Interview de Jean-Marc Andenmatten

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), octobre-novembre 2020

Interview de Jean-Marc Andenmatten par Mathias Theler | Photo: DR

Depuis septembre, Formule Jeunes a envoyé Jean-Marc Andenmatten en mission dans notre UP auprès des jeunes. Aujourd’hui nous nous rendons compte qu’il est important que nous organisions et développions une pastorale jeunesse. Je vous invite à faire connaissance avec Jean-Marc et à découvrir son engagement et ses projets. Il a entre autres créé, avec les jeunes de l’UP Sainte-Trinité, le festival Crossfire de Belfaux.Qui es-tu Jean-Marc ?
J’ai 47 ans, je suis célibataire et je suis né en Corée du Sud, j’ai été adopté par un couple valaisan. Je suis valaisan d’adoption et de cœur. J’ai fait mes études universitaires en philosophie, science des religions et allemand à Lausanne. Après mes études, j’ai travaillé durant 10 ans à Philanthropos, qui se situe à Bourguillon. Je m’occupais des étudiants, pour un accompagnement intellectuel, ainsi que de la bibliothèque. Je faisais d’autres choses. La particularité de l’Institut est que je vivais avec les étudiants. 

En 2012, j’ai travaillé à la fondation du cardinal Charles Journet durant 4 ans. C’est là qu’est né en moi le désir d’écrire une thèse de doctorat sur « La conception de l’art chez Charles Journet » dans une approche interdisciplinaire : historique, philosophique et théologique. J’ai vu, dans les fonds d’archives, l’importance de l’art chez Journet. Je ne pouvais pas taire une telle richesse.

En 2015, j’ai commencé ma première expérience pastorale sur l’UP Sainte-Trinité. Je me suis occupé principalement des jeunes, d’abord à travers le parcours de confirmation puis en développant une pastorale jeunesse.

Aujourd’hui tu es engagé à Formule-Jeunes et c’est elle qui t’envoie dans notre UP. Peux-tu nous présenter ce service pastoral auprès des jeunes ?
L’idée de FJ est de proposer des activités pour les jeunes, pas uniquement dans le milieu des aumôneries aux CO et aux collèges, mais aussi dans les UP, afin de les aider à découvrir Jésus Christ dans leur milieu de vie. Ces jeunes ont entre 13 et 25 ans.

Elle propose pour cela différentes activités : des sorties, des camps, des accompagnements et des événements. Toutes les activités se font en lien avec les agents pastoraux qui travaillent sur le terrain. 

La difficulté pour FJ est de ne pas proposer quelque chose de fixe, une pastorale déjà établie, car tout est à faire. FJ existe car des jeunes veulent s’engager, sinon ce ne serait que des structures vides. FJ est dépendante de la motivation des jeunes, ils sont appelés à s’y investir. Les personnes qui y travaillent accompagnent les jeunes dans leur cheminement de la vie chrétienne. 

Quels sont les projets que tu aimerais réaliser dans notre UP ?
J’aimerais venir dans l’UP en me laissant surprendre par la nouveauté. Je ne veux pas venir avec des projets déjà établis mais découvrir ce qui est déjà en place, partir de choses déjà existantes. Ainsi, pour faire de la pastorale jeunesse, je vais avant tout m’enraciner dans la réalité du terrain. Mon premier enracinement se fera avec les enfants d’école primaire dans le but de mettre en place des groupes d’enfants adorateurs. Pour cela je prendrai contact avec Jaga. Mon deuxième enracinement se fera dans le cadre de la confirmation, avec Serge, afin de partir d’eux pour voir ce qu’il est possible de développer.

Ma première conviction est que les jeunes d’aujourd’hui ont soif de Dieu, il y a véritablement quelque chose à faire, mais surtout il faut le faire avec eux. Ma deuxième conviction, il est important pour moi que les jeunes trouvent leur place dans la communauté paroissiale. Ma troisième conviction, il faut à tout prix sortir des schémas classiques de l’époque, soit amener à tout prix les jeunes à la messe. Nous devons avant tout les intéresser à la vie de l’Eglise car ils en sont loin. Faisons-leur goûter la joie d’être chrétien en allant les rejoindre dans les périphéries. Ainsi naîtra le désir de l’engagement. Ma quatrième conviction, il faut rejoindre les jeunes dans leur sensibilité, dans leurs désirs, leurs doutes et leurs difficultés en étant à leur écoute. 

Dans l’Eglise, les personnes veulent trop souvent proposer aux jeunes diverses activités. Le problème, ils n’en sont pas porteurs et ne vont donc pas s’y investir. Effectivement, aujourd’hui, les jeunes ont de la peine à s’investir dans les projets à long terme s’ils ne sont pas interpellés pour les réaliser. Sur la base de mon expérience, je me suis rendu compte qu’il y a des idées extraordinaires qui peuvent venir des jeunes eux-mêmes. Comme je l’ai déjà dit, mon rôle premier est d’accompagner les jeunes dans leur vie de foi et leurs projets.

Mais une chose est pour moi fondamentale, j’aimerais créer un groupe de jeunes qui prient afin de porter eux-mêmes toute la pastorale jeunesse de l’UP. Ce sont les jeunes qui évangélisent les jeunes. 

Quel message aimerais-tu transmettre aux paroissiens de notre UP ?
Je vous invite à croire en nos jeunes, qui ont, en eux, des ressources insoupçonnées. Il y a de très belles surprises qui peuvent surgir. Pour cela nous devons leur faire confiance. Avec eux, attendez-vous à expérimenter une pastorale qui peut vous dérouter. Mais j’aimerais vous inviter à garder en tête que ce sont bien les jeunes d’aujourd’hui qui vont construire l’avenir de notre UP. Ils y seront porteurs du message chrétien. Je vous invite d’ailleurs à prier pour les jeunes, je vous les confie, car sans cela rien ne pourra se faire.

