Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin
Des livres
Myriam, mon amour Jelle Lemaitre
A 30 ans, on a la vie devant soi. Mais quand le cancer vient bouleverser le bonheur d’une jeune famille, quand la mort vient séparer un couple, comment survivre à une telle souffrance ? Jelle Lemaitre, père de deux jeunes enfants, a vécu ce véritable chemin de croix aux côtés de son épouse Myriam, touchée par un cancer en 2017 et foudroyée en huit mois. Avec pudeur et simplicité, Jelle Lemaitre retrace ce cheminement où l’espérance a fait irruption dans la nuit comme le soleil du matin de Pâques. Ce témoignage bouleversant, mais serein, sur le veuvage précoce est avant tout un hymne à la vie et un appel à saisir les joies de chaque instant.
Elles sont 300 millions dans le monde dont le conjoint est décédé, mais dont on ne parle guère. Moins nombreux, mais tout aussi éprouvés, il y a les veufs ! Tous doivent assumer la responsabilité du foyer, affronter les difficultés matérielles et psychologiques et souvent assurer l’éducation des enfants. Eprouvées humainement, les veuves sont capables d’une étonnante résilience. De la mort elles font rejaillir la vie en s’appuyant sur le Christ ressuscité. Ce livre, qui s’appuie sur de solides références bibliques, s’adresse à tous ceux qui traversent le deuil ou le veuvage : il leur ouvre des chemins de lumière et de vie.
Pasteur, philosophe, organiste, médecin, Albert Schweitzer (1875-1965) est le précurseur de l’action humanitaire. En 1952, il reçoit le prix Nobel de la paix. Pédiatre et psychanalyste, Françoise Dolto (1908-1988) a consacré sa vie à faire entendre la voix des enfants. Frère Luc de Tibhirine (1914-1996), moine médecin, tenait un dispensaire où il accueillait et soignait la population locale à Tibhirine, en Algérie. Il a été assassiné avec six autres moines en 1996. Cette BD montre comment chacune de ces trois figures incarne à sa manière, l’engagement du médecin au XXe siècle.
A travers une série de récits bouleversants écrits après son confinement dans un EMS, Elisabeth de Courrèges partage, dans cet ouvrage, les rencontres qui ont jalonné son parcours de chrétienne et de soignante. Pour cette ergothérapeute de 26 ans, il s’agit de faire de chaque parole, chaque main serrée et chaque regard une présence du Christ auprès de ceux qui souffrent. Un livre d’une grande profondeur pour aborder la solitude, la souffrance et la fin de vie.
En décembre 2020, en pleine pandémie, Sarah Barras a repris l’entreprise de pompes funèbres de son père Willy, actif pendant 40 ans, lui-même successeur du fondateur Louis. L’occasion pour L’Essentiel de poser des questions sur ce nouveau défi et sur les obsèques dans l’intimité.
PAR HUGUES REY, MONTANA-CORIN PHOTO: DR
Comment envisagez-vous votre mission au service des familles endeuillées ? Mes activités d’hôtelière à Crans-Montana, pendant une quinzaine d’années, m’ont formée à l’accueil des touristes en vacances dans un cadre de détente ou de fête. Après ce parcours, j’ai repris l’entreprise de mon père dans le contexte compliqué de la pandémie. Je rencontre alors des personnes éprouvées par un deuil, désemparées et fragilisées. J’essaie avant tout de me mettre à leur service avec authenticité, coeur, discrétion et flexibilité afin de leur apporter un soutien, non seulement pratique et professionnel, mais également de leur exprimer empathie et réconfort grâce à mon écoute et à mes conseils.
Quels changements avez-vous apportés depuis le passage de témoin? Au niveau de l’infrastructure, avec l’aide de mon mari et de mon père, j’ai aménagé un espace d’accueil pour les familles. J’ai réalisé la mise à niveau du site Internet de l’entreprise. Pour ce faire, j’ai écouté ma sensibilité féminine. Au-delà de l’accueil des familles, qui reste essentiel, je veille, avec soin, aux différentes étapes : veillée, cérémonie, enterrement ou dépôt de l’urne au colombarium. La gratitude des personnes endeuillées me confirme régulièrement dans cette activité devenue une réelle vocation. En tant que femme, je suis heureuse de participer, à ma mesure, au renouvellement de la profession, d’y apporter douceur et empathie, plus librement exprimées aux familles que par les générations passées, tout en veillant aux exigences de qualité et de disponibilité de la tradition familiale.
Comment se déroulent des funérailles dans l’intimité ? Il s’agit d’une cérémonie à laquelle participe un nombre restreint de gens informés par un canal privé. Quelquefois, une liturgie de la parole remplace la messe dont le sens se perd de plus en plus.
Pendant la pandémie, les funérailles dans l’intimité sont devenues une obligation, mais comment expliquez-vous cette tendance née avant la crise sanitaire? L’atténuation de la croyance religieuse et l’incompréhension des rituels expliquent en partie cette demande : dans un premier temps, il arrive que des familles, submergées par l’angoisse et la tristesse, veuillent régler au plus vite les adieux à leur cher défunt. Elles se ravisent généralement après que je leur ai expliqué l’importance de laisser du temps au temps pour entrer dans cette réalité, certes douloureuse, mais qui demande de la patience aussi bien pour commencer le deuil que pour organiser la cérémonie avec sérénité. Parfois, la famille compte peut-être sur plus de recueillement et de liberté, désireuse d’échapper à une curiosité et à des regards mal ajustés de la part de certaines personnes. Enfin, l’aspect financier peut expliquer ce choix qui, en l’absence de rencontres conviviales après la cérémonie, s’avère moins coûteux.
Que ne faudrait-il pas perdre de vue avant d’opter pour des funérailles dans l’intimité? L’absence de la communauté peut laisser un sentiment de solitude aux familles, qui ne doivent pas oublier la place que leur défunt occupait au sein de la société. L’individualisme ambiant conduit à négliger cette réalité-là. Les chants de la chorale, la prière et les réponses des croyants soutiennent grandement la famille qui peut s’appuyer ainsi sur la communauté. Il arrive que des personnes expriment leur tristesse de ne pouvoir assister à la cérémonie ; elles s’y joignent discrètement en se tenant dans le fond de l’église.
Comment l’absence de la communauté aux funérailles peut-elle être compensée ? C’est le plus souvent lors de la messe de septième, un samedi ou un dimanche, à un moment où l’on est moins sous le coup de l’émotion. La fraternité communautaire peut s’y exprimer et être accueillie avec plus de sérénité. Quand les visites au défunt se sont faites en l’absence de la famille, la sortie de la messe permet enfin aux connaissances de poser des gestes de sympathie envers la famille affligée et d’inscrire le deuil dans un temps fort en communauté.
Un grand merci pour votre témoignage et cet éclairage sur les funérailles dans l’intimité.
