Par Marie-Claude Follonier[thb_image image= »4528″ img_link= »url:/wp-content/uploads/2020/01/SpecFR_fevrier2020_interieur_Jeux. »]
Question d’enfant
Pourquoi Dieu, on ne le voit pas ? « L’essentiel est invisible pour les yeux », affirme le Petit Prince de Saint-Exupéry. Avec Dieu, c’est un peu pareil… Alors qu’il est source de toute lumière et de tout bien, et nous sommes devant lui un peu comme des hiboux éblouis par l’éclat du jour et par ce trop-plein de splendeur. Toutes les choses bonnes, belles, justes et vraies reflètent Dieu. Ainsi, l’amour d’un père pour son fils peut nous aider à envisager Dieu comme « notre » Père.
Par Pascal Ortelli
Humour
Lors d’un cours de catéchisme, M. le Curé est interpellé par un enfant qui dessine avec des crayons de couleur. Se penchant sur la feuille, il découvre un gribouillis de lignes multicolores allant dans tous les sens, des carrés et des ronds qui s’enchevêtrent et se recoupent sans aucune logique. Il s’adresse à l’enfant : – Alors petit, qu’est-ce que tu as voulu dessiner ? – J’ai dessiné le bon Dieu.
– Mais le bon Dieu, personne ne l’a vu et on ne sait pas comment il est !
– Eh bien, dit l’enfant, maintenant, vous savez !
Par Thierry Schelling Photo: DR… une jeune Mayençaise qui voulut étudier – ce que le contexte de l’époque (milieu du IXe siècle) lui interdisait – qui s’appelait Jeanne – ou Agnès, ou Marguerite, ou Gilberte, selon les sources ! –, qui se fit passer pour… Jean et, suivant son amant du moment, partit à Londres et Athènes en quête de savoir, pour finir à… Rome où elle devint exégète et entra même à la Curie ! D’aucuns dirent qu’elle fut créée cardinal !
Or, en plein été 855, l’évêque de Rome Léon IV – le célèbre bénédictin à l’origine de la muraille léonine – mourut. Le populus romanus acclama aussitôt son successeur en la personne de… notre Jean, qui, pendant deux ans, trôna au sommet de la hiérarchie catholique. Jusqu’au jour où, menant procession dans les rues de l’Urbs, elle accoucha sous aube et chape papales d’un bâtard au père certainement très clérical. Scandale on ne peut plus public car elle aurait aussitôt été… lapidée pour avoir trompé fidèles et clercs sur son genre.
Duos habet Et depuis, ladite Curie mit en place un processus de vérification de la masculinité du candidat au Trône de Pierre, par la fameuse formule : Duos habet et bene pendentes. Les latinistes traduiront si besoin est.
La papesse Jeanne… Légende croustillante digne des Fioretti Romani, vérité historique un peu loufoque, figure de carnaval à qui plaît l’inversion des genres, surnom dû à la mollesse politique du pape Jean VIII vis-à-vis de la rivale nouvelle Rome (Constantinople), conte initiatique justifiant le « toucher pontifical » ritualisé… nul ne le vérifiera jamais pleinement. Aujourd’hui, en tous les cas, une chapelle et une maison della Papessa Giovanna sont visibles à l’angle de la Via dei Santi Quattro et de la Via dei Querceti.
Nihil obstat Mausolée pour celles et ceux qui se sont résignés à demander une place plus franche et paritaire de la femme dans les instances hiérarchiques mineures et majeures de l’Eglise de Rome ? Attend-on encore quelque proposition concrète de la Commission sur le diaconat féminin mise en place par le pape François en 2016 ? Va-t-on vers une reconnaissance de iure du ministère féminin en Amazonie, pluriel et indispensable dans cette région du monde où elles évangélisent de facto ?
Comment les épouses des diacres sont-elles reconnues? Est-il possible pour elles de sortir de l’ombre?Les femmes ont aujourd’hui des revendications justifiées pour être reconnues dans tous les domaines de la vie sociale, professionnelle ou familiale. Ces revendications se font aussi entendre au sein de l’Eglise par rapport à l’ordination des femmes, de leur place dans les rouages du pouvoir ecclésial.
En tant qu’épouse de diacre, ces questions ne me tourmentent pas. Un diacre n’est pas un homme de pouvoir et ne saurait par conséquent faire de l’ombre à quiconque. Devenir diacre, c’est accepter de s’exposer dans son milieu professionnel et même en Eglise, à des critiques, des incompréhensions, des jalousies. Le diaconat n’est pas un état confortable : ni pouvoir, ni faire-
valoir, même si le diacre est parfois appelé à agir visiblement en Eglise.
Dans ces conditions, comment envisager la place de la femme d’un diacre ?
L’Eglise donne à l’épouse une part égale, j’ose presque dire supérieure à celle de l’époux qui se destine au diaconat. Comment ?
Pour qu’un homme marié puisse envisager le diaconat, il faut que l’épouse donne son accord, au moment du discernement et au moment de l’ordination. L’appel à devenir diacre concerne ainsi également l’épouse. Mon mari et moi avons donc cheminé vers le diaconat ensemble, approfondissant notre foi en couple, en équipe, réfléchissant à nos engagements familiaux, professionnels, ecclésiaux, éclairés tous deux par la lumière de l’Evangile.
C’est vrai, il a reçu le sacrement de l’ordre et pas moi. Mais le sacrement, quel qu’il soit, donnerait-t-il à la personne qui l’a reçu une supériorité ? ou au contraire exige-t-il une plus grande humilité ?
Etre à l’autel pour offrir le monde ou dans l’assemblée pour louer Dieu, être au travail ou à la maison, être homme ou femme, prêtre ou laïque, chacun, par son baptême, est un témoin, témoin souvent discret, parfois visible, rarement adulé.
Car enfin, celui qui doit être reconnu, c’est le Christ.
Ce slogan a été scandé par des femmes, engagées en Eglise, durant la grève des femmes de 2019. Elles revendiquent une participation plus active dans les instances décisionnelles de l’Eglise. Les femmes n’ont-elles vraiment que des postes de seconde zone dans notre Eglise ? Dans notre secteur, un fait est parlant : les conseils de communauté, dédiés au service, sont majoritairement féminins, les conseils de gestion sont composés de plus d’hommes.
