Qui suis-je pour juger?

Qui suis-je pour juger?

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR 
« Qui suis-je pour juger ? »
La phrase avait fait le tour du monde : lancée par le Pape aux journalistes dans l’avion au retour de l’un de ses voyages, elle s’appliquait aux personnes homosexuelles. Mais elle vaut bien évidemment pour toutes les situations considérées comme « irrégulières » au regard de la conception ecclésiale. « Qui suis-je pour me considérer dans une situation régulière ? », pourrions-nous aussi ajouter à la suite de l’évêque de Rome.

Injonction vigoureuse
« Ne jugez pas afin de ne pas être jugés ; car du jugement dont vous jugez on vous jugera. » (Matthieu 7, 1-2) Ces paroles de Jésus, préludant à la parabole de la paille dans l’œil du voisin mise en parallèle avec la poutre dans nos propres yeux (Matthieu 7, 3-5), ouvre le troisième chapitre du sermon sur la montagne (Matthieu 5-7). « Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère », conclut l’injonction vigoureuse du Christ. (Matthieu 7, 7)

Seul Dieu juge
Car « la lampe du corps c’est l’œil. Donc, si ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux », affirme déjà le nouveau Moïse au chapitre précédent (Matthieu 6, 22-23). L’enjeu est donc de taille. 

Non seulement, il s’agit d’accueillir de manière inconditionnelle les « couples complexes » et chaque contexte particulier, sans poser d’appréciation extérieure. En effet seul Dieu juge, puisque lui seul peut sonder les cœurs et les reins et jauger les intentions profondes et le degré de justice de chacun(e). 

Non seulement il convient d’accompagner chaque union et chaque famille dans sa spécificité, de l’aider à opérer un discernement et d’intégrer toute personne dans nos communautés, ainsi que l’exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia (La joie de l’amour) nous y incite instamment (en son chapitre 8). Mais renoncer à porter un jugement sur les autres, c’est soigner son regard sur toutes choses et remplir ainsi son être entier de lumière. « Change ton regard sur les autres et le monde changera », propose fort justement un chant de Noël Colombier !

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