Dans le sillage de sa lettre Patris corde qui commémore le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Eglise et pour marquer les cinq ans d’Amoris laetitia, texte sur l’accompagnement des couples et des familles, le pape François a lancé à quelques mois près une année spéciale dédiée à saint Joseph et une autre dédiée à la famille qui se terminera le 26 juin 2022 avec la 10e rencontre mondiale des familles. Voici une sélection de quelques initiatives pour tirer au mieux parti de ces temps forts.
Une année pour déployer la joie de l’amour
L’objectif premier de l’année « Famille – Amoris laetitia » est d’y approfondir les impulsions données pour les mettre en œuvre dans son vécu familial. En ce sens, le diocèse de Sion invite à (re)découvrir ce texte à l’aide des guides de lecture, synthétiques et pédagogiques, réalisés par Anne et Marco Mayoraz 1. Il relaie également le parcours très complet proposé par le dicastère romain pour les laïcs, la famille et la vie : une série de dix vidéos chacune accompagnée d’un livret pour envisager la famille comme un don, malgré les défis à affronter.
A Genève, plusieurs événements sont organisés pour « aller à la rencontre de toutes les familles et témoigner ensemble de la joie de l’amour que Dieu nous donne 2 ». Un défi est même lancé aux couples qui sont invités à exprimer par un slogan leur manière de vivre « l’amour dans le mariage ». La plateforme pastorale-familiale.ch relaie de nombreuses autres propositions ailleurs en Romandie.
Avec un cœur de père à l’instar de saint Joseph
Il n’est pas anodin que le Pape ait ouvert cette année sur la famille un 19 mars. Entrelacer les deux thèmes permet d’inscrire nos parcours familiaux dans le sillage de saint Joseph. L’excellent dossier de cath.ch 3 met en lumière les facettes cachées de ce grand taciturne. A Fribourg, les billets hebdomadaires des capucines de Montorge, tout comme le commentaire de Mgr de Raemy publié à l’occasion de la sortie de Patris corde, invitent à s’inspirer du « courage créatif » de Joseph et à faire preuve d’audace pour vivre la famille 4.
Le patriarche émérite Grégoire III Laham, sera à Sion le 24 novembre dans le cadre de la «Semaine en rouge». Ces journées nationales de prière pour les chrétiens menacés et persécutés dans le monde sont organisées par l’œuvre d’entraide catholique «Aide à l’Eglise en Détresse (AED)».
TEXTES PAR JACQUES BERSET (AED) ET JEAN-HUGUES SEPPEY PHOTO : AIDE À L'ÉGLISE EN DÉTRESSE (AED)
Le patriarche émérite Grégoire III Laham, qui fut jusqu’en mai 2017 patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, d’Alexandrie et de Jérusalem des grecs-catholiques melkites, sera en Valais du 24 au 28 novembre dans le cadre de la « Semaine en rouge » (Red Week 2021).
Ces journées nationales de prière pour les chrétiens menacés et persécutés dans le monde sont organisées par l’œuvre d’entraide catholique « Aide à l’Eglise en Détresse (AED) ».
Grégoire III Laham, de son nom de naissance Loutfi Laham, est né le 13 décembre 1933 à Daraya, connu comme lieu de la conversion de saint Paul, près de Damas, en Syrie. Il a été de 2000 à 2017 patriarche de l’Eglise grecque catholique melkite. Le jeune Loutfi fréquenta, dès 1943, le séminaire des Pères Salvatoriens, au Monastère du Saint Sauveur, au Liban, où il termina ses études. Ses supérieurs l’envoyèrent en 1956 à Rome pour parfaire sa formation. Ordonné prêtre en 1959, il rentre au Liban où il est nommé supérieur du grand séminaire de son Ordre à Jeita, près de Beyrouth. Il a enseigné la théologie et la liturgie à l’Université Saint-Esprit de Kaslik. Militant pour l’unité de l’Eglise, il fonda en 1962 la Revue « Unité dans la foi », première revue arabe qui traitait des questions œcuméniques.
En 1974, après l’arrestation par les Israéliens de l’archevêque melkite Hilarion Capucci, vicaire patriarcal de Jérusalem et condamné à 12 ans de prison pour transport d’armes pour la résistance palestinienne, le patriarche Maximos V Hakim le nomma vicaire patriarcal de Jérusalem.
Il y créera en 1976 un centre d’Etudes Religieuses Orientales, devenu aujourd’hui une branche adjointe de l’Université de Bethléem. Elu évêque en 1981, il lance un projet d’habitation pour recevoir des familles de Jérusalem, avec une église, une grande salle et un centre sanitaire. Ce projet terminé en 1983, est suivi de plusieurs constructions d’habitations, d’écoles, de centres sanitaires et de restauration d’églises paroissiales. Il a publié un nombre important d’ouvrages théologiques et historiques, dont une « Introduction aux rites liturgiques et à leurs symboles dans l’Eglise orientale ».
Quand le patriarche Maximos Hakim donne sa démission, le 29 novembre 2000, le Synode de l’Eglise melkite l’élit pour lui succéder. Il prend alors le nom de Grégoire III, qui signifie le « veilleur ». Le pape François accepte sa démission en mai 2017. Durant la guerre en Syrie et aujourd’hui encore, le patriarche émérite ne cesse d’exprimer son inquiétude de l’exode des chrétiens, dont il considère l’influence comme décisive pour l’avenir de la région. Plus de la moitié des quelque 1,5 million de chrétiens ont déjà quitté le pays.
La « Semaine en rouge » en Valais
Cette campagne se déroule en même temps dans de nombreux autres pays dans le monde entier. Des centaines d’églises, monuments et bâtiments ont été illuminés en rouge par le passé pour attirer l’attention sur le sort des 200 millions de chrétiens persécutés et opprimés qui vivent dans un environnement de violence, de persécution et de discrimination et sont empêchés de pratiquer librement leur foi. Ces dernières années, ce sont entre autres l’Abbaye de Westminster à Londres, le Colisée à Rome, la statue du Christ Rédempteur à Rio de Janeiro et la Sagrada Familia à Barcelone qui se sont drapés de rouge. Pour la première fois, la campagne de la Semaine rouge se déroulera dans toute la Suisse et la Principauté du Liechtenstein du 20 au 28 novembre 2021.
En Valais, la campagne se déroule en présence du patriarche émérite Grégoire III Laham
Dans notre décanat, la Cathédrale, les églises de Salins et des Agettes seront ainsi illuminées de rouge. Une messe est prévue à la Cathédrale de Sion le mercredi 24 novembre à 18h. Elle sera suivie d’une conférence du patriarche Grégoire III.
Quand on est pape, on n’enterre guère… Un cardinal résidant à Rome décède-t-il? C’est le doyen du collège qui préside et le pape vient à la fin, pour l’absoute: la prière de recommandation de l’âme du défunt, avec encensement et eau bénite. A de rares exceptions, assiste-t-il à toute la messe de sépulture – mais à titre personnel, amical. Pour les autres, il envoie souvent un légat.
