Femmes de diacres

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, décanat Sion (VS), février 2020

Par Marguerite Héritier | Photo: Yvan Bender

Comment les épouses des diacres sont-elles reconnues? Est-il possible pour elles de sortir de l’ombre?Les femmes ont aujourd’hui des revendications justifiées pour être reconnues dans tous les domaines de la vie sociale, professionnelle ou familiale. Ces revendications se font aussi entendre au sein de l’Eglise par rapport à l’ordination des femmes, de leur place dans les rouages du pouvoir ecclésial.

En tant qu’épouse de diacre, ces questions ne me tourmentent pas. Un diacre n’est pas un homme de pouvoir et ne saurait par conséquent faire de l’ombre à quiconque. Devenir diacre, c’est accepter de s’exposer dans son milieu professionnel et même en Eglise, à des critiques, des incompréhensions, des jalousies. Le diaconat n’est pas un état confortable : ni pouvoir, ni faire-
valoir, même si le diacre est parfois appelé à agir visiblement en Eglise.

Dans ces conditions, comment envisager la place de la femme d’un diacre ?

L’Eglise donne à l’épouse une part égale, j’ose presque dire supérieure à celle de l’époux qui se destine au diaconat. Comment ?

Pour qu’un homme marié puisse envisager le diaconat, il faut que l’épouse donne son accord, au moment du discernement et au moment de l’ordination. L’appel à devenir diacre concerne ainsi également l’épouse. Mon mari et moi avons donc cheminé vers le diaconat ensemble, approfondissant notre foi en couple, en équipe, réfléchissant à nos engagements familiaux, professionnels, ecclésiaux, éclairés tous deux par la lumière de l’Evangile.

C’est vrai, il a reçu le sacrement de l’ordre et pas moi. Mais le sacrement, quel qu’il soit, donnerait-t-il à la personne qui l’a reçu une supériorité ? ou au contraire exige-t-il une plus grande humilité ? 

Etre à l’autel pour offrir le monde ou dans l’assemblée pour louer Dieu, être au travail ou à la maison, être homme ou femme, prêtre ou laïque, chacun, par son baptême, est un témoin, témoin souvent discret, parfois visible, rarement adulé. 

Car enfin, celui qui doit être reconnu, c’est le Christ.

Animation liturgique: du nouveau!

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur de l’Entremont (VS), février 2020

Texte par Michel Abbet | Photo: Casimir Gabioud

Des voix juvéniles entonnent le chant d’entrée ! Quel plaisir et quelle émotion profonde difficiles à expliquer ! Les voûtes se plaisent à répandre dans l’église ces sons mélodieux et l’on ressent « physiquement » une onde de fraîcheur qui parcourt l’assemblée ! Animation d’un jour ou projet appelé à durer ? On aimerait en savoir davantage. Alors rendez-vous est pris avec Charlotte Gabioud, jeune étudiante au collège de Saint-Maurice, qui avait pris pour l’occasion la fonction de directrice.

Charlotte, qu’est-ce qui nous vaut cette magnifique « surprise » ?
C’est parti d’une réflexion faite lors de célébrations liturgiques. Les quelques jeunes qui y assistent sont disséminés dans l’église et les chants interprétés peinent
à nous toucher. Je ne fais aucune remarque négative sur eux, mais nous avons un âge où il nous faut quelque chose qui bouge, qui nous anime et fasse sortir notre trop-plein d’énergie.

Alors…
J’étais décidée à ne pas rester sur ces impressions ! Si l’on veut quelque chose, il faut avoir la motivation nécessaire et se donner les moyens de réaliser ce que l’on souhaite. Alors, comme j’écoute beaucoup Glorious…

Glorious… ?
Oui c’est un groupe de musique disons moderne, qui chante l’Evangile et me plaît beaucoup. Ils transmettent une énergie incroyable ! Comme je désirais aussi « faire un peu comme eux », je me suis mis en quête de choristes et de musiciens…

Difficile ?
Pas du tout ! Le groupe est déjà constitué car nous sommes déjà tous amis et nous nous voyons très régulièrement. Alors nous nous sommes dit qu’il serait bien d’animer les messes d’une façon qui nous ressemble un peu. Et nous avons commencé les répétitions, dans une ambiance détendue et amicale. Génial !

Pour animer plusieurs messes ?
Oui. Nous avons établi notre programme d’une manière fort simple. Nous nous sommes procuré le calendrier des messes, avons regardé quelles places étaient libres concernant l’animation musicale, nous avons choisi les dates en fonction de nos disponibilités, pour aboutir à une animation par mois, ceci jusqu’en juin.

Avec une reprise en automne ?
On espère ! On souhaite aussi étoffer notre groupe, ce serait super de voir plusieurs jeunes chanter ensemble. Et puis, il y a tellement à faire. Les DJP, Open sky…

Dis-en plus…
En paroisse, les jeunes se sentent isolés. Cela les décourage et ils pratiquent peu. Mais quand on se rencontre, notamment lors des DJP, il y a une ambiance extraordinaire et on ressent alors la joie d’être croyant !

Charlotte, je crois qu’il faut qu’on prenne rendez-vous pour un prochain article !
Volontiers…Envie d’aller chanter avec le groupe de jeunes ? Si tu as entre 14 et 20 ans, vas-y, lance-toi !

Contact : Charlotte Gabioud, 079 791 00 24

E-mail : charlotte.gabioud@gmail.com

Calendrier des messes animées par les jeunes jusqu’en juin :
9 février, 22 mars, 3 mai, 6 juin et 14 juin.

L’Action catholique des femmes

Par Chantal Salamin
Photo: DR
Bien que le site internet de L’Action catholique des femmes ne soit pas un modèle graphique, il joue pleinement son rôle de présentation de l’association : son organisation, ses valeurs, ses actions, ses publications et son histoire. Sans être « féministe revendicative », mais en affirmant son identité catholique, l’association veut donner sa place à tout baptisé, homme ou femme, avec une attention particulière aux non-croyants.

En priorité, l’association favorise les rencontres pour permettre aux femmes de partager leurs expériences, d’oser se dire et parler de leurs difficultés, de leurs joies et de leur quotidien, mais aussi de débattre entre elles dans un climat d’amitié.

Leurs rencontres abordent de graves sujets tels que les violences conjugales, la solitude, le deuil, la précarité qui doivent absolument être considérés avec sérieux par tous. Malheureusement, de par leurs situations – veuvage, séparation ou divorce, maladie ou handicap, dépendances –, leur grande sensibilité et de longues années d’habitudes sociétales ancrées, les femmes, trop souvent, restent dans l’ombre des hommes et se taisent. 

