi 11 juin 2022. Je fais partie du comité d’organisation depuis 2019 et je suis aujourd’hui le coordinateur adjoint de cet évènement. A quelques mois de cette nouvelle édition, une tournée de messes Crossfire a débuté dans différentes unités pastorales du canton de Fribourg, l’occasion de donner un léger avant-goût du festival.

Ces messes Crossfire sont des rencontres vécues dans l’esprit du festival : une messe dynamique et animée musicalement, des moments de convivialité à la sortie de l’église, voire une partie dansante avec le DJ du festival pour une soirée festive. Rejoignez-nous à ces différentes messes pour découvrir une partie de l’ambiance du festival !

Bien entendu, le principal est le festival Crossfire lui-même. Un festival ouvert à toutes et tous, organisé par les jeunes et pour les jeunes. L’esprit festif et convivial régnera durant toute la journée, dès l’après-midi et jusqu’à tard dans la nuit. Une journée qui fera écho avec ce qui est vécu en partie lors des messes Crossfire. Diverses animations ludiques, un témoignage et la messe célébrée par Mgr Alain de Raemy, l’évêque des jeunes, marqueront la première partie du festival. Ensuite, il y aura la possibilité de se restaurer à des food-trucks, puis des animations par des artistes locaux tant en danse qu’en chant et en musique. Enfin, en soirée, il y aura le concert du groupe français de pop-louange Hopen, suivi par DJ The Docteur. Un programme idéal pour se rassembler autour des valeurs humaines et spirituelles, pour vivre la joie chrétienne !

Il ne me reste plus qu’à vous dire : rendez-vous à Belfaux le samedi 11 juin prochain !

Pour moi, Dieu est-il père, mère ou ni l’un ni l’autre ?

 

PAR CHARLES-PASCAL GHIRINGHELLI | PHOTO : LDD

La place des femmes et des hommes fait débat aujourd’hui dans de nombreux domaines, qu’ils soient domestique, professionnel, politique, culturel et forcément ecclésial. Faut-il donc «démasculiniser» un Dieu patriarcal et dominateur, question posée en ce début d’année par plusieurs organes de presse?

Relevons au passage qu’au sein de l’Eglise nous vouvoyons la Vierge Marie (« Je VOUS salue Marie… » et que nous tutoyons Dieu (« Notre père, qui ES aux cieux, que TON nom soit sanctifié… », ceci depuis Vatican II pour la seconde pratique 1. Voilà notamment l’un des signes de profond respect des femmes par l’Eglise.

Mais revenons au débat « femme – homme ». C’est, à mon avis et avant tout, une question posée au sein de notre monde occidental. Beaucoup d’intellectuels, lorsqu’il s’agit d’une préoccupation sur un mode de vie essentiellement en cours sur le quart Nord-Ouest de notre mappemonde, en font souvent un problème censé concerner la planète entière. Est-ce une nouvelle forme d’ethnocentrisme, voire de racisme ? Faut-il déboulonner, bille en tête, la première statue venue, car elle n’est plus en ligne avec nos opinions du moment ?

Il est, en effet, inquiétant de juger les faits historiques à l’aune de la morale, des valeurs peut-être, à la mode. Surtout de vouloir l’imposer à la terre entière. Le faire, n’est-ce pas devenir ainsi de nouveaux iconoclastes 2 qui n’auraient rien à envier aux talibans qui détruisirent les gigantesques Bouddha de Bâmiyân 3. Doit-on maintenant reprocher à Michel-Ange d’avoir reproduit sur les voûtes de la Chapelle Sixtine un Dieu blanc, âgé et barbu ?

Il n’en demeure pas moins que, chez nous, la question est compréhensible et qu’il s’agit certainement de donner aujourd’hui et à chacun, femmes et hommes, les places, rôles, missions, fonctions, professions les plus adéquats et respectueux des uns et des autres et en adéquation avec leurs aspirations naturelles réciproques. Et c’est heureux de voir des sages-hommes dans les maternités, des sapeuses-pompières dans nos casernes, etc. !