Le 2 novembre, depuis Paul VI, le pape se rend dans un des gigantesques cimetières de Rome, ou de ses catacombes, pour célébrer la messe pro defuntis, avec, souvent, une homélie sur la mort, la vie éternelle…
Mais un pape ne peut enterrer un autre pape… enfin, ne pouvait pas ! Très probablement, au moment du trépas de papa Ratzinger, on pourrait imaginer que papa Bergoglio préside ce qui sera un unique événement : un pape enterre son prédécesseur…
Procès post-mortem
Cependant, cela faillit arriver… en plus glauque ! Nous sommes en 897 : le pape Etienne VI fait exhumer son deuxième prédécesseur, Formose, pour lui faire un procès de lèse-pontificat. En effet, selon son accusateur, Formose n’aurait pas été légitimement élu pape et donc méritait une destitution illico presto (alors qu’il était mort depuis deux mois)… et post mortem ! Quelques doigts de la main droite coupés, la dépouille est probablement jetée au Tibre… ou inhumée hors la ville dans le cimetière des étrangers !
Gageons que pour Benoît XVI, la sépulture par son successeur bien intentionné, sera plus calme…
Après avoir passé deux ans à Rome au sein de la Garde suisse, Florent Epiney est de retour chez lui. En effet, il est arrivé en terre helvétique après deux mois de marche. Il s’arrête un instant pour revenir sur son expérience italienne et même pour nous parler de la suite… Rencontre.
PAR LAURA PELLAUD PHOTOS : FLORENT EPINEY
Tu as passé deux ans à Rome, pourquoi ce choix de t’engager dans la Garde suisse ?
« La raison principale de mon départ a été mon envie de servir le Saint-Père, le reste c’est de l’extra. » Je souhaitais passer de l’église régionale à l’église universelle. L’envie de découvrir l’Italie, son histoire et sa culture m’intéressaient également beaucoup.
Partage-nous un beau souvenir vécu là-bas.
Mes meilleurs souvenirs sont ceux de la camaraderie et de la vie fraternelle. C’est vraiment un bel aspect de cet engagement. D’ailleurs, j’ai en tête le souvenir d’une sortie que nous avions faite à l’occasion de la Fête-Dieu. Nous étions partis avec les Gardes suisse à Viterbo (il le dit avec l’accent italien…). Et lors de la préparation de ce périple, chacun selon ses talents, avait participé. L’entraide avait été belle à voir.
Comment qualifierais-tu ta relation avec le Pape ?
A mes yeux, le souverain pontife est un chef spirituel. C’est une personne importante qui a la dignité de Pape, mais qui reste un homme accessible. Ce n’est pas un ami, je suis là pour assurer sa sécurité. Mais mon engagement va plus loin, car une fois de retour dans la vie civile, lorsque je suis confronté à quelqu’un qui parle négativement du Pape, je me dois de défendre le souverain pontife.
Pourquoi as-tu fait le trajet de retour à pied ?
J’ai décidé de le faire car, c’est une tradition à la Garde, depuis toujours certains font ce choix. Cela permet de faire une transition entre la vie à la Garde et celle à la vie civile. Ce chemin offre également la belle possibilité de découvrir encore plus l’Italie.
Qu’as-tu appris en faisant ce pèlerinage ?
Lors de cette marche, j’ai eu la chance d’avoir le temps de prendre conscience de toutes les choses que j’ai vécues pendant ces deux ans à Rome. De plus, cela m’a permis de faire de jolies rencontres. J’ai croisé des scouts et des pèlerins de plusieurs nationalités. Mais la chose la plus marquante a été de faire l’expérience de la providence divine.
Peux-tu nous parler de tes projets pour la suite ?
Oui avec plaisir ! A la fin du mois de septembre, je pars au Simplon rejoindre la communauté des chanoines du Grand-Saint-Bernard. J’y vais pour faire mon postulat. (C’est un temps qui précède le noviciat dans une communauté religieuse.)
Un mot pour conclure ?
Je conseille à tous les gens qui se sentent appelés à faire la Garde suisse à y aller. C’est une magnifique expérience ! Si vous avez un intérêt pour la religion, l’armée et la culture italienne, cette aventure est faite pour vous.
Le pèlerinage de retour est également quelque chose que je conseille. Il m’a beaucoup enrichi. « Vivez pleinement, avec un esprit ouvert, un esprit d’explorateur ! »
La restauration de l’église catholique de Bex est l’occasion de (re)découvrir ses œuvres. Nettoyés, murs et vitraux offrent désormais une belle clarté qui met l’ensemble en valeur.
Construite vers 1885 pour accueillir les catholiques toujours plus nombreux dans la région, l’église Saint-Clément connaît une première campagne de transformation entre 1936 et 1946. C’est à cette période que le curé d’alors fait appel à Paul Monnier. L’artiste installé en Valais propose un ensemble de vitraux et mosaïques.
Les vitraux du chœur nous invitent au pied de la croix pour les derniers instants de la vie du Christ. La scène rapportée par l’évangile selon saint Jean ne parle pas de souffrance :
Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. (Jean 19, 25-26)
C’est cette sobriété que Paul Monnier propose. Contrairement à ce qui a pu être fait par les artistes qui l’ont précédé, il n’offre pas une image doloriste de la croix. Si l’arrière-plan des vitraux est sombre, les personnages sont lumineux. Marie a certes un mouchoir en main, mais ce n’est pas la Vierge en pleurs du Stabat Mater. Sa main droite est dressée en signe d’acceptation. Jean a la tête penchée vers le sol, mais il est en prière.
L’artiste ne fait pas l’économie de la souffrance dans la façon dont il a représenté le Christ. Cette souffrance n’est toutefois pas le tout du vitrail. Le choix de faire figurer le Sacré-Cœur ouvre la signification : il rappelle l’amour de Dieu pour nous.
Placée dans le chœur, cette scène est tournée vers la Résurrection que l’on célèbre à chaque messe. Elle nous rappelle qu’il n’y a pas de Résurrection sans Passion, ni de Passion sans Résurrection.
Elle nous invite enfin à la communion. Alors que tous ceux qui le suivaient ont pris la fuite, Jésus recrée une petite communauté au pied de la croix. Et chaque fois que nous nous réunissons pour célébrer l’eucharistie, ce lien est renforcé.
L’édition 2021 de ces olympiades chrétiennes, du 8 au 13 août aux Trois-Sapins, a été un franc succès pour les enfants, les bénévoles et toute l’équipe œcuménique d’organisation, qui avait fait le pari de maintenir l’événement à Echallens.
