Fondation As’trame : l’enfant au centre

Née en 1995 afin d’accompagner familles et enfants face à une maladie grave, l’action d’As’trame 1 s’est ouverte à d’autres problématiques : deuil, séparation, trouble psychique, addiction. Présente en Valais, la fondation espère y étendre son action.

Anne de Montmollin dirige la Fondation As’trame.

Par Anne-Laure Martinetti | Photos : DR

« Depuis 2009, les demandes ont doublé, selon sa directrice Anne de Montmollin. C’est sans doute l’effet combiné de la notoriété et de l’impact covid. Sur le Valais, nous avons une petite équipe de deux personnes, nous aurions besoin de doubler nos effectifs. » Forte de 22 collaborateurs, As’trame a suivi 1’500 familles en Romandie en 2023. Un « parcours enfant » coûte Fr. 510.– avec une aide en fonction des finances familiales. Pour l’heure, en Valais, la fondation fonctionne avec une plus grande part de fonds privés que publics et, dans l’attente d’une augmentation d’effectif, elle ne peut accepter de demandes supplémentaires avant 2025. Quant à sa démarche, elle privilégie l’approche systémique, soit, comme le définit sa directrice, « une méthode qui prend en compte la répercussion d’un événement sur l’ensemble de la famille à hauteur du regard de l’enfant. »

Anne de Montmollin, pour protéger l’enfant, on a longtemps éludé ses questions lors d’un décès, une attitude que vous ne cautionnez pas ?
Face à un drame, l’adulte peut se sentir démuni, mais le silence génère une perte de repères chez l’enfant. L’enfant se retrouve alors seul avec un trop-plein d’émotions : colère, tristesse, culpabilité, sentiment d’abandon, soulagement après une longue maladie… Certains extériorisent, d’autres pas. Les réactions peuvent être très diverses allant du repli sur soi à l’agressivité. La souffrance est là, il convient de l’accompagner. Nous nous appuyons alors sur un narratif : c’est la fin de la vie, pas du lien qui continue autrement, par le rêve, les objets symboliques… Nous laissons de côté les étapes du deuil, trop normatives. Il s’agit de donner du sens à la vie d’après, chacun à son rythme. De plus, l’enfant vit son deuil en grandissant. Chez les plus jeunes, il n’y a pas l’idée du définitif et il doit pouvoir intégrer cette histoire douloureuse peu à peu. Quant aux métaphores usuelles (« Papa est parti au ciel. »), nous les explicitons suivant l’âge, les croyances, les cultures. 

La maladie psychique d’un parent est une autre situation éprouvante. As’trame a organisé une semaine de sensibilisation en mars 2024 sur les « jeunes aidants », un problème de santé public sous-estimé ? 2
Un enfant confronté à la maladie psychique d’un parent vit un enfermement et se retrouve dans un état de fragilité encore marqué qu’avec une maladie plus ordinaire. Il est isolé car des tabous demeurent autour de ces troubles et il faudrait une plus forte mobilisation des pouvoirs publics, des associations en faveur de la formation des professionnels et des acteurs de la prévention. Enfin, changer de regard sur ces troubles et sur le vécu de ces enfants est primordial. Ici aussi, il faut privilégier le double focus : l’enfant et la famille, créer un narratif familial et laisser un espace à l’enfant auprès des professionnels3 et dans le cercle familial. 

Ces professionnels confrontés à ces récits de drames font un travail difficile. Un travail malgré tout gratifiant ?
Oui, car, en dépit du manque de moyens, il a du sens, « une haute valeur existentielle » selon l’expression d’un collègue. Notre approche consiste aussi à identifier les ressources et pas uniquement les difficultés. Il y a souvent de la magie dans les groupes d’enfants. J’ai travaillé en Amérique du Sud et, sans faire de généralités, je dirais que l’expression de la fragilité et les rituels occupent une plus grande place que chez nous, des ressources à importer.

1 Pour l’astre du Petit Prince de St-Exupéry et pour la trame du temps.
2 Il concernerait au moins 50’000 jeunes de 10 à 15 ans selon la Haute Ecole de Santé de Zürich, sans doute beaucoup plus.
3 En Valais, As’trame collabore notamment avec l’hôpital de Malévoz.

Contact :

Sidonie Thueler et Christelle Vaudan, Chemin des Collines 2b, 1950 Sion
et Maison de la Grenette, Rue du Bourg 8, 1920 Martigny
Tél. : 027 552 20 25
Site : www.astrame.ch
E-mail : valais@astrame.ch

A voir et à écouter : 

RTS, Temps Présent, 22 février 2024 : Enfants proches aidants
RTS, La Matinale, 11 mars 2024 : Enfants vivant avec un parent malade psychiquement
RTS, Drôle d’époque, 18 juin 2024 : Interview d’Anne de Montmollin

Activités ludiques et créatives proposées aux enfants pour leur permettre d’exprimer ce qu’ils portent et d’introduire un dialogue.

Verbe instansitif

Par Myriam Bettens
Photo : Jean-claude Gadmer

L’humilité est essentielle lorsqu’on est lecteur de la Bible. A trop vouloir se prendre pour le Verbe, le chrétien peut parfois oublier que devant le Dieu de la Bible, il n’est que sujet.