De manière plus concrète, Dieu, qui transcende toute détermination limitative, voit-il ombrage qu’une femme ou un homme le considère comme féminin, masculin, ou indéterminé ? Ne pouvons-nous pas penser qu’un Dieu d’Amour n’y voit aucun problème et accepte toute « orientation » de nos prières, aussi maladroites soient-elles ?

Plus fondamentalement, pour nous chrétiens, la Bible est la Parole de Dieu. C’est Lui qui a inspiré ses rédacteurs, prophètes, évangélistes. Ces derniers ont-ils subit un esprit « patriarcal », influencé par leur environnement ? Assurément non, puisque les religions pratiquées, hormis le judaïsme, en Terre Sainte à ces époques, par les Gréco-romains, les Cananéens, etc. étaient polythéistes avec autant de dieux que de déesses !

Dieu s’est-il soudain levé du mauvais pied pour inspirer ces textes en se présentant au travers de pronoms masculins, et encore plus en s’incarnant en Jésus-Christ qui n’était point femme ? Certains auteurs expliquent cela par le fait que Dieu crée « en dehors » de lui comme engendre un homme et non pas « en dedans » de lui comme engendre une femme. Ainsi le théologien réformé Paul Wells précise : La distinction « père » et « mère » à propos de Dieu dans le langage est celle qui existe entre le théisme biblique et le panthéisme. Dans le théisme biblique, le Dieu est transcendant, Créateur, instaure une séparation entre lui-même et le monde ; dans le panthéisme, le monde existe en dieu et dieu existe dans le monde et de conclure appeler Dieu « ma Mère » est une hérésie qui conduit au panthéisme païen 4.

Aussi, n’en déplaise aux zélotes d’un féminisme outrancier, je préfère que nous laissions la liberté aux chrétiens de voir en Dieu qu’ils prient un être masculin, féminin ou indifférencié en toute sincérité, humilité, voire maladresse !

1 Adopté pour cette prière liturgique (l’Ave Maria est une prière
de dévotion) par l’Eglise en janvier 1966, dans le sillage du concile Vatican II, tenu entre 1962 et 1965.

2 Du grec « eikonoklastês » : briseur d’icône, d’image. Qualifie une personne qui est contre les traditions et les habitudes du passé.

3 Haut-relief excavé dans une falaise située en Afghanistan,
(patrimoine mondial de l’UNESCO) détruit en mars 2001

4 Paul Wells, « Dieu : masculin et / ou féminin ? », La Revue réformée
no 217, Aix-en-Provence, mars 2002, pp. 31 et 33

Les carmélites

De nombreuses communautés composées de religieux ou de laïcs sont présentes en Suisse romande, comme autant de témoins de la vitalité et de la diversité de l’Eglise. Ce mois-ci, cap sur les carmélites de Develier.

PAR PASCAL ORTELLI | PHOTO : DR

Nom officiel : Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.

Sigle : O.C.D. pour ordre des Carmes déchaux.

Date de fondation : 1562 pour la réforme de l’ordre menée par sainte Thérèse d’Avila (1515-1582) et saint Jean de la Croix (1542-1591). Pour marquer leur différence avec les carmes de l’antique observance (O. Carm), ils allaient pieds nus dans leurs sandales, d’où leur nom de déchaux.

Origine : Vers la fin du XIIe siècle, en Palestine, des ermites se regroupent sur le Mont Carmel à l’instar du prophète Elie. Au retour des croisades, le carmel se répand en Occident avec une branche féminine attestée dès le XVe siècle.

Devise : « Je suis rempli d’un zèle jaloux pour le Seigneur Sabaot ! Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens. » (selon les mots d’Elie tirés du Premier livre des Rois).

Habit : Une tunique et un scapulaire de couleur marron avec un voile noir.

Mission : Etre prophète de feu à la suite d’Elie, c’est-à-dire mettre Dieu au centre de sa vie en accordant une grande place à l’oraison, prière silencieuse où on lui parle comme à un ami.