Les inscriptions ayant été limitées à 125 enfants, de 7 à 14 ans, les places sont parties très vite ! Les heureux participants, réunis en 10 équipes colorées aux noms évocateurs (petits pois, glaçons glacés, etc.) se sont affrontés avec beaucoup de joie et de fair-play, sur des olympiades ludiques et sportives mettant à profit les talents de chacun.
Kin-Ball, Cours’agile, PassemoilesKaplas… Le choix des épreuves reflétait bien l’objectif de ces journées : favoriser la coopération, la cohésion d’équipe et la mise en pratique des valeurs humaines et évangéliques. Des temps conviviaux d’échange et de catéchèse en grand groupe étaient également proposés, ainsi que des ateliers autour du cirque et un lieu d’écoute, pour mettre les enfants au contact de récits évangéliques, les aider à développer des valeurs telles que la confiance ou l’entraide, et offrir une oasis de calme à ceux qui en avaient besoin.
Le beau temps et la bonne humeur étant au rendez-vous, l’initiative a été une belle bouffée d’air pour chacun. La prochaine édition est prévue du 7 au 12 août 2022 !
Peut-on fêter un événement tout seul ? Question absurde, mais, à supposer la chose possible, qui le voudrait, tant la solitude est à mille lieues de l’esprit de la fête, qui est partage ? Peut-on être triste tout seul ? Voilà qui paraît déjà plus naturel, s’il est vrai que le chagrin nous renferme sur nous-mêmes, mais qui le voudrait, tant le malheur veut la consolation ? Ces deux dernières années passées sous le signe du Covid nous ont confrontés à ces questions difficiles et contraints de vivre nos bonheurs comme nos malheurs seuls ou, au mieux, dans des assemblées chichement mesurées : elles sont peut-être aussi une bonne occasion de réfléchir au double visage que présentent toujours nos différents groupes.
Le tête-à-tête avec soi-même, tout d’abord, la solitude. Si précieuse pour rompre avec l’agitation de l’action et prendre du recul, pour apprendre à mieux se connaître et apprivoiser la contemplation, elle est en revanche un piège dans les épreuves – nul ne se guérit tout seul !– et une faute, si l’occasion est à la fête et à la joie, car c’est alors rompre le lien social : songeons au frère aîné de la parabole de l’enfant prodigue qui refuse de fêter le retour de son frère.
Le petit nombre, ensuite, le cercle amical. Ici, les interactions et la solidarité entre membres se font plus authentiques, sans les lourdeurs sociales et leur hypocrisie. Mais guette alors le danger de l’entre-soi, de l’uniformité des caractères et des opinions, bien loin de la richesse et de la diversité qu’offre la société tout entière !
Le grand nombre, enfin, le rassemblement : il se prête parfaitement aux grandes fêtes et aux occasions exceptionnelles. La foule des participants donne tout son poids à l’événement, en amplifie la solennité et le magnifie. Mais les relations se dépersonnalisent et le naturel risque bien de laisser place au conventionnel et à la pensée grégaire.
Dans nos assemblées religieuses, depuis le début de la pandémie, nous avons éprouvé ce double visage. Nos célébrations ont pris une tournure plus intime et, si elle a favorisé le recueillement et la profondeur de nos méditations, combien nous ont alors manqué la pleine expression de la solennité liturgique et les signes concrets de notre appartenance au corps de l’Eglise ! Un rappel salutaire que, quelle que soit la taille de nos assemblées, les relations humaines directes sont irremplaçables pour notre vie ecclésiale. Dieu merci, le virtuel n’est pas près de détrôner le réel !
Malgré le Covid, les jeunes ont une nouvelle fois pu renouer avec cette fête annuelle des Olympiades qu’ils attendaient impatiemment à Vidy – Lausanne.
TEXTE ET PHOTOS PAR ISABELLE AZER HÄLLER
C’est par un temps pluvieux qu’enfants, parents, grands-parents et amis se sont retrouvés le dimanche 26 septembre pour une journée de partage, de prière et de sport : les olympiades des familles.
A cause des 20 km de Lausanne, la messe a dû être déplacée des pyramides de Vidy au parc à voitures en face du stade de Coubertin. Merci à tous les bénévoles qui, sous la pluie, ont installé l’autel et un abri pour les musiciens, ainsi qu’un grand nombre de chaises pour l’assemblée. Grâce à la motivation de l’équipe de la pastorale des familles, des moniteurs et monitrices, tout a été mis en place rapidement.
Pour remercier les organisateurs et les participants, dès la mi-journée, un soleil généreux a permis un bon déroulement des activités sportives. Nos jeunes monitrices de Saint-Joseph se sont dévouées avec le sourire, pour accompagner des enfants d’un stand à l’autre, ainsi que pour aider à l’installation et au rangement en fin de journée. C’est magnifique de pouvoir toujours compter sur leur générosité.
Spécialisé dans l’étude des expériences aux frontières de la mort depuis plus de 20 ans, auteur de plusieurs livres, le Dr Patrick Theillier, constate qu’elles transforment ceux qui les vivent.
PAR BÉNÉDICTE DROUIN-JOLLÈS PHOTOS : DR
Pourquoi vous être intéressé aux expériences de mort imminente ?
Pendant 12 ans j’ai été responsable du bureau des constatations médicales de Lourdes. Cette fonction m’a permis de recevoir des confidences sur les expériences de mort imminente (EMI). En écoutant les personnes qui disent avoir été guéries à Lourdes et celles qui les ont vécues, des similitudes se dégagent : les bénéficiaires ne voient plus la vie de la même façon. Ils savent que leur expérience indicible n’est pas banale. Beaucoup se taisent, mais tous s’en souviennent.
D’un point de vue scientifique, elles montrent que la frontière entre la vie et la mort est une question mal connue. La mort n’est pas instantanée, elle est un processus qui se déroule en plusieurs temps. Le premier est la mort clinique, différente de la mort biologique. Les théologiens eux aussi affirment que la séparation de l’âme et du corps prend du temps.
Qu’est-ce qu’une expérience de mort imminente ?
Il s’agit d’une expérience faite par des personnes mortes cliniquement. Leur cœur, leur pouls et leur respiration se sont arrêtés. Le cerveau n’est plus irrigué, mais elles continuent à avoir une conscience malgré tout ; elles peuvent rester plusieurs minutes ainsi et revenir à la vie.
Que perçoivent ces personnes que l’on croit mortes ?
Les récits mentionnent l’impression de sortir de son corps ou de flotter au-dessus de la pièce. Parfois, les mourants entendent les conversations, voient le personnel médical s’affairer ou d’autres choses que les « vivants » ne perçoivent pas. D’autres, une fois revenus à la vie, décrivent des faits qui se sont passés alors qu’ils étaient « morts ». Parfois ils sont happés dans un grand tunnel, aspirés par une lumière blanche, éclatante, qui apporte une paix profonde. Ils y distinguent souvent un Etre de lumière, que des croyants identifient comme le Christ devant lequel ils relisent leur vie, ce qu’ils ont pu faire de bien ou de mal ; le tout sans culpabilité, sans crainte ni angoisse. Il semble tout connaître ; interroge avec tendresse, amour et exigence. Le sujet comprend de lui-même en quoi il a bien ou mal agi. Ensuite, certains reconnaissent des êtres chers décédés. Parfois l’Etre de lumière leur demande de retourner sur terre, d’autres fois les mourants demandent à y retourner.
