Ringardes, les règles de vie?

Devant réorganiser la vie du foyer alors que son mari l’avait quittée, une maman énonce quelques règles à l’attention de ses grands enfants. Réaction: ils se moquent d’elle!

Par Bertrand Georges
Photo: PxhereSi la vie en société, le sport, le jeu, sont régis par des règlements, si les religieux eux-mêmes adoptent une « règle de vie », sans doute cela est-il aussi nécessaire dans nos familles. Notre nature humaine est ainsi faite qu’il y a parfois un décalage entre nos aspirations à la paix et une certaine propension à revenir à la loi de la jungle quand les choses ne se déroulent pas comme nous le voudrions. Il faut donc poser des limites, pour que tout le monde se sente bien, et édicter quelques obligations pour que les choses se fassent, même quand on n’en a pas envie. 

Certaines règles sont définies par les parents, d’autres peuvent être choisies d’un commun accord avec les enfants. La loi est faite pour l’homme et non l’homme pour la loi : plus une loi est reconnue bonne, mieux elle sera appliquée. Il est donc essentiel d’avoir une discussion pour expliquer la nécessité des règles pour le bien de tous, et la pertinence de celles qui sont établies. 

La finalité des règles
Certaines règles sont issues de valeurs très importantes. Elles doivent être appliquées. D’autres, se prêtent à plus de souplesse, selon les circonstances. D’autres enfin, sont évolutives, ou temporaires. 

Deux principes sont énoncés ensemble dans la Bible : Vous les enfants, obéissez en toute chose à vos parents ; cela est beau dans le Seigneur. Et vous les parents, n’exaspérez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager. (Col 3, 20-21) Ces conseils de l’apôtre Paul nous rappellent la finalité des règles : elles existent non pour brider notre liberté, mais pour que nous vivions heureux. C’est ce que nous enseigne Jésus qui ne craint pas de faire un lien entre amour et obéissance : Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. (Jn 15, 9-11)

Les béatitudes: à contre-courant !

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRLe « judéo-christianisme » offre une morale de bonheur existentiel au quotidien. C’est par le mot « heureux » que commencent le premier Psaume (« Heureux le juste qui se plaît dans la loi du Seigneur ») et le premier discours de Jésus dans le premier Evangile sur le nouveau Sinaï (« Heureux les pauvres de cœur », Sermon sur la montagne).

Toutefois, à y regarder de plus près, les béatitudes que le Christ nous propose sur les sommets des « Galilée postmodernes » n’ont rien d’un oreiller de pur « wellness ». Elles sont à rebrousse-poil de la réussite prônée par notre monde, soi-disant susceptible de nous procurer dès ici-bas la félicité, la richesse, la gloire ou le pouvoir. Au chapitre précédent de l’évangile de Matthieu (4, 1-11), Jésus bat d’ailleurs en brèche ces tentations suggérées par le Diviseur.

C’est un bonheur pascal qui nous est promis, à travers la disponibilité et la liberté de cœur, la douceur de la non-violence active, l’aptitude à pleurer avec ceux qui pleurent, la faim et la soif de justice contre la corruption et l’avidité, la capacité de demander et de donner le pardon, la pureté et la transparence de l’être dans la vérité, la recherche de la paix et de l’unité opposée aux totalitarismes qui bâtissent des murs.

Expériences de plénitude
C’est du reste par la double béatitude des persécutés que se termine la charte matthéenne (5, 1-12) : « Heureux êtes-vous si vous allez au bout de votre passion et de votre juste cause, même au risque de maltraitances, d’insultes, de calomnies et d’emprisonnements. Soyez dans la joie et l’allégresse (Gaudete et Exsultate en latin, d’où est tiré le titre de l’exhortation de François sur l’appel à la sainteté pour tous), car le Royaume des cieux est à vous ! Dès maintenant ! »

Ce sont des expériences de plénitude que Jésus-Christ place devant nous dans ces déclarations de bonheur : être appelés fils et filles de Dieu, être consolés, rassasiés et pardonnés, voir le Seigneur face à face et entrer dans la terre promise définitive. Car elles nous permettent de l’imiter ; les béatitudes sont son portrait : le pauvre, le doux, celui qui pleure, l’artisan de justice, de miséricorde et de paix, le pur, l’innocent persécuté, c’est lui !

Les Focolari

Par Nicole Andreetta
Photos: DR
Focolare signifie en italien le foyer, l’âtre autour duquel la famille se réunissait autrefois pour se réchauffer. 

Le mouvement des Focolari est né dans la région de Trente, pendant la guerre, en 1943. Un groupe de jeunes filles, dont une jeune institutrice, Chiara Lubich, avait pris l’habitude de se réunir pour réfléchir ensemble au sens de leur vie en cette période troublée. En lisant la Bible, elles s’arrêtent sur le verset de Jn 17, 21 : « Afin que tous soient un… » Elles réalisent alors la signification de cette parole dans les moments de désordre et de conflits : les êtres humains viennent au monde pour se rencontrer, se connaître et former une grande famille. 

Ce sont les habitants de Trente qui ont nommé cette communauté des débuts « focolare » en référence à l’amour et la chaleur humaine qu’elle dégageait.

Actuellement, le mouvement est présent dans 182 pays. Chaque mois, une phrase de la Bible est approfondie et mise en pratique dans la vie quotidienne. Cette « Parole de vie » traduite dans 90 langues et dialectes est diffusée dans le monde entier.

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants dont environ un millier de membres. A Genève, ils collaborent étroitement avec le Conseil œcuménique des Eglises, la Plateforme interreligieuse… C’est par leur engagement dans la vie pour le bien commun de toute l’humanité qu’ils se font connaître. 

Respect et tolérance
Construire des ponts de manière particulière par le dialogue et des gestes concrets, sans distinction d’âge, de culture, de confession : un défi qui remplit d’enthousiasme Alejandra, 27 ans, psychiatre en formation : « Dès ma naissance, j’ai baigné dans le mouvement. Plus tard, j’ai véritablement fait mon choix de vivre pour la fraternité universelle. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, j’ai compris qu’il y a davantage de choses qui nous unissent que de différences qui nous divisent. Cela a déterminé mon engagement. A l’heure actuelle, que ce soit au travail, en famille et avec toute personne que je croise chaque jour, j’essaie d’aimer en premier, concrètement, de voir Jésus en l’autre, d’aimer mon « ennemi » pour construire le monde uni, auquel je crois fermement. »

En Suisse, les Focolari comptent quelques dizaines de milliers de sympathisants.

