Dans le cadre des propositions du Service de la spiritualité de l’Eglise catholique romaine à Genève, Sophie Parlatano a animé plusieurs ateliers destinés à rédiger son propre journal spirituel. Elle nous explique en quoi consiste ce mode d’enquête spirituelle menée sur sa propre intériorité. Entretien.
Sophie Parlatano Erbrich.
Par Myriam Bettens Photos : Ass. Vaudoise des écrivains, DR
Le journal spirituel constitue-t-il l’ancêtre du journal intime ? C’est Saint-Augustin qui a lancé ce type d’écriture autobiographique à fond spirituel. Il y a dans ces deux types de journaux de l’intimité toutefois différentes l’une de l’autre. Dans les journaux psychologiques, on a tendance à « déverser » sans autre orientation que soi-même. De plus, le journal spirituel est destiné à être lu, du moins des extraits. Il constitue donc davantage un témoignage.
Comment définissez-vous le journal spirituel ? C’est un récit qui part du vécu. Par contre, le Je dont il est question a une portée universelle. Il est ouvert et habité par quelque chose de plus grand que lui. Le journal spirituel constitue à la fois un mouvement vers soi, mais aussi vers les autres et vers ce qui nous dépasse. La finalité n’est jamais le MOI. Ce journal est destiné à être partagé, donc cela change aussi notre manière d’écrire. Une partie de l’atelier est toujours consacrée à réfléchir ensemble à ce qui fait le côté spirituel d’un journal…(sourires).
Se lire aux autres est extrêmement difficile… Pour la plupart des participants, c’est même plus difficile que d’écrire. Ils sont invités à le faire, mais sans obligation, car je pense que cela a aussi une valeur thérapeutique. Cela permet un engagement entier, y compris du corps par le biais de la voix. J’encourage à oser lire pour surpasser la peur du jugement, accepter sa part de doute ou la peur de ne pas avoir bien écrit.
Valeur thérapeutique, dans quel sens ? Thérapeutique au sens large. La démarche d’écrire à partir de ce réel qui nous touche et nous anime, aide à prendre conscience du désir essentiel d’être en lien. Cela peut nous aider à nommer ce qui nous pèse, à prendre conscience de ce qui nous habite au-delà des apparences. C’est une double quête : de la Source, mais aussi de nos ressources. Les participants réalisent que même dans le quotidien, on est relié à quelque chose de plus grand.
Comment rédige-t-on un journal spirituel ? La forme d’écriture est très libre. Je donne néanmoins des clés et des contraintes formelles durant l’atelier. Cela peut sembler paradoxal, mais j’ai remarqué que sans ces règles, le message se dilue…C’est à la fois intuitif et formel, mais cela favorise une sorte de jaillissement.
Quelle est la motivation des participants ? Certains participants ont besoin d’exprimer des choses qu’ils vivent au quotidien dans des milieux professionnels exigeants, celui du soin par exemple. D’autres ont peu de pratique d’écriture et souhaitent trouver leur propre style pour mieux arriver à s’exprimer par écrit.
Ateliers d’écriture d’un journal spirituel
Sophie Parlatano Erbrich est formée à l’accompagnement spirituel (AASPIR) et à l’écoute active, joyeuse de vivre sa spiritualité et de la partager à travers l’écriture, le chant et la danse.
Plus d’informations concernant les ateliers d’écriture du Service de la spiritualité de l’Eglise catholique romaine à Genève auprès de sa responsable, Federica Cogo, à spiritualite@cath-ge.ch ou au 077 441 17 80.
Tout est question de discernement : s’agissait-il vraiment à l’époque d’enchanteurs, devins ou sorcier(ère)s qui interrogeaient les fantômes, invoquaient les morts, usaient de charmes pour se concilier les puissances occultes, exercer une volonté de puissance, jeter des sorts et provoquer le malheur de personnes autour d’eux ? Ou de femmes, d’hommes et d’enfants en réalité inoffensifs qui, à cause d’un trait particulier ou d’une manière d’être inhabituelle, se voyaient injustement attacher cette étiquette à leur front ?