Dans quel état intérieur reviennent ceux qui ont vécu une EMI ?
Le retour se fait souvent à regret, parfois dans les larmes. Voici quelques témoignages : « J’étais un avec Dieu et un avec tout, c’était extraordinaire. Je n’ai jamais ressenti une telle joie, j’avais accès à la joie du monde entier… Le mal n’existait pas… J’aimais et je me savais aimé pour toujours, j’étais pardonné. » Beaucoup de personnes qui ont fait une EMI en gardent une paix intérieure profonde et sont réconciliées avec la mort.
Ce moment apporte un changement de priorités : plus d’attention aux autres, plus d’intérêt pour la spiritualité.
Mais toutes les expériences ne sont pas positives…
Dans 2 à 3% des cas, « le voyage » est désagréable, froid voire terrifiant. Les « expérienceurs » se retrouvent dans ce qu’ils appellent l’enfer avec parfois un sentiment d’un châtiment mérité. Ils perçoivent des odeurs pestilentielles, des flammes ou des cris…
Les personnes qui vivent une Emi sont-elles nombreuses ?
Plusieurs millions dans le monde sont revenues de la mort clinique. L’amélioration des techniques de réanimation médicale favorise ces retours. Moins de 20% de ceux-ci font l’expérience de visions ou de sensations inhabituelles. On les appelle les « expérienceurs ». Beaucoup n’osent pas en parler. Ils ont tous les âges et sont de toutes les religions.
Que dit la médecine ?
Beaucoup de médecins restent dubitatifs. Pour eux, ces expériences sont un phénomène paranormal dont on trouvera un jour une explication rationnelle. Mais les témoignages sont trop nombreux pour ne pas les écouter. Certains scientifiques s’y intéressent plus sérieusement, s’ouvrent à l’existence d’une conscience supra matérielle, une autre dimension de l’être qui perdure même quand le cerveau n’est plus irrigué.
Et qu’en pense l’Eglise ?
Elle a toujours été prudente vis-à-vis des phénomènes extraordinaires, comme celles des miracles.
Mais sainte Thérèse d’Avila, sainte Catherine de Sienne avaient parlé déjà de ces expériences. Les EMI sont riches d’enseignements. A une époque peu ouverte au spirituel, je vois comme un signe du Ciel qui ouvre à la vie invisible. Le fait que les « expérienceurs » ne soient pas toujours croyants intéresse le médecin chrétien que je suis.
Ces récits montrent aussi l’importance d’accompagner les malades et les mourants, de prier pour eux « à l’heure de leur mort ». Elle est le moment du choix et du face-à-face pour entrer dans cette vie invisible, mais bien réelle, et peut être plus vraie que cette vie terrestre.
Biographie
En 1989, Patrick Theillier est choisi pour tenir le poste de médecin permanent du Bureau médical des sanctuaires de Lourdes. Il a aussi présidé l’Association médicale internationale de Lourdes, qui comprend plus de dix mille professionnels de santé dans septante-cinq pays. Il est également l’auteur de plusieurs livres.
Enterrer les morts, premier signe culturel/cultuel humain… Croire que nos défunt.e.s continuent ailleurs, autrement, fait partie du patrimoine mondial de l’humanité ; toutes les religions déroulent des cérémonies tentant de répondre à la question: où va-t-on post mortem?
Bien des enterrements célébrés le sont pour des personnes que nous ne connaissions pas dans nos communautés dominicales. « Vous savez, il était croyant mais non pratiquant », est le leitmotiv de ces dernières décennies… Et d’aucuns se font parfois rabrouer par un curé sourcilleux. Heureusement, des « enterreurs » a-religieux existent, sans confession, mais pleins de compassion… Pas besoin d’être ordonné pour enterrer…
Il n’empêche : une famille en deuil, peut-être un peu empruntée, vient toujours demander un rituel de passage aux nautoniers que nous, pasteurs, prêtres et laïcs formés, restons pour beaucoup, malgré tout. Une occasion d’être à notre place avec tact et intelligence. Oui, j’adore les enterrements : les gens y sont vrais, en attente d’un sens
(direction et contenu), et peuvent vivre le témoignage d’une humanité rassemblée, au-delà de ses mille et une différences, par l’affection et l’amour pour celle ou celui qui nous a quittés…
Pourquoi prier pour les morts ? Prier pour les défunts que nous avons connus aide à faire notre deuil et à garder un lien vif dans notre mémoire avec celles et ceux qui nous ont quittés. Cela montre que nous pouvons continuer à les aimer et à leur parler au-delà de la mort et nous fait entrer dans la mystérieuse solidarité qui unit les vivants et les morts dans l’espérance de la résurrection à venir. Nous intercédons pour eux et, de là-haut, ils veillent sur nous.
par Pascal Ortelli
Humour
Un guide gringalet avait été engagé par un touriste rondouillard pesant plus de 130 kilos pour visiter à pied la brousse. Soudain ce dernier se rend compte que s’il était victime d’un malaise, le guide ne pourrait ni le secourir ni le porter. « Pensez voir, lui dit le guide, hier j’ai porté un ours de 200 kilos ! » « Comment est-ce possible, comment avez-vous fait ? » « Je l’ai fait en cinq voyages ! »
Apôtre du bon goût, la Brasserie de l’Abbaye de Saint-Maurice n’ayant pas bullé tout l’été vous a concocté de quoi vous faire mousser une fois l’hiver venu. Que de propos alambiqués pour (ne pas) dévoiler la nouvelle cuvée spéciale de bières de l’Abbaye.
Défendre ses convictions
Vous l’aurez compris, il n’est pas ici question d’eau. Ni minérale, ni bénite, mais d’élixir de la Dame-Jeanne. En d’autres termes de bières. Pas de celles qui requièrent un funèbre éloge, mais bien de celles qui se partagent dans un moment de convivialité. Pour marquer ses deux ans d’existence et rendre un hommage, posthume celui-ci, aux 20’000 pèlerins rassemblés sur le tombeau de Saint-Maurice en 1873, la Brasserie de l’Abbaye de Saint-Maurice commercialise une nouvelle bière en édition limitée. La Vox, une bière houblonnée de type American Pale Ale produite en 20’000 exemplaires en l’honneur desdits pèlerins, a un « caractère » semblable à celui de Saint-Maurice. Elle remémore l’homme, puis le saint, ayant élevé sa voix pour défendre ses valeurs et convictions. Cela au prix de sa vie, comme le relate son récit hagiographique. De quoi ne laisser personne indifférent. Si toutefois l’édition limitée venait à manquer, d’autres bières pourraient se charger d’étancher, au moins un peu, la soif de tous les férus d’histoire agaunoise.
