L’Eglise, ma Mère

Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. L’abbé Paul Martone, porte-parole de l’Evêque de Sion pour la partie germanophone du diocèse, est l’auteur de cette carte blanche. 

Par l’abbé Paul Martone | Photo : kath.ch

Nous tous, sommes bouleversés par les récits d’abus et d’agressions commis par des agents pastoraux qui ont ainsi trahi tout ce qui était sacré pour eux. Ils ont ainsi blessé physiquement et moralement de nombreuses personnes, et parfois même les ont détruites. Nous devons faire tout ce qui est humainement possible pour rendre justice aux victimes et prévenir les abus sexuels à l’avenir. 

Ces graves scandales ont pour conséquence de jeter une ombre de suspicion sur tous les prêtres, voire sur l’Eglise en tant que telle. N’oublions cependant pas que l’Eglise n’est pas simplement une vieille institution, mais qu’en elle agit le Christ vivant et ressuscité. Notre espoir et notre joie sont là où le Christ vit. 

C’est ce lien que nous devons remettre au centre. La solution ne se trouve pas dans une modification des structures, la suppression de l’obligation du célibat et l’introduction du sacerdoce féminin. Chacun et chacune d’entre nous, pas seulement les ecclésiastiques, mais tous les chrétiens et chrétiennes doivent entreprendre un véritable chemin de purification et de conversion, vers le Christ crucifié. Cette question est au cœur de l’Evangile. Si l’Eglise perdait de son prestige et de son influence, nous ne devrions pas le regretter, car nous correspondrions peut-être mieux ainsi au plan de Dieu pour elle. 

Mais malgré tout, l’Eglise reste notre mère. Karl Rahner la décrit avec justesse : « L’Eglise est une vieille femme avec beaucoup de rides et de ridules. Mais elle est ma mère. Et on ne frappe pas une mère. » 

Chacun de nous est invité à aimer, à ressentir et à penser avec cette Mère-Eglise : « Non seulement l’Eglise du passé, ni l’Eglise qui n’existe pas encore, mais l’Eglise concrète et présente, dont les rides et les taches doivent être effacées, même par notre humble aide. » (Jean-Paul II pendant sa visite à Sion en 1984)

La première étape pourrait être : sans vouloir minimiser ce qui s’est passé, retrouver le courage de parler de ce que cette mère nous a fait de bien, et de dire pourquoi nous l’aimons malgré tout.

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