Pour m’éclairer encore sur la place des femmes dans l’Eglise, je lis le texte « Inter Insigniores » http://www.womenpriests.org/fr/church/interlet.asp. sur la position de l’Eglise quant à l’ordination de femmes. (A lire !) Le texte souligne, entre autres, que le Christ, en rupture avec les normes socioculturelles de son époque et sans crainte, s’est entouré de femmes auxquelles il a donné une importance majeure dans son enseignement et dans sa vie, à commencer par sa mère. Sainte Thérèse d’Avila ou Sainte Catherine de Sienne sont docteurs de l’Eglise, d’autres fondent des ordres religieux, sans parler de toutes les femmes qui « règnent » sur l’éducation et la conduite de leurs familles.
Le texte rappelle également que « dans les êtres humains la différence sexuelle exerce une influence importante, plus profonde que, par exemple, les différences ethniques : celles-ci n’atteignent pas la personne humaine aussi intimement que la différence des sexes… » (Inter insigniores).
Les femmes ne sont-elles pas portées vers le soin parce qu’elles donnent naissance ? Ce sont elles qui restent au chevet, donc les hommes sortent pour rapporter la subsistance. A l’extérieur des foyers, ils sont appelés à participer à l’organisation de la communauté. Ce modèle culturel, à sa naissance, n’est-il donc pas le fait de la nature et non des hommes. Bien sûr, des déviances ont lieu, au point que parfois dans notre histoire humaine, les femmes ne comptent plus guère. J’ai cependant l’intime conviction que lorsqu’une femme désire ardemment prendre part à une réflexion qui lui tient à cœur, elle y réussit car elle est portée par « sa mission ». Mais n’en va-t-il pas de même pour les hommes ? Car il incombe à chaque être humain de trouver SA PLACE. « Croyons, marchons, agissons. »
Samedi 7 décembre dernier, Simon Roduit, jeune séminariste originaire de Saillon, a vécu un moment décisif : ce matin-là, durant la messe festive, Simon a prononcé ses vœux religieux définitifs. Ces vœux scellent son intégration perpétuelle à la communauté du Grand-Saint-Bernard. Retour sur une journée mémorable.
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, paroisse Saint-Laurent Estavayer / Au large (FR), février 2020 Par CJY-JR-MB | Photo: Nicole YerlyIl s’appelle Vincent Lüthi, il a 21 ans, il a la double origine suisse et philippine et il est domicilié à Cugy. Depuis début janvier, il a rejoint le corps de la Garde suisse pontificale au […]
Des voix juvéniles entonnent le chant d’entrée ! Quel plaisir et quelle émotion profonde difficiles à expliquer ! Les voûtes se plaisent à répandre dans l’église ces sons mélodieux et l’on ressent « physiquement » une onde de fraîcheur qui parcourt l’assemblée ! Animation d’un jour ou projet appelé à durer ? On aimerait en savoir davantage. Alors rendez-vous est pris avec Charlotte Gabioud, jeune étudiante au collège de Saint-Maurice, qui avait pris pour l’occasion la fonction de directrice.
Charlotte, qu’est-ce qui nous vaut cette magnifique « surprise » ? C’est parti d’une réflexion faite lors de célébrations liturgiques. Les quelques jeunes qui y assistent sont disséminés dans l’église et les chants interprétés peinent
à nous toucher. Je ne fais aucune remarque négative sur eux, mais nous avons un âge où il nous faut quelque chose qui bouge, qui nous anime et fasse sortir notre trop-plein d’énergie.
Alors… J’étais décidée à ne pas rester sur ces impressions ! Si l’on veut quelque chose, il faut avoir la motivation nécessaire et se donner les moyens de réaliser ce que l’on souhaite. Alors, comme j’écoute beaucoup Glorious…
Glorious… ? Oui c’est un groupe de musique disons moderne, qui chante l’Evangile et me plaît beaucoup. Ils transmettent une énergie incroyable ! Comme je désirais aussi « faire un peu comme eux », je me suis mis en quête de choristes et de musiciens…
Difficile ? Pas du tout ! Le groupe est déjà constitué car nous sommes déjà tous amis et nous nous voyons très régulièrement. Alors nous nous sommes dit qu’il serait bien d’animer les messes d’une façon qui nous ressemble un peu. Et nous avons commencé les répétitions, dans une ambiance détendue et amicale. Génial !
Pour animer plusieurs messes ? Oui. Nous avons établi notre programme d’une manière fort simple. Nous nous sommes procuré le calendrier des messes, avons regardé quelles places étaient libres concernant l’animation musicale, nous avons choisi les dates en fonction de nos disponibilités, pour aboutir à une animation par mois, ceci jusqu’en juin.
Avec une reprise en automne ? On espère ! On souhaite aussi étoffer notre groupe, ce serait super de voir plusieurs jeunes chanter ensemble. Et puis, il y a tellement à faire. Les DJP, Open sky…
Dis-en plus… En paroisse, les jeunes se sentent isolés. Cela les décourage et ils pratiquent peu. Mais quand on se rencontre, notamment lors des DJP, il y a une ambiance extraordinaire et on ressent alors la joie d’être croyant !
Charlotte, je crois qu’il faut qu’on prenne rendez-vous pour un prochain article ! Volontiers…Envie d’aller chanter avec le groupe de jeunes ? Si tu as entre 14 et 20 ans, vas-y, lance-toi !
Fille, nièce et sœur de pasteurs, j’ai été consacrée en novembre dernier dans l’Eglise Réformée Evangélique du Valais. Cette étape est la reconnaissance par le synode que j’ai répondu à une vocation, que j’ai suivi et réussi le parcours de formation et que je suis appelée à exercer le ministère pastoral dans une paroisse. Mon installation au Coude du Rhône Martigny-Saxon le 26 avril viendra le confirmer.