La Main Tendue

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2020

Photo: la main tendue

L’écoute au service de l’autre
Servir l’autre, c’est avant tout l’écouter, lui prêter une oreille attentive, chercher à le rejoindre ou se laisser rejoindre par lui. C’est faire preuve d’attention, de respect et de bienveillance :
– d’attention, car il est « attendu », comme on attend quelqu’un qui nous rend visite, avec, à la clé, le plaisir de la rencontre ;
– de respect, car l’on cherche à le voir tel qu’il est (en latin respicere signifie voir), et pas tel qu’on aimerait qu’il soit, sans a priori, ni jugement ;
– de bienveillance, chaque personne ayant son histoire, dans un contexte qui lui est propre, tout comme sa part d’ombre et de lumière, et sa part d’humanité, quels que soient ses réussites ou ses échecs, ses joies ou ses soucis.
Se mettre à l’écoute de l’autre, c’est prendre en compte cette richesse et, d’une certaine manière l’honorer. 

L’expérience montre que chaque être a, dans ce domaine, un triple besoin : il a besoin d’un paratonnerre, d’une station de recyclage et d’une caisse de résonance :
– d’un paratonnerre, car dans l’existence, il y a des déceptions, des soucis accumulés, des colères, des énergies dont il faut se défaire, pas évidentes à gérer. Alors, il fait bon s’en ouvrir à quelqu’un qui sait que tout cela ne lui est pas destiné et qui, tel un paratonnerre, laisse passer, conduit ces énergies vers la terre, vers un lieu d’enracinement et de fondement ;
– d’une station de recyclage : l’écoute bienveillante rend un tri possible, voire un recyclage de choses qui nous encombrent, par exemple le subtil tri entre ce qui est émotionnel et ce qui est rationnel, ou encore la reformulation d’une problématique, générant le sentiment d’avoir été compris(e) ;
– d’une caisse de résonance : le grand violoniste Yehudi Menuhin disait que, sans le vide au cœur de son violon, il n’y aurait pas de son de qualité. Ainsi, une oreille attentive permet-elle à celui ou celle qui appelle, symboliquement d’exister, de laisser émerger sa mélodie, même et surtout si elle comporte quelques silences, soupirs ou syncopes…
C’est cela la Main Tendue, un merveilleux outil au service de l’autre, derrière lequel, en filigrane, se profile Celui qui a si bien su se mettre à l’écoute des sans voix, de ceux dont on ne tenait plus compte, ni de leur situation concrète, ni de leur combat quotidien, ni de la symbolique de leur criant silence, Jésus de Nazareth.

Plus que jamais servir l’autre, c’est l’écouter. C’est ce à quoi la Main Tendue, le 143, s’emploie, 24 heures sur 24, avec une sympathique et dévouée équipe de bénévoles, toujours prête à créer un terrain « d’entente »… et ce n’est jamais sans appel ! 

René Nyffeler (un des membres de la commission technique de la MT, chargée de la formation et de la formation continue des répondant(e)s, par ailleurs apolitique et non confessionnelle). La vocation première de la MT est l’écoute dans le respect des convictions de chacune et de chacun.

Jeux, jeunes et humour – octobre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5169″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/09/BD_oct2020_OK. »]

Question d’enfant

Halloween est-elle une fête chrétienne ?

Depuis le VIIIe siècle au moins, les chrétiens font une veillée de prière le 31 octobre pour se préparer à la fête de la Toussaint et à la Commémoration des fidèles défunts qui sont célébrées les 1er et 2 novembre. En anglais, cette veillée s’appelle « All Hallows’Eve » ce qui a donné Halloween. Cette fête a donc un lien avec le christianisme, tout en s’inspirant de pratiques celtiques plus anciennes autour de la mort et de l’entrée dans la saison sombre (fête de Samain).

Par Pascal Ortelli

Humour

Un prédicateur tenait un sermon vigoureux contre les ravages de l’alcoolisme :
– « Je vous le demande, mes frères, mes sœurs, s’écrie-t-il, que peut-il y avoir de pire que l’alcool ? » 

Alors du fond de l’église, une voix s’élève :
– « La soif ! »

Par Calixte Dubosson

La présence du Christ

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), octobre 2020

Par Line | Photo: Pxhere

Mon prochain… est-ce vraiment toi, Seigneur ?

Le mendiant assis au bord du trottoir…
s’il travaillait il n’en serait pas là !
Oh oui, Seigneur, je lui donne une aumône,
car c’est Toi Jésus qui n’es pas riche.

L’enfant tombe et pleure…
il n’avait qu’à faire attention !
Oh oui, Seigneur, j’aime le consoler et l’embrasser,
car c’est Toi Jésus qui t’es fait mal.

Le vieillard peine à traverser la route…
il n’a qu’à rester chez lui !
Oh oui, Seigneur, je vais l’aider à passer,
car c’est Toi Jésus qui marches avec difficulté.

Le marginal habite à côté…
il pourrait soigner sa personne !
Oh oui, Seigneur, je choisis de lui dire bonjour,
car c’est Toi Jésus qui es mal rasé.

L’amie dont j’ai perdu tout contact…
elle ne me téléphone jamais !
Oh oui, Seigneur, je décide de l’appeler,
car c’est Toi Jésus que j’ai perdu de vue.

Mon prochain… oh oui, c’est vraiment Toi,
Seigneur !

Rendre service

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), octobre 2020

Par Michel Abbet | Photo: Pixabay

« Ce qui me frappe en premier lorsque je visite les paroisses, disait notre évêque Mgr Jean-Marie Lovey, ce sont toutes les actions bénévoles qui s’y déroulent. » Il aurait pu ajouter « dans l’ombre », tant ces actions sont discrètes et passent inaperçues pour la plupart, sauf bien sûr pour ceux qui en bénéficient et qui apprécient énormément le service rendu.