Présence en Suisse romande : 
Le carmel de Develier est le plus jeune couvent de Suisse. Après une histoire mouvementée allant de Marseille à Middes (FR), les moniales se sont établies dans le Jura en 1980. 
Il existe une autre communauté de carmélites au Pâquier.

Une particularité : A Develier, un couvent à l’architecture résolument moderne dédié
à Notre-Dame de l’Unité, tout un symbole pour le Jura !

Pour aller plus loin : visitez leur site web mocad.ch

« Un carmel, c’est… »

par une carmélite de Develier

« Un espace de liberté où l’Esprit Saint façonne une communauté de sœurs appelées à s’aimer dans la joie, en grandissant dans l’amitié du Christ, sous le manteau de la Vierge Marie. Filles de l’Eglise, désireuses de voir le Seigneur connu et aimé de tous, leur vie de prière qui se déploie dans une existence des plus ordinaires (travail, solitude, rencontres fraternelles, détente…), rejoint par sa nature même, le cheminement de tous les hommes en quête de vie et de bonheur. »

Les différents visages de l’Amour

Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Michel Racloz qui prend la plume.

MICHEL RACLOZ, REPRÉSENTANT DE L’ÉVÊQUE, RÉGION DIOCÉSAINE VAUD (LGF) | PHOTO : CATH.CH

Dans notre société, les relations entre les femmes et les hommes sont en redéfinition constante. Des avancées importantes ont été réalisées pour arriver à davantage d’équité et de respect. Mais, des « retours en arrière » très durs sont vécus. Je demeure choqué par le nombre de violence faite aux femmes dans tous les milieux. Pourquoi tant de paroles et de gestes blessants à l’égard des femmes ? Le récit de Caïn et d’Abel s’actualise encore trop. Mais la parole s’est libérée. Des femmes ont dénoncé l’inacceptable : l’atteinte à leur dignité et à leurs droits. La psychologie nous dit aussi qu’il y a une part de féminin et de masculin en nous. Chacun peut avoir peur et / ou croître.

A l’écoute de la Bible, nous découvrons que Dieu est une communion d’Amour, entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Cet Amour, tout ouvert vers l’ensemble de l’humanité et de la création, s’est manifesté de manière unique par la venue et la proximité de Jésus. J’ai envie de dire qu’il s’est dévoilé pleinement masculin et féminin, tout en se révélant Fils de Dieu. En effet, à la lecture de l’Evangile, ne percevons-nous pas des gestes et des paroles de sa part que nous attribuons spontanément à « l’homme » et / ou à la « femme » ? Une caractéristique les fonde : le service de la Vie.

Et si nous entrions davantage dans cette dynamique d’aimer la diversité des visages qui se présentent à nous ? Nous pouvons aimer, de manière différenciée, au sein de nos familles, nos collègues, nos amis, celles et ceux qui souffrent, des « prochains » bien plus éloignés. Des gestes et des paroles tant féminins que masculins font grandir la sororité et la fraternité. Le Ressuscité a pris le risque de ce chemin qui conduit au Bonheur tout en se confrontant au refus et à la mort. C’est un chemin délicat et exigeant qui nous ouvre des horizons inouïs. Oserons-nous poursuivre la marche avec Celui qui est tout Amour ?

Vitraux de frère Eric de Taizé…

… église Saint-Hyppolite, Grand-Saconnex (Genève)

PAR AMANDINE BEFFA | PHOTO : JEAN-CLAUDE GADMER

L’église Saint-Hyppolite, au Grand-Saconnex, abrite quatre vitraux réalisés par frère Eric de Saussure. Fils de pasteur, l’artiste est né à Genève en 1925. Il a étudié les Beaux-Arts à Paris et Florence avant d’entrer dans la Communauté de Taizé parmi les huit premiers frères. Il crée alors un atelier de vitraux à l’origine de nombreuses œuvres dans le monde.

Les verrières que l’on peut observer dans la nef de l’église Saint-Hyppolite mettent en couleurs quatre grands personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament : saint Jean l’Evangéliste, saint Pierre, le prophète Isaïe et Moïse.