Certes, le passage de Deutéronome 18, 9-22, que reprend à son compte le Catéchisme de l’Eglise catholique dans son paragraphe sur « Divination et magie » (n. 2115-2117) et qui dénonce les abominations commises par les voyants, les médiums et les mages de nations en opposition à l’action des prophètes choisis par le Seigneur et dépositaires des paroles divines pour le bien de son peuple, a pu servir de base au long des siècles pour légitimer certaines condamnations hâtives et indues. « Si un prophète [ou quelqu’un se présentant comme tel] a l’audace de dire en mon nom une parole que je n’ai pas ordonné de dire et s’il parle au nom d’autres dieux, ce prophète mourra », va même jusqu’à affirmer le livre de la Loi de Moïse (Deutéronome 18, 20).
Le seul véritable enjeu est l’adoration de l’unique Seigneur, soit le respect du premier des dix commandements de l’Ancien Testament (Exode 20, 2-17 et Deutéronome 5, 6-21). Si de nos jours encore, l’idolâtrie et l’irreligion demeurent sujettes à caution, c’est qu’elles battent en brèche la relation exclusive entre l’être humain et son Créateur et Rédempteur, sur laquelle s’édifie l’ensemble de ses attitudes de justice et de vérité. Le recours à Satan ou à d’autres démons, l’évocation des défunts, les pratiques supposées à tort révéler l’avenir ; l’astrologie, la divination, les phénomènes de voyance, de médiumnité, le recours à la magie et au spiritisme afin de soi-disant domestiquer les puissances occultes, de les utiliser à son propre profit et d’exercer un pouvoir surnaturel sur le prochain, voire de lui causer du tort en exploitant souvent la crédulité d’autrui, tous ces procédés continuent d’être dangereux, de nuire aux relations interpersonnelles et d’éloigner de la vénération du seul vrai Dieu.
Ni chasse contemporaine aux sorcières ni banalisation des innombrables pratiques occultes et sataniques : telle est la ligne de crête que l’Ecriture et la foi ecclésiale nous invitent à emprunter pour que le don de prophétie ne s’éteigne pas et ne soit pas noyé sous de multiples contrefaçons dommageables.
Des jubilaires de mariage aux 150 ans d’une église, en passant par les anniversaires de décès, notre vie est marquée d’anniversaires. Et ceci, parce que le besoin de se souvenir rejoint la nécessité de se rassembler et se réjouir ensemble de la vie qui continue.
A la Renaissance, qui n’était pas avec le Pape (ici Grégoire XII), était forcément contre lui.
Par Thierry Schelling | Photo : DR
Vous connaissez Clelia Luro de Podesta ? Surnommée la « sorcière du pape François ». Pourquoi ? Parce qu’elle avait prédit qu’il serait Pape alors qu’elle côtoyait le jésuite argentin à Buenos Aires. Qui plus est, cette veuve avait épousé… un évêque argentin, Mgr Podesta qui, évidemment, avait quitté mitre et crosse pour la vie conjugale. Ils ont été à l’origine de l’Association des prêtres mariés latino-américains…
Et parce qu’à son retour après le conclave qui élit Benoît XVI, elle lui avait promis que lorsqu’il y retournerait (à Rome), ce serait son tour : « Méchante sorcière ! », lui assena Bergoglio ! Elle décédera fin 2013 non sans avoir vu l’effet de sa prédiction : un Pape argentin à la loggia de Saint-Pierre !
« Tués bien qu’innocents »
Dans sa méditation à Sainte-Marthe, le 11 avril 2016, en référence au martyre de saint Etienne (le premier dans l’histoire chrétienne), papa Francesco regrette que « l’histoire de l’Eglise soit tissée de tant et tant de gens qui ont été tués bien qu’innocents, avec la Parole de Dieu contre l’esprit de cette même Parole ». Sainte Jeanne d’Arc ou encore les victimes de l’Inquisition ont été condamnées parce qu’elles ne s’ajustaient pas à la Parole de Dieu… selon les juges d’alors ! »
« Sus aux sorcières qui copulent avec les bêtes ! »
Les Papes, dès la Renaissance, ont lutté d’une part contre l’hérésie et la sorcellerie, du moins ce qu’on en comprenait alors : nouvelles « sectes » chrétiennes (Vaudois, Cathares…) ou juives, et, d’autre part, contre les schismatiques : qui n’était pas avec le Pape était forcément contre, même quand trois d’entre eux régnaient simultanément (Alexandre V, Benoît XIII et Grégoire XII) ! A y perdre son latin, effectivement, voire la tête…
La chorale de Monthey et l’Echo du Coteau de Choëx ont choisi une collaboration pour cette nouvelle année. Unir leurs forces et leurs voix pour former une chorale dirigée par Guillaume Délèze. Elles espèrent offrir aux paroissiens de belles messes chantées par une grande chorale tant à l’église de Choëx qu’à celle de Monthey.