La communion arrive jusque dans les chambres des homes. Qui donne de son temps pour apporter l’Eucharistie aux personnes âgées ? Et qui leur offre de précieuses minutes en restant un moment avec elles pour qu’elles se sentent moins seules ?

Le sol de l’église brille, les bancs sont propres. Difficile à remarquer, tant cela paraît normal et logique. Mais combien d’heures ont été nécessaires pour maintenir cette immense surface dans un état impeccable ? 

Les enfants font leur première communion, ou reçoivent le sacrement de la confirmation. Qui s’est dévoué pour assurer la préparation et l’accompagnement ? Qui, année après année, s’est soucié d’offrir à l’enfant une aube si belle qu’elle paraît comme neuve ?

L’on pourrait certainement allonger la liste à l’envi, en étant sûr de ne pas réussir à recenser l’ensemble des activités quotidiennes ou épisodiques, généreusement accomplies au service de la communauté. Ce serait long, fastidieux, et certainement pas très utile.

Mais il est important de prendre conscience de tous ces « cadeaux » que nous recevons sans même y prêter quelquefois attention ! Et d’exprimer un immense sentiment de reconnaissance vis-à-vis de ceux et celles qui, dans un esprit de gratuité, mettent à disposition leur temps et leurs compétences, en leur disant en toute simplicité, mais aussi avec cœur MERCI. 

Oui, merci à toi, le servant de messe, merci à vous les amoureuses des fleurs, merci à vous les responsables de l’organisation du premier pardon. A travers vos trois activités évoquées dans les pages de ce numéro, c’est à l’ensemble des bénévoles que nous voulons rendre hommage ! Sans votre dévouement, nos communautés ne pourraient exister ! 

En librairie – octobre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

L’Esprit renouvelle tout !
Nathalie Becquart 

Sœur Nathalie Becquart, ancienne directrice du Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, essaie de répondre dans son ouvrage aux préoccupations des jeunes, pour une Eglise relationnelle et non institutionnelle. Elle donne également des exemples concrets et des conseils pratiques qui traduisent les aspirations des jeunes adultes reprises dans les orientations du pape François dans son exhortation Christus vivit qui s’adresse en priorité aux jeunes.

Ed. Salvator

Acheter pour 27.60 CHFSeul l’amour demeure
Chiara Amirante

En 1994, Chiara Amirante, laïque consacrée, a fondé la communauté italienne « Nouveaux Horizons » qui accueille des jeunes marqués par la drogue et la prostitution. Dans son livre « Seul l’amour demeure », cette Italienne raconte l’incroyable action de Dieu dans sa vie. Jeune étudiante, elle s’engage dans la communauté des Focolari, mais tombe très gravement malade et traverse alors une profonde nuit de la foi. Pourtant, le Seigneur veille et c’est le début d’une immense aventure qui entraîne Chiara dans les bas-fonds de Rome, pour porter le Christ aux drogués, aux prostituées, à ceux qui semblent perdus. Magnifique témoignage de confiance et d’espérance.

Ed. Emmanuel

Acheter pour 27.00 CHFDom Helder Camara, le chemin spirituel d’un prophète
Ivanir Antonio Rampon

L’ouverture du procès en béatification de Dom Helder Camara (1909-1999) donne lieu à une redécouverte de cette personnalité emblématique de l’Eglise catholique du XXe siècle. Né au Brésil dans une famille modeste et cultivée, il devient auxiliaire de Rio puis archevêque de Recife. Il découvre alors le scandale de la pauvreté et de l’injustice. Champion des droits de l’homme partout dans le monde, il demeure une voix écoutée autant que redoutée… Ce livre permet de mieux faire connaissance avec celui qui a dit : « Quand j’aide les pauvres, on m’applaudit. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on me traite de communiste. »

Ed. Salvator

Acheter pour 32.40 CHFThérèse de Lisieux: aimer c’est tout donner
Coline Dupuy

C’est une très belle bande dessinée qui vient rendre hommage à sainte Thérèse de Lisieux. Elle nous permet de découvrir l’existence de Thérèse Martin, très affectée par la mort précoce de sa très pieuse maman. A 15 ans, elle obtient une dérogation pour entrer au Carmel de Lisieux où elle devient sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Le 30 septembre 1897, elle meurt de tuberculose et laisse à la postérité son « Histoire d’une âme » qui est un chant à la miséricorde divine. Cette bande dessinée catholique enchantera à la fois jeunes et adultes.

Ed. Artège

Acheter pour 22.20 CHF

Pour commander

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En Tout, aimer et servir

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Clins Dieu sur les Contrées (VS), octobre 2020

Par Sœur Marie-Thérèse, ursuline, Montana-Village | Photo: DR

« Que tout en nous soit une invitation à nous donner à Jésus-Christ. »

L’amie de ce mois est sainte Ursule, fêtée le 21 octobre. Pour cette occasion, je tiens à parler des Soeurs de Sainte Ursule à Sion et de notre fondatrice Mère Anne de Xaingtonge.

La maison de Sion a été fondée le 2 juin 1885 par le chanoine Blatter, qui a fait appel aux soeurs ursulines de Brigue pour débuter la communauté.

Anne de Xaingtonge est née à Dijon en 1567 et décédée à Dôle en 1621. Femme d’avant-garde et d’audace, Anne se plaisait à dire qu’elle ne voulait « ni mari ni mur ». En 1606, elle a fondé, avec deux compagnes, la Société des Soeurs de Sainte Ursule de la Vierge Bénie, la première congrégation féminine noncloîtrée de l’histoire. Elle a ouvert des écoles publiques de filles où l’éducation était gratuite. Elle fait occuper aux filles la place qu’il leur revient dans l’Eglise et la société. Faire connaître et aimer Jésus-Christ, à la gloire du Père : Anne de Xaingtonge n’a pas eu d’autre désir en se consacrant à Dieu selon la spiritualité de saint Ignace.