Moïse tient dans ses mains les Tables de la Loi. A ses pieds, se trouvent un agneau et l’inscription : « Que ma loi soit toujours sur vos lèvres. » L’animal peut rappeler que Moïse a été berger avant que Dieu ne se révèle à lui à travers le buisson ardent.

La phrase semble inspirée du début du livre de Josué : « Ce livre de la Loi ne quittera pas tes lèvres ; tu le murmureras jour et nuit, afin que tu veilles à agir selon tout ce qui s’y trouve écrit : alors tu feras prospérer tes entreprises, alors tu réussiras. » (Jos 1, 8) Est-ce un choix étonnant alors que les épisodes concernant Moïse ne manquent guère ? Pas nécessairement. Ce sont les paroles par lesquelles le Seigneur s’adresse à Josué après la mort de Moïse. Le peuple d’Israël est désormais confronté à la délicate tâche de vivre sans celui qui l’a guidé hors du pays d’Egypte.

Mais, ce qui compte réellement, ce ne sont pas les personnes que le Seigneur peut choisir pour effectuer une mission particulière à un moment précis. Ce qui compte réellement, c’est ce que Moïse présente entre ses mains : la Parole. Nous n’avons peut-être pas la chance d’avoir côtoyé de grands prophètes, d’avoir eu une révélation divine dans un buisson ardent ou d’avoir pu rencontrer le Christ en personne. Mais c’est la même Parole qui nous est donnée aujourd’hui. Et cette parole, nous sommes invités à la garder sur nos cœurs et sur nos lèvres.

Objet volant non identifié

PAR MYRIAM BETTENS
PHOTOS: DR

Et une viande volante, une! Expérience gustative ascensionnelle ou aérienne coutume: à l’ascension on mange de la volaille. Gageons que cette tradition n’a pas trop de plomb dans l’aile…

L’Ascension désigne le moment où le Christ est «enlevé» au ciel quarante jours après sa résurrection. Cette ultime apparition de Jésus à ses apôtres est relatée, entre autres, par les Actes des Apôtres (I, 9-11). Outre les récits bibliques, l’implantation de cette fête dans la pratique chrétienne est peu documentée.

Les premiers siècles du christianisme, l’Ascension ne fait l’objet d’aucune célébration particulière. Origène et Tertullien n’en parlent d’ailleurs pas, alors que le Symbole de Nicée la mentionne dès 325. Auteur de l’Histoire ecclésiastique, Eusèbe de Césarée l’évoque en 332. Il précise qu’elle est célébrée le même jour que la Pentecôte. La plus ancienne référence de cette célébration apparaît dans le journal d’Egérie. Elle y documente un pèlerinage en terre sainte aux environs de 380.

Elle précise que la fête se déroule «où le Seigneur est né» et non sur le mont des Oliviers. Le terme Ascension n’y est pas mentionné et la fête n’a pas de date différenciée de la Pentecôte. Néanmoins, l’Ascension acquiert peu à peu le statut de fête religieuse indépendante, en Orient d’abord. Vers 380, les Constitutions apostoliques (recueil de doctrines chrétiennes de la fin du Ve siècle réunissant les traditions et les écrits pouvant faire loi pour les chrétiens) établissent la fête quarante jours après Pâques, donc indépendamment de la Pentecôte et stipulent que ce jour doit être chômé. Ce n’est qu’au début du Ve siècle que saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nysse déclarent l’Ascension comme une fête universelle dans le monde oriental. Quelques décennies plus tard, saint Augustin l’étendra à l’Occident. Les deux sermons que lui consacre le pape Léon le Grand (440-461) supposent qu’elle était désormais célébrée dans la chrétienté occidentale.

La fascination populaire pour les représentations visuelles et théâtrales a fait de l’Ascension un motif de prédilection dans nombre de manifestations rituelles, notamment dans les mystères médiévaux. Plus prosaïquement, au Moyen Age, il était fréquent de mettre une volaille, au menu de la fête: pigeons, faisans, perdrix…

Recette: Beer can chicken et pommes de terre au romarin

Temps de préparationTemps totalPortions
40 minutes1h30 minutes4

Normalement la tradition voudrait que l’on choisisse une «viande volante» pour représenter au mieux la notion d’ascension (faisan, pigeon, perdrix). Par commodité nous avons choisi une recette de poulet très plébiscitée à cette période de l’année: un classique du sud des États-Unis. On plaçait le poulet sur une canette de bière à moitié pleine pour le faire griller de «la barbe au cul» ce qui par extension a donné le terme de barbecue.