Le Texte demeure le déterminant de toute interprétation. Quoi qu’il en soit, le lecteur est responsable de la lecture et des interprétations qu’il en fait : délicat équilibre entre ce que représente sa foi et la relation qu’il entretient avec Dieu. Mais comment rester fidèle à la Bible sans se voir taxé, à choix, de fondamentaliste ou de passéiste ? Peut-être en se souvenant que ce n’est pas par son intelligence qu’il sera capable de décrypter le Texte, mais par sa foi, constamment renouvelée par l’Esprit du Dieu auquel il croit. Chaque fois que nous cantonnons la Bible dans une lecture pour répondre à nos présupposés, nos envies, nos besoins, voire aux tendances du moment, implicitement nous enfermons Dieu. Nous L’empêchons de révéler ce qu’Il a à nous dire. Nous Le faisons sujet, alors qu’Il est Verbe par excellence.

Le mariage à l’Eglise pour s’épanouir en couple

Christelle et Loïc devant l’Abbaye Sainte-Foy de Conques sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en avril 2024.

Christelle et Loïc se marieront en 2025 à l’Eglise de Martigny-Ville, à l’endroit même où ils se sont rencontrés. Le couple nous explique pourquoi il est nécessaire pour eux de faire l’expérience du mariage, accompagnés par Jésus et son Eglise. 

Par Loïc Perlstain et Christelle Gaist | Photo : DR

Pour un retour à la Source. Nous avons tous les deux reçu le baptême et la première communion pendant notre enfance. Nos liens avec l’Eglise n’ont ensuite malheureusement pas été entretenus. Ce n’est qu’à l’âge adulte que celle-ci nous a rappelés à elle ; nous nous sommes rencontrés à la fête de la paroisse de Martigny. Au fil de cette reconquête de nos racines catholiques, le christianisme s’est imposé comme une évidence que le chemin de vie à emprunter avec allégresse. C’est en tant que couple marié que nous souhaitons continuer à le parcourir. 

Pour un accompagnement spirituel. Le mariage est un chemin exigeant que Dieu nous propose pour découvrir son Amour. Très humblement, nous nous sentions peu préparés à la tâche. Nous observions aussi les nombreuses difficultés que rencontrent les couples autour de nous. Pour y faire face, il nous semblait donc essentiel de nous munir de la sagesse que l’Eglise a bâtie au fil des siècles. La préparation au mariage via le prêtre et d’autres couples déjà mariés nous a donné des outils précieux pour faire face aux épreuves de la vie à deux. 

Pour une complémentarité véritable. Aujourd’hui, les différences entre les hommes et les femmes sont niées. Notre masculinité et notre féminité souffrent d’une telle illusion. Elles sont atrophiées et ne peuvent pas se réaliser dans leur plein potentiel. La Tradition de l’Eglise nous offre une autre voie, celle de la complémentarité homme femme. Elle nous pousse à la recherche de notre authenticité et à la conquête des domaines où nos talents naturels sont les mieux utilisés. Elle nous invite à accepter les différences inhérentes à son conjoint pour devenir de vrais alliés et grandir ensemble. 

Pour s’inscrire dans une communauté de chrétiens. Le projet du couple marié est donc de connaître l’amour, de cultiver un jardin vertueux avec son époux. Or ce projet n’est pas simple à faire vivre et mûrir et il est crucial d’avoir une aide de Dieu et de nos proches pour le mener à bien. C’est pourquoi
la communauté dans laquelle nous nous inscrivons est si importante. Elle nous montre l’exemple, nous soutient et est aussi témoin active de notre union. Nous sommes remplis de joie à la perspective de partager cela avec notre communauté. Si le cœur vous en dit, priez pour nous !

Une course d’école au bout du lac…

Tradition oblige, l’équipe de la Rédaction du journal paroissial, y compris les quatre photographes (André Bise, Pierre Bondallaz, Georges Losey, Raphaël Roulin, qui nous rendent de précieux services tout au long de l’année) effectuent chaque automne une course d’école dans une autre région de Romandie.

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L’exégèse à l’écoute de la Parole

La première grâce du travail exégétique est de situer la Parole dans le contexte historique de sa production.

Autrefois réservée aux théologiens, l’exégèse permet de passer les textes bibliques au crible de l’analyse et de la raison. A travers les médias notamment, ses résultats sont aujourd’hui à la portée du grand public. De quoi donner un nouveau regard sur l’Ancien Testament et le Nouveau ?

Par François-Xavier Amherdt | Photos : DR, Flickr

Une lecture « intelligente »

Bien loin de vouloir rationaliser la lecture de l’Ecriture, l’exégèse contemporaine s’emploie à conduire les lecteurs et lectrices d’aujourd’hui, croyants ou non, dans l’intelligence de la Révélation.

C’est prendre exemple sur Jésus, dans le chapitre 24 de Luc notamment. Le Ressuscité ouvre l’intelligence des disciples à la saisie de l’Ecriture, il l’interprète (mot qui donne herméneutique), c’est-à-dire qu’il les « conduit dedans » (intus-legere, en latin) la compréhension des textes le concernant. Voici les principaux apports exégétiques pour notre temps.

Contexte historique

La première grâce du travail exégétique, c’est de situer la Parole dans le contexte historique de sa production. Certains passages en effet sont fortement « contextualisés », c’est-à-dire marqués par leur époque, et méritent d’être dé-contextualisés et re-contextualisés pour aujourd’hui.