Au couvent Sainte Ursule, à Sion, il y a actuellement une vingtaine de soeurs, dont deux jeunes soeurs vietnamiennes. Les Ursulines sont surtout connues comme les soeurs de l’école normale des filles, les soeurs de l’école ménagère dans les villages où elles ont enseigné. D’autres lieux de mission étaient les écoles allemandes de la ville de Sion, l’institut de la Sainte-Famille (orphelinat), la pouponnière et l’école de nurses. En 1953, les premières soeurs sont parties en Guinée, ensuite en Côte d’Ivoire. Actuellement, 35 soeurs oeuvrent dans l’enseignement en différents lieux : des foyers de jeunes filles et différents services pastoraux comme l’animation pastorale et agro-pastorale.

Malgré la diminution du nombre et l’âge avancé des soeurs, nous poursuivons la mission commencée par notre fondatrice. La petite lampe est le symbole des Ursulines.

Au coeur de la vie, c’est le Christ qui nous envoie ; aussi notre communion avec Lui, est la source de notre engagement missionnaire pour Le faire connaître et aimer.

Le service du prochain sert et glorifie aussi le Seigneur

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte-Claire (FR), octobre-novembre 2020

Par l’abbé Dariusz Kapinski | Photo: Chantal Sciboz

Le véritable but de tout service chrétien est de glorifier Dieu. Donnons d’abord la parole à saint Pierre : « Avant tout, ayez entre vous une charité intense, car la charité couvre une multitude de péchés. Pratiquez l’hospitalité les uns envers les autres sans récriminer. Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, en bons gérants de la grâce de Dieu qui est si diverse : si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme pour des paroles de Dieu ; celui qui assure le service, qu’il s’en acquitte comme avec la force procurée par Dieu. Ainsi, en tout, Dieu sera glorifié par Jésus Christ. »
(1 Pierre 4, 8-11)

Saint Pierre donne des pistes qui nous ramènent à l’essentiel : notre conduite face à nos frères et pour le bien de tous, honore le Seigneur lui-même.

Dans l’Evangile, nous trouvons souvent une invitation à servir nos frères. Jésus – le plus grand Serviteur – réalisait de manière parfaite cette mission.

Rappelons-nous la parabole de Jésus (Mt 25, 31-46) où le Roi invite les hommes à recevoir le royaume éternel : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! » […] Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

C’est dans cet esprit qu’ont vu le jour, au cours des siècles, de nombreuses communautés religieuses (couvents, congrégations…). Nous pouvons toujours apprécier leur service auprès des plus démunis et nous en inspirer pour notre propre engagement.

Que l’exemple et l’enseignement de notre Maître ne soient jamais effacés de nos cœurs. Qu’ils nous poussent à servir nos frères et sœurs avec ferveur. Ainsi le Seigneur sera toujours loué et nous recevrons en héritage son Royaume.

Mission universelle: détresse des ressources, persistance de la solidarité

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), octobre 2020

Par Gabriel Ishaya | Photo: Missio

Depuis la fin du confinement du printemps dernier, les activités ont repris en paroisse. Selon les lieux et les contextes particuliers, le rythme varie. Le fonctionnement est en général différent par rapport à nos anciennes habitudes. Puis, il y a eu les vacances estivales et la rentrée. Tout semble reprendre normalement. Bien sûr, il y a de la vigilance à avoir dans nos organisations. Le respect des mesures sanitaires reste un point d’attention important. Mais la mission de l’Eglise doit se poursuivre également dans ces circonstances particulières et difficiles. Car selon la partie de l’hémisphère où l’on se trouve, l’impact de cette crise majeure n’est pas subi de la même manière.

« Me voici : envoie-moi ! »  C’est le thème que propose Missio pour célébrer le Dimanche de la Mission universelle. Cette solidarité universelle profitera à l’Eglise de Guinée, pays situé en Afrique de l’Ouest. Missionnaire spiritain, je sais que beaucoup de mes aînés confrères missionnaires y ont œuvré. Parmi eux, il y a eu des confrères valaisans dont un est toujours vivant et bientôt centenaire, le Père André Mettant. Lui et ses précurseurs missionnaires se sont consacrés corps et âme à la formation des laïcs et du clergé local. Un des fils, illustre, fruit de cette approche missionnaire, est le cardinal Sarah. De plus, notre diocèse accueille actuellement deux prêtres guinéens du diocèse de Kankan qui sont pleinement en insertion pastorale dans le canton de Genève. Par ailleurs, en décembre dernier, notre vicaire épiscopal accompagné de quelques Genevois volontaires a pu rendre visite à ce jeune diocèse de Kankan. 

En tant que missionnaire spiritain, je suis particulièrement sensible à cet appel de collecte solidaire mondiale en faveur de la Guinée. Cela s’explique par le lien de « filiation missionnaire » qui me lie à ces anciens qui ont annoncé l’Evangile à ce peuple guinéen et ont posé les fondations de cette Eglise.  Chaque Eglise dans l’hémisphère sud est riche de ses solidarités, celles qu’elle arrive à générer localement. Mais leurs ressources sont souvent maigres et très limitées. La collecte du Dimanche de la Mission universelle est un secours, un soutien non négligeable pour ces Eglises locales. Les soutenir, c’est garantir la continuité de l’action pastorale et sociale qui bénéficie aux enfants, jeunes et adultes dans des contextes difficiles.  

Certes les effets économiques induits par la pandémie auront un impact mondial. Ici comme ailleurs, les sollicitations sont accrues mais les ressources ne suivent pas… Toutefois, l’Eglise ne nourrit jamais de pessimisme lorsqu’il s’agit de compter sur nous. Car elle sait toujours que quoi qu’il arrive et nonobstant la situation de détresse, notre élan de solidarité et de générosité se montre souvent plus résilient qu’on ne le croit !