Spiritualité et solidarité
L’écoute de l’autre est première et à la source de tout « agir ». Les actions émergent des groupes de parole et de réflexion disséminés dans toute la France. Leurs participantes se laissent interroger par le partage de leurs vies et de la Parole de Dieu, y découvent des chemins personnels pour apporter leur contribution pour un monde plus juste.

C’est en s’appuyant sur la force du témoignage que L’Action catholique des femmes révèle leur voix à travers diverses actions: une expo photos sur l’isolement, le livre « Mots d’elles », un plaidoyer à partir de très nombreux témoignages, la revue « Passerelle »… et bien d’autres menées par les équipes régionales.

Et en Suisse ?
Fondée en 1912, la Ligue suisse des femmes catholiques a été intégrée à L’Action catholique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Bien que n’ayant pas de site internet, elles font parler d’elles… D’abord par le soutien qu’elles apportent à leurs consœurs, mais aussi par leurs prises de position qui s’opposent à celles du Magistère sur l’adoption par des couples homosexuels et l’avortement.

Le site: actioncatholiquedesfemmes.org

Crèche vivante mimée à Collex-Bossy

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale Jura (GE), février 2020

Texte et photo par JR

Dans le cadre des « Fenêtres de l’Avent » organisées par la commune de Collex-Bossy, la paroisse Saint-Clément a proposé une soirée conviviale de rencontre le jeudi 19 décembre de 19h à 20h, animée par les enfants des écoles, sous la conduite de Mme Antonella Mugny, avec le soutien indéfectible d’Anita Nebel, avec l’apport des parents pour un apéritif, vin chaud, gourmandises délicieuses et appréciées, le tout accompagné de la chaleur du grand feu de bois préparé et allumé par le cantonnier du village. Merci à tous et spécialement aux enfants pour la crèche vivante de la venue du Seigneur, mimée avec cœur et enthousiasme. M. le Curé était également présent. Accompagnement musical par un Irakien chrétien, mari de la fille aînée d’Anita Nebel, sur son instrument le canun.

« Ciel ! un mari ordonné ? ! »

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), février 2020

Texte par Catherine Amos | Dessin: Syméon Eltschinger

Se sentir appelé à servir Dieu, est une chose. Accompagner son époux qui se sent appelé en est une autre! Questions à Sylvie et Deborah dont les époux respectifs se préparent au diaconat.J’ai rencontré dans notre secteur, deux femmes  dont les maris se questionnent face au diaconat.

Deborah, n’a pas été étonnée lorsque son mari lui en a parlé. Etant un couple qui communique beaucoup, elle avait déjà senti cet appel en lui… et se disait en plaisantant « il va finir pasteur ! ». En fait, elle ne connaissait pas la fonction de diacre dans notre Eglise. Elle sait que la priorité de son mari est sa famille, et ne craint pas qu’il soit « happé » par d’éventuelles trop lourdes charges.

Il n’a pas encore commencé l’année de discernement, mais elle se réjouit déjà des partages que cela va engendrer. Et est sûre que cela va enrichir leur vie de foi… à tous les deux.

Un chemin à trois
Pour Sylvie, c’est un peu plus compliqué. Son mari en parle depuis longtemps : au début elle a cru à une « lubie ». Et se demandait « est-on assez fort en couple pour vivre cela ? », « ne risque-t-on pas le surmenage avec notre famille nombreuse ? » Mais son désir à lui persiste. L’image qu’elle se fait des femmes de diacres, à travers celles qu’elle connaît, lui font douter d’elle-même : « aurai-je les capacités d’assumer ce rôle ? »  De plus, elle se disait, au départ, qu’elle ne pouvait pas s’opposer à un appel de Dieu. Mais lors de l’année de discernement, vécue en couple, elle a bien entendu et compris que l’Eglise tient compte de l’avis de l’épouse. 

Maintenant que pour eux deux, la formation a commencé, c’est un cheminement à… trois ! Leur couple et Dieu, à qui elle demande la grâce de vivre à sa façon ce probable futur statut : son mari est unique et elle sera aussi unique dans sa manière d’être femme de diacre.  Et si l’organisation est compliquée pour laisser leurs enfants lors des journées de cours, et qu’émotionnellement c’est difficile pour elle, elle sent déjà que ces journées permettent de faire le tri dans leurs idées, et de se poser en couple, en Dieu.

Elle ressent chez lui quelque chose de plus fort que ses résistances à elle, et met en Dieu ce projet. « C’est déjà des pas dans la foi » me dit-elle. 

Les trois catéchètes de la paroisse d’Ollon

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Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), février 2020

Par Daniel Lenherr | Photos: Daniel Lenherr, Studio Massy, Fabienne Theytaz, J. G

Les « messagers » du secteur

On ne présente plus le père Jean-Marc Nemer, ni l’agente pastorale Fabienne Theytaz, tous deux engagés sans compter au sein de l’équipe du secteur d’Aigle. Aux côtés de Cécile Vitor, ils assurent la catéchèse auprès de la communauté catholique
d’Ollon.

Chaque mois, Fabienne passe la fin d’après-midi d’un lundi avec les deux filles et les deux garçons du « Groupe du Pardon ». Survolant l’histoire biblique, elle leur montre l’alliance de Dieu avec son peuple, l’alliance de Dieu avec chacun d’entre nous.

Quant à Jean-Marc, il anime le « Groupe de première communion » avec la mission pas toujours évidente de les préparer à recevoir le Christ.

Cécile Vitor attentive aux interrogations des enfants

Etablie à Ollon, Cécile est l’épouse de Paulo depuis 27 ans et la maman de Débora (22 ans) et Béatrice (16 ans). Cela fait désormais un an qu’elle œuvre bénévolement au sein des plus jeunes de la communauté catholique de la Cité boyarde. Pour pouvoir répondre aux multiples questions des enfants comme des parents, elle effectue actuellement le parcours « Théodule », une formation dispensée sur trois ans les mardis soir tous les 15 jours à l’Hôtellerie Franciscaine de Saint-Maurice. L’enseignement qu’elle suit lui permet d’approfondir ses connaissances théologiques et notamment les bases pour déchiffrer la Bible.

C’est ainsi qu’un lundi par mois, Cécile retrouve son « Groupe de la Prière 1 » comprenant quatre filles âgées entre six et sept ans : Amanda, Manon et les deux sœurs jumelles Lucile et Armen. Elle éprouve du plaisir à vivre la foi parmi ces enfants sur le thème de la naissance de Jésus. Aussi, elle espère vivement poursuivre cette aventure spirituelle avec elles au-delà de juin prochain, terme de leur première année de catéchisme.