Les MOOCs

Par Chantal Salamin
Photo: DRSe former alimente notre recherche de bonheur
Connaissez-vous les MOOCs (Massive Online Open Courses) ? Ce sont des cours ouverts à tous, disponibles sur le Web ou via une application. Il en existe dans tous les domaines notamment en catéchèse, théologie, éthique et philosophie… des cours sur la Bible, le Bien, l’homme, les sacrements, la prière, l’espérance, etc. Des cours donnés par des communautés religieuses, des instituts de formation, des universités, etc. A un rythme hebdomadaire, ils vous proposent des vidéos, des lectures, des quiz et vous mettent en relation avec les autres apprenants et les professeurs. Les deux MOOCs que nous vous proposons sont gratuits, seule l’attestation est payante.

Le MOOC des catéchistes
Comment répondre à toutes les questions que les jeunes se posent ou évitent dans un monde qui ne connaît plus leur besoin de Dieu ? Et pour nous-mêmes, comment redécouvrir le cœur de notre foi sous l’angle de la jeunesse et lui donner une nouvelle jeunesse ?

L’Eglise catholique de Paris (paris.catholique.fr/le-mooc-des-catechistes.html) propose des cours en ligne pour tous ceux qui transmettent la foi de l’Eglise aux jeunes… catéchistes, mais aussi parents, grands-parents, parrains et marraines. Les deux premiers cours peuvent être commandés, inscrivez-vous à la newsletter pour être informés du prochain.

SINOD+, les MOOCS du collège des Bernardins
Le pôle formation du collège des Bernardins, par sa plateforme de formation sinod.fr souhaite offrir « un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l’homme et de la culture à la lumière de la foi et de la raison ».

Le prochain MOOC « Connaître Jésus-Christ avec l’Eglise an­tique » démarrera le 30 septembre sur sinod.fr. 

Motivés ? alors inscrivez-vous !
Vous trouverez d’autres cours en ligne, payants ceux-ci, mais à des prix abordables, sur cetad.catholique.fr (Centre d’enseignement et de formation de théologie à distance et de l’Institut catholique de Paris). En septembre, des cours démarrent sur le baptême, Isaïe, les patriarches, les femmes dans le Nouveau Testament. Et pour ceux qui cherchent des formations plus complètes de niveau universitaire: domuni.org. Bonne découverte !

Le site: sinod.fr

En librairie – septembre 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Aux racines de la liberté
Timothy Radcliffe

Comment être chrétien dans le monde tel qu’il va ? Comment comprendre, aujourd’hui, les apparents paradoxes éternels de la foi chrétienne ? Révolution des mœurs et des techniques, drames et injustices de la globalisation : que de thèmes habités par l’attente d’un message d’amour ! Par son humour, son sens de la formule, son expérience personnelle, par sa confrontation perpétuelle avec le prochain, Timothy Radcliffe répond à nos craintes et nous offre ici un magnifique éloge de la liberté.

Cerf

Acheter pour 27.20 CHFLa joie, ma boussole
Nikolaas Sintobin

Qu’est-ce que la joie durable et authentique ? C’est ce que propose de découvrir l’auteur, grâce à l’éclairage de la spiritualité d’Ignace de Loyola. Plus qu’à une doctrine, cette spiritualité, qui accompagne des millions de personnes dans le monde entier, s’apparente à une boîte à outils dont les instruments sont destinés à nous aider à vivre plus intensément et à « trouver Dieu en toutes choses ». Parmi ces instruments, le critère de la joie est essentiel. Ce livre s’adresse à un large public, en particulier à des gens qui ont les deux pieds sur terre et qui se savent invités à voir plus loin.

Fidélité

Acheter pour 20.40 CHFMaximilien Kolbe
Vivier – Denoël

Fin juillet 1941 à Auschwitz, le franciscain Maximilien Kolbe fait le sacrifice suprême. Il offre sa vie en échange de celle d’un père de famille. Cette fin héroïque ne doit pas faire oublier ce que fut le reste de la vie de cet homme hors du commun : journaliste, créateur d’une gigantesque aventure de presse, missionnaire au Japon… la vie de Maximilien Kolbe fut d’une richesse stupéfiante pour un homme qui ne souhaitait que la pauvreté. Sa fête, célébrée le 14 août, nous rappelle que la haine des hommes ne peut rien contre un cœur entièrement donné à Dieu et aux autres. Une BD qui retrace avec bonheur un destin exceptionnel.

Artège

Acheter pour 22.20 CHFN’attendez-pas le week-end pour être heureux
Anselm Grün

Comment poser des limites et préserver un équilibre entre notre vie personnelle et notre vie professionnelle ? Quel sens peut-on trouver à un travail qui n’est pas motivant ? Comment dépasser la blessure d’un licenciement ou aborder un départ à la retraite ? Face à un monde professionnel en pleine mutation, Anselm Grün nous livre des clés indispensables pour faire de notre travail un véritable lieu d’épanouissement. A partir de textes bibliques et d’extraits de la Règle de saint Benoît, le célèbre auteur bénédictin nous accompagne dans une relecture de notre vie professionnelle. A lire pour être heureux toute la semaine !

Mame

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Joie!

Par Thierry Schelling
Photo: DR

Leitmotiv du pape François, la joie !

Evangelii gaudium, Amoris laetitia, Gaudete et exsultate… Pas besoin d’être latiniste chevronné pour voir, dans les premiers mots des exhortations du pape François un leitmotiv clair : la joie, et ses déclinaisons latines.

La dernière en date, Christus vivit – adressée aux jeunes – est comme l’incarnation de cette joie débordante par rapport à l’Evangile, l’amour et l’appel à la sainteté. Tout en en étant la source et la fin : le Christ vit. On a presque envie de dire, en boutade, « le Christ rit » !

Mais un Christ incarné : dans la sobriété, le service à autrui, l’humilité, des loisirs qui ressourcent – et il cite la lecture, l’art et… jouer avec les enfants ! –, le dimanche en famille, le soin de la création, l’abstention des ragots et autres radotages – il y revient souvent, dénonçant les chiacchiere notamment en paroisse ! –, le partage et le dialogue de ses convictions (antidote au prosélytisme toujours contre-productif !), et, enfin, la paix, dans l’esprit de la prière de saint François : « Fais de moi un instrument de ta paix. »

Programme de toute une vie
Presque une recette à dix ingrédients, un programme de toute une vie, et une façon non moralisante mais très éthique de vivre sa foi « dans le monde », où est envoyé l’apôtre qui se ressource à la parole et au pain eucharistique.