Le tofu des moines vietnamiens d’Orsonnens (FR)

 

Par Pascal Ortelli
Au cœur de la Glâne fribourgeoise se loge un monastère pas comme les autres. A Orsonnens, des moines vietnamiens fabriquent depuis plus de 20 ans du tofu maison. Figures incontournables du marché monastique de Saint-Maurice où ils tiennent un stand de restauration asiatique fort apprécié, l’occasion nous est donnée de faire plus ample connaissance avec cette communauté dynamique au détour d’un produit qui, en Suisse, a le vent en poupe.

Quand la demande dépasse l’offre
Le tofu, ou fromage de soja, est issu du caillage du lait de soja et du pressage des grumeaux obtenus, suite à l’adjonction d’un agent coagulant. «Les graines proviennent de cultures biologiques suisses», précise le Père Ambroise. Auparavant les moines les importaient de Thaïlande et du Canada. Grâce à l’augmentation de la production locale dépassant la barre des 6000 tonnes par an (contre 4000 en 2015), les dix tonnes qu’ils utilisent pour leur production annuelle de tofu proviennent exclusivement de cultures valaisannes et vaudoises.

Leur tofu se vend très bien et les moines n’auraient pas de peine à écouler une production encore plus importante. Cependant, comme le précise le Père Jean-Baptiste au journal télévisé du 4 février 2019, «nous travaillons à la mesure de notre capacité et nous devons limiter les commandes à cause de notre équilibre de vie», rythmé par autant de temps de prière que de travail. Ora et labora reste le maître mot de la Règle de saint Benoît qui préconise 8h de travail, 8h de prière et 8h de repos et autres activités liées au métabolisme.

Une communauté bien intégrée
Prieuré fondé en 1979 et rattaché au sein de l’ordre cistercien à la congrégation vietnamienne de la Sainte-Famille, le monastère Notre-Dame de Fatima compte près de 20 moines vietnamiens, la plupart suisses d’adoption. En plus de la fabrication du tofu, ils s’occupent d’une hôtellerie d’une cinquantaine de places ainsi que d’un atelier d’imprimerie et de reliure.

Les prêtres de cette jeune communauté monastique bien implantée dans la région d’Orsonnens, célèbrent volontiers des messes dans les paroisses environnantes, à la demande des curés.

Jeux, jeunes et humour – septembre 2020

Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »5065″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/08/Jeux_sept2020. »]

Question d’enfant

Pourquoi Jésus a dû mourir sur une croix pour nous sauver ?

La croix était un instrument de torture utilisé par les Romains pour les grands criminels. Jésus qui n’avait commis aucun méfait a accepté de se laisser faussement condamner et de mourir de cette mort violente pour ne pas nous laisser seuls dans les pires souffrances. Sa vie humaine donnée par amour nous permet de recevoir sa vie divine pour donner à notre tour aux autres le meilleur de nous-même.

Par Pascal Ortelli

Humour

A Vernayaz où il y a deux organistes, le curé arrive à la sacristie, l’air soucieux.

Il interpelle le sacristain :
– « L’organiste n’est pas encore arrivée ? Au fait, qui joue aujourd’hui ? »

Un servant de messe ayant entendu la question intervient avec un aplomb magnifique :
– « Young Boys contre Saint-Gall ! »

Par Calixte Dubosson

Notre nouveau curé modérateur

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Jura (GE), septembre 2020

Texte et photo par l’abbé Joseph Hoi, votre futur curé

Bonjour chères paroissiennes et chers paroissiens de l’UP Jura. 

Dans quelques semaines, j’aurai le bonheur de rejoindre l’équipe pastorale de votre UP et, par ces quelques lignes, je voudrais me présenter brièvement à vous.

Je m’appelle Joseph Hoi (très exactement : Joseph Nguyen Van Hoi) et je suis né le 1er juillet 1973. 

Originaire du Vietnam où j’ai passé ma jeunesse, j’ai grandi dans une famille catholique animée d’une profonde foi en Jésus Christ, pratiquante et très engagée dans la communauté locale. 

Durant mon enfance et mon adolescence, plusieurs prêtres m’ont impressionné par leur témoignage de vie au service de l’Evangile. C’est ainsi que, très tôt, le désir de suivre leur exemple est né en moi. 

Après ma venue à Fribourg en janvier 1999, grâce à une bourse octroyée par l’Œuvre Saint-Justin, j’ai hésité à répondre à cette vocation et à suivre une autre voie mais l’appel de Dieu me poursuivait jour et nuit. Le Seigneur m’a séduit et Il m’a eu.

C’est ainsi qu’après mes années de théologie à l’université de Fribourg et de formation à notre séminaire diocésain, j’ai été ordonné prêtre, le 18 juin 2006. J’ai commencé à exercer mon ministère sacerdotal dans l’UP Notre-Dame de Fribourg où je suis resté jusqu’à l’été 2013 avant de poursuivre mon activité pastorale dans le canton de Vaud, en qualité de curé in solidum dans l’UP Prilly-Prélaz. 

Ce début d’été 2020 me réservait une surprise de taille : ma nomination de curé dans l’UP Jura. A partir du 1er septembre prochain, j’aurai donc la joie de vous rencontrer et d’apprendre à vous connaître pour effectuer un bout de chemin de vie et de foi à vos côtés. 

D’un naturel assez timide, j’aurai cependant toujours une oreille attentive à vos demandes et à vos besoins. Je suis décidé à servir de mon mieux et de tout mon cœur ma nouvelle communauté ecclésiale genevoise. Je n’ai pas de « famille de sang » en Suisse mais j’y ai toujours été accueilli comme à la maison et je suis sûr de trouver chez vous un nouveau chez-moi chaleureux.  