Très à l’aise au sein de son groupe, Cécile rappelle à chaque instant de parole, de moments de réflexions ou de phases de jeux, la présence du Christ autour de la table.

Un chaleureux MERCI !

Si Cécile a pris la relève, soulignons ici le travail de ses prédécesseurs et remercions les deux catéchètes d’Ollon qui ont exercé cette précieuse fonction durant de nombreuses années avant de mettre un terme à leur engagement l’été dernier. Il s’agit de : 

Ana Maria Dos Santos, qui après dix ans de dévouement inlassable auprès des petits (groupe de Prière), est obligée de prendre du repos pour des raisons de santé. Nous lui souhaitons un bon rétablissement !

Véronica Plaschy, qui après avoir accompagné ses enfants et leurs amis durant tout le parcours de catéchèse du début jusqu’à la première communion, se tourne maintenant vers d’autres activités. Nous lui souhaitons de belles découvertes ! 

Au service de l’information: Marie-Jeanne Ballestraz

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Aigle (VD), février 2020

Texte et photo par Vincent Lafargue

Cette rubrique nous présente tout au long de l’année, à nous Vaudois mais paroissiens du diocèse de Sion, quelques figures engagées dans notre diocèse. Nous poursuivons avec Marie-Jeanne Ballestraz, qui veille sur l’information depuis des décennies dans notre diocèse.Contrairement à la totalité des autres quotidiens de Suisse romande, « Le Nouvelliste » publie chaque samedi une page entière d’expression spirituelle offerte aux réformés et aux catholiques de la région. Une page financée jadis par les communautés religieuses et aujourd’hui par le diocèse, page de spiritualité qui intéresse les lecteurs bien au-delà du Valais. Marie-Jeanne Ballestraz fait partie de l’équipe de neuf rédactrices et rédacteurs qui compose non seulement cette page, mais qui veille aussi à l’information diocésaine. 

Une place en tant que femme
Veuve du diacre Jean-Luc Ballestraz, pionnier de l’information, Marie-Jeanne avoue avoir eu de la peine à faire sa place féminine et dans l’équipe (où elle était longtemps la seule femme) et aux côtés de son mari avant qu’il ne décède. « Quand j’ai commencé à travailler avec Jean-Luc, j’ai eu écrit des mails pourtant signés « Marie-Jeanne » auxquels on répondait, il n’y pas si longtemps encore, « Bonjour Monsieur »… Pas facile d’être femme en Eglise, parfois ! »

L’œil du lecteur type
Quand les théologiens, journalistes et spécialistes de l’équipe de l’information diocésaine se lancent dans des débats compliqués pour changer une virgule à tel ou tel futur article, Marie-Jeanne avoue : « Je les laisse faire leur ping-pong et je relis le tout après, regardant si c’est compréhensible pour tout un chacun… » Car c’est elle qui va relire attentivement le résultat final. Son regard est donc essentiel : c’est celui du lecteur type. Elle remarque pourtant : « qu’il y a parfois des textes un peu tordus pour moi, mais je me dis que d’autres les comprendront tout de même ! » Son œil acéré ne laissera pas passer, en revanche, la lettre ou le mot qui manque, ni la coquille – qu’elle soit désastreuse ou insignifiante.

« Mon Cher… » ou « Monsieur… »
« Chacun veut que son information soit diffusée. Il faut donc souvent rappeler le nombre de signes à disposition… ce que tout le monde ne respecte pas toujours. Lorsqu’il faut renvoyer un texte pour demander à son auteur de le raccourcir, la réaction n’est pas toujours sympathique. » Marie-Jeanne se souvient ainsi d’une tête haut-placée dans la hiérarchie catholique : « S’il avait apprécié la correction, le mail envoyé à Jean-Luc commençait par « Mon Cher… » S’il voulait négocier les termes, c’était « Cher Monsieur… » Et si le mail commençait simplement par « Monsieur… », ça devenait dangereux ! »

Un souhait pour l’avenir ?
Lorsqu’on demande à Marie-Jeanne Ballestraz ce qu’elle peut espérer pour l’avenir du service diocésain de l’information, la réponse fuse : « La page « Eglises » du « Nouvelliste » telle qu’elle est aujourd’hui est agréable à voir et à lire. Je souhaite vraiment que le plus de gens possible, y compris hors canton, continuent de la découvrir et de la lire ! » On peut aussi souhaiter que « 24 heures » imite un jour son cousin valaisan et offre aux Eglises vaudoises un tel espace d’expression !

Thérèse Julmy, femme de diacre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), février-mars 2020

Par Thérèse Julmy | Photo : Mathias Theler

Mon mari n’a pas décidé d’être diacre, il a répondu à un appel. Et c’est dix ans après un premier appel, lorsque Romain a été interpellé une deuxième fois, qu’il a commencé à réfléchir et que nous en avons parlé en couple. Nous avons alors accepté, d’un commun accord, de cheminer pendant une année, avec l’aide d’autres personnes, pour discerner cette vocation du diaconat que nous ne connaissions pas du tout. Après cette période de discernement, Romain a choisi, avec mon accord, de commencer la formation. 

Comme épouse, j’ai été invitée à l’accompagner pour les trois ans de formation. Au début, j’avais beaucoup de questions et de peurs face à tout cela. Qu’impliquait vraiment cette vocation ? Quels nouveaux engagements ? Quelles répercussions sur notre vie de couple, de famille et sur notre entourage ? 

Mais le fait de pouvoir suivre toute la formation m’a permis de mieux connaître cette vocation et les peurs ont pu se dissiper peu à peu. Ce fut une grâce pour moi d’accompagner mon mari pendant tout le parcours de formation et cela nous a permis de beaucoup dialoguer et d’évoluer ensemble. J’ai surtout aussi pu grandir dans ma foi. 

Et le 11 décembre 2005, jour de l’ordination de Romain, entourée de notre famille, de nos amis et de la communauté, c’est avec enthousiasme que j’ai pu répondre « oui » à la question de Mgr Bernard Genoud : « Acceptes-tu que j’ordonne diacre permanent ton mari Romain et acceptes-tu ce que cette ordination va entraîner dans votre vie conjugale et familiale ? » Mais ce « oui » donné dans la fête et les chants, j’ai dû le redire, assez rapidement après l’ordination, dans le concret de ma vie quotidienne, lorsque Romain s’est retrouvé « accaparé » par le ministère, en plus d’une activité professionnelle à plein temps. Et ce consentement a été plus difficile à donner.