Sans oublier la relecture quotidienne, couplée, pour lui personnellement, d’un temps devant le Saint Sacrement, chaque soir. « Pour parler des gens », confie-t-il. Malgré son âge, les effets de son amour du tango – « Plus jeune, j’ai beaucoup aimé danser le tango ! » – sont toujours perceptibles : « On ne peut pas danser sans être heureux. » La joie d’un pas de deux…

Mastiquons!

Par Thierry Schelling
Photo: Pixabay
Dans ses Exercices spirituels, Ignace de Loyola conseille, outre le progrès spirituel bien connu, de « s’ordonner à l’avenir dans la nourriture », en regardant « bien […] ce qui est profitable, pour l’adopter, et ce qui est nuisible, pour le rejeter ». Et l’abstinence est l’arme la plus adéquate pour ordonner cela, avec deux alternances, l’habitude de mets ordinaires plutôt que raffinés, et la petite quantité. Sainte sobriété, prie pour nous !

A l’heure des régimes, des végans, des émissions Top Chef et des progammes wellness de tout acabit, qui font faire plutôt le yo-yo entre trop et pas assez, il est bon de (re)lier l’âme au corps, la vie de foi à la vie du foie. Et de lutter, sous nos latitudes, contre l’horrifiant gaspillage ! Saint compost, rachète-nous !

« Tout en prenant garde de ne pas tomber malade », précise Ignace. Il faut viser « la juste mesure ». Et faire de notre bien-être global si recherché un moment de plaisir pas seulement sensuel mais aussi spirituel : « Pendant que l’on mange, considérer le Christ mangeant avec ses apôtres. » Sainte compagnie, inspire-nous !

Le bonheur est dans l’interaction des plaisirs de la bouche et de l’âme, dans leur cadence, dans la manière et la quantité de leur consommation. Sainte relecture, ruminons juste !

La joie d’aimer, tout simplement

« Ne vous laissez pas voler la joie », dit volontiers le pape François. Et si l’été était l’occasion de désensabler sa source, de retrouver les chemins qui favorisent cette dilatation du cœur?

Par Bertrand Georges
Photo: PXhereNotre époque est à la nouveauté permanente. Les loisirs se multiplient et se diversifient, moyennant souvent abondante finance et forte empreinte carbone. On y investit beaucoup d’attentes. Pourtant, la joie n’est pas toujours proportionnelle aux moyens engagés.

C’est qu’on confond parfois plaisir (qui sont souvent bons mais ne peuvent combler) et bonheur, défoulement et joie. Pourtant la vraie joie réside dans des choses toutes simples sans grands artifices. L’été, les vacances nous offrent ces possibilités. Plus que des « trucs de fous », une présence réelle à l’autre dans des moments d’amitié, de complicité conjugale ou de temps gratuit offert aux enfants manifeste et engendre la joie d’aimer. « Qu’on donne ample liberté de sauter, courir et crier à cœur joie », disaient les premiers frères de Don Bosco qui s’y connaissaient en éducation. Il y a donc toute une palette de joies humaines toutes simples qui font du bien et retissent le tissu amoureux, familial et amical. 

Dimension supplémentaire
Mais il y a plus : comme croyants, nous pouvons cultiver une dimension supplémentaire à la joie d’aimer : celle de la communion avec Dieu. « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, je le dis encore, réjouissez-vous », nous dit saint Paul 1. Il nous révèle la source des réjouissances : Dans le Seigneur. Cette joie est spirituelle. Voilà une belle manière de mettre notre cœur au large, de nous laisser irriguer l’âme. Son motif, sa cause, sa source : Dieu. Non pas les réussites, les activités les plus branchées, les plaisirs les plus enivrants, mais Dieu. Ce Dieu qui se laisse trouver, dans le silence habité d’une chapelle ou un passage d’Evangile, entre les lignes d’un bon livre, dans la quiétude d’un moment de prière, au cœur de la Création. Que cet été soit pour chacun l’occasion de grandir dans l’amour de Dieu et de nos proches. Ainsi nous serons dans la joie, celle dont Jésus nous a dit que nul ne pourrait nous la ravir2. 

1 Phil. 4, 4
2 Cf. Jn 16, 22

Du pain et des jeux

Pratiquement chaque année, des événements sportifs de dimension mondiale envahissent l’univers médiatique. Championnat du monde de ski, de hockey sur glace, d’athlétisme, Mondial de football, Jeux olympiques pour ne citer qu’eux font penser que nous sommes revenus à la maxime de la Rome antique: «Panem et Circenses» (du pain et des jeux). 

Par Calixte Dubosson
Photos: Ciric, DR
Bien que toutes les manifestations sportives d’envergure apportent leur lot de corruption, d’injustice et de démesure, il n’en demeure pas moins que leur but premier est de rassembler les peuples autour de joutes pour mieux se connaître et s’ouvrir
à d’autres cultures en favorisant la paix mondiale. « Il est en tout cas plus sain de se confronter amicalement avec comme espoir de décrocher des médailles que de vivre les confrontations que nos ancêtres ont vécues en Europe dans les deux guerres mondiales du siècle passé et qui ont fait des millions de mort et d’infirmes », nous confie un ancien skieur.

Le sport comme véhicule de valeurs

Usain Bolt en prière après une victoire.

En cela l’idéal évangélique du partage et de l’ouverture aux autres est bien présent. Le sport véhicule des valeurs diverses, positives ou négatives selon la façon dont on les vit. 