On ne peut ainsi prendre au pied de la lettre les exhortations à la lapidation des femmes adultères ou les condamnations de l’homosexualité dans le livre du Lévitique. C’est un travail « historico-critique » qui permet de voir ce que ces textes peuvent encore pouvoir signifier pour l’invitation à la fidélité et l’ouverture à la fécondité dans le couple.

Lecture canonique

Une autre contribution décisive de l’approche exégétique, c’est l’invitation à toujours situer chaque péricope et verset à l’intérieur du livre biblique concerné ou de l’ensemble du canon. Nous parlons alors de lecture canonique. Il n’est pas possible d’extraire une citation de l’ensemble dans lequel elle est insérée.

Les passages « problématiques » au premier abord, comme « Femmes, soyez soumises à votre mari », sont ainsi éclairés par ce qui les entoure, à savoir : « Soyez tous soumis les uns aux autres, comme le Seigneur s’est soumis à l’humanité » et « Maris, aimez vos femmes, à l’exemple du Christ qui a donné sa vie pour nous sauver » (Ephésiens 5, 21-28).

Analyse littéraire

Parmi les nombreuses méthodes légitimées par la Commission biblique pontificale (sociologique, psychologique, psychanalytique, structurale, etc.), l’analyse littéraire occupe une place de choix et offre une troisième contribution exégétique d’importance. La construction de l’évangile de Matthieu, ponctué par cinq discours de Jésus, amène à le considérer comme la nouvelle Loi du nouveau Moïse donnée sur le nouveau Sinaï, à l’exemple du Pentateuque (cinq rouleaux de la Torah) au début de l’Ancien Testament. Cela est dû au fait avéré que Matthieu s’adresse principalement à des chrétiens venus du judaïsme, alors que Luc notamment se destine surtout à des pagano-chrétiens et met ainsi plus l’accent sur la place des femmes et sur la miséricorde du Père.

L’analyse littéraire et rhétorique conduit de cette manière à appréhender la façon dont les divers auteurs se servent des modèles existants à l’époque, comme les lettres, les discours, les écrits de sagesse, les paraboles et mettent en œuvre les genres littéraires. On ne reçoit pas un poème comme le Bulletin officiel…

Pas de littéralisme

Quatrième apport de l’exégèse, indispensable dans nos dialogues avec nos frères et sœurs évangéliques qui ont souvent tendance à prendre la Parole dans sa littéralité matérielle. On ne peut comprendre l’Apocalypse par exemple sans saisir le genre littéraire dit apocalyptique (c’est-à-dire Révélation). De même pour les paraboles du jugement et les passages sur la fin des temps dans les évangiles.

Tous ces textes ne veulent pas décrire immédiatement la façon dont adviendra le terme de l’histoire, mais se présentent comme des signes avant-coureurs de la venue du Christ sur les nuées, nous invitant donc dans l’urgence à la conversion. L’Ecriture a fréquemment recours au langage des deux voies de l’Alliance et à la caricature, non pour dire que tout est soit blanc soit noir, mais pour nous presser de changer nos cœurs et de choisir le chemin du salut. Veiller, servir et prier : tel est le message de ces textes qui retentissent souvent à l’Avent, au Carême ou à la fin de l’année liturgique.

Compréhension des termes hébreux et grecs

L’exégèse nous fournit ainsi, cinquième apport, des clés pour appréhender les termes de la Révélation (hébreux, araméens et grecs), Adam signifiant la terre meuble d’où l’homme est tiré, et Eve, la vivante, grâce au souffle de Dieu.

L’exégèse nous explique qu’Adam signifie la terre meuble d’où l’homme est tiré et Eve, la vivante, grâce au souffle de Dieu.

Recherches récentes

Car grâce aux recherches archéologiques récentes et à la critique textuelle sur les manuscrits antérieurs, certaines convictions établies sont battues en brèche. La signification des textes en ressort grandie et précisée. 

– Moïse n’a pas écrit tout le Pentateuque : celui-ci est le résultat d’un rassemblement progressif de couches de récits selon les deux traditions principales, sacerdotale et deutéronomiste (la « deuxième Loi »).

– Isaïe correspond à trois grandes époques et parties, le deutéro-Isaïe (2e) comportant notamment les quatre chants du Serviteur souffrant, annonçant la figure du Messie crucifié.

– Les Psaumes ne sont pas tous l’œuvre de David, mais rédigés sur une période de près de 1000 ans par des individus ou des communautés, au profit de la prière collective.

– Paul n’a pas écrit lui-même l’ensemble des lettres qui lui sont attribuées, notamment celle aux Hébreux qui n’est ni de Paul, ni une lettre, ni n’est destinée à des Hébreux, mais qui chante le sacrifice nouveau du seul grand prêtre, le Christ.

Une fois de plus, nous constatons que science et foi ne s’opposent pas, mais que les apports scientifiques aident à l’intelligence de la foi.

Un document officiel sur les méthodes

La Commission biblique pontificale a consacré un précieux document aux principales méthodes exégétiques utilisables en Eglise catholique, selon une herméneutique respectueuse du contenu de la foi : COMMISSION BIBLIQUE PONTIFICALE, L’interprétation de la Bible dans l’Eglise, coll. « Documents des Eglises », Paris, Cerf, 1994.