Depuis quelques années, notre paroisse soutient plusieurs projets au Togo : Association « God-is-love St-Laurent » de l’abbé Antoine, Moyen Séminaire Comboni, Village « Espérance et Paix » de Sœur Odile, rénovation du presbytère de Glidji et depuis peu, le projet agro-pastoral « La Joie dans l’Espérance » de l’abbé André.
Le Tout-Autre m’ouvre à son existence: il me veut bienheureux.
Le chemin du bonheur passe par son Fils qui se fait Tout-Proche et m’ouvre une proximité avec tous les humains, mes frères et soeurs.
L’église de Bussy était comble dimanche 22 septembre dernier à l’occasion de la messe de la rentrée pastorale 2024. La cérémonie a été présidée par l’abbé Bernard Alassani, assisté de toute l’équipe pastorale. Ce fut l’occasion de remercier des membres dévoués à la paroisse et d’accueillir de nouvelles personnes qui joueront un rôle actif dans plusieurs pastorales.
Le dernier week-end de septembre a eu lieu dans notre paroisse une double cérémonie des confirmations : à Murist le samedi et à Estavayer-le-Lac le dimanche. L’officiant a été l’abbé Philippe Matthey, curé-modérateur de l’UP des Rives de l’Aire à Genève. Nous publions les photos des deux groupes de confirmands prises à l’issue des cérémonies. Nous avons également demandé à Cédric Chanez, qui a conduit le parcours de préparation des confirmands, de s’exprimer ci-dessous (cjy).
La mort d’un être cher laisse souvent une histoire inachevée, une conversation interrompue à jamais. Lorsque les réponses nous échappent, il ne nous reste qu’une seule voie : celle du pardon. Pardonner à ceux qui sont partis, se pardonner à soi-même, mais aussi à ceux qui restent et qui, parfois, sans le vouloir, ravivent nos blessures et notre douleur.
La fête de l’Assomption se situe au cœur de l’été durant la période des vacances d’été, plus précisément le 15 août. Cette fête liturgique commémore la fin de la vie terrestre de la Vierge Marie et nous aimons la célébrer dans un lieu marial si le temps le permet.
Une météo favorable a permis un déroulement normal de la fête de la Saint-Laurent, patron de notre paroisse mais aussi de la Confrérie des pêcheurs d’Estavayer. Messe en plein air sur la place Nova Friburgo, bénédiction des bateaux et dégustation de friture ont vu cette fête se dérouler selon le protocole, même si aucun nouveau membre de la Confrérie des pêcheurs n’a été assermenté cette année. Reflets en images (cjy).
Samedi 12 octobre, l’abbé Darius Kapinski, curé-modérateur de notre paroisse, a été installé officiellement comme doyen de la Broye. Une cérémonie habituelle pour une telle nomination. C’est le nouveau vicaire général du diocèse LGF, l’abbé Jean-Claude Dunand – dont c’était la première visite dans notre région – qui a présidé cette célébration. Nous avons profité de demander à l’abbé Darius de s’exprimer sur sa conception du rôle de doyen (lire ci-contre).
Sans doute le croiserez-vous dans les rues d’Estavayer : Fernando a été engagé, conjointement par la paroisse et Caritas, pour fonctionner comme aumônier en diaconie, partiellement à Estavayer. Et s’il a un nom bien de chez nous, il a aussi un accent sud-américain bien marqué !
Les prisons congolaises sont malfamées : mouroir, violations des droits de l’homme, malnutrition, tortures… Mais parfois, la vie chrétienne découverte à la Prison centrale de Bukavu redonne espoir et sourire à certains détenus. Alfred Munkegere, catéchiste et membre de l’aumônerie avec l’abbé Adrien Cishugi, témoigne de sa rencontre avec le détenu Munyaka Ndjale.