(Une) gorgée d’histoire
La production se décline à l’heure actuelle en trois spécialités. Une blanche légère, surnommée Candide, le nom du plus proche de Maurice et dont la levure a été prélevée sur un parchemin datant de 1319. La Febris de type ambré est une bière plus charpentée faisant référence à l’incendie de l’abbaye en 1693. Et pour terminer, la DXV ou 515 (en rappel de l’année de la fondation de l’abbaye), une bière d’abbaye typique, brassée avec trois fois plus de matière première que pour une bière simple. Avec pour vocation de « suspendre la course du temps pour s’ouvrir à soi-même et aux autres », le projet de la brasserie porte également sur des aspects culturels et économiques. Les revenus générés par la vente des bières servent à soutenir les projets de l’abbaye, ainsi que son site archéologique tout en continuant à investir dans le patrimoine.
Vendredi 19 mars 2021, le pape François a invité les catholiques à vivre une année de réflexion sur la famille en s’arrêtant sur l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia jusqu’à la célébration de la 10e Journée mondiale des familles prévue le 26 juin 2022, à Rome. Pour le 5e anniversaire de ce texte, le pape François nous demande de réfléchir à l’importance de la famille dans l’Eglise et dans le monde, d’où la présentation de cette exhortation dans cet article.
Synode sur la famille du 5 au 9 octobre 2014 1
PAR EMMANUELLE BESSI | PHOTOS : LDD
Amoris laetitia : naissance d’une exhortation apostolique
Du 5 au 9 octobre 2014 et du 4 au 25 octobre 2015, se sont tenues à Rome deux assemblées du Synode des évêques sur la famille. Le premier synode était consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Evangélisation » et le deuxième avait pour thème : « Jésus Christ révèle le mystère et la vocation de la famille ». A l’issue de ces deux synodes, en plus d’un certain nombre de documents officiels parus à ces occasions, le pape François avait annoncé qu’il rédigerait un document synthétisant ces deux rencontres.
Ce sera l’exhortation apostolique Amoris laetitia (La joie de l’Amour) parue le 8 avril 2016. Cette synthèse du pape François est un appel à un rayonnement de l’Amour de Dieu au cœur des familles, et par conséquent, au cœur de l’Eglise et du monde. Ce texte très riche se compose d’un court préambule, de 9 chapitres et d’une petite conclusion qui nous invite à entrer dans une contemplation de l’amour de Dieu pour l’être humain avec un regard centré sur la mort et la résurrection du Christ, un regard qui plonge dans le Salut offert à toute l’humanité… un Salut qu’il nous est demandé de faire connaître et qui est indissociable de l’annonce de l’Evangile.
Amoris laetitia: Chapitre par chapitre
Chapitre 1 : A la lumière de la Parole
Dans ce premier chapitre, le Pape rappelle la multitude d’histoires familiales dans la Bible et la complexité des relations interfamiliales. Il insiste sur l’importance du couple qui donne naissance à une nouvelle famille « car la capacité du couple humain à procréer est le chemin par lequel passe l’histoire du salut. Sous ce jour, la relation féconde du couple devient une image pour découvrir et décrire le mystère de Dieu, fondamental dans la vision chrétienne de la Trinité qui, en Dieu, contemple le Père, le Fils et l’Esprit d’amour. Le Dieu Trinité est communion d’amour, et la famille est son reflet vivant 2 ». Quant aux enfants, ils sont pleinement membres de la famille et de l’importance de l’Eglise domestique – l’Eglise composée de la cellule familiale. C’est dans cette vision que la famille est décrite comme lieu de catéchèse et qu’elle « est appelée à partager la prière quotidienne, la lecture de la Parole de Dieu et la communion eucharistique pour faire grandir l’amour et devenir toujours davantage un temple de l’Esprit » 3.
Chapitre 2 : La réalité et les défis de la famille
Ici, le pape François insiste sur la diversité des familles et sur les défis qui les attendent dans un monde en évolution constante. Il précise les problèmes que les familles peuvent rencontrer comme le délitement des liens familiaux, la montée des individualismes exacerbés, la violence, etc. qui vont à l’encontre du bien commun qui s’appuie sur des familles stables. Toutefois, les familles ont aussi besoin d’être aidées pour se développer dans un environnement sociétal favorable leur assurant la paix et une situation économique correcte. Une des missions de l’Eglise est donc d’accompagner et de soutenir les familles afin qu’elles puissent vivre au mieux leur vocation à l’amour dans le monde actuel.
Chapitre 3 : Le regard posé sur Jésus – la vocation de la famille
Dans ce chapitre, le Pape insiste sur l’importance du sacrement du mariage compris comme un lien indissoluble qui unit un homme et une femme et les inscrit dans le désir d’avoir des enfants. Il précise aussi que la famille est un lieu de tendresse et d’amour. Il rappelle que Jésus lui-même a grandi dans une famille portée par l’amour et l’attention de ses parents. Il est important de souligner que « l’alliance d’amour et de fidélité, dont vit la Sainte Famille de Nazareth, illumine le principe qui donne forme à toute famille et la rend capable de mieux affronter les vicissitudes de la vie et de l’histoire. Sur cette base, toute famille, malgré sa faiblesse, peut devenir une lumière dans l’obscurité du monde » 4.
Chapitre 4 : L’amour dans le mariage
S’appuyant sur l’hymne à la Charité de saint Paul (1 Co 13, 4-7), le pape François insiste sur l’amour qui doit nourrir les couples et avoir sa source en Dieu. Il rappelle que l’amour est patient, qu’il place les conjoints dans une attitude de service mutuel. Pour lui, l’amour n’envie pas, ne cherche pas son intérêt et s’appuie sur le pardon. L’amour espère, supporte tout et doit conduire à faire grandir la charité conjugale. S’appuyant sur le Concile Vatican II, le Pape insiste sur l’amour matrimonial en soulignant que Dieu aime l’épanouissement de ses enfants et il affirme que « Dieu lui-même a créé la sexualité qui est un don merveilleux fait à ses créatures » 5. Le pape François termine en insistant sur l’importance d’une évolution de l’amour conjugal au fil des ans et des événements familiaux.
Sainte Famille à la lessive 6
Chapitre 5 : L’amour qui devient fécond
Pour le pape François, l’amour dans un couple est appelé à devenir fécond, à s’épanouir en donnant la vie et en prenant soin des enfants que la famille reçoit. Mais, il insiste aussi pour que face à la douleur de l’infertilité, les couples n’oublient pas qu’ils sont aussi appelés à la fécondité à leur manière et selon leurs spécificités propres. Le Pape rappelle aussi que la famille ne se résume pas au couple et à ses enfants, mais à la famille élargie ce qui implique le respect de tous : des parents, des enfants et des membres plus âgés.
