Stabat Mater

Stabat Mater

PAR THIERRY SCHELLING

L’œuvre de Pergolesi chantée dans notre église. Emouvante et tellement… actuelle !

Stabat Mater, «la mère se tient debout». Marie au pied de la croix, comme ces mères et ces épouses et ces fiancées et ces petites amies et ces filles qui tiennent debout malgré les outrages des hommes, les ravages de la guerre, la honte du mariage forcé ou de l’infibulation, le désastre du viol, la plaie de la misogynie… Oui, Stabat Mater dolorosa.

Iuxta crucem lacrimosa, « à côté de la croix, pleurant ». Marie pleure à côté de son Fils moribond, comme ces mères et ces sœurs qui ont vu leurs maris, leurs frères, leurs époux, leurs amis mourir, l’arme à la main, dépérir parce qu’en prison, disparaître parce que cherchant un avenir meilleur ailleurs. Et ils n’en reviennent pas vivants, entiers, apaisés… Oui, iuxta crucem lacrimosa.

Dum pendebat Filius, « pendant que le Fils pendait [au bois de la croix] ». Marie contemple l’ineffable, l’impensable, l’irréel, presque : la chair de sa chair, le fruit de ses entrailles, l’expression de son amour de Dieu et pour Joseph, l’héritier de sa douceur et fermeté… son Fils qui se meurt, cloué alors qu’innocent. Un parent ne devrait pas voir sa progéniture mourir, et pourtant : les enfants abusés, ou malades, ou accidentés à vie, ou handicapés, ou orphelins, ou soldats, ou prostitués de force… Oui, dum pendebat Filius.

Victoire, le Christ mort est ressuscité, le Christ est vivant… grâce à une femme, Marie, et à une autre, première témoin, Marie-Madeleine…

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