Par Alfred Mukengere, catéchiste de l’aumônerie à la prison centrale de Bukavu | Photos : José Mittaz
Un samedi de mars à 13h30. La cour centrale de la prison de Bukavu est moins remplie que d’habitude. Beaucoup de détenus sont dans leurs cellules à la sieste. Lorsque nous demandons à voir Ndjale, les agents de l’ordre – des détenus ayant reçu cette fonction – partent à sa recherche, mais en vain : il n’est ni dans sa cellule, ni dans la cour. C’est finalement vers les douches que les agents le trouveront. La cinquantaine, teint noir, avec une calvitie et une dent arrachée, l’ancien chef rebelle des groupes armés Maï-Maï arrive mouillé, en singlet, culotte et babouches : « J’étais au boulot et je n’ai pas eu le temps de me changer », s’excuse-t-il en arrivant. Depuis deux ans, Munyaka Ndjale a fait le choix de soigner et laver les détenus atteints par une maladie cutanée qui crée des démangeaisons et des plaies sur tout le corps : le Kiguci, plus connue sous le nom de la variole du singe (Mpox).
« La vie carcérale est difficile. Mais cela dépend comment tu la vis. Après mon baptême en 2020 ici à la prison, je ne suis pas devenu lecteur, garde paix ou choriste, mais j’ai opté pour le ministère de la Caritas. C’est là que j’ai trouvé ma vocation. Je me charge de soigner et de laver tous les détenus qui souffrent du Kiguci. Moi je suis kada (commandant), et le premier kada (commandement), c’est l’offrande. Je préfère partager ma vie pour une cause commune, que de la vivre pour un bonheur personnel. »
Avant son baptême, Ndjale était un opposant farouche à la vie chrétienne. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) était son premier ennemi. Pour lui, tous les chrétiens étaient des personnes dénuées de patriotisme. Et c’est finalement en prison, après six ans d’incarcération, qu’il découvre ce que signifie être chrétien.
« Moi-même, je te le dis, je n’avais jamais eu envie de devenir chrétien. Chaque fois que j’entendais parler des chrétiens, je les pourchassais ; certains mouraient, d’autres se cassaient les pieds dans la fuite. Ceux qui étaient pris captifs, je les tabassais comme si l’Etat n’existait pas. Ici en prison, durant les six premières années, j’étais un opposant farouche à l’abbé Adrien. Je dois avouer que Satan m’enchaînait. Je ne savais plus où j’en étais. Mais Dieu m’a envoyé son travailleur : l’abbé Adrien. Il a commencé par m’apprendre des choses, puis je suis allé à la catéchèse chez Alfred et finalement j’ai cru. Je crois que c’est Dieu lui-même qui est venu dans ma vie. »
Inimaginable ! Un an après son baptême, Ndjale a été sollicité par des détenus catéchumènes pour devenir leur parrain. Cet ancien recruteur et chef rebelle Maï-Maï devient parrain pour les catéchumènes. Mais comment est-ce possible ?
« Je suis fier d’être devenu parrain de baptême, alors que j’avais commis tant de crimes dans ma vie : j’ai beaucoup versé le sang, j’ai volé les choses d’autrui, j’ai violé des femmes. Mais curieusement, Dieu lui-même a envoyé des détenus catéchumènes vers moi et ils m’ont choisi comme parrain. Je considère que c’est un message de Dieu pour moi : il veut que je sois celui qui porte la bonne nouvelle aux autres, un signe pour les autres. »
Le baptême a changé la vie de Ndjale : il a choisi d’apprendre à être libre, même en prison.
« Depuis que je suis chrétien, je me sens libre. Même si je meurs maintenant, je dois aller au Ciel. Avant je n’étais pas libre, tout le temps préoccupé par le fait de ne pas enfreindre les conditions pour survivre. Mais aujourd’hui, je vis sous la protection du Seigneur, Sauveur de ma vie. Ici en prison, deux choses me font souffrir : je mange mal et je dors mal. Mais intérieurement, je me sens libre, fier et heureux.
Outre la liberté, la vie chrétienne m’a fait deux grâces : la sagesse et la valeur de l’homme. Avant, je ne pouvais pas accepter que quelqu’un me touche dans l’œil sans que je ne morde son doigt. Mais aujourd’hui, quand on le fait, je me tais. Incroyable ! Souvent j’en ris et je me demande si c’est moi ou si c’est une autre personne ! Mais j’en suis fier. La vie chrétienne m’a aussi appris la valeur de la personne humaine, quels que soient son origine, son ethnie, sa race, sa forme. »
A la fin de son incarcération, Ndjale souhaite continuer à vivre de l’Evangile et à le partager, par-delà les frontières ethniques et les lignes qu’il considérait comme ennemies.
