Jour de fête pour la chapelle

Jour de fête pour la chapelle

Notre communauté était en fête dimanche 29 septembre pour marquer les 50 ans de la chapelle Saint-Michel. Elle accueillait pour l’occasion le vicaire épiscopal, l’abbé Christophe Godel, l’abbé Jean Geng, quatre anciens gardes suisses en uniforme et la communauté protestante emmenée par sa pasteure, Isabelle Court.Par Sylvie Humbert et Geneviève de Simone-Cornet
Photos : André Bourqui, Xavier Pintado

Jour de joie que ce 29 septembre, fête patronale ! Notre communauté fêtait les 50 ans de la chapelle par une messe festive suivie d’une procession et d’un apéritif. Festive avec la Schola grégorienne de Nyon, Olivier Borer à l’orgue et Alain Delabre à la trompette. Et avec des paroissiens venus en nombre de toute l’unité pastorale.

Ténacité et dévouement

En ouverture, André Bourqui,  président, a rappelé les origines de la communauté et les péripéties qui ont précédé la pose de la première pierre, en 1969. Après la Réforme de 1536, il faut attendre 1907 pour voir à nouveau célébrée une messe à Begnins, à la demande d’immigrés italiens, de Suisses des cantons catholiques et de vacanciers français. Mais la communauté est officiellement constituée en 1913. Elle se réunit pour la messe dans un ancien dépôt de la maison Lincio jusqu’à la construction de la chapelle actuelle. En 1942, un fonds est constitué grâce à de multiples initiatives dont un concert de l’abbé Joseph Bovet avec sa chorale d’enfants en janvier 1945.

L’année suivante, la communauté achète le terrain : c’est le début d’une bataille qui va durer 24 ans avec des hauts et des bas. A force de ténacité et de dévouement, la construction commence en 1969 selon les plans de l’architecte Paul Blondel de Nyon. La communauté bénéficiera durant des années du soutien de la communauté de Gland. Qui est engagée dans un projet de construction soutenu par la quête du jour.

La chapelle de Begnins a été témoin des moments forts de la vie de la communauté. Elle a notamment accueilli Mgr Pierre Bürcher, actuel administrateur apostolique du diocèse de Coire, qui a grandi à Nyon. Il s’y rendait régulièrement pour préparer sa première messe.

Double fonction

La pasteure Isabelle Court a fait la première lecture. Dans son homélie, l’abbé Godel, rappelant que la chapelle est dédiée à saint Michel archange, s’est arrêté sur les anges. Mais qu’est-ce qu’un ange ? « Un être spirituel », « une créature qui se trouve devant Dieu, orientée de tout son être vers Dieu », selon Benoît XVI.

Les anges ont deux fonctions, a précisé l’abbé Godel : « Ils se tiennent devant Dieu pour l’adorer, contempler la beauté de son mystère, et ils sont envoyés auprès des hommes pour les tourner vers Dieu, les conduire vers lui ». Citant Benoît XVI, il a enfin invité chacun à être un ange pour les autres, « un messager de Dieu qui les aide à trouver leur véritable nature ».

La force de l’unité

A la fin de la célébration, la pasteure a souligné combien l’œcuménisme « fait partie de l’ADN profond de ce village et des paroisses qui le composent ». Il s’est développé sur les pas du pasteur Curchaud, actif à Begnins au début des années 1960, avant Vatican II. C’est un « extraordinaire élan de fraternité », des liens profonds qui se réinventent « parce que nous croyons en la force de l’unité et de la fraternité entre nos deux communautés ».

Car « l’œcuménisme est fondamental. Il n’est pas une option comme des jantes en alu sur une voiture », a souligné Isabelle Court. Il « devrait être une préoccupation constante de nos communautés sœurs… pour nous accueillir dans nos différences et grandir ensemble en amour et en sainteté. Et nous devrions toujours aller dans le sens du rapprochement ». Elle a enfin convié chacun à se tourner « vers l’avenir, vers tout ce que nous avons encore à vivre et à créer ensemble entre ces murs et devant le Christ qui nous regarde et nous guide ».

Après la bénédiction solennelle, l’assemblée s’est dirigée en cortège jusqu’à la buvette du terrain de football pour partager un apéritif dînatoire. Le soleil étant de la partie, les conversations allaient bon train sous les arbres de la place. On pouvait y croiser Rosa et Gérard Palmiéri, Denise et Jean-Michel Remy, Mme Anitsch ainsi qu’Anne-Marie et André Treboux, présents lors de l’inauguration de la chapelle. Il est bon parfois de s’arrêter pour regarder le chemin parcouru, rendre grâce et se réjouir.