Les premières femmes consacrées en tant que pasteures l’ont été dans les années 1930. Nonante ans plus tard, je m’étonne que la question du genre perdure. Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça faisait d’être pasteur, en tant qu’homme ? Mes homologues masculins n’ont pas à légitimer leur statut dans une société qui hérite du patriarcat. Aujourd’hui, reconnaissante du privilège que j’ai de pouvoir me sentir à ma place, je désire témoigner de la manière dont je vis mon ministère en tant que personne, sans le réduire à mon anatomie ou à un rôle assigné par la société.
Les Eglises protestantes reconnaissent le sacerdoce universel, soit la possibilité pour toutes les personnes baptisées de s’engager dans un service à la communauté. Il n’y a donc théoriquement pas de différenciation de genre. Nous n’échappons pas au risque des cloisonnements et des prérogatives et nous nous débattons concrètement avec les mêmes questions que celles du monde qui nous entoure. Il est cependant intéressant de sortir des catégories qui peuvent déboucher sur des prises de pouvoir d’un côté comme de l’autre.
Alors comment est-ce que je vis mon service du Christ au quotidien ? Paul m’y encourage dans son épître aux Galates : « Car tous, vous êtes, par la foi, enfant de Dieu, en Jésus-Christ. » (Ga 3, 26) Dans la reconnaissance pour nos dons particuliers, pour la richesse de la diversité de nos personnes, nous trouvons notre unité dans le Christ. C’est lui qui nous unit au-delà de tout ce qui nous sépare, au-delà de toutes les barrières que notre humanité érige et défend. La communion devient alors le signe que la Vie circule, fait fleurir l’espérance, partage la joie et dépasse tout ce qu’on peut imaginer.
C’est en tant que disciple du Christ que je me réjouis de vous rencontrer et de poursuivre une discussion que je souhaite ouverte et constructive. Je m’émerveille en effet de toutes les fois où ma simple présence interpelle et libère la parole. C’est dans l’écoute et l’échange que nous habitons ensemble un monde où chacun(e) trouve sa place et donne le meilleur de soi en tant qu’enfant de Dieu.
Dans le cadre des « Fenêtres de l’Avent » organisées par la commune de Collex-Bossy, la paroisse Saint-Clément a proposé une soirée conviviale de rencontre le jeudi 19 décembre de 19h à 20h, animée par les enfants des écoles, sous la conduite de Mme Antonella Mugny, avec le soutien indéfectible d’Anita Nebel, avec l’apport des parents pour un apéritif, vin chaud, gourmandises délicieuses et appréciées, le tout accompagné de la chaleur du grand feu de bois préparé et allumé par le cantonnier du village. Merci à tous et spécialement aux enfants pour la crèche vivante de la venue du Seigneur, mimée avec cœur et enthousiasme. M. le Curé était également présent. Accompagnement musical par un Irakien chrétien, mari de la fille aînée d’Anita Nebel, sur son instrument le canun.
Par Chantal Salamin
Photo: DRBien que le site internet de L’Action catholique des femmes ne soit pas un modèle graphique, il joue pleinement son rôle de présentation de l’association : son organisation, ses valeurs, ses actions, ses publications et son histoire. Sans être « féministe revendicative », mais en affirmant son identité catholique, l’association veut donner sa place à tout baptisé, homme ou femme, avec une attention particulière aux non-croyants.
En priorité, l’association favorise les rencontres pour permettre aux femmes de partager leurs expériences, d’oser se dire et parler de leurs difficultés, de leurs joies et de leur quotidien, mais aussi de débattre entre elles dans un climat d’amitié.
Leurs rencontres abordent de graves sujets tels que les violences conjugales, la solitude, le deuil, la précarité qui doivent absolument être considérés avec sérieux par tous. Malheureusement, de par leurs situations – veuvage, séparation ou divorce, maladie ou handicap, dépendances –, leur grande sensibilité et de longues années d’habitudes sociétales ancrées, les femmes, trop souvent, restent dans l’ombre des hommes et se taisent.
Spiritualité et solidarité L’écoute de l’autre est première et à la source de tout « agir ». Les actions émergent des groupes de parole et de réflexion disséminés dans toute la France. Leurs participantes se laissent interroger par le partage de leurs vies et de la Parole de Dieu, y découvent des chemins personnels pour apporter leur contribution pour un monde plus juste.
C’est en s’appuyant sur la force du témoignage que L’Action catholique des femmes révèle leur voix à travers diverses actions: une expo photos sur l’isolement, le livre « Mots d’elles », un plaidoyer à partir de très nombreux témoignages, la revue « Passerelle »… et bien d’autres menées par les équipes régionales.
Et en Suisse ? Fondée en 1912, la Ligue suisse des femmes catholiques a été intégrée à L’Action catholique pendant la Deuxième Guerre mondiale. Bien que n’ayant pas de site internet, elles font parler d’elles… D’abord par le soutien qu’elles apportent à leurs consœurs, mais aussi par leurs prises de position qui s’opposent à celles du Magistère sur l’adoption par des couples homosexuels et l’avortement.
Se sentir appelé à servir Dieu, est une chose. Accompagner son époux qui se sent appelé en est une autre! Questions à Sylvie et Deborah dont les époux respectifs se préparent au diaconat.J’ai rencontré dans notre secteur, deux femmesdont les maris se questionnent face au diaconat.
Deborah, n’a pas été étonnée lorsque son mari lui en a parlé. Etant un couple qui communique beaucoup, elle avait déjà senti cet appel en lui… et se disait en plaisantant « il va finir pasteur ! ». En fait, elle ne connaissait pas la fonction de diacre dans notre Eglise. Elle sait que la priorité de son mari est sa famille, et ne craint pas qu’il soit « happé » par d’éventuelles trop lourdes charges.
Il n’a pas encore commencé l’année de discernement, mais elle se réjouit déjà des partages que cela va engendrer. Et est sûre que cela va enrichir leur vie de foi… à tous les deux.