« Si Dieu peut écouter ma demande, je le supplie de faire de moi la personne qui ira évangéliser mes frères Babembe et Rwandais qui sont à la maison, afin qu’ils sachent qui est Dieu. Parce que verser le sang n’a aucun intérêt. En reconnaissant qui est Dieu, nous aurons la paix. Une fois j’ai lu sur un calendrier ici à la chapelle : « Baptisés et envoyés ». Depuis ce jour, j’ai compris que je deviendrai missionnaire. »
La catéchèse pour les adultes est une des activités de l’Aumônerie catholique de la prison centrale de Bukavu. Elle est organisée chaque mercredi pour les catéchumènes qui se préparent à recevoir les sacrements ainsi que chaque samedi pour toute la communauté chrétienne de la Prison.
A l’heure où vous recevez ce témoignage, Munyaka Ndjale vient d’être libéré de prison. Pour lui, une nouvelle vie commence.
Le catéchiste Alfred remet la Bible et un chapelet à chaque nouveau baptisé.Les baptêmes ont été célébrés lors de la veillée pascale dans la cour centrale de la prison, sous une pluie diluvienne.
Invitation
A l’occasion du Mois de la Mission Universelle qui est centré cette année sur la solidarité avec les chrétiens de la République Démocratique du Congo, la paroisse de Martigny vous invite à une soirée missionnaire proposée en collaboration avec l’association Amis de Bukavu dont le site vous propose des manières concrètes de soutenir des projets au service de la vie (www.amisdebukavu.com) :
vendredi 11 octobre à 19h30 à Notre-Dame-des-Champs.
Cette soirée sera animée par l’abbé Adrien Cishugi, aumônier de la prison centrale de Bukavu, et le chanoine José Mittaz. Soyez les bienvenus à cette soirée de témoignage et de partage avec la présentation d’un nouveau film sur la vie chrétienne à l’intérieur de la prison de Bukavu.
Au fond, ce que nous transmet le Christ au travers de son message n’est-il pas essentiellement une proposition de son Père et notre Père, d’aimer et de se laisser aimer ?
Ce message a été considérablement alourdi et compliqué par ceux qui ont rapporté les faits et les paroles de Jésus en tentant de les articuler avec le judaïsme et son prophétisme. Ainsi a-t-on attribué au Dieu dont Il nous parle des comportements et des exigences envers nous qui ont masqué le sens profond de ce qu’Il nous propose.
Ce Dieu immense, créateur d’un Univers qu’Il habite et anime avec une générosité sans limites, est la source de l’Amour et de tout ce qu’il génère de beau, de bon, d’harmonieux. Après avoir été durant des millénaires interprété en termes humains, lorsque « les temps furent accomplis » et que l’évolution humaine permettait enfin de le comprendre en Esprit et en Vérité, Il s’est incarné dans Celui en qui « Il a mis tout son Amour », Jésus le Christ, afin que cet Amour nous soit annoncé, expliqué et puisse pénétrer nos vies.
Cet Amour, qui éclaire, colore et fait vraiment vivre toute chose, ne s’impose jamais ! Il est une proposition (« je me tiens à la porte et je frappe et SI quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte j’entrerai chez lui »). On ne peut forcer qui que ce soit à aimer, seule la Grâce peut inspirer ce sentiment, que l’on soit croyant ou non…
Nous avons été élevés avec tout un catalogue de conduites à tenir si nous voulons être « sauvés », avec en prime la contribution du sacrifice du Christ pour racheter notre péché existentiel ou les péchés de nos vies.
Or le seul péché qui ne peut être remis, nous dit le Christ, est celui contre l’Esprit, soit le fait de refuser l’Amour ; ce faisant nous nous mettons hors-jeu de cette histoire d’Amour qu’est la vie en Dieu et nous nous punissons nous-mêmes ! En fait, Dieu n’y est pour rien : nous ne faisons que refuser sa proposition !