Heureusement, dans le mouvement des équipes Notre-Dame dont nous faisons partie depuis plus de 35 ans, nous avons appris à pratiquer le « devoir de s’asseoir » (prendre régulièrement du temps en couple pour dialoguer en profondeur, sous le regard du Seigneur). J’ai pu ainsi exprimer mon ressenti, dire mes difficultés et ce qui n’allait pas. Il nous fallait trouver un nouvel équilibre pour ne pas perdre pied, d’un côté comme de l’autre. 

Je crois et je fais l’expérience que le Seigneur est toujours avec nous sur la route. Il nous soutient et nous donne la force de franchir les passages escarpés. J’ai tout remis entre ses mains. J’ai prié intensément. Cela a été libérateur pour moi ! J’ai pu refaire un acte de foi et c’est dans la confiance que j’ai pu redonner mon « oui », cette fois-ci vraiment concrètement, avec tout ce que cela impliquait dans notre vie de couple et de famille. Ce n’est bien sûr jamais acquis, comme pour l’engagement dans le mariage. Jésus nous a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Cette phrase m’interpelle toujours. C’est par le soutien de la prière et de l’eucharistie que je peux « nourrir » ce oui et avancer dans la confiance.

Depuis quatorze ans, c’est toujours une joie d’accompagner mon mari en tant que diacre et j’essaie de le soutenir du mieux que je peux, surtout par la prière. Pour notre vie de couple et de famille, nous sommes souvent appelés à faire des choix, mais tout ce temps donné dans son service comme diacre permanent, je l’offre aussi à Dieu avec joie et confiance. Notre vie de couple est enrichie par toutes les rencontres qu’il a l’occasion de faire dans son ministère. Tous les partages et toutes les personnes rencontrées nous font grandir ensemble sur notre chemin de foi.

La femme derrière la vocation masculine

Dans la majorité des situations, l’interpellation au diaconat reçue par l’homme se concrétise dans une histoire construite à deux. Pour l’épouse, un rapport particulier s’instaure, à la fois «en dedans et en dehors» du diaconat. Regards féminins sur un appel qui n’est de fait, à la base, reçu que par le mari.

Par Myriam Bettens
Photos: cath.ch, Ciric, DR

«Il y a plusieurs moments de la célébration où l’épouse peut manifester que celui qui est ordonné n’est pas un célibataire.»
Françoise Georges

« Mon « oui » est une réponse donnée directement à Dieu. C’est ma façon de collaborer à l’appel fait à mon mari », révèle Colette Pembe Tornay avec un sourire dans la voix. Son conjoint, Pascal Tornay, a été ordonné le 9 juin dernier à l’église Saint-Michel de Martigny Bourg par Mgr Jean-Marie Lovey. Elle se remémore encore cet événement avec émotion : « Ce moment reste gravé dans ma mémoire, tout comme notre mariage. » Bibiane Sanou confirme les sentiments ressentis par sa consœur. Lorsqu’elle voit son mari Jacques couché au sol lors de l’ordination, les larmes lui montent aux yeux : « Je me suis dit : « Ça y est, mon homme est devenu tout petit devant Dieu ». » En effet, l’ordination, vécue en premier lieu par le mari, ne fait pas l’impasse sur l’apport de la conjointe durant la liturgie : « Il y a plusieurs moments de la célébration où l’épouse peut manifester que celui qui est ordonné n’est pas un célibataire », clarifie Françoise Georges, responsable avec son époux Bertrand du discernement et de la formation des futurs diacres permanents au Centre catholique romand de formation en Eglise (CCRFE). Colette Pembe Tornay témoigne qu’elle a pu s’exprimer lors de la cérémonie : « Mes raisons ne devaient pas être superficielles. J’ai dû expliquer le pourquoi de mon accord à l’appel de mon mari. »

«J’ai dû expliquer le pourquoi de mon accord à l’appel de mon mari.»
Colette Pembe Tornay

Le diaconat, une suite logique

L’adhésion à cet appel est unanime, mais vécu de manière totalement différente d’une femme à l’autre. « J’ai bien senti que c’était le souhait de mon mari de répondre à cet appel. Il n’y avait pas de raison de s’opposer à cela, et cette décision faisait sens à mes yeux », affirme Caroline Villiger Hugo, dont l’époux a été ordonné en 2016 à la paroisse de Belfaux. Pour Jacques Sanou, devenu diacre en septembre dernier à Versoix (GE), servir les autres est une seconde nature : « Je m’occupais déjà beaucoup de la paroisse et de différents aspects liés à la diaconie, mais sans être diacre. » Sa femme complète : « Ma réponse à son appel n’est que la confirmation de sa vocation de service. Une mission noble à mon sens. » Françoise Georges va même plus loin et insiste sur la dimension de couple que revêt, dans son cas, l’interpellation au diaconat. « Dès le début de notre cheminement en couple, nous avons fait le choix de répondre à l’appel de Dieu, d’engager notre vie au service du Christ et de l’Eglise. »

Un engagement partagé… ou pas

« La vocation de mon mari a renforcé notre projet de couple et Christ en est d’ailleurs le tiers garant », considère Colette Pembe Tornay. Son conjoint Pascal parle même « d’acte fédérateur » en évoquant la place du diaconat dans leur union. Au sein de la famille Sanou, la mission diaconale est envisagée à la manière d’un cheminement commun, mais avec des attributions différentes. « Pour le moment, j’assume l’agenda familial en essayant de décharger au maximum mon mari afin qu’il puisse se consacrer pleinement à sa vocation de service », commente Bibiane Sanou. Pour sa part, Philippe Hugo juge que sa femme n’a pas besoin de son ministère diaconal pour assurer et garantir sa mission de baptisée. « Il est clair que le mariage est le socle sur lequel se fonde mon ministère diaconal, et que mon épouse en partage spirituellement les enjeux, de même que les contraintes matérielles et temporelles. Toutefois, il n’est pas nécessaire que l’exercice du ministère soit partagé pour que la grâce soit communiquée. » Elle l’atteste d’ailleurs : « De manière habituelle, Philippe officie pendant les messes, et moi je suis dans l’assemblée. Je ne vis pas cette situation comme une séparation. La messe est un moment en présence de Dieu, peu importe que nous soyons physiquement proches ou pas. »

A chacun de trouver sa place

Le couple formateur, Françoise et Bertrand Georges, constate à la suite de nombreux témoignages que le sacrement de l’ordre vient, d’une manière assez subtile, bonifier celui du mariage. A chacun de trouver sa manière d’exprimer la place que le couple doit occuper symboliquement pour l’Eglise dans le contexte particulier du diaconat, en fonction des personnalités et des charismes.

Vers des femmes diacres?