Je me réjouis de vous rejoindre bientôt et je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous un très bel été.

En union de prière avec vous.

Réforme!

Par Thierry Schelling
Photo: CiricSi en paroisses, les changements amènent chamboulement, rancœur voire pire, au niveau de l’Eglise universelle, c’est pareil : Papa Francesco a certainement mis le point final 1 à la constitution apostolique Praedicate Evangelium qui, sept ans auparavant, avait été annoncée comme tâche principale du groupe de travail de cardinaux autour du nouvel élu. Et les adversaires ont été sournoisement présents pendant tout ce temps.

Opposition
Certes, la liberté de leur pensée et de leurs échanges est un droit dont tout le personnel de la Curie romaine peut se targuer. Néanmoins, ces femmes (eh oui, il y en a de plus en plus) et ces hommes prêtent le serment de servir le Pontife romain dans sa tâche de Pasteur universel d’une Eglise multinationale et interculturelle – le kaléidoscope de leurs provenances en témoigne d’ailleurs.

Il y a donc aussi une pluralité d’opinions, et d’aucuns – Viganò, Müller, Burke… pour ne citer que les plus bruyants – ont exprimé leur opposition aux changements, petits et grands, que François aura entérinés après une large et patiente consultation entre la base et la Curie, et un passage au crible de ses sept conseillers. « On me change l’Eglise », entend-on dire…

Se concentrer sur l’essentiel
L’évangélisation est désormais ramenée sur le devant de l’Eglise, et non plus la défense d’une doctrine ; la modestie et le sens du « service temporaire » sont les qualités requises de ses acteurs et actrices, non plus le carriérisme et l’arrivisme ; améliorer les moyens pour toujours mieux atteindre le but : évangéliser par attraction (parfois capillaire) et non pas prosélytisme… Révolution copernicienne qui actualise une fois de plus la vision d’un Jean XXIII : In necesariis, unitas, in dubiis, libertas, in omnibus, caritas…

1 En raison de la pandémie, sa publication a été retardée à la deuxième moitié de l’année 2020, très probablement.

Tout fout le camp…

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par l’abbé Christian Schaller | Photo: www.bernalopez.org 

Dessin de Berna Lopez, 2020.

Inopinément et inéluctablement, nous sommes face à des bouleversements qui nous laissent pantois. Les changements climatiques interpellent notre agir envers la création. Les précautions dues à la pandémie mettent à mal bien des valeurs communautaires : distanciation, gestes barrières, confinement, port du masque, mise en quarantaine. Les interpellations politiques portent leur questionnement à savoir s’il faut garder le « C » dans le nom d’un parti. Les interrogations se posent quant à la transformation en mosquée de l’ancienne basilique Sainte-Sophie d’Istanbul. La recrudescence de la malnutrition renvoie à plus tard le rêve d’un monde sans famine. Et l’augmentation des dépenses mondiales pour l’armement militaire qui n’augure rien de pacifique.

Toutes ces transformations sont source d’inquiétude, donnent le sentiment de perdre le contrôle, nous rendent vulnérables et alimentent nos fantaisies parfois morbides. Le manque de repères nous laisse dans le désarroi. Cependant, croire en Jésus Christ, signifie mettre notre confiance et notre espérance en Lui. Aujourd’hui encore, il nous dit : « N’ayez pas peur ! » En rendant témoignage de cette espérance qui nous habite, nous pourrons contribuer à un renouvellement de la société dans laquelle nous vivons. Ce changement commence par et en chacun de nous. En paraphrasant Pagnol dans Topaze, nous pouvons affirmer que le monde utilise l’expression « foutre le camp », mais que tout baptisé, conscient de sa mission, « prend congé » de ses vieilles habitudes. Toute métamorphose intérieure, aussi petite soit-elle, sera une victoire pour un monde meilleur.

Hozana.org… que la prière règne!

Par Chantal Salamin
Photos: DR
Hozana, c’est le réseau social de prière… plus de 480’000 priants à ce jour et cela ne cesse d’augmenter. C’est le seul réseau sur internet qui ne connaît pas de coupure de connexion ! Mais pourquoi un réseau de prière ? Comment ça marche ? Et pour quel résultat ?

Pour s’encourager à prier, car c’est vital !
C’est Jésus qui nous le dit à travers l’évangéliste Jean (15, 4) : « Demeurez en moi, je demeurerai en vous. » Ni plus ni moins, la prière, c’est le sang nécessaire à notre vie en Dieu, dans un vrai cœur à cœur avec notre Père. Un immense cadeau exigeant au cœur de notre vie de chrétien-ne qui se reçoit dans le don gratuit de notre temps, bien avant la demande de grâces.

L’association Hozana s’est donné pour mission de nous encourager dans la prière en créant du contenu et en regroupant les priants en communautés, répondant ainsi à l’appel du pape François : « Dieu vous aime, n’ayez pas peur de l’aimer en retour ! Qu’est-ce que vous attendez pour prier ? »

Ces laïcs à la base de cette initiative nous donnent quelques conseils pour prier : prier, ce n’est pas penser à Dieu, mais reposer notre cœur en lui ; il ne s’agit pas de faire sa prière comme on ferait un devoir, mais d’accueillir ce don.

Mais comment ça marche ?
Concrètement, à travers cette application, Hozana nous invite à :

1. Rejoindre des communautés de prière que ce soit autour de l’évangile, de neuvaines, de saints, de la miséricorde, de la famille, etc.

2. Prier avec les publications écrites par des communautés animatrices rassemblées dans le coin prière ou envoyées par mail.