Un chemin à trois Pour Sylvie, c’est un peu plus compliqué. Son mari en parle depuis longtemps : au début elle a cru à une « lubie ». Et se demandait « est-on assez fort en couple pour vivre cela ? », « ne risque-t-on pas le surmenage avec notre famille nombreuse ? » Mais son désir à lui persiste. L’image qu’elle se fait des femmes de diacres, à travers celles qu’elle connaît, lui font douter d’elle-même : « aurai-je les capacités d’assumer ce rôle ? »De plus, elle se disait, au départ, qu’elle ne pouvait pas s’opposer à un appel de Dieu. Mais lors de l’année de discernement, vécue en couple, elle a bien entendu et compris que l’Eglise tient compte de l’avis de l’épouse.
Maintenant que pour eux deux, la formation a commencé, c’est un cheminement à… trois ! Leur couple et Dieu, à qui elle demande la grâce de vivre à sa façon ce probable futur statut : son mari est unique et elle sera aussi unique dans sa manière d’être femme de diacre.Et si l’organisation est compliquée pour laisser leurs enfants lors des journées de cours, et qu’émotionnellement c’est difficile pour elle, elle sent déjà que ces journées permettent de faire le tri dans leurs idées, et de se poser en couple, en Dieu.
Elle ressent chez lui quelque chose de plus fort que ses résistances à elle, et met en Dieu ce projet. « C’est déjà des pas dans la foi » me dit-elle.
On ne présente plus le père Jean-Marc Nemer, ni l’agente pastorale Fabienne Theytaz, tous deux engagés sans compter au sein de l’équipe du secteur d’Aigle. Aux côtés de Cécile Vitor, ils assurent la catéchèse auprès de la communauté catholique
d’Ollon.
Chaque mois, Fabienne passe la fin d’après-midi d’un lundi avec les deux filles et les deux garçons du « Groupe du Pardon ». Survolant l’histoire biblique, elle leur montre l’alliance de Dieu avec son peuple, l’alliance de Dieu avec chacun d’entre nous.
Quant à Jean-Marc, il anime le « Groupe de première communion » avec la mission pas toujours évidente de les préparer à recevoir le Christ.
Cécile Vitor attentive aux interrogations des enfants
Etablie à Ollon, Cécile est l’épouse de Paulo depuis 27 ans et la maman de Débora (22 ans) et Béatrice (16 ans). Cela fait désormais un an qu’elle œuvre bénévolement au sein des plus jeunes de la communauté catholique de la Cité boyarde. Pour pouvoir répondre aux multiples questions des enfants comme des parents, elle effectue actuellement le parcours « Théodule », une formation dispensée sur trois ans les mardis soir tous les 15 jours à l’Hôtellerie Franciscaine de Saint-Maurice. L’enseignement qu’elle suit lui permet d’approfondir ses connaissances théologiques et notamment les bases pour déchiffrer la Bible.
C’est ainsi qu’un lundi par mois, Cécile retrouve son « Groupe de la Prière 1 » comprenant quatre filles âgées entre six et sept ans : Amanda, Manon et les deux sœurs jumelles Lucile et Armen. Elle éprouve du plaisir à vivre la foi parmi ces enfants sur le thème de la naissance de Jésus. Aussi, elle espère vivement poursuivre cette aventure spirituelle avec elles au-delà de juin prochain, terme de leur première année de catéchisme.
Très à l’aise au sein de son groupe, Cécile rappelle à chaque instant de parole, de moments de réflexions ou de phases de jeux, la présence du Christ autour de la table.
Un chaleureux MERCI !
Si Cécile a pris la relève, soulignons ici le travail de ses prédécesseurs et remercions les deux catéchètes d’Ollon qui ont exercé cette précieuse fonction durant de nombreuses années avant de mettre un terme à leur engagement l’été dernier. Il s’agit de :
Ana Maria Dos Santos, qui après dix ans de dévouement inlassable auprès des petits (groupe de Prière), est obligée de prendre du repos pour des raisons de santé. Nous lui souhaitons un bon rétablissement !
Véronica Plaschy, qui après avoir accompagné ses enfants et leurs amis durant tout le parcours de catéchèse du début jusqu’à la première communion, se tourne maintenant vers d’autres activités. Nous lui souhaitons de belles découvertes !
Cette rubrique nous présente tout au long de l’année, à nous Vaudois mais paroissiens du diocèse de Sion, quelques figures engagées dans notre diocèse. Nous poursuivons avec Marie-Jeanne Ballestraz, qui veille sur l’information depuis des décennies dans notre diocèse.Contrairement à la totalité des autres quotidiens de Suisse romande, « Le Nouvelliste » publie chaque samedi une page entière d’expression spirituelle offerte aux réformés et aux catholiques de la région. Une page financée jadis par les communautés religieuses et aujourd’hui par le diocèse, page de spiritualité qui intéresse les lecteurs bien au-delà du Valais. Marie-Jeanne Ballestraz fait partie de l’équipe de neuf rédactrices et rédacteurs qui compose non seulement cette page, mais qui veille aussi à l’information diocésaine.
Une place en tant que femme Veuve du diacre Jean-Luc Ballestraz, pionnier de l’information, Marie-Jeanne avoue avoir eu de la peine à faire sa place féminine et dans l’équipe (où elle était longtemps la seule femme) et aux côtés de son mari avant qu’il ne décède. « Quand j’ai commencé à travailler avec Jean-Luc, j’ai eu écrit des mails pourtant signés « Marie-Jeanne » auxquels on répondait, il n’y pas si longtemps encore, « Bonjour Monsieur »… Pas facile d’être femme en Eglise, parfois ! »
L’œil du lecteur type Quand les théologiens, journalistes et spécialistes de l’équipe de l’information diocésaine se lancent dans des débats compliqués pour changer une virgule à tel ou tel futur article, Marie-Jeanne avoue : « Je les laisse faire leur ping-pong et je relis le tout après, regardant si c’est compréhensible pour tout un chacun… » Car c’est elle qui va relire attentivement le résultat final. Son regard est donc essentiel : c’est celui du lecteur type. Elle remarque pourtant : « qu’il y a parfois des textes un peu tordus pour moi, mais je me dis que d’autres les comprendront tout de même ! » Son œil acéré ne laissera pas passer, en revanche, la lettre ou le mot qui manque, ni la coquille – qu’elle soit désastreuse ou insignifiante.