Pour le côté positif, voici ce qu’en pense Jacques Ferran *, ancien rédacteur en chef de L’Equipe, a propos du football : « Qu’affirme l’homme en jouant au football ? Seulement son agressivité, sa volonté de puissance et de domination ? La joie de jouer est tissée d’autre chose. Elle est faite de dépense physique, de goût de lutte, de maîtrise des gestes, d’exercice de l’intelligence, d’esprit de solidarité aussi… Le football, c’est la rencontre d’autrui : mon pouvoir s’arrête au tien, donne-moi ce que tu peux et j’en ferai autant ; le troisième prendra de nous ce que nous possédons de meilleur, le transmettra au quatrième, y ajoutant sa force… Si parfois la puissance prend le pas sur la finesse ou l’élan sur la générosité, il n’empêche que toutes nos fonctions trouvent à se manifester sur un terrain. »

Pour le côté plus sombre, il y a bien sûr l’utilisation des événements sportifs comme propagation du racisme à l’occasion des Jeux olympiques de Berlin en 1936 patronnés par Hitler ou comme propagande par la dictature argentine lors du Mundial de 1978. Plus près de nous, les cas d’insultes racistes à l’égard de joueurs africains dans les championnats de football européens ne cessent de se multiplier et la presse s’en fait régulièrement l’écho. Le vocabulaire aussi laisse à désirer. Les journalistes emploient souvent des expressions comme « cela ne pardonne pas », ce joueur manque d’agressivité « il aurait pu tuer le match », « Shaqiri crucifie Manchester United avec un doublé », « Marcel Hirscher écrase la concurrence ». L’agressivité, le crime, le refus du pardon, la crucifixion, qui sont des réalités négatives, deviennent des valeurs positives dans l’univers sportif. Tout le monde comprend bien que l’intention reste au niveau de la métaphore mais insidieusement, les mentalités sont imprégnées et amènent à voir l’autre dans la vie de tous les jours comme un concurrent à abattre.

* Jacques Ferran (1920) comme journaliste spécialisé a joué un rôle de premier plan dans l’évolution du sport, et notamment du football. Il a en particulier participé activement à la création de la Coupe d’Europe des clubs de football et du Ballon d’or.

La célèbre « Main de Dieu » de Maradona en 1986 au Mexique.

L’Eglise au milieu du village

L’Eglise reste attentive à la vie du monde et elle ne manque pas d’être présente lors des grands rassemblements sportifs, tels la Coupe du monde de football ou les Jeux olympiques. Lors des JO de Rio en 2016, 200 volontaires catholiques ont été recrutés et formés pour évangéliser autour des sites olympiques. « Il s’agissait de présenter la culture catholique aux touristes, supporters et athlètes présents à Rio de Janeiro. Concrètement cela s’est réalisé par la célébration de messes en différentes langues dans la zone sud, qui a accueilli le plus grand nombre de visiteurs pendant la compétition », relève Roberta Felix, responsable de l’animation spirituelle sur le site. Et les paroisses proches des sites olympiques sont restées ouvertes, pour accueillir le plus de monde possible. Des symboles renforçant le lien entre l’Eglise et le monde des sports ont aussi été présents, comme les drapeaux olympiques et para-olympiques bénis par le Pape lors des JMJ 2013 ou la croix et l’icône de la paix, qui marquent la présence de l’Eglise lors des événements sportifs mondiaux. 

Des sportifs qui témoignent de leur foi

Blaise Matuidi faisant le signe de croix ou Olivier Giroud remerciant le ciel à genoux après un but : ces images des deux champions du monde de football français ont fait le tour de la terre. Ce même Olivier Giroud a choisi de parler de sa relation à Jésus dans une vidéo de la Fédération française de football. Sport et religion produisent leur lot d’émotions et font vivre des expériences de communion dans la victoire comme dans la défaite. Certains athlètes essaient de vivre chrétiennement leur discipline en mettant chaque jour sous les yeux du Seigneur leurs faits et gestes.

Olivier Giroud s’est fait tatouer un verset du Psaume 23 sur le bras droit.

Foi et regard positif

La foi peut aider à traverser des épreuves comme être rélégué au rôle de remplaçant dans une équipe. C’est le cas du volleyeur brésilien Rogério Brizola Damasceno. Voici ce qu’il dit : « Pourquoi un jour se retrouve-t-on sur la touche, sans pouvoir jouer ? Etre remplaçant n’est pas toujours bien perçu. Comment aimer une personne qui ne vous fait plus confiance sur le terrain ? C’est dans ces moments-là qu’il ne faut pas cultiver l’amertume, mais continuer à avoir un regard positif sur les autres. Avec la foi ce regard reste possible. Dieu permet de garder ce regard d’amour sur les gens malgré ses blessures. » Rogério ne demande pas la victoire mais la patience dans les moments difficiles en match. « Ma prière c’est de demander à Jésus d’être calme et serein en toute situation. La paix intérieure est la chose la plus précieuse. Il faut remettre constamment son existence dans les mains de Dieu. »

La prière du skieur

Terminons par une touche régionale en publiant cette magnifique prière du skieur, du regretté chanoine Louis-Ernest Fellay, qui nous rappelle que la détente et les loisirs peuvent être source d’action de grâce et de reconnaissance envers le Créateur, lui qui a su si merveilleusement jouer le spectacle de l’amour en actes. Ce grand sportif trop tôt décédé participait régulièrement au Challenge Alfred Delavay (abbé français décédé en 1965), une compétition entre prêtres organisée alternativement en Suisse, France et Italie. Le challenge comporte du ski de fond et un slalom géant. Voici sa prière : « Sur nos skis, Seigneur, nous Te bénissons. Quand nous contemplons la splendeur des montagnes et les glaciers étincelants de neige : sur nos skis, Seigneur, nous Te bénissons. Quand nous skions, emplis de joie, dans la poudreuse aux blancheurs éclatantes : sur nos skis, Seigneur, nous Te bénissons. Quand, par la froidure bleutée de l’aube, nous traçons les pentes enneigées : sur nos skis, Seigneur, nous Te bénissons. Seigneur, protège tes amis skieurs et guide-les tous, à travers pistes et champs de neige jusqu’au sommet de ton Amour, dans la louange et l’adoration. »«J’ai demandé de la sérénité pour moi parce que je crois. Je n’ai pas demandé de marquer ou pas, j’ai demandé de la force pour affronter cette épreuve.»
Alberto Reggazzoni, auteur du 5e tir au but victorieux pour le FC Sion en finale de la Coupe de Suisse, le 17 avril 2006.

L’avis d’un curé supporter !