Pas de créationnisme

L’une des illustrations de cette importance de ne pas tomber dans le fondamentalisme littéraliste, c’est la présence en début de la Bible des deux récits de la création.

Le premier, issu de la littérature sacerdotale du temps de l’exil à Babylone (VIe siècle avant Jésus-Christ) (Genèse 1, 1-2, 40), déploie l’œuvre du Seigneur comme une vaste liturgie en sept jours, où le Créateur dit et cela se fait. En Genèse 1, 27, nous avons ainsi déjà l’homme et la femme façonnés à l’image de Dieu. 

Tandis qu’en Genèse 2, 4b, nous avons l’impression que l’histoire recommence à zéro, avec la mise en place du jardin, puis de l’homme masculin seul, puis de sa côte édifiée en femme comme vis-à-vis. C’est un récit antérieur difficile à dater précisément (entre le Xe et le VIIIe siècle avant Jésus-Christ), au genre symbolique exprimant en images la réalité de la grandeur des êtres humains selon la volonté de Dieu et du mésusage de leur liberté dès leur premier acte où ils désirent se prendre pour Dieu.

La bibliothèque du Vatican témoigne du fait que les apports scientifiques aident à l’intelligence de la foi.

Fête des couples jubilaires

Photo: Pixabay

Comme habituellement lors de la fête de l’Immaculée Conception (dimanche 8 décembre), dans chacune de nos communautés, nous accueillerons et bénirons les couples fêtant 5-10-15-20-25-30-40-50 ans et plus de fidélité dans le mariage. 

–> Pour les paroissiens de Martigny, les couples jubilaires sont invités à se retrouver pour une raclette dès 12h à la salle Notre-Dame des Champs. Pour participer au repas, il suffit de s’annoncer jusqu’au 4 décembre au Prieuré au 027 722 22 82 ou aux responsables de votre communauté. 

–> Pour les paroissiens de Bovernier, l’apéritif et le repas des couples jubilaires seront servis à la salle polyvalente après la messe de 10h. Pour y participer, annoncez-vous dès que possible à Isabelle Bourgeois au 079 325 92 27. 

Beau pèlerinage paroissial à Paray-le-Monial

Les 19 et 20 octobre derniers, 25 pèlerins ont pris la route de Paray-le-Monial pour vivre les 350 ans des apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie. Ce jubilé a débuté le 27 décembre 2023, date de la première apparition et se terminera le 27 juin 2025 en lien avec la Solennité du Sacré-Cœur.

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Ouvrir l’Esprit aux Ecritures

Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR

Comment comprendre le mystère caché depuis des siècles, sinon à travers la « Révélation » ? C’est le Fils qui a été envoyé manifester le dessein du Père dans l’Esprit Saint, c’est lui qui est venu l’expliquer (exégèse, en grec) et l’interpréter (herméneutique, également en grec). 

Pour ce faire, Jésus part du Premier Testament, la Loi, les prophètes et les écrits de sagesse, dont les Psaumes, et il interprète pour nous dans les Ecritures tout ce qui le concerne. C’est ainsi qu’il procède pour les deux disciples marchant vers Emmaüs, complètement déboussolés par la mort du Messie sur la croix (cf. Luc 24, 27). En cela, le Christ est véritablement « l’exégète du Père », il nous dévoile le projet divin. 

Ainsi, le Ressuscité nous ouvre l’intelligence à la compréhension des textes, comme il le fait avec les apôtres avant son Ascension, en une dernière catéchèse : quel privilège ils ont eu de recevoir en direct un tel enseignement par l’intéressé lui-même (Luc 24, 45) ! Il s’agit de pénétrer à l’intérieur de la Parole biblique, comme le signifie l’étymologie du terme « intelligence » en latin, intus-legere, lire au dedans.

C’est portés par l’Esprit du Vivant que les exégètes et théologiens contemporains scrutent la Révélation. Nous avons les yeux aussi aveuglés et le cœur aussi endurci que les compagnons du chemin d’Emmaüs ou que les onze avant d’avoir reçu les instructions du Maître et bénéficié de la Pentecôte avec Marie.

C’est toujours le même souffle divin qui a inspiré les Ecritures anciennes, qui a accompagné les évangélistes et les écrivains des Actes, des lettres et de l’Apocalypse dans leur travail de rédaction, et qui continue d’insuffler son élan et de transmettre sa lumière aux lecteurs et lectrices d’aujourd’hui. Rien ne vaut le fait de recevoir la Bible lors de la liturgie ecclésiale, de la pratiquer dans des groupes de lecture ou de l’explorer seul dans sa chambre. L’Esprit invoqué nous initie à la Parole de Dieu et nous la donne en nourriture.

Accueillir la lumière de l’Espérance

Messes dite Rorate durant l’Avent, c’est-à-dire à la seule lueur des bougies.

Texte et photo par Marion Perraudin

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa lueur guider nos pas dans la nuit,
Lorsque tout semble voilé et obscur,
Pour découvrir le cadeau de l’Amour reposant dans l’étable de notre cœur.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et la laisser éclairer notre marche vers la maison du pain,
Habiller notre cœur de la joie de l’attente de la venue du Sauveur
Afin de savoir reconnaître le visage de l’Enfant qui va venir.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Et laisser sa clarté nous conduire à l’humble crèche
Pour accueillir le plus beau des cadeaux, le Salut et de la Paix offert,
Afin de laisser naître en nous l’Emmanuel pour le porter au monde.