« Mon Cher… » ou « Monsieur… » « Chacun veut que son information soit diffusée. Il faut donc souvent rappeler le nombre de signes à disposition… ce que tout le monde ne respecte pas toujours. Lorsqu’il faut renvoyer un texte pour demander à son auteur de le raccourcir, la réaction n’est pas toujours sympathique. » Marie-Jeanne se souvient ainsi d’une tête haut-placée dans la hiérarchie catholique : « S’il avait apprécié la correction, le mail envoyé à Jean-Luc commençait par « Mon Cher… » S’il voulait négocier les termes, c’était « Cher Monsieur… » Et si le mail commençait simplement par « Monsieur… », ça devenait dangereux ! »
Un souhait pour l’avenir ? Lorsqu’on demande à Marie-Jeanne Ballestraz ce qu’elle peut espérer pour l’avenir du service diocésain de l’information, la réponse fuse : « La page « Eglises » du « Nouvelliste » telle qu’elle est aujourd’hui est agréable à voir et à lire. Je souhaite vraiment que le plus de gens possible, y compris hors canton, continuent de la découvrir et de la lire ! » On peut aussi souhaiter que « 24 heures » imite un jour son cousin valaisan et offre aux Eglises vaudoises un tel espace d’expression !
Mon mari n’a pas décidé d’être diacre, il a répondu à un appel. Et c’est dix ans après un premier appel, lorsque Romain a été interpellé une deuxième fois, qu’il a commencé à réfléchir et que nous en avons parlé en couple. Nous avons alors accepté, d’un commun accord, de cheminer pendant une année, avec l’aide d’autres personnes, pour discerner cette vocation du diaconat que nous ne connaissions pas du tout. Après cette période de discernement, Romain a choisi, avec mon accord, de commencer la formation.
Comme épouse, j’ai été invitée à l’accompagner pour les trois ans de formation. Au début, j’avais beaucoup de questions et de peurs face à tout cela. Qu’impliquait vraiment cette vocation ? Quels nouveaux engagements ? Quelles répercussions sur notre vie de couple, de famille et sur notre entourage ?
Mais le fait de pouvoir suivre toute la formation m’a permis de mieux connaître cette vocation et les peurs ont pu se dissiper peu à peu. Ce fut une grâce pour moi d’accompagner mon mari pendant tout le parcours de formation et cela nous a permis de beaucoup dialoguer et d’évoluer ensemble. J’ai surtout aussi pu grandir dans ma foi.
Et le 11 décembre 2005, jour de l’ordination de Romain, entourée de notre famille, de nos amis et de la communauté, c’est avec enthousiasme que j’ai pu répondre « oui » à la question de Mgr Bernard Genoud : « Acceptes-tu que j’ordonne diacre permanent ton mari Romain et acceptes-tu ce que cette ordination va entraîner dans votre vie conjugale et familiale ? » Mais ce « oui » donné dans la fête et les chants, j’ai dû le redire, assez rapidement après l’ordination, dans le concret de ma vie quotidienne, lorsque Romain s’est retrouvé « accaparé » par le ministère, en plus d’une activité professionnelle à plein temps. Et ce consentement a été plus difficile à donner.
Heureusement, dans le mouvement des équipes Notre-Dame dont nous faisons partie depuis plus de 35 ans, nous avons appris à pratiquer le « devoir de s’asseoir » (prendre régulièrement du temps en couple pour dialoguer en profondeur, sous le regard du Seigneur). J’ai pu ainsi exprimer mon ressenti, dire mes difficultés et ce qui n’allait pas. Il nous fallait trouver un nouvel équilibre pour ne pas perdre pied, d’un côté comme de l’autre.
Je crois et je fais l’expérience que le Seigneur est toujours avec nous sur la route. Il nous soutient et nous donne la force de franchir les passages escarpés. J’ai tout remis entre ses mains. J’ai prié intensément. Cela a été libérateur pour moi ! J’ai pu refaire un acte de foi et c’est dans la confiance que j’ai pu redonner mon « oui », cette fois-ci vraiment concrètement, avec tout ce que cela impliquait dans notre vie de couple et de famille. Ce n’est bien sûr jamais acquis, comme pour l’engagement dans le mariage. Jésus nous a dit : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » Cette phrase m’interpelle toujours. C’est par le soutien de la prière et de l’eucharistie que je peux « nourrir » ce oui et avancer dans la confiance.
Depuis quatorze ans, c’est toujours une joie d’accompagner mon mari en tant que diacre et j’essaie de le soutenir du mieux que je peux, surtout par la prière. Pour notre vie de couple et de famille, nous sommes souvent appelés à faire des choix, mais tout ce temps donné dans son service comme diacre permanent, je l’offre aussi à Dieu avec joie et confiance. Notre vie de couple est enrichie par toutes les rencontres qu’il a l’occasion de faire dans son ministère. Tous les partages et toutes les personnes rencontrées nous font grandir ensemble sur notre chemin de foi.
Dans la majorité des situations, l’interpellation au diaconat reçue par l’homme se concrétise dans une histoire construite à deux. Pour l’épouse, un rapport particulier s’instaure, à la fois «en dedans et en dehors» du diaconat. Regards féminins sur un appel qui n’est de fait, à la base, reçu que par le mari.
Par Myriam Bettens Photos: cath.ch, Ciric, DR
«Il y a plusieurs moments de la célébration où l’épouse peut manifester que celui qui est ordonné n’est pas un célibataire.»
