Chrétiens d’Orient persécutés

Chrétiens d’Orient persécutés

Par François-Xavier Amherdt
Photo: Cath.ch Bernard Hallet
En ce mois abritant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier) et le Dimanche de la Parole de Dieu (24 janvier), il est opportun d’accueillir la dernière béatitude chez Matthieu (5, 11-12) en nous associant aux chrétiens violentés d’Orient, de quelque confession qu’ils soient : « Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persé­cuté les prophètes qui vous ont précédés. » Et dire que c’est cette phrase que le pape François a choisie pour libeller le titre de son exhortation Gaudete et exsultate sur la sainteté au profit de toutes et tous !

D’une part, c’est là la forme ultime du témoignage commun, l’œcuménisme du sang, ainsi que le répète le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité. Lorsque les chrétiens sont chassés ou éliminés au nom de leur foi, leurs persécuteurs ne s’attachent pas à déterminer à quelle Eglise ceux-ci appartiennent. Le signe « N », repris par certains, signifie « Nazaréens » et désigne tous les disciples de Jésus de Nazareth.

D’autre part, cette ultime déclaration de bonheur n’est audible dans la bouche du Fils de l’homme que parce qu’il l’a vécue et accomplie lui-même. Il est allé au bout de l’amour et du don de soi, et c’est pour cela qu’il peut être déclaré « bienheureux ». De même, à son exemple, tant de prophètes, tant de martyrs au long des siècles qui ont offert leur vie, par imitation du Fils de Dieu.

Enfin, pour les chrétiens d’Orient qui, aujourd’hui encore, subissent le même sort que le Christ dont ils portent le nom, cette parole surprenante n’est acceptable que dans la mesure où leur situation les identifie à Jésus-Christ. Leur configuration baptismale trouve alors sa réalisation plénière et ultime. C’est par cette identification au Christ prêtre, prophète et roi que nous sommes appelés à devenir des saints, dans le martyr du quotidien, en profonde solidarité avec nos frères et sœurs orientaux. Fratelli tutti, tous frères et sœurs.