Dans la mesure où nous l’acceptons, la vie prend une autre tournure : l’Amour transforme notre visage, nos pensées et nos actions comme ceux de l’autre et tout prend une coloration différente.
Le discernement qui s’en inspire n’est-il pas de voir et de comprendre, au travers du prisme de l’Amour, les faits de la vie quotidienne et les comportements d’autrui comme de nous-mêmes et de tenter de penser et d’agir dans cette perspective ?
Alors accueillons cette proposition de Vie telle que le Christ nous l’a enseignée en tentant de la comprendre et de la vivre dans son sens originel, avec l’aide de Son Esprit !
L’église Sant’Eusebio et la chapelle de Ronchamp de Le Corbusier mélangent les formes arrondies et angulaires en partant de l’intérieur : les rondeurs se veulent dans les deux cas une évocation de l’harmonie de la nature tandis que les formes angulaires répondent à une vision classique d’un bâtiment.
Par Pierre Guillemin | Photos : DR
L’architecture sacrée c’est la conception et la construction de bâtiments destinés au culte religieux ou aux pratiques spirituelles. Elle englobe une grande diversité de styles, de formes et de symboles, influencée par la culture, la religion, l’époque et la géographie.
Dans le cas de l’architecture chrétienne, les bâtiments du Haut Moyen-Age, (chapelles, églises, cathédrales, basiliques) ont été le plus souvent construits sur les ruines de temples antiques reconnaissant le lieu sacré de la construction à travers les âges. La cathédrale de Lausanne en est un parfait exemple.
Le bâtiment exprime une théologie. Les chrétiens signifient leur foi et leur espérance par la manière dont ils organisent l’espace de leur maison commune, l’espace du bâtiment où ils se rassemblent pour célébrer le culte divin.
Le symbolisme de l’architecture chrétienne est très codé comme la croix, les dômes (qui représentent le ciel), les vitraux, les sculptures qui racontent la Bible et les Evangiles et sont toujours présents. Nous pouvons les admirer aussi bien dans l’église Sant’Eusebio du VIIe siècle à Pavie que dans la chapelle de Ronchamp du XXe siècle du très célèbre architecte suisse Le Corbusier.
Le 16 août, nous nous sommes retrouvés Place de Rome, prêts au départ pour deux jours à l’hospice du Grand-Saint-Bernard dans le cadre d’une démarche jubilaire proposée par la paroisse.
Par Fabienne Gigon, représentante de l’évêque à Genève | Photos : DR
Chère Lectrice, cher Lecteur,
La mission de l’Eglise se vit en continu, fidèle à l’envoi que le Christ nous adresse (Mt 28, 19-20) ! Pourtant, l’Eglise rythme le temps en années liturgiques, avec des moments particuliers.
Avec nos collègues prêtres et laïques, nous ancrons notre mission dans une année dite pastorale démarrée par une rentrée qui a eu lieu, en 2024, à fin août, dans la lignée de la rentrée scolaire. Le fil rouge proposé pour cheminer pour ces prochains mois est celui de l’espérance, en lien avec le jubilé 2025 dont le thème choisi par le Pape est « Pèlerins d’espérance ».
Notre monde a tant besoin d’espérance ! Cultiver et témoigner d’une saine, voire osons, d’une sainte espérance est un trésor que l’on est invité à offrir à nos réalités chahutées, pour ne pas dire constamment bouleversées.
Mais qu’est-ce que l’espérance ? L’Eglise nous la présente comme une vertu théologale, soit ayant Dieu pour objet, alors que les vertus, terme qui tend à devenir désuet sous nos latitudes, sont des dispositions fermes au bien, au beau et au bon. Vous le savez, la foi et la charité viennent compléter le trio des vertus théologales.
Il est bon de revenir sans cesse à l’espérance et j’aurais l’occasion d’évoquer ce thème prochainement encore.
Comment témoigner de l’espérance ? Pour l’heure, je vous laisse avec l’une des citations inspirantes travaillées lors de la rentrée pastorale dans l’atelier préparé par nos collègues de la formation (Pastorale des Chemins) et extraite de la bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025 publiée par le pape François, le 9 mai 2024 et dont le titre en français est « l’Espérance ne déçoit pas » : « C’est en effet l’Esprit Saint qui, par sa présence permanente sur le chemin de l’Eglise, irradie la lumière de l’espérance sur les croyants : Il la maintient allumée comme une torche qui ne s’éteint jamais pour donner soutien et vigueur à notre vie. » (Spes non confundit n° 3).