Françoise Georges
« Mon « oui » est une réponse donnée directement à Dieu. C’est ma façon de collaborer à l’appel fait à mon mari », révèle Colette Pembe Tornay avec un sourire dans la voix. Son conjoint, Pascal Tornay, a été ordonné le 9 juin dernier à l’église Saint-Michel de Martigny Bourg par Mgr Jean-Marie Lovey. Elle se remémore encore cet événement avec émotion : « Ce moment reste gravé dans ma mémoire, tout comme notre mariage. » Bibiane Sanou confirme les sentiments ressentis par sa consœur. Lorsqu’elle voit son mari Jacques couché au sol lors de l’ordination, les larmes lui montent aux yeux : « Je me suis dit : « Ça y est, mon homme est devenu tout petit devant Dieu ». » En effet, l’ordination, vécue en premier lieu par le mari, ne fait pas l’impasse sur l’apport de la conjointe durant la liturgie : « Il y a plusieurs moments de la célébration où l’épouse peut manifester que celui qui est ordonné n’est pas un célibataire », clarifie Françoise Georges, responsable avec son époux Bertrand du discernement et de la formation des futurs diacres permanents au Centre catholique romand de formation en Eglise (CCRFE). Colette Pembe Tornay témoigne qu’elle a pu s’exprimer lors de la cérémonie : « Mes raisons ne devaient pas être superficielles. J’ai dû expliquer le pourquoi de mon accord à l’appel de mon mari. »
«J’ai dû expliquer le pourquoi de mon accord à l’appel de mon mari.»
Colette Pembe Tornay
Le diaconat, une suite logique
L’adhésion à cet appel est unanime, mais vécu de manière totalement différente d’une femme à l’autre. « J’ai bien senti que c’était le souhait de mon mari de répondre à cet appel. Il n’y avait pas de raison de s’opposer à cela, et cette décision faisait sens à mes yeux », affirme Caroline Villiger Hugo, dont l’époux a été ordonné en 2016 à la paroisse de Belfaux. Pour Jacques Sanou, devenu diacre en septembre dernier à Versoix (GE), servir les autres est une seconde nature : « Je m’occupais déjà beaucoup de la paroisse et de différents aspects liés à la diaconie, mais sans être diacre. » Sa femme complète : « Ma réponse à son appel n’est que la confirmation de sa vocation de service. Une mission noble à mon sens. » Françoise Georges va même plus loin et insiste sur la dimension de couple que revêt, dans son cas, l’interpellation au diaconat. « Dès le début de notre cheminement en couple, nous avons fait le choix de répondre à l’appel de Dieu, d’engager notre vie au service du Christ et de l’Eglise. »
Un engagement partagé… ou pas
« La vocation de mon mari a renforcé notre projet de couple et Christ en est d’ailleurs le tiers garant », considère Colette Pembe Tornay. Son conjoint Pascal parle même « d’acte fédérateur » en évoquant la place du diaconat dans leur union. Au sein de la famille Sanou, la mission diaconale est envisagée à la manière d’un cheminement commun, mais avec des attributions différentes. « Pour le moment, j’assume l’agenda familial en essayant de décharger au maximum mon mari afin qu’il puisse se consacrer pleinement à sa vocation de service », commente Bibiane Sanou. Pour sa part, Philippe Hugo juge que sa femme n’a pas besoin de son ministère diaconal pour assurer et garantir sa mission de baptisée. « Il est clair que le mariage est le socle sur lequel se fonde mon ministère diaconal, et que mon épouse en partage spirituellement les enjeux, de même que les contraintes matérielles et temporelles. Toutefois, il n’est pas nécessaire que l’exercice du ministère soit partagé pour que la grâce soit communiquée. » Elle l’atteste d’ailleurs : « De manière habituelle, Philippe officie pendant les messes, et moi je suis dans l’assemblée. Je ne vis pas cette situation comme une séparation. La messe est un moment en présence de Dieu, peu importe que nous soyons physiquement proches ou pas. »
A chacun de trouver sa place
Le couple formateur, Françoise et Bertrand Georges, constate à la suite de nombreux témoignages que le sacrement de l’ordre vient, d’une manière assez subtile, bonifier celui du mariage. A chacun de trouver sa manière d’exprimer la place que le couple doit occuper symboliquement pour l’Eglise dans le contexte particulier du diaconat, en fonction des personnalités et des charismes.
Vers des femmes diacres?
Selon le pape émérite Benoît XVI (à droite), l’ordination des femmes comme diacres doit être clarifiée théologiquement.
« Selon le pape émérite Benoît XVI, l’ordination des femmes comme diacres doit être clarifiée théologiquement. Selon lui, il ne faut pas laisser la question se décider par la seule évolution historique de l’Eglise, a-t-il fait savoir lors du 50e anniversaire de la Commission théologique internationale (octobre 2019, ndlr) », relevait Cath.ch en décembre. Le document final du Synode sur l’Amazonie, paru en octobre dernier, a aussi suggéré de retravailler la question du diaconat féminin, car des femmes accomplissent d’ores et déjà des tâches dévolues aux diacres ordonnés.
« Cela pourrait être beau, mais l’autorisation de le faire manque encore », estime Colette Pembe Tornay lorsqu’on l’interroge sur la possibilité d’ordonner des femmes diacres. Quant à Bibiane Sanou, elle n’en voit pas la nécessité : « Les femmes s’impliquent activement dans la vie paroissiale en tant que bénévoles. Donner un statut particulier à certaines et pas à d’autres risque de provoquer des conflits. » La réflexion devrait même s’opérer plus largement. « Je suis persuadée que la place de la femme dans l’Eglise doit être mieux réfléchie. Personnellement, je ne désire pas le diaconat pour moi-même, et si cela devait s’ouvrir pour les femmes, cela ne doit pas forcément se réaliser dans le couple », avance Caroline Villiger Hugo.
L’accompagnateur des candidats au diaconat, Bertrand Georges, abonde dans le même sens. « Il est bien évident qu’il y aurait lieu de mieux prendre en compte les charismes féminins. Il y a parfois des compétences dont l’Eglise se prive. Je trouve par exemple regrettable que seules quelques femmes aient été invitées au synode sur la famille. » Il n’est toutefois « pas convaincu que la voie du ministère ordonné soit celle qu’il nous faut emprunter. Il n’en demeure pas moins que les inestimables services rendus par des femmes doivent être mieux valorisés ». Françoise Georges partage cet avis tout en soulignant que « personnellement, je n’aspire pas à l’ordination parce que je me sens pleinement à ma place et reconnue dans mon identité de femme. Même mariés, chacun garde une relation personnelle avec Dieu et vit son propre chemin de foi. Toutefois, je fais l’expérience que ma vie se trouve enrichie du don du sacrement de l’ordre qu’a reçu Bertrand. C’est comme un lien supplémentaire qui me rattache à l’Eglise ».