Accueillir la lumière de l’Espérance au matin de nos jours,
Pour la laisser briller sur tous les matins de l’an neuf,
Que cette flamme fragile, grandisse et brille sans cesse
Afin que nous devenions témoins de la Lumière de l’Enfant Dieu.

Thèmes et rubriques 2025

Thèmes 2025

Mois Sujet
Janvier Le Jubilé (Véronique Benz)
LLe pape François a annoncé une Année sainte ou jubilaire pour 2025. Mais qu’est-ce qu’un jubilé ? Que nous propose l’Eglise pour vivre cette année jubilaire ? Quand célébrons-nous les jubilés ? Quels sont les signes du jubilé ? … Un éclairage qui vous permettra de comprendre et d’approfondir ce qu’est un jubilé et qui vous aidera à vivre ce grand évènement qui a pour thème « Pèlerins d’espérance ».
Février Les coachs à l’heure d’Insta ! (Myriam Bettens)
Que l’on soit débordé, burn-outé, en pleine reconversion professionnelle, les coachs promettent des résultats avec bonheur à la clé. Les maîtres spirituels chrétiens n’ont pourtant rien à envier à ces « gourous » des temps modernes.
Mars Du rien à la création (Pierre Guillemin)
Lorsque l’abbé Georges Lemaître imagine la théorie du Big Bang en 1927, la science moderne admet la notion de création de l’Univers. Mais est-il possible que l’Univers ait été créé à partir de rien ? Comme le dit l’astrophysicien Johann Richard : « Ce n’est pas exclu mais c’est très, très compliqué de répondre à cette question. » Si la science moderne date la création de l’Univers à 13.7 milliards d’années, qu’y avait-il avant ? Nul ne peut y répondre aujourd’hui : c’est le mur de Planck.
Avril Le Credo (Thierry Schelling)
1700 ans que le Credo a été approuvé dans sa formulation longue. 1700 ans que les chrétiens professent la même foi, non sans quelques variantes dans l’interprétation donnant lieu à la pluralité des Eglises (350 officiellement enregistrées au COE !) qui apprennent à se reconnaître «de même foi» dans leurs diversités…
Mai Le Réveil des éveillés (Myriam Bettens)
Woke, voilà un terme en vogue ! Utilisé à toutes les sauces, on ne parvient toutefois pas si bien à le définir, si ce n’est qu’il a une connotation plutôt péjorative. A bien y regarder, il ressemble étrangement à un puritanisme… sans théologie.
Juin Heureux célibataires… ou pas ! (Thierry Schelling)
En paroisse, il existe quantité de groupes: pour les aînés, pour les visiteuses d’EMS, pour la catéchèse, pour les adultes qui demandent un sacrement de l’initiation, pour… Or, les célibataires chrétiens ne sont pas considérés comme étant aussi un groupe d’Eglise : hyperbookés, ces trentenaires ont besoin de rencontres « entre eux », pas d’abord pour « plus si affinités » mais simplement comme paroissien.ne.s aussi.
Juillet-aoûtJésus a-t-il ri ? (Calixte Dubosson)
« Le rire est le propre de l’homme », cette citation de Rabelais démontre bien que l’humour et le rire font partie de la nature humaine. Pourtant en lisant les Ecritures, on constate le peu de référence à ces éléments qui sont utilisés par les chaînes de radio ou de TV pour attirer l’auditeur et mettre un peu de détente dans notre monde trop sérieux. A part le rire d’Abraham et de Sara, il n’y a pas grand-chose. Dans le Nouveau Testament, c’est encore plus rare, ce qui nous amène à la question : Jésus a-t-il ri ou considérait-il cette réalité comme quantité négligeable ?
Septembre Béni soit mon cartable ! (Véronique Benz)
Lancée à la rentrée 2023, l’initiative pastorale de la bénédiction des sacs d’école ou des cartables pour les écoliers de 3H à 8H a connu un grand succès un Suisse romande. En2024, 12’300 badges ont été distribués aux écoliers des cantons romands. Il s’agit de bénir les enfants et de confier à Dieu leur nouvelle année scolaire. On accroche un badge au sac d’école et on envoie les enfants en mission. Une mission qui dure toute l’année à travers diverses activités.
Octobre Les pèlerinages (Amandine Beffa)
L’année du Jubilé est sur le point de prendre fin (14 décembre 2025). Beaucoup auront eu la chance de se rendre en pèlerinage à Rome. C’est l’occasion de nous pencher sur les démarches de pèlerinage à travers leur histoire et l’influence qu’elles ont exercé sur l’art et l’architecture chrétienne.
Novembre Les idoles : mythe ou réalité ? (Calixte Dubosson)
Une idole, nous dit le dictionnaire, est une chose ou une personne qui est l’objet de vénération ou de culte. Si vous allez un jour à Rosario en Argentine, vous découvrirez qu’il existe une église maradonienne, fondée sur le souvenir d’un des plus grands footballeurs de tous les temps, Diego Armando Maradona. Presque tout le monde, dans sa jeunesse, voulait ressembler à un modèle qui rayonnait dans le domaine qui lui était cher. Arrive pourtant le jour où un choix doit être posé: Dieu qui peut donner à la personne humaine un avenir éternel, ou les idoles qui s’effaceront avec le temps.
Décembre Le crépuscule des étoiles (Pierre Guillemin)
Les étoiles naissent, vivent et meurent. Notre soleil a une durée de vie limitée : encore entre 3 et 5 milliards d’années, avant d’avoir épuisé tout l’hydrogène qui alimente sa fournaise nucléaire. Lorsque ce combustible sera épuisé, le noyau s’effondrera sur lui-même en provoquant l’augmentation de sa température dans ses couches profondes. Les couches gazeuses de la surface se dilateront et le diamètre du soleil augmentera considérablement. Si la Terre parvient à échapper à cette absorption, la température s’y élèvera de plusieurs centaines de degrés et la vie disparaîtra totalement. Que penser alors de la survie l’humanité ?