Vue de l’ancienne basilique Saint-Pierre et du Palais apostolique à Rome, par Martin Van Heemskekr. Ce dessin permet de comprendre la genèse de la construction du Vatican.
Si l’on demande à un enfant de dessiner une église, il y a de fortes chances qu’il dessine un bâtiment un peu allongé avec une toiture inclinée et un clocher. Pourtant, l’architecture des églises n’a cessé d’évoluer au cours de l’histoire. De la domus ecclesiae à la diversité des constructions contemporaines, est-ce toujours la même motivation qui guide les choix ?
Par Amandine Beffa | Photos : Jean-Claude Gadmer, Flickr
Jusqu’à une période relativement récente dans l’histoire, nous manquons de traces écrites permettant de comprendre avec assurance comment les édifices étaient construits et parfois même ce à quoi ils ressemblaient. Ainsi que l’explique Gérald Deuber : « Les témoins matériels sont en revanche nombreux, illustrant à travers les transformations et les aménagements divers des monuments une évolution des modèles, des techniques et des goûts […] »1 Plus que les livres, ce sont donc les pierres qui nous racontent l’histoire des églises.
Après l’Ascension, les disciples de Jésus continuent à fréquenter le Temple de Jérusalem ou les synagogues locales. Ils se rassemblent, en plus, dans la demeure d’un riche fidèle pour la fraction du pain.
La destruction du Temple en 70, impose aux chrétiens de développer des lieux dédiés uniquement au culte. Les vestiges les plus anciens de maison-église (~250) se trouvent en Syrie, à Doura Europos. Une pièce comprend un banc de pierre et une petite estrade. Il n’y a toutefois pas trace d’autel.
Lorsque le christianisme devient religion de l’Empire en 380, les églises de maisons disparaissent au profit des basiliques, des édifices inspirés de l’architecture civile. Le chœur est situé à l’ouest. Le prêtre célèbre face au peuple, il regarde en direction de l’est. La basilique Sainte-Marie-Majeure, à Rome, est une excellente illustration de ce style.
En soi, l’architecture chrétienne aurait pu en rester là, le bâtiment répondant aux besoins. Cependant, « avec le temps […], les transformations sociales et politiques et les évolutions artistiques, le lieu de culte ne s’en [tient] pas à ces formes originelles […] au contraire, l’union du christianisme et de l’architecture se [renouvelle] à chaque époque pour des résultats différents ».2
Les vestiges des églises du VIe au VIIIe siècle sont assez rares. Genève fait exception (voir encadré en page 3).
Aux alentours du XIe siècle, les conditions sont réunies en Europe pour l’émergence d’un nouveau style. Jean-Michel Leniaud explique que « l’époque se caractérise notamment par la grande qualité des matériaux employés : on ouvre des carrières, on fabrique des outils pour la taille de la pierre, on appareille avec un tel soin que l’épaisseur des joints est très mince »3.
Le goût et la nécessité
Les églises sont reconstruites par goût et non par nécessité. On passe des charpentes en bois à des voûtes en pierre, ce qui ne va pas sans difficulté : « Il faut donc utiliser des matériaux et inventer des procédés techniques qui permettent de concilier l’objectif visé avec les limites imposées par la matière. »4
L’architecture romane ne va pas sans quelques difficultés. Elle fait reposer les poussées sur le mur de l’édifice qui est impérativement très épais. Le résultat est un manque de luminosité et des constructions qui demandent énormément de matériaux.
L’art gothique apporte la solution à ces problèmes en déplaçant les poussées sur les piliers. Jean-Michel Leniaud précise : « On a constaté aussi que les constructeurs du Moyen Age utilisaient largement le fer pour stabiliser leurs constructions […]. On en est donc récemment venu à penser que la stabilité des édifices gothiques découlait moins du principe de contrebutement de la croisée d’ogives par l’arc-boutant que de l’utilisation d’armatures métalliques. »5
L’imprimerie s’en mêle
A partir de cette époque, il n’y a plus de réelles évolutions dans l’architecture pendant plusieurs siècles.
