Le mois de novembre sous le signe de l‘Espérance

Le mois de novembre sous le signe de l‘Espérance
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel / Eaux-Vives, Saint-Paul / Saint-Dominique (GE), novembre 2020

Par Anne-Marie Colandrea | Photo: DR

Le calendrier liturgique rythme le mois de novembre des fêtes de tous les Saints, de la mémoire de tous les fidèles défunts, à l’entrée dans le temps de l’Avent. Ne serait-ce pas une certaine illustration des promesses de l’Espérance ? Mais qu’est-ce que l’Espérance ?  

L’une des plus belles odes à l’espérance demeure celle de Péguy dans Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, dont voici un extrait. 

« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. La Foi ça ne m’étonne pas. Ce n’est pas étonnant. J’éclate tellement dans ma création. La Charité, dit Dieu, ça ne m’étonne pas. Ça n’est pas étonnant. Ces pauvres créatures sont si malheureuses qu’à moins d’avoir un cœur de pierre, comment n’auraient-elles point charité les unes des autres. Ce qui m’étonne, dit Dieu, c’est l’Espérance. Et je n’en reviens pas. L’Espérance est une toute petite fille de rien du tout. […] La Foi voit ce qui est. La Charité aime ce qui est. L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. […] Et en réalité c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traîne, et qui fait marcher le monde. » 

L’espérance en acte, n’est-elle pas également illustrée à l’occasion de fêtes liturgiques que nous célébrons tout simplement en assemblée paroissiale ? Ainsi, nous nous sommes retrouvés pour la fête patronale, autour de la « Petite Thérèse », ce dimanche 4 octobre qui s’annonçait avec sobriété : nous ne pouvions pas envisager de repas paroissial, ni d’animations pour les enfants. Et pourtant, la joie d’être réunis s’est pleinement manifestée dans la simple et belle célébration eucharistique, quoi de plus ? Elle réunissait des représentants de nos 3 communautés : Sainte-Thérèse, Saint-Joseph et la communauté polonaise. La présence des enfants de tous âges et de leur famille rassemblant toutes les générations. Et les regards pétillants des tout-petits découvrant l’histoire de cette enfant qui voulait passer son ciel à envoyer des grâces sur la terre comme des pluies de roses. De même, les célébrations des premières communions attendues depuis le mois de mai ont touché une fois de plus les fidèles paroissiens comme les nouveaux visages venus accompagner les familles et les amis des communiants. Même si ce sont des rendez-vous habituels, fort heureusement il n’y a pas de routine pour la grâce ! Au cours des deux jours de « retraite » des enfants, nous voyons les changements, les grâces dans l’émerveillement qui traverse leur regard. Par petites touches, ils s’approprient l’expérience de la rencontre dans l’eucharistie. La routine n’envahit pas non plus le cœur à l’ouvrage de tous ceux et celles qui offrent de leurs talents au cours de ces journées pour que la Beauté et la Bonté se manifestent parmi nous.