3. Inviter nos amis à rejoindre une communauté, à découvrir Hozana et les aider à prier.

Prier, c’est se rencontrer en communion de frères et sœurs !
Une rencontre qui consiste à croire en faisant confiance en un Dieu bien plus grand que ce que notre intelligence peut comprendre, à espérer dans l’attente qui s’enracine dans le credo « Seigneur, je crois en tes promesses, tu me donneras beaucoup » et enfin à aimer dans un échange de communion entre frères et sœurs en relation avec leur Père.

Version pour Android


Le site: hozana.org

Version pour Iphone

Le site: hozana.org

«A vin nouveau, outres neuves»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRDe notre patrimoine commun, venu de la Tradition ecclésiale et sociale, nous sommes invités à tirer à la fois du neuf et de l’ancien : nova et antiqua, pour reprendre le nom d’un chœur polyphonique de Sion, dans lequel j’ai eu la joie de chanter quinze ans, sous la direction du diacre permanent de Savièse Bernard Héritier. Ce dernier a d’ailleurs appliqué cette maxime du premier évangile en fondant la Maîtrise de la cathédrale de Sion et en donnant une nouvelle jeunesse musicale à ce haut lieu classique.

« Tirer de notre trésor du nouveau et du vieux », comme le propriétaire mis en scène par Matthieu au terme du discours sur les paraboles (13, 52), c’est devenir disciple du Royaume des cieux, mettre la parole en pratique et construire sur du solide (cf. Matthieu 7, 24-27, à la fin du discours sur la montagne). Ce devrait être notre devise biblique, en cette rentrée pastorale à la saveur particulière. Tout bousculer, modifier, révolutionner, après ce que nous avons vécu, puisque « tout fout le camp », disent certains ? « Réinventer l’Eglise », puisque tout le monde ne fait que parler d’un univers post-Covid différent, dans tous les secteurs de l’économie et de la politique ?

Avec Jésus Epoux, le vin des noces est toujours nouveau (cf. Matthieu 9, 14-17). C’est le nectar de l’amour qui nous vient à travers les âges. Mais il exige sans cesse des outres nouvelles, comme lui-même l’a montré en transformant les pratiques de la Loi ancienne pour les mettre au service de l’être humain : le sabbat fait pour l’homme, et non le contraire ; le jeûne pour le bien-être de l’homme, et non pour l’asservir. Le pape François nous convie avec enthousiasme à dépasser le « on a toujours fait comme cela », dans son exhortation Evangelii gaudium (no 33). Nous n’avons pas à trouver un « Evangile inédit », mais à poursuivre l’élan de la nouvelle évangélisation, voulue déjà par Jean-Paul II, dans le courage, la solidarité, l’intériorité, l’humilité et la conscience de notre vulnérabilité.

«Tout se disloque» dans le monde du travail?

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse catholique de langue française de Berne, septembre 2020

Par Monique Bernau | Photo: getAbstract. Tous droits réservés

De 2001 à 2019, le nombre de personnes actives pratiquant occasionnellement le télétravail à domicile est passé de 10% à près de 25%. En 2020, d’après le Matin.ch, 48% l’auraient pratiqué pendant le semi-confinement. Allons-nous vers une institutionnalisation du travail à distance? Serait-ce un progrès pour les salariés? Tout d’abord, qu’entend-on par télétravail ?
Le Code du travail le définit comme toute forme d’organisation du travail, dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur, est effectué par un salarié hors de ces locaux, de façon volontaire en utilisant les technologies de l’information et de la communication.

Quels en sont les avantages pour les salariés ?
Un certain nombre d’employés ayant pratiqué le télétravail pendant le semi-confinement aimerait poursuivre cette forme de collaboration. Les avantages sont divers : horaires de travail plus souples, autonomie et motivation plus grandes, diversification des tâches (en alternant travail professionnel et activités personnelles) ; moins de nuisances sonores pour les travailleurs en bureaux paysagés, réduction du stress et de l’empreinte écologique engendrés par les déplacements, gain de temps pour la vie de famille, les loisirs, le bénévolat…

Et pour les entreprises ?
A longue échéance, les entreprises sont également gagnantes : réduction des frais généraux et des dépenses (loyer, aménagement des locaux, déplacements grâce aux visioconférences) et de l’absentéisme et des retards. Il permet une augmentation de la flexibilité des ressources humaines ainsi que l’intégration de salariés handicapés. S’il est bien pratiqué, grâce à une motivation plus grande, la productivité des employés augmente. Enfin, le télétravail participe au développement durable et il est un atout pour attirer les générations « nomades » X & Y. 

Le télétravail, panacée des employés ?
Cependant, cette forme de travail n’est pas sans dangers. Certains télétravailleurs ont souffert du manque d’interaction, de la perte de lien social et ont vu leur fatigue augmenter, étant constamment en communication téléphonique ou via Internet. Il est parfois difficile de respecter les limites entre vies professionnelle et personnelle. Stéphane Haefliger, spécialiste RH, craint le risque de précarisation des salariés. Ceux-ci pourraient devenir une ressource externe et avoir ainsi un contrat de mandataire et non plus de collaborateur. Ils devraient alors assumer la caisse de pension et les charges sociales. Par ailleurs, Mark Zuckerberg reconnaît qu’au sein d’une entreprise, la distance peut empêcher « de créer une culture commune, de tisser des liens entre collègues, d’être créatif en groupe et d’avoir des conversations informelles ». Et c’est là le risque que « tout foute le camp » : les employés devenant des pions anonymes, congédiables à merci, assisterait-on à une autre forme de déshumanisation du travail ?

1 Petit clin d’œil à l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Berne : Tout se disloque 13.12.2019 – 13.09.2020

Avant c’était mieux

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Sainte Marguerite Bays (FR), septembre-octobre 2020

Par Nicole Curdy | Photo: DR

Qui parmi nous n’a pas entendu cette phrase si vite lancée en l’air et si souvent sur nos lèvres : avant c’était mieux, maintenant, tout fout le camp !  