Selon le pape émérite Benoît XVI (à droite), l’ordination des femmes comme diacres doit être clarifiée théologiquement.

« Selon le pape émérite Benoît XVI, l’ordination des femmes comme diacres doit être clarifiée théologiquement. Selon lui, il ne faut pas laisser la question se décider par la seule évolution historique de l’Eglise, a-t-il fait savoir lors du 50e anniversaire de la Commission théologique internationale (octobre 2019, ndlr) », relevait Cath.ch en décembre. Le document final du Synode sur l’Amazonie, paru en octobre dernier, a aussi suggéré de retravailler la question du diaconat féminin, car des femmes accomplissent d’ores et déjà des tâches dévolues aux diacres ordonnés. 

« Cela pourrait être beau, mais l’autorisation de le faire manque encore », estime Colette Pembe Tornay lorsqu’on l’interroge sur la possibilité d’ordonner des femmes diacres. Quant à Bibiane Sanou, elle n’en voit pas la nécessité : « Les femmes s’impliquent activement dans la vie paroissiale en tant que bénévoles. Donner un statut particulier à certaines et pas à d’autres risque de provoquer des conflits. » La réflexion devrait même s’opérer plus largement. « Je suis persuadée que la place de la femme dans l’Eglise doit être mieux réfléchie. Personnellement, je ne désire pas le diaconat pour moi-même, et si cela devait s’ouvrir pour les femmes, cela ne doit pas forcément se réaliser dans le couple », avance Caroline Villiger Hugo.

L’accompagnateur des candidats au diaconat, Bertrand Georges, abonde dans le même sens. « Il est bien évident qu’il y aurait lieu de mieux prendre en compte les charismes féminins. Il y a parfois des compétences dont l’Eglise se prive. Je trouve par exemple regrettable que seules quelques femmes aient été invitées au synode sur la famille. » Il n’est toutefois « pas convaincu que la voie du ministère ordonné soit celle qu’il nous faut emprunter. Il n’en demeure pas moins que les inestimables services rendus par des femmes doivent être mieux valorisés ». Françoise Georges partage cet avis tout en soulignant que « personnellement, je n’aspire pas à l’ordination parce que je me sens pleinement à ma place et reconnue dans mon identité de femme. Même mariés, chacun garde une relation personnelle avec Dieu et vit son propre chemin de foi. Toutefois, je fais l’expérience que ma vie se trouve enrichie du don du sacrement de l’ordre qu’a reçu Bertrand. C’est comme un lien supplémentaire qui me rattache à l’Eglise ».

«Il est bien évident qu’il y aurait lieu de mieux prendre en compte les charismes féminins. Il y a parfois des compétences dont l’Eglise se prive.»
Bertrand Georges

Epouse de diacre

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Glâne (FR), février 2020

Par l’Abbé Theophil Mena | Photo: DR

« Comme les diacres permanents, leurs épouses doivent être dignes, point médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. » 1 Tim, 3, 11

C’est vrai que nous parlons bien souvent du diacre, cependant, nous ne pouvons pas oublier une personne avec laquelle il doit vivre et à laquelle il est lié par le sacrement du mariage: son épouse, dont la présence et l’accord sont indispensables dans l’exercice de son ministère diaconal. Quand l’Eglise ordonne diacre un homme marié, elle demande l’assentiment de son épouse, et pour cause, le diaconat bouleverse la vie du couple et de la famille. Par l’ordination diaconale de son mari, elle doit composer avec le diaconat. Quel rôle jouer ? Quelle place occuper ?  Une épouse d’un diacre témoigne :

Agée de 57 ans, elle est mère de famille, très croyante et très engagée dans sa paroisse : Il y a 15 ans que mon mari a été ordonné diacre. Notre vie a été transformée mais pas bouleversée. Je suis très heureuse. J’ai traversé avec grande confiance et sérénité les années de formation et de discernement aux côtés de mon mari, c’était l’occasion d’un approfondissement de notre vie spirituelle en couple, de moments partagés et d’enrichissement ecclésial et intellectuel. Notre vie de couple s’en est trouvée grandie, comme notre vie de foi, même si ce ne fut pas facile.

Et l’ordination ! Sûrement le moment où il s’est allongé sur le sol. C’est seulement à ce moment-là que j’ai réalisé que l’Eglise me « prenait » mon mari. Et l’imposition des mains par l’Evêque ! Lors de sa première célébration, le dimanche suivant, j’étais terriblement émue. Oui, je l’offrais aux autres et je l’acceptais. J’en comprenais bien le sens et je me suis sentie embarquée avec lui. Nous échangeons beaucoup en couple. Notre vie de couple est vraiment nourrie de cette nouvelle vie et cela est très apaisant.

Pendant ces années de vie commune, je n’ai pas eu de questionnement identitaire, j’ai toujours ma place d’épouse, de mère de famille et de femme active et engagée. C’est en restant moi-même en vérité que je l’accompagne au mieux dans sa vie de diacre. Je considère qu’il n’y a pas, à proprement parler, de rôle de la femme de diacre. J’ai ma place en fonction des impératifs professionnels, familiaux et pastoraux. Je reste attentive à accompagner mon mari par l’écoute, la prière, l’aide matérielle dans ses activités paroissiales, mais aussi par des conseils ou avis. Le partage de ce qui se vit dans le cadre de sa mission, les rencontres liées au ministère, les temps de méditations et de recollections ensemble nourrissent et enrichissent notre couple.

En acceptant de prendre un diacre comme époux, je suis consciente que la vie familiale et la vie de couple sont sources de joies, de bonheurs, parfois de préoccupations voire de souffrances. Mes priorités sont celles d’une femme de diacre, mère de 3 enfants. C’est toute la richesse de l’amour de Dieu que l’on reçoit dans notre couple. Sincèrement, il y a eu des moments difficiles  à gérer quand les enfants étaient petits, mon mari étant souvent absent le soir. Mais petit à petit, j’ai compris ce que le diaconat, reçu par ce dernier, a fait rejaillir sur moi, sur notre famille, sur notre entourage, et ai apprécié les richesses de l’amour de Dieu et la réalité de notre vie de baptisés.

Nos enfants dans tout cela : tous très jeunes au moment de l’ordination, ils n’ont pas été amenés à s’exprimer. Ils le font bien volontiers aujourd’hui. Pour eux, le diaconat s’inscrit naturellement dans la vie familiale, ils ont une chance extraordinaire d’avoir un papa diacre qui les aide à grandir, sa vie de foi et de prière est tellement forte qu’il contribue à développer la vie des enfants. Il y a 15 ans, j’étais loin d’imaginer ce que Dieu allait faire de nous par son appel, et ce qu’il allait donner à notre famille. Toute ma famille est heureuse de vivre cette expérience. 