«Il est bien évident qu’il y aurait lieu de mieux prendre en compte les charismes féminins. Il y a parfois des compétences dont l’Eglise se prive.»
Bertrand Georges
Dominique Perraudin est natif du Val de Bagnes. Marié, il est papa et grand-papa et vit au Sappey au-dessous de Bruson. Retraité, la vie spirituelle a toujours été pour lui une priorité. Amateur de silence, il n’a pas pour autant sa langue dans sa poche. Il a récemment intégré la rédaction de L’Essentiel, votre magazine préféré. Et voici son premier article.
Etre à la tête d’une entreprise de quarante personnes et être engagé bénévolement en paroisse, est-ce compatible ? Rencontre avec le très sympathique Sierrois Serge Lillo, directeur d’ALRO Engineering SA, une entreprise d’ingénierie sise à Martigny.Texte et photo par Yves Crettaz
Selon vous, le spirituel et le professionnel sont-ils compatibles ? Pour monter une entreprise, il faut savoir rester soi-même et utiliser ses valeurs. Il est vrai qu’au début, je voulais être sûr de pouvoir rester éthiquement correct tout en faisant des affaires. Pour cela, avec mes deux collègues de la direction, nous avons décidé de poser un cadre de travail où la confiance, le respect mutuel et l’éthique étaient au centre de nos préoccupations. Et aujourd’hui, je peux vraiment l’affirmer : si on cherche le Bien Commun, Dieu nous soutient dans toutes nos entreprises, qu’elles soient professionnelles ou privées.
Comment est-ce que ça a réellement commencé ? Au travail, c’est mon collègue de direction qui m’a parlé de Dieu en premier, ça m’a beaucoup touché. Il m’a également permis de découvrir, il y a 10 ans, la doctrine sociale de l’Eglise, lors d’un week-end « Foi et Management ». J’ai tellement apprécié que j’y retourne chaque année ! Cet ouvrage est un trésor, je pourrais en parler des heures…
Vous soutenez également financièrement des projets jeunes de notre diocèse comme OpenSky… Oui, car notre Eglise a besoin de s’adapter aux réalités qui changent avec les générations et nous trouvons super d’allier Dieu, la musique et la convivialité dans une même manifestation pour notre jeunesse.
Et votre foi au sein de l’entreprise, comment est-elle présente ? Avec mes collègues de direction, on en parle. Avec les employés, on parle plutôt de valeurs, du bien commun, de justice, de liberté ou de vérité, mais pas forcément de Dieu directement car je ne souhaite pas faire de prosélytisme : chacun est libre de croire. Cependant, ils doivent sûrement se douter de ma foi en voyant la photo de Padre Pio et le Nouveau Testament qui ornent mon bureau (rires).
On vous connaît engagé au Conseil de communauté de Sierre ou encore auxiliaire d’eucharistie, pourquoi ? Je trouve qu’il est important de participer et de s’engager pour la communauté dans la mesure de nos possibilités. Concernant l’eucharistie, c’est un cadeau énorme de pouvoir distribuer le Christ Vivant aux autres.
Comment voyez-vous l’Eglise dans dix ans ? (Il réfléchit) Hmmm… Question très difficile… Les scandales qui ressortent actuellement démotivent beaucoup de monde, ce qui est compréhensible. Mais selon moi, il ne faut pas tomber dans le piège des amalgames : la Foi en Dieu et en l’Evangile de Jésus Christ qui est à la source de notre Eglise, ne doit pas être détruite par certaines pratiques des pauvres pécheurs qui la composent. Si la purification que vit actuellement notre Eglise amène une remise en question nécessaire, je suis plein d’Espérance pour le futur, à l’image de la nouvelle vision diocésaine : « L’Eglise que nous aimons, L’Eglise que nous bâtissons. » En effet, en revenant à la source qu’est Jésus-Christ, je suis convaincu que Dieu saura toucher nos cœurs pour que de nouvelles initiatives naissent dans l’Eglise et renforcent toutes les belles activités pastorales déjà présentes aujourd’hui dans nos communautés.
« Comme les diacres permanents, leurs épouses doivent être dignes, point médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. » 1 Tim, 3, 11
C’est vrai que nous parlons bien souvent du diacre, cependant, nous ne pouvons pas oublier une personne avec laquelle il doit vivre et à laquelle il est lié par le sacrement du mariage: son épouse, dont la présence et l’accord sont indispensables dans l’exercice de son ministère diaconal. Quand l’Eglise ordonne diacre un homme marié, elle demande l’assentiment de son épouse, et pour cause, le diaconat bouleverse la vie du couple et de la famille. Par l’ordination diaconale de son mari, elle doit composer avec le diaconat. Quel rôle jouer ? Quelle place occuper ?Une épouse d’un diacre témoigne :
Agée de 57 ans, elle est mère de famille, très croyante et très engagée dans sa paroisse : Il y a 15 ans que mon mari a été ordonné diacre. Notre vie a été transformée mais pas bouleversée. Je suis très heureuse. J’ai traversé avec grande confiance et sérénité les années de formation et de discernement aux côtés de mon mari, c’était l’occasion d’un approfondissement de notre vie spirituelle en couple, de moments partagés et d’enrichissement ecclésial et intellectuel. Notre vie de couple s’en est trouvée grandie, comme notre vie de foi, même si ce ne fut pas facile.
Et l’ordination ! Sûrement le moment où il s’est allongé sur le sol. C’est seulement à ce moment-là que j’ai réalisé que l’Eglise me « prenait » mon mari. Et l’imposition des mains par l’Evêque ! Lors de sa première célébration, le dimanche suivant, j’étais terriblement émue. Oui, je l’offrais aux autres et je l’acceptais. J’en comprenais bien le sens et je me suis sentie embarquée avec lui. Nous échangeons beaucoup en couple. Notre vie de couple est vraiment nourrie de cette nouvelle vie et cela est très apaisant.