Oui, nous avons souvent cette impression que le monde va de mal en pis et la nostalgie du passé revient en force ! 

N’y a-t-il pas une part de vrai ? Mais en y regardant de plus près, nous savons combien notre mémoire peut nous jouer des tours ! Et Jésus, là-dedans ? A-t-il une place ? N’est-il pas le même hier, aujourd’hui comme demain ? Alors, s’Il est là, ne peut-Il pas y mettre son grain de sel ? Avons-nous cette habitude de demander son aide avant de parler ? de demander à Jésus ce qu’Il pense de cette situation ? Que ferait-Il ? Et l’Esprit Saint ? Que nous souffle-t-il ? Ouvrons notre Bible ! Jésus, à peine baptisé, n’est-Il pas poussé au désert, puis d’un côté et de l’autre ? Et les premiers chrétiens ? Et nous osons nous plaindre ? 

Dieu sait tout et Il est là avec nous jusqu’à la fin du monde. Donc, dans l’audace de l’Esprit Saint, devant de nouveaux projets, des nouvelles manières de faire, disons plutôt : Tout en Dieu ! En avant !

«Tout fout le camp»

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Barnabé (VD), septembre 2020

Par Roger Mburente | Photo: Gildas Allaz

Tel est le thème central de ce numéro ! Les certitudes de l’« ancien monde » sont balayées. Nous sommes surpris par la vitesse à laquelle se produisent les changements dans notre société et dans la structure de l’Eglise, ainsi que par leurs dimensions. Il y a une certaine nostalgie ou une idéalisation démesurée des pratiques et des époques passées. C’est avec désarroi que les changements de temps et mœurs sont accueillis car, pour certains, ces changements signifient une perte de pouvoir et de contrôle. D’où, parfois, le retour à une certaine rigidité ou même à l’autoritarisme !

Pourquoi cette peur ? Si l’Eglise est dans le monde, elle n’est pas du monde. Nous connaissons des changements de structures et de modes de pensée mais, le Christ, Lui, est avec toutes les générations : « Il est le même, hier et aujourd’hui ; Il le sera pour l’éternité » (He 8, 13). Vivons donc l’aujourd’hui de Dieu ! (cf frère Roger de Taizé). Pour le père Florent Callerand, « le tout, c’est d’annoncer l’Evangile et de s’y consacrer intensément, d’une façon de plus en plus ajustée au monde d’aujourd’hui ».

Les souhaits, que je ne cesse de partager depuis des années, sont toujours les mêmes :

– que les structures de l’Eglise se préoccupent de construire l’avenir plutôt que de marcher dans le passé et qu’elles n’étouffent pas des élans authentiques de vie ;

– que, aujourd’hui et demain, chaque chrétien prenne sa part de responsabilité dans l’annonce de l’Evangile et dans la construction d’un monde plus juste et plus fraternel !

En librairie – septembre 2020

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

L’Eglise, des femmes avec des hommes
Anne-Marie Pelletier

La grande théologienne et bibliste française, membre de l’Académie pontificale pour la vie, que le pape François a invitée à prêcher au Vatican, livre ici son manifeste le plus essentiel sur la place passée, présente et future de la femme dans le christianisme. Celle qui s’est opposée à l’initiative d’Anne Soupa qui avait proposé sa candidature pour l’archevêché de Lyon en rappelant que le ministère se reçoit et ne se revendique pas, vient ici valoriser la part féminine de l’Eglise en nous posant la question : « Et si la femme était l’avenir… de l’Eglise ? »

Ed. du Cerf

Acheter pour 33.20 CHFUne autre Eglise est possible
Laurent Grzybowski – Anne Guillard

Les catholiques sont à un tournant de leur histoire. Les églises se vident, les scandales et les crimes se succèdent, laissant l’institution démunie et les croyants abasourdis. Pour inciter l’Eglise à sortir de son impuissance et aider les fidèles à dépasser la tristesse et la colère, un journaliste et une universitaire catholiques publient cet appel : oui, une autre Eglise est possible ! Moins dogmatique et plus incarnée, moins moralisatrice et plus joyeuse, moins infantilisante et plus égalitaire.
Au fil de vingt propositions, des pistes concrètes sont avancées. Un livre à lire, absolument !

Ed. Temps Présent

Acheter pour 17.00 CHFRéparer la maison de Dieu
Noël Ruffieux

Ce livre n’est pas une réflexion ecclésiologique théorique, même si sa démarche est sous-tendue par de nombreuses lectures. L’auteur tire profit d’une longue expérience de vie dans l’Eglise du Christ, côté catholique et côté orthodoxe. Il n’est pas une lamentation, mais, autant que possible, un chant d’espérance. L’auteur aimerait s’adresser aux chrétiennes et chrétiens, de quelque Eglise que ce soit, qui sont blessés par l’état de l’Eglise du Christ. A ceux qui sont partis. A ceux qui ont encore assez de foi pour rester, assez d’amour pour leur Mère meurtrie. Pour que tous entendent la voix du Crucifié leur dire : « Va et répare ma maison ! »

Ed. Mediaspaul

Acheter pour 27.70 CHFLouis et Zélie Martin
Marie et Olivier Malcurat
Marco Greselin

18 octobre 2015, place Saint-Pierre à Rome, le pape François déclare saints Louis et Zélie Martin. Ils deviennent ainsi les premiers époux et parents à être canonisés ensemble par l’Eglise. Non pas parce que leur fille Thérèse est sainte, mais parce que leur vie d’apparence très ordinaire, ancrée dans une foi à toute épreuve, abandonnée à la Providence divine, a façonné leurs âmes et celles de leurs enfants pour le Ciel. Dans l’une de ses lettres, sainte Thérèse écrivait d’ailleurs pleine de reconnaissance : « Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du Ciel que de la terre ». Très bonne BD à recommander aux familles chrétiennes.

Ed. Artège

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