Chapitre 6 : Quelques perspectives pastorales
Dans ce chapitre, le pape François insiste sur l’annonce de l’Evangile dans les familles d’aujourd’hui, sur l’importance de guider les fiancés en les préparant au sacrement du mariage, sur l’accompagnement qui doit se faire en Eglise durant les premières années matrimoniales mais aussi sur un accompagnement des conjoints sur le long cours pour les aider à dépasser les crises, les angoisses et les difficultés de couple. Il faut aussi permettre un accompagnement spécifique des veuves et des veufs car la mort qui vient séparer les conjoints est une grande souffrance pour celui qui reste seul.
Chapitre 7 : Renforcer l’éducation des enfants
Pour le pape François, les « parents influent toujours sur le développement moral de leurs enfants, en bien ou en mal. Par conséquent, ce qui convient, c’est qu’ils acceptent cette responsabilité incontournable et l’accomplissent d’une manière consciente, enthousiaste, raisonnable et appropriée » 7. Face aux évolutions de notre société, il est donc important que les parents donnent une formation morale à leurs enfants, qu’ils soient patients avec eux sans oublier qu’ils devront peut-être sanctionner des actions mauvaises commises par leurs enfants. La famille est donc un lieu d’éducation globale, c’est là que naît l’éducation à l’amour, l’éducation sexuelle et surtout la transmission de la foi. Et il ne faut pas oublier que dans l’éducation donnée, les parents sont appelés à s’adapter aux besoins spécifiques de chaque enfant afin de le guider et le faire grandir à son rythme.
Chapitre 8 : Accompagner, discerner et intégrer la fragilité
Pour l’Eglise, le « mariage chrétien, reflet de l’union entre le Christ et son Eglise, se réalise pleinement dans l’union entre un homme et une femme, qui se donnent l’un à l’autre dans un amour exclusif et dans une fidélité libre, s’appartiennent jusqu’à la mort et s’ouvrent à la transmission de la vie, consacrés par le sacrement qui leur confère la grâce pour constituer une Eglise domestique et le ferment d’une vie nouvelle pour la société » 8. Toutefois, les couples doivent aussi être accompagnés spécifiquement en cas de divorce, dans des situations de mariage civile, de simple vie commune, etc. Et, dans toutes ces circonstances, en particulier auprès des divorcés remariés, l’Eglise est appelée à agir dans une logique de miséricorde pastorale sans pour autant brader son idéal du mariage.
Chapitre 9 : Spiritualité matrimoniale et familiale
Ce chapitre insiste sur le fait qu’une « communion familiale bien vécue est un vrai chemin de sanctification dans la vie ordinaire et de croissance mystique, un moyen de l’union intime avec Dieu. En effet, les exigences fraternelles et communautaires de la vie en famille sont une occasion pour ouvrir de plus en plus le cœur, et cela rend possible une rencontre toujours plus pleine avec le Seigneur » 9. Pour y parvenir, le pape François rappelle l’importance de rester axé dans la lumière de Pâques, dans la foi au Ressuscité afin de pouvoir vivre une spiritualité de couple dans un amour exclusif et libre, dans une spiritualité de l’attention à l’autre, de la consolation et de l’encouragement mutuel.
Zélie et Louis Martin: premier couple cannonisé. 10
Conclusion
En conclusion, pour le pape François « aucune famille n’est une réalité céleste et constituée une fois pour toutes, mais la famille exige une maturation progressive de sa capacité d’aimer. Il y a un appel constant qui vient de la communion pleine de la Trinité, de la merveilleuse union entre le Christ et son Eglise, de cette communauté si belle qu’est la famille de Nazareth et de la fraternité sans tache qui existe entre les saints du ciel. Et, en outre, contempler la plénitude que nous n’avons pas encore atteinte, nous permet de relativiser le parcours historique que nous faisons en tant que familles […]. De même, cela nous empêche de juger durement ceux qui vivent dans des conditions de grande fragilité. […] Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise » 11.
1 Image tirée de l’article Wikipédia «Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation»: Synode des évêques sur les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation – Wikipédia (wikipedia.org). 2 Amoris Laetitia §11. 3 Amoris laetitia §29. 4 Amoris laetitia §66. 5 Amoris laetitia §150. 6 Image tirée de l’article Wikipédia «Sainte Famille»: Sainte Famille – Wikipédia (wikipedia.org) 7 Amoris laetitia §259. 8 Amoris laetitia §292. 9 Amoris laetitia §316. 10 Images tirées de l’article Wikipédia «Louis et Zélie Martin»: Louis et Zélie Martin – Wikipédia (wikipedia.org) 11 Amoris laetitia §325.
Cette question me renvoie d’abord à mon enfance et à mes premiers sentiments liés au bâtiment le plus impressionnant de ma petite ville natale et ses alentours sacrés; aux pratiques religieuses de mes chers parents, auxquelles nous – les enfants – étions progressivement initiés; à une longue liste des merveilleux témoins de la foi, prêtres et fidèles; à l’exceptionnelle période de mes 15-19 ans avec la participation aux mouvements de l’Eglise bien-aimée, pleine de retraites spirituelles pour les jeunes et de pèlerinages à pied vers Notre-Dame de Jasna Gora…
Parler de l’Eglise, comme communauté des hommes et des femmes en chemin vers Dieu, c’est voir d’abord son fondateur et son cœur, le Christ. Il n’y a ni compréhension, ni appréciation de l’Eglise sans ouverture au Seigneur Jésus, sans adhésion à lui.
Le Christ me passionne, son évangile me porte, dirige mon existence et me remplit d’espérance. Son Eglise m’épaule et permet de réaliser chaque jour la volonté du Seigneur ; elle me donne des ailes et me relève quand je tombe.
Mon Eglise ? C’est une histoire d’amour…
J’aime l’Eglise confiante au Christ, comme un enfant.
J’aime l’Eglise qui proclame le salut de l’homme, qui croit en l’homme… J’aime l’Eglise qui ne s’adapte pas au monde mais au Christ qui aime le monde. J’aime l’Eglise des Actes des Apôtres, armée et riche des pauvres, humble, éprouvée et persécutée…, sans privilèges.
J’aime l’Eglise une, coloriée comme l’automne, riche en diversités selon les continents et les pays; œcuménique. J’aime l’Eglise sainte par la présence de Dieu, envoyée à tous, missionnaire et solidaire, l’Eglise des frères et sœurs.
J’aime l’Eglise qui dérange au milieu de la nuit, quand on devient plat et passif. J’aime l’Eglise qui éveille à la liberté et appelle ad maiora; qui met en face de choix difficiles et qui montre le chemin.