Photo: DR

« J’aime le FC Sion parce qu’il n’est pas toujours premier, parce qu’il perd des matchs à sa portée et qu’il gagne contre toute attente. Je plains les supporters de Young Boys, de Barcelone, de Real Madrid, de Bayern Munich. Ils me font penser aux amateurs de musique classique qui se rendent à un concert déjà assuré du résultat car, à part quelques notes mal négociées, l’excellence est toujours au rendez-vous. Sion, c’est le yoyo entre le ciel et l’enfer en passant par le purgatoire. On sera toujours surpris, on ne sera jamais blasés comme ceux qui gagnent chaque dimanche. L’émotion est toujours au rendez-vous, qui nous fait passer de la tristesse à l’euphorie et réciproquement. Au fond, le FC Sion est comme nous dans la vie. C’est pour ça qu’il est populaire et c’est pour ça que je l’aimerai toujours. »

Calixte Dubosson, Extrait du livre « 13 », NF Versus, 2016, pp. 83-84.

Compostelle-Cordoue

Marche de Nezuk à Srebrenica.

Par Nicole Andreetta
Photo: Alain Simonin
L’association franco-suisse Compostelle-Cordoue s’est créée en 2009. Dans un esprit de paix, elle vise à déconstruire le mythe de saint Jacques Matamoros, afin d’ouvrir des espaces de dialogue entre les différentes cultures et religions qui ont construit l’Europe.

Son originalité est de proposer des activités reposant sur trois axes : marcher, dialoguer, comprendre.

Chaque année, une marche est organisée vers un lieu qui, au cours de l’histoire, a vécu des conflits et des divisions. L’occasion, tout au long du parcours, de réfléchir et d’échanger. A chaque étape, l’accueil organisé par une communauté locale suscite de nouvelles rencontres ce qui, élargissant le dialogue, va engendrer de nouvelles questions et réflexions.

Au terme de chaque marche, les participants se réunissent en un « cercle de conversation », qui cherche à instaurer une écoute « par résonance » de l’expérience vécue par les marcheurs. Une relation de sens est ainsi formulée entre l’intimité de la personne et l’universalité du conflit dont les marcheurs ont été les témoins. Faire cercle autour des sacs et bâtons de marche est également le rituel qui, chaque matin avant de se mettre en route, inaugure la journée de marche.

En 2015, s’est déroulée la marche de Nezuk à Srebrenica et en 2016, celle de Jéricho à Hébron.

Expérience de la rencontre
Jean-Pierre est membre depuis deux ans : « Cheminer à plusieurs et partager un même logement, nous permet de nous frotter les uns aux autres. Notre pratique ne repose pas sur l’analyse de textes, mais sur un dialogue s’appuyant sur l’expérience de la rencontre et du vivre ensemble. » L’association participe également à des journées de réflexion et d’échange telles que Les Rencontres Orient-Occident au Château Mercier à Sierre.

En juillet 2019, une marche est prévue en Occitanie. Des communautés juive, catholique, musulmane et protestante de la région accueilleront les participants. « A l’occasion de nos 10 ans d’existence, explique Alain Simonin, président actuel, nous nous sommes donné un nouveau défi : celui de dialoguer avec des adolescents. Des scouts musulmans de Toulouse et des scouts de France accompagneront les marcheurs. Chaque soir, des veillées seront organisées avec les jeunes. Le monde que nous voulons n’est-il pas d’abord le leur ? »

En librairie – juillet-août 2019

Par Calixte Dubosson et la librairie Saint-Augustin

Des livres

Jésus, les douze et le XV de France
Pierre Trevet

Dans l’univers du Père Trevet, Jésus institue les douze apôtres façon XV de France, les perroquets se transforment en poulets, un SDF s’invite à l’Elysée, le lac de Tibériade rivalise avec la mer Morte, le chrétien est anti-inflammable. A travers 197 paraboles et histoires originales, drôles et lumineuses, l’auteur nous fait saisir l’actualité et la réalité de la vie avec Dieu. Il convie le lecteur à observer la présence de Dieu sur tous les terrains du monde. Ce faisant, Pierre Trevet nous entraîne avec vigueur à constituer l’équipe gagnante ! – du Christ aujourd’hui. Un ouvrage à savourer sans modération.

Emmanuel

Acheter pour 27.00 CHFDieu est arbitre
François-Xavier Amherdt

Avec ses vingt-cinq années d’arbitrage de football, dont cinq au niveau de la Ligue nationale en Suisse, l’abbé François-Xavier Amherdt puise volontiers dans le trésor des images sportives et « footballistiques » pour essayer de dégager l’actualité des Evangiles. Ce livre révèle le visage d’un Seigneur remarquablement jeune et sportif. Mais Isaïe ne disait-il pas déjà de Dieu qu’il serait « l’arbitre de toutes les nations » ?

Saint-Augustin

Acheter pour 24.00 CHFUn cri se fait entendre
Jean Vanier

Ce livre est le fruit d’une longue maturation, en compagnie d’un jeune écrivain et journaliste, François-Xavier Maigre. Jean Vanier, qui vient de partir pour le ciel, voulait s’adresser à tous, et particulièrement aux jeunes générations, pour partager l’élan qui l’a conduit à prendre soin des plus faibles. Dans ce livre, Jean Vanier revient sur sa vie, la fondation de l’Arche. Il révèle avec pudeur ses choix d’une vie dédiée aux autres, dans le célibat, mais en dehors d’une vocation religieuse. Dans un langage simple, touchant, il trouve les mots justes pour éveiller le sentiment de se sentir libre et heureux au service des autres. Un livre à mettre entre toutes les mains.

Bayard

Acheter pour 22.20 CHFLes grands témoins en BD
Sophie Bordet-Petillon

En des lieux et des contextes très différents, des hommes et des femmes ont choisi de vivre debout pour venir en aide aux pauvres et aux démunis. De différentes religions, nationalités et cultures, ces personnalités ont imprimé leur marque autour d’eux, et témoigné de valeurs fondamentales : la charité, l’égalité des droits, la paix. Ce livre présente des bandes dessinées racontant la vie de 15 grands témoins. Parmi eux, on peut citer Louis Braille, Gandhi, l’abbé Pierre, Françoise Dolto, Albert Einstein, Raoul Follereau, le Dalaï Lama, Serge et Beate Klarsfeld. Histoires de vies passionnantes qui nous encouragent à faire le bien au quotidien.

Bayard Jeunesse

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Athlète(s) de Dieu

Par Thierry Schelling
Photo: Ciric
C’était le surnom de Jean-Paul II, au vu non seulement de sa carrure plutôt athlétique – élu à 58 ans, il contrastait physiquement avec le hiératique Pie XII, le grassouillet Jean XXIII ou le frêle Paul VI – mais également de ses performances parfois marathoniennes en voyages apostoliques.