Je remercie le bon Dieu, car c’est une grâce pour moi d’être épouse d’un diacre. L’ordination de mon mari a changé mon regard sur l’Eglise, elle m’a permis  de découvrir l’Eglise de l’intérieur. J’aime cette Eglise aves ses qualités et ses défauts. Je vois ma place d’épouse de diacre comme une place d’accompagnant par ma présence, par la prière, par l’écoute et par l’attention en ayant le souci de son emploi de temps, pour pouvoir continuer à prendre le temps de nous retrouver, de dialoguer et de nous poser pour mieux vivre l’appel du Seigneur. Toute ma famille est heureuse de vivre cette expérience. Nous avançons en toute confiance, que Dieu nous protège.

Diacre femme, et pourquoi pas!

Par Sylvie Dépraz, diacre EERV *
Photo: DR
* Eglise évangélique réformée du canton de VaudCet appel, il est venu, revenu… comme Dieu sait le faire : Il a insisté. J’ai hésité, j’ai eu peur, je ne me croyais pas capable, j’étais trop vieille, et puis je me suis rendu compte que cet appel était sérieux et qu’il fallait que je prenne le temps d’y répondre. J’ai dit oui du fond du cœur et dans la confiance que Dieu serait là à mes côtés tous les jours.

Voilà bientôt dix ans que je mets mon engagement comme diacre dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud à son service, en paroisse et dans un ministère caté/jeunesse. Je fais équipe avec des collègues pasteurs, diacres, hommes et femmes, et j’aime ces équipes mixtes. Je sens parfois une surprise, de temps à autre de la résistance ou de l’ignorance parce que je suis une femme, mais je sens plus largement accueil et reconnaissance.

Les religions portent un lourd héritage venu des sociétés patriarcales. Difficile dès lors pour les femmes de trouver leur juste place.

Je crois profondément que nous avons besoin de la diversité de nos sensibilités, du partage de nos préoccupations et de nos visions pour être Eglise aujourd’hui.

Une préposition qui pose question !

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Notre-Dame de la Brillaz (FR), février-mars 2020

Par Jean-François Deléaval | Photo : https://gentlemanscholar.org

Phébée, diaconesse de l’Eglise de Cenchrées.

Ce mois, le thème central de L’Essentiel est « Femme de diacre ».

Belle décision, en vérité, que ces femmes ont prise : accepter que leur mari devienne diacre et de parcourir, ensemble, le cheminement qui conduira le postulant au diaconat.

Certaines épouses restent en retrait de la mission de leur époux, d’autres y sont engagées à des niveaux divers. Mais la plupart ont suivi la formation initiale avec leur mari, elles continuent à être invitées aux rencontres des fraternités de diacre ou avec celles de l’évêque, aux récollections ou encore à participer à la formation permanente. Ainsi, plutôt qu’épouse de diacre » je dirais que chacune est avant tout une « femme dont le mari est diacre ». 

A la suite d’une enquête organisée par l’épiscopat français, dans ce genre de couple, les décisions prises sont en faveur de la famille mais l’épouse apparaît souvent comme la gardienne de l’agenda et c’est encore elle qui alertera sur les surcharges d’emploi du temps. 

Les pages centrales de L’Essentiel de ce mois sont donc « Femme de diacre ».

Est-ce que l’Eglise a peur de laisser tomber le « de » et n’ose pas poser franchement la question : « Femme diacre » ?

Le Pape actuel a évoqué le 12 mai 2016, à l’assemblée internationale des supérieures générales, la possibilité de créer une commission chargée de clarifier la question du diaconat des femmes, commission composée de six hommes et six femmes. Sage décision mais lenteur vaticane ! Les recherches seront encore une fois retardées par des questions théologiques sur le diaconat ordonné pour les femmes. Puis nous avons toujours le terme récurrent de « la femme dans l’Eglise » : attention c’est une créature diabolique et il faut s’en méfier ! N’a-t-on pas entendu, souvent au siècle dernier, que celle-ci devait se cantonner à leur rôle de reproductrice et de femme d’intérieur ? 

Hélas, force est de reconnaître que dans notre hiérarchie vaticane, la mentalité n’a que peu évolué ! Et pourtant, si je relis ma Bible, je constate que lorsque Israël ou l’humanité est dans la dèche, c’est toujours une femme qui sauve la situation. Et, là, je pense à la Vierge Marie…

En vérité, la créature que Dieu a confiée à l’homme est un trésor de qualités, de dévouement et de sagesse : il est temps qu’on le reconnaisse et surtout qu’on lui confie des responsabilités au sein de l’Eglise. Oui, mais vous êtes bien obligés de le reconnaître, l’Esprit Saint a encore beaucoup de travail…

Les femmes de diacres permanents en pleine lumière

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Glâne (FR), février 2020

Par l’Abbé Theophil Mena | Photo: Abbé M. Python

Le diacre permanent n’est ni « un sous-prêtre, ni un super laïc ». Mais qu’est-il au juste ? Et quelle doit-être sa place dans l’Eglise ? Quelle est la place de son épouse dans l’exercice de son ministère ? Ces interrogations souvent exprimées par les fidèles catholiques traduisent la méconnaissance d’un ministère si précieux et très présent dans nos communautés chrétiennes.

Beaucoup de catholiques pratiquants ont plus de mal à comprendre la mission du diacre permanent, son rôle et sa place dans notre Eglise.

En effet, l’histoire de l’Eglise nous enseigne que cette forme de ministère était en désuétude. Il a été rétabli par le Concile Vatican II en 1964 « non pas en vue du sacerdoce, mais en vue du service » (Constitution Lumen Gentium).

A ce sujet, le pape François a saisi l’occasion pour rappeler le charisme et la mission du diacre permanent dans l’Eglise : il n’est pas un prêtre en second, il est « autre chose », il est le gardien du « service » dans l’Eglise (audience générale du 25 septembre 20019). Les diacres permanents sont « le sacrement de service de Dieu et des frères » dans nos communautés paroissiales.

Aujourd’hui, dans notre diocèse, ces hommes mariés, formés et ordonnés au service de l’Eglise ne sont certes pas nombreux, restent peu connus mais leur présence nous renvoie au rôle important du Christ serviteur. Le diaconat permanent est une vocation spécifique, une vocation familiale qui rappelle le service comme un don caractéristique du peuple de Dieu. Le diacre permanent est pour ainsi dire le gardien du service de l’Eglise : service de la parole, service de l’autel et service des pauvres, a insisté le pape François.