Ingrédients et ustensiles

  • 1 poulet entier
  • 1 cs d’huile de colza
  • 2 dl de bière blonde
  • 6 pommes de terre moyennes, lavées et coupées en dés (d’env. 2 cm)
  • 3 gousses d’ail pelées et hachées
  • 1 brin de romarin haché
  • 1 cuit-poulet ou 1 moule à kouglof et 1 plaque à gâteau à placer en dessous du moule (car celui-ci comporte un trou par lequel le jus s’échappera lors de «l’arrosage»). Si vous ne possédez ni l’un, ni l’autre, un plat à four fera aussi très bien l’affaire!

Pour la marinade

  • 1cc paprika
  • 1 cc curry
  • 1 cc flocons de piment
  • 1 cc origan séché
  • 1 cc thym séché
  • 1 cc romarin séché
  • 1/2 cc sucre roux
  • Sel et poivre
Un classique du sud des Etats-Unis: le «Beer can chicken».

Préparation

  1. Préchauffer le four ou le gril à 180° C.
  2. Mettre tous les ingrédients pour la marinade dans un bol et mélanger.
  3. Badigeonner le poulet avec l’huile de colza et «masser» le poulet avec la marinade.
  4. Embrocher le poulet, l’arrière vers le bas.
  5. Répartir les pommes de terre, l’ail et le romarin dans la coupelle du cuit-poulet ou du kouglof
  6. Placer le tout sur un feu indirect et couvercle fermé pour le gril ou directement au four. Faire griller pendant environ 50 minutes ou jusqu’à ce que le jus de la viande soit clair et qu’elle atteigne une température à cœur d’au moins 74-76° C. Entretemps, remuer régulièrement les pommes de terre et arroser le poulet avec la bière.
  7. Enlever la viande du gril et la laisser reposer à couvert pendant 5 minutes.

Dieu au féminin ou au masculin

«Nous pouvons bien imaginer, sans nous tromper, qu’il y a bel et bien du masculin et du féminin en Dieu.»
Abbé Michel Ammann

PAR L’ABBÉ MICHEL AMMANN
PHOTO : DR

Ce qui est certain pour notre foi chrétienne, c’est que Dieu est amour et qu’il n’est qu’amour. Et, de ce fait, comment ne pas penser qu’il nous aime à la manière, non seulement d’un père mais aussi à la manière d’une mère ? Ne nous a-t-il pas créé à son image ? Nous pouvons bien imaginer, sans nous tromper, qu’il y a bel et bien du masculin et du féminin en Dieu.

La Bible contient de si belles images qui font référence à la tendresse de l’amour de Dieu pour ses enfants. Par exemple, dans le livre d’Isaïe : « Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. » Et, dans le livre d’Osée : « Je le traitais comme un nourrisson qu’on soulève tout contre sa joue; je me penchais vers lui pour le faire manger. »

L’encyclique du pape saint Jean-Paul II ajoute un petit vocabulaire hébreu sur le mot que nous traduisons par « miséricorde ». Citons par exemple les deux principaux : « Rahamim » entrailles de mère. Dieu nous aime comme une mère. Et « Resed » qui exprime la bonté de Dieu. La bonté serait d’avantage un attribut masculin.

Dans les pages de notre journal, en complément du dossier sur le thème de ce mois « Dieu au féminin ou au masculin », nous découvrirons à nouveau, avec intérêt, la série de commentaires bibliques de l’abbé François-Xavier Amherdt si éclairants.

En outre, nous avons glanés çà et là, les avis de quelques personnes par un micro-trottoir. Nous vous les offrons avec plaisir : des perles à découvrir !

Bonne lecture !