François, même tifoso du club argentin San Lorenzo et, enfant, admirateur de son attaquant Pontoni, laisse la performance sportive à d’autres : une équipe d’athlètes a été formée pour les prochains Jeux olympiques, qui rejoint celle de football et de cricket ! Le Vatican, un Etat comme un autre ?

Ultime document du Saint-Siège
En juin 2018, le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a promulgué une lettre au titre évocateur : Donner le meilleur de soi-même – un regard de l’Eglise sur le sport en ce XXIe siècle.

Trois points d’attention très « bergogliens » : la personne humaine est au cœur du sport – et rien d’autre ! La notion de compétition est utile en vue d’un bien commun – et non pas d’ambitions ethnocentriques ou par fanfaronnade de l’ego ; le mélange des peuples, nations, langues, cultures, religions, sexes, idéologies rappelle bien le but de l’existence de l’Eglise : rassembler les diversités autour du Vainqueur, le Christ.

Slogan olympique
Altius, citius, fortius – « plus vite, plus haut, plus fort » – lui sied par contre à ravir : dans sa tâche de réforme des mœurs, des finances et de l’institution Eglise : les chantiers ressemblent aux multiples épreuves d’athlétisme… Qui sera le gagnant ?

Une couronne impérissable

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
S’il est une figure sportive dans la Bible, c’est bien l’apôtre des nations, le lutteur du Seigneur. Paul, en effet, multiplie les comparaisons athlétiques pour traduire l’engagement des baptisés à la suite du Christ, et il paie lui-même de sa personne : «Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile», s’exclame-t-il (1 Corinthiens 9, 16), n’hésitant pas à endurer les épreuves, la prison et la mort. Il se mue en coureur de fond : «C’est ainsi que je cours, moi, non à l’aventure.» (9, 26a) En boxeur déterminé : «C’est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide.» (9, 26b) En sportif soumis à un rude entraînement, pour éviter d’être mis hors-jeu : «Je meurtris mon corps, de peur qu’après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié.» (9, 17)

Son engagement de tous les instants au service de la Bonne Nouvelle poursuit un seul but : le salut de celles et ceux que le Maître lui a confiés : «Ne savez-vous pas que, dans les courses du stade, tous courent, mais un seul obtient le prix ? Courez donc de manière à l’emporter.» (9, 24) Oui, il convient de mobiliser son corps, son intelligence et l’ensemble de son être en vue de la victoire du Royaume. Tel est le premier commandement, noyau central de tout le Nouveau Testament : «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.» (Marc 12, 30)

Prenons exemple sur les sportifs de compétition : «Tout athlète se prive de tout, mais eux, c’est pour obtenir une couronne périssable, nous une impérissable.» (1 Corinthiens 9, 25) C’est la fameuse argumentation «à combien plus forte raison». Si des gymnastes et des décathloniens sont prêts à sacrifier leurs loisirs, leur nourriture, leur rythme de vie pour gagner un titre bien éphémère de champion, combien plus nous tous baptisés sommes-nous pressés de tout investir pour recevoir la seule récompense qui ne se flétrit pas, la couronne de la gloire éternelle (stephanos en grec). Et dans les jeux évangéliques, tous participent : ce sont les faibles qui montent sur les plus hautes marches du podium de l’Esprit.

«Fairplay» évangélique

Par François-Xavier Amherst
Photo: DR
« Dieu sera l’arbitre de peuples nombreux. Ils briseront leurs épées pour en faire des socs de charrue. » (Isaïe 2, 4) Quand le prophète invite les nations à monter vers Sion, la colline de Jérusalem, pour le rassemblement promis à tous, il emploie la belle comparaison footballistique de l’arbitrage : c’est le Dieu unique d’Israël et Père de Jésus-Christ qui permettra aux hommes de toutes les races et religions de partager le Shalom définitif et de jouer en paix, sans plus de cartons jaunes ni rouges !

De tout temps, les métaphores sportives ont fleuri dans l’Ecriture et dans les propositions pastorales des saints. Don Bosco fait des disciplines athlétiques le modèle de sa pédagogie auprès des jeunes, et les papes voient aujourd’hui encore dans l’esprit d’équipe, le respect des adversaires, la mobilisation de tout son être, âme, corps et esprit, et la capacité de se transcender, des pierres d’attente pour la joie de l’Evangile au cœur des multiples activités sportives. Certes, comment vivre en compétition la devise biblique « Les premiers seront les derniers » ? Pourtant, les baptisés sont invités à investir le monde du sport, à faire du « fairplay » évangélique la loi de toute relation humaine.

Allier fun et foi!

Guitariste et bassiste dans le groupe de pop-louange Raising Hope, le curé Pierre-Yves Pralong démontre que la manière de vivre la foi catholique au XXIe siècle peut être très actuelle dans ses moyens.

Par Nicolas Maury
Photos: Raphaël Delaloye, Marie-Paule Dérénéaz
« Ce genre de festival démontre qu’on peut allier fun et foi », explique Pierre-Yves Pralong. Agé de 33 ans, le curé de Plan-Conthey et Saint-Séverin est à multiples facettes. Originaire du Val-d’Hérens, il est aussi guitariste et bassiste dans le groupe diocésain de pop-louange Raising Hope, lequel a récemment fait l’ouverture d’OpenSky à Fully. « Question public, on trouve de tout dans ce type d’événement. Des croyants qui ont envie de partager leur foi autour d’eux, mais aussi des non-croyants qui découvrent que notre manière de vivre la foi catholique au XXIe siècle est très actuelle dans ses moyens. C’est extrêmement enrichissant. » 

Tout au long de cette soirée, le trentenaire a porté maintes casquettes. « L’organisation principale était dans les mains de Yves Crettaz, et l’aumônerie était assurée par le Père Jean-François Luisier. De mon côté, j’étais là en soutien. Car si je peux donner un coup de main dans le cadre de rendez-vous pour les jeunes mis sur pied dans le diocèse, je réponds présent. » 

Sur scène, Pierre-Yves Pralong assure au chant, à la basse et à la guitare !

