La mobilité est en marche

La mobilité est en marche

TEXTE ET PHOTO PAR PIERRE MOSER

La contorsion habituelle entre les principes des institutions et la réalité des faits est également présente dans nos «esprits de clocher». Je ne veux pas souligner ce que ce terme a de péjoratif, mais réfléchir à notre mobilité à tous, paroissiens, citoyens, voisins.

Eh oui, Saint-Joseph est la deuxième église en termes de passage, derrière la basilique Notre-Dame. Mais qui sont donc ces visiteur.euse.s ? Difficile de dessiner un profil précis autour de ces passant.e.s. Des origines aussi variées que Genève compte de nationalités : latinos, asiatiques, locaux, etc. Quant aux âges, il est étonnant de découvrir une certaine jeunesse qui n’est pas forcément présente lors de nos cérémonies : jeunes mamans, quadras dynamiques sont aussi des fidèles de passage.

Avec eux, la mobilité a fait son entrée dans la paroisse. Une grande majorité de ces visiteurs occasionnels travaillent dans le quartier, tout en habitant à l’autre bout du canton, voire plus loin. L’église proche de leur travail est donc également un lieu de recueillement qu’ils vont favoriser, utiliser. Aussi bien pour y déposer des peines que pour dire merci. Une nouvelle périphérie à laquelle nous n’avons pas encore pensé. Ces chrétiens qui ont fait de cette église leur paroisse de « travail » méritent également notre considération. Vous vous souvenez ? La parabole de la brebis égarée, de la perle perdue, de la pièce d’argent égarée… A chaque brebis, à chaque pièce d’argent est accordée la plus grande attention (cf. Lc 15).

Ce qui pose une nouvelle question : faut-il lier la présence d’un curé à l’ouverture d’une église ou vice-versa ? Certes toutes nos églises ne sont pas situées hors zone de passage. Mais qu’en est-il du statut de Notre-Dame de Cornavin, de Saint-Joseph et de quelques autres ? Faudra-il les réduire au silence lorsque l’absence de prêtres se fera encore plus douloureuse ? Sinon comment gérer et par qui le bâtiment, son équipement liturgique, ses facilités (chauffage, éclairage, etc.) ? Deviendront-elles des discothèques comme l’a déjà laissé entendre une fameuse campagne publicitaire ?

Toutes ces questions nécessitent une réflexion que nous avons entamée déjà aujourd’hui… Gouverner, c’est également prévoir, pour s’en donner les moyens. UP sans curé, mais avec un seul conseil, professionnels ou bénévoles, tout cela fait partie d’un « comment » dont nous aurons bientôt besoin.

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