Le Christ, maître de l’école buissonnière…

Le Christ, maître de l’école buissonnière…

C’est une nouvelle rentrée pastorale, c’est une nouvelle rentrée des classes, et L’Essentiel semblerait nous guider vers l’école buissonnière, est-ce bien raisonnable?

TEXTE ET PHOTOS PAR MARIUS STULZ

L’école peut désigner l’établissement scolaire, l’ensemble des élèves et du personnel ou le mode d’enseignement lui-même.

A l’école de son Père, Jésus, par son incarnation dans notre monde (l’infini entre dans le monde du fini), va faire une école buissonnière en vue du bien de l’humanité, profitable à toutes et à tous. Pour cette rentrée scolaire ou pastorale, comme pour notre rentrée dans la vie, tous, nous sommes appelés à l’école de l’Amour, à l’école de Jésus.

Sa pédagogie, son école, est simple, exigeante et belle: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.»

Etre chrétien c’est se mettre à l’école de Dieu, à l’école de la foi qui est avant tout une rencontre personnelle avec le Christ. Jésus, sans cesse, nous demande de faire l’école buissonnière de nos certitudes, de nos convictions avec comme seule règle indispensable, incontournable et irremplaçable pour chacun, celle de demeurer dans ce lien d’amour personnel avec lui. Mon seul devoir d’école, mon seul devoir de vie est de compter sur lui et avec lui (la liturgie dira par lui, avec lui et en lui) et saint Augustin de résumer à notre intention le devoir des bons écoliers que nous voulons être ou devenir par: «Aime et fais ce que tu veux.»

Sans cesse, dans cet excellent terreau qui est ce lien d’amour qui nous unit au Christ, Jésus pousse à l’école buissonnière et promet à celui qui lui fait confiance de vivre d’énormes dépassements et de vivre des événements plus grands que tout ce que lui-même a mis en route ou vécu (Jean 14, 12). Ou encore rappelons-nous lorsque Jésus amène les disciples d’Emmaüs, enfermés dans leur tristesse, leurs regrets et leur manque d’espérance, à vivre avec lui l’école buissonnière qui devient une expérience concrète de la liberté, de la résurrection et de l’infini de Dieu; que c’est bon d’être et de se savoir si bien accompagné sur notre chemin.

Ou encore, lorsque Jésus appelle Paul, le pharisien légaliste, le rigoureux, celui qui écoute et vit avec droiture la tradition juive, fidèle aux lois et aux rites, à devenir son apôtre en le poussant au dépassement, afin qu’il rende caduques ses lectures exhaustives de la loi qui séparaient les gens à cause du droit de naissance (lignage), de la culture et la tradition religieuse, de la place sociale, le poussant à revisiter et réinterpréter les rites et les usages à la lumière du ressuscité ; saint Paul l’a si bien fait avec le carcan des règles concernant des rites comme la circoncision et l’ensemble des lois de Moïse contenues dans les cinq premiers livres de la Bible que les juifs-chrétiens voulaient imposer aux païens qui ont accueilli le Christ; au Concile de Jérusalem, les apôtres sous la houlette de Pierre réduisent les centaines observances de la loi juive, en trois grandes orientations qui aideront les nouveaux chrétiens d’origine païenne à progresser dans leur spiritualité en leur demandant de s’abstenir de l’idolâtrie, de l’immoralité, de la viande étouffée et du sang (Ac 15, 5-21). C’est à l’école du maître que les apôtres on pu prendre ces positions nouvelles, rappelons-nous la méditation de Jésus «ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur», pensée qui ouvre à tous, même aux mécréants, aux pécheurs et aux rejetés, l’accès à une intense rencontre en Dieu, l’accès à la communion. Cette citation est un vrai tuteur pour n’importe quelle situation de vie, lorsque tu ouvres la bouche quel est le bien que tu pourras en faire sortir; … je pense que je devrais me taire plus souvent!

Jésus est et sera toujours le maître de l’école buissonnière pour l’Eglise qu’il ne veut jamais démolir, mais accomplir. «Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Je vous appelle amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai appris de mon Père.» (Jn 15, 15) Par l’Esprit-Saint, l’Esprit d’Amour accueilli chaque jour dans nos vies, nous sommes amis de Dieu, donc à même de découvrir dans l’Esprit ce qui est bien, ce qui est bon, ce qui est juste et nous n’avons pas peur de l’annoncer ni de le confronter avec les découvertes de nos sœurs et frères qui eux aussi vivent de l’Esprit, même si le plus souvent il s’exprime à travers eux d’une manière différente, mais qui vient nourrir, construire, édifier, s’harmoniser, communier à l’Esprit qui s’active en chacun de nous.

N’est-ce pas à ce déplacement intérieur auquel sont conviés les catéchumènes qui se préparent au baptême ou les confirmands qui vivent ou qui vont commencer à vivre à la rentrée le cheminement vers la confirmation ; par des moments communautaires où le vivre ensemble devient l’occasion de se laisser rejoindre par le Christ, afin de le reconnaître, de l’accueillir, de l’écouter et de se laisser transformer par cette relation d’Amour qu’il nous offre, et vivre cette école buissonnière qui emmènera chacun au-delà de ses limites, à battre campagne, pour vivre de son amour.

Bonne route et bon cheminement à tous !

Confirmands, marraines et parrains 2021.

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