Une période clef

Une présence qui va de pair avec sa nature profonde : « Ma première mission est d’être curé de paroisse pour tous les âges. Ici dans les Coteaux du Soleil, avec l’équipe pastorale, nous nous sommes répartis les tâches et les responsabilités. Moi, je m’occupe des jeunes. » Tout de suite, il tient à préciser : « Il n’y a pas d’âge plus important que les autres, mais celui de l’ado-adulte est un peu clef. On sort du parcours prévu en paroisse durant l’enfance – pardon, communion, confirmation – pour arriver à la liberté de celui qui pose des choix dans sa vie. En fait, c’est un tournant, aussi pour la foi. J’ai plaisir à accompagner les jeunes dans cette transition, en lien avec toutes les questions qu’ils peuvent se poser. » 

Car contrairement à l’enfant « qui n’a pas besoin de tellement de preuves et d’explications et pour qui la foi est quasi naturelle, le jeune se confronte encore plus à ce qu’il vit et voit dans le monde. On va plus loin dans l’approfondissement et le raisonnement ». Sans toutefois oublier le côté ludique, typiquement lors d’un festival comme OpenSky. 

Une roulotte pour se confesser

Quand on lui demande comment il a préparé cet événement, Pierre-Yves Pralong donne une réponse que l’on n’attend pas forcément : « Clairement, Dieu dépose tout ce dont on a besoin dans nos cœurs. Plus pratiquement, tout commence avec la mise en place du concert (rires). »

Si Raising Hope a assuré l’ouverture dès 16h30, le groupe est venu sur place quelques heures plus tôt afin d’installer le matériel et la sono. Mais aussi pour repérer les lieux. « Le moment venu, tout a commencé avec un temps de louange et notre concert proprement dit. » Ensuite, alors que se succèdent les autres formations musicales, animations et démonstrations, le curé de Plan-Conthey et Saint-Séverin ne se départit jamais de son rôle de prêtre. « Une roulotte était à disposition pour des confessions qui ont été assurées grâce à un tournus entre confrères. Un très beau ministère, où certaines personnes sont venues me parler comme à un ami, dans un dialogue simple et direct. » 

Une bonne sono !

Après avoir aussi contribué à régler quelques problèmes techniques, Pierre-Yves Pralong passe ensuite son temps en rencontres et en discussions informelles. « L’important dans ces soirées est d’être présent pour discuter avec les jeunes qu’on croise. Prendre du temps pour eux. Beaucoup étaient venus pour écouter et voir Glorious, un groupe français très apprécié et connu. Certains avaient amené des amis, pas forcément croyants au départ. Au final, j’ai l’impression que tout le monde a passé un bon moment. »

Entre 22h15 et 23h30 s’est déroulée la messe (présidée par Mgr Jean-Marie Lovey), qu’il a concélébrée. « J’ai dû me faire remplacer en paroisse le jour même, mais le lendemain à 11h, j’étais bien présent pour la célébration dominicale. Je suis quand même parvenu à rentrer dormir quelques heures après la fin de la soirée », sourit-il. Avant de conclure : « La gloire de Dieu, on peut aussi bien la célébrer à l’église que sur scène avec de la musique, de la lumière et une bonne sono. »

Au fil d’un festival

13h –> Début de la mise en place du matériel

16h30 –> Début de la louange de Raising Hope

19h30 –> Permanence de confession

22h15 –> Concélébration de la messe

2h –> Fin de la soirée

La quête digitale

Par Calixte Dubosson
Photo: Nicolas Maury

La quête à portée de clic.

La scène paraît immuable et incontournable : à la fin de la messe ou lors de la présentation des dons, un panier en osier ou des tirelires passent dans les rangs de l’église. Les fidèles sortent leur porte-monnaie, cherchent un peu de monnaie ou glissent un billet. Mais ce rituel pourrait bien être chamboulé par l’arrivée d’applications dédiées. En effet, il y a plus de trois ans, la start-up Obole Digitale lançait La Quête. Cette application permet aux paroissiens de faire un don grâce à leur téléphone portable. « Le mot « obole » n’est plus beaucoup utilisé de nos jours. Cela signifie une « petite offrande ». En l’associant au mot « digitale », nous avons souhaité lier l’ancien et le moderne, la coutume et l’innovation », nous disent les concepteurs de ce nouveau moyen de paiement.

Application sécurisée
Concrètement, Obole Digitale se met au service de l’Eglise pour donner lorsque l’on a pas de monnaie sur soi. Elle permet de faire vivre sa paroisse et aider l’Eglise à préparer son avenir. C’est une application sécurisée avec les normes les plus strictes pour permettre la quête en toute confiance mais c’est aussi un moyen d’accéder à un fil d’actualités pour les fidèles (lectures, horaires de messe ou actualité de la paroisse ou du diocèse). 

« En général, les gens ne vont pas remplir un bulletin de versement pour faire un don de 5 ou de 10 francs. Dans de tels cas, l’utilisation d’une application digitale s’avère donc tout à fait adéquate », explique M. Limpo de Genève,  spécialisé dans la communication et les stratégies digitales. L’utilisation des smartphones comme technique de levée de fonds ne se suffit pas à elle-même. Elle doit s’accompagner d’une stratégie de communication élaborée, incluant notamment des campagnes d’affichage et des spots publicitaires. « Si les moyens mis en place pour récolter des fonds sont modernes, il faut toujours une base traditionnelle pour communiquer », poursuit-il.

Convaincue qu’il faut vivre avec son temps, l’Abbaye de Saint-Maurice s’est mise au goût du jour. « C’est une technologie intéressante, il n’y a pas de raison de s’en passer », déclare le procureur Olivier Roduit, et de souligner un point important : « L’application ne nous coûte rien, Obole Digitale prend juste une légère commission sur les dons. »

Comment ça marche ?
Il faut d’abord télécharger l’application dans Google Play ou App Store, mention « La Quête ». Ensuite, s’inscrire en indiquant ses coordonnées bancaires. Enfin, choisir sa paroisse et envoyer la somme.

www.appli-laquete.fr

 

TopChretien

Par Chantal Salamin
Photo: DRDéjà 20 ans que naissait le portail TopChretien.com. Jour après jour, des passionnés « annoncent l’Evangile sur Internet au plus grand nombre ». Organisés en association, ils ne cessent de créer et de faire évoluer sites internet et applications … pour chacun d’entre nous, pour nous ressourcer, nous évangéliser et nous envoyer en mission. TopChretien, c’est tout un univers à découvrir… pour entrer dans le Mystère de l’Amour !

