Des galons et des notes

Des galons et des notes

Texte et photo par Nicolas Maury

Quand il explique qu’à l’armée, il avait « beaucoup de nouilles sur l’épaule » et qu’il a fait carrière dans la police genevoise, nombre d’éléments deviennent clairs. Notamment la manière qu’il a, durant la discussion, de plier méticuleusement chaque bout de papier à sa portée. « Je suis un peu carré, sourit Hervé Devillaz. Par exemple, quand je célèbre un enterrement, tout est réglé en amont. J’arrive dans l’église, je salue le corps, je fais une prière et j’y vais. Si tout est bien planifié, rien ne coince. » 

Dans la paroisse de Bernex, le Valaisan d’origine porte de multiples casquettes : sacristain, officiant pour les funérailles, directeur de chorale et musicien. « Je suis arrivé ici en 1979. Au départ, j’allais surtout à l’église à Perly. L’abbé Kaelin, qui y officiait, connaissait mon père. De temps en temps, je venais aussi à Bernex. Comme je joue de la guitare depuis mes 13 ans, j’ai intégré la chorale « La-midoré » que je dirige aujourd’hui. Freddy – le papa de notre pianiste – était sacristain. Je lui donnais parfois un coup de main. Il m’a tout appris. J’ai repris la fonction à son décès, dans les années 90. »

Au sein de l’UP Champagne, Hervé Devillaz a côtoyé bon nombre du curés. « J’ai toujours été proche d’eux. » Et de citer Pierre Farine, devenu évêque en 1996, et Charles Christophi. « Quand j’ai pris ma retraite, il m’a proposé de suivre la formation pour célébrer des enterrements. Ayant souvent été confronté à des levées de corps, je n’ai aucun souci pour discuter avec les gens dans des situations difficiles, tout en faisant preuve d’empathie. »

Le sacerdoce du bénévolat

Mais c’est quand il parle de musique que les yeux du Genevois d’adoption s’illuminent. « En 1992, lors d’un concert à Monthey, j’ai découvert la flûte de pan. J’ai trouvé le son tellement beau que je m’en suis acheté une avec ma solde de capitaine. J’ai eu de la chance d’apprendre cet instrument avec Zamfir et Syrinx. A l’église, je programme l’accompagnement sur ma playlist et je joue. »

Comme il le définit lui-même, son sacerdoce, c’est le bénévolat. « Je suis un laïque à disposition. Le hic, c’est que personne n’est éternel. Alors je cherche à motiver les gens autour de moi pour reprendre le flambeau. Ce n’est pas forcément facile, mais je continue d’essayer ! La clef, c’est de tout faire à travers une approche chrétienne. »

Hervé Devillaz, né en Valais en 1954. Arrivé à Bernex en 1979. Sacristain depuis 30 ans.

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