Après avoir terminé une année de formation à Lyon au sein de l’Ecole Pierre (école créative pour les jeunes au service de l’Eglise), Laura Pellaud est de retour chez elle. Enfin pas tout à fait: la native d’Ovronnaz habite désormais à Sierre pour remplacer une partie du travail de Raphaël Delaloye. Rencontre.
TEXTE ET PHOTO PAR YVES CRETTAZ
Yves : Peux-tu te présenter en quelques mots…
Laura : Je m’appelle Laura, j’ai vingt et un ans et je suis actuellement à 60% en stage à la paroisse de Sierre comme animatrice pastorale. Je suis partie étudier à Lyon mais avant cela, j’étais très engagée du côté de la paroisse de Fully. J’ai notamment bien collaboré pour « les journées de la joie ». Un concept simple mais tellement profond qui consistait à aller passer du temps avec les requérants d’asile aux Mayens-de-Chamoson. J’apprécie tellement ces moments.
Peux-tu te décrire en trois adjectifs ?
Aventurière, dynamique et (elle réfléchit)… drôle. J’aime tellement rigoler et faire des blagues !
Pourquoi es-tu partie étudier à Lyon ?
Mon côté aventurière a pris le dessus au moment du choix. Je travaillais dans un EMS et avec ce COVID-19, c’était très très dur. J’avais envie de changer d’air. De plus, j’aime tellement mon Eglise et je voulais la découvrir autrement. J’ai donc opté pour cette école créative au service de Dieu. Une année de formation en théologie, communication, management, photo et vidéo, gestion de projets, musique et louange… Bref, une année riche et incroyable !
Que retiens-tu de cette expérience française ?
Wahou ! Wahou ! C’était fou ! Tu sais, l’Eglise est universelle. Elle est faite d’une multitude de gens différents mais qui ont tous quelque chose à apporter. Que ce soit en Valais ou ailleurs, chacun a une place dans cette belle Eglise. Il faut juste oser prendre sa place ! Chacun-e est le/la bienvenu-e.
As-tu un conseil à donner aux jeunes de la région ?
J’ai appris beaucoup de choses à Lyon mais une m’a particulièrement touchée : par exemple, on ne doit pas animer une messe pour la reconnaissance : ce n’est pas important de savoir qui chante ou qui a écrit les partitions. Le plus important est de savoir de qui ça parle !
Un mot pour conclure ?
L’Eglise doit avancer avec son temps. Mais attention à ne pas oublier les personnes qui ont construit cette Eglise, année après année. Elles ont donné énormément de leur personne pour qu’elle avance, il faut donc veiller à ne pas détruire cela ! On doit continuer ce beau travail. Les jeunes ont une place à prendre dans cette Eglise mais il ne faut pas piquer celle des plus anciens. Je pense que si on mélange les différents âges, ça fera un très bon cocktail. L’Eglise a encore de belles années devant elle avec ce mode de fonctionnement, je pense… du moins je l’espère.
PAR JEAN SAUVENAY | PHOTO : MARIE-FRANÇOISE SALAMIN
Nous te prions, Seigneur, pour ton Eglise, et pour chacun de nous qui composons cette Eglise.
Aide-nous à l’aimer telle qu’elle est, dans ses grandeurs et dans ses faiblesses. Aide-nous à reconnaître son unité dans les mille visages de ton peuple. Aide-nous à surmonter les divisions, à éviter les jugements hâtifs et à bannir les caricatures. Aide-nous à découvrir, au-delà des apparences, l’immense réseau des saintetés cachées, qui sont les pierres vivantes de l’Eglise.
Puisse ton Eglise retrouver la fraîcheur et la force dont elle a besoin pour annoncer l’Evangile aujourd’hui. Qu’en renforçant les liens de l’unité entre les évêques, les prêtres et les laïcs, elle renforce aussi l’Espérance.
Qu’elle apparaisse aux yeux de tous comme une porte ouverte et une source de vie. Qu’elle soit toujours davantage l’Eglise des pauvres et des saints. Nous te le demandons par Marie, mère de l’Eglise.
Aujourd’hui avons-nous raison d’aimer notre Eglise ? Ne la voyons-nous pas comme une institution lourde qui semble plus condamner qu’essayer d’avancer avec les personnes ? Est-elle uniquement moralisatrice, tout en jouant sur la culpabilité des gens ?
Effectivement, la doctrine de l’Eglise semble pesante pour beaucoup d’entre nous. Elle affirme un idéal chrétien qui semble à des années-lumière de nos réalités humaines. Joël Pralong affirme pourtant que « La doctrine de l’Eglise est importante, elle est une lumière sur le chemin, mais c’est le Christ qui est la lumière dans les cœurs ». Aurait-elle donc encore du sens aujourd’hui… ? Peut-elle nous aider à avancer ? J’apprécie beaucoup le regard porté par un ancien professeur d’université qui nous invite à voir les commandements non comme des commandements, mais comme des paroles, des balises, qui tracent le chemin et nous indiquent quand nous le dépassons.
Effectivement, l’être humain est libre, mais il a aussi besoin de repères, non pas pour le condamner ou le culpabiliser, mais pour savoir où il se situe dans sa vie de foi. Pour le reste, il en revient à la conscience de chacun que seul le Christ peut véritablement éclairer. Mais est-ce uniquement cela l’Eglise ?
Non, car elle est avant tout l’ensemble des chrétiens, des baptisés, éclairés par le Christ, par la Parole de Dieu, qui chemine en communauté, ensemble, vers le Royaume promis par Dieu. Ensemble veut bien dire que nous avons tous la responsabilité de l’Eglise, de nos communautés ecclésiales. Ayons conscience de cela !
J’aime beaucoup le pape François qui ose affirmer : « … je préfère une Eglise accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Eglise malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. » (EG 49) L’Eglise est avant tout humaine, elle a tous nos visages.
Aujourd’hui, le slogan de notre UP réaffirme que, si nous nous mettons à la suite du Christ, nous sommes invités à être ensemble de vrais bâtisseurs de nos communautés. Voilà la vocation du chrétien. J’aimerais d’ailleurs remercier toutes les personnes qui s’engagent dans nos paroisses, mais la liste serait bien longue. Vous pouvez, dans vos villages, à travers les articles de L’Essentiel, mettre un ou plusieurs visages sur ces personnes, qui témoignent, bénévolement dans leur quotidien, de leur engagement. Ils sont témoins d’une communauté qui s’engage. Saint Paul le dit clairement : « Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » Chacun porte, selon ce qu’il est, la responsabilité de sa communauté ecclésiale.
Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies. En consentant à ces technologies, votre expérience sera meilleure. Sans ce consentement, ce que offre ce site internet peut ne pas fonctionner pleinement.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
L’accès ou le stockage technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’internaute.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique de données utilisées exclusivement dans des finalités statistiques sont anonymes et donc ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.