Chaque jour…
Sur le web, par mail ou par des notifications sur votre mobile, l’équipe de TopChretien vous propose une pensée en image (LaPenséeDuJour), un verset biblique comme une parole à partager (PassLeMot) et… le plus bouleversant, un message qui touche chacun au cœur, un vrai miracle (UnMiracleChaqueJour). Quotidiennement, ouvrez votre cœur à leurs messages d’en haut qui vous disent : « Merci d’exister » !

Au Top…
Ecouter de la musique (TopMusic), lire la Bible (TopBible), évangéliser en partageant le mot (PassLeMot), s’informer (TopMessages) et se former (TopFormations)… tout est prévu pour vous donner le meilleur, pour que vous soyez au top de vous-même pour que tous puissent donner le meilleur d’eux-mêmes !

Pour les enfants…
TopKids.TopChretien.com est pour toute la fa­mille. Que d’activités sur se site ! A découvrir absolument pendant l’été avec vos enfants et petits-enfants: des jeux, de la musique et des chants, des bandes dessinées et des vidéos, des dessins animés… sur Jésus, la Bible, mais aussi sur la vie et sur les métiers ! Relèverez-vous ensemble les défis proposés ?

Pour les ados et jeunes…
MadLife.fr est un blog construit par des jeunes qui désirent «challenger et encourager les jeunes à vivre de façon ambitieuse et positive, à penser autrement, sans tabou ni stéréotype, sans message poussé par des marques… pour Vivre Libre & Mad : Goûter à la bonne folie, la MADLIFE ! ».

Le site: TopChretien.com

Fausse couche: entre douleur et espérance

Les fausses couches. Fréquentes, elles n’en sont pas pour autant insignifiantes. Témoignage des douleurs et espérances d’une jeune femme de 28 ans, mariée depuis cinq ans.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: pxherePauline, un an et demi après la naissance de votre premier enfant vous avez fait une fausse couche ; comment avez-vous réagi ?
J’ai très mal vécu l’arrêt brutal de cette grossesse. Je m’étais attachée à cet enfant dès que j’ai su que j’étais enceinte et j’ai eu le sentiment d’un véritable arrachement. Je me sentais vide, ou plutôt vidée. J’avais l’impression que mon corps m’avait trahie, qu’il n’avait pas été capable d’accueillir ce tout petit pour lui permettre de grandir. Il s’en est suivi une grande dévalorisation de moi-même dans tous les domaines et durant plusieurs mois.

Ce fut aussi une épreuve d’un point de vue conjugal car, si la présence de ce bébé dans ma chair avait été évidente pour moi, ce n’était pas le cas pour mon époux qui a eu besoin de plus de temps pour réaliser ce qui s’était passé et pour pouvoir porter cette tristesse avec moi.

Enfin, cet événement a été pour moi l’occasion de me frotter de plus près au Seigneur en lui criant ma détresse et mon incompréhension. Je trouvais la perte de ce bébé profondément injuste et j’en voulais à Dieu de permettre qu’il m’arrive cela.

Comment avez-vous surmonté votre tristesse ?
J’ai d’abord fait le choix d’accepter cette tristesse au lieu de vouloir la chasser d’un revers de main. 

Une parole d’un prêtre a été très précieuse pour moi : « Au Ciel, vous découvrirez le visage de votre enfant. » Ces mots ont été un baume sur ma plaie : ils me rappelaient que mon enfant était au Ciel, heureux auprès de Dieu et qu’il ne me resterait pas éternellement inconnu. Avec mon époux, nous avons d’ailleurs décidé de lui donner un prénom pour lui accorder pleinement sa place dans notre famille. 

Enfin, vivre une nouvelle grossesse et accoucher de manière totalement naturelle m’a permis de me réconcilier avec mon corps de mère.

Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je rends grâce pour l’existence de cet enfant qui a tellement agrandi notre cœur de parents ! Je suis heureuse d’avoir un petit intercesseur auprès du Seigneur et je lui demande tout spécialement de m’aider à grandir dans mon rôle de maman. Enfin, cet événement m’a rappelé que mes enfants ne m’appartiennent pas et que, malgré tout l’amour que je leur porte, seul Dieu peut combler profondément leur cœur.

Connaître Dieu

Par Chantal Salamin
Photo: DRComment « dire » Dieu à nos amis, à nos enfants, à ceux qui nous interpellent sur Dieu, sur son existence, sur la question du mal ? Savez-vous quelle est la première réponse retournée par Google à « Dieu existe-t-il ? » C’est Raël qui lance « Dieu n’existe pas ». 

Alors réagissons ! Comme l’association chrétienne Top Mission qui a pleinement réussi sa mission de « faire connaître Dieu et le salut en son Fils » à tous en nous proposant plusieurs sites internet ingénieux, interactifs et faciles d’accès ; ce sont d’authentiques témoignages de foi invitant à la Rencontre avec notre Père.

ConnaitreDieu.com
Avec ingéniosité, l’équipe de Top Mission nous propose un parcours interactif en cinq étapes. Première étape : une lettre d’amour du Père, des paroles qui « viennent directement du cœur de Dieu, le Père » qui nous aime… magnifiques ! Puis,
l’histoire de Dieu, du monde et de chacun d’entre nous… un condensé de notre foi. Des témoignages bouleversants de vies changées par la Révélation de Dieu.

Et c’est finalement une invitation à rêver un entretien avec Dieu – contempler la création, se tourner vers Lui et comprendre que son Amour sur la Croix nous a
sauvés du péché – qui débouche sur la prière.

ComprendreDieu.com
Un site pour les chercheurs de Dieu. A peine sur le site, vous êtes reçu par François qui vous guide et vous invite à entrer dans l’un des grands thèmes bien choisis : « Existence de Dieu », « Spiritualité », « La question du mal » et « Jésus ». Il s’adapte à notre besoin, que nous désirions en savoir plus, poser une question ou cheminer. 

Et bien plus…
JesusMonAmi.com qui s’adresse aux enfants avec une lettre d’amour de Dieu adaptée, présentée par le chien Cooky, des vidéos d’expériences scientifiques comme « Jésus marche sur l’eau » ou « Le péché efface les couleurs » et même une radio !

JeVeuxMourir.com qui, avec tact et force, se penche sur le drame du suicide grâce à des messages très forts : « Vous n’êtes pas seul(e) », « Ne gardez pas tout cela pour vous seul(e) », « Il y a de l’espoir », des témoignages et des pistes concrètes !

Le site: connaitreDieu.com

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