Rubriques 2025

Les rubriques constituent le fil conducteur de chaque magazine. Voici celles que la Rédaction romande vous propose en 2023.

En 2025, Ecclésioscope voit double et la page «Jeunes et humour» évolue

sous la plume de Véronique Benz

Ecclésioscope – La rubrique qui permet de partir à la rencontre des femmes et des hommes laïques engagés dans les diverses paroisses de Suisse romande gagne en amplitude et voit double, en prenant aussi la place précédemment dévolue à « Ciel ma médaille ». C’est désormais Véronique Benz – journaliste au service communication de l’Eglise dans le canton de Fribourg – qui en assurera la rédaction.

Les mots de la Bible – La langue française regorge d’expressions, de dictons ou de proverbes tout droit sortis de la Bible, de l’histoire et de la tradition de l’Eglise. Nous les utilisons souvent sans connaître leur origine. Cette petite rubrique, de la page « Jeunes et humour », vous propose d’en décrypter quelques-uns.

Magazine au format B5

Pages Rubrique Auteur
1 Edito Tournus de la rédaction
2-5 Eclairage Tournus de la rédaction
6 Ce qu’en dit la Bible François-Xavier Amherdt
7 Le Pape a dit… Thierry Schelling
8 Carte blanche diocésaine Tournus externe
9 Jeunes et humour M.-C. Follonier
Véronique Benz
Calixte Dubosson
10-11 Small Talk Myriam Bettens
12 Au fil de l’art religieux Amandine Beffa
Jean-Claude Gadmer
13 Merveilleusement scientifique Pierre Guillemin
14-15 Ecclésioscope Véronique Benz
16 En librairie Calixte Dubosson

Magazine au format A4

Pages Rubrique Auteur
1 Edito Tournus de la rédaction
2-3 Eclairage Tournus de la rédaction
4 Ce qu’en dit la Bible François-Xavier Amherdt
4 Le Pape a dit… Thierry Schelling
5 Au fil de l’art religieux Amandine Beffa
Jean-Claude Gadmer
6 Small Talk Myriam Bettens
7 Merveilleusement scientifique Pierre Guillemin
7 Carte blanche diocésaine Tournus externe
8 Ecclésioscope Véronique Benz

Pour les journaux A4, la possibilité existe de reprendre librement les rubriques des magazines B5 qui ne sont pas contenues dans le Cahier romand.

Calvin sous un jour nouveau

John Glass, un Américain qui propose des tours guidés à Genève !

Rien de mieux qu’une passion partagée avec d’autres. Lorsque celle-ci porte sur Calvin, cela donne Calvin Tours. Rencontre avec John Glass, qui a fait du Réformateur son « métier ».

Par Myriam Bettens
Photo : Jean-Claude Gadmer

Comment vous est venue cette passion pour Calvin ?
L’intérêt est venu de ma passion pour le Seigneur, de la Bible, mais aussi des autres. J’ai grandi à Genève, mais il aura fallu un voyage à New Delhi pour entendre parler de l’Evangile ! C’est après mes études théologiques en Californie, alors de retour à Genève en tant que pasteur, que mes amis américains m’ont appelé pour me demander des « tours de la Réforme ». J’ai étudié le sujet à droite et à gauche, car je ne connaissais absolument rien sur Calvin, puis j’en ai fait mon mémoire de doctorat.

Pouvez-vous m’expliquer en quelques mots ce qu’est Calvin Tour ?
Nous proposons deux tours de la Réforme. Le premier dure deux heures et le second trois. Je commence toujours par expliquer, images à l’appui, ce qu’est la Réforme. Après avoir eu l’histoire sous forme visuelle, nous partons dans les rues de la Vieille-Ville, puis au Musée de la Réforme (MIR) pour les tours de trois heures. Beaucoup de gens ont une très mauvaise opinion de Calvin. Il est considéré comme un tue-joie. Je souhaite montrer la manière dont il a changé le monde, car il l’a réellement bouleversé et nous bénéficions encore aujourd’hui de son apport. 