Fin XVe à mi XVIe, le développement de l’imprimerie (1450) permet de rédiger des traités d’architecture et de les partager. Désormais, on connaît presque toujours le nom de l’architecte qui gagne en notoriété.
Dans la deuxième moitié du XVIe siècle, saint Charles Borromée écrit un traité sur la construction des églises, les Instruciones fabricae. Il y indique par exemple : « […] il importe de séparer clairement ce qui est appelé le « Saint Temple » des constructions mitoyennes […] elles risquent d’engendrer de graves abus […]susceptibles de porter atteinte au caractère sacré du culte. »6
Au XIXe siècle, l’apport des matériaux industriels permet de nombreuses innovations. Certains éléments sont désormais préfabriqués dans les usines, ce qui change radicalement la façon de penser un chantier d’église. Les charpentes métalliques remplacent le bois qui nécessitait un travail titanesque, comme en témoigne la restauration de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Pour l’église Saint-Jean-Baptiste de Mogno au Tessin, Mario Botta a travaillé sur la relation entre l’édifice et la nature.
La nef et le chœur
Le XXe siècle connaît une explosion de styles. Les églises ne sont plus nécessairement rectangulaires. C’est par exemple le cas de l’église Saint-Jean-Baptiste de Mogno, au Tessin. Mario Botta travaille sur la relation entre l’édifice et la nature. Au contraire de Charles Borromée qui souhaitait nettement distinguer l’église de son environnement, il joue avec la lumière et le lien avec le paysage.
Laissons à Jean-Michel Leniaud les mots de conclusion : « Contrairement à ce qu’on pourrait penser et même à ce qu’on a dit à certaines époques […], il n’existe pas de plan type pour les églises […]. Une seule donnée s’impose : une église est faite d’une nef et d’un chœur. »7 L’église du Sacré-Cœur, à Genève, le contredit toutefois puisqu’il n’y a pas à proprement parler de nef. Le chœur est situé au milieu de l’assemblée et il n’y a plus de différence de niveau.
1 DEUBER Gérard, La cathédrale Saint-Pierre de Genève, Guides de monuments suisses, SHAS, Berne 2002, p. 15. 2 Ibid, p. 33. 3 Ibid, p. 165. 4 Ibid, p. 119. 5 LENIAUD Jean-Michel, Vingt siècles d’architecture religieuse en France, SCEREN-CNDP, Paris 2007, p. 124. 6 Cité par LENIAUD Jean-Michel, Vingt siècles d’architecture religieuse en France, p. 62. 7 Ibid, p. 118.
Genève, un condensé d’évolution
Les fouilles archéologiques de la cathédrale Saint-Pierre de Genève sont d’une rare richesse. Elles illustrent des siècles d’évolutions architecturales.
Une première cathédrale est construite vers 350-375.
Un deuxième édifice est ensuite ajouté à la fin du IVe siècle. La fonction précise des cathédrales doubles ne fait pas consensus. Certains avancent que la cathédrale nord pouvait servir aux célébrations alors que l’autre aurait plutôt servi à l’enseignement de ceux qui demandent le baptême.
Une troisième cathédrale est construite vers le VIe siècle et les deux premières ne sont plus utilisées.
Au tournant du IXe et du Xe siècle, la façade de la cathédrale principale est déplacée à l’ouest et le chœur est déplacé à l’est. C’est à cette période que les prêtres commencent à célébrer dos au peuple (ils continuent ainsi à célébrer face à l’est).
A la période romane, la multiplicité de bâtiments fait place à une unique cathédrale.
Fin XIIe, début XIIIe, Genève connaît une période de prospérité. Une cathédrale gothique est construite à partir des fondations antérieures. Fait rare, le chantier ne commence pas avec le chœur à l’est, mais avec la façade, à l’ouest.
La cathédrale devient protestante en 1536. Elle cesse alors d’être modifiée au gré des évolutions liturgiques et artistiques catholiques.
Les fouilles de la cathédrale de Genève.
Bibliographie
BONNET Charles, Genève aux premiers temps chrétiens, Fondation des Clés de Saint-Pierre, Genève 1986.
DEUBER Gérard, La cathédrale Saint-Pierre de Genève, Guides de monuments suisses, SHAS, Berne 2002.
LENIAUD Jean-Michel, Vingt siècles d’architecture religieuse en France, SCEREN-CNDP, Paris 2007.
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