Sacrée ligne de crête

Sacrée ligne de crête

Par Pascal Ortelli
Photo: DR
« Chassez le surnaturel, il revient au galop », voilà comment – non sans tordre l’expression – qualifier le regain d’intérêt actuel pour la piété populaire. L’essor des pèlerinages vers les lieux d’apparitions reconnus – ou non – par l’Eglise témoigne du besoin de retrouver une spiritualité tangible et cache parfois une quête immodérée de sensationnel.

Face au risque de trop intellectualiser la foi, cet engouement est à saluer, mais aussi à accompagner. Les mesures prises contre le coronavirus (suppression des messes publiques et de la communion pour les fidèles) le montrent : certains y ont vu un manque de foi en la puissance de l’eucharistie. C’est oublier que même si le Christ est réellement présent dans l’hostie, les propriétés du pain persistent avec le danger de propager le virus par contact. 

Tel est le merveilleux de l’Incarnation : la grâce ne supplante pas la nature, mais la hisse vers le haut. Articuler foi et raison : c’est une sacrée ligne de crête à tenir et aussi l’occasion de rappeler que nous sommes naturellement faits pour l’éternité. « Supprimez le surnaturel, il ne reste que ce qui n’est pas naturel », disait Chesterton, autrement dit, la superstition ou l’idéologie. En ce sens, il est urgent de réaffirmer à la suite du pape François que la piété populaire représente le meilleur « système immunitaire de l’Eglise ». 

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