Tout fout le camp, sauf l´(essen)ciel

Tout fout le camp, sauf l´(essen)ciel
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Sacré-Cœur, Ouchy-Lausanne (VD), septembre 2020

Par A. Jossi-Zamora Photo: Pierre Jossi

Suite à la pandémie de Covid-19, nous avons l’impression que beaucoup de choses ont changé autour de nous, qu’il y a le monde d’avant et celui d’après. 

C’est en grande partie vrai. Nous avons adopté des nouveaux rapports sociaux, une distance de prudence, plus d’embrassades et presque un sentiment de crainte lorsqu’on s’approche trop près de nous ! Il y a également, éternel débat, la différence entre les personnes âgées et les plus jeunes ; entre la presqu’interdiction de sortie et de contacts pour les uns et le laisser-aller insouciant des autres. Il existe alors la tentation de se dire : – Ah, c’était mieux avant !

Or, l’existence, celle de toute créature vivante, plantes comprises, dépend de la capacité d’adaptation à des circonstances nouvelles. Nous sommes voués à l’évolution, au mouvement ; ne pas vouloir bouger mène à la sclérose, à la pétrification voire à la disparition.

Il en va ainsi dans tout le règne animal : lorsque le biotope, le milieu dans lequel on vit, se transforme, ceux qui ne s’adaptent pas disparaissent.

Bien sûr le changement nous fait peur car, que va-t-on trouver ensuite ? Est-ce que ce sera mieux ou moins bien ? Nous aimons la fausse sécurité de l’immuable.

Pourtant, des grands bouleversements ont engendré des améliorations sur notre terre. Par exemple, la météorite qui a exterminé les dinosaures a permis l’apparition d’un monde plus sûr pour l’être humain ; des révolutions ont apporté des progrès sociaux que nous apprécions tous. Mais surtout, nous, chrétiens, avons choisi de suivre notre Seigneur Jésus le Christ, ce Messie qui est venu transformer radicalement le rapport de l’homme au Ciel.

Alors oui, tout fout le camp peut-être, mais pas le Ciel, ni la divine Miséricorde. Ce qui reste de vraiment immuable c’est notre Père, le Dieu créateur qui, dans la gloire, avec son Fils et l’Esprit Saint, veille avec amour sur la destinée des créatures terrestres. Concernant la fin des temps, qu’à chaque catastrophe des gourous s’empressent de nous annoncer, n’oublions pas ce qui est dit dans les Ecritures :

« Quant à la date de ce jour, et à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne que le Père seul. » (Mt 24, 36)