Réveiller l’espérance

Franchir le cap des angoisses, chercher un emploi, discerner la direction à donner à sa carrière professionnelle ou simplement retrouver le sens du «faire».
La Pastorale du Monde du Travail se définit comme un lieu pour réveiller l’espérance. Rencontre avec Brigitte Mesot.

PAR MYRIAM BETTENS | PHOTOS : BRIGITTE MESOT,
PASTORALE DU MONDE DU TRAVAIL

«Certaines personnes viennent ouvrir leur courrier ici, car c’est devenu trop anxiogène », révèle Brigitte Mesot. Face à un marché de l’emploi de plus en plus compétitif, le chômage, la perte du sens dans l’accomplissement d’une tâche professionnelle ou des difficultés à discerner la trajectoire à donner à sa carrière, certains se sentent démunis et ne savent vers qui se tourner.
«Ces personnes nous approchent, car elles ont entendu parler de nous en paroisse, par une connaissance ou par le site web de l’ECR», détaille la responsable de la Pastorale du Monde du Travail (PMT). Les demandes sont très diverses, mais con­cernent en grande partie des questions de discernement et de sens: «Elles ne sont pas heureuses dans ce qu’elles font, et se demandent si elles pourraient l’être ailleurs…»

Brigitte Mesot décrit la mission principale de la PMT comme une vocation d’écoute et d’accompagnement. «La demande peut être soit d’ordre administratif, spirituel ou psychologique (isolement, harcèlement). Dans ce que nous proposons, il y a toujours un aspect individuel et collectif.» Pour ce faire, la PMT va, au niveau individuel, orienter les personnes dans son vaste réseau de contacts, rencontrer des spécialistes de la migration, de l’emploi, ou de l’aide sociale. Sa responsable a, par exemple, accompagné des personnes lors de rendez-vous avec des instances étatiques. Au niveau collectif, «nous proposons un groupe « Emploi »: lieu d’écoute et de partage pour des personnes en recherche d’emploi et des activités qui correspondent à une demande particulière. En ce moment, nous avons un atelier d’écriture pour retrouver la joie de rédiger. C’est toujours dans une optique de renouer avec le plaisir, quelquefois avec la prière, de discerner où l’on ressent de la joie et de retrouver du sens dans ce que l’on fait. Cela permet ensuite d’aller rechercher du travail, d’écrire des lettres de motivation ou tout autre chose de la vie courante».

«Avec ma connaissance du terrain, je me suis rendu compte que nous pouvions être complémentaires de l’Etat, en étant disponibles comme nous avons la chance de pouvoir l’être grâce à l’ECR. Pour moi, l’Eglise est là, dans cette complémentarité et cette présence. Toutefois, elle doit être présente pour ce qu’elle est. C’est-à-dire afin que chacun trouve sa place et soit reconnu. Lorsqu’on accepte que ce que chacun ressent est vrai, sans le remettre en question, qu’il est seul à pouvoir discerner ce qui est bon pour lui, alors on lui permet de reprendre sa place au sein du groupe et de la Vie.»

Au service, mais comment ?

Une chose que la Pastorale du Monde du Travail accomplit et dont on ne se rend pas compte ?
Brigitte Mesot :
Elle est là ! Un prêtre de Saint-Joseph, Thierry Schelling, parlait de la discrétion de la PMT. Il y a quelque chose de l’ordre d’une présence. Nous incarnons la certitude d’une issu de vie toujours possible ! Ce que je dis souvent, c’est que nous sommes là pour réveiller l’espérance.
Et si nous accomplissons vraiment quelque chose ? C’est par le Seigneur !
Il nous donne l’énergie d’être là, trait d’union là où il y avait rupture…

Quel « service » apportez-vous aux Genevois de manière générale ?
BM :
Une écoute et des propositions à des demandes face à des problématiques professionnelles. Ce sera peut-être d’orienter les personnes vers d’autres ressources, car le travail en réseau est crucial. L’idée qui m’est aussi vraiment chère est de pouvoir accueillir toute personne, quelle que soit sa sensibilité, du point de vue de son vécu ou de son expérience de la foi.

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