Pendant ces années de vie commune, je n’ai pas eu de questionnement identitaire, j’ai toujours ma place d’épouse, de mère de famille et de femme active et engagée. C’est en restant moi-même en vérité que je l’accompagne au mieux dans sa vie de diacre. Je considère qu’il n’y a pas, à proprement parler, de rôle de la femme de diacre. J’ai ma place en fonction des impératifs professionnels, familiaux et pastoraux. Je reste attentive à accompagner mon mari par l’écoute, la prière, l’aide matérielle dans ses activités paroissiales, mais aussi par des conseils ou avis. Le partage de ce qui se vit dans le cadre de sa mission, les rencontres liées au ministère, les temps de méditations et de recollections ensemble nourrissent et enrichissent notre couple.
En acceptant de prendre un diacre comme époux, je suis consciente que la vie familiale et la vie de couple sont sources de joies, de bonheurs, parfois de préoccupations voire de souffrances. Mes priorités sont celles d’une femme de diacre, mère de 3 enfants. C’est toute la richesse de l’amour de Dieu que l’on reçoit dans notre couple. Sincèrement, il y a eu des moments difficilesà gérer quand les enfants étaient petits, mon mari étant souvent absent le soir. Mais petit à petit, j’ai compris ce que le diaconat, reçu par ce dernier, a fait rejaillir sur moi, sur notre famille, sur notre entourage, et ai apprécié les richesses de l’amour de Dieu et la réalité de notre vie de baptisés.
Nos enfants dans tout cela : tous très jeunes au moment de l’ordination, ils n’ont pas été amenés à s’exprimer. Ils le font bien volontiers aujourd’hui. Pour eux, le diaconat s’inscrit naturellement dans la vie familiale, ils ont une chance extraordinaire d’avoir un papa diacre qui les aide à grandir, sa vie de foi et de prière est tellement forte qu’il contribue à développer la vie des enfants. Il y a 15 ans, j’étais loin d’imaginer ce que Dieu allait faire de nous par son appel, et ce qu’il allait donner à notre famille. Toute ma famille est heureuse de vivre cette expérience.
Je remercie le bon Dieu, car c’est une grâce pour moi d’être épouse d’un diacre. L’ordination de mon mari a changé mon regard sur l’Eglise, elle m’a permisde découvrir l’Eglise de l’intérieur. J’aime cette Eglise aves ses qualités et ses défauts. Je vois ma place d’épouse de diacre comme une place d’accompagnant par ma présence, par la prière, par l’écoute et par l’attention en ayant le souci de son emploi de temps, pour pouvoir continuer à prendre le temps de nous retrouver, de dialoguer et de nous poser pour mieux vivre l’appel du Seigneur. Toute ma famille est heureuse de vivre cette expérience. Nous avançons en toute confiance, que Dieu nous protège.
Pour ce numéro de février consacré «aux Femmes en Eglise» l’équipe de rédaction est allée à la rencontre de trois femmes de notre secteur, toutes trois en formation pour ensuite servir en Eglise.Texte et photo par Véronique Denis
Marie-Claude Arlettaz, mariée à Benoît et maman de deux enfants, a répondu à l’appel de Gaëtan Steiner, responsable du Service Diocésain de la Pastorale spécialisée. Son deuxième enfant, Rémy, suit l’école à l’Institut Sainte-Agnès. Cet établissement offre une scolarité primaire pour des enfants présentant des troubles de l’apprentissage. De maman accompagnante, Marie-Claire est devenue étudiante au Parcours Théodule. Le Service Diocésain de la Pastorale spécialisée offre aux enfants comme Rémy de vivre leur foi dans un cadre adapté. Marie-Claire a dit OUI pour que d’autres enfants puissent être accompagnés dans leur vie de foi. Son rôle de femme, elle le voit dans un rôle de transmission, comme la maman transmet la vie. Et elle est heureuse de vivre cette formation en vue d’un service, plus particulièrement pour que les enfants comme Rémy puissent continuer à approfondir leur relation à Jésus dans un environnement porteur et vivifiant.Texte par Lauriane Bornet
Photo : Vincent Bornet
Je m’appelle Lauriane, j’ai 39 ans et je suis mariée à Vincent depuis 18 ans. Nous avons trois garçons Samuel, Gaétan et Adrien. J’ai eu la chance qu’on me propose de suivre le parcours Théodule. J’ai accepté car j’accompagne mes enfants dans leurs parcours de catéchèse et depuis quelques années je m’investis un peu plus dans la vie de mon Eglise. J’ai choisi de me former dans l’accompagnement des enfants en route vers la confirmation.
Mon rôle et ma place de femme dans l’Eglise ? J’essaie d’apporter mes qualités au service de la communauté. Homme ou femme je ne pense pas que ce soit ça l’important. Nous sommes complémentaires, le but est d’accueillir des gens motivés qui souhaitent s’investir et rendre service peu importe leur sexe.Texte par Nathalie Ançay
Photo : Philippe Hugo
Je m’appelle Nathalie Ançay. Je suis mariée depuis 22 ans avec Melchior et nous avons quatre enfants. Je suis responsable du parcours de communion sur trois paroisses du secteur et animatrice GodlyPlay. Après une première formation en Valais, j’ai voulu approfondir mes connaissances. Je suis donc à Fribourg en formation d’animateur pastoral (FAP/anciennement IFM). Après 2 ans ½, je peux dire que je suis très heureuse d’avoir fait le pas. Les apports, les échanges, les expériences partagées avec mes collègues de classe ont enrichi ma pratique et ma vision de l’Eglise. Malgré l’ampleur de ces études, la fin de ma formation au mois de juin m’attriste autant qu’elle me réjouit.
Je ne vois pas ma place dans l’Eglise en tant que femme, je la vois en tant que baptisée. Comme le dit le pape François : « Dans tous les baptisés, du premier au dernier, agit la force sanctificatrice de l’Esprit qui incite à évangéliser. » 1 Comme tout un chacun, j’amène ce que je suis toute entière. Cela donne des facettes très diverses à l’Eglise et c’est aussi beau que lorsque l’on regarde dans un kaléidoscope.
1 Pape François, La Joie de l’Evangile, exhortation apostolique
Nathalie (à gauche) et ses 4 amies en dernière année FAP.
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