Il est certain que la grande majorité de nos diacres permanents font preuve de générosité, de zèle et leurs épouses, acceptant que leurs maris embrassent une telle responsabilité sont aussi édifiantes. Quels sont alors le rôle et la place de l’épouse d’un diacre permanant dans la vie et l’exercice de son ministère ?

Les femmes font la différence

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), février 2020

Texte par Mercedes Meugnier | Photo: LDD

Très engagée, Mercedes Meugnier se pose la question de la place de la femme en Eglise. Elle a notamment participé aux Journées d’études européennes (ANDANTE, alliance européenne d’organisations féminines catholiques) l’an dernier. Comment les femmes trouveront-elles leur juste place et recevront-elles la reconnaissance qui leur est due?Les femmes se sentent interpellées par les abus commis au sein du clergé catholique, faits largement diffusés par la presse.  Même si les journées d’études ANDANTE  2019 de Bucarest ne portaient pas sur la question des abus en particulier, leur connaissance mondiale marque, sans aucun doute, un point d’inflexion et questionne l’attitude de la hiérarchie catholique et l’évolution de cette Eglise. Alors, quelle place pour les femmes dans notre Eglise ? Cette question intéresse les femmes catholiques d’Europe et d’ailleurs.

Le sort des femmes dans l’Eglise catholique est similaire au sort des femmes dans la société. Les valeurs patriarcales à forte connotation machiste sont présentes dans toutes les strates de la hiérarchie catholique (parmi d’autres Eglises) où, les dérives d’un cléricalisme obsolète laisse aux femmes le soin de cultiver les « vertus féminines » de don de soi, d’abnégation, de service et de discrétion. Eloignées des zones de décision, elles sont – et se sentent – marginalisées malgré des connaissances et des compétences similaires à celles des hommes.

En 2017, une marche a été menée par des femmes catholiques de Suisse. « Habemus Feminas » : pour une Eglise avec les femmes (voir le film du même nom). Cette marche partie de Saint-Gall jusqu’au Vatican illustre cette volonté de faire changer les choses.

Actives et responsables
Il y a une réelle aspiration de la part des femmes à jouer un rôle plus actif et à prendre des responsabilités et nous pensons que le temps est propice. Les problématiques sociétales complexes (migrations massives aggravées par les changements climatiques)  touchent de plus en plus de personnes. Ne pas s’en préoccuper risque de creuser davantage le fossé entre riches et pauvres, et aggrave la précarité de nombreuses familles. Par leur situation marginalisée, les femmes sont davantage exposées. Par exemple : l’exploitation et les violences faites aux femmes lors des mouvements migratoires. C’est un problème qui est pourtant connu et largement documenté.

Des rencontres comme ANDANTE offrent des possibilités de formation. Nous découvrons aussi dans des figures bibliques (Lydie, Actes des apôtres 16 : 14-15, Marie de Magdala : femme et apôtre) des modèles qui nous incitent à prendre une part plus active dans notre Eglise. Les femmes se rencontrent pour se former et apprendre les unes des autres. Ce qu’elles veulent, c’est une juste place et une reconnaissance aux côtés des hommes, ni plus, ni moins. Pour contribuer, ensemble, à une Eglise aimante et accueillante où chacun trouve sa place.

Journée mondiale de la Prière des Femmes 2020

Il s’agit d’un mouvement universel de femmes chrétiennes de toutes traditions qui, chaque année le premier vendredi de mars, s’unissent pour observer une journée commune de prière et de solidarité.

La liturgie de la Journée mondiale de prière 2020 sur le thème  « Lève-toi, prends ta natte et marche ! » vient de femmes du Zimbabwe, pays enclavé du sud-est de l’Afrique.

A Sierre, cette célébration aura lieu le vendredi 6 mars à 15h à la chapelle du Foyer Saint-Joseph. Elle sera suivie d’une agape.

La balade du «Notre Père» à Pompaples (VD)

Texte et photos par Béatrice Romeo, Thierry Schelling

Des étapes jalonnent le parcours.

Ce lieu de recueillement en pleine nature est situé aux abords de l’institution des diaconesses de Saint-Loup à Pompaples et proche de l’Hôpital de Saint-Loup près de la Sarraz (VD).

L’accès est possible :

• par le train – la ligne S1 depuis Renens Gare – direction Vallorbe, descendre à Eclépens Gare et prendre le car postal direction Saint-Loup, compter une bonne heure ;

• par la route – la A1 sortie « La Sarraz », prendre la direction Eclépens, continuer pour la Sarraz et enfin se diriger vers l’Hôpital de Saint-Loup, une petite demi-heure de route.

Une fois arrivé, la première impression est non seulement la sensation d’ouverture et de paix que ce lieu transmet, mais également une belle ouverture sur une clairière dominée par une forêt dense.

La deuxième agréable découverte est le parcours dédié à la prière du Notre Père dont le contenu est divisé en dix étapes de recueillement par l’écoute de Dieu et/ou par l’intercession. 

Dès la première étape, vous êtes au cœur de la forêt et, comme souvent en pleine nature, les chemins pédestres ne sont malheureusement pas accessibles aux personnes à mobilité réduite. Certains endroits demandent parfois un petit effort vu les montées qui risquent de distraire quelque peu le randonneur venu chercher la relation à Dieu par la prière et l’écoute.

Emerveillement et magie
Mais rapidement, l’émerveillement et la magie du lieu agissent, grâce notamment au dégagement sur la clairière et au chemin plus plat et plus propice à la méditation qui amène le promeneur aux dernières étapes du récit de la prière du « Notre Père ».

En abordant le chemin du retour, vous pourrez faire une halte pour une petite restauration soit au sein de la bâtisse n° 6 qui dispose également d’une terrasse soit à l’intérieur de l’enceinte de l’Hôpital de Saint-Loup.

Ce lieu permet de redécouvrir la richesse de la nature, sa signification au sein du royaume de Dieu, notre Créateur, et tout particulièrement le sens du message « que ton règne vienne ». 

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L’eau verte de la Maigrauge

Par Pascal Ortelli

Photo: cath.ch

En Basse-Ville de Fribourg, les moniales cisterciennes de l’Abbaye de la Maigrauge cultivent dans leur jardin «secret» une riche variété de plantes aromatiques pour fabriquer un puissant élixir: l’eau verte.

Une recette éprouvée

«L’alcool est fort; il ne faut pas en abuser, mais c’est plein de prières et d’affection», précise Sœur Teresa à propos de ce digestif utilisé aussi contre la grippe. Quelques gouttes sur un sucre ou une à deux cuillères à café dans de l’eau chaude suffisent à faire passer les malaises de toutes sortes.