Genève sans Calvin serait-elle devenue ce qu’elle est aujourd’hui ?
Absolument pas ! L’éthique protestante du travail et la démocratie viennent en grande partie de lui et des Réformateurs de l’époque. La Suisse, la Genève d’aujourd’hui, ainsi que les pays ayant reçu la Réforme et les Huguenots ont été transformés, déjà économiquement parlant, par le protestantisme et ses valeurs découlant directement de la Bible. Le problème aujourd’hui, c’est que l’on a gardé l’éthique protestante du travail, l’argent, mais on a abandonné Dieu. Alors que pour Calvin, travail allait toujours de pair avec générosité… 

A qui vos tours guidés s’adressent-ils ?
Nonante-cinq pour cent de mes tours sont plébiscités par les évangéliques américains. Ils raffolent de tout ce qui a trait à Calvin et la Réforme ! Pour eux, il y a trois lieux à visiter : Israël pour Jésus, Wittemberg pour Luther et Genève pour Calvin. Nous avons neuf guides parlant sept langues différentes, mais la majorité des tours sont donnés en anglais ou en français. A l’heure actuelle, nous n’offrons que des tours privés, mais souhaiterions proposer des tours ouverts auxquels toute personne intéressée pourrait se joindre. De manière générale, les gens ne connaissent vraiment pas leur histoire. A chaque fois que je fais des tours guidés pour des locaux, la même question revient : pourquoi est-ce un Américain qui propose des tours sur la Réforme à Genève ?

Vous avez aussi officié du côté de la patinoire des Vernets comme « guide », pour ainsi dire, mais pas touristique…
En effet, c’est une drôle d’histoire. (rires) Un jour, j’ai reçu un coup de téléphone d’un homme me demandant de devenir l’aumônier du Genève Servette Hockey Club (GSHC). J’étais pasteur, mais le hockey n’était pas mon truc et je n’y connaissais rien non plus… Finalement, je suis resté l’aumônier du club durant 16 ans. (sourires) Mais la seule raison pour laquelle l’équipe m’a accepté si longtemps… c’est les brownies de ma femme !

La Réforme, en avant les histoires…

« J’en ai aussi un, mais j’attends Calvin », lance John Glass à propos du Playmobil à l’effigie de Luther. Produit en 2015 pour célébrer les 500 ans de la réforme protestante, la figurine s’est écoulée à plus de 1,17 million d’exemplaires faisant du réformateur allemand le Playmobil le plus vendu au monde.

Bio express

Né à Paris en 1956 de parents américains, John Glass arrive à Genève en 1957. Il y passe les 15 premières années de sa vie. A l’âge de 19 ans, lors d’un voyage de 6 mois en solitaire, il découvre l’Evangile en Inde. Il termine des études universitaires aux Etats-Unis et devient steward à la Pan Am, puis obtient une maitrise en théologie en 1985 au Talbot Theological Seminary (USA). En 2009, il achève un doctorat en théologie du Master’s Seminary (USA) dont la thèse est le livre intitulé La Genève de Jean Calvin : Sur les pas du grand Réformateur. Aujourd’hui pasteur à plein temps à la Geneva Bible Church, les tours guidés sont pour lui une manière de partager sa passion pour la Bible et le Réformateur.

Vitraux de Paul Monnier, église Saint-Grat, Montana-Village

En utilisant des codes modernes l’artiste Paul Monnier nous entraîne aussi à méditer sur l’Eucharistie.

Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer

La première impression qui se dégage de ce vitrail de Paul Monnier, c’est une forme de calme, de paix. L’épisode des cinq pains et deux poissons n’est pas représenté de manière triomphale, les couleurs choisies ne sont pas celles d’un miracle éclatant de gloire. 

Contrairement à ce que rapportent les quatre évangélistes 1, ce n’est pas la foule qui entoure Jésus. Il n’y a que six personnages, probablement des disciples. On reconnaît Jean, jeune et imberbe. Il est positionné la tête penchée, comme sur les représentations de la Cène. Ce n’est pas le seul indice d’un rapprochement avec le dernier repas. Sur la table, une coupe accompagne les pains et les poissons. Ces pains ressemblent d’ailleurs plus à des hosties : ils sont blancs et comportent une croix. Le Seigneur est lumineux et vêtu de blanc, son auréole est un nimbe crucifère, symbole associé à la Résurrection.

Revenons aux disciples : leur tête à tous est orientée vers la table et leurs yeux sont fermés, à l’exception de celui en bas à gauche. Ce personnage est tourné vers Jésus, les yeux grands ouverts. Il a une expression de perplexité, d’interrogation, on pourrait presque y voir de la peur. Qui est-il ? Qu’est-ce que Monnier veut nous dire à travers cet homme ? Il est difficile de répondre à ces questions avec assurance. Il est toutefois certain qu’il nous invite à nous interroger à notre tour : qu’est-il en train de se passer ? qui est ce Jésus que nous croyons connaître ?

Paul Monnier nous entraîne à la multiplication des pains avec Jésus qui nourrit la foule, au soir du Jeudi saint, avec Jésus qui partage un dernier repas avec ses disciples, après la Résurrection, avec Jésus qui donne des signes et invite à croire. En utilisant des codes modernes – on pourrait voir le calice sur un des autels de nos églises – l’artiste nous entraîne aussi à méditer sur l’Eucharistie.

1 Matthieu 14, 15 – 21 ; Marc 6, 35 – 44 ; Luc 9, 12 – 17 ; Jean 6, 5 – 13

L’artiste polymorphe

Abraham en train de travailler sur saint Antoine portant Jésus.