Les plantes sont soigneusement sélectionnées et distillées en des proportions expérimentées depuis longtemps. C’est que la une recette est connue depuis plusieurs centaines d’années. Certains affirment qu’elle aurait été transmise par les Ursulines qui, lors de l’invasion de Fribourg par les troupes révolutionnaires de 1798, se sont réfugiées quelques années à la Maigrauge.

Une oasis au cœur de la ville

L’Abbaye de la Maigrauge, fondée en 1255, est le premier et seul monastère féminin de Fribourg jusqu’au XVIIe siècle. Depuis plus de 750 ans, les moniales vivent, dans ce coude de la Sarine, une vie de prière et de travail (ora et labora) selon la Règle de saint Benoît et dans l’esprit de la réforme cistercienne. Celle-ci redonne par exemple toute sa place au travail manuel dans la journée monastique.

Leurs principales sources de revenus proviennent de la vente d’hosties et de produits monastiques comme l’eau verte, ainsi que de l’accueil à l’hôtellerie. Les étudiantes bénéficient d’une offre préférentielle pour venir réviser leurs examens au calme, tout en étant soutenues par la prière des sœurs.

Point de vente

Boutique de l’Abbaye de la Maigrauge et autres magasins monastiques de la région.

Infos :
www.maigrauge.ch

Camp communautaire du 30 juin au 6 juillet 2019 à Sète

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP des Boucles du Rhône (GE), janvier 2020

Texte et photo par Madeleine Codemo-Pahud

L’été dernier nous étions 69 à participer à un camp communautaire, intergénérationnel et multiculturel, organisé par Jean-Daniel et Elisabeth Schneeberger.

Intergénérationnel : de 4 à 87 ans. Multiculturel : la plupart des participants étaient originaires d’Erythrée, de Suisse, mais aussi d’Asie ou d’Amérique du Sud.

Au menu le matin : méditation ; petit déjeuner du cœur ; animé par les participants ; message du pasteur Jean-Daniel ; temps de réflexion en petits groupes ; jeux de rôles ; rallye ; prières et chants.

L’après-midi nous étions libres de choisir une activité : balade au Mont Saint-Clair ou le long de l’étang de Thau ; musée Georges Brassens ; tour en bateau sur les canaux de la ville ou plage.

Le mercredi plusieurs excursions dans l’arrière-pays nous étaient proposées : le village de Saint Guilhem-le-Désert, les grottes de Clamouse ; la descente en canoë sur l’Hérault ; la ville d’Aigues-Mortes, sa tour Constance et ses salines.

Le fil rouge de cette année était : « la confiance ». Ce thème a été choisi par une jeune participante. Avant le camp, les participants se sont rencontrés et ont pris le temps de poser de multiples questions sur ce thème qui ont été reprises durant le camp. Autour de trois axes : la confiance en soi, la confiance aux autres et la confiance en Dieu.

Avant de faire confiance à une personne inconnue, nous avons réalisé ensemble qu’il était important de prendre du temps pour réfléchir, de faire preuve de discernement, de poser des limites parfois, afin de ne pas se laisser envahir.

Lors d’une « trahison », il est nécessaire d’en parler, de manifester de l’attention pour rétablir la communication. Si la personne ne change pas son comportement à notre égard, alors il faut trouver une juste distance, tout en gardant le dialogue.

Il peut être utile, aussi quand des relations de confiance ont été blessées ou trahies, de demander l’aide d’une tierce personne (thérapeute, médiateur-trice, etc.)

Nous avons approfondi différents textes bibliques qui nous éclairent dans nos relations humaines et nous guident sur le chemin de la confiance, tout en nous donnant aussi des outils pour nous protéger dans des situations difficiles, où la confiance a été trahie : Psaume 139, Matthieu 14. 22-33, Matthieu 18.15-20, Jean 2. 14-19, Ephésiens 6.10-20…

Enfin, si nous prenons la peine de nous ouvrir à Dieu, nous pouvons lui confier nos joies, nos peines, les bonnes relations, mais aussi les moins bonnes en toute confiance, tout en restant prudents et vigilants.

Ces camps sont une chance pour notre ville, des liens d’amitié se tissent entre les générations et les diverses cultures. Nous comprenons mieux ces familles émigrées qui sont venues dans notre pays et qui prennent part au camp. Leur foi naturelle nous fait chaud au cœur. Je crois qu’ils se sentent accueillis et font preuve d’une grande motivation, afin de s’intégrer au mieux.

Toutes les nations à Sion (Michée 4, 1-3)

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRDans de grandioses visions eschatologiques – tournées vers la fin des temps – les prophètes Michée (4, 1-3) et Isaïe (2, 1-5) annoncent pour Israël ce que l’Eglise est appelée à réaliser : l’ensemble des nations se rassemblent en Sion, la colline de Jérusalem ; elles affluent vers la montagne de la ville sainte où Dieu a assuré sa présence grâce au temple de pierre ; le Seigneur joue le rôle d’arbitre entre les peuples, il exerce la justice et le jugement en associant au salut tous les êtres de bonne volonté ; il fait couler la Loi comme un fleuve et sa Parole comme un torrent, pour que les barrières de races, d’ethnies, de classes sociales ou de religions soient anéanties. Et c’est alors que Jérusalem concrétise ce que son nom signifie : ville de la paix, lieu du shalom, quand les épées sont transformées en socs de charrues et les lances en faucilles pour la moisson !

Si l’Eglise est, comme l’affirme la constitution de Vatican II, la « lumière des nations », lumen gentium en latin, c’est pour constituer le signe et le moyen de l’union des êtres humains avec Dieu et les uns avec les autres (Lumen gentium, n. 1). Selon la perspective biblique, il ne saurait donc y avoir de frontières dans l’Israël nouveau, ni en Suisse entre cantons, entre diocèses, entre communautés locales et missions linguistiques, ni entre notre pays et l’Union européenne, ni avec les catholiques, les chrétiens, les croyants et les chercheurs de sens à travers le monde.

C’est ce que vient de rappeler la grande session pastorale du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg à Palexpo en novembre dernier. Comme les multiples voyages du pape François à travers la planète, récemment en Thaïlande et au Japon. Désormais, le temple de Dieu est le corps du Christ et la chair de chaque personne humaine. La paix est le signe du Royaume, dans l’Esprit Saint qui ne connaît ni murs ni frontières. Elle est à bâtir non seulement pour la fin des temps, mais dès aujourd’hui, là où nous évoluons, dans l’humanité de 2020. L’an nouveau s’ouvre comme un espace pour la réconciliation à accomplir.

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