Par Nicolas Maury
Photo : Claude Marguet

Non loin de la chapelle de l’Evi, au cœur de la Gruyère, Abraham Llucia Lopez décrit l’une de ses sculptures : « L’Enfant Jésus a une tête de coquin. Derrière son dos, il cache un livre. Son regard semble dire à saint Antoine, qui le porte : « J’ai quelque chose pour toi et je vais te le donner. » Le saint a l’air songeur : « Petit malicieux, n’essaye pas de me faire tomber dans l’eau ! » Tout le monde connait l’histoire de saint Antoine. J’ai voulu en donner une vision un peu différente. »

La différence, l’artiste andalou d’origine catalane la revendique. Surtout lorsqu’elle est créative. Artiste-peintre avant lui, son père lui a confié pinceaux et couleurs dès sa plus tendre enfance. Un don qui a changé sa vie. Adolescent déjà, il remporte plusieurs prix de sculpture et de peinture avant de commencer, âgé de 19 ans, à réaliser des fresques dans son Espagne natale. 

Aujourd’hui, il a établi son atelier à Neirivue. « Il vient de se faire naturaliser. Une belle fête », commente son voisin Claude Marguet, par ailleurs président de la paroisse de Saint-Martin Haut-Intyamon. C’est à ce titre qu’il lui a demandé, il y a quelques années, de réaliser une tâche spécifique. « Les stations du chemin de Croix menant à la chapelle de l’Evi étaient défraichies. Connaissant ses talents – il a peint le tableau géant sur l’Abbé Bovet qu’on peut voir au musée de Gruyère – nous avons engagé Abraham. Il a refait les 14 stations ! » Président du conseil de Fondation de la chapelle de l’Evi, Claude Castella ajoute : « Vu son importante culture théologique, c’était la personne idéale. »

Le principal intéressé ne dément pas : « Au départ, je pensais devenir jésuite. J’ai commencé à cheminer sur cette voie avant de me rendre compte que ce n’était pas la mienne. Je me suis dit qu’il valait mieux être un bon maçon qu’un mauvais architecte. Plus sérieusement, cette partie de ma vie m’a donné de bonnes bases théologiques. » De quoi lui permettre de donner, au-delà de son métier d’artiste, des conférences liées à la religion. « J’aime souligner ce qui lie les différents monothéismes. Les similarités sont plus grandes que les différences. Comme pour l’art, tout dépend de l’endroit où on pose son regard. »

Abraham Llucia Lopez
• Né à Jaén en Andalousie le 16 janvier 1950.
• Ariste, peintre, sculpteur, professeur d’Art, il a notamment donné des cours à l’Ecole publique l’Escalâ (Costa Brava) et a fondé l’Ecole d’Arts du Palace Hôtel à Gstaad. Il fut aussi responsable des Arts de la Dar-Al-Fikr School en Arabie Saoudite et a donné des cours à l’école publique de Barberêche à Fribourg.

Retrouvez l’ensemble des textes et des vidéos de la rubrique sur le site : https://presse.saint-augustin.ch/ecclesioscope/

La mémoire

Les réseaux de neurones dans le cortex préfrontal jouent un rôle crucial.

Par Pierre Guillemin | Photo : DR

La mémoire est une fonction cognitive essentielle, permettant de stocker, récupérer et utiliser des informations au fil du temps. On distingue trois types de mémoire : la mémoire sensorielle, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme :

-> La mémoire sensorielle capte brièvement les stimuli de l’environnement ; 

-> la mémoire à court terme conserve une quantité limitée d’informations pendant quelques jours au maximum ; 

-> la mémoire à long terme permet de stocker des connaissances pour des périodes prolongées supérieures à la semaine…

Les recherches scientifiques actuelles montrent que la mémoire humaine est façonnée par divers facteurs biologiques, environnementaux et technologiques. A un niveau neurobiologique, les réseaux de neurones dans des régions comme l’hippocampe et le cortex préfrontal jouent un rôle crucial. 

La mise en mémoire d’un souvenir se traduit par une augmentation importante et durable de l’efficacité synaptique. C’est ce que l’on appelle la potentialisation à long terme ou LPT. Lorsqu’une modification d’efficacité est induite (après activation de la synapse), des mécanismes moléculaires dans les neurones conduisent progressivement à des changements morphologiques durables. Les études morphologiques ont révélé la trace de ces profonds remaniements des réseaux de neurones qui sont donc des conséquences de l’induction de la plasticité synaptique : 

-> Changement de forme et de taille des synapses, augmentation des surfaces d’apposition entre les éléments pré- et postsynaptiques ; transformation de synapses silencieuses en synapses actives ;

-> Croissance de nouvelles synapses.

Cependant, la mémoire est également sensible à l’oubli et aux distorsions. Il est fondamental d’entraîner régulièrement sa mémoire.

Les progrès en neurosciences et en intelligence artificielle modifient notre compréhension de la mémoire. Mais si l’innovation dans ce domaine est remarquable, les questions éthiques et philosophiques liées à l’augmentation cognitive demeurent centrales, notamment sur la frontière entre mémoire humaine naturelle et artificielle.

La mémoire joue un rôle crucial dans la transmission orale des Evangiles avant leur mise par écrit. Ainsi, la mémoire des apôtres n’est pas seulement un processus cognitif, mais un acte de fidélité à une vérité transcendante, une façon de garder vivante la parole divine au cœur des croyants.

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